Traque nocturne pv

La nuit avait déjà prit place dans le ciel depuis déjà trois bonnes heures, quand on toqua à la porte de la jeune sorcière. Elerinna avait été très surprise, elle n’attendait personne, puisqu’elle ne connaissait personne. Elle avait prit sa baguette et la pointa sur la personne en ouvrant sa porte. C’était deux mangemorts qui venaient encore lui « demander » de les rejoindre. Un loup-garou, c’était toujours intéressant pour eux. Mais elle, n’avait que très moyennement envie de les rejoindre.

Elle esseya de gagner encore un peu plus de temps, mais cette fois ils se faisaient plus pressant que les autres fois, elle avait beau faire tout ce qu’elle pouvait pour calmer la situation, ils n’entendaient rien, et s’énervaient même un peu plus à chaque phrase qu’elle faisait. Elle commença à sérieusement avoir peur, quand l’un des deux fidèles au Mage Noir, entra chez elle et la plaqua contre un mur. Sa baguette ne lui servait à rien puisqu’elle ne savait pas très bien s’en servir. Le mangemort, par contre, lui enfonçait la sienne dans le cou. Il lui hurlait dessus, Elerinna n’avait autre choix que de lui dire qu’elle se débrouillerait pour faire parvenir sa réponse rapidement, mais ils la voulaient maintenant.

Le mangemort qui était resté sur le bas de la porte, eu la merveilleuse idée de regarder vers la ciel: la lune était pleine. Une idée particulièrement sadique lui vint à l’esprit, il se rapprocha de son collègue et lui en fit part, un sourire mauvais dans le coin des lèvres. La jeune sorcière les supplia de ne pas faire ça, mais cela n’eu comme résultat que de les faire rire. Celui qui était arrivé après, tira sur son collier qui se brisa sous ses doigts. Elerinna vit avec désespoir son seul remède s’écouler sur le sol. Elle savait parfaitement ce qui allait se passer maintenant, elle tremblait de tout son corps.

Ils prirent chacun un des bras de la jeune fille et la tirèrent jusque dehors. Elle avait beau se débattre de toutes ses forces, ça n’avait pas un très grand résultat. Elle fut rapidement jetée dans l’herbe, sous l’éclat de la lune. Elle se recreuquevilla aussitôt, les tremblements étaient encore plus violents que quelques instants plus tôt. Sa peau d’une blancheur naturelle, semblait luire sous la lune, un étrange dialogue avait l’air de se dérouler sous les yeux des mangemorts qui s’esclaffaient à gorge dépoyée devant la transformation de la pauvre sorcière. Peu de temps après, elle avait perdu toute apparence humaine, son corps était devenue celui de cette bête horrible qui l’hantait. Son pelage était d’un blanc immaculé.

Elle aurait bien sûr pu mordre les mangemorts, et ses ennuis auraient été réglés, mais elle préféra fuir ses tortionnaires. Elle partit donc en courant vers la forêt. Toujours tout droit, elle voulait mordre ou blesser personne. Elerinna était peut-être sous la forme de loup, elle avait toujours conscience du bien et du mal, c’était son « ange-gardien » qui lui avait appris cette métrise très précieuse. Elle pleurait tout en courant, et quelques heures plus tard elle se retrouva en plein centre de Pré-au-Lard. Bien que la nuit était déjà bien avancée, il y avait beaucoup de personnes. Il fallait qu’elle trouve un endroit calme pour attendre la fin de sa transformation.

Après avoir parcouru pas mal de rues, elle trouva refuge dans la rue des embrumes. Elle savait que c’était mal famé, mais elle y trouverait plus facilement une cachette provisoire. Elle tourna dans la première rue et se retrouva dans un cul-de-sac. Elle se cacha derrière une poubelle. La lune ennemie venait de se cacher derrière un nuage. Elerinna retrouva donc sa forme humaine. Elle tremblait de peur et de froid. Elle ne portait qu’une légère robe , à lorigine blanche, qui avait prit une teinte grise d’usure, après cette escapade dans la forêt. Elle se recrequevilla contre le mur, ramena ses genoux contre sa poitrine et cacha sa tête dans ses genoux, elle fondit en larmes, évacuant ainsi tout le stress , la honte et la peur de tuer, qu’elle venait de subir.

Le vampire avait ferré Sang d'Ebène avec les fers noirs qu'il avait fait réparer. La noirceur du métal froid était en harmonie avec la peau de la bête. La jument fit quelques sauts. Ces objets étrangers la surprenaient grandement, mais la légèreté qui les caractérisait l'arrangeait beaucoup.
Lorsqu'elle se fut habituée, elle retourna d'un pas lent vers son ami. De ses flans, de larges ailes membraneuses et puissantes s'extirpèrent, brassant l'air de façon négligée avant que l'une d'elle ne passe dans le dos du jeune homme, comme un bras amical qui encerclerait la taille d'un être apprécié. Son visage longiligne vint s'enfoncer dans le torse de l'être nocturne et patienta tranquillement que Rayder daigne enfin lui accorder quelques caresses. Il s'exécuta rapidement, après tout il appréciait lui aussi la présence calme de l'équidé.

Les yeux rubis de la jument des ténèbres de plongèrent dans les yeux sombres du vampire. Trop sombre. Lorsqu'ils n'avaient pas leur couleur dorée, elle pouvait se douter qu'ils ne dîneraient pas. Qu'importe, il lui restait encore un morceau de la dernière carcasse qu'il lui avait laissée. De ses naseaux s'échappaient une petite brume bleutée, preuve que sa respiration était bien plus fraîche que l'air ambiant.
Elle le repoussa gentiment et lui présenta son flanc. Elle l'invitait à la monter pour profiter d'une ballade nocturne.

Il sauta sur Sang d'Ebène et elle s'élança de façon musclée dans les cieux. Son vol était puissant, en partie du à la puissance et la grandeur de ses ailes sombres. Elle ne se déplaçait pas de façon fluette et harmonieuse, mais cela ne la dérangeait pas, elle était une créature de cauchemar et son vol était adapté à cet état des faits.

Rayder la laissait guider leur errance jusqu'à ce qu'il perçoive une forme blanche dans les ténèbres. Une forme se déplaçant à vive allure dans la forêt. Une tâche insultant les ténèbres, une lumière d'espoir dans la nuit. La forme était humanoïde et pas tout à fait humaine. Malgré la distance, il percevait de mieux en mieux les détails en se focalisant sur elle et sus ce qu'il en était.
Les lycanthropes ne le dérangeaient pas vraiment. En général, ils ne mangeaient pas de viande froide… de plus, il suffisait qu'ils les regardent en se dévoilant pour que chacun sache ce qu'il en est et évaluent si entamer un combat en valait la peine.

Le jeune homme ne voyait aucune raison de chercher querelle à ses créatures… après tout, pour le moment chacun évitait de lancer les hostilités et cela lui convenait.
Malheureusement, le loup-garou semblait se dirigeait vers la ville. C'était mauvais signe! Il devait tenter de l'arrêter, mais la créature était à présente trop proche de la civilisation. Il devait descendre de sa monture et continuer à suivre la créature seul si il ne voulait pas effrayer les habitants qui traînaient encore dehors à cette heure-ci.

Sang d'Ebène se posa pesamment au sol lorsqu'il le lui demanda. Ses ailes battirent rageusement l'air ambiant, mais elle n'eut pas d'autre choix que de laisser le vampire se séparer d'elle, elle-même ne désirait pas s'aventurer en ville et s'approcher des sorciers.

Rayder partit en chasse derrière le lycan. Le… enfin, non, plutôt "la" lycan. Maintenant qu'il en était moins éloigné, il distinguait ses courbes féminines, sa taille plus serrée et un bassin ne pouvant appartenir à un représentant mâle.
La créature évita de croiser la population. Aucune odeur de sang ne se dégageait d'elle, le vent lui apportant ses effluves aurait émoustillé favorablement ses narines si cela avait été le cas. Il préféra abandonner les rues et la suivre depuis les hauteurs. Peut-être traverserait-elle les rues sans jamais rencontrer personne si elle continuait ainsi… alors pourquoi déclancher accidentellement une hostilité inutile si tel était le cas.

Finalement la loup-garou se cacha dans un cul de sac. Attitude pour le moins étrange et déstabilisante. Fallait-il y voir un signe de malice malsaine?
Non! C'était une femelle et même si elle était lupin sa logique devait tout de même demeurée trop complexe pour qu'il en comprenne le cheminement.

Mais elle reprit forme humaine et éclata en sanglot.
L'instant d'avant, elle était forte, puissante, une tueuse née et une minute après, elle était une femme fragile, en larmes, un être qu'on voudrait protéger. Sa tenue n'était plus assez couvrante pour la nuit, elle ne possédait plus sa luxuriante fourrure pour se protéger de la fraîcheur de la nuit.

Il se laissa tomber de son toit afin d'atterrir dans la ruelle face à elle. Il se releva gracieusement de sa chute, et s'avança en retirant rapidement son manteau long noir et son écharpe.

- Ne craignait rien… je ne mord pas, dit-il gentiment avec un sourire mal-à-l'aise.

Il ne savait pas vraiment comment ne pas stresser la personne avec sa simple présence suspecte au milieu de la nuit, dans cet endroit insolite alors qu'elle se doutait peut-être qu'elle était lycanthrope.
Il s'accroupit à au moins un mètre d'elle afin de ne pas l'effrayer et lui tendit ce qu'il venait de se retirer. En y repensant bien, il aurait peut-être dû s'expliquer avant de retirer une partie de ses vêtements, peut-être avait-elle cru qu'il avait une autre idée en tête lorsqu'il avait commencé à retirer son manteau.

- Je… Vous devriez vous couvrir. Je crains que vous n'attrapiez froid dans votre tenue.

Il insista en secouant légèrement son manteau et l'écharpe dans sa direction.
Au départ, il n'avait pas prévu d'interagir avec elle sous sa forme humaine… après tout le soleil était encore loin de montrer ses rayons. Il n'avait donc rien prévu sur la façon de l'aborder dans le bon sens et encore moins de la trouver dans un tel état de détresse.

- Je suis désolé. Je vous dérange sûrement au mauvais moment, malheureusement le coin n'est pas très sûr. Je vais donc surveiller la rue pour qu'on ne vous ennuie pas tant que vous aurez besoin de solitude.
Si vous pensez avoir besoin d'une épaule réconfortante, j'accepterais de vous prêter les miennes.

Son regard de cocker était désolé, désolé de ne savoir comment aborder cette situation de la manière qui soit, mais sincère. Il s'éloigna de deux pas et se redressa pour s'adosser contre le mur afin de surveiller la rue.

Un bruit se fit entendre non loin d'elle, Elerinna releva brusquement la tête s'aperçevant la présence de l'homme. Habillé comme il l'était il ne pouvait être qu'un mangemort. Elle était donc coincée ici, avec ce sorcier! Bien sûr elle n'avait pas sa baguette! Mais à y réfléchir ça n'aurait servit à rien. Elle se releva et se plaqua contre le mur, un peu plus, comme si ça allait l'éloigner de cet homme qui lui faisait face.

Elle tremblait de peur, mais n'osait rien dire. Que dire à la mort? L'homme enleva son manteau et son écharpe. Il voulait dissimuler son pauvre corps avec son propre manteau? Oui, Elerinna avait des idées plutôt noires, mais comment auraient-elles du être sachant qu'elle risquait sa peau. Mais tout s'avérait faux, il voulait simplement lui proposer un peu de chaleur avec ses vêtements. La jeune femme changea son regard sur lui, de terrorisée, il devint interrogateur.

Elle se méfiait quand même, ignorant qu'il était un vampire, et qu'il n'était pas mangemort, elle le pensait quand même serviteur du Seigneur des Ténèbres. Ils faisaient preuve de fourberies innimaginables pour arriver à leur fin. Elle venait d'en faire la triste expérience avec les deux autres qui étiaent venus directement chez elle, à cette heure avancée, et qui lui avaient volé son collier.

Elle n'avait pas prit les vêtements proposés avec gentillesse du "jeune homme", mais elle l'écouta attentivement. Ses paroles et son regard semblaient sincères. Pouvait-elle vraiment lui faire confiance? Il choignit le geste à la parole et s'appuya contre un mur pour surveiller la rue. Elerinna resta un instant à le regarder. Il ne semblait pas du tout menaçant, et il respectait ce qu'il disait. Elle leva la tête vers l'astre lunaire, et constata qu'il était toujours caché pour le moment.

- Vous... vous êtes un mangemort?

Question plutôt bête. S'il en était un, il ne lui dirait certainement pas. Mais elle n'avait pas pu dire autre chose. Sa voix avait légèrement tremblée sous l'effet de la peur qu'elle avait toujours un peu, mais elle était plutôt douce. Elle n'avait pas bougée, elle était toujours droite contre son mur. Elle n'avait pas sécher les larmes qui s'étaient écoulées sur ses joues. En réalité, la jeune femme n'y faisait plus du tout attention, trop de choses se mélangeaient en elle.

Elle le regardait avec un regard apeuré, mais pourtant dur. Elle avait vécu suffisemment de choses difficiles pour arriver à mélanger ces deux types de regards qui sont pourtant opposés. Etait-il son ange gardien du jour, ou son bourreau?

Quelle question étrange?! Un mangemort?!
Peut-être son style vestimentaire laissait-il supposer une telle chose. Mais qu'y pouvait-il?! Le noir lui allait bien, il offrait un bon contraste avec sa peau pâle et représentait une couleur sobre, distinguée et passe-partout. On pouvait aussi ajouter le fait qu'elle lui permettait de se fondre dans le décor la nuit. Après tout si la nuit tous les chats étaient gris, un homme en noir ne se distinguait pas d'un autre homme…

- Non, je ne suis pas un mangemort, dit-il tout naturellement.

Mais à peine ses paroles prononcées, il mesura alors l'importance de la question. Ses paroles n'étaient alors pas d'un véritable soutient pour la dame.

- Je… Je ne vous veux aucun mal, tenta-t-il de se rattraper d'une voix maladroite. Je crois que les mangemorts apprécient les gens comme vous, mais je peux vous affirmer que même si je n'en suis pas un, je n'ai rien de particulier contre votre clan. Attendez je…

Il tapota sa personne un peu à gauche à droite à la recherche d'un objet. Mais ne le trouvant pas, il se rappela qu'il ne pouvait que ne pas être sur lui.
Le vampire jeta un coup d'œil à son manteau qui gisait toujours au sol avec son écharpe par-dessus. Elle n'avait pas daigné y toucher. Son regard dur et apeuré était évocateur. Elle était dans une situation délicate, lui était arrivé comme un cheveu sur la soupe pour troubler sa solitude. Et sa seule possession semblait être sa robe mise à l'épreuve par cette nuit de pleine lune. Comme première approche d'une inconnue, il aurait pu faire mieux.

- Etes-vous sûre de ne pas vouloir enfiler mon manteau? La nuit est plutôt fraîche. Si cela peut vous rassurer, je crois que ma baguette est dans la poche intérieure. Bien sûr, vous la maîtriserez moins bien que moi, mais peut-être cela vous tranquilliserait-il de la savoir avec vous plutôt qu'avec moi?

Il lui adressa un clin d'œil malicieux avant de retrouver son regard calme et serein.

- Vous devriez l'enfiler maintenant, lui dit-il avec douceur.

Ses yeux se braquèrent subitement de l'autre côté du cul-de-sac. Rien n'était visible, mais il sentait qu'une personne se rapprochait. Il s'avança vers le début de la ruelle et s'adossa de nouveau au mur, dos à la cachette de la lycan. Il était toujours calme, il n'avait aucune raison d'être anxieux. Un homme à l'allure patibulaire marchait d'un pas décidé, il aurait pu tourner dans la rue où se trouver le jeune homme ou pas, mais en tout cas, il se rendit compte de sa présence et quelque chose dans son regard décidé l'amena à poursuivre sa route avec un pas à peine plus pressé.

Rayder s'enfonça de nouveau dans la ruelle et s'adossa au mur, à la place qu'il avait auparavant.

- Ne vous inquiétez pas, belle Edelweiss. Je veillerais à la tranquillité de la ruelle tant que vous déciderez d'y trouver refuge pour calmer votre chagrin.

Edelweiss, une belle fleur qui devait son nom de l'allemand à cause de sa couleur. Son nom pouvait être traduit par "noble blanc". Cette fleur correspondait parfaitement au pelage de la lycanthrope.
C'était un joli nom pour la dame en attendant de connaître un jour celui qui lui fut attribué à sa naissance.

Elerinna pensa alors qu’elle y était peut-être aller un peu fort. Elle ne connaissait absolument pas cet homme, et voilà qu’elle se mettait à l’accuser d’être un des partisans du Seigneur des Ténèbres. Mais c’était seulement de la légitime défense. Elle ne pouvait pas deviner ce qu’il était en réalité, surtout que les sorciers se ressemblent un peu tous avec leurs longues capes, ou manteaux, noirs. Mais l’homme ne sembla pas si vexé que ça, puisqu’il répondit qu’il n’en faisait pas partis. Comment pouvait-elle en être sur?

Il sembla lire dans ses pensées, puisqu’il se rattrapa en lui disant qu’il n’avait rien contre elle, ou contre son clan. Son clan? Il l’avait donc vu en loup?! C’était le pompon! Et puis comment ça clan? Les personnes comme elle, sont censées vivre ensembles? Elle n’en avait aucune idée puisqu’elle ne connaissait aucun autre loup-garou. Comment en aurait-elle rencontré d’autre de toute façon.

Il enchaina en cherchant quelque chose sur lui, mais finalement il regarda le manteau et lui présenta une nouvelle fois l’idée comme quoi elle aurait certainement plus chaud avec. C’était certain, mais cela insinuait qu’il fallait qu’elle aille vers lui, et accepte quelque chose de cette même personne. C’était difficile à concevoir. Le sorcier lui dit alors que sa baguette était à l’intérieur, et que si cela pouvait la rassurer elle pouvait la prendre. Cela ne ressemblait vraiment pas à une attitude de mangemort. Il lui parlait avec une douceur qu’elle n’avait entendu qu’auprès de son ange-gardien, qui l’avait malheureusement quitté trop tôt… Comme toutes les personnes auxquelles on tient, il nous semble toujours qu’on nous les arrache trop tôt et de façon injuste.

L’homme interrompu son monologue pour se rapprocher de la ruelle. Des pas se faisaient entendre sur le pavé. Elerinna ne bougeait plus du tout, tapis dans l’ombre, son cœur battait très fort. Les mangemorts allaient la retrouver c’était certain. Mais ça n’était pas pour cette fois, car le sorcier revint contre son mur, et l’autre était repartit.

Il s’adressa à elle en la nommant « belle Edelweiss ». Un étrange surnom qui fit mouche dans son esprit, elle connaissait cette belle fleur des Pyrénées. Mais comment l’homme pouvait-il avoir trouvé un surnom si proche de son véritable prénom? Son prénom signifiait « couronnée d’étoiles » et cette fleur, que le sorcier avait nommée, avait ses pétales en forme d’étoile. C’était assez troublant toutes ces coïncidences.

La jeune femme avança vers le manteau qui était abandonné sur le sol et le mit. Il était bien trop grand et large pour elle, mais il lui apportait une chaleur dont elle avait bien besoin. Elle se saisit de l’écharpe et la garda dans sa main. Elle tâtonna la poche qui contenait effectivement une baguette. Elle ne lui serait d’aucune utilité, non seulement parce que ça n’était pas le sienne, mais qu’en plus elle ne maitrisait vraiment pas suffisamment la magie pour pouvoir faire fonctionner correctement la sienne, alors celle de quelqu’un d’autre… Son niveau était tout de suite détectable, car seule une sorcière peu puissante pouvait avoir la négligence de se permettre de sortir sans sa baguette. Généralement tout sorcier qui se respecte ne sortait jamais sans cet outil qui le caractérise.

- Je m’appelle Elerinna. Et vous?

Elle faisait son premier pas vers une présentation plus dans les règles de l’art, sa voix était plus calme puisqu‘elle ne tremblait plus. Cela ne voulait pas dire qu’elle avait toutes confiances en lui, mais il fallait bien qu’elle mette un prénom sur la personne qui semblait être son protecteur du moment. Elle s’était rapproché de lui et lui tendait son écharpe. Bien qu’encore peu rassurée, elle ne souhaitait pas le voir malade par sa faute. Ses sens étaient tous en alerte. Non seulement pour les bruits qui provenaient de la ruelle, mais aussi de chaque mouvements que pouvait faire l’homme face à elle.

A le voir de plus près, et bien que la lune soit cachée, elle pouvait distinguer qu’il y avait quelque chose d’étrange chez lui. Mais elle était incapable de dire quoi. A part des mangemorts et des moldus, elle n’avait pas côtoyé beaucoup de personnes.

Spoiler:

Les femmes ont toujours raison de n'être jamais trop prudente. La lycan vérifia subtilement que sa baguette se trouvait effectivement dans le manteau qu'il lui avait proposé. Elle accepta tout de même de l'enfiler cette fois-ci, mais l'écharpe ne semblait pas vraiment l'intéresser.
Il comprit pourquoi quand elle la lui tendit en se présentant. Elle ne voulait certainement pas abuser de son aide alors qu'elle ne le connaissait pas. Pourtant elle ne revêtait aucun aspect protecteur pour lui, il ne craignait pas le froid depuis sa mort… ne pas la prendre serait un geste blessant?

Il posa un genou à terre et tendit la main vers celle de la dame.
Si Elerinna ne veut pas qu'il la touche, il n'insistera pas et si elle se laisse saisir la main, Rayder ne fait que mettre la sienne en-dessous pour diriger la main délicate de la lycan vers lui, si elle ne le désire pas, il suffit qu'elle la lève puisqu'elle n'est pas tenue.

- Je me nomme Jones, Rayder Jones, dit-il avec un sourire.

Si le jeune homme a toujours la main de la sorcière, il l'effleura de ses lèvres, sinon rien de particulier ne se passe. Un baisemain est un présent entre gens de bonne compagnie et consentantes, jamais il ne l'imposera.

Finalement le vampire récupéra l'écharpe et la posa sur ses épaules. Mieux valait l'accepter plutôt que de risque de faire un impair…

Il la regarda. Elle ne pleurait plus autant que lorsqu'il était arrivé. Avait-il perturbé son instant solitaire sensé la soulager? Pourtant cela n'était pas son intention première. Il voulait juste la laisser vider son trop plein d'émotions afin que sa tête soit plus libre et plus légère. Les idées s'agencent mieux et le stress est moindre lorsqu'on laisse les larmes couler.
Son intervention n'était peut-être pas salutaire…

- Je suis désolé, dit-il en se relevant. Je ne pensais pas perturber votre instant de solitude, je voulais laisser cette rue spécialement pour vous afin que votre mental s'améliore. Vous m'en voyez chagriné d'avoir commis l'impolitesse de vous troubler dans votre instant de repos. Mais peut-être vous sentez-vous un peu mieux maintenant.

Le vampire se contenta de sourire d'un petit air penaud. Le fautif prit la main dans le sac à faire une boulette. Malgré cet état des faits, il se ressaisit et afficha une attitude plus franche, moins coupable, afin qu'on ne s'apitoie pas sur son sort alors que la sorcière semblait avoir plus de raisons que lui d'être triste.

- Souhaitez-vous que je vous raccompagne chez vous, douce fleur? Les rues ne sont pas sûres la nuit, surtout dans ce quartier. Une mauvaise rencontre arrive si vite… La présence d'un homme a tendance à dissuader les moins téméraires. Je vous promets d'être un gentleman de bonne compagnie durant le trajet ou muet comme une tombe selon ce qui siait le mieux à votre chagrin.

Rayder ne semblait pas lui imposer sa compagnie. Son attitude décontractée et le fait qu'il laisse l'accès à la rue libre si elle tentait de partir prouvaient qu'il ne tentait pas de lui imposer un choix, mais qu'il lui proposait une option.

Alors qu'elle venait de se présenter, le sorcier posa un genou au sol. Elle u un mouvement de recul. Malgré elle, et malgré qu'il semble la gentillesse même, elle avait encore peur, très secouée par ce qui venait de lui arriver. Elle s'excusa d'une petite voix, d'avoir eu ce geste de peur. Heureusement qu'il faisait nuit, sinon il aurait vu qu'elle avait rougit de sa bétise. Car s'en était bien une, elle avait eu peur d'un simple geste de courtoisie.

Même si elle n'en avait pas du tout l'habiture, elle le laissa prendre sa main, qui était gelée et légèrement tremblante. Elerinna devait bien le laisser faire pour essayer de se faire pardonner son attitude de fuite. Les lèvres du sorcier, qui se prénommait donc Rayder Jones, effleurèrent l'épiderme de la main de la sorcière. Elle le regardait timidement.

Finalement il remit son écharpe, ce devait être un geste de politesse envers elle, car il ne semblait pas avoir froid. Comment ne pouvait-il pas avoir froid par ce temps d'hiver? Elerinna ne parvenait pas à trouver une réponse à cela. Ils se regardaient, avant qu'il ne lui dise qu'il était désolé de l'avoir dérangé. Il ne l'avait pas vraiment dérangé, puisqu'elle était en fuite. Une personne en fuite peut-elle être déranger à quelque moment que ça soit? Pas certain, puisque cette même personne ne fait rien d'autre que de chercher à fuire quelque chose ou quelqu'un. Une personne comme Rayder, semblait plutôt être un don du ciel!

- Je vais mieux, merci, mais ne vous excusez pas. J'ai trouvé refuge dans cette ruelle, mais elle ne m'appartient pas, vous aviez donc tout à fait le droit d'y venir.

Elerinna lui avait sourit en lui parlant, il avait un petit air penaud qu'il ne devait pas avoir, surtout pas à cause d'elle. Elle allait mieux c'était certain. Le premier signe positif était qu'elle ne pleurait plus. La jeune femme avait craqué sous l'effet de la pression qu'elle subissait sans arrêt depuis quelques temps à cause des mangemorts. Alors comme en plus elle s'était transformée à cause d'eux, elle n'avait pas pu retenir ce trop plein de sentiments.
Rayder était une chose très positive pour la soirée, grâce à lui, elle ne mourait pas de froid ce soir, et surtout elle avait trouvé une personne à qui parler un peu. Il l'avait vu en loup, elle n'avait donc pas son plus gros secret à lui cacher.

Le sorcier lui demanda alors si elle souhaitait qu'il la raccompagne chez elle. Sa réaction fut alors violente, puisqu'elle s'écria presque aussitôt.

- NON!

Elle tenta de se calmer une seconde fois. Il n'avait rien dit de mal, il ne savait pas ce qui l'avait poussé à justement fuire de chez elle. La sorcière le laissa donc finir de parler, puis elle baissa la tête d'un air tout à fait désolé de cette réaction très exagéré par rapport à ce qu'il avait pu dire.

- Pardonnez moi.... je ne voulais pas vous crier dessus.... Son regard était fuyant, elle avait honte de ses réactions. Vous êtes gentil avec moi, et moi j'ai peur de vous, ou je vous cris dessus... Je ne mérite pas votre aide, en plus je suis sure que je vous importune plus qu'autre chose. Vous deviez avoir des projets avant de tomber sur moi...

Elle regarda la lune, qui était toujours cachée derrière des nuages. "qu'elle y reste" pensa alors Elerinna, qui comprit en même temps, que si le sorcier la raccompagnait, elle l'exposerait au risque qu'elle redevienne Loup-garou. Elle ne voulait faire de mal à personne, et surtout pas à quelqu'un qui cherchait à l'aider.

Etrange! Ce petit mouvement de recul alors qu’il s’agenouillait devant elle. C’était plutôt une position qui mettait en danger la personne s’agenouillant plutôt que celle qui restait debout. Aurait fait une erreur en s’abaissant? L’avait-il fait trop vite, provocant ainsi une légère tension? Ou peut-être ce geste de grande politesse avait-il été dégradé par un malotru qu’elle aurait connu à un autre moment?
En tout cas, elle accepta le baisemain et il pu se rendre compte que son manteau risquait d’être secourable à la dame, la main de cette dernière semblait trop fraiche pour être la température idéale d’un humain vivant.

- Le fait que la ruelle ne vous appartienne pas, ne me donne pas forcément le droit de troubler votre intimité, douce Elerinna. Je ne suis pas quelqu’un dans l’urgence, j’aurais pu patienté jusqu’à ce que votre chagrin passe.

Mais il semblait ravi que son arrivée ne l’ai pas importunée dans son instant de chagrin. Après tout, il ne désirait pas importuner les femmes, s’imposer dans un moment de détresse aurait été mal pris.

Il eut tout de même un petit sursaut lorsqu’elle refusa si énergiquement sa proposition de la raccompagner jusqu’à chez elle. Généralement il ne déchainait pas autant les passions avec cette simple proposition. Le fait qu’elle refuse ne le choquait guère outre mesure, mais ce cri l’avait déstabilisé une fraction de seconde. C’était bien la première fois qu’une sorcière réagissait de la sorte. Aurait-il mal formulé sa phrase pour déclencher une telle réaction? Avait-elle mal interprétée ses intentions?
Ca devait être ça puisqu’elle semblait apeurée.

- Désolé! Je ne pensais pas à mal, s’empressa-t-il de dire en levant les mains en évidence au-dessus de sa tête.

Heureusement que la lycanthrope lui affirma que ce n’était pas de sa faute. Cela le soulagea grandement et il put rabaisser ses mains. Cela faisait toujours du bien de savoir qu’on n’était pas fautif.
Mais la pauvre eut l’impression de l’importuner. Pourquoi les femmes pensaient parfois qu’elles le dérangeaient. Loin de là, il acceptait toujours avec un grand ravissement leur compagnie. Si on prenait le problème dans le bon sens, c’était plutôt lui qui leur volait leur temps si précieux.

- Une personne aussi magnifique n’importunera jamais un homme, lui avoua-t-il avec douceur. Mes projets pour la nuit ne changent pas, même si passe mon temps avec vous. J’occupe la plus grande partie de mon temps à jouir de ma liberté… parfois à apprécier la vitesse et le vent affolant mes cheveux. Le fait que je reste ici signifie que je jouie, pour l’instant, que de ma liberté.

Elle sembla porter un intérêt à la lune. Puisqu’elle était loup-garou, il comprenait aisément pourquoi. Il y jeta un coup d’œil aussi et put voir qu’elle était cachée par des nuages. Les loups-garous ne transformaient que lorsque la lune était visible? Il était bien incapable d’y répondre, il n’avait jamais vraiment étudié la question. En général, lorsqu’il croisait un lycan, il était sous forme lupine et le demeurait jusqu’au petit matin. Vu le cas atypique de la femme, il pouvait penser que les lycaons ne faisaient ça que dans un soucis de ne pas interagir avec lui.

- Je vous aurais bien proposé de vous amener à ma chambre aux Trois Balais. Mais cela pourrait être mal interprété et assez impoli de ma part d’inviter une femme qui ne me connait pas la nuit dans ma chambre. Je vous proposerais donc de vous y reposer au matin après un bon thé chaud lorsque l’aurore viendra. N’y voyait rien d’indécent, je suis un parfait gentleman, je vous laisserais la chambre durant votre repos. Je ne peux décemment pas vous laisser vous reposer dans cette ruelle puisque votre demeure semble vous être inhospitalière pour le moment. Cela vous conviendrait-il?
Mais pour le moment, je ne peux que vous proposer que nous patientions jusqu’à l’aurore. Cet endroit semble assez bon, il n’est pas très fréquenté sinon l’extérieur de la ville offre aussi moins de possibilité de rencontrer des personnes… car c’est que vous craignez, je suppose, puisque vous êtes venue vous réfugier ici alors que la bourgade offre plusieurs allées plus visitées.

Il lui adressa son petit sourire tristoune, le genre de sourire que l’on a lorsque l’on énonce une évidence mais qui n’est pas forcément au goût de tout le monde.
Le vampire décida de laisser le choix à la lycan de se qu’elle désirait faire. Il la suivrait pour éviter que sa prochaine métamorphose ne soit fatale à quelqu’un.

Elle n’avait vraiment pas été douce en refusant son aide. La preuve en était que le pauvre sorcier avait levé les mains au ciel. Par ce geste, apparemment tout aussi peu maitrisé que ses propres paroles, elle pouvait lui faire confiance, il ne lui voulait pas de mal. Peut-être qu’elle se trompait bien sûr, mais à cet instant, elle avait envie de croire que pour une fois le destin ne lui avait pas envoyé une nouvelle personne pour lui nuire.

« Une personne aussi magnifique », voilà qu’il exagérait légèrement dans ses propos, mais c’était gentil, et elle lui adressa un petit sourire timide. Il essayait de la détendre, et de se détendre aussi certainement, un peu. Il en vint à parler de la liberté. Tout un programme pour définir ce terme. Pourtant c’était un principe très simple, mais ça faisait bien longtemps que la sorcière ne l’avait pas appliqué. Quand ça n’était pas pour cacher ses problèmes relationnels avec la lune, c’était pour ses « emplois », ou depuis peu de nouveau pour les mangemorts. Non, elle n’avait plus de liberté au sens où tout le monde l’entend, mais elle pouvait toujours s’évader dans ses songes, se réinventant un monde ou elle ne craindrait plus les nuits, et où tout son passé aurait été changé. Mais bien sûr, cela ne durait que l’espace d’une rêverie, jamais plus, et la réalité était très cruelle quand il fallait y retourner pour l’affronter de nouveau sans pause.

- Merci beaucoup de me consacrer votre liberté alors.

Il lui expliqua alors qu’il ne serait pas commode de la faire venir chez lui, la nuit, sans compter qu’ils ne se connaissaient pas. Il y avait deux points très important dans ses dires « nuit » et le fait qu’ils ne se connaissaient pas. Pour ce dernier ça n’était pas dur à comprendre, dans le monde des sorciers comme celui des moldus, il y avait des ragots, et jamais personne n’aimait en être le sujet, alors autant ne pas donner de l’eau au moulin de ses mauvaises langues. Secondement, la nuit, il était impossible pour Elerinna d’envisager une telle option de nuit, elle avait bien trop peur de se transformer et de lui faire du mal. C’était déjà pénible quand il lui était arrivé de blesser des personnes qu’elle ne portait pas dans son cœur, mais si elle blessait une personne qui lui venait en aide, elle s’en voudrait à vie.

Rayder lui proposait donc de venir au matin, ce qui lui convenait tout à fait même si elle n’aimait pas trop l’idée de « s’incruster » chez cette personne qui était déjà si gentille avec elle. Elle ne voulait pas abuser de sa bonté. En ce qui concernait de rester ici, Elerinna était tout à fait d’accord, si les mangemorts ne venaient pas jusqu’ici, ni le vampire ni elle ne risquait quelque chose. Sans le faire exprès, elle avait choisis une des ruelles les plus désertées. Instinct de survie?
Elle répondit d’une petite voix un peu gênée.

- Tout cela me convient.

Elle regarda l’homme dans les yeux, puis avança jusqu’à lui et prit ses mains dans les siennes.

- Je ne sais même pas comment je pourrai vous remercier de tout ce que vous faîtes pour moi.

Pour le moment, il lui avait seulement prêter son manteau, mais il lui proposait des idées pour la suite des évènements, alors la sorcière pensait naturellement déjà à la façon dont elle pourrait le remercier. Toujours à penser aux autres plutôt qu’à elle, ce trait de caractère était déjà très présent lorsqu’elle était enfant, avant que ces métamorphoses n’envahissent dans sa vie.
Elle repensa alors à la baguette du sorcier qui se trouvait toujours dans l’une des poches du manteau qu’elle portait. Elle porta donc une main dans le fond de l’une de ces poches et en sortit la fameuse baguette.

- Peut-être que je pourrais commencer par vous montrer que je vous fais confiance.

Elle lui rendit sa baguette avec un petit sourire. En lui rendant, elle lui redonnait sa force grâce à la magie, et elle perdait sa seule protection. Elerinna avait donc confiance en lui.

En fait, cela ne dérangeait pas Rayder de lui "consacrer sa liberté". La liberté venait aussi du fait qu'il avait choisi cette option de sa propre initiative.
Cela l'arrangea que sa proposition de l'héberger durant la journée lui convienne… il n'aurait pas su où se mettre si elle avait accepté d'y aller de nuit. Il ne lui avait pas proposé de remède miracle ou quelque chose d'éhontément inaccessible et pourtant elle semblait dire que c'était beaucoup.

- Pas la peine de me remercier, lui dit-il avec un regard doux. En fait, je ne vous ai fait que peu de propositions.

Le jeune homme fixa la baguette qu'elle lui rendait.
C'était un objet certes utile, mais pour le combat, elle ne représentait pas un atout majeur pour lui… En corps à corps, elle était plutôt handicapante. Mais elle présentait beaucoup d'avantage au quotidien. Il n'énumérait plus le nombre de fois où il a rapetissé et agrandi sa moto afin de la rentrer et de la sortir en douce de la chambre des Trois Balais. Rien que d'y penser, il fut pris d'un léger doute, mais se rappela qu'il avait plutôt prévu de voler avec Sang d'Ebène que de foncer à vive allure sur l'asphalte. Le précieux engin demeurait donc sous la forme d'une miniature de collection sur la table de chevet de la chambre.

Elle aurait pu la garder un peu plus longtemps, cela ne l'aurait pas beaucoup déranger. Il se devait tout de même de l'accepter car elle tentait de faire un geste pour montrer sa confiance en lui… refuser serait impoli et déplacé!
Quelle étrangeté tout de même… L'ignorance semble être source de confiance. Après tout personne ne craint les ténèbres tant qu'ils ne pensent pas qu'un jour quelque chose puisse s'y cacher. Mais qu'est-ce qui pouvait effrayer un lycan? Peut-être par un gentilhomme.

Il avança ses doigts pales et se saisit délicatement de l'objet qu'elle lui présenta. Il se contenta de la caler en l'enfonçant un peu à la ceinture du pantalon.

- Je vous remercie pour ce geste. Mais je peux vous avouer que vous auriez pu la garder encore un peu plus sans que cela me pose préjudices.

Il retira son écharpe et la posa sur les épaules d'Elerinna avec un regard protecteur.

- On va dire que je fais un échange de bon procédés, lui dit-il avec un clin d'œil taquin. Qu'est-ce qui pourrais bien faire plaisir à un être libre, telle qu'une magnifique lycan comme vous, qui ne désire pas rentrer chez lui?... Avez-vous déjà fait un tour en moto? La nuit, les routes sont pratiquement désertes et on peut faire exploser le compteur kilométrique de la machine sans qu'il y est quelqu'un pour vous ralentir. Cela vous divertirait-il?

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