[ We go out in style ] - PV Raphaël McGowan

Novembre… L’année scolaire avait commencée, et Ellasandra savait Heaven en sécurité à Poudlard. Elle ne pardonnerait jamais Chatiel d’avoir agit de la sorte, d’avoir kidnappé sa précieuse petite fille, tout cela parce que cette idiote de bonne sœur –hum, bonne, bonne, c’est vite dit !- n’avait pas su comment faire autrement… Elles s’étaient pourtant mises d’accord. Siegfried seulement, Chatiel ne touchait pas un seul cheveu de la petite écossaise… S’en était à croire que la blonde était suicidaire, à provoquer l’américaine de la sorte ! Pourtant, il était si simplement pour ella de prévenir le Lord, et de faire ainsi en sorte que l’ancienne Poufsouffle signe son arrêt de mort. Oui, il fallait être fou pour oser chercher la grande Ellasandra Clarks. Même Bellatrix, qui n’était pourtant pas très nette, évitait de le faire. Un seul mauvais geste envers la brune était passible de mort, le Lord veillant sur elle comme il avait veillé sur ses Horcruxes pendant des années… Et oui, lorsque vous étiez la chouchoutte (bien que Bella ne daigne l’avouer), vous aviez droit à des tonnes de privilèges… Ella en avait d’ailleurs profité dès son entrée au sein des mangemorts, en ayant l’autorisation, pour son travail, de ne pas porter la marque. Ainsi, personne ne pouvait la soupçonner de quoi que se soit…

Aujourd’hui, Ellasandra avait donné rendez-vous à une vieille connaissance, un ami de Poudlard, qui s’était lui aussi enrôlé dans les mangemorts. Parler ne faisait jamais de mal, et après tout, le Lord aimait à ce qu’il règne une bonne entente entre ses sujets. Ella, proche de Chatiel au début, s’était également liée à Severus Rogue, actuel directeur de Poudlard, qui lui avait promis de veiller sur sa petite princesse. Et il y avait eu Raphaël, avec qui il y avait plus que de la simple amitié… Et s’était justement à cet homme que l’américaine avait donné rendez-vous, aux Trois Balais, pour boire un verre. Elle avait besoin de décompresser, maintenant qu’elle savait ses enfants en sécurité, loin de Chatiel. Et elle ne pouvait décemment pas parler de tout ça à son cher mari, Seth, qui n’était au courant en rien de la double vie que menait sa femme. Elle réussissait ses tours avec brio, et il ne lui posait pas de questions.

Prête trente minutes plus tôt que ce qu’elle n’avait prévu, la brune transplana immédiatement a Pré-Au-Lard, trop pressée de retrouver Raphaël. Elle ne tenait plus chez elle, tournant en rond dans chacune des pièces du manoir écossais. L’homme arriva enfin, et la brune se dirigea rapidement vers lui, l’embrassant délicatement sur la joue.

« Bonsoir Raphaël… Ravie que tu ais pu venir… »

Ils entrèrent ensuite dans le pub, qui pour une fois, n’était pas tellement bondé. Un coup d’œil vers la serveuse, et cette dernière arriva rapidement à eux, se courbant jusqu’à s’en faire un tour de reins, invitant les deux adultes à prendre place dans un de ses petits salons privés à l’étage. S’installant avec grâce, Ella commanda un verre de rouge, laissant à son compagnon le libre choix de sa boisson.

« Merci d’être venu, j’ai eu peur de te déranger, si tard le soir… »

Ella avait effectivement penser que son ami ne viendrait pas, car par les temps qui courraient, sortir pouvait mener à deux ou trois choses, dont la forte probabilité d’être tué ou ensorcelé, de paraître suspect, et j’en passe. Mais la venue de Raphaël apaisait la brune. Elle avait besoin de se sentir moins seule, mais ne pouvait pas aller voir Severus, s’était tout bonnement impossible.

« Est-ce là quelque chose de mal que de vouloir parler à un ami, Raphaël ? »

Ella était grandement déconcentrée ces derniers temps, en plus d’être également très nerveuse et prenant au pied de la lettre chaque critique que l’on pouvait lui faire. De ce fait, que Raphaël remette en cause son invitation ainsi que le lieu qu’elle avait choisit la piqua directement au cœur. Ellasandra ne montra rien de la vexation qu’elle venait de ressentir, rejetant ses cheveux qu’elle avait légèrement ondulés pour l’occasion, en arrière. Elle avala une gorge de son verre de rouge, avant de plonger son regard froid dans celui de son collègue. Venait maintenant l’explication du lieu, qui avait prit longtemps à l’américaine avant qu’elle ne se décide et fasse un choix.

« Traverse est trop bondée, trop surveillée, je ne peux pas risquer ma couverture, encore moins risquer le fait que Seth me voit… La situation est compliquée Raphaël, même pour moi… Surtout pour moi en fait… »

Et cela était totalement véridique. Si la brune était vue par son mari en compagnie d’un autre, quand bien même ce dernier soit énormément tolérant, ses excuses pour toutes ses sorties tomberaient à l’eau en un rien de temps, et sa couverture également. Car si Ellasandra ne portait pas la Marque de Vous savez qui, son cher collègue, lui, avait le bras gauche tatoué. Alors là, cela changerait complètement la donne, et le mieux était ce vieux pub miteux, même si elle aurait préféré rester dans son immense manoir, mais là, encore une fois, ce n’était pas discret, et bien plus dangereux que Traverse même. Puis la brune remarqua le regard de son « collègue » sur elle. Elle aimait ce genre de regard, et encore plus les mots qu’il lui dit par après. Elle était toujours aussi belle, toujours aussi femme, jeune, et séduisante. Cela la rassurait, après tout lorsque vous aimiez les hommes comme Ella, se sentir moins belle, plus vieille, cela ne faisait jamais de bien. Esquissant un sourire, l’américaine posa ses yeux sur son ami, avant de parler.

« Merci, mais je peux te retourner le compliment, cher ‘collègue’ »

Raphaël était bien plus qu’un simple collègue, ça, il n’y avait pas photo, et l’issue de la soirée n’était pas encore fixée, bien qu’Ella ne pensait en rien à ce que vous, vous devez penser –si si, je vous connais-, mais après, si cela chantait à Monsieur McGowan, la brune n’y verrait aucun inconvénient.

La brune avait besoin de parler, de se changer les idées, et même si, dans cet état d’esprit, Seth Clarks, monsieur le mari de l’américaine, aurait très bien pu faire l’affaire, elle n’avait cependant pas jugé bon pour sa propre personne d’avoir une discussion très sérieuse à propos d’elle, et de ce qu’il se passait depuis qu’elle avait quitté Poudlard. Raphaël, lui, au contraire, la connaissait presque mieux que son propre mari, chose dont on pourrait rire, puisqu’au final, ce dernier était un simple amant, quoi que, il l’avait été, et l’était encore de nos jours. Il connaissait Ellasandra dans son côté sombre, dans ses manières de faire régner, avec beaucoup d’autorité ses ordres sur les gens plus faibles qu’elle-même, savait qu’elle était une puissante mage noire, alors que son propre mari n’en savait rien, et n’en avait même pas l’ombre d’un doute… Hilarant, n’est-ce pas ?! Peut-être que dans un sens, cela l’était mais dans l’autre, n’était-ce pas là ce qui montrait qu’au final, la brune aurait peut-être mieux fait de se marier avec Monsieur McGowan ? Peut-être, mais ce n’était pas le cas, et divorcer maintenant serait quelque chose d’idiot, et puis, leurs soirées se passaient très bien sans qu’ils aient besoin de se marier…

« Tu me vois alors navrée de mon comportement… J’ai… Quelques problèmes qui me mettent la pression ces derniers temps, mais je suppose que tu connais cette sensation, n’est-ce pas ? »

Oui, il devait connaître cela… Après tout, n’avait-il pas œuvré tranquillement tout l’été pour ne pas se faire tuer ? Il s’était montré discret et légèrement absent, mais au final, cela en était bien mieux, Ellasandra aurait probablement du faire la même chose, surtout qu’elle avait une arme que tous les autres mangemorts n’avaient pas. Elle était immaculée. Blanche comme une colombe, comme un hippogriffe venant de naître… Elle ne portait aucune marque de magie noire sur sa peau, une tête de mort, affublée d’un serpent. Elle pouvait se frayer un passage si simplement grâce à cela, montrant éternellement patte blanche, même dans les milieux les plus gardés contre le Seigneur des Ténèbres. Sa réputation l’aidait, bien évidemment, puisque Ellasandra était connue pour être juste et chaleureuse, lors des divers banquets et autres réceptions, mais aussi à son travail, ou plutôt à la couverture qu’elle travaillait.

« Est-ce simplement le verre de vin en ma compagnie qui te manquait ? Ou puis-je espérer un peu plus, de ta part, Raphaël ? »

Un sourire malin naquit aux commissures des lèvres de l’ancienne mannequin. Elle savait que pour sa propre personne, les verres de vin en compagnie du mangemort McGowan n’était qu’un prélude, en soit, c’est ce qu’ils avaient toujours été, mais aujourd’hui, qu’en était-il ? Si Raphaël se faisait plus discret, se ferait-il aussi plus distant ? La brune l’avait toujours laissé venir à elle, elle n’avait jamais fait le premier pas, sûrement à cause de son éducation, mais elle avait toujours adoré cela, Raphaël savait y faire avec les femmes, et d’une manière ou d’une autre, il avait cueillie l’enfant Lerant…

« Les nouvelles... Bien sombres, mais je pense que nous commençons par en avoir l'habitude, après tout ce temps... »

Oh que oui, la situation était plus que compliquée. Potter et ses deux idiots de caniches en liberté dans la nature, et malheureusement pour les mangemorts chargés de le retrouver –quoi qu’en soi ils l’étaient un peu tous- introuvables… Ou quand on pensait les tenir enfin, les voilà qui disparaissaient, sans laisser aucune trace… La chasse à l’homme avait commencer depuis un certain temps, mais n’était en aucun cas fructueuse…

« Personne, j’en doute fort… Qui aurait put croire que cet insupportable Potter nous échappe aussi facilement ? Personne… »

La présence de Raphaël derrière elle ne la gênait pas. Cela aurait été totalement différent s’il s’agissait de Bellatrix, par exemple, puisqu’Ellasandra savait très bien que la femme ne la supportait pas. Qu’elle ne s’inquiète pas, s’était tout à fait réciproque, et de toute manière, Narcissa avait toujours était la plus sympathique des deux… Si on pouvait dire que Bella était sympathique, bien entendu, chose très peu probable. Ellasandra finit sa phrase, espérant grandement une réponse positive de la part de son collègue. Car si rien d’autre d’elle ne lui manquait, la brune le prendrait très mal. Puis elle sentit le souffle chaud de son ami passer sur son oreille, effleurant doucement sa joue également. Elle retint un frisson, qui aurait bien trop plu à Raphaël, ce dernier voyant qu’il faisait toujours de l’effet à Ellasandra. Sa réponse ravit la femme, qui esquissa un petit sourire de vainqueur. Puis au baiser du mangemort, sa tête se pencha légèrement sur le côté, ainsi qu’en arrière. Ellasandra défaillait rapidement dans les bras de cet homme, un peu trop à son goût, mais elle faisait généralement en sorte de faire durer les choses. Elle se ressaisit donc assez rapidement, lorsque Raphaël quitta sa place pour revenir s’asseoir.

« Vraiment… Alors qu’attends-tu pour venir les prendre si elles te manquent tant que cela ? »

Ellasandra, ou l’art de donner des semblants d’odres sans vraiment le faire. Ce qu’elle proposait, n’était qu’une possibilité. Raphaël pouvait très bien ne pas venir prendre ses lèvres, s’il le souhaitait, mais le contraire était également possible. Et le contraire plairait d’avantage à la brune, car cela scellerait peut-être le début de leur soirée, à eux, et rien qu’à eux… Enfin, la soirée n’en était pas là, au contraire. Elle en était à porter un toast au Lord. Faire cela il y a quelques années aurait été suicidaire, mais maintenant, être un mangemort était presque aussi normal qu’être un Sang-Pur… Levant son propre verre, la brune plongea son regard dans celui de son collègue.

« Au Lord… Santé… »

Et elle but une gorgée du liquide rouge sang, avant de reposer le verre ballon sur la table. Cette soirée, elle l’avait décidée comme ça, sur un coup de tête. Elle avait eu envie de revoir son amant, qu’elle n’avait plus vu depuis quelques temps, chacun étant trop surchargé de leur côté. Mais finalement, cela n’était peut-être pas plus mal, les retrouvailles seraient plus appréciées, sans aucun doute. Ellasandra se leva doucement de son siège, se dirigeant lentement vers Raphaël. Une main effleurant le bras de ce dernier, Ellasandra verrouilla la porte. Ainsi, ils ne seraient pas dérangés. Le personnel avait ici trop l’habitude de débarquer à l’improviste, et cet entretien devait rester privé.

Une soirée, une nuit… Rien qu’une soirée, s’était cela dont Ellasandra avait besoin. Une soirée, une nuit en sa compagnie, lui et elle, rien qu’eux d’eux. Elle devait s’échapper de tout ce qui l’entourait, s’échapper des prises de son mari, s’échapper des prises du Seigneur des Ténèbres, elle avait besoin de respirer de l’air frais, pour une fois, de se sentir revivre, de renaître. Une fois, rien qu’une fois, une dernière fois avant que la guerre n’éclate pour de bon. Elle savait qu’elle serait interdite de bataille finale, le Lord l’avait déjà prévenue. Elle resterait à l’écart, aidant ceux qui pouvaient être encore sauvés, et faire disparaître ceux qui n’étaient qu’un poids en plus sur le dos de son maître. Oh, bien sûr, Ellasandra était habituée à cela, c’est qu’elle avait toujours plus ou moins fait, selon les désirs du Lord, supprimant certaines personnes, en sauvant d’autres… Mais maintenant, tout était de plus en plus tendu, tout était plus dangereux, même pour cette femme de l’ombre, qui paraissait aussi pure qu’une colombe. Si elle tombait, plus rien dans le monde des Mangemort ne tiendrait. Ou peut-être qu’elle espérait un peu trop, mais sa place, elle la savait cruciale pour l’empire du Seigneur des Ténèbres.

Et Raphaël ? Comment réagirait-il si Ellasandra venait à mourir ? S’en moquerait-il totalement, comme s’il ne s’agissait que d’une simple femme parmi tant d’autres qu’il avait réussit à attirer dans ses filets ? Souffrirait-il ? Pleurerait-il ? Ellasandra connaissait les réactions de son mari par cœur, mais Raphaël lui était encore tellement inconnu, malgré toutes ces années qu’ils avaient passés à se fréquenter plus qu’amicalement que tout cela ajoutait à sa peur, un stress considérable. Bien qu’elle se montrait forte, Ella cachait tout à l’intérieur d’elle-même, et un jour, tout cela finirait par s’échapper, mais pour le moment, elle voulait s’évader, rien que cela, rien qu’un soir, rien qu’une nuit…

C’est pour cela que la brune se laissa complètement aller dans les bras de son amant. Lorsqu’elle sentit ses lèvres douces et chaudes sur les siennes, elle eut en mémoire tous les moindres moments passés avec ce dernier. Cet affût de bons souvenirs, car aucun n’était mauvais, il fallait l’avouer, mis du baume au cœur à l’américaine. Elle se sentit soudainement apaisée, et de nouveau pleine de confiance. Passant un de ses bras autour du coup de l’homme qui se tenait en face d’elle, la serrant dans ses bras puissant, Ellasandra posa ses yeux amandes dans ceux de ce dernier. Ils avaient appris à communiquer de la sorte, rien que par le regard, ce qui était bien plus charmant que par le langage, quoi que parfois, il pouvait y avoir des exceptions, qui confirmaient cependant la règle.

« Le plaisir est partagé, Raphaël… Cela faisait tellement longtemps… »

La brune scella ses paroles par un nouveau baiser passionné. Les deux amants s’étaient enfin retrouvés, après un si long moment de séparation. Chacun avait fait sa vie de son côté en attendant, mais les voilà qui étaient de nouveaux ensembles. La nuit leur appartenait.