Bousculade entre le Serpent et l'Aigle... [PV]

Deux Gallions de plus à sa tirelire… Sean regarda avec un petit sourire de satisfaction les deux grosses pièces dorées tomber dans le cochon de porcelaine. Encore un petit millier de Gallions, 3 petites années, et la plume à Papotte serait à lui… Il pourrait enfin imiter son idole. Il retourna à son bureau, et se mit à continuer sa lettre destinée à Rita Skeeter.

.. les hybrides. Je trouve personnellement que cet article était réussi, et le ministère devrait s’en imprégner s’il souhaite que sa réforme soit la plus coriace possible. On ne peut pas vous en vouloir d’avoir pensé tout au long de l’année que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom n’était pas de retour, vous avez cru bien faire, et surtout, vous n’avez fait qu’obéir au ministre. Je vous soutiens toujours, et mon avis n’a pas changé depuis la lettre n°456. Ne vous inquiétez donc pas de la réputation de vos articles, je suis certain que la Gazette du Sorcier gagnera à nouveau confiance en vous avec le temps. Je suis toujours autant admiratif devant votre force littéraire, et devant votre étincelante verve qui ne manque pas de m’éblouir un peu plus à chaque fois que je lis un de vos articles.

Avec tout mon respect,

Sean G. Barnaby.

Il relut une dernière fois sa lettre, satisfait. Il irait la poster le lendemain. Il éteignit sa lampe de chevet, et entra dans son lit, la tiédeur de la nuit l’enveloppant comme une douce mélopée qui charme les pauvres marins perdus en mer. Il ferma les yeux, et s’endormit doucement, réfléchissant toujours, son esprit préoccupé par ses futurs articles. Il s’éveilla, le lendemain, arraché à son sommeil par la sinistre sonnerie de son réveil. Mais s’il se réveillait aussi tôt, c’était surtout pour enquêter, pour le journal de Poudlard. Il devait se rendre à l’Hôpital Sainte Mangouste, et rédiger une critique complète sur la qualité du personnel, et la qualité des lieux. Son article était important, pour le premier numéro du premier trimestre de l’année : il s’agissait sans doute d’un de ses articles qui serait le plus lu. Il mit ses chaussettes, sortit de sa chambre, et rejoignit la cuisine pour prendre un petit déjeuner bien copieux : il passerait la journée à Sainte Mangouste, et ne comptait pas manger le midi. Il salua sa mère, et, le grand petit déjeuner dégusté, il courut se laver, s’habiller, pour enfin prendre son matériel de journaliste enquêteur. Il est important de signaler que ce matériel est totalement différent de celui du journaliste fouineur, qui contient des outils plus secrets et plus efficaces encore, pour mener, par exemple, une enquête plus poussée. Pour le moment, Sean n’était qu’un simple journaliste enquêteur. Son sac se composait d’un bloc-notes, d’une trousse avec une gomme, un crayon de papier, et un stylo pour signer quelques éventuels documents administratifs, d’une pochette contenant un papier qui l’autorisait à mener son enquête sur le terrain, signée de la main propre de Minerva McGonagall, de son dictaphone magique, et d’une petite boîte à outils contenant des instruments pour, éventuellement, tester la qualité de l’eau des robinets, ou encore quelques colorants pour réaliser quelques expériences rapides. Sans compter les quelques friandises, la petite fiole de parfum, un numéro de la Gazette du Sorcier, une limace en chocolat, des allumettes, et du Sorcier Collant. Il n’avait pas pris beaucoup de matériel journalistique, mais il devait être le plus discret possible, et donc ne pas se faire remarquer. S’il avait joué le rôle du journaliste fouineur, son sac aurait été constitué de beaucoup plus d’éléments journalistiques, et il aurait été encore plus discret. Et les confiseries qui jonchaient dans son sac n’y seraient pas non plus…

Bref, Sean était prêt. Il sortit de la maison, après avoir salué ses parents et ses deux sœurs, et partit en direction de Ste Mangouste en Magicobus. Arrivé à destination, il passa par l’entrée visiteurs, que les Moldus ne pouvaient percevoir, et entra dans le bâtiment. Il était enfin prêt pour enquêter… Il traversa le gigantesque Hall, où de nombreux sorciers, Médicomages, personnels, ou autre affluents de l’édifice circulaient, et trouva la corbeille dans laquelle plusieurs lettres étaient déposées. Ces lettres seraient ramassées, et partiraient en direction du service de communication par voie Hibou le plus proche. Il y mit celle qu’il avait rédigée à l’attention de Riota Skeeter, et commença sa petite investigation. Il sortit de son sac à dos le bloc-notes, et un crayon de papier. Et commença à prendre des notes.

Citation :: Parquet extrêmement ciré. Trop glissant. Personnel assez grouillant, pas assez de place pour les visiteurs. L’éclairage est excellent. Pas de musique, dommage.

Il se dirigea vers l’accueil : il souhaitait tester l’amabilité du personnel. Mais la queue était gigantesque, et les impatients étaient de très mauvaise humeur.

Citation :: Ne semblent pas se soucier de la quantité d’hôtesses d’accueil. La queue est impressionnante.

Il attendu un gros quart d’heure son tour, et enfin, il se présenta à l’hôtesse d’accueil, utilisant la formule habituelle des enquêteurs pour tester l’efficacité et surtout la sympathie du personnel. Cette manipulation consistait à demander quelque chose qui était impossible à réaliser, et observer comment la personne réagissait, comment elle expliquait l’impossibilité de réaliser la demande, et surtout, il s’agissait de voir si la personne était patiente. Ici, l’opréation impossible à réaliser consistait à demander à voir quelqu’un qui n’était pas à Ste Mangouste.

« Bonjour. Dépêchez vous, il y a du monde derrière vous. »

Sean haussa un sourcil. Il savait déjà que, question amabilité, cette hôtesse risquait d’avoir une très mauvaise réputation.

« Bonjour, j’aurais voulu savoir dans quelle chambre était opéré… »

Il chercha un nom dans sa tête, mais l’esprit était ailleurs… Finalement, une affiche pour une marque de bonbons sans sucres vint le réveiller…

« Mr Blabobulle... »

L’hôtesse fronça les sourcils, et chercha dans son répertoire, mais, bien évidemment, elle ne le trouva pas.

« Je regrette, mais votre Mister Balaboboule machin chose n’est pas répertorié… Vous avez dû vous tromper. Suivant ! »

Sean savait déjà que la patience de cette hôtesse était inexistante. Inutile d’insister pour continuer de la tester, ça ne ferait que lui causer des ennuis. Il sortit de la queue, et compléta ses notes. Il marchait sans regarder, se dirigeant vers ce qu’il espérait être l’escalier le plus proche. Soudain, il se cogna contre quelqu’un, et son bloc-notes tomba, ainsi que son crayon de papier, qui roula sur le sol. Son sac à dos, soigneusement retenu par les anses autour de ses épaules, fit un bruit de craquement désagréable. Il se baissa pour ramasser son bloc-notes, attrapa à temps son crayon, et se releva pour dévisager le bousculeur… Qui était en vérité une bousculeuse.

« Pardon… Désolé, je ne vous avais pas vue… Je veux dire, je ne t’avais pas vue. Tu n’es pas à Poudlard ? Ta tête m’est familière… »

Comme quoi, le monde est petit…

C’était encore une journée comme les autres. Le matin avait à peine commencer et Frédérique LeeRoy était déjà levée. Pas besoin de réveil, elle ne veillait jamais beaucoup. Cette nuit, elle avait fait un tour auprès de la Tor d’Avalon. Au début, elle avait eu peur que ses parents ne la surprennent, mais la maison était si silencieuse qu’on aurait dit que personne ne l’occupait. Elle avait donc pu profiter de sa nuit et était rentrée quelques instants après pour continuer son sommeil. Se levant donc à nouveau, mais cette fois après le levé du soleil, elle descendit de sa chambre sans prendre soin de se chausser ou de couvrir ses épaules. Alors qu’elle s’était présentée dans la cuisine de sa maison, sa mère n’était pas encore partie travaillée. Après l’avoir salué, la petite s’installa à la table. Elle trouva la jeune femme fatiguée. Ses traits tiraient ne mentaient pas. Mais tout comme sa fille, elle n’avait guère l’habitude de beaucoup parler. Sa tasse ne contenait déjà plus de café. Après avoir servi sa fille, elle se reprit de ce noir breuvage qui avait depuis longtemps refroidi. Mais elle ne semblait pas s’en être préoccupée. Le petit déjeuner se passa donc dans un silence et la petite ne prit pas le temps de rester. Elle quitta rapidement la table pour se doucher et s’habiller.

Aujourd’hui elle voulait tester les nouvelles affaires qu’elle avait acheté le jour de sa rencontre avec Slughorn. Elle sourit en se rappelant ce moment. Même si le professeur l’avait agacé à plusieurs reprises, elle l’appréciait. Mais il ne serait pas aussi bon que Rogue pour elle. Elle se demandait déjà comment se passera sa nouvelle année à Poudlard, sans doute dernière année pour son professeur adoré. Elle en gardait encore un pincement au cœur et elle savait qu’il ne la quittera jamais.
Assise sur l’herbe de son jardin, des affaires devant elle, elle était face à sa demeure. Pour certains, elle aurait été des plus modestes, pour d’autres il s’agirait d’un palace. Pour elle, ce n’était que sa maison. Grande, la façade cachée par le lierre qui le recouvrait presque entièrement, elle comportait un étage sans compter le grenier. Les arbres hauts qui entouraient la propriété la cachait aux yeux des Moldus. Ils pouvaient s’adonner à la magie comme ils le souhaitaient. Il fallait dire que le lieu était des plus tranquilles. D’où elle était, elle pouvait apercevoir la fenêtre de sa chambre. Après avoir fait abattre les murs de l’étage, ses parents avaient préféré ne garder que deux chambres, quitte à rendre celle de la petite la plus spacieuse possible. Elle était fille unique, elle avait donc besoin d’un endroit important pour s’épanouir, surtout qu’elle n’aimait guère sortir, sauf la nuit, ce que ses parents ignoraient encore. Enfin, selon elle.

Etant à l’arrière de sa maison, elle ne vit pas les hommes du Ministère transplaner à l’entrée de celle-ci. Elle était en train de répertorier son matériel de Quidditch en vu de la reprise des matchs à son retour à Poudlard. Elle priait pour qu’on la reprenne à la saison suivante. Elle était à présent parfaitement équipée : gant, batte, balai dernier cri. Elle était bien contente de ne manquer de rien. Et puis, elle ne demandait rarement des choses coûteuses à ses parents, ils pouvaient lui faire une faveur.
Mais soudain, un cri d’effroi provenant de l’intérieur de la maison la tira de ses pensées. Sa mère, elle en était certaine. Lâchant tout son matériel qui retomba sur le sol, elle se précipita chez elle. Elle ne courrait pas vraiment vite et elle mit un certain temps pour regagner l’entrée et entrer dans la demeure sans trébucher une seule fois. Sa mère était à genou sur le sol du salon, son visage entre ses mains. Des hommes du Ministère, il n’y avait pas de doute pour Frédérique vu leur tenue vestimentaire quasiment identique à celui de son père, se trouvait debout dans cette même pièce. Ils en semblaient pas vraiment quoi faire pour la jeune femme. Ils tenaient tous leur chapeau entre leurs mains qu’ils portaient nerveusement. Elle n’osa elle non plus s’approcher de sa mère. Mais elle avait compris.

La petite à lunettes n’avait jamais mis les pieds à Saint-Mangouste avant ce jour et elle aurait bien aimé n’avoir jamais à y aller. Mais quand on n’a presque douze ans, on ne vous demandait pas toujours votre avis. Avant même d’y être allée, elle détestait cet endroit, et à présent elle ne pouvait qu’en confirmer son dégoût. Des malades, des gens arrogants, la tristesse, tous cela lui donnait la nausée.
Mais elle devait se montrer forte pour sa mère. Elle ne l’avait jamais vu dans cet état. Elle était si belle, si souriante, toujours si jeune. On aurait dit qu’en un instant elle avait pris plusieurs années. Elle tremblait et parvenait à peine à poser le regard sur sa fille. Assise à côté du lit, elle avait posé sa joue sur la main de l’homme qui était allongé. On aurait dit qu’elle n’était plus tout à fait là. Et pourtant, elle redevenait elle quand un médecin ou une infirmière venait les voir. Mais la petite était perdue. Elle ne s’était pas approchée une seule fois du lit de son père. Restant silencieusement en retrait, elle avait eu besoin au bout d’un moment de quitter cette chambre et de prendre l’air.

Elle marchait, dans une lenteur impressionnante, à travers les couloirs. Elle ne regardait plus devant elle depuis un moment. Ce fut à cause de cela qu’elle ne vit pas la personne qui la percuta. A croire que ça en devenait une habitude ! Elle leva son regard sur le garçon. Ses yeux n’étaient pas rouges. Mais son air qui aurait du être comme à l’ordinaire, totalement neutre et vide, il donnait plutôt l’air triste et perdu. Elle redressa ses lunettes avant de lui répondre d'une voix simple mais plus faible qu'à l'ordinaire.

« Oui je suis de Poudlard. Je suis Frédérique LeeRoy, je vais rentrer en Second année. Je suis à Serpentard. Mais par contre, ton visage ne me dit rien. Qui es-tu ? »

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