[Cours Pratique] Maîtrise élémentale

8h et la sonnerie du réveil retentit dans le dortoir, suffisamment puissante pour sortir les quelques élèves présents de leurs doux rêves et surtout pour faire grogner le jeune Keenan Connolly. La tête enfoncée sous la couette, il sortit maladroitement un bras du lit et chercha son réveil en tâtonnant afin de l’éteindre et de pouvoir se rendormir en paix.

¤ Je suis mille fois trop fatigué… Ça ne sert à rien d’aller en cours maintenant… Oh et puis j’ai qu’à sauter le petit déjeuner tiens. ¤

Sa main rencontra le réveil mais le percuta plutôt qu’autre chose et le malheureux appareil tomba au sol alors que ses camarades de dortoir commençaient déjà à se manifester par des « Éteins ça ! » peu engageants.

Glissant sur le côté du lit, Keenan s’efforça d’ouvrir ses deux yeux – dur ^^ - et attrapa enfin son réveil qu’il désarma d’un geste brutal avant de le reposer par terre et de rouler de nouveau dans son lit.

¤ J’ai quoi comme… oh oui c’est vrai ! ¤

Ce matin il serait le seul de son dortoir à se lever puisqu’il avait son cours pratique de maîtrise élémentale et qu’il était à priori le seul garçon de son année à y assister. Cet emploi du temps n’était pas spécialement au goût de Keenan (qui pour le coup aurait bien échangé sa place contre Cameron ou Jasmin), mais il était très excité à l’idée d’avoir enfin ce cours qui promettait tant.

Depuis son arrivée à Taliesin, Keenan pensait beaucoup à son don de maîtrise élémentale et se réjouissait à l’idée de pouvoir un jour maîtriser une capacité aussi puissante ! D’après Nikita, ce don pourrait même lui permettre de changer de l’eau en glace si il devenait assez talentueux pour arriver à le contrôler.
En attendant, Keenan tentait maladroitement de reproduire les quelques situations où il avait réussi à faire bouger quelques gouttes d’eau mais sans succès. Hier soir au repas, il avait sorti sa baguette et avait bien tenté de faire ne serait-ce que remuer l’eau dans son verre mais nada ! Son seul résultat fut qu’il saigna du nez si longtemps qu’à la fin de la soirée il en avait la tête qui tournait.
Son manque de résultat ne pouvait s'expliquer que par deux possibilités : soit il n’arrivait pas à exprimer ses « talents » en public, soit le directeur s’était trompé et il n’avait en réalité aucune capacité spéciale. Et si en cours non plus il n’arrivait à rien ? Et si on le renvoyait de l’école ? Est-ce qu’il aurait le droit quand même d’aller à Poudlard ? Ou peut-être devra-t-il vivre en reclus chez lui jusqu’à sa majorité et regarder Inis lui brandir des bulletins remplis d’Optimal pendant 5 longues années…
Pour éviter d'avoir à faire face à ce genre de situation, briller en cours allait s’avérer nécessaire et pour commencer, Keenan se devait d’arriver à l’heure.

Il s’extirpa péniblement de son lit et s’étira de tout son long avant de se diriger vers la penderie, de passer rapidement sa robe de sorcier et de glisser sa baguette magique dans sa manche. Avant d’emprunter les ascenseurs de Taliesin, il fit une brève apparition dans la salle de bain, juste le temps de se débarbouiller sommairement et d’aller faire une halte dans la salle à manger.

Le petit déjeuner était présenté comme d’habitude mais la grande salle était quasiment déserte. Keenan savait qu’il n’était pas forcément dans la maîtrise la plus populaire mais quand même ? Un bref souvenir d’histoire de la magie lui revint en mémoire et lui fit froid dans le dos. Déjà la semaine précédente il avait manqué d’assister à un cours en tête à tête avec le prof Abercrombie. Pour sûr ça aurait été une expérience traumatisante et Keenan ne comptait pas la renouveler.
Trempant mollement sa tartine beurrée dans son bol de chocolat chaud, il tenta de se remémorer à quoi ressemblait le prof et de deviner si ça allait bien se passer ou non.

¤ Han mais c’est pas lui là-bas ? ¤

Un tout jeune prof, de taille moyenne, brun et aux yeux bleus perçants venait de quitter la Grande Salle. Son visage était familier à Keenan et il était presque sûr que c’était le prof de sa maîtrise car Cameron le lui avait signalé. A l’époque il s’était montré un brun déçu que son référant soit une espèce de bellâtre qui faisait déjà à moitié glousser les filles, mais aujourd’hui il espérait juste que le prof serait cool, intéressant mais surtout pas trop sévère car il se sentait déjà l’âme de quelqu’un qui va tout rater.

« Beuh… »

Suite à une mauvaise manipulation, il lâcha sa tartine beurrée dans son bol et le pain ultra mou commençait déjà à se disloquer dans les restes de chocolat. N’ayant aucune envie de repêcher la « mouillette », Kee-Kee décréta qu’il n’avait plus faim et quitta la grande salle pour aller se balader un peu.

Enfin... rien qu’un peu puisqu’il se rendit rapidement compte qu’il était légèrement pris par le temps. Pas le temps d’aller fouiner dans la superbe salle de collection donc ni le long de la falaise de l’île de Bardsley car il était déjà presque l'heure du début du cours.

En chemin, il longea les murs pour mieux s’appuyer dessus, quoi de mieux pour ne pas faire trop d’efforts si peu de temps après le réveil ^^. L’Irlandais s’efforça par la même occasion de chasser toutes les pensées négatives qui s’efforçaient de pénétrer son cerveau. ¤ Et si jamais j’étais si nul qu’ils me renvoient ? Non c’est pas possible, j’ai déjà réussi à faire bouger de l’eau sans ma baguette une fois… Oui mais c’était une fois… ¤
Pas très efficace son système de pensée positive. En fait se retrouver seul face à sa maîtrise ne l’enchantait pas plus que ça. Cela aurait été tellement plus simple si il avait eu un copain dans la classe ?

Une fois arrivé devant la salle, il poussa un bref soupir résigné et ouvrit doucement la porte avant de se retrouver face à sa grande crainte : être tout seul avec le prof ! La poisse… Après avoir salué maladroitement son maître par un « B’jour maître » à peine articulé, il choisit soigneusement une place parmi les 5 chaises : la plus proche possible du mur mais surtout la plus loin possible de M’sieur Harris ^^.

¤ Allez hop, c’est l’heure de faire des merveilles. ¤ songea-t-il tout en faisant glisser sa baguette de sa manche et en la faisant tournoyer entre ses doigts en attendant que les autres élèves se pointent.


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*L'heure de se réveiller...Sommeil...pas envie...*

Quelques rayons de soleil avaient réussit à passer la barrière de tissu et se faufilaient dansant dans la chambre. La jeune fille allongé dans son lit avait ses cheveux roux étincelants éparpillés autour d'elle comme une auréole de feu. Les yeux fermés, son esprit s'éveillait peu à peu en elle. C'était l'heure de se lever, elle avait cour ce matin. Elle devait bien être la seule. Ses camarades de dortoir dormaient encore paisiblement. Il y en avait même une qui ronflait légèrement. Ses paupières étaient trop lourdes, elle ne savait pas si elle parviendrait à se lever. C'était comme si son esprit n'avait pas la force nécessaire pour faire bouger son corps. Comme si ses membres étaient en plomb. Au prix d'un effort colossal elle parvint à entrouvrir les yeux. Les rayons de soleil comme d'agaçant feu follets s'attaquèrent à ses rétine encore trop habituées à l'obscurité du sommeil. Pendant quelque seconde tout devint blanc, puis le dortoir apparu à nouveau, peu à peu, à travers toute cette clarté. Elle ne saurait dire combien de temps elle était restée allongé avant de se lever. C'était toujours comme ça le matin. C'était aussi l'une des raisons pour lesquelles elle prenait toujours sa douche le matin. Ça 'aidait à se réveiller. Une fois qu'elle eut les idées claire elle s'installa devant le miroir pour essayer de faire quelque chose de ses cheveux. Pourquoi donc avait-elle hérité d'une telle calamité génétique? Des cheveux roux, la pire chose qui pouvait arriver à une personne. Elle avait l'air d'un champ de fleur ambulant. Au moins avec le nouvel uniforme ses cheveux ne faisaient pas un duo avec sa cravate! Elle se décida finalement à les nouer en une sorte de chignon lâche duquel de nombreuses mèches s'échappaient.
Elle fit le chemin vers la salle à manger d'un pas trainant, sa se presser. Il était encore tôt malgré tout le temps qu'elle avait pris. Elle se réveillait toujours trop tôt. La moindre trace de lumière la réveillait. Elle s'y était habituée au fil des années. Elle se couchait plus tôt et c'est tout. Et puis, elle n'avait pas vraiment d'amis avec qui rester le soir. Il y avait bien Keira avec qui elle était devenue un peu plus amie, mais cette fille parlais décidément trop. Elle eut un sourire à cette pensée tandis qu'elle s'asseyait à la table. C'était bien la première personne qui parvenait à la supporter, ce n'était pas bien de la critiquer comme ça. La salle était vide à l'exception de quelques personnes. L'un d'eux était un gamin qui était également en Maitrise élémentaire. Brittany s'en souvenait du premier soir. Il avait l'air absorbée par ce qu'il faisait : tremper un bout de pain mou dans une tasse de chocolat chaud. Brittany décida de l'ignorer et s'intéressa plutôt à ce que elle même allait manger. Elle se décida finalement pour une pomme, une tartine à la confiture, un verre de lait et un autre de jus de citrouille ainsi qu'un bol de céréales et deux carrés de chocolat. C'est que Brittany avait très faim le matin. Ça se calmait à midi, tandis qu'elle n'avalait presque rien le soir. Elle entama son petit déjeuné avec la même tranquillité dont elle avait fait preuve depuis qu'elle s'était levée. Mais était-ce une réelle tranquillité? Jetons plutôt un coup d'œil aux pensées de cette jeune fille:

*Oh mon dieu comment je vais faire moi je sais même pas comment je fait pour déclencher mon pouvoir et si jamais je me plante et qu'on me dit que je suis nulle que je vaut rien et qu'il faut que je retourne a Poudlard ma sœur ma se moquer de moi et je pourrait jamais me venger et je serait toujours une perdante et je veut pas être une perdante non je veut pas...*

Arrêtons nous là dans notre examen. Il est clair que cette jeune adolescente en apparence si calme souffre d'un grand stress. Un stress tellement grand que son corps agit tout seul de la même manière que tant d'autres matins tandis que sa conscience se pose toutes ces questions sur son futur incertain comme nous avons put le voir. Voila que le petit première année de lève et sort de la salle tandis que Brittany vient à peine d'entamer son bol de céréales. Le professeur à également disparu de la grande table. Il ne reste plus qu'elle, avec le regard perdu dans le vague, son esprit étant à des kilomètres de là trop occupé à se demander ce qui arriverait si elle se plantait lamentablement et bien loin de se douter que c'est exactement ce qu'elle est en train de faire. Un jeune homme à côté d'elle la regarde d'un air compatissant. Il lui tapote légèrement l'épaule afin d'attirer son attention. Lui aussi il est en septième année mais Brittany ne le connait pas vraiment. Avec un sourire aimable, il lui fait simplement remarquer qu'elle va sans doute être en retard à son cour si elle ne se dépêche pas. Émergeant soudainement de cette sorte de léthargie dans laquelle elle était plongée, elle se lève d'une coup, les yeux grand ouverts, renversant quelques céréales au passage. Elle jette un regard désespéré à la table des professeurs et remarque avec horreur que son professeur n'est plus là. Elle vide son verre de jus de citrouille et attrape sa tartine avant de partir en courant en balbutiant un vague merci à l'autre élève. Tandis qu'elle traverse les couloirs au pas de course elle engloutit ce qu'il lui reste de tartine. Soudain, elle doit bien s'arrêter et se rendre à l'évidence : elle s'est perdue. Elle regarde autour d'elle essayant de se reconnaitre l'endroit, ce qu'elle fait finalement. Elle sais vers où elle doit aller maintenant. Marchant d'un pas rapide, courant presque, elle arrive dans la salle alors que celle-ci est n'est pas encore tout à fait pleine, sans être vide non plus. Elle s'installe à côté du première année qu'elle avait remarqué ce matin là. Il s'est installé assez loin du prof, chose qu'elle même apprécie. Il avait l'air sympa, mais il ne fallait pas s'y fier. Surtout avec ce qu'elle avait put voir l'an dernier à Poudlard, mais il est vrai aussi que ce n'est pas du tout comparable.

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