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 Du temps avant la peur [PV]

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Ξ Sujet: Du temps avant la peur [PV]   Du temps avant la peur [PV] EmptyLun 24 Mar - 20:26

La lame aiguisée passait, revenait, glissait sur sa peau avec une infinie, une étrange douceur. Il se fixait lui-même, les yeux dans les yeux, devant le grand miroir bordé d'or massif. Il y avait plus de 14 ans qu'il n'était pas revenu ici, il y avait plus de 14 ans qu'il ne s'était pas revu dans un miroir, dans ce miroir. Plus sèchement, la lame ripa sur sa joue et l'entailla très légèrement. Il soupira, ferma les yeux, lassé; reposa doucement le rasoir à longue lame qu'il tenait à la main. Cela ne servait à rien de continuer de cette manière, il avait perdu l'habitude...

Rodolphus se pencha en avant, presque au maximum, les mains serrées comme des serres d'oiseau sur le meuble antique qui soutenait son miroir. Son regard se rapprocha de son reflet, son regard qui s'était largement vidé au cours des années, ses yeux passèrent sur ses yeux, s'attardèrent sur la fine coupure qui rayait sa joue presque entièrement rasée, puis retombèrent sur sa bouche. Qui souriait.

Le Mangemort se saisit d'une petite serviette blanche et chaude, posée sur le meuble, et la passa avec une extrême délicatesse sur la peau rugueuse de son visage. Une partie de sa mâchoire était maladroitement rasée, l'autre était encore couverte d'une barbe épaisse et sombre, mais l'effet comique, absurde de cette vue ne le dérangeait pas, le faisait même rire, à petits soubresauts secs. Attrapant sa baguette, Rodolphus ne cessa pas un instant de se regarder alors qu'il soignait magiquement sa minuscule blessure et terminait au sortilège ce que sa main déshabituée à la tenue du rasoir n'avait su faire. Oh, cela reviendrait très vite, il n'y avait aucun doute là dessus... Il suffisait simplement d'attendre, d'attendre que les plus douloureux souvenirs, les plus sordides surtout, s'effacent avec le souffle puant des Détraqueurs, et que les anciens reviennent à lui, lentement.

La douceur de l'étoffe ridiculement chère qu'il portait au poignet lui caressa la peau alors qu'il se passait pensivement la main sur le visage, autour des pommettes, du nez. S'il était là, aujourd'hui, dans cette sublissime pièce de son sublissime manoir, c'était uniquement parce que ces chiens de Détraqueurs avaient rejoint son Maître. Son propre sourire s'effaça du miroir éclatant avant même qu'il ne s'en rende compte. Non, il se trompait... Il ne devait pas oublier que s'il était finalement sorti d'Azkaban, c'était simplement grâce à son Maître, et aussi grâce à sa propre loyauté. 14 ans, c'était cela? Il était resté 14 ans à Azkaban pour la gloire de son Maître, d'un Maître que tous croyaient disparu... Alors il pouvait s'auto-glorifier lui-même, autant qu'il voulait... Car avec ce sacrifice énorme, le sacrifice de sa vie, il avait récupéré son Manoir, sa liberté, toutes ses richesses, toutes! Et même la parcelle du pouvoir accordée par le tatouage brûlant qui trouait la peau de son avant-bras.

Rodolphus se mit à rire, baissant légèrement les yeux pour observer d'un regard intéressé la Marque des Ténèbres qu'il avait découvert sous son habit. Il pencha un peu la tête, pianota du doigt sur son propre bras, traçant de petits cercles imaginaires autour du tatouage, mais sans jamais le toucher. Son index s'approchait dangereusement sans même le frôler, sous son regard plissé, de plus en plus captivé, comme un enfant audacieux qui s'apprête à faire une grosse, grosse bêtise mais qui n'ose pas...

- " Ma... M-m-maît... M-m-m-a-a-ître..." couina une horrible petite voix aigue, derrière lui.

Rodolphus sursauta - à sa plus grande horreur... - en serrant le poing. Penché sur son miroir, il n'avait pas remarqué la présence d'un elfe de maison sur le pas de sa porte. D'un geste convulsif, il abaissa sa manche sur son bras et se retourna brutalement, le visage furieux.

- " J'avais ordonné qu'on ne me dérange pas! J'avais ordonné qu'aucun petit serviteur pouilleux comme toi ne franchisse le couloir du troisième étage! Les ordures comme toi ne pénètrent pas mon bureau!" tempêta-t-il d'une voix menaçante, grave. "Va te punir immédiatement!"

Le vieil elfe se rattatina jusqu'au sol, son long nez pointu touchant presque le tapis extravagant du grand bureau. Rodolpus, de là où il était, voyait les grosses larmes qui jaillissaient partout sur le visage hideux, les membres trembler, claquer, et il en ressentit une forme étrange de satisfaction. Comme il était plaisant d'avoir du pouvoir... Allant contre l'idée que plus on regarde un serviteur dans les yeux, plus il a peur, Rodolphus choisit plutôt de lui montrer son indifférence en observant la pièce dans laquelle ils se trouvaient et qu'il aimait particulièrement.

Il s'était toujours servi de son bureau du troisième étage quand il avait trop de pensées en tête, ou lorsqu'il avait envie de se reposer seul et à l'abri de tout... Avant qu'il aille à Azkaban, Rodolphus avait consciencieusement rappelé à ses pourritures d'elfes que même le dernier représentant des Lestrange mort, ils devaient continuer à s'occuper du Manoir... Visiblement, l'angoisse à l'idée qu'il revienne avait porté ses fruits dans les esprits limités des créatures. Lorsqu'il y était revenu pour la première fois, la veille (le Seigneur des Ténèbres l'avait retenu avec sa femme un bon moment...), son Manoir resplendissait comme au temps de "sa" toute puissance, chaque pièce avait été soigneusement lavée, tous les parquets cirés, tous les portraits, les tableaux, les rideaux, les vases et les bibelots, les tableaux et les meubles; tout était propre, tiré, laqué et même - Rodolphus s'en était presque étouffé - décoré. Le plus grand des portraits du salon du rez-de-chaussée, représentant, comme le voulait la coutume, une image assez sobre de son mariage avec Bellatrix, avait été entouré d'une ridicule petite guirlande confectionnée par un elfe pour souhaiter leur retour. Rodolphus se souvenait encore du regard dément de sa femme lorsqu'elle l'avait torturé jusqu'à la mort, pour le punir...

Bref, pendant 14 ans, les elfes n'avaient pas failli à leur tâche car même leur grand jardin et les terrains qui entouraient la vaste demeure avaient été taillés, enjolivés jusqu'aux extrêmes limites de leur territoire. Aussi, il convenait que sa pièce préférée n'ait pas dérogé à la règle: le divan avait le même aspect imposant que la dernière fois où il s'y était étendu, son bureau brillait de toute sa surface d'ébène, son miroir, son cher miroir, illuminait la pièce autant que la baie vitrée qui donnait sur une fontaine de la cour Nord. Tout était très bien...

- " M-m-m-ais cert... certainement, M-m-m-aître Rodolphus..." gémit l'efle sans redresser sa petite tête chauve, balançant ses grandes oreilles de chauve-souris tant il tremblait. "J-j-e... Je v-v-v-oulais j-j-j-uste d-d-dire... Dire au M-m-m-m-aître... Dire au M-m-m-maître que..."

- " Parle donc, imbécile!" explosa Rodolphus en se retournant d'un seul mouvement vers l'elfe, profondément irrité de son bégaiment terrorisé qui l'avait tant flatté quelques minutes plus tôt.

L'elfe couina, s'inclina encore un peu malgré ses jambes flageollantes, et se força à poursuivre d'une voix plus intelligible:

- " Je... Voulais dire au Maître... Rodolphus que... Que l'heure... L'heure est venue... Le... Le Maître m'a demandé de lui dire!" ajouta précipitemment l'elfe quand il vit Rodolphus resserrer brusquement ses doigts sur sa baguette magique.

Le Mangemort fronça les sourcils, faisant rouler l'objet entre ses doigts jusqu'à sa chevalière en argent. Il n'eut pas besoin de menacer la créature pour qu'elle poursuive son explication, et de toute façon, il commençait à comprendre.

- " Le Maître a demandé à Willow de l'attendre dans le couloir, poursuivit l'elfe, un peu rassuré, en relevant légèrement la tête - ah tiens donc, c'était une femelle, alors? -, et Willow l'a fait, monsieur, il a attendu que vous lui fassiez signe comme le Maître l'avait dit à Willow monsieur... Willow s'est déjà pincé les oreilles pour avoir dérangé le Maître, monsieur, Willow va aller se tordre le bras mais le Maître a demandé à Willow de le prévenir quand il serait l'heure, le Maître a demandé à Willow de rester devant la porte, le Maître a...."

- " Silence, petite fouine!" coupa sèchement Rodolphus.

Oui, il se souvenait maintenant... En rentrant, il avait ordonné à l'elfe de le suivre, c'était elle qui l'avait guidé jusqu'au troisième étage, dans son bureau, c'était à elle qu'il avait commandé la serviette chaude et le rasoir... Oh, sa mémoire défaillait... Non, non, il s'était juste perdu dans ses pensées, momentanément, et quel mal y avait-il à oublier la présence d'un elfe de maison? Aucun! Aucun, tout simplement... Et si ce tas d'immondices avait attendu dans le couloir pendant tout le temps où il réfléchissait, si cet esclave au rabais l'avait tranquillement regardé se raser pendant près d'une demi-heure alors qu'il lui avait très clairement ordonné de le prévenir quand "il serait l'heure", alors ce n'était qu'un...

- " Sale petit microbe!" rugit Rodolphus en relevant sa baguette. "Pourquoi n'as-tu pas montré ta sale face avant, loque? Endoloris! Parle, réponds! ENDOLORIS!"

Plusieurs fois, l'elfe minuscule fut projetée dans les airs mais aucun son ne sortait de sa bouche qui se tordait de douleur. Rodolphus avait prescrit une règle élementaire dans le Manoir: lorsqu'on infligeait un Doloris à un elfe, ce dernier devait se taire et souffrir en silence. C'était ainsi et tout cela marchait divinement bien: Rodolphus n'aurait jamais supporté les hurlements interminables que Bellatrix se faisait un tel plaisir de provoquer.

- " M-m-m-aître..." bégaya le petit monstre lorsqu'il se fut un peu repris et redressé - on ne parlait pas à Rodolphus avachi par terre comme un vulgaire paquet de linge sale! "C'est le Maître lui-même qui a ordonné à Willow de ne pas pénétrer dans le bureau...! C'est le Maître qui a dit de ne pas le déranger... Mais il est l'heure, oui, oui, il est l'heure, monsieur, et le Maître avait dit... Willow va se punir longtemps, monsieur! Willow va se brûler les orteils, les genoux et les doigts, monsieur!" termina l'elfe en éclatant en sanglots.

Rodolphus la considéra un instant avec mépris, la lèvre supérieure retroussée, mais il sentait la colère qui l'avait furieusement ébranlé quelques secondes plus tôt se dissiper, très rapidement. Encore un de ces accès de hargne... Il semblait qu'Azkaban avait décuplé le nombre et l'ampleur de ses crises, il fallait veiller à se calmer... L'elfe avait simplement été prise par un contrordre, cette imbécile, et n'avait pas su choisir entre son devoir et la peur de se faire torturer... Ceci expliquait cela, il était simplement affublé des plus désespérément stupides serviteurs de tout le monde magique...

- " Relève toi, horreur..." maugréa-t-il en lissant le devant de sa veste de velours noir. "Relève toi, plus vite que ça! Tu descends immédiatement voir Maîtresse Bellatrix et tu lui expliques ta négligence et ta crétinerie congénitale. Quand elle t'aura torturée, et si elle ne t'a pas tuée, tu t'enfermeras dans le placard de la cuisine et tu y resteras une semaine sans boire et manger."

- " Ouiiii, M-m-m-aître, b-b-bien s..."

- " Avant cela, tu diras aux elfes qu'il n'y aura pas de dîner ce soir."

- " Très bien, Maître, merci, Maître, merci..."

- " Va-t-en. En silence."

L'elfe s'inclina profondément, se sentant certainement soulagée, reconnaissante même, que Rodolphus ne l'ait pas tuée sur-le-champ. Comme s'il en avait eu envie... N'avait-il pas mieux à faire que d'assassiner ses serviteurs parce qu'ils étaient trop bêtes, trop laids, trop inutiles...? Ce n'était pas là son rang... L'elfe rassembla la guenille qui traînait autour de lui, son seul vêtement porté comme un pagne, se pencha de nouveau et fit volte-face pour sortir du bureau et exécuter ses ordres.

- " Attends, demeurée, attends."

L'elfe se retourna, toujours silencieuse, mais Rodolphus ne la regardait plus. Il s'était repenché sur le meuble, agrippé à son rebord laqué, penché sur son reflet qui n'exprimait plus rien dans le miroir. Stoïque, calme, Rodolphus s'observait avec minutie à la recherche d'un défaut inexistant, et le moment de silence sembla durer des heures. Sa voix sèche claqua enfin:

- " Tu diras à la Maîtresse de me rejoindre ici. Nous avons à parler."

La créature ne posa aucune question à cet ordre, et après s'être une énième fois penchée dans sa direction, fila dans le couloir et disparut derrière une porte. Elfe de misère, traîne-savates, esclave parmi les esclaves... Il la retrouverait certainement morte dans la cuisine, mais peu importait. Il devait parler à Bellatrix en attente de la prochaine réunion du Maître. Leur présence au Manoir n'était que le calme avant la tempête... Un peu de temps avant que tout reprenne, avant que ses précieux gants de brocart ne soient à nouveau tâchés de sang... Un peu de temps avant la peur.

Et soudainement, tel le subit rayon de soleil dans la tempête, son reflet lui renvoya un sourire lumineux.
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Ξ Sujet: Re: Du temps avant la peur [PV]   Du temps avant la peur [PV] EmptyJeu 10 Avr - 16:08

Libre, Bellatrix Lestrange était libre ! Elle était confortablement assise sur un fauteuil en bois sculpté recouvert d’une épaisseur rouge sang, elle tournait et retournait sa précieuse baguette entre ses doigts fiers de son pouvoir retrouvé.
Bellatrix Lestrange restait une belle femme malgrés les années passées à Azkaban. Mais la marque du temps avait posé sur le visage de Bella quelque chose de nouveau.

Bellatrix se leva et avança doucement vers la cheminée, la se trouvé un magnifique miroir ancien datant de sa noble famille, Bella se contempla toucha de ses longs doigts fins une peau presque trop maigre. Bellatrix était belle, Bellatrix était puissante, Bellatrix avait retrouvé son maître et pourrait dès aujourd’hui le servir à nouveau.
Personne ne l’avait cru, pas même son mari, quand après qu’un misérable avorton eu été utilisé pour anéantir le maitre elle demeurait la seule à croire à son retour prochain.
Bella savait, elle le savait : son maitre ne pouvait mourir, son maitre était le plus puissant son maitre était le seigneur des ténèbres.

Bellatrix eu un léger spasme elle venait de penser à tous ceux qui, ayant cru à la mort du maitre, avait retourné leurs vestes, ces traitres ces misérable comme son beau frère Lucius Malefoy.

Bellatrix retourna se rassoir elle voulait remettre un peu d’ordre dans cette maison et appela un elfe pour qu’il lui prépare un thé. Elle se rassit et se rendit compte que l’idée de remettre de l’ordre était inutile car les elfes, par crainte des colères de leur maitresse avait entretenue chaque centimètre carré de la maison. Le parquet brillait, les lustres éblouissaient, un peu trop d’ailleurs, Bellatrix avait besoin de la pénombre, d’une lumière presque inexistante pour se sentir bien, elle fit donc baisser l’éclairage avec sa baguette.

Bellatrix entendit des pas dans le couloir, des petits pas pressés qui se dirigeaient vers la pièce où elle se trouvait, elle avait pourtant fait savoir qu’elle voulait rester seule !
[/justify]


-m…m…maitresse…

C’était cet elfe, cette crasseuse petite créature inutile et futile qui osa déranger sa maitresse, ne se doutait-il pas de la correction auquel il aurait droit en faisant cela ?

- m…m…maitresse ?

- Parle imbécile ! Qui as-t-il de si important pour que tu viennes me déranger espèce d’abominable petite vermine !

- M…maitresse… Le maitre à demander à Willow de venir dire à la maitresse toute l’étendue de son incompétence… le …maitre….

-Tes gémissement sont vraiment insupportables parle normalement ou je te fait couper la langue !

L’elfe raconta alors à sa maitresse sa fâcheuse mésaventure avec son maitre, comment il avait déranger Rodolfus qui sans le vouloir avait donné un contre ordre, mais Bellatrix se servirait de cela pour exercer un sortilège qu’elle n’avait plus utiliser depuis son incarcération, Bella leva sa baguette.[color]

[color=red]-Endoloris !


La baguette pointé sur la poitrine de l’elfe celui-ci se jeta à terre, le sortilège retentit une seconde fois, les larmes de douleur coulant sur chaque joue.

-Relève-toi ! ordonna Bellatrix.

L’Elfe exécuta l’ordre avec difficulté car ses jambes tremblaient.

-Le … le maitre à dit a Willow qu’il voulait que la maitresse le rejoigne.

-Ne pouvait-tu pas le dire plus top ! Crétin ! Endoloris !

Le sortilège avait retentit une troisième fois, Bellatrix se délectait de la souffrance du petit elfe, elle lui ordonna de partir elle se doutait bien que Rodolfus avait du lui donner une punition, c’est bien pour cela qu’elle ne l’avait pas tué.

Bellatrix quitta la pièce pour aller rejoindre son mari, elle entra dans la salle de bain et le vit en plein rasage elle le regarda un instant puis pris la parole :[/i]


- Tu voulait me voir Rodolfus ?
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