I don't know who you are... - PV-

Les matins se rafraichissaient à mesure que l’hiver approchait. Chelsea n’était pas du genre à s’en plaindre, mais il fallait bien ressortir les pulls d’hiver maintenant. Enfin pas encore les plus chaud, mais au moins des petits gilets légers.
Chelsea, poufsouffle dans l’âme, n’avait pas l’envie de faire de farces sans sa sœur jumelle. Et puis elle avait trouvé Friedrich Maiden à ennuyer dès qu’elle l’apercevait dans un couloir. Avec l’aide de Bérénice, il était facile de savoir où il était, elle jouait le rôle d’un gyrophare pour repérer le serdaigle. Pas qu’il passe inaperçu lui-même, mais il était doué pour se cacher dans la foule, le vilain !

Pourtant, encore une fois, Chelsea n’était pas d’humeur à lui jouer des tours. Mais rester dans son lit à réfléchir dans le vent comme elle le faisait maintenant ne lui plaisait pas. Alors comme elle ne dormait plus, Chelsea décida de se lever. Elle emporta avec elle son carnet à histoire, sorte de journal intime, mais que seule elle et Sydney savaient déchiffrer.
En parlant de Sydney, Chelsea était soulagée qu’elle ait été acceptée pour travailler à Poudlard. Sans sa sœur ainée, elle se serait sentie… pas vraiment abandonnée, pas vraiment seule, puisque Cath était toujours là lorsque Chels’ en avait besoin. Mais avec Sydney il y avait un petit lien, ténu certes, mais il était très important pour la petite blonde.

En réfléchissant à tout ça, elle déambulait dans le salle commune, sans trop savoir où se poser. Puis finalement, décida que la salle était trop petite, et qu’elle pouvait se faire surprendre par d’autres élèves lorsqu’ils se réveilleraient. Alors elle pensa à la bibliothèque, mais en chemin, elle se souvint qu’elle n’était pas encore ouverte à cette heure si matinale, surtout un dimanche ! Elle tourna donc les talons, peut-être que la grande salle serait une bonne idée ? A moins que non. La grande salle n’avait jamais été une salle que Chelsea appréciait vraiment. La salle sur demande ? Comme elle avait déjà suivi son serdaigle-peluche-attitrée, elle savait comment y aller, mais sans ladite peluche, ce n’était pas intéressant.
En définitive, ne restait que le parc. Ne trouvant pas plus grand, ni meilleure idée, Chelsea parti à la recherche d’un endroit au calme, où on ne la dérangerait pas.
Elle comptait bien continuer l’histoire de sa jolie princesse, qui fête l’anniversaire de son cousin, alors que l’amour de sa vie ne pouvait pas venir… Bref, encore une fois, elle maquillait la vérité d’une manière tout à fait particulière pour écrire son carnet personnel.

Mais avant de trouver de quoi s’assoir, le regard de la jumelle se fixa sur le lac, au loin. Avec le soleil levant, il lui offrait un spectacle qu’elle n’avait jamais pensé à admirer avant. Figée sur place, elle ne savait pas trop combien de temps elle était restée à fixer la surface miroitante de l’eau, quand une voix l’interpella.
Surprise, Chelsea sursauta sur le coté, et se protégea derrière son carnet. Ses grands yeux ouverts, juste au-dessus de son journal intime inventé, la jeune demoiselle mis quelques secondes avant de se rendre compte qu’il n’y avait rien à craindre. Un jeune garçon, de Serdaigle, lui demandait juste ce qu’elle faisait ici. « Euh… Je… Quelle heure est-il ? » demanda-t-elle au lieu de répondre. Se tournant à nouveau vers le lac, elle sembla peu à peu reprendre ses esprits et comprendre la situation. « Oh, je… Je suis désolée, j’ai été surprise et… Je… Je venais pour être au calme, pour écrire, et puis… je… je… j’ai regardé le lac, et voila… » Elle songea alors qu’elle devrait parler un jour dans ses récits de la superbe lumière du soleil qui se reflétait de manière totalement ravissante dans l’eau du lac. « Je… Je suis sur ton chemin, peut-être ? Tu veux que je me pousse ? Je suis désolée… » demanda-t-elle, en apercevant les traces d’effort sur le garçon. Elle s’exécuta immédiatement, sans attendre qu’il réponde, persuadée que c’était la raison pour laquelle il lui avait adressé la parole. Lui laissant ainsi le passage, elle lui offrit un joli petit sourire.

Chelsea s’était rendue dans le parc afin d’écrire au petit matin. Une fois dans le parc, alors qu’elle avait erré un petit peu dans le château pour trouver une place agréable et au calme pour imaginer ses nouvelles histoires.
A chaque fois, elle réécrivait la réalité comme elle aimerait que cela l’arrange. Les contes se suivaient, les héros étaient presque toujours les mêmes, mais les sujets des histoires étaient toujours les moments forts de la vie de la jeune fille. Seule Sydney l’aidait à trouver des idées parfois farfelue parfois romantiques, parfois féériques pour écrire une nouvelle histoire. Pourquoi pas Cath ? Parce que c’était le lien que Chelsea s’était imaginée avec son ainée, celle qui comme elle, portait le nom d’une ville.

Alors que dans le parc, Chelsea s’était mise à fixer le lac, et alors qu’elle était bien plongée dans sa contemplation, quelqu’un l’avait tirée de là brusquement.
Enfin, ce ne devait pas être son intention de départ. Mais c’était ce qu’il s’était produit. Chelsea avait sursauté, avant de s’excuser. « Oh il est si tôt ? Je ne m’en étais pas rendue compte… » S’étonna-t-elle. D’habitude elle dormait plus longtemps quand même… le Serdaigle l’interrogea sur ses écrit, et Chelsea serra un peu plus son carnet contre elle. « Euh… C’est… C’est personnel, et… et je préfère garder ça pour moi… » Murmura-t-elle en baissant les yeux. Même Cath, elle avait peur qu’elle se moque d’elle, si elle lui faisait lire. Enfin, sa jumelle au moins, savait que c’était un journal intime, ou au moins quelque chose qui ressemble. Même si Chelsea racontait énormément de choses à sa sœur, il restait quand même certaines choses qu’elle préférait garder pour elle. « C’est mon journal intime… Alors… Je préfèrerais ne rien dire. Tu vois ? » S’excusa-t-elle gentiment, mais fermement. Elle ne lui ferait pas lire. « Mais si tu veux, j’ai quand même des vieux textes sur un autre… Un autre… carnet. » Dit-elle précipitamment.

Elle lui expliqua alors qu’elle écrivait souvent ce qui lui passait par la tête, qu’elle imaginait beaucoup de choses et que la seule manière qu’elle avait trouvé pour évacuer tout ça, c’était d’écrire des histoires abracadabrantes et sans queue ni tête. Pourquoi lui racontait-elle ? Parce qu’elle avait l’impression, l’intime conviction, qu’elle pouvait lui parler. Parce que l’intuition de Chelsea a toujours été un indicateur qu’elle suivait, avec Cath pour la soutenir, à 100%. Et là, son intuition lui disait qu’elle pouvait se fier au garçon en face d’elle. « Je peux te faire lire les anciens ‘numéro’ si tu veux » Rigola-t-elle. Elle avait prononcé le mot numéro en indiquant avec les doigts qu’elle mettait des guillemets, il est clair qu’elle ne pensait pas que ses récits aient besoin d’ordre ou de numéro, ni d’être lus, ils devaient être bien trop psychédéliques pour ça. Mais c’était sorti tout seul. Elle gardait tous les carnets, dans l’ordre, dans une boite au fond de son armoire. Ceux de l’année d’avant, et ceux de l’année en cours. Elle en était déjà à son second livre pour cette année. Elle pouvait bien lui donner un morceau de l’année dernière ? Elle y parlait beaucoup de la bataille, de Harry évidemment, de vous-savez-qui, de la bataille contre lui, mais ses héroïnes de d’habitude étaient évidemment Catherine et elle, accompagnées par toute une multitude d’autres personnages, qui symbolisaient les professeurs, d’autres élèves, la famille proche ou éloignée, dans des situations farfelues pour la plupart. Est-ce que ce garçon aimerait ? "A moins que... Que tu aies d'autres choses à faire, je veux dire... C'est pas obligatoire, et pas important, et..." soupira-t-elle, avec un petit sourire désolé. Elle remit une mèche de cheveux derrière ses oreilles, tout en rosissant légèrement.

Elle avait rosit légèrement lorsqu’il avait précisé qu’il pourrait en savoir un peu plus sur elle. Evidemment, en lisant un journal intime, on en apprend beaucoup sur la personne qui l’a écrit. Mais les journaux de Chelsea étaient intimes, d’accord, mais un peu psychédéliques, au point que même Cath ne les lisait pas. Pourtant elles n’avaient jamais de secret l’une pour l’autre. Alors laisser lire ses écrits c’était un peu… Embarrassant.
Par contre, lorsqu’il se mit à parler musique, la jeune fille changea du tout au tout. De la gentille demoiselle timide, elle passait à la fan qui admire un nouvel artiste qu’elle va bientôt coller partout dans son agenda.
Elle l’écouta parler, n’osant pas l’interrompre dans son élan. Elle avait failli passer à coté d’une personne tout aussi géniale que son idole number one : Friedrich Maiden ! En plus il était à Serdaigle aussi. Cette maison avait décidément beaucoup de personnes que Chelsea appréciait. Déjà Sydney, puis les deux compositeurs, ses frères jumeaux ainés… Et certainement beaucoup d’autres personnes.

« Tu… Tu composes… Des morceaux ? Tu es musicien ! C’est merveilleux ! » S’exclama-t-elle avec des étoiles plein les yeux. « Tu dois connaitre Friedoudou ? Ah, excuse-moi, Friedrich Maiden, non ? C’est un musicien aussi, il compose des morceaux de musique, et il joue de beaucoup d’instruments, surtout des instruments à corde en fait. Le piano, la guitare, le violon, ce genre de trucs. » dit-elle avec un sourire perdu dans les nuages. « Et il a joué avec ma grande sœur, l’année d’avant. Il était venu pour les vacances, et j’ai tout de suite adoré sa musique. Je suis sa super fan ! Cath et Bérénice aussi, mais c’est moi la mieux ! » Rigola-t-elle en tirant la langue.

Lorsqu’elle eut fini de s’esclaffer, enfin, en essayant de reprendre son calme, elle s’excusa « En fait, je parle beaucoup de lui, je suis désolée. Mais il est très beau aussi, et puis il est d’une extrême gentillesse, tous les autres garçons lui tapent dessus, c’est dingue ! Il ne sait pas se défendre ! Puis il a déjà une copine ! » Elle haussa les épaules. Ca ressemblait au discours d’une fille qui en pince pour sa star, mais pourtant, Chelsea n’avait jamais eu de pensée de ce genre envers son ainé. D’abord, c’était la peluche de Sydney, ensuite… Ben c’était sa peluche à elle aussi en définitive et à tout les Fawcett. Sa famille d’adoption, quoi. C’était plus de la taquinerie qu’autre chose, même si Sydney prenait son rôle de maman de substitution très au sérieux.

« Tu le connais ? » Demanda-t-elle en souriant. « Quoique, il fait tellement d’effort pour passer inaperçu que même les fantômes sont plus visibles. Si Sydney ne l’avait pas sauvé de la noyade on l’aurait jamais connu… » Dit-elle, un peu fataliste, mais pas comme si elle était affectée réellement par la situation. En même temps elle ne l’avait pas vécue, elle ne devait pas se douter de l’aura macabre et sinistre que cela pouvait soulever. Il n’y avait peut-être bien que Sydney et Fried pour le savoir.

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