Rentrée sans Harry, Ron, Hermione... [TERMINE]

Ce 1er septembre était le plus étrange qu'ait jamais passé Luna. Bien sûr, elle avait fait le plus souvent le voyage en train seule, alors que maintenant elle avait des amis. Mais il n'y avait pas que ça... tout avait changé, et vite, ces derniers temps. Le gouvernement, la société dans laquelle elle vivait étaient différents. Même elle, si souvent dans la lune, s'en était aperçue, et elle savait ce que cela impliquait.

Il y avait les absents, aussi: Dumbledore qui était mort, et deux mois après c'était toujours aussi difficile à croire. Harry qui n'était pas sur le quai aujourd'hui et pour cause: il était recherché par les autorités. Hermione, non plus, n'était pas dans le train, à compulser ses bouquins en s'inquiétant fébrilement de ne pas connaître tout-à-fait par cœur le programme de l'année à venir... pauvre Hermione, elle avait certainement du fuir avec ses parents comme tant de nés-moldus... du moins ceux qui n'avaient pas été emprisonnés... que devait-elle penser de ne pas pouvoir terminer ses études? Et comble de malchance, Luna avait appris que même Ron ne serait pas là; il était au lit, chez lui, atteint d'éclabouille.

Heureusement, il restait Neville et Ginny, et tous les trois, tels des rescapés, s'étaient instinctivement rapprochés les uns des autres, et engouffrés dans le même compartiment, qu'ils avaient maintenant pour eux seuls. Pas difficile, cette année, d'avoir un compartiment rien qu'à soi, avec tout ces élèves qui manquaient... Luna soupira.
Est-ce que Neville et Ginny pensaient comme elle qu'il fallait faire quelque chose? Certainement, il n'y avait qu'à voir le regard de braise de Ginny. Luna regarda vers la porte. Peut-être un ou deux de leurs autres amis les rejoindraient-ils pour discuter de tout ça.

Les derniers mois que Naima avait passés, avaient été très éprouvants pour ses nerfs. En premier, elle avait changé de pays, du Sud de la France pour l’Angleterre. Elle avait été habituée depuis son enfance au déménagement. Cela avait été un petit miracle qu’elle reste un an et demi dans la même ville et dans la même école. Mais cette fois, elle avait vraiment eu le temps de connaître des personnes qui étaient devenues par ailleurs ses amis. Elle était tombée amoureuse du beau Troy qui était devenu son petit ami. Naima avait connu quelques relations sans importance auparavant mais dès son départ, elles les oubliaient. Cette fois-ci cependant, c’était différent : elle l’aimait d’un véritable amour, un amour pur, celui d’une gamine qui croit encore au prince charmant. Elle savait que le dicton "loin des yeux loin du cœur" était vrai. Ce magnifique rêve prit fin le soir du 3 juillet lorsque sa mère lui annonça qu’ils partaient car elle était une fois de plus mutée : en Angleterre cette fois. Sa mère, Maryan Halliwell lui avait annoncé qu’elle irait à Poudlard, l’école de Sorcellerie. Elle n’avait pas cru ses oreilles. Le lendemain avait été le dernier jour d’école, elle avait dû annoncer son départ à ses amis. Elle avait eu peur de l'annoncer à Troy, elle savait que son départ était la fin de leur histoire. Elle devait tirer un trait sur leurs projets de vacances, de baignade à la plage, de skate dans les rues de la ville, et à aller au cinéma pour voir les derniers films sortis en salle, renoncer à être ensemble pour discuter, rire, faire la fête. Elle était triste, elle avait eu la chance que sa meilleure amie, Sarah, soit dans la même école. L’annonce a été un choc, ils lui promirent de lui écrire.

La famille Halliwell était partie le 5 juillet le soir après une fête de dernière minute pour le départ de Naïma. La famille était arrivée le 6 juillet au soir dans la nouvelle demeure à Fulham, une petite ville proche de Londres. Sarah arriva ensuite chez Naïma le 19 juillet et elle y resta jusqu’au 2 septembre pour passer ses vacances avec sa meilleure amie. Avant l’arrivée de Sarah, Naima avait visité sa nouvelle ville dont le calme commençait à l’ennuyer profondément. Elle avait revu des amis qui étaient installés dans les environs, elle avait acheté de nouveaux habits, elle était allée avec sa famille au musée, à la plage, dans des restaurant et, le plus ennuyeux de tout, dans des soirées mondaines auxquelles Naima et Bilal, son petit frère, devaient assister, avec le sourire, bien sûr. .Heureusement que Sarah était arrivée le 19 juillet : les deux amies passèrent un super été ensemble. Naima avait reçu la lettre de Poudlard le 15 août. Et le lendemain Madame Halliwell et les deux meilleures amies étaient allées sur le Chemin de Traverse pour acheter les fournitures. Sa mère lui avait offert une chouette blanche qu’elle appela Athéna. Bref, l’été fut formidable.

Le 1 er Septembre, Naima se leva tôt (vers 7h), elle se prépara, elle s'habilla, comme il faisait chaud, d’une robe couleur corail qui allait parfaitement à son teint bronzé et elle mit des bijoux en accord avec la couleur de sa robe. Elle s’était lâchée les cheveux qui lui tombaient sur les épaules. Vers 8h30, elle descendit à la cuisine pour manger (elle avait une faim de loup). Ses parents, son petit frère, Sarah étaient déjà à table en train de déguster le petit déjeuner que sa mère avait préparé des céréales, des oranges et but du thé vert.
Aux alentours de 10h, Maryan Halliwell demanda à tous de se dépêcher sinon ils allaient être en retard. Son père, Michel Halliwell mit les valises dans la voiture en direction de Londres.
A 10h35, ils étaient à la gare de King’s Cross. Le père, de Naima poussa l’énorme chariot. Son père qui était un ancien Serpentard connaissait la voie 9 ¾, il indiqua le moment de passer car la gare était pleine de moldus. Maryan passa puis Sarah après Bilal, Naima s’avança en poussant son chariot et elle marcha de plus en plus vite puis elle traversa le mur, le dernier était son père qui fermait la marche. Naima vit une locomotive à vapeur d’un rouge étincelant, elle projetait des panaches de fumée, ce qui rendait sa vision difficile. Elle retrouva vite sa famille. Elle voyait des élèves de son âge et d'autres plus âgés. Elle appréhendait un peu. Bientôt 11h, Naima devait rentrer dans le Poudlard Express, elle embrassa sa famille et sa meilleure amie qu’elle considérait comme sa petite sœur. Sarah lui souhaita bon voyage et elle lui promit de lui envoyer une lettre dès son retour en France.

Elle monta dans le train qui commençait à démarrer. Elle devait se trouver une cabine. Elle marcha difficilement avec sa valise qui devait peser au moins dix kilos et à laquelle s'ajoutait un sac à dos noir et blanc .Un peu par hasard, elle toqua puis ouvrit une cabine, elle vit une jeune fille blonde, une autre jeune fille rousse, elle trouva les deux filles ravissantes et un garçon un peu rond qui lui parut sympathique.

- Est-ce que je pourrais m’asseoir ? demanda-t-elle, un sourire éclatant aux lèvres.

"Bien sûr," répondit gentiment Luna, qui portait ses scrutoscopes sur le nez, et qui ne voyait donc pas très bien. Voulant aider la nouvelle venue à hisser sa valise dans le porte-bagage, elle se cogna contre la porte et tomba par terre, dans le train qui commençait à vibrer et à prendre de la vitesse.

Etalée sur le sol du wagon, avec ses scrutoscopes et ses cheveux emmêlés, elle avait l'air d'un hibou malade. Elle tendit la main à l'aveuglette pour que quelqu'un l'aide à se relever. Neville attrapa sa main et la remit en position debout en disant: "tu ne crois pas que tu devrais ranger ces lunettes? Si tu ne vois rien avec?".

"Si, si, je vois très bien", assura Luna en tâtonnant pour retourner s'assoir sur la banquette. Ginny lisait un journal à côté de la fenêtre, complêtement absorbée.

"Qui es-tu?", demanda Luna à la petite nouvelle avec curiosité, pendant que Neville hissait la valise de Naïma dans le porte-bagage, sans tomber, lui. Neville, Ginny et Luna était très grands comparée à la petite de onze ans, vue qu'ils avaient respectivement 17, 16 et 16 ans.

"Incroyable!", murmurait par moments Ginny pour elle seule en lisant certains passages de son journal, visiblement scandalisée.

Neville à son tour regardait Naïma. La dame qui vendait des sucreries sur son chariot ouvrit la porte et leur demanda s'ils voulaient quelque chose.

Ginny était particulièrement fébrile. L'absence de Harry, Hermione et Ron était des plus inquiétante. Bien entendu, elle savait depuis un moment qu'ils ne viendraient pas à cette rentrée, mais elle en ressentait désormais la dure réalité avec plus de souffrance. Avant le départ du trio, elle n'avait pas put prendre réellement conscience de ce que donnerait leur absence. L'année scolaire risquait de donner avec Rogue directeur, et la rouquine sentait que les choses n'allaient pas être une ballade de santé, surtout sans ces trois là. Heureusement, il lui restait Neville et Luna pour qu'ils ne restent pas les bras croisés.

Alors qu'elle pensait justement à eux, Ginny les aperçut tous les deux sur le quai de la voix 9 3/4. Faisant un rapide adieu à sa mère, elle fila vers eux, trainant sa valise non sans mal, et elle les salua avec moins d'entrain que ce qu'elle aurait voulu. Mais après tout, comment être enthousiaste lorsque la situation était si critique ? L'assassinat de Dumbledore n'avait cessé de la tourmenter, comme tout le monde sorcier, depuis le début des vacances, et les mesures prises pour la nouvelle année à Poudlard n'avait rien de bien réjouissant. La jeune fille suivit ses deux amis dans une cabine en silence, remarquant à peine que les deux autres étaient tout aussi soucieux qu'elle.

Assise sur un siège, après avoir hissé sa valise dans le filet à bagage à l'aide de Neville, la Gryffondor resta le regard fixe, se demendant s'il n'y avait effectivement rien à faire, où s'ils ne pourraient pas, tous, comme au temps d'Ombrage, lutter contre l'opression qui allait s'installer. Ils avaient réussi à cette époque à le faire, pourquoi pas maintenant ? Réfléchissant, elle s'empara du dernier exemplaire de la Gazette du Sorcier. Elle était pressée de voir qu'elle genre d'infamies ils avaient bien pu raconter cette fois, sur son ex petit-ami. Elle se plongea alors dedans en ignorant plus ou moins ce qui se passait autour d'elle, s'horrifiant simplement à chaque mot qu'elle lisait. Elle ne remarqua pas que quelqu'un d'autre était entré dans le compartiment, et il fallut que la vendeuse de sucreries passe pour qu'elle relève enfin le nez de son journal, scandalisée par les dernières nouvelles.

- Luna, Neville, vous vous rendez compte un peu de ce qu'ils disent !? Ca tourne au n'importe quoi... Il faudrait vraiment qu'on...

Elle s'interrompit lorsque son regard tomba sur la minuscule première année. Bien entendu, cette fille n'était pas si minuscule que ça, mais maintenant que Ginny entrait en sixième année, elle avait l'impression que c'était les autres qui rapetiçaient, et non elle qui grandissait. Elle lui adressa alors un sourire, ne continuant pas la phrase qu'elle avait entamé. Neville lui jeta un regard interrogateur, mais Ginny lui fit un signe de tête lui montrant qu'elle ne finirait pas son idée tout de suite. Elle n'allait pas parler de l'idée folle qui avait germé dans son esprit alors qu'une première année était là, possiblement Serpentard.

- Salut ! Ca t'ennuirait de m'attraper un paquet de chocogrenouilles ?

Cette fois, Ginny avait adressé un grand sourire à la fillette, tout en lui tendant la somme dû pour qu'elle la donne à la dame au chariot, auquel elle n'avait pas accès, puis, lorsqu'elle vit que l'autre était tournée, elle fixa longuement Luna et Neville afin de leur faire comprendre qu'elle avait sûrement quelque chose d'important à leur faire savoir. Elle récupéra ensuite ses chocogrenouilles et se rassit à sa place près de la fenêtre tout en reprenant le journal qu'elle n'avait pas terminé de lire.

Luna ne remarqua absolument pas les signaux de Ginny bien qu'elle ait fini par retirer ses scrutoscopes aux couleurs délirantes; elle était occupée à contempler une araignée au plafond courbé du wagon. Tiens, et si elle la prenait? Elle en avait eu une l'an dernier. Ainsi que, heu, un ou deux escargots et une sorte de rat.

Pendant que la vendeuse quittait le wagon après avoir vendu quelques bonbons magiques aux enfants, la blonde Serdaigle alla décrocher avec douceur le fil auquel était suspendue l'araignée. Elle tint le fil au dessus du visage de Neville, et il loucha pour voir l'araignée près de son nez. "Elle est jolie, hein?", dit Luna avec conviction.
-"Ben...", fit Neville sans conviction, lui.

A ce moment, un cahot du train déséquilibra Luna, qui lâcha son fil, et l'araignée portée par le faux mouvement alla s'échouer... dans le corsage de Ginny. "Ooooh, tu n'aurais pas du mettre un décolleté!", constata Luna, désolée pour son amie, car l'araignée se faufila quelque part sous les vêtements; elle allait être difficile à récupérer par Ginny, et ça devait affreusement chatouiller. Enfin bon, c'était la vie.

Un autre cahot secoua le wagon. Neville, Ginny et Naïma qui étaient assis furent simplement un peu secoués, mais Luna, debout, du s'appuyer précipitamment sur la tête de Naïma, enfonçant l'élégant béret de celle-ci sur sa tête jusqu'aux yeux.

"Heu, Luna, tu ne voudrais pas t'assoir?", proposa Neville.
"Si, pourquoi?", demanda Luna étonnée.

Elle s'assit cependant et remis ses lunettes de hibou ses scrutoscopes. Au bout d'un moment, elle dit: "Ooooh! Je vois, je vois....!" On ne sut jamais ce quel voyait avec ses lunettes psychédéliques scrutoscopes, car un bruit énorme retentit dans le wagon.

Naima était dans une cabine du Poudlard Express, en compagnie de Ginny, Luna et Neville.

Naima remercia Neville d'avoir rangé sa valise car en raison de son âge il était vraiment plus grand qu'elle. Il pouvait facilement atteindre le compartiment pour ranger les valises. Luna était la jeune fille blonde qui portait des scrutoscopes, ce qui lui donnait une allure étrange. Naima dépourvu de toute hostilité et même plutôt curieux retournée par la question de Luna « Qui est tu ? ». Elle l'avait dite d’un ton calme. Mais Naima n’avait que 11 ans : il lui était difficile de savoir qui elle était. Elle était en train de se construire mais elle avait déjà ses propres idées et sa personnalité. Elle hésita un moment en réfléchissant à sa réponse. La porte s’ouvrit, la dame aux bonbons. Naima décida de lui donner ce surnom qui lui allait bien. Elle entra pour demander s’ils voulaient des friandises sorcières. Elle s'adressa d'abord à Naima qui était la plus proche de la porte. Ginny, la rouquine qui lisait, scandalisée, la Gazette du sorcier, donna à Naima de l'argent sorcier pour qu’elle le donne à la vendeuse. Elle lui prit des Chocogrenouilles comme l'avait demandé la jolie rousse. Naima lui rendit ce service avec plaisir. Naima prit aussi des Chocogrenouilles, des Patacitrouilles et des Fondants du Chaudron, son pêché mignon. Elle était d’une grande gourmandise mais gardait une ligne svelte. Elle paya avec l'argent que ses parents lui avaient donné. Ses poches en étaient pleines, chacun de ses mouvements était ponctué par le tintement de son argent. Elle commença à manger ses confiseries.

Elle remarqua alors que les autres la regardaient avec insistance. Elle devait répondre à la question. Naima n'avait pas honte de ce qu'elle était, ni de sa famille mais elle se rendait compte que les choses changeaient même si ses parents essayaient de la protéger de tous ces conflits. Elle voulait savoir ce que ses parents cherchaient à lui cacher.

« Je m'appelle Naima Halliwell »

Naima se demanda s'ils connaissaient son nom : s’ils étaient nés dans le monde sorcier, ils le connaitraient.

"Ma famille si vous la connaissez est une famille ancienne. J'en suis très fière et je ne crois absolument pas qu’il y a des différences entre les sorciers."
Naima ne voulait pas dire «Sang-Pur» ni «Sang-de-Bourbe». Elle ne voulait pas que quiconque croit qu’elle était une sang pur qui méprisait les autres qui n’étaient pas - d'après certains sangs purs de leur rang. Son père lui avait conseillé de faire attention à ce qu’elle disait et surtout devant qui. Elle ne suivit pas son conseil.

« Je suis en 1 ère année et j aimerai connaître l école ? Mon père était dans la maison de Serpentard et ma mère était dans l’école de Salem aux Etats-Unis. Mon père espère que je serai dans son ancienne maison. » Elle ne savait pas si c'était sa voie.

"Comment est la maison de Serpentard et les autres maisons ?
J'aime lire, discuter, faire la fête, rencontrer de nouvelle personne. J'espère me faire des véritables amis à Poudlard ! Je déteste l'hypocrisie et les gens intéressés et surtout l'intolérance."

Elle se tut un instant et reprit :

"Je sais que c’est peut être difficile mais vous pouvez m'expliquer ce qui se passe ? Je vois mes parents qui sourient mais je sens un malaise surtout quand ils lisent la Gazette du Sorcier. J’étais sur les quais, je voyais les visages soucieux où on pouvait lire une grande inquiétude. Mes parents refusent de me parler de ce qui se passe dans notre monde."

Naima fut arrêtée par un bruit qui aurait pu faire dresser les cheveux sur la tête de n'importe qui. Naima était un peu rassurée car elle était avec des élèves aguerris dans le noble art de la magie. Ils se regardaient avec la même expression d'inquiétude. Lequel d'entre eux aurait le courage de sortir pour voir ce qui avait déclenché ces bruits ?
Naima se décida à parler car le silence qui s’était installé commençait à la rendre nerveuse.

"Il faut aller voir ce qui se passe !" Dit-t-elle à ses nouveaux amis.

Alors que la jeune Gryffondor reprenait tranquillement sa scandaleuse lecture, lorsqu'elle reçut une araignée en plein dans son corsage. Bien entendu, elle sauta de son siège et partie à la chasse de la bestiole qui semblait éprouver un malin plaisir à se balader sur la surface maximum du corps de Ginny. Se tortillant dans tous les sens de manière peu élégante, elle parvint malgré tout à faire fuir la petite bête. Elle se félicita de ne pas en avoir la phobie, sinon elle aurait sûrement eut envie d'assassiner Luna. Mais bien entendu, elle ne pouvait pas en vouloir à son amie, qui de toute façon, ne changerait jamais dans son étourderie naturelle.

Une fois débarrassée de l'araignée, elle se rassit avec l'intention de reprendre sa lecture, mais elle finit par abandonner, trop choquée par les informations qui étaient données. Elle décida alors de se tourner vers la petite nouvelle qui n'avait pas répondu lorsque Luna lui avait demandé qui elle était. Neville semblait également intrigué et la fixait également. Quant à Luna, Ginny ne comprit pas vraiment ce qu'elle regardait, car ses scrutoscopes ne devaient pas être très pratiques pour qu'elle voit quoi que ce soit.

Elle fut légèrement surprise lorsque Naima, puisque c'était ainsi qu'elle s'appelait, prit la parole pour se présenter. Elle se révéla particulièrement bavarde, ce qui en soit, n'était pas plus mal. Au moins, elle permettrait à Ginny de penser à autre chose qu'à son inquiétude pour l'année à venir. Elle se félicita intérieurement de ne pas avoir ouvertement donné son avis sur les évènements qui se passaient lorsque la jeune fille déclara être une fille de Serpentard. Au moins elle s'épargnait des doutes sur le fait qu'elle puisse être dénoncée. En plus, elle était sang pur. Rien que le fait de citer ce point choqua presque Ginny. Bien entendu, étant elle-même sang pur, elle savait que tous n'étaient pas des petits prétentieux se croyant meilleurs que les autres, mais généralement, Serpentard combiné avec sang pur, c'était souvent mauvais signe.

La rouge et or fut prise au dépourvu lorsque Naima leur avoua ne rien savoir sur ce qui se passait dans le monde de la sorcellerie. Depuis quand des parents comme elle venait de les présenter cachaient-ils que Vous-Savez-Qui est au pouvoir ? Et en plus elle ne semblait rien savoir de Poudlard. Vraiment sang pur ? Ginny en était presque sceptique si elle ne s'était pas dit que ce genre de mensonge était impensable pour une enfant de onze ans.

Elle aurait répondu si un bruit étrange n'avait pas interrompu Naima. Celle-ci parut inquiète, mais Ginny ne ressentit qu'un vague étonnement, contrairement à Neville qui sembla inquiet également. Hésitante, elle s'interrogea sur la meilleure conduite à tenir. Lorsqu'elle décida finalement qu'il serait mieux de rester assise sur son siège paisiblement, puisqu'après tout, il y avait toujours des bagards un peu stupides dans le couloir, lorsqu'elle repensa que désormais, il pouvait s'agir de faits beaucoup plus graves. Préférant rassurer Naima, elle prit la parole sans pour autant sortir.

- Tu n'as pas à t'inquiéter Naima. Il ne peut rien arriver de grave ici. Personne de suspect n'est monté à King's Cross, et le train ne s'est pas arrêté.

Elle jeta un coup d'oeil à Neville qui lui, s'était levé pour vérifier les propos de Ginny. On n'était jamais trop prudent de nos jours. Il resta un instant la tête en dehors du compartiment avant de rentrer, la mine rassurée.

- Une bagarre entre troisièmes années, déclara-t-il simplement en haussant les épaules.

Rassurée, Ginny en profita donc pour expliquer rapidement la situation dans le monde des sorciers, ainsi que comment marchait Poudlard, pour répondre aux questions de Naima qui semblait avoir du mal à se remettre de sa frayeur.

- En fait, les maisons dépendent de ta personnalité. Les Gryffondor sont réputés pour leur courage, les Serdaigle pour le sérieux dans le travail, Poufsouffle regroupe des gens très loyaux, et Serpentard, ce sont généralement les... ambitieux on va dire. Après, l'ambiance dépend des gens... mais généralement, on s'intègre très bien dans sa maison.

Elle s'interrompit un instant, s'interrogeant sur comment aborder de manière diplomate la seconde question qui était vraiment délicate. Finalement, elle se contenta de tendre la Gazette des Sorciers dans lequel ils parlaient des lois anti-moldus, ainsi que des différentes personnes jugées parce qu'elles s'opposaient au gouvernement magique. C'était plus pratique de la laisser juger seule plutôt que de se compromettre.

Naima fut rassurée car le bruit n’était qu’une bagarre de troisième année. Les raisons de cette bagarre, elle les ignorait mais elle pensait qu'elles étaient idiotes. La violence, elle détestait ça comme l’intolérance. Son tremblement commença à se dissiper grâce à la présence de Ginny, Luna et Neville qui la rassurait beaucoup. Elle savait que c'était des gens biens. Du moins c’était ce qu’elle ressentait. Ginny, la jolie rousse lui montra la Gazette du Sorcier, journal que le père de Naima lisait tous les matins en buvant son café avec un air renfrogné. Elle n'avait même pas eu l'envie ni l'idée d'y jeter un cou d’œil. Et ce qu'elle y lut la scandalisa : les lois anti-moldus, des opposants au gouvernement magique jugés et sûrement prisonniers et peut-être même pire... Elle ne croyait pas ce qu'elle lisait. Comment, par quel miracle cette situation avait bien pu lui échapper ? Mais où vivait-elle ? Dans un monde parallèle ? Elle n'était pourtant pas une autiste ! La colère grandissait en elle. Elle en voulait à ses parents trop protecteurs qui lui avaient volé la face. La famille Halliwell ne vivait en Angleterre que depuis quelques mois. Ils avaient voyagé autour du monde. Naima essaya de garder un minimum de contrôle mais ces faits la dégoûtaient profondément. Naima regarda avec un air affolé Ginny. Ses yeux trahissaient son effroi.

- Mes parents ne voulaient rien me dire et je comprends au fond pourquoi maintenant. C’est horrible ! Les gens sont devenus fous ou quoi ? Il n'y a aucune différence entre les sorciers quel que soit leur sang. dit-elle presque en criant, scandalisée par ces écrits.

Des tas de question lui venaient à l'esprit mais elle réussit en à en dire une à toute vitesse : quand une émotion la submergeait, elle parlait vite.

-Depuis combien de temps tout cela se déroule ?dit-elle sans reprendre son souffle

"Assourdiato", fit Luna d'un air serein en agitant sa baguette vers le couloir quand Naïma commença à crier. Ron, avec qui elle s'entendait bien, lui avait appris d'un air fanfaron ce sortilège l'an dernier. Sur le coup, elle avait trouvé que Ron frimait un peu, mais c'est vrai que c'était bien utile.

Cependant, la jeune fille se préoccupa bientôt d'un phénomène bien plus important: elle était capable de voir maintenant des choses qu'elle ne voyait pas encore l'an dernier. Si, si.

Il y avait dans l'air des sortes d'êtres, des ectoplasmes à peine colorés qui flottaient dans les airs. Amicaux, hostiles? Ils étaient deux dans le wagon à regarder les humains agir avec une sorte d'indifférence.

Dans le wagon, manifestement personne ne les voyait à part Luna. C'était comme les chevaux reptiliens qui tiraient les calèches de Poudlard, et bien d'autres choses encore, qui n'étaient pas visibles pour tout le monde, c'était comme ça.

Luna se garda après réflexion de signaler à ses amis ce qu'elle voyait. Neville lui aurait expliqué d'un ton poli qu'il ne faut pas confondre les productions d'un esprit imaginatif et la réalité, et Ginny aurait juste rigolé, avant de lui prendre la main gentiment et de parler d'autre chose.

Elle garda cependant les yeux fixés dans les airs, regardant avec une attention scientifique ces êtres tout-à-faits intéressants.

A côté d'elle, Ginny expliquait patiemment ce qui se passait en Angleterre à Naïma .

Ginny fut contente de voir que Luna avait pensé à l'assourdito, car elle-même l'avait complètement oublié et était sur le point de répondre à Naima. Elle hésita sur la meilleure manière de répondre à la jeune fille, ne sachant pas vraiment comment lui exposer les faits sans la choquer, et sans l'effrayer. Elle opta donc pour l'explication des faits avec omission des points les plus importants, tels que le retour de Vous-Savez-Qui. Elle adressa un sourire rassurant à la futur Serdaigle afin de lui montrer qu'elle n'avait aucune raison de se mettre dans tous ses états, puis elle reprit la parole.

- Ca date depuis le début des vacances en fait. Le ministère de la Magie est sous le contrôle de personnes peu fiables, et voilà le résultat. La discrimination contre les moldus n'est pas le seul problème provoqué par le nouveau gouvernement... Mais la Gazette ne cite pas tout.

Tout en parlant, Ginny se rapprocha de la petite en lui posa gentiment une main sur l'épaule afin de la rassurer. Elle s'exprimait doucement, tentant d'apaiser la colère qui faisait bouillir la nouvelle. Elle devait apprendre à se contrôler si elle ne voulait pas avoir d'ennuis à Poudlard.

- Ne t'inquiète pas, tous les sorciers ne laissent pas faire. Les gens se révoltent. Toi, tu dois surtout apprendre à te faire discrète. Enfin, si t'es sang pur, tu n'auras même pas de problème. Ils ne s'en prenne qu'à ceux qui protestent ou aux moldus, et nés moldus. C'est peut-être injuste, mais ce n'est pas en te faisant remarquée que tu aideras qui que ce soit. Essaye juste de ne pas être dans le collimateur des professeurs, et tout se passera bien.

Elle préférait mettre l'accent sur les mesures de précautions que sur les évènements tragiques qui se produisaient tous les jours. De toute façon, la jeune fille en apprendrait suffisamment une fois qu'elle serait à Poudlard. Si elle faisait attention aux discussions de ses camarades, elle saurait rapidement tout ce qu'il y avait à savoir. En attendant, elle ne tenait pas à développer son avis et elle se contenta donc de retourner à sa place et de plonger son regard par la fenêtre en cherchant un moyen de lutter au sein de Poudlard.