+(A blond queen who lost her bloody crown)+

Superbe. Voilà le seul mot qu’on pouvait prononcé face à mon reflet. Mensonges, vérités, peut importe. Ça revient au même, cette société, bien que pourrie jusqu’aux racines, est bien la mienne. Il faut être belle, sur son 31, sourire et s’accorder avec le rôle que l’on vous donne. Ma mère a été très claire, j’avais fait échoué ses plans, je devais me montrer à la hauteur. Bien que je n’ai aucune idée sur ce que j’ai pu faire avant l’accident, bien que je me vois trainée de force… Je dois me montrer digne. J’ai peur, vraiment peur de m’ouvrir à ce monde que j’ai quitté, à ces flashs, ces regards, ces jugements. Mon cœur bat trop vite. Je n’ai pas le droit à l’erreur. Je dois réparer mes fautes… Fautes que je n’ai peut être pas commises. Je souffle. Remet du rouge à lèvres et regarde mon reflet en accordant tout au moindre détail. On m’attend.

Une silhouette aux légers reflets dorés sortie de la pénombre, commençant à descendre doucement et sereinement les marches qui lui barraient quelques minutes auparavant le chemin de ses anciennes réflexions. Ses traits s’affichant enfin, on put reconnaître Elea Mayan dans toute sa splendeur malgré toutes les rumeurs de son tragique accident avec un engin moldu dangereux. Ce fut peut être le vide dans ses yeux qui ne fit pas complètement taire ces ragots. Que lui est il passé par la tête ? Pourquoi avoir quitté le manoir des Lovin, famille des plus réputées en Italie ? Et toutes ces sorties au bars malfamés riment à quoi ? Indigne de son statut ?... Ou tout simplement amie des sangs impurs… Rumeurs, rumeurs… Passant la dernière marche avec le même pas calculé, la belle blonde tenu tête à toutes les personnes présentes qui la dévisageaient avec une certaine curiosité dans le regard. Ne jamais se soumettre à la peur de l’inconnu.. En valait il aussi le cas pour elle, à qui tout ne semblait qu’illusion ?

Des personnes qu’elle n’avait encore jamais vues mais qui en disaient le contraire. Les flashs qui crépitaient par ci et par là sans arrêts. Tout ce beau monde avec qui elle était censée passer la soirée pour fêter ses seize ans… seize ans qui résumaient bien sa vie perdue. Contournant la salle du regard, elle entendit sa mère lui murmurer :

« Ce sont tes invités, occupe toi en en bonne Mayan que tu es.. Ou du moins si tu l’es encore… »

Voulait elle insinuer par là qu’elle était devenue une créature sans vie qui ne pouvait pas prendre ses grandes occupations et responsabilités d’autres fois ? Elle se trompait. Portant un verre à ses lèvres, un petit sourire artificiel aux lèvres, la belle Mayan en question se mit sur les bases de la politesse en passant avec une certaine convenance d’une personne à une autre, évitant soigneusement les noms mais se rappelant quand même des informations que sa mère avait passé la journée dernière à lui apprendre. Selon elle il ne fallait pas laisser les bruits courir sur son état. Charmant. Mais c’était plus difficile pour elle que pour sa famille. Ses lèvres toujours aussi étirées par un faux sourire, qui passait pourtant bien vrai, la jeune blonde réprima quelques gestes bien significatifs dont; quelques jets de cheveux, un croisement de bras raffiné, ou encore la manière légère et soignée avec laquelle elle tenait son verre de vin rouge. Oui, elle en avait bien besoin pour surmonter tout ça et trouver quelque chose à dire quand il fallait inventer pour persuader qu’elle était toujours la même. Le même visage, le même goût de robe courte et de haute couture, la même pureté que ses boucles blondes dégageaient en cascade sur son dos…

Je les vois se pavaner, murmurer, en silence… Leurs yeux en disent long. Ils me dévisagent, guettant le moindre de mes gestes. Mère m’avait prévenue, je suis servie. J’essaye de les berner par chacun de mes mots, chacune de mes intentions. Je les prends à mes filets, mais ils restent encore septiques. Il faut que je répare mes erreurs… Les fautes qui m’ont détruise. Qui suis-je n’a pas d’importance pour eux. Ce que je fais semblant d’être, si...

Fascinant, ce monde. Le sien. Celui auquel elle avait toujours été soumise et dans lequel un simple regard pouvait remettre une personne à sa place. L’hypocrisie était bien là. L’artifice aussi. Mais n’est ce pas pour cela que nombre de gens voulaient entrer dans ce cercle fermé. Elle devrait s’en réjouir… Rien n’y fait. Du vin. Il n’y avait rien de plus beau dans ce tableau. ‘Divin’… Sont ‘vin’ n’était pas là par hasard. On l’y a placé avec une pensée cachée, elle en était certaine. Plus certaine qu’en ce qui concerne le vrai dans cette gigantesque salle.

Je fais semblant d’écouter, de répondre avec beaucoup de franchise. Il n’y a rien qui dépasse… Mais je ne me sens pas entièrement moi. Est-ce à cause de cela que j’ai tenté de mettre fin à mes jours, car oui, je suis certaine que ce n’est pas par hasard que j’ai ouvert les yeux après un coma et des cicatrices à la main… Qu’est ce qui m’est arrivé…
Réfléchis… réfléchis à tout allure... Que fais tu entre ces quatre murs à écouter avec ennuie les discours de ces personnes infectes.

Faisant mine de reposer son verre sur la table, la belle blonde en remplit un autre, puis prétextant un aller urgent pour prendre l’air, se dirigea vers la sortie du manoir qui menait vers le grand jardin où, à ce qui parait, elle avait passé toute son enfance à y jouer. Jouer ? Non, elle en doutait… Elle était sûre qu’au contraire, c’était elle, qu’on prenait pour un jouet. Il n’y avait qu’à voir ces gens pour comprendre… Elle haïssait cet endroit et même en faisant bon nombre d’efforts elle n’arriverait jamais à se persuader du contraire.

La pluie tombait à verse. Tant mieux. C’est elle dont elle avait besoin. Rien de tel qu’un seau d’eau pour remettre ces idées en place. S’approchant du bord de la grande porte, elle commença à marcher sur l’étendue verte, s’imprégnant des goûtes froides que le ciel lui envoyait. Personne ne pourrait la trouvait ici… Elle avait juste besoin de respirer, rien qu’une fois… Et peut être qu’après elle trouverait le courage de continuer… Vidant son verre, elle visa la piscine à coté et l’y jeta sans délicatesse. Ses talons furent de trop car elle leur réserva le même sort, avant d’élever les mains vers le ciel en fermant délicatement les yeux et soupirant lassement.

Je me sens si bien… Je ne veux pas y retourner… Non pas maintenant…

Quelques pas derrière elle ruinèrent pourtant son moment intime et se retournant avec hate, l'italienne murmura à bout:

« pourquoi ne me laissez vous aucun répit… Je ne voulais qu’une seconde, qu’un instant… Mais bien sûr, il faut encore de quoi remplir les discussions ! »

Fusillant la belle brune en face d’elle, elle continua la voix enrouée :

« Eh bien je vais vous faire le plaisir de tout balancer ! Elea Mayan n’existe plus ! Elle est morte ! Et vous savez qui a finit par la tuer ?? Vous ! C’est vous qui l’aviez détruite ! Vous, qui lui avait fait perdre tout le bonheur qu’elle aurait souhaité vivre ! Elle est morte et pour de bon !.. Rien de mieux qu’un scoop pareil pour paraître dans les news de la semaine prochaine… Je ne suis plus… »

Ne tenant plus, elle laissa son beau masque de froideur s’envoler en éclat et dirigea son regard vers la piscine du manoir Mayan. Une lueur mélancolique sur les traits…

« Oui, vous avez gagné… »

Une fête… C’était étrangement indécent aux yeux de la belle russe qui était en compagnie de son amant lorsque la nouvelle lui fit appris. Fronçant les sourcils, elle écouta ses amis italiens lui expliquer que l’anniversaire d’Elea allait être fêté ce soir même au manoir des Mayan. Agacée, elle posa sa main sur celle d’Isaac pour la serrer doucement. Elle ne renoncerait pas pour autant. Elle venait tout juste de rentrer en Italie après un transplanage plutôt bien réussi (enfin aux dernières nouvelles, elle n’avait rien laissé derrière elle). La brune et son amant étaient arrivés au manoir où ils allaient loger le temps de leur séjour. La brune avait salué toute la famille qui avait eu la gentillesse des les accueillir en son sein, évidemment. Dès que le temps de présentation nécessaire pour rester poli et courtois fut écoulé, elle s’excusa et entraîna son petit ami avec elle chez ses deux amis italiens qu’elle avait rencontré l’été passé.

Isaac savait ce qu’elle avait fait l’an passé sur la plage, elle n’en n’avait pas honte, après tout elle ne les avait pas laissé l’embrasser ni quoique ce soit, et elle n’en n’était pas à des sous vêtements près… Un maillot de bain était au moins aussi déshabillé qu’une culotte et un soutien gorge ! Et puis dans l’obscurité… Bref, Dawn était loin de ses songes là en ce moment là. Ecoutant les italiens lui expliquer rapidement la situation, la brune essayait de rester la plus calme possible. Lorsque le duo eut achevé ses explications, parlant de l’accident de la belle blonde, de son coma, de son amnésie et achevant avec la fête pour son anniversaire, Dawn finit par hocher la tête.

« Une fête vous dîtes… très bien, ce n’est pas ça qui va m’arrêter. Je dois avoir une tenue de soirée dans mes bagages… Et toi Isaac, tu as un costume ? »

Ils n’allaient pas arriver mal habillés tout de même ! La brune et son amant se changèrent ensuite au manoir où ils logeaient, expliquant à leurs hôtes qu’ils allaient à la fête des Mayan. Dawn souriant à la maîtresse de maison, tout en lui demandant si sa coiffure allait, elle expliqua qu’Elea était son amie et qu’elle avait été invitée à son anniversaire.

Le couple quitta ensuite le manoir, parfaitement vêtus. Ce fut une voiture de la famille d’Andrew qui vint les récupérer, les deux italiens étaient installés à l’arrière du vaste véhicule. Isaac et Dawn les rejoignirent et discutèrent avec eux le temps du trajet. Arrivés à destination, Dawn prit le bras de son aimé et c’est avec assurance qu’ils traversèrent la foule, la brune cherchant son amie des yeux. Elle perçut une chevelure blonde qui s’éloignait de la foule et décida de la suivre. Isaac et elle arrivèrent devant une Elea colérique.

La belle brune avait fait un pas en avant, lâchant le bras de son aimé pour s’approcher de son amie. Elle l’écouta lui adresser la parole avec froideur et colère. La brune fit un pas de plus en avant et lui tint doucement la main.

« Je suis désolée Goldy… Elea… j’ai tardé, vraiment, pardonne moi. »

La brune avait revêtue une robe argentée qu’elle avait mis l’an passé pour le bal de fin d’année. Ses longs cheveux noirs étaient attachés en une queue de cheval haute, un serre tête argenté s’accordant parfaitement avec sa tenue était posé avec précision sur son crâne. Sa robe, nouée à l’arrière par d’élégants liens brodés d’argent enserré une taille de guêpe, faisant ressortir une poitrine qui avait un peu de volume que l’an passé. Ses pieds étaient chaussés de hauts talons assortis, bien évidement, à sa robe eux-aussi.

La brune observait son amie en lui souriant doucement, s’avançant encore vers elle pour lui prendre le bras, elle sentit qu’elles étaient observé et tourna alors son regard glacé sur une silhouette qui les épiait. Haussant un sourcil, l’air passablement agacée et (un tantinet) furieuse, elle fusilla du regard la silhouette qui finit par s’éclipser sans se présenter aux jeunes gens. La brune souffla alors à son amie, l’observant avec un nouveau regard plus chaleureux :

« Je… c’est Dawn… Dawn Kostovak… La soeur de Damian... Et Isaac... Notre préfet… Tu te souviens ? »

ROBE DE DAWN

- Elea… c’est nous

est-ce que nos visages ne te rappellent rien ?

https://www.youtube.com/watch?v=rVNSinTwo1w :p

Qui croire ? Dans une vie de mensonges où chaque visage ne lui était qu’une pure tromperie, ça semblait dur de se fier à quelqu’un complètement, oui, tout simplement dur. Leur regard n’affichait rien, leurs traits non plus. Chaque être humain pouvait si facilement cacher son vrai visage pour en montrer un autre, celui que tout le monde rêve d’avoir. Sous ce maquillages, ses rires sans la moindre tonnation de vrai. Un simple regard, un simple souvenir, une simple image. Rien, il yavait toujours un vide dans cette histoire. Pourquoi revenir à la vie alors que celle-ci n’en était que cauchemar. Elle avait tant envie de crier, de dire simplement qu’elle n’en avait rien à faire de toutes ces richesses et ces titres… Pourquoi personne n’arrivait à se le mettre dans la tête, à la laisser tranquille, elle était si bien là, sous la pluie, à ne plus essayer de se remémorer ces souvenirs qui l’ont menés à cette réalité. Personne ne devait plus s’occuper d’elle, c’était peine perdue, sa mémoire est et restera morte, il fallait tout simplement faire avec…

Pourquoi je ressens encore cette brûlure dans la gorge… C’est moi qui décide quand c’est finit et ça l’est. Game Over. Les faux espoirs ne riment à rien… Je les écoute. J’ai l’impression de les avoir déjà vu mais je n’arrive pas à mettre mes idées au clair… Cette pluie… Si douce, je la sens transpercée chaque partie de ma peau comme un couteau avec lequel on essaye de me tuer. Est-ce le même effet que ça me fera de savoir la vérité. Ça fait mal, ça le fera aussi. Je me rappelle d’elle. De lui. Mais je ne peux pas. Je ne dois pas. Le passé est enfouit. Je sais que ma peine aussi. Oui, je sais que j’ai souffert, que mes larmes n’ont pas atténuer ma douleur, que personne n’était là quand j’en avais eu besoin, qu’un démon noir m’a infligé la pire des douleurs, des chatiments… Je ne veux pas savoir lequel, ni pourquoi mes mains sont cicatrisées, ça en reviendrait à vivre la même chose, les mêmes faits, la même solitude, le même sang… Ce sang que j’ai tant fois voulut souiller… Pourquoi ? Il n’y a pas à savoir…

« Arrêtez ! Je sais qui vous êtes ! »
Ses yeux larmoyants, la jeune fille dégagea sa main de celle d’Isaac… ça suffit. Il fallait que ça s’arrête. Se prenant la tête dans les mains, elle ferma les yeux, tremblante sous l’effet de chaque flash qui lui revenait, chaque scène qu’elle avait vécut et qui venait encore une fois la hanter… Une étendue d’eau, des rires malsains, des personnes réapparaissant pour disparaître dans le néon, toujours cette même étendue d’eau, des cris, des sanglots… Elle se voyait prendre une bouteille d’alcool en tournoyant sur elle même sur une musique insoutenable, transpirer, perdre la tête, riant aux éclats sous la pleine lune… Ressentant chaque pas, chaque goûte enflammée traverser sa gorge, son regard si brûlant, sa chevelure si parfaite, son corps libre sous le rythme frénétique qui le faisait bouger comme jamais… Des regards, des flashs, un sourire, le trio perfect, des gages, Isaac, Damian, Lovin… Lovin… Lovin...

« Aidez moi… »
Un cris, la pénombre l’engloutit, elle se sent aspirée et essaye de s’échapper, elle ne peut pas, quelqu’un la tiens de force… Elle se débat cette pauvre fille, elle cris, elle pleure… Elle est horrifiée et se sent souillée… Son journal, elle l’ouvre pour écrire avant que ce démon ne lui brûle encore plus les mains… Elle l’insulte, lui tiens tête… Rien n’y fait… On lui serre la gorge pour la voir mourir…

« Elea !... Mais qu’aviez vous dans la tête petite sotte ? Sortir alors que vous avez des invités qui vous attendent… »

Mme Mayan s’interrompit en voyant ce spectacle horrifiant dans son jardin, sa fille recroquevillée sur elle-même sous une pluie torrentielle, affarée de spasmes incontrôlables. Ses prunelles s’assombrirent et posant son regard sur chaque personne se trouvant dans les parages, elle finit par déclarer le ton sec :

« Cette situation ne vous concerne pas ! Rentrez vous sécher à l’intérieur, vous aller attraper froid ! »

Puis ouvrant d’une main le parapluie qui se tenait au pied de la porte, elle se dirigea vers l’endroit où Elea s’était soudain figée malgré ses sanglots.

« Lève toi ! »

Voyant que son ordre n’a eu aucun effet sur la jeune blonde, elle s’agenouilla à coté d’elle, lui administra une gifle qui lui fit enfin relever la tête et fixa ses yeux froids dans ceux effrayés de la jeune blonde.

« As-tu au moins une idée de ce que j’ai du faire pour que les Lovin acceptent de te pardonner après le scandale qu’ils auraient pu s’attirer à cause de toi ? J’ai fais des pieds et des mains pour que notre famille reste de loin l’une des plus respectées en Italie, je n’ai pas faillit à mon devoir ! Mais tu sais quel a été ma plus grande déception ? Le jour où j’ai mis une fille aussi décevante et ingrate au monde et à laquelle je n’ai cessé de donner des conseils sans qu’elle n’en suive un seul… Tu n’es pas un cadeau, tu n’es même pas digne de traîner le statut des Mayan derrière toi.. Helene était parfaite.. Elle était ton contraire… Mais au lieu de suivre son exemple, tu as préféré suivre le tien.. Mais dis moi, ça t’a conduit où tout ça?... »

Laissant un silence s’installer, elle reprit avec la même voix :

« La presse, les photographes, la haute société… Tout le monde est dans cette pièce dans laquelle tu devrais être alors... tu vas soigneusement te bouger pour une fois, remonter dans ta chambre, te changer, te refaire une beauté et redescendre avec un grand sourire… Laisse cette vie de... vermines de coté et oublie tes ‘amis’ pour l’instant… Me suis-je bien faite comprendre ? »

Hochant la tête presque frénétiquement, son regard étrangement perdu après avoir entendu les paroles qui avaient émané de la bouche de celle qui l’avait mise au monde, Elea ne se releva pourtant pas, sa tête lui faisant encore plus mal qu’au début de la soirée. Comment se reprendre et essayer de faire ce qu’on veut que vous fassiez quand la mémoire si effacée revient en force briser vos principes ?... Les mains tremblantes, les yeux baissés vers le sol, elle sentit sa peau s’enflammer malgré les goutes froides qui lui tombaient dessus…

Relevant son regard vers les deux intrus de la soirée, elle les supplia presque en murmurant leurs noms silencieusement.

Dawn observait avec étonnement son amie qui avait tant changé. Elle se pencha vers elle quand elle se mit à hurler, à haleter, prise de tremblements qui donnaient des frissons à la russe. Comment tout cela avait-il pu se passer en l’espace de six à peine ? Pourquoi n’avait-elle pas agit plus tôt ? Danw s’en voulait. Elle se détestait en ce moment même. Elle détestait son absence, son manque de soutien. Jamais plus elle n’abandonnerait son amie… Si évidemment cette dernière voulait toujours d’elle.

Malgré la pluie qui tombait à verse, la brune s’était accroupie aux côtés de la belle italienne, posant d’un geste rassurant sa main sur le bras tremblant d’Elea, elle retint avec difficulté ses larmes qui, malgré elle, se mirent à couler sur ses joues d’une blancheur cadavérique. La russe sursauta lorsque la mère de son amie parvint à leur niveau. Dire que la femme était furieuse semblait relever de l’euphémisme tant son regard était meurtrier.

Les dires de la femme italienne de furent guère plus douces. Se redressant, la toisant avec froideur, Dawn tremblait à son tour, mais ce n’était pas de douleur non. Elle tremblait de rage. Elle ne comprenait pas ce que voulait cette imbécile à sa fille. Etait-elle folle ou aveugle ? Elle devait être les deux ! Serrant les dents et les poings la brune toisait la sorcière qui lui faisait face. Elle se serait bien transformer instantanément pour la mordre jusqu’à ce qu’elle perde trop de sang pour être consciente. Mais l’animagie restait proscrite en ce qui la concernait et elle du faire d’énormes efforts pour ne pas trahir son secret.

Cette femme rappelait à Dawn sa mère adoptive. Belle mais cruelle. Dawn avait envie de verser sur cette italienne toute la haine qu’elle avait jadis éprouvé pour la femme qui l’avait élevé dans un mélange d’amour et de violence. Serrant la main d’Isaac pour se calmer, elle tenta d’oublier toutes les pulsions violentes qui l’envahissaient. Elle était certaine que si elle donnait un coup à cette femme elle lui ferait certes très mal (elle avait un certain nombre d’années d’expérience tout de même) mais aurait aussi de très nombreux problèmes avec sa tante par la suite…

Se plaçant devant son amie toisant de nouveau l’italienne (la mère) elle finit par siffler :

« Laissez la tranquille ! Elle vous fait honte ? Et vous, vous ne croyez pas que vous avez l’air ridicule et plus que risible à vous exciter ainsi sur votre propre fille ? Qui est la plus pathétique entre vous et elle ? Je vous laisse y réfléchir, en ce qui me concerne c’est tout réfléchi. »

S’attendant à recevoir une gifle étant donné l’état de folie et d’hystérie dans lequel se trouvait la femme, elle se tenait prête à intercepter le coup et à le rendre si jamais l’italienne faisait le moindre écart. Dawn était patiente, mais pas quand on s’en prenait aux personnes qui lui étaient chères. Toisant toujours la femme qui lui faisait face elle attendait tout en se doutant que la réaction n’allait pas tarder.

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