- | Quand l'innocence prend fin | - | Terminé <3 |

Fin mars, le soleil se faisait de plus en plus présent. Les mèches rousses de Keira commençaient doucement à s’éclaircir, au fur et à mesure qu’elles se nourrissaient de la lumière solaire alentour. Le blond gagnant lentement du terrain sur le roux. La jeune lionne avait 15 ans à présent. Elle les avait depuis six jours. Oui, six jours soit en réalité 129 heures pour être exacte. Keira avait bêtement imaginé qu’elle se sentirait mieux une fois qu’elle aurait gagné une année supplémentaire. Elle avait supposé qu’elle gagnerait… mais que pensait-elle gagner au juste ? De la confiance ? De la prestance ? De l’esprit ? Non, pas de l’esprit, elle savait que de ce côté-là, elle ne valait rien et ne vaudrait certainement jamais rien. Elle en était même intimement convaincue. La jeune lionne avait cependant cru qu’elle irait mieux. Ce n’était pas le cas et à présent, elle s’en voulait d’avoir eu pareille illusion. Elle se sentait toujours oppressée, comme si elle était en train d’étouffer, enfermée. Il était 15 heures trente deux. Keira avait cours de métamorphose, mais elle ne se sentait vraiment pas à l’aise. Le cours avait débuté depuis deux minutes pourtant. Elle était là, assise dans cette salle qui commençait à lui être aussi familière qu’étrangère, au milieu d’une foule de personnes qu’elle était censée connaître mais qu’elle ne parvenait pas à rejoindre. Ce sentiment qu’un mur invisible se dresse entre elle et les autre l’envahissait avec force. Elle avait l’impression que tendre la main suffirait à frôler son voisin, mais c’était comme si son bras refusait de lui obéir.

Keira avait mal. Elle était fatiguée, elle était juste nauséeuse. Elle n’avait bien sûr pas écouter les explications de son professeur, ne pensant qu’à une chose : respirer. Elle devait sortir, et vite. Elle n’en pouvait plus. La lionne avisa son enseignante (directrice de maison qui plus est) non loin d’elle, et attendit qu’elle passe à côté d’elle pour lui demander d’une petite voix (qu’elle n’eut pas besoin de feindre) :

« Professeur, puis-je aller à l’infirmerie s’il vous plait ? Je crois que je me sens pas très bien… »

L’enseignante posa un regard sévère sur la jeune fille, elle était pâle, maigre par nature, son éclat manquant à son regard, elle faisait vraiment malade. La femme hocha donc la tête silencieusement et regarda la ‘petite’ plier ses affaires. Elle la retint ensuite par l’épaule :

« Tu veux que quelqu’un t’accompagne ? »

Keira secoua la tête négativement puis quitta la salle sous le regard inquisiteur d’Andgy. La jeune fille avait son sac sur le dos et n’était donc plus obligée de retourner dans la salle de classe. Elle comptait aller respirer un coup dehors, puis finalement sa main, rencontra son paquet de cigarette. La jeune lionne n’avait jamais était une grande fumeuse, oh que non ! Elle n’avait que quinze ans quand même et n’était pas vraiment une fille ‘désagréable’ ou qui aimait frôler les interdis. Mais elle avait essayé cet hiver, avec Shiro lorsqu’il l’avait emmenée en boîte pour sa première sortie de nuit. La jeune fille prit donc finalement la direction des toilettes des filles et s’engagea dans le couloir d’un pas ni trop lent, ni trop rapide, mais un peu lourd néanmoins.

La lionne finit par arriver aux portes des toilettes qu’elle poussa lentement et entra ensuite dans la pièce. Il y avait les habituels lavabos en rond au centre de la salle, puis des cabines avec portes à verrous. La jeune fille poussa donc une de ces portes et referma derrière elle. Elle fouilla ensuite dans sa poche et en sortit son paquet. C’était son tout premier, elle en avait fumé trois au total. Et là, elle s’apprêtait à prendre sa quatrième. Elle savait que fumer ce n’était pas bien qu’elle n’aurait pas dû le faire, ni même commencer, mais elle se sentait mal et au point où elle en était, elle avait le sentiment de n’avoir plus grand-chose à perdre.

Keira sortit donc la cigarette de la boîte et referma cette dernière avant de la placer de nouveau dans la poche de son sac, fermant la fermeture avec soin, elle prit ensuite son briquet et l’alluma en tremblant légèrement. Au fond d’elle, elle savait très bien qu’elle ne devait pas le faire, elle le savait vraiment. Elle prit une première bouffée cependant, retenant des larmes qui n’étaient pas dues à la fumée. Elle se laissa glisser à terre, se sentant plus bête et plus nulle qu’elle ne l’avait encore jamais été. La lionne tenait sa cigarette dans sa main droite et passa la main gauche sur son visage, appuyant sa paume contre son front. Elle se sentait vraiment inutile, c’était désolant. La jeune lionne prit une nouvelle bouffée, sans plus songer à quoique ce soit, tentant de faire le vide et d’oublier cette chose qui l’étouffait de plus en plus. Chose qu’elle ne pouvait nommer ni même désigner, ne sachant de quoi il s’agissait réellement.

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La bibliothèque était beaucoup plus silencieuse que d'habitude, pas un chuchotement, pas un crissement de plume contre un parchemin. Rien de rien. Le silence totale était absorber par le silence lui même. Dans les rayons, seulement le bruit des pages d'un ouvrage que l'on tourne parvenait aux oreilles du jeune garçon assis seul à une table. Très peu d'élèves avaient un trou à cette heure-ci, et le petit aigle en avait profiter pour aller se réfugier dans la bibliothèque. Dès l'instant où il avait vu que quelques deuxièmes années se ruaient dehors pour profiter des quelques rayons rassurants du soleil, il n'avait pas hésiter à prendre le chemin inverse. Tout le monde avait eu la même idée que lui, et Enry avait horreur de se trouvait au milieu de dizaines de personnes qui n'auraient rien d'autre à faire que parler de leurs devoirs, de leurs conquêtes, de leurs cheveux... Passionnant tout cela, vraiment...

Le jeune Stanley avait opté pour commencer son devoir de potion à rendre pour dans une semaine. Il l'aurait terminer avant tout le monde, et pourrait donc profiter du soleil pendant que tout le monde serait en train de moisir à l'intérieur, à tenter de gratter quelques mots avec leur plume sur leur parchemin. C'était comme ça, quand on ne s'y prenait pas à l'avance. Et, Enry était le dernier qui montrer les réponses au devoir. Il n'avait jamais supporter les gens qui recopiaient sur ses amis, préférant user de la facilité plutôt que de leur cervelle. Ah, c'est vrai ! J'oubliais ! Certains avaient hérités d'une coquille vide ! Inutilisable. Jetable aussi. Et remplaçable. Malheureusement, au marché, les cerveaux sont rarement de bonne qualité. Le garçon plissa les yeux tout en se grattant le nez, puis termina son devoir avec soin. Lorsqu'il eut relu le contenu, et qu'il se trouva être satisfait, il remballa soigneusement ses affaires, en faisant le moins de bruit possible. Préférant éviter d'empiéter sur ce silence si reposant. Vous saviez que rester plonger quelques minutes voir quelques heures dans un silence complet peut rallonger votre durée de vie ? Votre corps est détendu, moins stressé. Essayez par vous même.

Bien entendu. Après, il y a les personnes qui absorbent trop le silence, et cela donne un cas comme Enry. Ralentis, peu amical, distant... Enry leva les yeux vers le bureau où se tenait Madame Pince qui le dardait de son regard sévère. Il ne prononça pas un mot, et ne laissa même pas échapper un soupire. La sorcière baissa aussitôt ses yeux vers l'ouvrage qu'elle était en train de lire consciencieusement. D'un pas léger, le garçon sortit de la salle après avoir remballer ses affaires. Il salua d'un bref mouvement de la tête la bibliothécaire puis se retrouva dans les couloirs. De longs tunnels sombres qui s'entrecoupaient, ils étaient tous les même, lorsqu'on ne connaissait pas l'école, on avait toujours du mal à s'y retrouver.

Enry s'avança dans les couloirs, le regard rivait vers le sol, perdu dans les vagues de son esprit. Lorsque soudain, il entendit des bruits derrière lui. Des bruits d'eaux. Du moins, il semblait. Le jeune garçon se retourna lentement, et découvrit le visage blafard du fantôme que tous les élèves redoutaient tant. Le petit aigle aux cheveux ébènes ne le redoutait pas vraiment, mais il n'aimait pas vraiment ces manières de procéder. Il plissa les yeux, puis remarqua le sceau remplit d'un liquide de couleur étrange. Il n'attendit pas que l'esprit lui balance le liquide grisâtre de nature inconnu sur la tête, et se rua vers le fond du couloir. Il ouvrit une porte au hasard, qui s'ouvrit à son grand soulagement, et s'engouffra dedans. Avant de voir où il se trouvait actuellement, il jeta un coup d'oeil à ses affaires. Ouf, il n'avait rien perdu en route. Ce qui était certain maintenant, c'est qu'il avait réellement envi de savoir ce que le sceau de Peevers contenait. Mais surtout... Ou avait-il été chercher ce liquide visqueux... ?

Le jeune sorcier inspira et expira profondément, puis examina la pièce... Après un long détail, il remarqua qu'il se trouvait dans les toilettes des filles, et qu'il y avait quelqu'un. Keira... Avec une cigarette à la main, inspirant le goudron et toutes sortes de produits que contenait le tabac. Son esprit semblait détacher du monde, mais... Là n'était pas la question. N'avait-elle pas cours ? Enry s'avança, puis s'adosser au mur le plus proche, fixant l'adolescente sans un mot. Jusqu'à dire :

" Tu aimes le tabac ? Ou c'est le seul moyen que tu trouves pour penser à autre chose ? "

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Si Keira avait assisté à la scène se déroulant hors des toilettes, à savoir : Peeves faisant son apparition avec un seau au contenu certainement très sympathique à la main et le jeune aigle se jeter à toute allure vers la porte la plus proche, elle aurait certainement été pliée de rire sans être capable de courir (et se serait donc reçu le contenu du seau à la figure –pas de chance-). Ceci étant, pour ça il aurait fallu qu’elle soit (plus ou moins) de bonne humeur, et là, ce n’était pas le cas. La jeune fille était toujours assise à même le sol et fumait lentement, tristement sa cigarette. Elle ne savait vraiment pas quoi faire, et puis de toute façon, plus le temps passait, plus elle se convainquait qu’elle était n’avait pas la moindre utilité ni même un semblant d’avenir. Elle avait le sentiment de ne pas appartenir à ce monde dans lequel elle était pourtant censée évoluer. Le monde des moldus ne l’avait jamais vraiment accepté en son sein, puisqu’elle avait pu s’attirer des jalousies qu’elle n’avait jamais comprises, des regards dédaigneux de la part des autres modèles à cause de son excentricité. Elle ne se sentait pourtant pas mal à l’aise à l’époque. Etait-ce parce qu’elle était encore une enfant et qu’à cet âge là, l’opinion des autres semble être moins pesant ? Dans ce cas, elle aurait aimé ne jamais grandir, c’était bien trop dur, et aussi trop douloureux.

Ceci dit, on a beau le craindre, on finit tous par grandir, et Keira avait grandi trop vite. Elle était passée de l’innocence de l’enfance à la dure réalité du monde des adultes, flottant dans une ambiance morose et dure, celle du show bisness. Des tas de personnes ‘banales’ ‘inconnues du grand public’ auraient pourtant payé cher pour être à sa place. Mais elle, elle aurait payé bien plus cher pour ne pas être ce qu’elle était. Quand un moldu la voyait, il la reconnaissait, murmurant : hé, ce serait pas la fille de l’acteur… Jonathan Williams ? Et à ce moment là, les badauds ayant surpris les bribes de conversation se tournaient à la recherche de la fille de l’acteur qui faisait l’affiche le mois dernier. Keira était rarement reconnue pour ce qu’elle était elle-même. Si elle pouvait déjà poser en tant que mannequin, c’était parce que sa mère avait été dans le métier et que son père était célèbre. Si on était gentil avec elle, c’était souvent par intérêt, sans plus. Les moldus ne voyaient en elle qu’une chose issue d’une personne célèbre et donc forcément intéressante à côtoyer.

A Poudlard, les choses étaient différentes pourtant. On avait pu la connaître un peu mieux sans que l’image de ses parents ne vienne l’y poursuivre ou même se calquer sur elle. Elle avait pu vivre de façon un peu plus calme, ou en tout cas moins mouvementée qu’elle n’avait vécu jusqu’alors. Hélas, elle n’avait pas vraiment de don pour la magie. Oui, elle avait des pouvoirs, mais mettait sérieusement en question leur étendue. Elle était ‘nulle’, incapable d’enchaîner un sort d’une simplicité qui aurait pourtant dû être ‘enfantine’. Les élèves de première année étaient bien souvent moins dangereux qu’elle. Inutile donc de préciser qu’elle avait acquis avec le temps de sérieux doutes sur ses capacités. Jusqu’alors, elle n’en n’avait pas été trop touchée, préférant vivre sa vie comme elle venait sans s’inquiéter inutilement (ni même s’inquiéter tout court d’ailleurs). Mais depuis peu, elle avait ressentit la pression de sa vie ‘moldue’. Le désir qu’avaient ses parents pour qu’elle réussisse tout ce qu’elle accomplissait (ou en tout cas ce que eux voulaient qu’elle réussisse). Parents qui, soit dit en passant, avaient plutôt été aux abonnés absents durant toute sa vie, ne passant que parfois chez eux la voir, s’occuper d’elle, la laissant d’avantage aux soins de gouvernantes et tuteurs de toutes sortes.

Evidemment, sa vie aurait pu être bien pire, elle aurait pu être orpheline, être livrée à elle-même, être maltraitée ou encore être si pauvre que sa maison n’aurait été qu’une misérable cabane comme Erwan quand il était petit… mais que dire ? Elle savait qu’il avait eu une enfance difficile, pourtant, il restait si souriant, si naturel, si… joyeux naturellement, sans faux semblants, qu’elle ne pouvait que ressentir de l’admiration et peut-être aussi du désir, pour parvenir un jour à son niveau. La jeune fille en était cependant loin de tout ça. Posant ses pupilles bleues voilées par des larmes non versées, elle se contenta de regarder Enry. Sa première pensée fut qu’il n’avait rien à faire ici. Sa seconde, qu’il posait une question qui ne le concernait pas. La jeune fille resta silencieuse et immobile, ne souhaitant pas s’énerver, elle sentait pourtant son cœur se serrer encore un peu plus et son rythme cardiaque s’accélérer. Adossée au mur, elle finit par se redresser, glissant lentement pour faire face à son cadet, faisant bien une tête de plus que lui, elle se contenta de le regarder sans rien dire encore. Puis prenant une nouvelle bouffée, resta silencieuse encore un instant avant de répondre.

« C’est quoi ta manie de faire de moi une dépressive alors qu’aux dernières nouvelles, la personne qui crie sur les gens dans les couloirs, ce n’est pas moi, mais plutôt toi… ? »

Oui, sur ce coup là, elle n’avait pas été gentille, mais au fond, bien qu’elle ne soit vraiment pas méchante comme fille, elle détestait voir Enry agir comme ça avec elle. Il était le seul qui ait su la comme elle était, et ça la rendait malade. Elle aurait voulu que ce soit Liam qui soit ainsi. Elle aurait préféré que ce soit lui qui la trouve quand elle allait mal, qui sache lire en elle, même quand elle préférait rester silencieuse. Mais au lieu de quoi, c’était toujours sur Enry qu’elle finissait par tomber. La lionne avait toujours du mal à se remettre de sa récente rupture avec son petit ami, et tomber sur Enry n’arrangeait pas les choses, il était si… doux. Elle aurait sûrement préférait se trouver face à un Serpentard, quitte à se prendre des coups, que ce soit moralement ou physiquement, elle avait l’impression qu’elle les aurait encaissé plus aisément que l’attention dont pouvait faire part Enry.

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Le garçon s'était rué vers la première porte qu'il avait aperçut, pas question de réfléchir sur la nature de la pièce. Le principal, c'est qu'il ne se soit pas retrouver avec le contenu du seau sur la tête. Cela aurait été guère amusant. Il avait encore quelques cours après, et Enry n'avait pas vraiment envi d'aller à l'infirmerie après avoir découvert que le liquide aurait fait apparaître des pustules énormes sur sa peau. S'il n'y avait pas eu cette porte à quelques mètre de lui, il n'aurait pas échapper à l'esprit frappeur. Cet être stupide qui n'avait rien à faire à Poudlard, pourquoi donc Dumbeldore avait la bonté de le laisser dans l'enceinte de l'école ? Peevers passait la plupart de son temps à malmener quelques élèves qui n'avaient pas forcément l'intelligence pour comprendre que cet esprit était stupide, vil, méchant, machiavélique... De plus, le petit aigle aux cheveux ébènes n'aimait pas du tout sa manière de procéder. Il y avait bien d'autres moyens de faire des farces. Même si Enry n'en avait pas en tête. Aucune idée de farce intelligence et réfléchit ne lui venait en tête. Après tout, ce n'était pas son domaine, et il préférait s'abandonner à d'autres tâches qui trouvaient beaucoup plus amusante.

Le jeune Stanley ne s'était pas attendu a trouvé Keira ici, surtout elle... En faite, il pensait ne jamais la revoir, ou plutôt avoir l'occasion de lui parler après leurs discussions d'il y a ... quelques mois ? Ou quelques semaines ? Bonne question. En réalité, il n'avait franchement pas envi de la voir. Pour la simple et bonne raison qu'elle était partie en pleurant par sa faute, et qu'il avait l'impression de se sentir obliger de s'excuser. Et ça, il en avait horreur. Alors que dire d'autres ? Ce dont il était certain, c'était que son aîné allait répliquer quelque chose. Vu la tête d'enterrement qu'elle tirait, elle risquait d'être excessivement violente dans ces mots. En tout cas, il comprenait très bien ce que refléter le miroir de son regard.

Il la fixait, ou plutôt, il fixait la chose qu'elle avait dans la main. L'influence de ses rares amis moldus l'avait forcé une fois à tester le tabac. Résultat des courses, il avait faillis s'étouffer sur place, et il n'y avait eu personne pour venir lui taper dans le dos. Enry ne risquait pas de toucher à ce poison pendant quelques temps encore, du moins, il espérait ne pas être attirer par le tabac une fois dans sa vie. Après tout, il n'avait que treize ans. Et même si c'était très jeune pour commencer à être attirer par cette merde, beaucoup de son âge avait déjà une cigarette à la bouche. Pour faire style soit disant...

Keira se redressa pour s'approcher de lui, elle faisait largement une tête de plus que lui, même quelques millimètres de plus. Enry n'a jamais été très grand de toute manière. Et, ce n'était pas la taille qui aurait pu l'intimider. Peut être ce regard accusateur qu'elle lui jetait. Il était tout à fait d'accord sur un point : il n'avait rien à faire dans cet endroit, et si elle avait été vraiment en colère, elle l'aurait peut être jeter dehors à coup de pied. Cependant, elle ne savait pas que Peevers pouvait encore se trouver dans les couloirs, et que le garçon ferait tout pour rester ici. Coûte que coûte. Pour éviter de se faire avoir. Il connaissait bien assez l'esprit frappeur pour savoir qu'Enry sortirait un jour. Ou, peut être qui se lasserait d'attendre et irait chercher une autre victime. Il se prit à penser que Keira sortirait en trombe, et se prendrait le sceau sur la tête... Il se sentait "un peu" dans l'obligation de lui parler de l'esprit frappeur qui devait rôder dehors.

De la fumée épaisse s'extirpa de la gorge de la rousse qui finit par rétorquer sur un ton dur des mots qui lui firent hausser les sourcils. " La dépression et la colère peuvent être deux choses différentes. Dans le cas du garçon qui hurle sur les gens dans les couloirs, il était énervé. Et non... Dépressif. Ne confonds pas. "

Le petit aigle ne baissa pas les yeux une seule seconde, soutenant le regard de l'adolescente. Cette guerre qui s'éveillait toujours dans son regard lorsqu'elle était souffrante, c'était tellement facile à décrire. Mais, pas si simple que cela à expliquer. Tout simplement parce qu'Enry ne la connaissait pas vraiment, pas totalement du moins. Il y avait des centaines de sortes de souffrances. Pour Keira, il avait remarquer deux sortes de souffrances, la souffrance physique, et morale. Ces deux mots étaient un groupement de souffrance désorganisés qu'il n'arrivait pas vraiment à décoder.

Et, qu'est-ce que cela pourrait bien lui apporter de décoder ce genre de chose ? De lui venir en aide ? Le garçon n'était pas psychologue. Et, même si par moment, inconsciemment, il disait des mots gentils pour réconforter, il ne les disait pas vraiment dans l'intention de jouer au psychologue.

Il fallait à tout prix qu'il change de sujet de conversation, car, s'ils continuaient sur cette lancée, Enry était persuadé que cela allait se terminer comme leur dernière rencontre. S'il fallait que cela se passe ainsi soit, mais il préférait contourner ce petit obstacle. Il revint donc à ce regard accusateur, et se justifia de sa voix impartiale - comme si le petit échange qu'ils venaient d'avoir n'avait pas eu lieu - :

" Y avait Peevers dehors avec un sceau dont le contenu était de nature inconnu. J'ai pas eu le choix de rentrer ici, c'était la porte la plus proche. Et, je te déconseille de sortir... Maintenant du moins... "

Un détournement de conversation remarquable, digne de la famille Stanley. Il commençait à devenir comme son père, changer de sujet de conversation lorsque l'atmosphère devenait tendu. D'un coté, l'atmosphère ne risquait pas de se détendre avec ces propos. Puisque le sujet actuel était la cigarette qu'elle tenait entre ses doigts. Il ne put s'empêcher de se demander pour quel raison - puisqu'il ne la connaissait toujours pas -, elle se mettait à fumer, en cachette dans les toilettes.

{1oO7 mots}
AAA Tous

Blabla bla bla bla. Ah non alors, pas à elle. Enry commençait –déjà- à étaler son savoir devant la rouquine (genre vas-y que j’en rajoute une couche : moi, gamin de 12 ans, sait plus de choses que toi qui a pourtant deux années de plus que moi… t’es vraiment conne hein ?). C’était exactement la chose à ne pas faire aujourd’hui, devant la jeune fille qui était déjà à bout. Aussi Keira lui jeta-t-elle un regard plus noir encore. Non mais là, c’était de la provoc’ où elle ne s’appelait plus Williams ! Serrant la mâchoire, elle toisa le jeune garçon et répliqua avec froideur :

« Oh mais bien sûr, et le garçon en question criait pour se détendre j’imagine, il n’a jamais eu de soucis le petit… »

Entre Enry et Keira, l’ambiance était très…. Electrique. L’un comme l’autre ne démordant pas, ils se fixaient tous deux sans ciller. Non, Keira n’avait pas la moindre envie de rire aujourd’hui, elle ne comptait pas non plus se laisser faire, une fois encore. Trop c’est trop, elle avait le droit de vivre elle aussi non ? Pourquoi venait-on toujours l’étouffait d’avantage ? Oui, elle était niaise, mais ce n’était pas une raison pour pourrir un peu plus son existence qui avait déjà sa dose de ratés.

Keira surpris néanmoins un changements de sujet assez… conséquent (oui c’est le mot) chez son interlocuteur, puisqu’il répondit –enfin- à la remarque (pas stupide, pour une fois) de la jeune sorcière au sujet de sa présence dans une pièce où il n’avait absolument rien à faire. Elle écouta l’explication du jeune garçon en haussant un sourcil. Bah voyons… Peeves… La jeune fille se contenta de soupirer, lasse de toutes ces histoires de magie, de fantômes et autres choses farfelues qui venaient agrémenter sa triste existence. Elle prit plus ou moins bien (ou mal ça dépend de la façon de voir les choses) la fin de la remarque d’Enry. Il lui déconseillait de sortir…. Ca sonnait genre prise d’otages -_-. Enfin de toute façon, pour la jeune sorcière c’était clair et net.

« J’ai pas l’intention de sortir pour le moment. »

Elle lança un dernier regard glacé au Serdaigle et marcha un peu, histoire de dégourdir ses longues jambes. Elle avait le sentiment d’être une poupée désarticulée. Oui, elle avait vraiment l’impression que tous ses gestes étaient faits par une autre personne qu’elle-même, que toute sa vie n’était qu’un enchaînement de jeux, tous plus cruels et vulgaires les uns que les autres. Comme si elle était une petite Barbie tombait entre les mains d’une vilaine petite fille, s’amusant de faire subir toutes sortes de douleur à sa petite chose. Et dans tout ça, elle, Keira, n’avait pas le moindre libre arbitre.

Au fond, son sentiment pouvait être ‘vrai’ puisqu’elle avait toujours tout fait pour aller dans le sens des pensées et désirs de sa mère. Le mannequinât ne l’intéressait pas vraiment, elle trouvait que les mannequins généralement étaient inexpressives et pas toujours très belles (belles dans le sens intérieur). Mais sa mère s’était fait une telle joie quand un agent avait repéré la rouquine, que cette dernière s’était sentie obligée d’accepter, afin de ne pas peiner celle qui l’avait mise au monde. Mais au final, ça ne l’avait pas menée bien loin cette histoire…

La jeune fille prit une dernière bouffée, puis jeta la cigarette dans la cuvette avant de la faire disparaître (à jamais ?) dans l’eau. Sblach, plus rien. Elle soupira et tourna la tête vers le petit aigle. Le simple fait de le voir l’énervait. Elle n’avait pas oublié leur dernière discussion, et s’était agacée du ait qu’il ait su lire en elle. Elle n’aimait pas qu’on voit à quel point elle n’était pas comme les autres, à quel point son esprit était mal emboîté… Qu’on sache, tout simplement à quel point elle était étrange et illogique. Elle savait bien que dans sa tête rien ne tournait rond, elle était trop active, trop optimiste, trop vive dans le passé. A présent, elle était trop pessimiste, trop morne et trop calculatrice ?

Keira n’avait jamais voulu manipuler qui que ce soit. Elle détestait cette idée tout comme elle haïssait le mensonge. Et pourtant, au fur et à mesure, elle était devenue ce qu’elle détestait le plus. Et ça, elle ne savait pas se l’expliquer. Elle observait Enry en silence, n’ayant pas envie de lancer un sujet, puisqu’elle n’avait pas envie de parler à qui que ce soit, et lui encore moins. Le silence commençait pourtant à lui peser, mais elle ne voulait rien faire avec cet aigle dans les parages, à tous les coups, il trouverait encore le moyen de la critiquer.

L'échange était complètement ridicule, plus stupide que ça, tu meurs. Le petit aigle continuait de fixer son aîné plus haute qu'elle, qui tenait toujours la cigarette en bouche. La jeune fille ne semblait pas en forme, mais c'était là un point qu'il avait saisit depuis un moment déjà. Tout le monde était aveugle, et ne parvenait pas à voir que ces sourires ne suivaient jamais ses pensées. Lorsque quelqu'un sourit, les gens se fichent de savoir ce que pense l'autre. Pour eux, sourire égale joie. Grossière erreur. Bien sur, Enry n'était pas du tout un exemple, vu qu'il ne souriait presque jamais. Par contre, les regards qui avaient pour but de faire fuir ou d'offenser, - comme ce magnifique regard noir qui lui était dédié - était souvent très vite reconnu. Voyez comme les gens sont stupides.

Ce regard sombre aurait dû lui faire baisser les yeux, s'il était un tant soit peu normal, et qu'il avait compris qu'il était en train de la blesser par sa simple présence. Enry était un parasite. Il était toujours trop franc, et parfois même méchant. Mais, toutes ces piques n'avaient jamais pour but de blesser, ils sortaient sans qu'il ne puisse les contrôler. Des mots qui forçaient la barrière de ses lèvres, parce qu'il devait les dires, parce qu'il détestait mentir. Le petit aigle disait tout simplement ce qu'il pensait. Quitte à faire souffrir. Il s'en voudrait par la suite, mais, à l'inverse, le pardon avait plus de mal à sortir de sa gorge. Dans notre jeune serdaigle, tout était à l'envers. Des milliers de chemins s'entrecoupaient, s'emmêlaient, seul lui parvenaient à décoder ces chemins. Et peut être Heaven aussi...

Le petit aigle baissa un instant les yeux, oubliant presque qu'il venait de briser sans le vouloir la connexion par un simple regard que venait d'avoir les deux élèves. Son esprit avait fuit ailleurs, pendant quelques secondes à peine... Mais très vite, il reporta son attention sur l'adolescente qui venait à nouveau de faire un lien avec leur première rencontre qui avait été chaotique. À cause de lui bien sur. Souvent, lorsqu'il y avait un problème relationnel, c'était à cause de lui. Avait-il eu raison de se mettre en colère ce jour là ? Pour Heaven ? Simplement parce qu'il l'avait vu embrasser un autre ? Enry n'avait aucune envi de revenir sur ce sujet, il y avait déjà trop réfléchit pendant de longs jours, revenir dessus était trop dur. Trop épuisant. Encombrer son esprit de chose peu utile n'était pas son genre...

Enry poussa un profond soupire, tout en gardant son air impartial. Si la conversation poursuivrait sur cette route, il risquait de s'ennuyer. Déjà qu'il n'aimait pas les conversations tout court. Pourtant, la conversation l'intéressait, sans vraiment l'intéressait. C'était plutôt compliquer. Il avait envi de parler, de dire ce qu'il pensait sur leur dernière entrevue - si on pouvait nommer cela comme ça -, de s'excuser surtout. Pourtant, rien ne voulait sortir. Ce barrage dans sa gorge l'empêchait d'agir de la sorte. Et puis, en toute honnêteté, vous voyez Enry Stanley s'excuser ? Il se trouverait lui même très bizarre... o___O

Le garçon passa sa main sur son front tout en baissant à nouveau les yeux, mais cette fois vers le sol. Il rétorqua alors :

" Tu as une manière très subtile de te noyer dans le passé Keira ... "

* Et toi, pauvre idiot, tu as une manière très subtile d'enfoncer les gens quand il ne faut pas... *

Mais bon, qu'y pouvait-il ? Beaucoup sûrement. Le jeune serdaigle n'avait pas franchement envi de jouer au super héro gentil qui sauver la princesse... D'accord, Keira avait tout d'une princesse physiquement, elle était jolie, elle avait l'élégance d'une princesse, mais malgré qu'Enry ne la connaissait pas superbement bien, Keira n'avait pas le caractère d'une princesse. Hormis peut être lorsqu'il avait discuter avec elle du ciel, des nuages. Le début de leurs conversations c'était super bien dérouler jusqu'à qu'elle déraille. Et à cause de qui ?

D'ailleurs, il ne put s'empêcher de lui dire en levant à nouveau les yeux vers elle, tendit qu'elle allait jeter le reste de sa cigarette dans les toilettes :

" Si ce sujet est ta seule défense contre mes propos qui ne te plaisent pas, je crois que ... "

* Mais tais-toi... *

Il valait mieux changer de sujet, sinon, il risquait peut être de la re-faire pleurer. Et il voulait à tout prix éviter ça. Elle était déjà mal au point psychologiquement, et ce qu'il allait dire était la dernière chose à faire lorsqu'une personne souffrait. Si elle lui demandait ce qu'il allait dire, il préférerait s'abstenir. Elle le regarderait certainement bizarre s'il se mettait à rire au éclat en poursuivant sa phrase : ' Je crois que je vais encore me moquer de toi longtemps. ' Là, c'était vraiment méchant. Et ce n'était pas trop son genre. Le petit aigle poussa un profond soupire que même Peevers qui devait attendre de l'autre coté aurait entendu, un grand " Pffffff... " bien sonore. Il était autant exaspérer d'elle que de lui... C'était comique.

Il valait mieux changer de sujet. Un sujet ? Que pouvait-il bien dire ... ? Euh... Déjà, elle, que faisait-elle ici ? N'avait-elle pas cours ? Du moins, il était persuadé - c'était même sur - que la jeune fille avait cours. Il se souvenait de l'emploi du temps d'un des quatrièmes années de sa maison. Il était vaguement similaire à celui des autres maisons. Alors, la question qu'il s'apprêtait à poser ne dérangerait personne ? Ou peut être que si...

" Par hasard. Ne devrais-tu pas avoir cours ? "

Enry et elle étaient toujours aussi aimables l’un envers l’autre. A croire qu’aucun des deux ne comptait faire le moindre effort. Keira était furibonde et Enry n’était pas du genre à se mêler les pinceaux (généralement) aussi était-il assez calme, ce qui avait le don d’agacer encore plus la jeune lionne qui développait un complexe d’infériorité grandissant au fil du temps. Lorsque le bleu et bronze baissa l’espace d’un instant les yeux, la rouquine n’en ressentit pas la moindre joie, se rendant à peine compte qu’elle aurait pu s’estimer ‘vainqueur du combat de regard’. La lionne se contenta de ne pas le lâcher, le fixant presque sans le voir. Comme si au fil du temps, elle cherchait à voir une autre personne à travers sa silhouette, sans que cette personne ne se montre vraiment… Oui, c’était bizarre elle même ne savait pas vraiment ce qu’elle cherchait à fixer ainsi le jeune aigle.

Elle avait mal au cœur, déjà qu’en métamorphose elle se sentait vraiment mal, là, le malaise ne faisait que croître sans qu’lele ne comprenne vraiment pourquoi. Qu’est ce que ce gamin avait bien pu lui faire pour qu’elle se sente aussi… perturbée ? Elle savait qu’il avait deux ans de moins qu’elle et qu’il était assez spécial dans son genre, et pourtant, elle avait l’impression d’être plus accrochée à lui qu’à ses meilleures amies. Comme si au fond, tous deux avaient un moyen bien spécifique de fonctionner… Elle avait le sentiment que malgré sa nonchalance, il était le seul qui sache vraiment la comprendre. Et dans un sens, ça l’énervait. Elle se sentait stupide, de vouloir ainsi ennuyer un plus petit qu’elle avec des soucis qu’il n’avait sûrement jamais suspecté d’exister. Bien que là, en pensant ainsi, elle accordait sûrement une trop grande innocence et ignorance au jeune garçon qu’il ne l’était réellement.

« Tu as une manière très subtile de te noyer dans le passé Keira »

La phrase sonna longuement dans la tête de la lionne… Subtile ? C’était bien la première fois qu’on lui disait ça. Depuis quand était-elle subtile ? Elle n’était pas dupe, elle était stupide, mais pas subtile. Oh oui, la consonance n’était pas très éloignée, mais de là à faire pareil lapsus, fallait le vouloir ! La lionne se contenta donc d’accueillir ce premier terme ‘notable’ sans trop réagir.

Avant que son esprit (faible, au cas où il faille une fois encore le répéter) n’ait eu le temps d’analyser la suite de cette première phrase lourde de sens pour la jeune demoiselle, Enry poursuivit… Elle ne l’écoutait qu’à moitié à présent, puisque sa concentration était restée dans un état qu’on pouvait qualifié de ‘bloqué’ sur les premiers propos du sorcier. Elle remarqua donc qu’il n’acheva pas sa phrase, mais ne su même pas comment ni pourquoi il laissa ses propos en suspend.

Noyer… Oui, c’était le mot qu’elle n’avait jamais trouvé pour qualifier sa vie, ses sentiments, sa personne… Tout se noyait dans une confusion de plus en plus épaisse et profonde. Oui, elle se noyait dans la confusion et son esprit perdait pied au fil du temps. Elle commençait à n’avoir plus le moindre lien concret avec la réalité et son monde utopique qui l’avait vue grandir. Etait-ce ça vieillir ? Si c’était bien le cas, elle aurait préféré rester une enfant toute sa vie durant, c’était bien plus simple, et surtout moins douloureux.

La jeune fille soupira, sentant ses forces la lâcher petit à petit. Elle savait bien qu’elle n’aurait pas du le croiser, lui. Il avait le don de la rendre… plus lisible, de lui faire faire ressortir ses émotions sans qu’elle ne puisse rien faire contre. Pourquoi diable était-il si influent ? La jeune fille lui tourna le dos, puisqu’elle continuait à marcher, dans ses toilettes sans savoir grand-chose à faire d’autre (attendant officiellement le départ de Peeves ). Keira l’écouta quand même parler, quand il aborda le sujet : cours. Elle l’observa avec attention avant de souffler, d’une voix devenir plus faible que précédemment.

« Si… Métamorphose. Mais ça ne sert à rien que j’y aille, je suis pas d’humeur à faire exploser quelque chose aujourd’hui. »

Oui, pour Keira, aller en cours pratique, signifiait forcément qu’elle allait finir par au choix ; tout casser, tout faire exploser, tout salir, voir même les trois à la fois. La jeune fille reporta son attention sur Enry, elle en avait marre. Pouruqoi est-ce qu’elle se sentait aussi mal et aussi bien avec lui ? Elle avait envie de tout lui dire, ayant le sentiment que lui seul pouvait la comprendre, alors que pourtant… il avait 12 ans (non 13) et était un garçon, alors le mannequinât il ne devait pas vraiment s’y accrocher, et puis, pour les cours, il ne devait sûrement pas connaître les difficultés de la jeune lionne, il était à Serdaigle après tout !

Et pourtant… Keira passa une main légèrement tremblante dans ses cheveux, puis observa son reflet dans un miroir, situé au-dessus d’un des lavabos. Tournant le dos à Enry, elle le regardait via son reflet. Elle reprit la parole, hésitante, mais poussée par une force qu’elle ne savait déterminer.

« Je sais pas ce qui m’arrive… J’arrive plus à rien, j’ai perdu le contrôle… Tu ne peux pas me comprendre. »

Tout en parlant, elle luttait contre les larmes qui menaçaient de l’envahir, sa voix était brisée et malgré sa taille, elle semblait être tout à coup une petite fille recroquevillée sur elle-même. S’appuyant sur le rebord du lavabo, elle regardait le reflet d’Enry avant de regarder son propre reflet. Elle se trouvait immonde, grosse, laide, sans le moindre charme. Elle se détestait.

L'ambiance ne risquait pas de se détendre de si tôt, et rien qu'à voir de la façon dont les deux adolescents se fixaient. Enry, malgré son exaspération, tentait de rester complètement calme, tandis que la rouquine ne devait avoir qu'une envie, l'étriper. Peut être aurait-il mieux fallu que le jeune Stanley reste dans ce fichu couloir à se faire asperger de ce liquide visqueux de nature inconnu. S'il avait su qu'elle était à l'intérieur des toilettes, il ne serait sûrement pas rentrer. Hm. Non, en y réfléchissant bien, il serait rentrer même en apprenant ça. Après tout, il aurait pu tout aussi bien l'ignorer. S'asseoir contre la porte pour bloquer l'entrée - parce qu'un garçon dans les toilettes des filles et en plus avec une fille, c'est très mal vu -, et faire comme s'il n'y avait personne. Au moins, il n'y aurait pas eu de conversation, et donc, la jeune lionne n'aurait pas parler de cet épisode où il n'avait pas hésiter à cracher sa colère sur la première personne qui passait. Ce jour là, il n'était pas parvenu à se contenir. Et, il s'était haït d'avoir dévoiler autant de chose à une inconnue.

Sur ce coup là, il n'avait pas été très délicat, il était rentrer en trombe dans la pièce, et lorsqu'il avait aperçut la jeune fille, il n'avait pas hésité à lui adresser la parole au sujet de la chose qu'elle tenait entre ses doigts. Il aurait mieux fait de se taire. Mais voilà, cela s'était passer autrement, et on n'y pouvait rien. Il fallait maintenant qu'il fasse en fonction. À plusieurs reprises, le jeune serdaigle aux cheveux ébènes avait baisser les yeux, mais pas par intimidation. Certes, Keira était grande, et assez imposante - à sa manière -. Mais, Enry doutait qu'elle lèverait la baguette vers lui simplement parce qu'elle était énervée. Il y avait bien d'autres moyens pour se détendre, pas vrai ?

Aussi, lorsqu'elle répondit enfin à sa question, après l'avoir longuement observer, elle finit par lui dire qu'elle avait métamorphose, et qu'elle n'était pas d'humeur à poursuivre ce cours. Ou plutôt, de faire exploser quelque chose aujourd'hui. Il n'était pas très sûr de comprendre. Est-ce une blague où il fallait rire ? Ou disait-elle simplement la vérité ? La deuxième solution semblait être la plus plausible. Déjà, après une petite analyse de son visage, elle arborait un air maussade et détacher. Rien sur son visage ne présageait qu'elle allait se mettre à rire de vive voix dans la minute qui allait suivre. Et puis, Enry se serait poser des questions. Il n'avait jamais rencontrer de gens lunatique, et il n'avait pas l'impression que la demoiselle aux boucles rousses faisait partis de cette catégorie de personne.

Il ne préféra pas lui poser de question au sujet de la manière dont elle rendait le cours chaotique. Surtout parce qu'il devinait que cela pouvait être un nouveau point sensible sur lequel il ne préférait pas marcher. Elle devait se sentir petite, tellement petite et misérable, qu'elle n'arrivait même plus à hausser la voix. Il était aussi possible qu'il y ait une autre raison à ce soudain changement de ton... Mais, elle semblait tellement mal au point que c'était presque s'il ressentait de la pitié. Enry inspira discrètement pour essayer de repousser l'idée qui venait de lui obstruer les pensées. Lui venir en aide ? En lui disant quoi... ? Après tout, elle était en train de lui dire pourquoi elle était ainsi, enfin, elle ne donnait pas la cause. Keira n'était pas dans l'obligation d'en donner une, de plus, cela devait-être assez personnel si elle se mettait dans un tel état. Le garçon aux ailes sombres fixaient la jeune rousse à travers le miroir, à plusieurs reprises, il croisa son regard. Comme si elle cherchait quelque chose. Enfin, il interprétait sûrement très mal les pensées de l'adolescente. Et même s'il parvenait à décoder ses sentiments simplement à la regardant dans les yeux, il ne pouvait pas prétendre la connaître, au contraire. Il ne connaissait rien de sa vie. Il ne savait pas pourquoi elle avait cet air si triste, si faible. Mais, surtout, pourquoi elle essayait de cacher ce trop pleins de sentiments négatifs dans un sourire radieux.

" C'est certain. Je ne peux pas te comprendre. On a chacun nos souffrances, et même si elles peuvent être très différentes. Elles peuvent parfois avoir des liens. Même minuscule. Il suffit juste de les chercher, et de réfléchir. "

Le petit aigle n'avait pas ciller une seule fois, continuant de fixer le reflet de l'adolescente. Il avait souffler ces mots, comme si il n'avait pas vraiment voulu qu'elle les entende. Néanmoins, elle ne se trouvait qu'à quelques mètres de lui, elle l'entendrait forcément. Son ton était resté neutre, impartial, pourtant, son regard s'était un peu détendu. Il n'était plus aussi exaspérer qu'au début. Enry baissa brusquement les yeux vers le sol, fixant ses pieds, leur trouvant un soudain intérêt particulier.

" Je ne pourrais pas te comprendre. Mais, si on essaye pas, on ne pourra jamais. Se sont les faibles qui n'essayent pas. Et, je doute que tu sois faible. Si tu l'étais vraiment, tu n'aurais plus jamais toucher une baguette magique. Puisque tu sais que tu es maladroite en magie. "

Tout ce qu'il venait de dire, ce n'était que des déductions, pas vraiment des affirmations. Car, il ne faudrait pas vous le répétez vingt fois, il ne la connaissait pas assez. Mais, les petites choses qu'il savait d'elle, il pouvait les transformer en de grandes choses. Ainsi, le garçon faisait facilement le lien entre tel ou tel propos, pour construire des phrases qui le menaient à des déductions simples. Comme ici. Elle était triste. - ça cela se voyait au premier coup d'oeil - Elle se détestait. Vu la façon dont elle regardait son reflet. - par contre, il ne savait pas trop comment interpréter les regards qu'elle jetait dans sa direction à travers le miroir - Elle se trouvait faible. Vu comment elle avait utiliser le mot 'contrôle.' Tous ces mots avaient une signification. Ce n'était pas rien.

" On peut tout comprendre si l'on réfléchit. Et, comme tout le monde, tu as hérité d'un cerveau. Après, chacun excelle dans un domaine différent. "

Dit sur un ton pareil, cela pouvait sembler contradictoire. On avait l'impression que le jeune Stanley se fichait totalement de ce qu'il disait...

Tite musique pour la forme <<3 *J'aime Jacquou /sbaaf/*

Etrangement, Keira ne s’attendait pas à la réaction qui suivit ses propos. Elle avait pensé qu’Enry trouverait le moyen de la contredire, enfonçant une fois encore le pieux qui avait déjà plus que meurtri le cœur de la jeune lionne. Levant son regard azuré et éteint sur le reflet de l’aigle, elle le fixa un moment sans plus comprendre ce qui lui arrivait. Avait-elle des illusions d’ordre auditives ? Devenait-elle folle ? Non, elle avait toujours était folle… rectification. Se pinçant les lèvres, elle resta silencieuse un instant encore, ne trouvant de propos à adressé à son interlocuteur.

Réfléchir… Demander à la jeune fille de réfléchir semblait être, à ses yeux, une image aussi grotesque que si on avait demandé à un éléphant de voler… Elle ne répliqua pas. Elle restait muette. Elle ne savait pas comment agir avec cet aigle qui, à ses yeux, était bien trop gentil. Oui, elle ne méritait pas qu’on soit aimable avec elle. Elle n’était qu’une tare présente pour permettre à d’autres personnes d’être moins complexées une fois que sa propre personne paraissait devant eux. Que faisait-elle sur terre ? Elle se le demandait souvent depuis quelques temps. Que devait-elle faire ? Quelle était cette tâche qui devait lui être désignée et qu’elle était censée accomplir ? Avait-elle vraiment un rôle ou était-elle simplement une erreur que la nature tentait à présent de supprimer en la rendant plus misérable encore qu’elle ne l’était déjà ?

La jeune fille restait pensive… Comprendre… Oui, elle aurait aimé comprendre elle aussi. Mais c’était bien ça son problème (ou plutôt un de ses problèmes) elle avait l’impression que tout s’embrouiller, s’emmêler… Elle ne comprenait plus rien. La jeune sorcière fixa un instant encore le reflet d’Enry, puis, agacée par son propre reflet auquel elle ne parvenait à échapper, elle finit par se tourner pour faire face à l’aigle. Elle avait besoin de parler, mais elle avait peur. Peur d’embêter les gens, peur d’être jugée, peur d’être rejetée… Elle ne voulait rien de tout cela. Elle restait donc silencieuse, ange rose perdu dans un tourbillon de plumes multicolores qui s’étaient noircies au fil du temps, comme brûlées à vif par un feu devenu petit à petit indomptable.

« Je… »

La voix dérapa, et la jeune fille se tu. Cela commençait à bien faire. Elle en avait marre d’être faible et stupide. Marre de ne savoir rien faire. Baissant les yeux, elle n’osa croiser le regard de son cadet, reprenant ses esprits. Elle serra les poings, c’était douloureux… Inspirant profondément, elle leva finalement ses yeux pour les poser une nouvelle fois sur le jeune oisillon. Elle reprit la parole, plus sûre d’elle cette fois-ci.

« Tu sais… »

Non, il ne savait pas, c’était plutôt évident… La jeune fille fronça les sourcils, puis reprit, tentant de poser sa voix :

« Je crois que j’accumule les gaffes. Je suis un poids. Ce n’est pas compliqué, je suis bonne à rien. Plus tard je ne serais pas capable de faire quoique ce soit de ma vie puisque côté magie, ben c’est le néant absolu, je suis la plus nulle de ma promotion, et puis je n’ai jamais été intelligente de toute façon. »

Les larmes montaient aux yeux de la jeune lionne, qui, lancée à présent, semblait ne plus vouloir s’arrêter. Contrôlant cette montée d’eau, elle serra un peu plus les poings, enfonçant ses ongles sans sa peau, la douleur physique empêchant la peine de se propager d’avantage.

« Les seules choses que je sais faire, sont de la musique et du mannequinât. Mais ça, ça ne me servira à rien. Je vais sans doute être trop grosse pour continuer dans le mannequinât de toute façon. Quant à la musique, sans Andgy et Merryl, ce n’est plus pareil. Mais elles, elles sont intelligentes et auront bien mieux à faire que de continuer dans cette voix. Surtout que côté stabilité, la musique n’est vraiment pas la voix à suivre. »

La jeune fille porta un nouveau regard à sa propre silhouette, toujours dégoûtée. Elle poursuivit néanmoins.

« En plus… J’ai toujours détesté les mannequins. Elles sont inexpressives et morte de l’intérieur. Oui, elles respirent, mais quand je les regardais, quand j’étais petite, j’avais l’impression qu’elles étaient de simples poupées animées. Sans âme, sans pensées… Elles sont laides. Et maintenant, je deviens comme elles. Chaque jour qui passe se fait plus pesant que le précédent et ça continue de pire en pire. Si je veux faire plaisir à maman, je vais finir comme ça. Une enveloppe corporelle sans âme, sans pensées, sans joie de vivre…Ca me dégoûte. Tu comprends ? Je me dégoûte. »

Les topazes de la jeune lionne fondirent dans les pupilles de son interlocuteur, puisant en lui la force de poursuivre, cherchant à apaiser ses craintes. Portant une main tremblante et légèrement ensanglantée, à force d’y enfoncer ses ongles, à ses cheveux, elle repoussa une mèche en arrière et chercha à prendre un rythme de respiration plus stable. Les larmes glissaient silencieusement sur ses joues pâles.

« Pardon… Je suis désolée, je te dis tout ça mais… je dois t’embêter. Excuses moi. »

Oui, elle avait le sentiment une fois encore d’être un poids. Qu’avait-elle à ennuyer ainsi son entourage ? Ne pouvait-elle pas rester dans un coin, en paix et laissait les autres respirer loin de sa personne ? C’était sans doute bien mieux pour eux. Mais non, elle préférait rester au milieu de leur chemin, les ennuyant avec ses bêtises. Elle se trouvait méprisable. Retournant au lavabo, elle ouvrit l’eau et s’en passa un coup sur le visage. Une chance qu’elle ne se maquille pas, elle aurait eu plein de traces noires sinon :p.

Il ne savait pas si ce qu'il venait de lui dire aller lui faire encore plus mal. C'était tout à fait possible, vu que chacun de ces mots pouvaient être interpréter d'une manière différente. Keira était en quelque sorte imprévisible, et pour dire la vérité, il n'aimait pas la voir pleurer. Comme aucune autres filles. Pourtant, de fines larmes coulaient sur ses joues pour aller mourir lentement dans son cou, une larme éphémère. Le jeune Stanley ne souhaitait pas qu'elle croit qu'il la dévalorisait une fois de plus. Dans le genre, moi je réfléchis, et toi pas. Tout le monde sur terre était apte à réfléchir, même un malade mentaux, sauf que ces personnes réfléchissaient d'une autre manière. Le cerveau des gens réagit différemment selon la situation, selon les mots divulgués, et cela, même lorsqu'on connaît parfaitement la personne. Enry voyait l'adolescente contempler son reflet avec dégoût, elle ne s'aimait pas. Elle se haïssait. Autant physiquement que moralement. Etait-ce possible de se haïr autant ?

Finalement, des mots sortirent de la bouche de l'adolescente. Elle tenta de dire quelque chose, un mot, puis deux. Elle semblait hésité à lui dire quelque chose. C'était évident qu'elle voulait lui dire quelque chose de personnel, le fond de ses pensées. Il pouvait prendre cela comme une sorte de flatterie, puisque cela voulait dire la jolie rousse lui faisait un peu confiance. Même si c'était une confiance infime, ridicule, minuscule, à peine voyante, cela reste un peu de confiance. Rare était les personnes autour du garçon qui pouvait avoir confiance en lui. Pourtant, le jeune serdaigle n'était pas du genre à aller crier sur les toits ce qu'on lui disait, surtout lorsqu'il s'agissait d'un gros secret. À qui avait-il dit que la splendide, la merveilleuse, la gargantuesque Heaven Clarks avait versé des larmes sur son épaule ? Des larmes de tristesses. Elle ne lui avait rien dit, certes. Mais, Enry avait été un soutient morale pour l'adolescente. Enry faisait partis des personnes les plus fiables en secret.

Keira s'identifia à un poids, elle ne se trouvait pas intelligente, même nul. Elle était la plus faible de sa promotion, et ne voyait aucun avenir devant elle. Remarque, beaucoup à cet âge là ne croit pas à leur avenir. Il y a déjà le jeune Stanley qui n'avait aucune idée de métier plus tard, malgré ses bonnes notes dans pratiquement toutes les matières. Seul la botanique l'intéressait vraiment. Et peut être aussi le cours de Sortilèges. Sinon, les autres matières restaient des matières qui alimentaient son savoir. Rien de plus. Il ne s'y intéressait pas. Alors, devenir Auror était déjà raillés de sa liste. (il visait un peu haut d'ailleurs) Soigner des animaux aussi. Même s'il aimait l'espèce animal il pense qu'il s'ennuierait. Et même Médicomage ne l'intéressait pas. Alors, pour lui, Keira avait encore toute sa vie devant elle pour choisir. Il lui fallait encore du temps...

Par la suite, elle lui parla qu'elle était douée dans la musique et le mannequinât, il était vrai que dans ce domaine, il était assez difficile d'en faire son métier. Remarque, elle pouvait très bien être styliste. Quand à la musique, certains groupes marchaient très bien et pendant longtemps. Mais, ce n'était qu'une question de chance. De nombreux bons groupes dans le monde ne sont pas reconnus, et c'est plutôt difficile de se faire connaître. Enry ne quitta pas une seule seconde les prunelles ciel de Keira lorsqu'elle lui dévoila une grande partie de sa vie.

Cela ne le gênait pas. Au contraire, il avait l'impression de l'avoir toujours connu. Et, cela lui permettait aussi de mieux la connaître, mieux l'appréciait. Keira était mal dans sa peau, et, elle avait du mal à se voir autrement qu'en mal. Elle se trouvait grosse - ce qui n'était bien sur pas le cas, au contraire, elle était même maigre, même plus... -, elle se trouvait laide - alors qu'elle était super jolie - et elle se trouvait bête - ce qui n'était pas possible non plus. A part si elle était malade mentale - Il doutait que se soit le cas. Elle ne tiendrait pas de tel propos...

Pour tout dire, sur le coup, il ne savait pas trop quoi lui dire. Tant de révélations en même temps le rendait ainsi. Pourtant, il savait quoi lui dire, des mots miroitaient déjà dans son esprit, n'attendant qu'une chose : franchir la barrière des lèvres du jeune serdaigle. Ce dernier plissa les yeux, puis, en geste de réconfort il s'approcha d'un pas lent de la jeune fille pour passer son pouce sous ses yeux. Des larmes coulèrent dans la paume de sa main, mais ce ne fut qu'un détail auquel il ne prêta aucune attention. Continuant de fixer l'adolescente sans un mot. Lorsqu'il se rendit compte qu'il avait toujours son pouce sur la joue pâle de son aîné, il retira sa main lentement pour sortir un mouchoir. Il prit lentement la main de l'adolescente entre ses doigts pour y déposer le mouchoir, tout en rétorquant :

" Tu te fais souffrir chaque jours en faisant ce que ta mère te demande. Tu te regardes dans le miroir, et tu y vois un monstre. Tes yeux voient des choses fausses, et tu les interprètes mal parce que tu souffres. La douleur brise ton coeur, et tu as peur de te battre pour atteindre la victoire. "

Le jeune aigle baissa les yeux vers la main qu'il tenait toujours entre ses doigts. Une main fine, presque squelettique. Il avait compris ce qui n'allait pas chez elle. Mais, il savait pertinemment que se battre seul n'était jamais la meilleure des solutions. C'était sa soeur, sa moitié qui lui avait dit ça un jour. Enry ferma un instant les yeux, puis lorsqu'il les rouvrit, il posa son autre main sur celle de l'adolescente. De tel sorte à ce que ses deux mains se referment sur celle de la lionne.

" Pourquoi avoir aussi peu confiance en tes capacités ? Tu dois en avoir des centaines. Il suffit juste de chercher. Sans abandonner. Tout le monde possède en eux, des multitudes de fibres qui se relient pour former un talent. Il y a les bons talents, et les mauvais. Je sais que tu en as des bons. J'en suis sur même. Et, tu n'es pas grosse. Tu es aussi très jolie. "

Enry lâcha brusquement la main de la jeune fille pour lui attrapa les épaules, mais cette fois, sans brusquerie, il la tourna complètement vers le miroir pour lui dire de sa voix toujours aussi neutre, mais parsemé d'émotions étranges :

" Tu vois quoi là ? Une moche ? Une grosse ? Essaye de voir à travers mon regard, pas à travers le tien qui souffre constamment. Laisse les émotions positives te submerger. Et peut être parviendras-tu à comprendre par toi même, que tu es ni laide, ni grosse. Tout ce que tu essayes de faire en ce moment, c'est de te détruire. "

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