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 Au bord de l'immobilité [PV Anabelle]

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Ξ Sujet: Au bord de l'immobilité [PV Anabelle]   Au bord de l'immobilité [PV Anabelle] EmptyLun 26 Oct - 0:54

Au bord de l'immobilité [PV Anabelle] Iconeana03 Au bord de l'immobilité [PV Anabelle] Iconedydy04


    Le printemps était arrivé. Pour beaucoup de gens dans l’école c’était synonyme d’amour, de flirts et autre… pas pour Adrien à l’évidence. En cette belle journée d’avril, il lisait dans la salle commune un pavé sur la métamorphose, étalé de tout son long sur le canapé. Il ne leva le nez de son bouquin que quand sa meilleure amie le rejoignit. Il ne se releva pour autant pas. Si elle voulait s’asseoir, elle n’avait qu’à le pousser ou à se mettre sur lui. Comment ça il est désespérant ? Ehoh, déjà qu’il est patient, il faut bien qu’il s’amuse un peu hein.

    « Salut Belle, t’es pas dehors avec les autres ? » Il l’imaginait pourtant très bien se mêler aux autres idiots. Enfin, pas avec les mêmes intentions cela dit, mais quand il s’agissait de faire la fête, Anabelle n’était tout de même pas la dernière. Si Adrien n’avait pas voulu s’amuser avec leurs camarades c’est parce qu’il était un peu malade. Il ne faisait plus de mutisme depuis longtemps maintenant mais ça n’empêchait pas qu’il se sentait parfois un peu faiblard, comme s’il ne pouvait empêcher son organisme de ralentir un minimum… Il faut dire qu’il avait reçu une lettre au petit déjeuner de son père dont il se serait volontiers passé. Il était avec Anabelle et Elizabeth quand il l’avait ouvert mais à peine l’avait-il lu qu’il l’a froissé et mit dans sa poche. Il avait quitté la table très peu de temps après et depuis il lisait dans la salle commune.

    « Tu ne devrais même pas être né. » Cette phrase dite il y a longtemps par son père revenait comme un écho à chaque mot qu’il avait lu, ces symboles tracés par son géniteur criaient leur haine pour cet enfant de trop, celui dont on n’avait pas voulu. En réaction, Adrien était peut-être moins guilleret que d’habitude. Lui qui était toujours prêt à rire de tout et à faire des pirouettes élégantes (ou ratés, car les ratés ça arrivent aussi) se sentait un peu déprimé. D’ailleurs, même si Anabelle connaissait la relation houleuse qu’Adrien entretenait avec sa famille, il était moins content que d’habitude de la voir. Il n’en montra rien pourtant, en fait, il savait que pour lutter contre le mutisme – cette tendance à la fuite qui le minait -, il fallait déjà qu’il lutte pour accepter les autres. Les crises de mutisme n’avait pas d’autre raison qu’un besoin de solitude exacerbé durant lequel Adrien s’enfermait en lui-même… état à mi-chemin entre el coma et la stase. Mais depuis qu’il s’était remis de sa rupture déjà ancienne avec Heaven, il n’agissait plus ainsi. Peut-être que Sterne et le fait qu’il se soit rapproché d’Anabelle y était pour quelque chose. Il était moins facile pour lui de fuir que lorsqu’il n’était que le gentil garçon de Poufsouffle.

    Tentant un geste vers son amie, il finit quand même par se relever sur un coude, tendant sa main libre à la brunette. « Tu restes avec moi ? » Même s’il n’était pas sûr de le vouloir, prononcer ces quelques mots étaient un pas de plus contre ses démons.


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Ξ Sujet: Re: Au bord de l'immobilité [PV Anabelle]   Au bord de l'immobilité [PV Anabelle] EmptyMar 27 Oct - 22:14

- Ouais c'est ça, j'vais certainement aller danser la rumba en petite culotte devant toute l'école, compte sur moi ! s'écria Anabelle tandis qu'en face d'elle, sa soeur aînée, celle qui sortait en boîte, quel que soit le sens de cette étrange expression, ricanait d'un air mauvais. Pffff ! Oser lui dire, à elle, qu'elle était trop coincée pour avoir un copain ! Elle n'était pas coincée, elle pouvait avoir n'importe qui quand elle voulait, seulement, elle ne voulait pas, voilà !

- Oh, allez Ana-Nouille, c'est une thérapie par le choc, tu verras, tu vas te sentir vachement mieux après ! susurra cette vipère de Victoria à son oreille.
Elle lui effleura l'épaule et, d'un coup, Anabelle se retrouva catapultée, sans trop savoir comment, au beau milieu de la classe de potions, déguisée en vahiné, avec un joueur de ukulélé sur sa droite et le Professeur Slughorn, un gros collier de fleurs tahitiennes autour du cou, sur sa gauche.

- Non, non, je ne veux pas ! Victoria, rends-moi mes habits, rends-les moi tout de suiiiiiiite ! s'écria la brunette, les joues rouges de colère. Le rire de Victoria fusa. Un rire sans joie. Le rire de quelqu'un qui, de toute évidence, se délectait de la situation. Anabelle poussa un cri de rage et se précipita sur son aînée, dans la ferme intention de la gifler.

Bam ! Aïe-euh ! Ana ouvrit les yeux et contempla le plafond d'un oeil torve. Haletante, elle demeura un instant ainsi, étendue à même le sol froid du dortoir, tandis que ses pensées s'organisaient dans son esprit. Un rêve. Ce n'était qu'une saloperie de rêve sans queue ni tête. Un rêve sans vêtements décents également, pour ce qu'elle s'en souvenait. Anabelle grogna et se redressa en prenant appui sur le rebord de son lit. Qu'on ne vienne pas lui dire, après cela, que sa famille n'exerçait pas une influence néfaste sur elle ! Elle avait clairement des rêves de fillette traumatisée ! Une chance que personne n'ait assisté à la scène, elle aurait eu l'air particulièrement intelligent. Avec une grimace de douleur, la jeune fille s'assit sur le bord de son lit et épousseta sa jupe d'un geste machinal. Les dernières brumes du sommeil se levaient rapidement, désormais, emportant avec elle - merci Merlin - les ricanements mesquins de Victoria. Anabelle se passa la main dans les cheveux et étouffa un bâillement : elle révisait trop, voilà le problème. Oui, parfaitement, elle révisait. Les BUSE approchaient à grands pas, à présent, et Anabelle se faisait un devoir de briller au moins autant que Quentin. Sans cela, son frère ne manquerait certainement pas de lui rappeler à quel point il était meilleur qu'elle chaque fois qu'elle le verrait, perspective qui n'avait rien de très réjouissant. Et puis, avec Edward à Poudlard, si elle échouait aux examens, elle n'aurait plus jamais la paix. Autrement dit elle était cernée, obligée de se surpasser, condamnée à réussir. Sans oublier qu'elle était une Poufsouffle et que ces petites bêtes là avaient le travail acharné. Donc, Anabelle s'était lancée à corps perdu dans le marathon des révisions, en témoignait le gros livre de potions, ouvert sur son oreiller, qu'elle était occupée à lire avant de tomber endormie. Elle le referma sèchement et s'étira à la manière d'un chat avant de lancer un coup d'oeil à l'extérieur comment ça y'a pas de fenêtre à Poufsouffle ? C'est pas une raison valable, désolée. Il faisait un temps superbe et la plupart de ses camarades profitaient des rayons du soleil pour se prélasser dans le parc. Une petite promenade ne lui ferait sûrement pas de mal à elle aussi, n'est ce pas ? De toute façon, elle était bien trop étourdie par sa sieste inopinée pour se concentrer efficacement pour le moment.

Sans plus attendre, Anabelle se remit debout et attrapa Chaton par la peau du cou. Le petit animal, qui, lové sur l'édredon, dormait du sommeil du minou repu, laissa échapper un miaulement désapprobateur face à ce traitement et gratifia sa maîtresse d'un froncement de museau qui en disait long sur son mécontentement. Anabelle le gratouilla derrière les oreilles et enfouit son visage dans le pelage soyeux de son chat :

- Oh allez, ça va te faire du bien à toi aussi, de prendre un peu l'air ! T'es tout patachon ! chuchota-t-elle.

L'animal dans les bras, elle descendit d'un pas dansant vers sa salle commune ah bon, y'a pas d'escaliers non plus ? Z'êtes sûrs ?. Là encore, les effets du printemps se faisaient sentir : les lieux étaient vides. Après un hiver passé dans l'atmosphère confinée du château, tout le monde était parti s'égayer sur les pelouses du parc et Anabelle aurait certainement pris, elle aussi, ce chemin, si elle n'avait pas aperçu deux pieds dépassant d'un canapé. Oooouh, un cadavre ? Intriguée - qui était le pourceau qui se vautrait sans retenue ? - Ana se rapprocha en crabe du canapé et ne fut pas longue - quand même, y'a une justice - à reconnaître Adrien. Esquissant un sourire malicieux, elle se pencha au-dessus de lui pour laisser tomber d'une voix flûtée :

- Alors, alors, on s'étale comme un dévergondé ? Petit chenapan, va, j'ai bien envie de te dénoncer à Rusard !

Ce fut précisément le moment que choisit Chaton - qui avait toujours un peu mal au coeur lorsqu'Ana le trimballait dans ses bras - pour sauter sur le dos du jeune outrecuidant qui avait osé coloniser son canapé. Ronronnant comme une locomotive à vapeur, le chat entreprit de labourer consciencieusement à grands coups de pattes le dos du pauvre garçon, dans l'espoir de pouvoir y poursuivre sa sieste incessamment sous peu. Comme tous les chats, Chaton avait tendance à penser que le monde lui appartenait et que si ça ne lui plaisait pas, un coup de griffes bien placé réglerait la question.

- J'allais sortir, en réalité, reprit Anabelle, plus doucement, pourquoi tu restes enfermé, toi ?

La brunette adressa un coup d'oeil étonnamment perçant à son ami. C'était seulement elle, ou bien il avait l'air un peu pâlot ? Ana fronça les sourcils d'un air vaguement inquiet et récupéra Chaton d'autorité pour le poser à terre. L'animal, frustré d'avoir été délogé de son nouveau doudou Adrien, donna un coup de patte vexé aux souliers d'Ana et fila bouder sous un gros fauteuil jaune. Non mais des fois ! Malheureusement pour lui, la Poufsouffle avait mieux à faire que se préoccuper de ses petits caprices. De nouveau, elle lorgna Adrien avec circonspection. Elle attrapa la main qu'il lui tendait, presque machinalement, et demanda, sans brusquerie mais de but en blanc tout de même :

- Tu veux que je reste ?

(1118 mots)
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Ξ Sujet: Re: Au bord de l'immobilité [PV Anabelle]   Au bord de l'immobilité [PV Anabelle] EmptyMer 28 Oct - 11:22

    Bien, à priori Anabelle ne le cherchait pas en réalité. Tant pis, pour l’heure, il s’en moquait un peu. D’ailleurs, même s’il avait été dans son état normal, il y aurait eut de grandes chances pour qu’il s’en soit fichu, Adrien prenait les choses et les gens comme ils venaient, leurs motivations lui importait assez peu et il fallait dire aussi qu’il était très difficile de le décevoir en ce sens qu’il n’attendait pas grand-chose de pas grand monde. S’il était devenu plus fort qu’autrefois ce n’était pas parce qu’il avait subitement appris à tout relativiser (même s’il y avait un peu de ça) c’est surtout qu’encore plus qu’autrefois il ne comptait que sur lui. Cela ne ferait pas plaisir à Anabelle de l’apprendre (on suppose) mais même si elle était là, fallait avouer qu’elle n’était pas tout le temps très en phase avec lui non plus… Il s’était ouvert aux autres parce qu’il avait renoncé à une partie de lui, c’était sa manière d’avancer… Etait-ce vraiment la bonne ? Y en avait-il même seulement une bonne ? Sans entrer dans de trop grandes considérations philosophiques, ce qui comptait c’était tout de même de ne pas rester figé, hors c’était le grand problème d’Adrien qui avait passé toute son enfance et une partie de son adolescence encore en cours à s’enfuir en lui-même, à arrêter le temps pour se reprendre… Là, dans cette salle commune, par ce jour de printemps, il pouvait presque entendre son cœur ralentir et la crise de mutisme le prendre. Sauf qu’il luttait contre au lieu de se laisser aller. Parce que même s’il n’attendait rien des autres, il pensait qu’on attendait quelque chose de lui, ou tout au moins que donner des soucis à ses amis était égoïste. Il ne voulait simplement plus être lâche…

    Malgré toutes ces bonnes résolutions, il n’eut pas le courage de répondre à la boutade de son amie et il la laissa poursuivre sans mot dire. Il fut bien obligé de répondre la seconde fois pourtant puisque Belle lui posait une question. De fait, il laissa le chat lui abîmer son tee-shirt et se servir de lui comme coussin et reprit la parole d’une voix morne. « Je ne me sens pas très bien. Tu sais… ma maladie… » Il resta évasif, Anabelle se souvenait sûrement des crises de mutisme même s’il n’en avait pas fait depuis qu’il s’était remis de sa rupture avec Heaven enfin on dit ça mais avec l’auteur d’Ana, on est jamais sûr de rien XD.

    Quittant la position couchée pour se redresser pour de bon, il serra la petite main d’Anabelle dans la sienne et la tira pour qu’elle s’assoie à côté de lui. Quant à sa question, il était un peu compliqué d’y répondre mais il était évident que s’il n’était pas honnête avec sa meilleure amie, il ne le serait jamais avec personne. « Honnêtement, je n’en sais trop rien… mais maintenant que tu es là, j’ai l’impression que si tu pars, je vais m’arrêter. » Il garda sa main dans la sienne parce que ce contact avait quelque chose de rassurant. C’était aussi un peu réconfortant même s’il se demandait s’il pouvait vraiment continuer à la tenir ou si à un moment il ne faudrait pas la lâcher, parce que c’était peut-être un peu louche non ? Cette simple pensée l’éloigna quelques secondes des méandres de ses problèmes et même si ça ne dura pas, il eut l’impression que le bruit de son cœur était moins… faible…

    Comme il espérait qu’en parlant avec Anabelle 1) il la retiendrait (oui, finalement, il n’avait plus envie qu’elle parte maintenant qu’elle était là, pas du tout lunatique le petit), 2) il éviterait de s’arrêter pour de bon, il ajouta « Mon père m’a écrit ce matin, il veut m’envoyer dans un camp de redressement cet été. » La boule dans son estomac se contracta mais il détourna seulement les yeux d’Anabelle pour regarder le fauteuil sous lequel Chaton s’était planqué. Un camp de redressement… vraiment… qu’est ce que son père s’imaginait ? Il n’avait rien d’un voyou pourtant (concrètement, c’était pas encore un crime en Angleterre de se faire percer l’oreille XD).


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