Panique à bord [Sujet libre > Ouvert à tous].

Théophile était dans une humeur merveilleuse. Son coup qu'il préparait depuis bientôt une semaine était pratiquement fini, il ne restait plus qu'à fignoler quelques petits détails. Parfait !

Il bifurqua à droite dans un couloir sombre, tout en se récapitulant encore une fois ce qu'il lui restait à faire. Choisir les phrases et les inclure aux affiches, ajouter un peu de couleur, tester l'une des affiches. Puis tout serait impeccable pour le lendemain. On peut dire que 2 mois d'inactivité farcesque lui avait pesé. Il avait beau s'être bourré d'aventures mp3 de toute sorte, cela ne valait pas une bonne bouse de dragon posée dans un endroit passant et qui finissait invariablement sur les chaussures d'un Brigadier ou d'un élève distrait, sans oublier l'odeur qui stagnait quelques jours... Ah la la, qu'est-ce qu'il était heureux d'être revenu à Poudlard. Le vieux château, avec ses couloirs et ses passages secrets, ses cours interminable et son merveilleux parc ensoleillé.
Mais quelque chose avait changé. Car cette année, Théophile Mandrake était en deuxième année. Il avait les mêmes profs ou presque, mais cette année de plus, lui faisait un drôle d'effet. Il était plus vieux, pas plus "sage" mais plus réfléchi, il préparait ses coups longtemps à l'avance, il pensait plus à après une farce, et il trouvait alibis et excuses bien plus facilement. Quand même ! Il n'était plus un petit première année timide et réservé. Maintenant il était un ancien, il ne se perdait plus lamentablement, et connaissait même des raccourcis à travers le dédale des couloirs. Bref, la vie était bien différente depuis cette deuxième rentrée à l'école de sorcellerie.

"J'ai rencontré un troll, qui marchait dans la forêt.
J'ai rencontré un troll, qui marchait dans la forêt !"

Tout en continuant de chanter de façon enjouée, Théophile prit un couloir à gauche, bien plus éclairé, seulement parsemé de crottes de rougeurs et de poils de félins. Le château était envahi par les chats, les rats et les crapauds, amenés et plus ou moins maîtrisés par les élèves. Heureusement que les hiboux ne se baladaient pas eux aussi dans les couloirs en balançant des saletés partout.

C'est quoi ça ?

Il en était à l'histoire des pommes de la chanson quand il aperçut en face de lui, assise sur la cinquième marche d'un escalier pivotant, une jeune fille à l'air démoralisé qui contemplait ses pieds en silence.

"Ben, qu'est-ce qui se passe ?"

La jeune fille leva les yeux mais ne répondit pas. Théophile sentit un immense sentiment de joie le traverser. Enfin il allait pouvoir rendre service à un "petit" première année. Super ! Pour une fois que ce n'était pas lui qui se confondait en excuses et en remerciements ! Il fallait profiter de l'occasion. Il s'arma de son plus beau sourire et déclama :

"Oh, ne dis rien, laisse-moi deviner. Ta vie est triste et solitaire, ton chien est mort, cette nuit t'as pas demandé à venir au monde... Mais heureusement Théophile le Magnifique est là pour illuminer tes jours d'un étincelant rayon d'humour !"

508 mots

Eva était énervée, énervée de voir que ces fichus escaliers étaient, encore une fois contre elle. C'était pas croyable ! Chaque fois qu'elle était pressée, ils lui faisaient ce sale coup. M’enfin, vous me direz, elle n’était pas la seule à qui cet embarras arrivait et il fallait prendre son mal en patience pour ne pas avoir l’envie suicidaire de se jeter par-dessus la rambarde. La Gryffondor était assise sur les marches, jambes croisées en tailleur et attendait. Qu’attendait-elle ? Mais t’en as d’autres des questions profondément débiles toi ?! Elle en profitait pour regarder autour d’elle, dès fois que Kramp fasse son apparition, comme par magie… Bah tiens, t’es une grande rêveuse toi ! Quelques élèves passaient à côté de la demoiselle, la regardant un peu bizarrement, pourquoi elle s’asseyait dans les marches celle-là ? Elle était déjà fatiguée ? Bande de guignols ! Elle leur jetait alors un regard plus que glacial, dans lequel se résumaient sa colère et son mépris. Et bien, croyez moi, et c’est d’ailleurs ce qu’elle voulait, ils ne s’attardaient pas et passaient leur chemin. Quoi qu’ils n’iraient pas bien loin pour l’instant… M’enfin que voulez-vous.

Eva baissa la tête, regardant la seule chose qui pouvait en valoir la peine à cet instant : ces pieds. Passionnant non ? Oui et bien, ça lui appartenait, ça ne pouvait être qu’agréable à regarder haha. C’est à cet instant que quelqu’un s’arrêta à sa hauteur, un élève de sa maison, l’air joyeux. Il la regardait, un sourire aux lèvres. Elle mourrait d’envie de lui demander ce qu’il voulait, du genre « Quoi, qu’est ce que tu veux ? » mais elle s’abstint, elle se contenta de le regarder. La question de son camarade la fit sourire, un sourire imperceptible se dessina sur son visage, il aurait fallu la fixer pour le voir, rien qu’un peu. « Ben, qu’est ce qui se passe ? » Il se passe que j’ai perdu mon rat, tu l’as pas vu ? Dis moi que si, je t’en supliiiiiiie !
Elle ne répondit pas, il avait d’autres choses à lui dire. Elle sourit de nouveau, cette fois le sourire qu’elle afficha était, certes petit, timide comme on dit (alors qu’elle ne l’était pas du tout). Il semblait avoir le sens de l’humour le « boy ». Eva continuait de le regarder.


« J’ai perdu mon rat. Et ces fichus escaliers qui ne tiennent pas en place ! »

C’était ridicule comme réponse ! « J’ai perdu mon rat. » Pourquoi ne pas se mettre à pleurer Milson ? Ca attendrirait peut être certaines personnes qui t’aideraient à le retrouver ! C’est pas choupinou ça ? Mais la première année tenait à Kramp, et elle savait que, si par peur, il faisait n’importe quoi, c’est elle qui serait sanctionnée, évidemment ! Le concierge connaissait Kramp et savait qu’il appartenait à cette élève qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs les années précédentes. Croyez-moi, il ne la louperait pas.

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OK

TOUT COMPTE