L'appel du livre [libre ]

Tsuyosa s'était levée paisiblement. Comme chaque jour d'ailleurs. Pourquoi se serait-elle préssée ? Il faisait beau, tout son appartement était envahi par la lumière ce qui avait eut sur elle un effet des plus bénéfiques. Parfois, lorsqu'elle voyait ce calme immense tomber sur son lieu d'habitation, elle jetait un coup d'oeil derrière elle. Cyril lui manquait, c'était indéniable, mais cette histoire datait de bien longtemps et elle ne se sentait plus contrainte de quoi que ce soit. Son égoïsme prenait toujours le dessus, quoi qu'elle fasse. Elle s'étira longuement, face à l'une des baies vitrées qui était sur le mur côté chemin de traverse et englobait pas mal de boutiques pratiques. Quelques pelerins étaient déjà là, emmitouflés dans leurs capes multicolores, un petit jet de vapeur condensée à la bouche lors de leur respiration. Quelques enfants aussi, qui regardaient la vitrine du magasin de balais avec admiration. Des jeunes gens fraichement sortis de Poudlard braillaient entre eux, sans doutes emplis de rêves et d'espoirs divers. La douceur d'une vie comme celle-ci semblait bien fragile pour l'asiatique, qui avait durant ses missions découverts quelques pistes quant au retour du Lord. Ses mains se crispèrent légèrement, c'était bien dommage. Elle n'avait pas spécialement connu l'époque de l'opression et de la peur, mais s'était toujours estimée heureuse d'avoir vecu 15 de ses 25 années dans une paix douce bien qu'abîmée par le passé de sang et de guerres. Cela lui importait peu, du moment qu'elle vivait Elle. Bien sur que le monde pouvait changer mais qui serait là pour tuer le Lord ? Autant de questions la tauraudaient quand elle décida de ne plus y penser. Après tout elle ne se bougerais sûrement pas pour rétablir l'ordre qui rêgnait si Voldemort il y avait. Oui, rien ne la ferait non plus entrer sous ses ordres - elle ? Obéir ? La bonne blague -.
Après s'être préparer un petit déjeuné dont la préparation dura environ une demi-heure. Oui elle était très maniaque sur tout ce qui touchait à la nourriture, ne mangeait que des produits de petits producteurs et cuisinait pendant des heures afin de faire le plat totalement équilibré. C'était maniaque. Elle démarra ensuite sa chaîne stéréo et mit un morceau de classique. Si les moldus rataient bien quelque chose, c'était la musique moldue. Bien qu'il y en ai beaucoup de pitoyable, certains artistes méritaient une reconnue mondiale et un respect de la part de tous. Mozart, Chopin, Les beattle, les rolling stones et beaucoup d'autres. Mais comme Tsuyosa préférait le calme et la tranquillité, elle écoutait plus facilement du beethoven que ACDC, soyons logiques. La "sonate au clair de lune" envahit lentement toutes les pièces alors qu'elle se dirigeait vers la salle de bains. Elle laissa l'eau couler tandis qu'elle se lavait les dents et le visage. Ses vêtements glissèrent doucement le long de sa peau et elle entra dans l'eau chaude. Quel effet soporisant que lorsqu'elle entrait ainsi dans l'eau, sans bouger, sans rien faire. Juste le doux parfum de la fleur d'oranger qui s'élevait de l'eau et la musique qui entrait dans ses oreilles. Elle dut se permettre un bain d'une heure puisque lorsqu'elle ressortit l'horloge affichait les 10 heures et demi. Elle enfila un jean noir, une chemise blanche et une veste de tailleur noir également. Tenue qu'elle compléta par des escarpins tout aussi noirs. Elle devait aller faire des courses si elle ne voulait pas mourir de faim d'ici la fin de la semaine.
Tsuyosa descendit les escaliers de son vieil immeuble et se rendit sur le boulevard, elle passa d'abord dans une épicerie bien moldue évidemment. Un rapide signe à Tom avant d'entrer sur le chemin de traverse. Son sac de nourriture à la main, elle devait passer dans l'allée des embrumes pour quelques ingrédients et dans un magasin de potions avant. Son regard fut cependant attiré par la librairie. Elle se déplaca d'un pas léger jusqu'à celle ci et entra. La lecture avait toujours été source de connaissances pour elle et Tsuyosa ne pouvait resister à une vitrine aussi bien présentée. Mais à peine fut-elle entrée qu'elle percuta quelqu'un. Elle recula d'un ou deux pas et ramassa son sac.

"Hum. Excusez moi." Dit elle en levant les yeux vers l'inconnu.

"Hein?", fit Luna peu élégamment. Elle ne savait pas trop si c'était l'autre personne qui lui avait foncé dessus ou bien si c'était elle-même, Luna, qui une fois de plus n'avait pas regardé où elle mettait les pieds. Ne sachant pas, alors, si elle devait des excuses ou si c'était la personne qui lui en devait, elle fit ce qu'elle faisait toujours lorsqu'elle était perplexe: elle resta là, sans rien dire ni bouger, avec ses yeux étonnés grands ouverts en attendant qu'un nouvel indice vienne éclaircir la situation.

Ce faisant, elle bouchait cette fois le passage, et plusieurs sorciers commencèrent à tousser pour lui indiquer qu'elle les génait. Inconsciente de cela, Luna dévisageait Tsuyosa, et comme chaque fois qu'elle essayait de sentir qui et comment était quelqu'un, elle pencha la tête sur le côté.
Le nombre de sorciers bloqués par Luna commença à grossir, et un petit sorcier tout sec plus décidé que les autres ou plus pressé décida d'employer les grands moyens. Il donna grossièrement une ruade aux personnes devant lui, qui bousculèrent sans le vouloir Luna, qui tomba à son tour sur une grosse montagne de livres posée sur une table. La montagne de livres s'effondra alors sur Luna, qui fut proprement ensevelie.

La petite voix polie bien qu'un peu étouffée de Luna s'éleva alors de dessous les livres: "est-ce que quelqu'un veut bien m'aider, s'il-vous-plaît?". Le ton résigné de la voix indiquait la grande habitude qu'avait sa propriétaire des situations difficiles, et son incertitude quant à savoir si elle serait secourue ou non (les élèves de sa classe ne prenaient pas toujours cette peine, préferant s'esclaffer au spectacle de ses tourments).

Pfffui, ça faisait du bien de respirer. Luna récupéra sa baguette pas terre et se releva, sa robe de sorcière toute de travers, ses cheveux plein d'électricité statique et plus emmêlés que jamais.

Elle sourit à sa bienfaitrice du jour et affirma: "vous êtes asiatique. Mon père a découvert que les asiatiques descendent d'une ancienne race de colons autrefois établis sur Vénus. Vous le saviez? Je me suis toujours demandé si c'était un secret bien gardé d'une génération à l'autre, ou si vous aviez oublié cette partie de votre histoire."

Luna sourit de nouveau: "vos tomates dans votre sac sont toutes écrasées. Si vous finissez de les écraser entre vos mains en fermant les yeux très fort, l'un de vos voeux se réalisera dans la journée. Ca marche, j'ai déjà essayé. Bon, il faut dire aussi, que je fais énormément de voeux, alors il y en a toujours au moins un qui se réalise dans la journée !, fit Luna, puis elle éclata de rire.

"Oooohh, mais vous avez aussi prit des fraises?", ajouta-t'elle en continuant d'inspecter le sac de courses de Tsuyosa. Spontanément elle en pris une dans sa main et psalmodia une petite mélopée étrange avant de la frotter gentiment sur le front et les deux joues de Tsuyosa, laissant de grandes traces rouges sur sa peau.

"Voilà", dit Luna en contemplant le résultat d'un air satistait. C'est une protection très efficace contre les joncheruines, aucune ne viendra vous embrouiller la tête avant au moins tout un mois.

"Vous connaissez les joncheruines?", s'enquit-elle, prête à renseigner tout ignorant de la question.