La Bataille Finale.

September tourna un regard vers Elizabeth Harris et sa grande soeur, si bien que l'autre dut le secouer pour qu'il le regarde à nouveau.

"C'est que nous avons tous deux quarante ans, que la moitié de mes copains sont Mangemorts et qu'au lieu de te flanquer la raclée de ta vie, je vais plutôt te tuer !".

"Sykes... t'es qu'un... un lâche...".

Visage de dégoût et de froideur, l'Auror blond leva progressivement sa baguette sur lui, l'autre main soutenant sa nuque.

"Non, Quint. Je suis un adulte maintenant.

Avada kedavra !".

Le sort fusea directement de sa baguette placée contre sa joue, investissant d'une lueur verte les moindres parcelles de son corps, comme s'il venait d'être parcouru par une décharge électrique. September voulut esquisser un mouvement mais fut arrêté dans son élan aussi bien que dans sa stupeur -ses grands yeux autrefois rêveurs maintenant braqués sur lui de terreur. Il ne respirait plus, ne bougeait plus.
Comme une vulgaire poupée de chiffon, il le laissa retomber sur le sol, en proie à ce que lui réserverait le destin... Il se releva, encore un peu titubant, et se dirigea vers la sortie sans trop savoir pourquoi, certain que son oeuvre venait d'être achevée. Il gloussait, incroyablement jovial, sur un visage des plus réjouis alors qu'il s'efforçait de taire ce ris inoportun. si seulement Aaron avait été là pour voir ça... si seulement ! Il se serait écroulé en se tenant les côtes, c'était plus que sûr !

Il plaqua une main sur sa bouche, traversa le couloir, rencontrant sur son passage des élèves en fuite, des Mangemorts à leurs trousses, sans chercher à les éviter. Il nageait dans un rêve, repu de plaisir, intouchable, inarrêtable. Et quand bien même que pouvait-il en faire ? Il avait tué September Quint ! Il avait agi en homme cette fois-ci et pas en petit Serpentard revanchard et peureux ! Il avait tué son sousfifre ! Il ne reviendrait plus maintenant...
Il s'était juré qu'il le ferait un jour. Voir sa sale petite g*eule n'était plus supportable, alors il était passé à l'acte ! Ohh il l'avait bien sûr promis à ses anciens camarades de classe qui l'avaient encouragé... juste pour rire. Mais il l'avait vraiment fait, vous voyez ? Il avait tenu sa promesse ! Ah si seulement... si seulement il pouvait en croiser quelques uns et leur dire que, ça y est, ce bâtard de September Quint, ce sang-de-bourbe, gîsait inanimé dans la grande salle, assassiné par l'un de ses sorts impardonnables ! Hihihihihihhahahahahaa !! Si... SEULEMENT !

Sykes s'affaissa d'épuisement contre la lourde porte principale, contemplant l'horizon qui se dégageait un peu du fait de la soudaine irruption des Mangemorts dans la château. Seuls quelques uns restaient... des retardataires peut-être ? Il passa une main épuisée sur son visage, la laissant couler lentement pour en effacer la fatigue tandis que son épaule lui flanquait un mal de chien et que ses chevilles saignaient d'être trop cramoisies. Ah ! Il pouvait rentrer chez lui à présent, il avait tué September ! Le reste n'avait plus d'intérêt, du moins cela serait moins drôle, le jeu en vaudrait nettement moins la chandelle...
Il marcha, irréel rescapé d'une bataille sanglante, improbable zombie sorti de son charnier de cadavres, illusion fuyante et délirante sous le coup de son rire jubilatoire alors que le tonnerre, l'orage, un ciel crevant de fumée grondait au-dessus de sa tête. Il se mit à chercher Heegor du regard, espérant qu'il s'en soit tiré -sans quoi il repartirait sans personne à qui raconter sa nouvelle. Il descendit les marches et crut bon de l'appeler :

"Heegor !!! Heeg...".

Un nouvel éclair strillant le ciel, s'abattant sur l'une des tours du château et des pierres volant en éclat pour s'écraser en contrebas telles des météorites. Sykes frémit mais reprit sa route.

"Heeeeggooorr !!".

Il avait l'impression d'appeler son chien pour le coup... Où pouvait donc bien être ce crétin d'elfe de maison ? Il était tard, il avait faim, il voulait RENTRER !

"HEEGOR !!!! HEEG...".

Et là bruissement de tonnerre, hurlement d'orage, ciel qui se déchire aussi bien que la fureur, la haine, la rage engendrée par tous ces Mangemorts. On eut dit que le château tremblait depuis ses fondations, qu'il s'ouvrait en deux sous l'effet de cette féroce magie à l'oeuvre, comme si le Monde ne pouvait plus en supporter davantage. Sykes sentit le sol trembler sous ses pas, des éboulis de pierre le surprirent sur sa droite tandis qu'une longue et imposante fissure se creusait le long du mur de rampart.
Il resta ainsi à le fixer, abasourdi, ne croyant pas une seule seconde que cela soit possible ni ne comprenant pourquoi cela devait arriver. Il ne chercha pas à bouger, ébahi par ce monde qui s'ouvrait en deux, fragments de souvenirs délicieux d'une enfance passée sous la sécurité de cette école. Il la pensait inébranlable...

Au même instant, quelque chose attira son attention et Apophis descendit quelques marches. Son visage s'illumina d'avoir retrouvé son elfe, comprenant que désormais ils allaient enfin pouvoir rentrer...

"Heegor ! Crétin, je te cherchais ! On part maintenant !!".

Nouveau grondement et la terre qui s'ébranle. Et Sykes toujours sur un grand sourire, fier et droit.

"On rentre à la maison et on passe à autre chose !!...".

Craquement de la pierre et mur qui s'affaisse un peu plus. Une foudre verte s'abattit sur l'enceinte du château et Apophis tendit les bras vers lui :

"On s'en FOUT du reste !! On va pouvoir repartir sur de bonnes bases puisque j'ai survécu !".


Et joie qui l'étreint.

"Et attends, tu connais pas la meilleure !! S'écria-t-il plein d'une allégresse transcendante, des larmes dans les yeux, tu ne me croiras jamais, vraiment jamais ! Parce que, faut savoir, que c'est vraiment exceptionnel ce qui vient de m'arriver !!".

Et terre qui s'ouvre en deux. Et sol qui se dérobe. Et gouffre qui se fait plus profond.

Et pieds qui ratent le bord.

Et visage enjoué qui se fige dans l'horreur, bras tendus vers l'impossible à présent.

Et Apophis Sykes avalé par l'abîme...

Aux premières secousses qui avaient ébranlé le château, Heegor avait rassemblé tranquillement ses dernières possessions. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'il prévoyait l'imminence de l'assaut et tout ce qui avait de la valeur à ses yeux était déjà à l'abri, soit dans sa propriété roumaine, soit au domicile de son nouveau maître. Il faillit quand même se faire surprendre par l'étage supérieur qui s'effondra finalement sur sa cellule.
Heureusement le sortilège de fuite qu'il avait préparé à l'avance n'attendait qu'une impulsion pour se déclencher et ramener ses morceaux au lieu préétabli, à savoir le repaire de maître Sykes. Le nombre de morceau fut heureusement fort peu élevé et Heegor n'eut à déplorer qu'une déchirure à sa manche.

Ce détail vestimentaire tomba aussitôt dans l'oubli car l'absence flagrante et totale de maitre Sykes était oh combien plus alarmante.

Depuis peu, il avait commencé à soulever les voiles recouvrant l'esprit auto-destructeur de l'ex-Auror. Il en avait assez aperçu pour savoir que ce départ imprévu au moment précis où la bataille finale se déclenchait signifiait que le Pire et le Malheur étaient en train de fourbir leurs armes et s'apprêtaient à tailler en pièces ses projets d'avenir.

Cela lui avait prit si longtemps de trouver un maître suffisament qualifié qu'il était hors de question de le perdre aussi vite. Lorsque son premier maître l'avait quitté "momentanément" pour rejoindre les rangs des mangemorts, il ne l'avait jamais revu. Cette fois, il avait bien l'intention de défendre par tous les moyens son bien durement acquis.

Retrouver Maitre Sykes fut une tâche facile. Il n'avait qu'à suivre la piste des vibrations de frustration et de colère qu'il avait semé sur son chemin. Maintenant qu'il les connaissait bien, les sens hautement développés d'Heegor pouvait détecter ces ondes comme un chien suit une piste odorante.

Une poignée de secondes plus tard, le petit elfe marchait derrière le sorcier au moment où ce dernier arrivait en vue du château. Son arrivée silencieuse fut pourtant remarquée par le sorcier qui tourna la tête en lui lancant une remarque. Ecoutant d'une oreille distraite le soliloque, Heegor conclut que c'était la faible surpression de l'air causée par son arrivée qui avait dû le trahir. Il prit donc mentalement note pour la prochaine fois de transglisser en sens inverse son propre volume d'air pour ne plus déranger outre mesure les sens exacerbés du sorcier. Et il ferait bien sûr de même pour ses départs.

Au loin, les éclairs de lumière et les détonations assourdies témoignaient que l'engagement avait dépassé depuis un bon moment le stade des premières passes d'observation. Un bruit soudain près d'eux démontra en outre que le champ de bataille était plus étendu qu'il ne paraissait de prime abord.

Avant que l'elfe puisse entamer sa plaidoirie pour la prudence, Sykes s'élança à toute jambe vers le château. A vrai dire, il marchait seulement à grandes enjambées mais Heegor, dans son dos, avait bien du mal à tisser autour de lui divers sorts de déviation et de protection. Il réussit quand même à placer à sa grande satisfaction un sort qu'il avait créé quelques jours auparavant et qui déplacait de deux pieds vers l'arrière l'image du bénéficiaire. Un sort lancé contre lui devrait donc le manquer sauf s'il était lancé de face ou de derrière. Il espérait que son maître serait à la hauteur des adversaires frontaux et l'arrière, il s'en chargeait ! Un sort de brume se répandait déjà derrière eux en occultant leur position au fur et à mesure de leur avancée.

Au pied de la grande muraille du chateau, on pouvait percevoir que toutes les grandes défenses magiques avaient été désactivées. Une courte pause et une brève observation permirent d'estimer le nombre et la position des adversaires.

Le gant du maître se crispait spasmodiquement sur sa baguette, montrant par là une anticipation fiévreuse du combat.
Un sourire cruel fleurit doucement sur le visage sombre. Heegor observait avec intérêt la transformation mentale en guerrier impitoyable et féroce.

"A ton humble avis, Heegor, qui devrions-nous soutenir afin de remporter la plus haute et fiable estime ?"

La question était posée par une bouche au sourire ironique. La réponse n'était pas attendue. Le maître avait déjà fait son choix, même s'il continuait à voix basse à s'interroger lui-même au travers des questions adressées à son serviteur.
Heegor connaissait lui aussi la réponse depuis longtemps mais elle lui importait peu. Le maître pouvait bien faire ce qu'il voulait du moment qu'il restait en vie. Sa tâche de serviteur se bornerait à l'assister efficacement tant que ses objectifs ne rentraient pas en conflit avec les projets de l'elfe.

Refermant la bouche et renfoncant la tête dans les épaules, Sykes s'élança vers la zone de combat la plus intense au moment précis où un jet de toile était projeté vers lui par une araignée géante. Dans un réflexe, Heegor déplaça le combattant le plus proche pour le placer sur la trajectoire gluante. Il accorda juste un coup d'oeil pour déterminer de quel bord était le futur repas de l'arachnoïde. Mangemort ? peut-être...

Les ondes de fureur qui émanaient du cerveau du maître s'étaient teintées d'une joie impatiente et féroce. La soif du combat imprégnait tout son esprit. Soudain une racine géante émergea du sol entre eux mais Sykes s'éloignait déjà. Le végétal se retourna alors contre son adversaire le plus proche et projeta une boucle vers l'elfe. Celui-ci faillit se transglisser à l'abri mais celà voulait dire qu'il perdrait son maître de vue et qu'il lui faudrait un moment pour le retrouver dans cette pagaille. Une roulade des plus acrobatiques lui permit d'éviter la liane étrangleuse mais le précipita dans un entrelacs de radicelles qui lui enveloppèrent instantanément les membres. L'instant d'après, Sykes of Woodbury était hors de vue. Poussant un cri de rage, Heegor envoya un sort de déshydradation vers la maudite plante qui se déssécha en quelques secondes. Il fallu deux bonnes minutes pour se dégager des restes de racines noires et cassantes mais encore suffisamment résistantes pour le retenir.

De toute la vigueur de ses maigres jambes, le demi-elfe s'élanca pour rejoindre l'auror dont la piste mentale était en train de s'effilocher. Un éclair vert sur sa gauche ! Et s'il était déjà trop tard ?

Non... il sentait encore l'esprit de Sykes. Il arriva à temps pour voir disparaitre la cape d'une mangemorte. Un corps gisait, face contre terre. Trop fluet ! Probablement un élève... où est mon maître ?

Un soudain vent de chaleur dans son dos le fit sourciller. *pouf* il était en haut du château, contemplant le champ de bataille *pouf* Au sommet de l'arbre qui surplombait la clairière, il observait les combattants. rien. *pouf* En bas des escaliers, des cadavres gisaient pêle-mêle. *pouf* *pouf* *pouf* Maître Sykes n'était nulle part. Et pourtant il sentait encore son esprit. *pouf* Voldemort était là, donnant des ordres de sa voix glaciale. L'auror n'était pas venu à sa rencontre, heureusement !

L'air résonnait de sortilèges interdits, lancés aussi bien par les "bons" que par les "méchants".
Ha ! La guerre ! Quelle perte de temps ! Que croyaient-ils tous ? Que le Bien ou le Mal allait disparaître après cette bataille ? Quelle erreur ! De tous temps, les perdants avaient pansé leurs plaies, comblé leurs pertes et étaient revenus, plus forts que jamais. Alors à quoi ca servait, tout ça ? Détruire pour tout reconstruire. Inutile ! Inutile !

Et ces jeunes qui croient naïvement que la guerre permet de distinguer les héros des lâches ! Qu'ils se trompent ! La guerre fait seulement le tri entre les morts et les survivants.

Où est mon maître ?

Là ! Un éclair de haine parfaitement identifiable venait d'éclater ! La Grande Salle !

*pouf* Maître Sykes agenouillé et sanglant était aux prises avec un mangemort. Heegor projeta sa volonté et serra de toutes ses forces le muscle cardiaque de l'adversaire.

"Sykes... t'es qu'un... un lâche...". Telles furent les dernières paroles que le mangemort parvint à prononcer avant que la douleur ne le tétanise.

Le maître leva lentement sa baguette et, après une dernière phrase prononcée d'une voix lugubre, lança le sort interdit de mort. L'autre s'illumina sous la décharge et son coeur comprimé par l'emprise de Heegor s'arrêta brusquement. Le contre-coup du sort remonta dangeureusement vers l'elfe qui coupa le lien juste à temps et n'eut à subir qu'une lame de douleur intense.

La vague de joie qui monta lentement du survivant se transforma en raz-de-marée émotionnel. Un tourbillon d'euphorie emporta la rage combattive qui le poussait jusqu'alors.

La vue d'Heegor commença à se troubler. Un voile noir veiné de rouge descendit lentement sur la scène. Les répercussions du sort allaient être plus sévères qu'une simple douleur. Titubant sous l'épreuve, il entendit son maître l'appeler sur tous les tons. Son esprit dégageait encore un maëlstrom de sentiments comme s'il était en proie à l'ivresse. Joie, soulagement, fierté, envie de tarte aux pommes... quoi ? ... envie de se dépasser, envie de courir pieds nus dans l'herbe... holala ! Heegor douta un bref instant de ses sens. La voix qui s'appelait sur tous les tons déclinait aussi une palette qui allait de l'appel amical et inquiet à l'ordre péremptoire.

Sykes avait-il lâché la rampe et était-il en train de se casser la gueule dans l'escalier de la folie ? Non, pas encore ! Mais sans nul doute il commencait à développer un embryon de personnalité secondaire. Deux maîtres pour le prix d'un ? Un instant tenté, l'elfe jugea que l'aspect négatif de cette évolution était à enrayer au plus tôt.

Les sons se déformaient de plus en plus. Heegor crut comprendre une dernière phrase.

"Heegor ! Crétin, je te cherchais ! On part maintenant !!".

Oui ! Quitter cette folie ! Mais l'obscurité ne laissait deviner que de pâles silhouettes grises.

< Où êtes-vous mon maître ? aarr.. je ne peux plus parler... >

Sykes s'approchait en émettant des phrases bourdonnantes mais incompréhensibles. Une vibration monta du sol. Choc. Des corps lourds étaient tombés pas loin.

< Partons, mon maître, vite... >

La dalle de pierre sur laquelle il se tenait fit un bond en avant et il tomba sur les fesses. Le sol fut alors pris de folie et sauta en arrière.

< Maître ? >

Un peu de couleur perça la grisaille. Au loin, un cri de douleur n'était plus ce pâté de bruit aussi informe qu'un hérisson enfermé dans une bétonneuse tournant à toute vitesse. Ses sens revenaient doucement à la normale.

"Mé.. Mè.. Maître ?"

La salle n'était plus qu'un chaos indescriptible. Il ressemblait à... non, c'était réellement indescriptible ! Le cadavre du mangemort était là, le dos atrocement tordu vers l'arrière. Il le reconnut soudain !
< Professeur Quint ! Holala ! Maître ? qu'avez-vous fait ? >
< Un sortilège impardonnable en plus ! Vous allez finir vos jours à Azkaban... >

" Maître ? MAITRE ? ". Silence... Son esprit avait disparu !

Le lendemain de la bataille, le corps d'Apophis fut découvert, atrocement mutilé et sans vie. Malgré quelques réticences et objections, il fut allongé à côté des autres héros qui avaient sacrifié leur vie au service du Bien.
Un Heegor pitoyable assista à la dernière cérémonie. Après celle-ci, il alla voir les Aurors chargés de faire disparaître les corps et réussi à obtenir l'autorisation de récupérer la dépouille pour une inhumation sur la terre de ses ancêtres.

Alehandra était quelque peut paniquée parce qui venait de se passer elle suivait les Gryffondor vers la Grande Salle en compagnie de Lavande. Alehandra savait qu’elle n’allait pas suivre les premières années ainsi que les préfets. Elle savait qu’elle allait rester et affronter les forces du mal qui allaient pénétrer dans le château. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, elle savait que c’était de la peur mais, elle l’utiliserait pour se battre encore plus férocement.

La jeune Gryffondor ne regardait pas autour d’elle mais en face et sur les côtés pour repérer d’éventuel Mangemort. Elle ne voulait pas voir Harry ou Ron car, elle savait que si elle les voyait elle allait vouloir les suivre et ce n’était pas vraiment une bonne idée. Elle entendit soudain un stupéfix, elle regarda autour d’elle Lavande avait disparu. Etonnée elle se retourna tout fois et croisa le regard d’un Mangemort qui venait droit sur elle.

- Expelliarmus !

Alehandra fut étonnée d’entendre ça et de voir la baguette du Mangemort quitter sa main pour se retrouver dans la paume d’une autre main. Quelqu’un l’avait sauvée, Alehandra n’aurait pas sut se sauver à temps, elle avait été tétanisée sur place. Elle regarda la jeune fille blonde s’approcher quand soudain tout lui paru clair dans son esprit.

- Aelita ! dit-elle en se précipitant dans les bras de la jeune femme qui avait bien changé durant ses deux années.
- Chut ma chère cousine, lui dit-elle en plaçant une de ses mains sur sa bouche. Nous discuterons du fait que je sois ici plus tard, dit-elle en la prenant par la main pour monter vers les étages. J’ai entendu des bruits suspects venant d’en haut.

Alehandra ne dit plus rien et se laissa guider par la jeune femme qui était habillée d’étrange façon. Comme si elle allait être jockey dans une course épique. Alors, que la jeune Gryffondor portait encore son uniforme. Arrivée au 2ème étage Alehandra fit prendre à Aelita les divers passages secrets pour éviter toutes confrontations directs.

- Pourquoi tu nous fais passer par là ?, demanda Aelita en colère car, elle apparemment souhaitait faire face à des Mangemort.

C’est alors, que les deux jeunes filles arrivèrent au septième étage, elles virent tout d’abord un Mangemort à terre. Puis, avant qu’Alehandra n’ait put faire quoi que ce soit un sort jaillit de la baguette de sa cousine pour atteindre un homme dont l’épaule était entrain de brûler. Celle-ci se retourna alors vers celui qui avait jeté ce sort et lui jeta un endoloris. Alehandra écarquilla les yeux, elle n’en revenait pas de ce que venait de faire sa cousine.

- AELITA NON !

Celle-ci sembla retrouver soudain conscience et jeta un sortilège informulé d’incarcération.

- Je sais, je n’aurais pas dû faire cela, lui dit-elle en regardant toutes fois le jeune homme. Votre épaule ça va ?, lui demanda-t-elle en le regardant sans vraiment reconnaître l’homme qui lui faisait face.
- Nous devrions redescendre, dit Alehandra en présentant l’escalier dérobé sous une tapisserie.
- Descend par là si tu le souhaites mais, moi je prends les escaliers normaux !, lui dit Aelita en commençant à descendre.

Alehandra ronchonna légèrement avant de descendre à son tour mais, on aurait dit que les Mangemort montaient eux aussi vers les étages.

- Que faisons-nous ?, demanda la jeune Gryffondor en regardant l’homme près d’elle.

Après tout, il semblait plus âgé qu’elles donc plus expérimentés c’est du moins ce qu’espérait Alehandra en le regardant.

Alors qu'il comptait se sauver avec un Aguamenti, les flammes disparurent comme par magie (non, sans rire!?) Le côté gauche de sa cape était en lambeaux. Il avait eu de la chance. Sa chair n'avait pas été réellement touchée. Mais ça sentait quand même le roussi...voir même le carbonisé (les vêtements, pas la chair). Qui avait osé? Qui avait voulu le voir grillé vivant? Encore un Mangemort! Il s'attendait à quoi d'abord? A un rossignol? Puis il vit celle qui venait de l'empêcher de rôtir sur place. Il ouvrit la bouche, mais resta muet de surprise. Il la referma, préférant se taire quand il la vit utiliser un endoloris sur le Mangemort qui l'avait précédemment agressé. Bien fait! Dans les dents! Ca lui apprendra à ce bouffon à vouloir carboniser les gens. Le cri de protestation de la Rouge et Or sembla ramener Aelita à la raison. Et oui...il s'agissait bien de Stones, qui apparement était revenu à Poudlard pour la Bataille. Au moins, elle n'avait pas peur de se confronter au danger. Un bon point!

- Peut-être bien, mais il le méritait, lâcha-t-il en regardant froidement de son regard métallique le Mangemort ficelé comme un boudin .

A la question sur son épaule, il y jeta un oeil, y passa le bout des doigts. Il remua l'épaule...rien. Pas de douleur! Juste cette légère odeur de roussi.

- Ca ira! Le sort n'a pas eu le temps de faire effet. Merci pour ton aide.

S'il la tutoyait, c'est parce qu'il la connaissait. Mais elle, elle ne semblait pas l'avoir reconnu. Logique! Il avait 30 ans en apparence. Au moins, ça le rassurait sur son camouflage identitaire. Mais que nous faisait la Gryffondor? Elle tentait de fuir ou quoi? Héhé...une Gryff' qui fuit la Bataille! Pas tous des lions sans peur et sans reproche, n'est-ce pas? En tout cas, Aelita ne semblait pas vouloir l'écouter. Elle préférait foncer dans le tas. Tant qu'à faire...au point où ils en étaient! Il suivit le mouvement et se mit à la hauteur de la jeune fille. A l'interrogation de l'ex-Serdaigle, il faillit répliquer "Bah on se tire d'ici et on va boire une p'tite limonade!" Mais ce n'était pas vraiment le moment de faire de l'humour. Il entendait des pas précipité venir vers eux et à coup sûr, les Mangemorts n'étaient pas loin. Il n'y avait qu'une seule chose à faire. Fuir! Se battre, se défendre et faire du mieux qu'ils pourraient. Ce qu'il voulait, c'était rejoindre le rez-de-chaussée. Haussement d'épaules! Regarde aux alentours, baguette prête à servir! Puis reporte son attention sur Aelita.

- On tente de descendre jusqu'en bas, en se battant du mieux qu'on peut. Et fait en sorte que ta cousine reste en vie parce que je ne voudrais pas avoir de mort sur les bras, lâcha-t-il en jetant un coup d'oeil à Alehandra, la détaillant vite-fait, se demandant si elle tiendrait le coup. Elle ne semblait pas prête à affronter qui que ce soit.

Il avait été un peu dur sur le coup, surtout pour Alehandra, mais ce n'était pas le moment de faire des sentiments. A la guerre comme à la guerre, il n'avait pas le temps de s'apitoyer sur le sort des autres et Ael' devrait le comprendre. Pas le temps de dire autre chose que deux Mangemorts apparaissaient dans leur champs de vision. Sans se concerter, chacun "s'occupa' du sien en le réduisant à l'impuissance plutôt facilement. Un peu trop facilement d'ailleurs. Un "Impedimenta", suivit d'un "Expelliarmus" pour finir par un "Incarcerem". Mais ils étaient indemnes, c'était le plus important. Après quelques obstacles purement techniques, ils réussirent à atteindre le rez-de-chaussée...dévasté. L'état des lieux: Méconnaissable!

D'un commun accord, ils voulurent rejoindre un groupe d'élèves en difficulté, mise à mal par un quator de Mangemorts déchaînés.
Malheureusement, pas le temps d'avancer bien loin. Deux sorts fusèrent vers eux. Il cria "A terre!" aux deux filles qui l'accompagnaient. Il plongea à terre pour éviter un autre sortilège. Il avait bien fait car une explosion bruyante et à coup sûr mortelle se répercuta dans la salle. Un souffle brûlant le frôla de près, ce qui l'obligea à fermer les yeux. Ca chauffait grave par ici. Un vrai brasier! L'enfer quoi! Il avait une envie folle de trucider celui qui venait de les viser. Il jeta un oeil à Aelita et sa cousine. Elles ne semblaient pas avoir souffert de l'attaque. Juste un peu sonné! Rien de grave.

Alors qu'il se relevait, le souffle court, son regard croisa celui d'un homme qu'il avait longtemps admiré et respecté, au grand désarroi de son frère aîné. Un homme auquel il avait été directement confronté lors d'un interrogatoire qui restera gravé en lui. Un grand homme à l'époque qui avait mal tourné. Qui s'était perdu, rongé par ses démons et ses propres ambitions! Ils se fixaient, sans mot dire. Il ne s'était pas du tout attendu à le voir là, en pleine bataille. Il n'était pourtant plus Auror...! Cette "intrusion" le détourna de la bataille et de ses objectifs premiers. Mais ce qui le surpris le plus, c'est la remarque que Sykes lui sortit *M'étonne pas que les Gibsons soient dans le coin, sans rire...*. Le vacarme était parfois assourdissant, mais ces quelques mots, il les avait parfaitement entendus. En serait-il de même pour les filles qui l'accompagnaient? Dans ce long regard qu'ils avaient échangé, l'idée d'être reconnu lui avait frôlé l'esprit un court instant. Cette réflexion prouvait alors qu'il l'avait identifié. Il retint sa respiration, ne quittant pas Sykes du regard. Que sous-entendait-il? En quoi ça ne l'étonnait pas que les Gibson soient dans le coin? Hein? Samuel était là?? Croyait-il donc qu'il était du côté des Mangemorts? Cette simple idée le mit dans une colère noire. Mais pas le temps de dire ou faire quoi que se soit. Sans prévenir, Apophis se ruait sur lui, l'envoyant valser sur le côté, à proximité d'Ael', sans qu'il n'ait eu le temps de se défendre. S'il devait se battre contre Sykes, il était dans une m*rde pas possible. Non pas qu'il doutait de ses propres capacités, mais Sykes avait une sacrée réputation. Et pourtant, en relevant la tête, il constata que l'ancien Auror ne s'occupait plus de lui. Il venait de se prendre une longue flèche dans l'épaule droite. Et pas une flèche quelconque, pas une flèche stupide de moldue. Une flèche gorgée d'acide! Le cri de douleur ne le trompa guère. Quand le Avada Kadavra de son ex-futur mentor atteint le Mangemort, il ne broncha pas. Sykes venait de lui sauver la vie et ça le laissait stupéfait. Il avait pris le projectile à sa place, sa peau doucement rongée par l'acide. Si lui se l'était prise, elle lui aurait attéri en plein dans le dos...Alors peu de chance de s'en sortir. S'était-il donc trompé sur son compte? Il ne savait plus trop quoi penser. Ce dont il était sûr, c'était que Sykes venait de le sauver d'une mort certaine et il lui en était reconnaissant.

Le temps de se remettre du choc, il entreprit de délaisser momentanément ses deux alliées et d'aller aider Sykes. Ou du moins l'aider à se relever car il semblait souffrir le martyr. Alors qu'il se relevait, le corps courbé pour éviter les sortilèges qui volaient autour de lui, il se fit de nouveau prendre pour cible. Non, mais c'est pas possible! Il les attirait comme des mouches ou quoi? Ils étaient combien ces bouffons? Il n'avait même pas eu le temps de faire trois pas vers Apophis qu'il devait à nouveau se plaquer au sol. Ca commençait à le gonfler grave. Il se reprit rapidement, se releva, évitant une nouvelle fois les sorts qui volaient autour de lui pour tenter d'atteindre son sauveur. Il ne voyait pas trop en quoi il pourrait l'aider. Un charme pour apaiser la douleur peut-être. Refermer la plaie ne servirait à rien puisque l'acide continuerait à faire son oeuvre. Mais pas le temps d'atteindre Sykes et de mettre son plan à excution. Une énorme araignée se ruait sur lui. Encore heureux qu'il ne soit pas arachnophobe...parce que cette Acromentula était une horreur sans nom. Il espérait juste qu'Ael et Alehandra n'allaient pas se mettre à hurler de terreur. Il avala de travers mais se secoua et visa cette immondice sans trembler. "Reducto" cria-t-il. Normalement, c'était un sortilège permettant de faire revenir à la normal un "objet" amplifier. Mais ici, c'était radical! L'araignée avait la taille d'un petit chien. Facile à tuer! "Avada Kedavra" et la monstruosité qui n'était plus qu'à un petit mètre de lui s'effondra, obligeant Raph' à faire un écart pour ne pas se la reçevoir dans les pieds. Il se retournait pour repartir en direction d'Apophis, mais il avait disparu. Il avait sûrement trouvé la force de se relever et de repartir à l'attaque. Tant mieux, il pourrait ainsi se concentrer un peu mieux.

Ce qui est intéressant...et épuisant dans une bataille de cette envergure (pleiiiiinnnns de monstres, de créatures immondes et de mages noirs enragés *niark, niark*), c'est qu'on a pas le temps de se reposer sur ses lauriers au risque de passer de vie à trépas. Alors qu'ils tentaient de rejoindre un groupe d'élèves en difficulté pour leur prêter main forte, deux Mangemorts leur barrèrent le passage, le regard fou. Arf...pas de masque! Ils auraient du étant donné leur sales faces de rats. Vraiment laids les mecs! Un combat acharné s'ensuivit entre les sorciers. Les cousines Stones à ses côtés, il pouvait s'en sortir. Son frère aurait été fier de lui...voir même son père, même si à cet instant, il se battait contre son camp. Alors qu'il se battait contre son adversaire avec acharnement, il entendit un cri à glacer le sang. Il faillit se laisser distraire et se prendre un sort en pleine figure. Un "Protego" lui évita le pire. Il se planqua derrière un gros bloc de pierre pour évaluer la situation. Et m*rde! Aelita était torturée par un des Mangemorts. Un Endoloris, sans aucun doute. Ses cris étaient terrifiants. Mais où était Alehandra? Peu importe! S'il ne voulait pas avoir la mort de l'ex-Serdaigle sur la conscience, autant se bouger. Il envoya un stupéfix sur son propre adversaire pour ensuite se jeter sur celui qui agressait Ael'. Un "Expelliarmus". Une bonne chose de faite, il n'avait plus de baguette, c'était un avantage. Puis un nouveau sortilège d'Expulsion envoya le Mangemort voler à travers la pièce avant de le voir attérir violemment sur un tas de roches décroché du mur en face. Il avait un faible pour ce sort qu'il maîtrisait parfaitement et qui était très puissant. Un crac dérangeant se fit cependant entendre, assez pour attirer l'attention de Raphaël. Mais il n'avait pas trop le temps de s'en occuper pour le moment. Il se porta donc au secours d'Aelita.

- Ca va? Pas trop amochée? s'enquit-il en lui tendant la main pour l'aider à se relever.

Après s'être assuré que tout allait bien, le sort voulu que leur pas les mènent aux pieds du Mangemort qu'il avait envoyé valsé à travers la pièce. Il se baissa doucement, en faisant attention, baguette pointée sur "l'inconscient", et tenta de prendre son pouls. Sans résultat! Il colla son oreille sur le torse immobile de sa victime, aucune réaction, aucune respiration, aucun battement de coeur. Hoho...le Mangemort était mort! Ca rime!

Il y a encore peu de temps, un an environ, il n'aurait jamais pu tuer. Et encore aujourd'hui, alors qu'il savait qu'il avait agi en légitime défense, il trouvait ça désagréablement dérangeant. Ce n'était qu'un accident! Il avait voulu le neutraliser, certes, mais pas le tuer, même si l'envie avait effectivement été présente. Il n'aurait jamais pensé au moment où il avait lancé le sort qu'il retomberait mal et aurait l'arrière de la tête fracassée (d'où le crac qu'il avait entendu précédemment). Et il avait beau se dire "Oeil pour oeil, dent pour dent", ça n'arrangeait en rien le fait qu'il venait de tuer un homme...Ouais...enfin un homme, c'est vite dit. Une larve plutôt qui venait de torturer Aelita avec un plaisir débordant! Et puis pour se rabaisser devant face de Serpent, fallait ne pas avoir beaucoup d'amour-propre et/ou d'honneur. Il se promettait cependant intérieurement de faire en sorte de ne pas tuer à nouveau, sauf en tout dernier recours. Se battre avec acharnement pour rester en vie, sans problème. Blesser, assommer, ligoter...ok! Tuer...à éviter! Il avait mieux à faire de toute façon. Deux sortilèges venaient de se percuter en même temps, faisant s'effondrer un pan de mur à proximité de sa personne et des deux jeunes filles. Heureusement, RAS!

Malheureusement pour Raphaël, avoir 30 ans physiquement n'était pas arrangeant en réalité. Parce qu'en étant adulte, il avait plus de malchance d'attirer un peu trop l'attention des Mangemorts sur lui. Ces crétins le prendraient sûrement pour un Auror, un professeur de l'Ecole ou un membre de l'Ordre. Et ça, en se vieillissant d'une bonne douzaine d'années, il n'y avait pas pensé sur le coup. Quelle poisse! N.B: Penser à réfléchir avant d'agir! Ce qui était encore moins drôle, c'était les attaques incessantes dont étaient victimes les autres élèves. Autant les rejoindre pour leur filer un coup de main. Dans son champs de vision apparu alors la folle, Bellatrix Lestrange et...Voldemort! Il était d'une laideur...Hideux et répugnant, mais une force, un pouvoir se dégageait de lui...Impressionnant! Mais il n'était pas suicidaire...Il dévia, ne voulant absolument pas croiser leur chemin. Se battre, oui! Se suicider volontairement, non merci. S'assurant que tout allaient bien, le trio décida de rejoindre un petit groupe d'élèves pas mal amoché. Ils étaient prêt à les aider. Perso, il n'en connaissait aucun à première vue, mais à vrai dire, il n'avait pas trop le temps de faire les présentations. Pas avec ces quatre Mangemorts qui les attaquaient de manière incessante, avec un plaisir tout à fait déplacé. Une nouvelle bataille acharnée!

La bataille finale… Ellasandra la regardait de loin, dissimulée derrière les arbres de la forêt interdite. Elle avait organisé tout cela, parce que le Lord le lui avait demandé. La jeune femme regardait donc la bataille faire rage entre le côté des aurors et des « gentils », et celui des Mangemorts, communément appelé celui des « méchants ». De quel groupe faisait-elle partie ? Un peu des deux, sans doute… Après tout, elle ne faisait que de l’organisation chez les Mangemorts, alors que sa vie était du côté des mages blancs, avec son mari, Seth, et ses chers jumeaux, Haven et Heaven… A côté d’un sapin, Ellasandra Clarks, qui avait eu l’envie de se décolorer quelque peu les cheveux, regardait une bataille épouvantable se livrer…

La fin approchait, tout le monde le sentait. Autant les Mangemorts que les aurors, et tous ceux qui étaient tombés au combat se comptaient à présent par centaines, sans aucun doute. De son côté, Ellasandra était toujours seule. Doucement, elle porta ses mains pâles et fines vers son cou, tout aussi fin et pâle. Tout aussi lentement, elle enleva le collier qu’elle portait au cou, ainsi que la bague qui trônait fièrement à son index droit. Ces artefacts qu’elle possédait depuis de nombreuses années, du moins pour la bague, appartenaient de tous droits au Seigneur des Ténèbres. Ils étaient là la seule preuve que l’américaine faisait bel et bien partit des méchants, qu’elle était du côté obscur de la force…

Brillants d’une force surréelle, les émeraudes qui trônaient sur ces bijoux montraient que le Lord appelait tous ses sujets, que tous devaient venir, et se battre… Cependant, Ellasandra n’avait jamais été conviée officiellement à la bataille. Bien au contraire, le Lord n’aurait risquer pour rien au monde de perdre sa meilleure organisatrice. De sa place, Ellasandra regardait donc le match se jouer, jusqu’au moment où elle reconnu une tête blonde bien trop familière. Seth était là. Seth, son cher et tendre mari, se tenait là, sur le champ de bataille, du côté des mages blancs… Lâchant médaillon et bague, la désormais blonde se dirigea vers ce dernier assez rapidement.

« Chéri, qu’est-ce que tu fais ici ? »
« Vas-t-en Ella, tu risques d’être blessée ! Retournes auprès des enfants, je m’occupe de tout… »
« Arrêtes, tu risques ta vie ! Rentre ! »
« Je suis un homme, je dois me battre… Pars maintenant, tu veux… Te perdre serait la pire chose qui pourrait m’arriver… »

Déposant un léger baiser sur les lèvres de sa femme, Seth Clarks retourna au combat. Il lançait des sorts toutes les secondes, tandis que sa femme était toujours debout au même endroit que là où il l’avait laissé. Cet homme était inconscient. Il risquait sa vie à chaque seconde, pour sauver un monde qui finirait de toute manière par basculer dans le monde blanc ou dans le monde noir… S’il savait seulement que sa précieuse femme n’était pas celle qu’il croyait réellement… Le pauvre subirait sûrement un choc…

Et alors que la blonde était perdue dans ses pensées, un sort perdu, de la part d’un mage noir, fila en sa direction. Qui osait ? Elle était de leur côté ! Elle était celle qu’il ne fallait pas abattre ! Figée sur place, l’américaine voyait le sort se diriger de plus en plus rapidement sur elle, jusqu’à ce qu’elle ferma les yeux, attendant la fin. Elle se laissait mourir, se sacrifiait… Peut-être qu’elle avait tort…

Alors qu’Ella s’attendait à recevoir le sort à tout instant, elle ne sentit rien… Elle rouvrit les yeux, et vit Seth, son époux, devant elle, la fixant du regard. Il s’était placé devant elle, avait reçu le sort sur lui, s’était sacrifié pour sa femme… Il la regardait maintenant de ses yeux bleus azur, un léger sourire aux lèvres.

« Tout va bien mon ange… Tu es saine et sauve… Va-t-en maintenant… Je ne veux pas mourir pour rien… »
« Seth ! Non… Pourquoi ?! Seth ! »

L’homme céda sous le poids de son corps, et se retrouva a genoux par terre. Sa femme l’accompagna dans sa chute, les larmes aux yeux. Il s’était sacrifié pour elle, pour la protéger, parce qu’il l’aimait, de tout son cœur… Et elle, qu’avait-elle fait ? Rien, elle ne l’avait même jamais aimé comme il aurait du l’être… Déposant un dernier baiser sur les lèvres de son mari, elle laissa ses larmes couler.

Seth Clarks fut enterré à Lairg, quelques jours après la fin de la bataille. La femme et ses deux enfants se retrouvaient seuls, et Seth lui, avait rejoint les anges… Sur sa tombe, on pouvait lire tout l’amour que lui portait ses enfants, et l’amour de sa femme… Rongée par le remord, cette dernière avait laissé son travail au ministère à une autre… Déprimée et anéantie, elle venait de perdre un des piliers de sa vie, quand bien même elle ne l’avait jamais aimé comme il se devait… Son mari était mort, elle était vivante, grâce à lui…