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 Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra]

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Ξ Sujet: Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra]   Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra] EmptyLun 7 Sep - 19:39

Wolfgang leva brusquement la tête de son parchemin et fronça les sourcils. Dans ce même geste, il fit s'arrêter la plume qui, immobile, retomba sur le rebord de son bureau tout en laissant s'échapper quelques gouttes d'encre toute noire. Ce dernier fronça les sourcils, troublé du bruit qu'il venait d'entendre provenant du couloir, alors qu'il était sagement assis dans les locaux de la Brigade Magique. A cette heure-ci, toute murmure, tout bruit, tout froissement pouvait paraître suspect et réveiller en certains quelques sinistres suspicions...

En effet, l'Allemand avait décidé de veiller tard afin de mettre une touche finale à son dernier rapport. Le douzième depuis le début de la semaine, et cette journée de vendredi venait de s'achever sur un très beau soleil couchant qui avait fait scintiller la neige tombée en début de matinée. Il n'avait pas regardé sa montre depuis un bout de temps mais, à en connaître l'horloge naturelle qu'il avait dans la tête, on avoisinnait certainement les neuf heures et quelques.
Pile poil ! 9 heures 15 ! Le temps pour lui de replier bagage, et ce une fois qu'il aurait clos par ce dernier mais non moins important détail :

"L'auteur du vol nous a déclaré à la suite de son interrogatoire ne pas avoir agi seul et même sous la menace d'un groupuscule de personnes...".

Encore un bruit, et cette fois-ci plus proche, comme des martellements, des pas... Schäffer se leva de son bureau, fit cesser sa plume à nouveau, tendit l'oreille. Plus rien. Un bref regard de son bureau à la porte du local et sa voix basse et sobre, au léger accent germanique reprit tout aussitôt :

"... gang qui sévirait dans la banlieue de Londres depuis plusieurs semaines au sein de commerce tels que ce dernier... -il contourna le bureau, se dirigea vers la porte et plus précisément le portemanteau- et qui ne serait ainsi pas à son premier attentat".

Il déglutit, frôla de sa main le moirage épais de son manteau, cherchant dans ses innombrables replis sa baguette... les pas se faisaient déjà plus proches... encore un peu et il y serait presque. Il en revint à son rapport. Si la personne qui arrivait sur lui avait entendu du bruit, cela ne pouvait être qu'à cause de sa voix.

"Il nous a affirmé avoir refusé, de prime abord, d'entrer dans la librairie afin de voler ledit grimoire de sortilèges mais que l'un de ses entraîneurs lui aurait intimé de le faire de telle façon...".

Il passa sa langue à la commissure de sa lèvre et... voila ! Il la tenait ! Baguette au poing, il prit une profonde inspiration, rassembla ses esprits pour mieux se concentrer sur la porte et avança tout doucement, bras tendu vers la poignée... S'il y avait un voleur de sceaux officiels -comme le prétendait les femmes de ménage- il serait rapidement fixé ! Quelle idée aussi de piquer des sceaux franchement... Ces Anglais ! Se laisser chaparder dans leur propre administration...
Il se colla dos au panneau, agrippa le bouton de porte, leva sa baguette puis ouvrit à la volée, surgissant sans crier gare devant la personne qui lui faisait face. Son coeur rata un battement et il resta stoïque, incapable de prononcer le moindre son tant il était stupéfait. Le choc passé il laissa échapper un soupir de soulagement suivi de quelques mots en Allemand qu'il s'empressa de préciser en Anglais :

"... j'ai failli attraper une synchope. Excusez-moi...".

Une main sur le coeur, il déglutit, un peu béta et gêné de cette situation.

"J'ai bien cru que... que... que...
Rien. Je n'ai rien cru du tout".

Il s'ordonna dérechef un meilleur maintien, arbora une mine un peu plus sévère et maîtrisée puis ajouta sur un faible sourire poli -le genre que l'on pourrait qualifier de mielleux malgré les intentions louables- et d'une voix tout à fait charmante :

"Je me croyais seul, Madame McGowan, que faites-vous donc ici à une heure si tardive ?".
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Ξ Sujet: Re: Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra]   Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra] EmptyMer 9 Sep - 17:46

    Le mois d’Octobre était passé depuis belle lurette maintenant, et Ellasandra affichait avec plaisir son nouveau nom de famille, celui de McGowan. Oh, bien sûr, elle n’oubliait pas Seth, qui était mort pour la sauver, qui s’était sacrifié pour que leurs enfants aient une mère, même s’ils devraient alors vivre sans leur père… Mais cela, Ella savait que Seth avait du y penser, et qu’il avait agit en toute connaissance de cause. Il ne s’était sûrement pas poser la question de l’impact de sa mort sur sa femme par contre… Peut-être s’était-il dit qu’elle serait assez forte pour accepter de le voir tirer sa révérence, mais là, il rêvait tout éveillé…

    Ellasandra avait quitté son travail en tant que secrétaire du Ministre de la Magie, et avait, durant tous les mois d’été, refuser de voir quiconque essayerait de lui remonter le moral. La seule présence qu’elle avait acceptée à ses côtés était celle de son nouvel époux, Raphaël McGowan. La famille Clarks n’avait pas eu de préjugés sur cette alliance. La richesse des Clarks allait aux jumeaux, et Ellasandra était tout à fait en droit de se remarier si elle le souhaitait. Elle restait néanmoins la bienvenue dans son ancienne belle-famille, et avait eut tout leur soutien lors de sa dépression.

    Car si maintenant, Ella ressemblait de nouveau à une femme fatale, sachant ce qu’elle devait faire et très sûre d’elle, il était clair que ça n’avait pas été le cas tous les jours, il y a de cela quelques mois. Déprimée par la mort de son époux, elle avait refusé tout contact et avait perdu du poids à coups de bons nombres de kilos en même temps. Il lui avait fallut un temps pour se reconstruire, et une fois prête, elle s’était représentée au Ministère de la Magie, et avait postulé dans le département de la Justice Magique, espérant trouver un jour l’assassin de feu son mari… Elle était alors devenue la secrétaire de Julian Gibson, directeur du département. Mais cela ne voulait pas dire qu’elle se contentait de lui tenir un emploi du temps très chargé, elle faisait aussi des enquêtes de son côté… C’est pourquoi, ce soir là, elle était restée plus longtemps au Ministère, cherchant, désespérément, le meurtrier de Seth.

    Epuisée sur les maigres réponses qu’elle avait trouvées au fils de ses recherches, Ellasandra commençait à ne plus croire en la possibilité de résoudre un jour cette affaire. Mais elle ne se pouvait de laisser tomber, par simple respect pour Seth. Il l’avait toujours aimé comme il le fallait, et elle ne pouvait salir ainsi sa mémoire en négligeant l’enquête qu’elle avait souhaité faire ouvrir. Passant une main dans ses cheveux toujours blonds, Ella finit par poser sa plume et se leva de son siège. Marcher un peu ne lui ferait pas de mal.

    Avançant au travers des couloirs du département de la Justice, Ella réfléchissait. Seul un mangemort avait pu vouloir la tuer, et des noms elle en avait des dizaines en tête… Celui qui s’était mis à clignoter automatiquement était celui de Bellatrix Lestrange, sa pire ennemie dans le monde des Mangemorts… Ella le savait, Bellatrix ne pouvait pas la voir, suite à son importance auprès du Lord… Mais si c’était elle la coupable, Ella n’avait plus personne à emprisonner… Bien, nom suivant… Fenrir Greyback peut-être ? Non, ce dernier se serait contenté de manger Ellasandra en tant que Loup-Garou, il ne se serait pas donné la peine de lancer un sort... Sid, peut-être… Etait-il seulement présent ? Oh oui, sans aucun doute… Fêlé comme il l’était il avait du prendre un malin plaisir à prendre part à la bataille…

    Alors qu’elle était toujours plongée dans ses pensées, l’ancienne mangemort remarqua de la lumière sous une porte. Tiens, elle n’était donc pas la seule a faire des heures supplémentaires… Avançant vers la porte, elle leva une main pour frapper, pour savoir si quelqu’un était là, quand la porte s’ouvrit à toute volée, et qu’un de ses collègues, pointait sa baguette sur elle. Wolfgang Schäffer, surprit de voir Ella devant lui, s’excusa rapidement. Il était fêlé lui aussi, c’était sûr…

    « Je pourrais vous retourner la question, mon cher… Mais bon, je vais me justifier… Je travaille sur l’affaire de mon ex-mari… Et vous, que faites-vous ici si tard ? A pointer votre baguette sur des personnes tout a fait innocentes… »


    Ella lui adressa un léger sourire… Lui aussi travaillait sur une sombre affaire… Peut-être l’étoffait-il, ou alors peut-être qu’il préparait un plan pour détrôner Julian… Non, sûrement pas, Ella était persuadée qu’il ne pourrait pas faire le poids contre Gibson Senior… Oui, Senior ! Il était quand même bien plus vieux qu’Ella, hein !
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Ξ Sujet: Re: Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra]   Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra] EmptyMer 9 Sep - 18:27

Voici une position des plus embarrassantes, et Wolfgang répugnait à devoir se justifier à qui de droit... Bien que l'accès du Ministère de jour comme de nuit lui soit absolument autorisée, il n'en restait pas moins qu'il avait certains comptes à rendre et qu'ainsi il ne pouvait guère vaquer comme bon lui semblait. Berlin, son fief, lui manquait parfois et le flegme Anglais -si bien caractérisé chez cette jeune femme- achevait de lui faire regretter d'avoir quitté si vite son pays. Il se racla poliment la gorge, entrouvrit un peu plus la porte et baissa avant tout sa baguette avant d'ajouter :

"Mais la même chose que tous les soirs depuis maintenant quatre jours et demi, Madame McGowan. Je rédige des rapports".

Mais il valait mieux, par courtoisie pour l'un comme pour l'autre, ne pas aller au-delà de cette simple explication. De toute manière, si sa curiosité n'était pas assez satisfaite, elle pouvait toujours aller fourrer son nez du côté de chez le directeur. Ce n'était pas Schäffer qui le lui empêcherait.
C'est vrai qu'il était tard, fichtre ! Et il fallait avouer qu'il avait dû lui faire une sacrée peur. Il n'était pas non plus dans ses habitudes d'effrayer les jeunes femmes, mais davantage dans les siennes de se montrer civil. Il la pria de l'excuser un moment, lui passa devant et referma la porte après s'être retrouvé à sa hauteur dans le couloir.

"De toute manière, j'en avais terminé, rajouta-t-il sur son accent zézayant et chuintant, mais le temps passe si vite... non pas lorsqu'on s'amuse, mais plutôt lorsque l'on est en plein labeur".

Un sourire charmant vint à étirer ses lèvres ourlées, le rendant plus aristocratique encore que son costume impeccable et sa coiffure irreprochable -détail en plus d'un personnage savamment étudié. Mais il se permit de se rapprocher d'elle et, sans trop de familiarités, d'arquer son bras par-dessus son épaule.

"Les nuits sont fraîches par ici et je vous vois peu couverte... Enfin, je devine qu'à passer votre temps dans ces vieux bureaux branlants et glacials vous auriez bien besoin d'être revigorée.

Je vous offre un café ?", conclut-il, du même ton que l'on aurait pu dire "un doigt de cyanure avec votre sucre ?".

"Je crois me rappeler en avoir fait au tout début de la soirée... mais il doit être fade et insipide. J'en referrai si tel est votre souhait".

Et de se pencher un peu plus pour entendre sa réponse :

"Alors, qu'en dites-vous ?".

Habituellement, il n'avait rien contre passer la soirée tout seul. Et puis, c'était faux, il lui restait encore un paragraphe à terminer avant de clore son rapport. Enfin, les obligations attendraient un instant de plus puisque ce n'était pas tous les jours que l'on avait la chance de tomber en si charmante compagnie. A dire vrai celle de Monsieur Gibson avait quelque chose de, sans pour autant dire glaciale, relativement antipathique... Cela ne voulait pas dire qu'il méprisait la conduite du bonhomme, bien au contraire. En revanche rien ne l'obligeait à ne pas se montrer aimable.

Un battement d'ailes suivi d'un frôlement tout proche lui fit soudain lever les yeux vers les fenêtres. La lune, véritable phare au milieu de la nuit, tapissait de sa lumière blaffarde le vieux parquet ciré du couloir. Wolfgang eut un haussement d'épaules et ajouta à l'intention de sa jeune compagne :

"Tous les oiseaux de nuit semblent s'être donnés rendez-vous ce soir. Amusant de voir à quel point le moindre petit bruit peut être décuplé lorsque les ténèbres s'abattent sur nous".

Et cette fois, toute bonhommie -sut tant est qu'un homme de sa trempe ait pu en ressentir- avait quitté son visage.
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Ξ Sujet: Re: Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra]   Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra] EmptyVen 11 Sep - 14:35


    Au département de la Justice Magique, on discernait trois catégories d’employés. Les petits jeunes, qui sortaient tout juste de Poudlard, les moins jeunes, et les vieux… Les petits jeunes étaient représentés par Alexander Shinku et Quentin Montgomery, deux garçons qui, comme par hasard, faisaient plus ou moins partie de la famille d4ellasandra. Sa nièce Ashaiah s’étant mariée avec le frère de Quentin, Christian, et Alexander étant un de leur cousin, cela faisait qu’ils étaient plus ou moins liés tous les trois. Ensuite, pour les moins jeunes, il y avait Ella. Pas encore quarante ans, mais presque, et une beauté aussi parfaite qu’au premier jour. Certes, elle avait choisit le département de la Justice pour des raisons strictement personnelles, et pas parce qu’elle aimait la justice, mais quand même, elle était là. Et enfin, venait les vieux, les seniors, les papys de la bande… Wolfgang, et Julian… D’ailleurs, Julian et Ella étaient liés à cause de leurs enfants, très proches l’un de l’autre. En gros, le département de la justice, c’était une grande famille recomposée, où seul Wolfgang, qui de part ses origines allemandes et son allure un peu décalée ne faisait pas partie. Mais cela n’avait jamais empêcher Ella de l’apprécier à sa juste valeur (ou à peu près).

    « Vous n’en avez pas assez ? A ce que je sache, vous ne faites que cela… Passez à autre chose un peu… Ou donnez les à rédiger à d’autres personnes… »

    Oui, Ella était une grande partisane du « tiens, fais ceci et cela à ma place » même si il fallait avouer que le travail était toujours mieux fait par nous même que par les autres… D’ailleurs la blonde s’accordait à dire que personne ne pouvait lui arriver à la cheville dans son propre domaine… Pas trop faux, mais ce n’était pas la modestie qui l’étouffait, ça c’était clair…

    « J’en conviens que ces bureaux ne sont pas les plus propices à la chaleur, mais nous sommes tout de même bien mieux logés que certains, mon cher Wolfgang… Mais ne vous donnez pas la peine de refaire du café, j’en avais préparé il y a de cela peu de temps, il est encore chaud… »

    D’un coup de baguette, une cafetière remplie d’un café encore fumant apparut devant Ella et son collègue, suivie de près par deux petites tasses. Non, ce n’était pas des tasses de grand-m ère, Ella n’en avait pas l’âge encore… Le café se versa seul dans les deux récipients, et l’une après l’autre, les tasses se rendirent tranquillement vers les deux membres du Ministère.

    Wolfgang pouvait s’avouer chanceux. Généralement, c’était Julian qui restait tard au bureau, quand quelque chose n’allait pas, et très rarement Ella, ou alors elle ne se montrait pas, mais là, elle avait craqué, et avait eu besoin de se détendre en marchant un peu. Mais elle, elle était tout de même plus amicale que Julian, même si tout ça avait été poussé par le fait que son ancien statut de Mangemort ne devait pas être découvert (chose réussie d’ailleurs).

    « Vous avez raison… Je suppose que c’est pour cela que vous vous êtes jeté sur moi, baguette en main… Je ne suis pas dangereuse, vous savez… »

    Ou du moins, elle ne l’était plus. Elle avait renié le Lord avant sa chute, et ne s’en portait pas plus mal. Mais cela, son collègue n’avait pas besoin de le savoir, lui ou n’importe qui d’autre… Enfin bref. Oui, les Ténèbres avaient le don d’effrayer les gens, pas tous, mais une grande majorité des êtres vivants en tout cas…

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Ξ Sujet: Re: Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra]   Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra] EmptyVen 11 Sep - 18:58

Wolfgang apprécia volontiers l'attention de la jeune femme et ne déclina guère l'invitation lorsqu'elle lui proposa de les servir tous deux du café qu'elle venait de faire. Après tout, les femmes ne savaient-elles pas mieux y faire en matière de breuvages que la plupart des hommes ? Il est vrai qu'il y avait bien des années il avait connu une demoiselle réputée pour les thés qu'elle faisait... si bien qu'elle en avait ouvert un salon, ledit salon qui avait été perquisitionné, ladite demoiselle qui avait été arrêtée et ledit thé qui avait été confisqué, gavé de cigüe, fusain et autres plantes aux vertus... bien trop fatales. La tasse se remplissant, le Brigadier prit bien garde de ne pas se brûler en la saisissant, puis en but une légère gorgée -et ce afin de rester tout ouïe aux interventions de sa compagne d'infortune...
Aussi désapprouva-t-il parfaitement lorsqu'elle prétendit être dangereuse.

"Madame, reprit-il tout de go, jamais il ne m'a été donné de voir personne plus innocente que vous ne l'êtes vous-même... -un léger rire puis il reprit- mais vous devez me trouver extrêmement cavalier en prétendant en connaître autant sur votre personne. Vous excuserez alors ma trop grande prudence et nervosité lorsqu'il s'agit de rester seul le soir dans un tel endroit. L'habitude sans doute d'être menacé !".

Il éclata de rire ; un rire franc, tonnant, presque trop décalé avec ce personnage si discret, si tranquille. Il avala une dernière lampée de café puis congédia la tasse d'un geste avant que ses yeux de rapace ne s'attardent un peu plus sur la charmante Madame McGowan.

"Etre menacé... En ces temps d'accalmie dus, il faut le dire, à la défaite du Lord Noir, cette précaution ne me paraît que trop superflue voire ridicule. Aussi je m'en excuse platement...".

Il lui tendit la main afin de prendre la sienne...

"Si vous me le permettez...".

... Et de lui apposer un baiser du bout des lèvres.

"Et je crois m'être suffisamment excusé de toutes mes bévues pour ce soir, vous ne trouvez pas ?".

Sans se départir de son sourire il poursuivit sa direction à travers le couloir et les mains derrière le dos, comme un professeur en pleine devise.

"J'ai cru remarquer, mais peut-être puis-je me tromper, que vous apparaissez comme très proche vis-à-vis de certaines nouvelles recrues. Je pensais évidemment à Monsieur Montgomery et Monsieur Shinku qui eux-même semblent se connaître... ce qui est normal si l'on considère qu'ils viennent tous deux du même établissement.

Je me demandais d'ailleurs, Madame McGowan, si vous aviez eu la disgrâce de perdre des proches dans cette dernière bataille ou antérieurement".

Il imposa une seconde de silence, son regard braqué sur elle, juste avant de poursuivre :

"Il aurait été tout à fait normal et justifié que vous vous essayiez à nouer des liens... c'est très fréquent chez certaines personnes ayant connu des pertes trop promptes et douloureuses. L'être humain se regroupe, fait corps, c'est l'instinct de survie qui veut cela.
Vous me comprenez, Madame McGowan ?".

Et d'achever sur un sourire tout à fait sincère, quoiqu'un peu gêné :

"Mais je n'ai pas à vous demander tout cela et être si indiscret... Tout ceci ne me regarde certainement pas, n'est-ce pas ?...".

Juste avant que son regard ne dévie du sien et qu'il ne reprenne sa marche tranquillement...
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Ξ Sujet: Re: Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra]   Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra] EmptyLun 14 Sep - 10:13


    Avalant une gorgée du café qu’elle venait de servir –cela rassurant sûrement Wolfgang, au moins elle ne cherchait pas à le tuer- Ella laissa son regard se perdre temporairement dans la nuit noire qui régnait dehors. La lune était presque pleine, et brillait du mieux qu’elle le pouvait. En tout cas, c’était suffisant pour baigner le couloir d’une lumière douce, que l’on pouvait déceler même si le couloir dans lequel ils se trouvaient était déjà baigné par une lumière purement artificielle.

    « Vous me flattez Monsieur Schäffer… Et oui, je pense que vous vous êtes suffisamment excusé, tout est oublier mon cher. »

    Depuis qu’elle avait quitté le Lord –avant même sa chute, rappelons-le une fois de plus, ça ne fait pas de mal- Ella était devenue plus sociale, mais cette fois, elle était franche avec ses collègues. Finit le mensonge permanent, finit l’allure mielleuse avec de gens complètement inintéressants, mais que l’on devait tout de même respecter un peu, ou du moins faire semblant de les respecter… Cela avait rendue Ellasandra encore plus populaire au Ministère. En plus de la mort de son ancien époux, on lui avait trouvé un charme supplémentaire. Le chagrin de la femme amoureuse, et sa beauté n’en avait été que décuplée. Sa maigreur en avait alerté plusieurs, puisqu’à défaut de la voir au Ministère, ils la croisaient dans des soirées auxquelles on la forçait à aller, mais lorsqu’elle était revenue, plus pimpante que jamais, personne n’avait pu échapper aux charmes ravageurs d’Ellasandra Clarks-McGowan… Car si officiellement, ou du moins au Ministère, elle se faisait désormais appeler Madame McGowan, elle avait demandé à garder le nom de Seth, afin de lui porter toujours hommage. Il le méritait plus que tout, il l’avait sauvée…

    Le baise-main de son collègue ne la surprit donc pas plus que cela, et elle adressa un sourire chaleureux au brigadier. Elle était peut-être secrétaire, mais cela ne la rendait pas plus idiote que quelqu’un d’autre. Au contraire même. Durant toute la période où elle était la secrétaire du Ministre, elle avait réussit à immiscer les affaires du Mage Noir jusqu’à la tête du Ministère, et la chute de ce dernier avait été en grande partie faite grâce à Ella. Elle trompait en permanence en ce temps là, mais maintenant, tout cela était terminé. Alors que Wolfgang arpentait le couloir, la blonde elle, prit une nouvelle gorgée de café. Puis il reprit la parole. Ella, proche de Quentin et d’Alexander ? Plus ou moins, cela était vrai, après tout, ils étaient un peu de la même famille, et même si Heaven, la fille d’Ella, ne supportait pas Quentin, elle ne pouvait nier qu’ils étaient plus ou moins cousins. Quant au fait qu’elle ait perdue des proches… Wolfgang devait très peu se soucier de la vie de ses collègues s’il n’était pas au courant pour Seth… Enfin, ce n’était pas grave…

    « En effet, j’ai perdu mon mari dans cette bataille. Seth Clarks, peut-être le connaissiez vous… Il était un des assistants du Ministre… Une très bonne place, il adorait son travail. Il s’est sacrifié pour me sauver, mais cela, tout le Ministère est au courant… »

    Ella marqua une pause. Parler de Seth était encore dur pour elle. Elle n’avait pas réussit à se faire à l’idée qu’il était mort, et même si elle s’était rapidement remarier, sur les conseils de sa belle-famille, qui était tout à fait pour, Ella ne pouvait s’empêcher de penser à son époux décédé lorsqu’on lui parlait des jumeaux ou de la bataille…

    « Pour ce qui est de Montgomery et Shinku, je dois vous avouer que nous sommes plus ou moins de la même famille, suite à une alliance. Shinku étant lui-même un cousin de Montgomery. Mais se sont de braves jeunes hommes, ils méritent tout à fait d’être connus. »


    Oui, ils valaient le détour ces deux gamins…

    « Cela satisfait-il votre curiosité mon ami ? »

    Quoi ? Ce n’était pas son ami ? Mais si, tout le monde veut être l’ami d’Ella !! Alors ce n’était pas Wolfy qui allait déroger à la règle !

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Ξ Sujet: Re: Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra]   Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra] EmptyMer 23 Sep - 10:24

Le pas de Wolfgang se réglait machinalement, comme s'il n'avait jamais été qu'un soldat, taillé pour accomplir ses devoirs et marcher droit à la parade. Une sorte de rigueur militaire et toute germanique émanait du personnage, tout neutre et poli qu'il fut. Il n'en demeurait pas moins extrêmement guindé... presque trop surfait. Si Ella était un brin observatrice, elle aurait pu déceler cette particularité. Après tout, n'en avait-elle pas usé pour le Lord et ses pairs ?

Tous deux avaient joués, décidément, dans des cours bien différentes, risquant certes leur vie pour des desseins communs mais sur de tout autre front l'un de l'autre. Ellassandra Clarks au service des Mangemorts et Wolfgang au service de son Ministère. Il avait comme pressenti cette assurance chez cette jeune femme depuis quelques temps. Il avait en effet ouï dire qu'elle avait essuyé de douloureux tourments qui l'avaient tenus un peu éloignés des autres à un moment donné, et il s'étonnait d'ainsi voir renaître au travers de cette veuve décimée l'éclat tout à fait spectaculaire d'une jeune femme pleine de vie.

La dépression suit souvent la perte d'êtres proches, surtout celle d'un mari. Et pourtant, Madame McGowan paraissait l'évoquer avec beaucoup de courage, mais non sans ressentir une pointe de tristesse, et non sans prendre une pause pour mieux rassembler ses émotions. Une fois encore le froid et la maîtrise avec lesquelles elle jonglait n'était pas pour lui déplaire et l'impressionnait tout autant qu'ils l'intéressaient.

Et pourtant, quelque chose l'intriguait en elle... Cette jeune femme n'était pas anodine ! Et il y avait franchement de jeunes Aurors qui ne valaient même pas le coup d'oeil et qui, question maîtrise de soi, n'arrivaient sans doute pas à la cheville de cette femme. Elle était dure, endurante presque froide... Comment cela se faisait-il qu'elle n'était que le bras droit de Gibson, alors que son mari était connu au Ministère et qu'elle semblait avoir toutes les qualités requises pour obtenir un poste à plus haute responsabilité ?
Ou peut-être n'était-il que trop suspicieux... Mais généralement lorsque son flair le mettait sur une piste, il ne se trompait que rarement. Ou alors... n'était-ce là qu'une excuse de plus pour s'intéresser à une femme qui, visiblement, avait de l'emprise sur lui ?

*Non jamais, préféra répondre sa voix ricanante, jamais je ne me désolidariserai de mon devoir ! Jamais ! Ma mission EST ma vie ! Rien ne viendra se mettre sur ma route, rien ni personne !!*.

Il tourna les yeux vers Ella, la coupe de son café au bord des lèvres, puis il sourit, le nez au vent. Une façon comme une autre de chasser quelque étrange fascination.
Elle se mit alors à parler des deux jeunes gens auquel il avait fait allusion. Ainsi ils étaient de sa famille ? Pas étonnant qu'ils soient aussi proches les uns des autres ! Le Ministère Britannique était-il donc une sorte de mafia ? Bientôt on lui annonçerait que Gibson était le frère caché de Scrimgeour... Il y avait de quoi faire en potin dans cette grande organisation encore un peu branlante. Toutes les places les plus chaudes et méritées semblaient être tenues par les membres d'une même famille... étrange ! Ou était-ce encore son esprit d'enquêteur exacerbé qui venait lui jouer des tours ? Il acquiesça à l'affirmation de la jeune femme et renchérit :

"Assurément, ce sont des jeunes gens fort agréables".

Un temps de silence, puis cette phrase qui pointe comme un couteau dans ses reins :

« Cela satisfait-il votre curiosité mon ami ? ».

Le coeur de Wolfgang rata un battement, si bien qu'il manqua de trébucher. Il se reprit à temps, tâchant de reprendre meilleure allure, et adressant un bref regard à la jeune femme... comme de crainte de s'y brûler.

"Il n'est de curiosité que pour ceux qui se l'imagine, Madame McGowan".

Et un trait de sourire vint conclure le tout. Certes, loin d'être très spirituel, mais c'est là tout ce qu'il avait trouvé pour se défendre. Décidément, cette femme... Lisait-elle en son esprit pour que rien ne lui soit caché ? Indubitablement elle avait des qualités d'enquêtrices et indubitablement cela renforçait son doute quant à sa réelle fonction ici.
Wolfgang se rengorgea, demeura soudain nettement moins chaleureux, puis continua de ce même pas comme si de rien n'était.

Bientôt, ils arrivèrent à deux embranchements. L'un menait aux autres locaux de l'étage tandis que l'autre se dirigeait vers les escaliers et la salle de repos. Schäffer s'arrêta au croisement, interrogeant sa collègue du regard afin de savoir ce qu'elle avait en tête.

"Bien. Nos chemins se séparent-ils ici ? Pour ma part, il me reste encore du travail mais j'irais bien reprendre un café et me relaxer un peu...".

*Non pas que je sois particulièrement tendu, mais vos suspicions quant à mes agissements me mettent mal à l'aise, voyez-vous...
Oui, si j'avais été sincère, j'aurais sans doute offert cette version. Elle le découvrira peut-être un moment ou un autre...*.

"Vous me suivez ?", termina-t-il sur un franc sourire, bien plus rapace que les précédents.
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Ξ Sujet: Re: Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra]   Oiseaux de nuit... [PV Ellasandra] EmptyMer 30 Sep - 15:06

Désolée, c'est pas super =S



    Si Ellasandra n’avait jamais réussi à surmonter la mort de son défunt mari, elle ne serait sûrement pas ici aujourd’hui, à se trainer avec grâce dans les couloirs du département de la Justice, sous les ordres de Julian Gibson. Si elle n’avait jamais aspiré à une place plus élevée, c’était avant tout pour ne pas avoir à subir les remarques des autres membres du Ministère. Les ragots allaient bon train lorsque vous étiez promus, et il suffisait que vous soyez du sexe féminin pour que ces derniers prennent les formes les plus improbables. Aussi, pour se protéger elle-même ainsi que son couple naissant, elle avait préféré rester au même niveau que celui qu’elle occupait avant. Cela n’était aucunement dégradant pour la femme approchant la quarantaine.

    Ella adressa un petit sourire à son collègue quand celui-ci s’immobilisa suite à sa question. Quelque chose n’allait pas ? Ellasandra était une femme plus qu’adorable, elle n’était pas du genre à mordre si on ne lui avait rien fait. Alors Wolfgang n’avait pas vraiment grand-chose à craindre. Préférant passer le sujet à l’as, plutôt que de mettre mal à l’aise un ami potentiel, Ella ne répondit pas à la petite remarque de son collègue allemand. Elle continua donc leur petite promenade jusqu’à ce que plusieurs options s’offrent à eux.

    Se tournant vers Wolfgang, Ella lui adressa un léger sourire, l’écoutant parler sans l’intérompre. De son côté, Ella n’avait pas réellement envie continuer le dossier sur lequel elle était, aussi, ce n’était pas plus mal pour elle de se détendre un peu. Un hochement de tête plus tard –toujours avec son magnifique sourire made in Colgate X-tra White- Ella prit la parole :

    « Avec plaisir. »

    Et la blonde emboita de nouveau le pas de son collègue allemand, direction la salle de repos, où Ella pourrait reprendre un café avant de rentrer chez elle, et de retrouver Raphaël McGowan, son nouvel époux. Elle n’était en aucun cas une mante religieuse, comparé à ce qu’on avait bien pu dire d’elle, et son couple se portait plutôt bien. Raphaël l’avait aidée à s’en sortir, aussi ne pouvait elle lui en être que très reconnaissante.

    Quelques pas plus ard, Ella prit place dans un des confortables fauteuils qui se trouvaient dans la salle de repos, une tasse de café servie par Wolfgang dans les mains. Elle en but une gorgée avant de la poser sur la table basse devant elle. Ella était extenuée, mais mieux valait ne pas le montrer. Elle était forte, pas une de ces femmes qui plient sous la plus petite difficulté…

    « La soirée ce fait longue, vous ne trouvez pas ? Je suppose que quand tout ira mieux pour le monde des sorciers, nous aurons moins de travail... »

    Ella était lasse de tout ce qu'il se passait. La société sorcière devait se reconstruire, et rapidement.
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