Toujours aussi triste (libre)

Ann revenait de son cours de Défense contre les Forces du Mal. Elle marchait dans les couloirs, perdue dans ses pensées.

Depuis son retour à Poudlard, la jeune Serpentard trouvait que les choses avaient beaucoup changées, et pas nécessairement dans le bon sens. Depuis que l’ancien directeur, Albus Dumbledore n’était plus là, quelque chose semblait manquer à Poudlard, même si Ann ne l’avait jamais vraiment connu. Il lui faisait une drôle d’impression de savoir que le nouveau directeur était maintenant nul autre que le professeur Rogue, leur ancien professeur de Défense contre les Forces du Mal, qui était d’ailleurs l’assassin du professeur Dumbledore, d’après ce qu’Ann avait pu comprendre. Jamais la fillette n’aurait pensé que le professeur Rogue occuperait un jour ce poste à Poudlard. L’année venait à peine de commencer et pourtant, la jeune fille avait déjà l’impression que tout ne serait jamais comme avant à Poudlard. Et pas seulement à Poudlard.

Il y avait à peine deux jours de cela, Ann avait reçu une lettre de son père, qui lui disait qu’il ne voulait plus d’elle dans la famille, qu’elle serait probablement adoptée par son oncle, qui lui, acceptait sa présence dans la famille. La Serpentard regrettait que les choses n’aient pas marchées comme avant dans la famille suite à la mort de sa mère. Jamais elle n’aurait pensé qu’elle aurait pu être rejetée ainsi par son propre père. En annonçant cette nouvelle à ses deux frères aînés, Ann n’avait pas été très surprise de leur réaction. Ceux-ci n’avaient manifesté que de la colère à l’égard de leur père. Mais comment auraient-ils pu réagir autrement ? Après tout, les frères d’Ann s’étaient attachés à d’elle dès sa naissance.

Depuis qu’elle avait reçu cette lettre, Ann restait souvent absente et muette, ce qui n’était guère dans ses habitudes. Elle ne discutait plus avec les autres élèves et ne se donnait même pas la peine d’insulter Laura Thinkingen lorsqu’elle la voyait, ce qui était en soit très anormal chez elle étant donné la haine que la jeune Serpentard avait toujours eu à l’égard de la Gryffondor. Et cela, beaucoup de gens l’avaient remarqué. Plusieurs venaient souvent s’adresser à Ann pour savoir comment elle allait ou encore ce qui n’allait pas. Mais ceux-ci n’insistaient pas lorsqu’ils comprenaient que la Serpentard n’avait pas envie d’en parler.

Désormais, la vie d’Ann ne serait plus jamais pareille. Tout avait changé, même à Poudlard. Pour commencer, la mère de la fillette était décédée suite à un long combat contre le cancer, juste avant qu’Ann n’entre à Poudlard. Et la jeune Serpentard n’oublierais jamais ne dernier instant avant la mort de sa mère, alors qu’elle était à son chevet à l’Hôpital Saint-Mangouste. Par la suite, le père d’Ann s’était mit à la détester encore plus qu’avant, sans doute parce qu’elle commençait à ressembler de plus en plus à la famille Iverson (la famille de sa mère), qu’il détestait tout autant. Et maintenant, le père d’Ann avait réussi à sa débarrasser d’elle, et à la faire adopter par son oncle, chez qui elle avait déjà passé tout l’été.

Perdue dans ses sombres pensées, Ann ne vit pas l’élève qui marchait juste devant elle. Elle heurta ce dernier de plein fouet, qui tomba par terre.

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Sibylle errait depuis maintenant une bonne demie-heure dans les couloirs. Une fois de plus, elle se retrouvait seule, et sans travail. Elle s'était avancé au moins pour les trois mois à venir, et elle ne pouvait pas fuir continuellement sa solitude. Prenant son courage à deux mains, elle avait décidé de faire quelque chose. Résolution très intéressante, sauf lorsque l'on ne sait pas ce qu'est le "quelque chose", comme Sibylle. Elle s'était donc retrouvé à gambader sa but dans les couloirs. Elle avait passé tout ce qui lui était possible de faire en revue, rien, absolument rien ne lui était possible. Allez voir Fitzgerald ? Même pas en rêve. La dernière fois, il avait quand même faillit lui arracher le lobe de l'oreille ! Elle faisait une overdose de travail,e t personne ne l'attendait pour s'amuser où que ce soit. Elle n'avait pas envie non plus de retourner ce terrer dans son petit placard aux chatons. Elle soupira. Enfin, en y réfléchissant, ce n'était pas si terrible, d'être seule ! La preuve, ils ne seraient pas aussi nombreux, au château, sinon. Et oui, Sibylle avait remarqué que beaucoup d'élèves erraient aussi seule qu'elle, rejetés, peut être ? Elle avait vaguement entendue parlé d'un conflit, mais elle n'avait personne pour lui expliquer de quoi il retournait. Tout ce qu'elle savait, c'est que les sorciers étaient d'un naturel raciste envers ceux qu'ils appelaient moldues. Mais d'après tout ce qu'elle avait put lire dans les livres et ce qu'elle connaissait de l'histoire de la magie, leur comportement étaient plutôt justifiés. Elle se sentit coupable, et ne put s'empêcher de penser qu'elle n'avait décidément sa place nulle part. Perdue dans ses songes, elle ne vit pas la jeune fille face à elle marcher d'un bon pas avant de lui rentrer dedans. Elle tomba à la renverse, et ses fesses heurtèrent le sol dans un bruit sourd. elle grimaça de douleur, avant de se relever bien vite. elle rougissait comme jamais, avant de tendre un main mal assurée pour aider la blondinette à se relever à son tour, se confondant en excuses.

- Désolé, je suis vraiment, vraiment désolé ! Je réfléchissais et je ne t'ai pas vu, vraiment, désolé ! Tu vas bien ?

Elle semblait tétaniser et sur le point de fondre en larmes. Sibylle avait cette fâcheuse manie de culpabiliser pour tout et rien, et même à la place des autres. elle se rendait bien compte que cela ne faisait qu'accroitre son côté pathétique, mais c'était plus fort qu'elle. comme son père le lui avait toujours dit "Gauche, inutile, stupide."

Ann savait très bien que seulement à l'expression que devait afficher son visage, elle ne devait pas sembler aller très bien. Mais faute d'orgueuil, elle ne serait jamais capable d'admettre qu'elle était triste pour mourir.

Voyant que l'élève de Poufsouffle lui tendait une main pour l'aider à se relever, elle prit sa main et se releva. Mais à la question de l'autre élève, la jeune Serpentard faillit fondre en larmes. C'était la pire question qu'on n'aurait pas pu lui poser en ce moment-même. Chaque fois que la fillette se sentait triste et qu'on lui posait la simple question "Ça va ?", elle était sur le bord des larmes. Mais à cause de son orgueuil, qui prenait d'ailleurs beaucoup de place dans sa vie, elle était toujours incapable d'admettre ses sentiments, surtout lorsqu'il s'agissait de tristesse.
"Oui, ça va", se contenta de répondre Ann, espérant que son interlocutrice n'aurait rien remarqué de sa tristesse.
Si l'autre élève remarquait sa tristesse, Ann en aurait honte, c'était certain.

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