[THEME] Retour à Poupou... [Alexey] [RP Clos]

Alex souriait, c’était déjà un bon point ! Apparemment, après la gêne silencieuse, les choses commençaient à s’améliorer puisque notre Serpentard c’était décidé à répondre de manière civilisée à la question de Suzan. Comme quoi, quand il la rembarrait, il ne le faisait pas forcément parce qu’il ne l’appréciait pas, mais juste parce qu’il semblait bien aimer montrer aux autres quand ils disaient des bêtises ou quand il n’aimait pas ce qu’ils disaient. Déjà, ça voulait dire qu’elle pourrait avoir une discussion un tantinet constructive avec lui tant qu’elle trouvait des choses non désagréables à dire et qu’elle évitait les phrases à rallonge. Dur dur mais bon, c’était plutôt amusant d’essayer de voir jusqu’où allait la patience d’Alexey.
Pas un instant elle n’avait remarqué son malaise. Elle se contentait de ce qu’elle voyait, et avait toujours du mal à bien interpréter les gestes et paroles du garçon, ce qui donc faisait qu’elle se contentait de se détendre un peu. Avec un peu de chance, elle n’aurait pas à se censurer pendant tout le trajet. Elle changea de position et s’appuya contre la fenêtre, avant de finalement lui répondre joyeusement. Elle commençait à se sentir mieux, et donc à retrouver son état naturelle de joyeuse gamine, sans vraiment y prendre garde.

« Le carnage peut parfois être pris en art abstrait. T’as peut-être un talent caché. En tout cas, si tu veux, je peux te faire des illustrations pour des poèmes ! »

Ne la prenez pas au sérieux, elle plaisantait totalement comme l’indiquait la lueur malicieuse brillant dans son regard. Elle ne se voyait pas du tout en train de faire des dessins pour accompagner un texte bien écrit. Par contre, elle fut surprise. Un petit poète ? Comme quoi, il devait avoir une certaine sensibilité. Alexey n’est pas un cas désespéré \o/ ! Alors qu’elle mettait cette nouvelle information dans un coin reculé de son esprit, elle tenta d’approfondir le sujet. Après tout, si elle trouvait quelque chose sur lequel il était à l’aise, peut-être que son compagnon de route allait se montrer d’agréable compagnie. Tout n’était finalement pas perdu ! Ce serait toujours mieux que Daniel Sallers.

« T’as certains de tes… auteurs préférés sur toi ? Enfin, t’en lis de la poésie au moins ? Personnellement, je trouve le théâtre plus amusant. Je crois que je suis pas capable de cerner toute la beauté de la poésie. »

Elle avait failli lui demander s’il avait de ses poèmes, mais elle avait préféré éviter. Après tout, si jamais il voulait lui montrer ce qu’il faisait, il pourrait très bien prendre l’initiative. Pas de raison pour qu’elle s’enquiquine à tout le temps lui tirer les vers du nez. Elle allait y laisser tout son système nerveux et sa patience si elle devait à chaque fois subir des réflexions acides quand môsieur n’est pas content. Enfin bon, ave un peu de chance, la discussion pourrait dériver joyeusement sur les goûts littéraires de chacun, et ils arriveraient enfin à une discussion constructive et non violente. Enfin, à voir avec l’énergumène que Suzan se tapait. Les retournements de situation n’étaient pas inévitables. Avec un léger soupir, elle reprit le calepin à dessin qu’elle avait laissé trainer sur la banquette pour observer les quelques gribouillis qu’elle avait faits. Ouaip, ça l’aurait bien arrangée de trouver un prof.


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Décidément, il savait qu'il n'était pas doué pour le dessin. L'idée d'être le professeur de quelqu'un qui était en toute évidence plus doué que lui le rendait un peu hilare. Sans qu'il ne laisse paraître cette hilarité sur son visage pâle bien évidemment. Le jeune garçon fixait la demoiselle qui semblait tout à coup plus joyeuse, pour une raison qui lui échappait un peu. Peut être parce que l'atmosphère du compartiment était beaucoup moins lourd qu'il y a quelques minutes. Alexey était conscient qu'il pouvait blesser, mais il n'était pas le genre de personne à aller s'excuser. Car, pour lui, il avait toujours raison (même quand il avait tord, je vous jure) et il faisait toujours tout pour le prouver. Le pire, c'est qu'Alexey trouvait toujours les arguments de point pour faire céder ses interlocuteurs, même lorsqu'il avait tord. Après, ses interlocuteurs pouvaient toujours répliquer, la balle leur serrait renvoyer à nouveau. Et la joute verbale pourrait être sans fin, jusqu'à qu'au moins l'un des deux cèdent. C'était rarement Alexey qui céder. Ainsi, si la conversation s'était de nouveau détendu, il fallait le dire : c'était bien grâce à Suzan qui avait su mettre sa langue dans sa poche quelques minutes. Parce qu'on avait vu clairement sur le visage de la demoiselle qu'elle aurait aimé répliquer, sa langue l'avait brûlé mais elle s'était abstenue.

Alexey lui, n'était pas capable d'avouer qu'il avait tord, même lorsque c'était le cas. Il préférait entendre les autres dire " tu as raison " même s'il était en faute, plutôt que d'avouer qu'il avait fait une erreur de jugement, ou une erreur d'interprétation ou... encore pleins d'autres choses. C'était bien beau d'avouer, mais lorsqu'on avait un ego assez surdimensionné, c'était impossible de battre en retraite.

La gaieté et la bonne humeur de Suzan étaient revenus à la charge. Elle souriait franchement, et elle parlait d'une voix enfantine comme toutes les jeunes filles de son âge. C'était bien là la manière qu'elle avait employé pour l'aborder lorsqu'il était rentré dans le compartiment. Il n'aimait pas trop les filles un peu... Comment dire. Niaise ? Elle ne l'était peut être pas au fond, mais son visage enfantin disait tout le contraire. Enfin, il s'en fichait complètement. Il n'aimait pas les petites niaises, et si elle l'était, de toute manière, il ne la reverrait sûrement jamais. Alexey la croiserait sûrement pendant les cours Serdaigle/Serpentard en commun, ou dans les couloirs, mais s'il la saluait, comment réagirait ses "amis" ? Hm, en y réfléchissant mieux, il ne saluait qu'à peine ses amis. Suzan parla de faire des illustrations pour ses poèmes, cette remarque le fit rire (elle n'était pas sérieuse, c'était certain !). Si elle était sérieuse... bah, c'était vraiment une pauvre fille...

" Je doute qu'on apprécie mon talent caché. Et encore moins des gribouillages d'une novice autour de mes poèmes... Mais bon, faut-il encore qu'ils soient publiés. Et faut-il encore que j'ai envi de les publier. "

Cette phrase avait pour seule but de la faire réagir. Il avait bien envi de voir à quoi ressembler ses gribouillages à elle. Si elle disait avoir besoin d'un professeur pour s'améliorer, c'était qu'elle n'était pas satisfaite de ce qu'elle faisait non ?
Alexey était quand même assez ravis que la conversation ait dérivé sur un autre sujet. Il ne mettait pas de coté parfois ses remarques cassantes, mais elles étaient déjà beaucoup moins cyniques. Le jeune serpent souriait plus souvent avec sa "bande" qu'avec des gens extérieur à sa "bande". Ainsi, c'était un exploit qu'il sourit à une fille qu'il ne connaissait que de vue. D'un coté, ils partageaient un compartiment, ils valaient mieux qu'ils discutent un minimum au lieu de se regarder dans le blanc des yeux. Ce serait complètement stupide.

" Oui, j'en ai quelques uns. Tu connais Williams Blake ? J'aime bien ce poète. Je lis pas mal de poésie mais, par contre, je n'aime pas trop le théâtre écrit. Je préfère les pièces de théâtre lorsqu'elles sont jouées. "

[657 mots]

Publiés ? Alex allait chercher des choses auxquelles Suzan ne pensait pas un instant. Dessiner, peut-être, mais pas pour qu’il publie. Pas un instant elle n’aurait pensé à une publication. Certes, il y a des génies, mais bon, publier à douze ans, faut le faire. Enfin bon, Suzan ne releva même pas qu’il se fichait plus ou moins d’elle en même temps. Finalement, on s’habitue vite quand on décide d’ignorer. Et puis, le sarcasme restait le moyen de communication d’Alex manifestement. Comment se comporterait-il ensuite dans Poudlard vis-à-vis d’elle ? Sans doute allait-il l’ignorer. Pas grave, Suzan avait bien l’intention de lui rappeler son existence ! Mouhahaha plus jamais il n’aurait la paix ! Elle allait le harceler, le suivre partout, hurler sur tous les toits qu’elle le connaissait ! Vous y avez cru hein ?
Bref, redevenons sérieux. Suzan n’allait pas faire ce genre de bêtises. Pour l’instant, elle ne se posait même pas la question de savoir comment ça se passerait, se préoccupée simplement par le moment présent. Quelle importance en soi ce qu’il adviendrait ensuite ? Après tout, elle allait peut-être passer un trajet agréable, avec un garçon qui n’allait pas trop l’embêter. Que demande le peuple ? En plus, il continuait la conversation en gentleman puisqu’il répondit à sa question sans la moindre critique, prenant même la peine de répondre à sa remarque sur le théâtre ! Alex, en plus d’être un poète et donc probablement un garçon un minimum sensible, il savait communiquer ! Bon, j’arrête les moqueries là quand même, ça colle pas à l’esprit de la pauvre petite Suzan qui se contentait de se réjouir de le voir se montrer civiliser.

« William Blake… Je reste insensible à ses talents de poète. Comme à ceux de beaucoup d’autres. Mais pour le théâtre, c’est certain que c’est mieux de le voir joué, mais c’est bien à lire parfois. Je perçois mieux les subtilités d’un auteur de théâtre que celles d’un poète. Les métaphores semblent ne pas m’atteindre. »

Ca y est, elle était lancée littérature. Suzan continua donc sur sa lancée, et poursuivit sa discussion avec Alex qui s’avéra être plutôt connaisseur en poésie. Suzan prit bien le temps de retenir les artistes qu’il lui nommait, se disant que peut-être pourrait-elle un jour essayer de mieux percevoir toute la beauté d’un poème bien écrit. Elle en profita pour tenter de lui parler de ce qu’elle connaissait d’autre en littérature. Là au moins, ils avaient trouvé un sujet sur lequel ils ne risquaient pas de finir en train de s’insulter mutuellement. Goûts divergents, mais au moins ils en apprenaient l’un de l’autre. Alors que la journée défilait, Suzan finit par tomber d’épuisement et s’endormit en milieu d’après midi, laissant ainsi son pauvre compagnon plus ou moins seul. Elle ne se réveilla que quelques minutes avant d’arriver à Poudlard, et eu tout juste le temps de mettre son uniforme. Elle avait hésité un instant avant de combler le silence final qui s’était installé, mais elle n’avait rien à dire, et comme dit le proverbe, si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi.
Lorsque le train s’était enfin arrêté, elle avait une nouvelle fois demandé de l’aide à son camarade pour descendre sa valise, et finie dehors avec les autres, découvrant par la même occasion les diligences de Poudlard.

~RP Clos~

[560 mots]

TALIESIN
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