Journal du premier ministre, Kingsley Shacklebolt
1 Aout 1998
1998… Une grande année… J’ai l’impression d’avoir passé ma vie à me battre… Tant d’énergie dépensée, et tant de sang versé… J’ai au moins une satisfaction, celle d’avoir toujours été dans le camp de la justice et du bien.
Notre cause était incarnée par un homme formidable, un homme irréprochable, Albus Dumbledor.
Le jour où Albus est mort, j’ai cru que notre monde allait sombrer dans les ténèbres, j’avais oublié qu’il nous répétait sans cesse que les jours les plus sombres précèdent toujours les lendemains lumineux.
Un an plus tard, l’objet de notre lutte n’était plus, et j’ai cru que je pourrais me reposer. Mais j’avais été trop proche du ministère pendant tant d’années… Je fus nommé ministre de la magie au lendemain de la chute de Tom Jedusor, moi qui aspirais à profiter enfin de la vie. Le monde des sorciers s’était tourné vers moi, c’était de moi qu’il attendait des réponses.
Je songeais, au moment même ou je siégeais pour la première fois dans mon bureau ministériel, que j’avais pris la place qui revenait à Albus. Et je me promis qu’en sa mémoire, je serais un ministre de la magie aussi bon qu’il l’aurait été lui-même.
8 Aout 1998
Des conseillés, des experts, des représentants d’associations… Je passe mon temps à serrer des mains, et à faire des promesses. Le monde magique veut de la sécurité, de la stabilité, et parfois même, de la vengeance.
12 Aout
Je ne sais par quoi commencer. Mes citoyens sont divisés, certains réclament vengeance contre les mangemorts, d’autres appellent à la clémence…
Je ne sais quelle attitude adopter. Certains de ces Anciens criminels se sont rendus à nous, d’autres se cachent, et aspirent juste à vivre en dehors de toute violence. Mais il y en a d’autres qui sont restés dangereux… Comment faire la différence ? Comment juger qui est inoffensif, et qui sera un nostalgique de leur ancien pouvoir ?
15 Aout
Je passe toujours mon temps à rencontrer des gens sans intérêt, des politiciens professionnels, plus intéressés par leur carrière que par les intérêts du monde magique.
20 Aout
J’ai rencontré quelqu’un de très intéressant. Il était 1H du matin, mais j’étais toujours au ministère. Les journées de travail sont interminables, et mon indécision ne me permet pas d’être plus productif. Et puis, alors que j’allais rentrer chez moi, j’ai senti une présence. Cet homme s’était glissé dans mon bureau en déjouant la vigilance des gardes et les dangers des protections magiques. Il était encapuchonné, et je n’ai pas vu son visage. J’étais tellement surpris que j’ai d’abord cru que la fatigue me jouait des tours. Et après, lorsque j’ai réalisé qu’il était bien présent, j’ai cru à une tentative d’agression de la part d’un ancien mangemort. Je dressais ma baguette vers lui, mais il a levé vers moi une main ouverte en signe d’apaisement, et il m’a parlé d’une voix qui trahissait son grand âge.
« Ne soyez pas si belliqueux monsieur le ministre. Je suis un vieil homme, et je n’ai aucune intention de vous nuire. Je suis juste venu parler. »
J’ai du lutter contre mes reflexes d’Aurore pour baisser ma garde, nous nous sommes assis, et nous avons parlé longuement. Il se présenta à moi comme un ami. Je ne sais pourquoi, peut être l’épuisement, ou bien cette confiance qu’il m’inspirait, mais je consentis à lui confier mes incertitudes concernant la politique à mener pour guider le monde magique sur une voie bénéfique. Et il me rappela l’essentiel.
Les gens veulent vivre heureux, et ne plus avoir peur. Mon rôle était donc de couper à la racine la source de leurs malheurs, et de leurs peurs.
29 Aout
L’homme encapuchonné vient me voir chaque soir depuis notre première rencontre. Je ne sais même pas son nom. Je lui ai proposé de devenir l’un de mes conseillés privés officiels, mais il a refusé. Il m’a dit qu’il préférait rester loin du monde, et en dehors de toute organisation. Je peux comprendre son souhait, et je n’ai pas insisté. Il a ajouté cependant qu’il viendrait régulièrement me voir pour bavarder. Ses conseils me sont chers depuis presque dix jours. Mes doutes et mes hésitations se sont envolées, je sais maintenant ce que je dois faire…
Quel qu’en soit le prix!
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