Entre, suivit de Susan et d'Alexander [Sujet fini]

Et Susan d'entrer à la suite d'Yuri, précédée des valises de celle-ci. Les elfes de maison n'étaient plus ce qu'ils étaient. "De mon temps..." comme dirait Rusard, ils se seraient chargés des valises de tout le monde. Pas de chance pour la première année, c'était justement son bagage qui avait été oublié. Enfin, l'essentiel était qu'il soit finalement arrivé à bon port, sa propriétaire n'aurait pas à emprunter la chemise de nuit d'une fille du dortoir ce soir.

D'ailleurs, Susan était bien trop gentille et conciliante pour seulement songer à blâmer les elfes de leur omission. Les pauvres petites créatures avaient déjà tellement de travail qu'on se demandait presque comment elles faisaient pour dormir. Peut-être étaient-elles somnambules et continuaient à trimer tout en rêvant ce qui pouvait se révéler pratique, quand on y réfléchissait.

La petite Poufsouffle laissa retomber en douceur - on n'est pas des brutes quand même ! Souvenez-vous "Et ils aident grands et petits" - les valises avant de ranger sa baguette dans la poche intérieure de sa cape et de sourire de manière inconsciente : elle avait le sentiment de retrouver sa maison.
Yuri vint interrompre le cheminement de ses pensées, plutôt futiles pour l'heure, il faut bien l'avouer :

- De rien, répondit-elle, merci à toi de nous avoir fait assez confiance pour nous suivre, imagine, nous aurions pu être de grands vilains cherchant à te perdre dans les couloirs de l'école juste pour que Rusard t'enlève des points.

Alexander se prit à rire à la remarque de Susan, il l'imaginait tellement en "grand vilain" qu'il ne pu s'en empécher.

- Excusez mon hilarité mademoiselle Bones mais je crois que vous n'avez pas le physique de ce que vous décrivez. Personellement je vous donnerais le bon Dieu sans confession si je n'étais pas boudhiste.

Puis il sourit à la nouvelle.

- Ce fut un plaisir de venir à votre aide, nous sommes appellés à nous côtoyer dans le futur et j'espère que vous vous sentirez bien dans notre maison. Ce sera votre foyer durant 7 ans, et nous les préfets seront là pour vous aider si vous en avez besoin.

Il lui désigna les deux portes que l'on pouvait clairement voir en haut d'escaliers situés de chaque côté de la cheminée immensse qui prenait tout le milieu du mur en face d'eux. Il commença par celle de gauche.

- Cette porte mène à votre dortoir, l'autre est pour les garçons.

Puis il lui montra une autre porte, à côté de l'escalier du dortoir des filles.

- Cette porte mène aux salles d'eau des filles, et par symétrie cette autre porte à droite à celle des garçons. Essayez de ne pas vous tromper, ce pourrait être embarrassant pour vous.

Comment ça Susan n'avait pas le profil de la tueuse à la tronçonneuse ? Mais c'était justement là tout l'intérêt, sous ses allures de petite fille trop sage, elle était si peu soupçonnable que ça en devenait intéressant si elle voulait faire une grosse bêtise... Mais tout ceci reste dans le domaine de l'hypothèse, car Susan avait le caractère de son visage : douce comme un agneau et serviable comme une serviette de table (oui, je n'avais pas le temps de trouver une autre comparaison !).
Elle écarquilla les yeux de manière candide et rétorqua à Alexander :

- Et c'est justement là que vous auriez tort, Monsieur Shinku, l'intérêt d'avoir l'air innocent d'avance, c'est que vous pouvez vous livrer à vos petites activités illicites sans que nul ne vous soupçonne.

Sur ce, Yuri la qualifia de "jolie". Bien qu'elle appréciât le compliment, Susan était plutôt perplexe. Agée de douze ans depuis peu, elle ne se souciait pas plus de son apparence que de sa première paire de chaussettes. Elle se savait banale et s'en moquait bien. D'ailleurs, elle n'avait jamais eu envie d'être jolie, ça attirait forcément des ennuis, ce genre de qualité.

- Merci, dit-elle calmement, mais là encore, ça pourrait être un piège : après tout, qui a dit que Calamity Jane était laide ?

Alexander approuva d'un signe de tête la dernière remarque de Susan.

- Certains Serpentards sont très beaux, ça ne les empéche pas d'être mauvais avec tout le monde. Il y a toujours des exceptions comme Blaise Zabini, mais elles sont rares.

En disant ses paroles il vit clairement le visage de Myrielle s'ancrer dans son esprit. Il la voyait comme si elle était là.

- D'ailleurs à ce propos mademoiselle Smith, tentez d'éviter les serpentards, ils n'aiment guère notre maison et nous leur rendons bien...

Puis il changea de sujet un peu brusquement :

- Par ailleurs j'espère que vous participerez en cours pour nous faire gagner la coup, l'an dernier nous étions loin derrière les premiers !

Susan se rembrumit un tantinet. Elle trouvait tellement ridicules ces conflits entre maison. Les Serpentards étaient idiots de les lancer, certes, mais les autres l'étaient au moins autant de les suivre dans ce petit jeu puéril.
Et le système des maisons, par ailleurs désirable, ne faisait rien pour arranger les choses : il séparait les élèves en des groupes auxquels ils s'indentifiaient tellement qu'ils finissaient par croire qu'une amitié avec des membres d'autres maisons étaient presque impossible... Ne parlons même pas de la compétition que l'administration Poudlardienne avait pensé bon de développer au fil des siècles et que les professeurs encourageaient trop.

- Le problème, dit-elle d'un ton pensif, c'est que nous sommes bien trop séparés pour nous connaître vraiment. Il est regrettable que l'école ne dispose pas de club où les élèves de toutes les maisons pourraient se mélanger... Quoique dans le cas des Serpentards, je ne suis pas persuadée que ce soit efficace, leur égo est tellement surdimensionné...

Elle eut une moue significative en songeant à Malefoy, la caricature même du bon petit Serpentard, persuadé d'être meilleur que tout le monde car de sang pur et qui sait d'avance que l'argent de papa réglera tout dans l'existence. C'était idiot, vraiment ! Elle descendait aussi d'une famille de sang pur et ne se sentait pas meilleure qu'Hermione Granger, par exemple, juste pour cette raison. Certains raisonnements étaient si illogiques que leur existence était une insulte à la raison.

- Il faut vraiment gagner des points cette année, mais nous sommes si peu nombreux et surtout, si renfermés dès qu'il y a plus de quatre personnes dans une pièce... Sans compter que Rogue favorise sa maison de façon alarmante.

Alexander sourit aux deux jeunes filles avec charme et élégance. Il tenait à un certain standing et la compagnie de jeunes filles étaient toujours agréable même si celle d'Aelita était irremplacable.

- Ne vous inquiétez pas mesdemoiselles, nous ferons tout pour vaincre, nous sommes la maison la plus travailleuse et la plus soudée, c'est ce qui fera notre force.

Et il y croyait dur comme fer, quand il avait décidé quelque chose il était très dur de lui faire changer d'avis... et cette année il était bien décidé à faire de son mieux pour réussir à avoir la coupe des quatres maisons. Il donnerait beaucoup de lui même pour ça et sa motivation brulante était presque palpable.

Si Susan n'avait rien à redire sur la solidarité des Poufsouffles, elle doutait toutefois de leur capacité à conduire leur maison à la victoire. Les Poufsouffles n'étaient pas idiots, non, mais leur effectif réduit et leur timidité ne les poussant pas à participer, elle voyait mal comment ils pouvaient battre les Gryffondors dont l'atout maître était Hermione Granger, les Serdaigles qui bénéficiaient de la "fusée" Clara et les Serpentards, grands favoris de Rogue.

- Très franchement, si la quantité ne fait pas la qualité, il n'en reste pas moins qu'elle peut contribuer à engranger des points facilement. Les autres maisons sont en effectifs plus importants que nous, par conséquent, leurs connaissances risquent de dépasser les nôtres.

Elle contint un soupir affligé tandis qu'un froncement de soucil anxieux indiquait à tout un chacun qu'elle prenait la question vraiment à coeur. Finalement, après quelques secondes de silence, elle se tourna vers Yuri et répondit en souriant :

- Tu sais, les professeurs apprécient les bonnes réponses mais pour beaucoup, ils apprécient davantage encore la participation : à partir du moment où tu montres que tu t'intéresses et que tu t'impliques, il te donneront plus facilement de points qu'à un élève qui a toujours les bonnes répondes mais se moque de la matière.