Une journée spéciale pour elle & lui [PV]

Heureusement que pour aujourd’hui Vincent gardait ses réflexions sur Axel pour lui (quoi que, la journée ne faisait que commencer) parce que Fredericke aurait trouvé culloté qu’il pense qu’elle avait choisi le mauvais Griffins. Après tout, si ça avait été Seth, ça aurait été pareil. Sauf que Seth était à Elyna et on pique pas les copains des copines, ça, et en plus le fait que Fredericke n’aime pas beaucoup le serdaigle en question… et bah voilà quoi, mais n’empêche que ça aurait été exactement pareil. Coup de chance, dans la liste des amis de Fredericke, Vincent avait un peu fini par zapper Roman (il avait déjà fort à faire avec Adrien et Axel). C’est peut-être pour que ça continue qu’elle n’avait jamais raconter à son meilleur ami son flirt avec le petit Poufsouffle ? Bref, de toute façon, aujourd’hui, elle était pour la paix. C’était la fête après tout !

« Oh mais j’avais vu la tienne. Tu oublies que je suis allée dans ton dortoir en janvier. » Le 10 janvier pour être précise. Elle ne risquait pas d’oublier vu comme elle avait souffert… elle y avait même perdu un ami. Et cela avait marqué le début de la fin pour la relation de Marie et Vincent. Cela n’avait plus été pareil après ça. Marie avait appris que Fredericke avait dormi dans le lit de Vincent et du côté de Vincent, il avait exigé que tout redevienne comme avant Marie… Oui, maintenant que Fred’ y repensait, tout ça c’était la faute d’Olwen. Un beau gâchis d’effort si vous vouliez son avis ! Elle s’était pourtant donnée du mal durant le premier trimestre pour que tout aille comme sur des roulettes avec Marie ! Si c’était pour que ça finisse comme ça, elle aurait put tout aussi bien s’abstenir. Dommage qu’elle ne puisse pas changer le passé… Encore qu’elle fut contente d’avoir récupéré toute l’attention de Vincent mais elle se sentait mal de se réjouir du malheur d’autrui. C’était son côté « trop gentille ».

Vincent fit ensuite l’idiot en imitant hum… une fille ? Ce qui fit beaucoup rire Fred’ qui ne savait pas si le vert était si tendance que ça d’ailleurs. Elle le poussa gentiment de la main sur son épaule et lui dit d’un ton faussement offensé « J’t’en prie, si tu commences à faire plus fille que moi je vais me vexer ! » Car Vincent savait bien que sa meilleure amie était un peu garçon manqué… même si physiquement, plus tant que ça. Mais écoutez la un peu discuter avec ses amis et elle vous parlera surtout de sport, elle oubliera aussi régulièrement qu’elle est en mini-jupe mais pour ça elle avait trouvé depuis un moment une parade : elle portait un cycliste sous son uniforme. Tout ça pour dire que du côté de ses manières, ce n’était vraiment pas encore ça du tout. L’habit ne fait pas le moine comme on dit…

« Eh, c’est pas moi, c’est ma tante. » dit Fred’ en souriant, voyant bien que ça faisait plaisir à Vincent que sa tante ait pensé à lui. Vraiment, elle avait quand même une tante géniale à défaut d’une bonne mère… Dommage qu’elle n’ait pas été aussi douée avec Roze mais la situation avait été compliqué et c’était une toute autre histoire.

Pour ce qui était du pli d’Adrien en revanche, elle s’approcha pour regarder et fut surprise de voir des photos d’elle. Mais elle fut encore plus surprise de la réaction de Vincent. Et bah, il était carrément euphorique aujourd’hui. Elle ne put toutefois s’empêcher d’hausser un sourcil perplexe et de lui dire en se penchant un peu pour le regarder par en dessous oh le joli décolleté « Tu dis des trucs bizarres chéri. » Elle se redressa un peu et secoua la tête faisant voler quelques mèches blondes autour d’elle « Enfin, je ferais passer à Ady, mais c’est quand même bizarre son cadeau j’trouve. Je t’aurais donné la brochure de toute façon. Et des photos de moi t’en a déjà tout un paquet. » Parce que à chaque fois qu’elle faisait des photos d’eux deux, elle les tirait en double exemplaire pour que Vincent ait le sien… donc il en avait sûrement assez pour remplir son tiroir de table de chevet. Ce à quoi elle ne pensait même pas, c’est que c’était toujours des photos d’eux, pas juste d’elle… Même si ce n’était pas du tout pour ça que Adrien les avait donné à Vincent, c’était juste pour qu’il ne les voit pas au moment de la brochure justement.

« Mais oui, mais oui, le gâteau… » Dit-elle d’un air amusé en installant une nappe par terre et en sortant le gâteau ainsi que des assiettes en carton et des couverts en plastique de son sac. Elle sortit quand même les bougies et en mit une sur la part de Vincent. « Allez, fais un vœu quand même Kaiser, ton anniversaire ce n’est qu’une fois par an ! » A ce propos, elle adorait cette période de l’année où elle avait le même âge que Vincent (sur le papier). Cela durerait jusqu’au 8 août prochain, moment où elle le dépasserait à nouveau en chiffre puisqu’elle aurait 15 ans. Le temps passait vraiment vite.

Vœu ou pas, la bougie soufflée, ils commencèrent à manger. La part de Vincent était énorme à côté de celle de Fred’ parce qu’elle ne courait vraiment pas après les pâtisseries. Elle raconta à son meilleur ami que Serena tenait absolument à lui faire des mèches rousse et qu’elle luttait pour garder son blond naturel quand elle s’interrompit, Vincent avait du chocolat sur le bord de la bouche. Machinalement, elle se pencha et lui essuya le coin de la lèvre avec le pouce. « Tu manges comme un cochon, tu t’en mets partout. » Elle n’était qu’à quelques centimètres de lui, ayant abandonné son assiette (vraiment, le chocolat c’était pas son truc) et ses yeux bleus fixant les siens avec une tendresse habituelle… quand le fait que sa main quitte le visage de Vincent lui fit penser qu’elle devait faire quelque chose de puis un moment mais que les récents évènements avaient un peu tout reculé. « Ne bouge pas, il faut que je fasse quelque chose. » entrée en matière qui l’amena à s’approcher un peu plus, à virer l’assiette de Vincent sur le côté et à passer une main fraîche sur la nuque de son meilleur ami avant de se coller à lui et de… l’embrasser. Bien décidée à le punir « pour de vrai », elle y mit beaucoup du sien et on était loin du smack de collégien… c’est qu’elle avait pris un peu d’expérience ces derniers mois.

L’étreinte dura juste assez pour être convaincante, elle était persuadée d’avoir embrassé Vincent comme il fallait pour chauffer un garçon normalement constitué mais après elle connaissait le phénomène, elle ne se faisait pas trop d’illusion non plus. Elle était quand même au moins certaine que ça allait le perturber un minimum. C’était le but. On avait quand même vu pire comme vengeance mais Fred’ a une imagination limitée. Elle s’est vengée d’Adrien en manipulant sa propre meilleure amie et elle se venge de Vincent l’embrassant aussi. Elle n’avait pas été cherchée bien loin.

Quand elle le lâcha, elle cligna des yeux, réalisant tout juste qu’en fait elle venait d’embrasser consciemment l’objet de son amour et chasse cette idée pour sourire et dire d’un air taquin « C’est pour le baiser de la dernière fois à l’infirmerie. » avant de lui faire un petit clin d’œil et d’aller s’intéresser à son sac de nourriture lançant l’air de rien « Tu veux du thé ? » alors qu’en réalité, elle était un peu troublée. Enfin, elle s’en remettrait vite. Vincent n’était qu’un garçon et embrasser les garçons ça n’avait aucune valeur pour elle…

L’important c’est qu’elle y croit vous ne pensez pas ?

Il n’y avait que Vincent à avoir oublier ce moment douloureux. Pour Fredericke, le souvenir de son passage chez les Serpentards étaient encore bien présent et lui faisait mal. Ce n’était pas le fait d’avoir été dans le dortoir de Vincent, bien entendu, mais à cause de la raison qui l’y avait mené. Elle n’avait jamais eu aussi peur d’un garçon, d’un homme même. C’était presque comme si le cauchemar de sa nuit de noce avec Franz prenait forme sous ses yeux. Pour elle, ça avait été abominable… elle qui se sentait si fière, si sûre d’elle, elle s’était subitement retrouvée aussi fragile qu’un oiseau sorti de l’œuf. Mais il y avait eut Vincent, il y avait toujours Vincent. Il n’était pas très doué pour la comprendre (et selon Fred’, il n’essayait pas), il ne montrait pas beaucoup son attachement, mais il la protégeait toujours. Elle était presque certaine que même contre un sorcier accompli (sa mère à elle par exemple), il se battrait si on lui voulait du mal. Alors elle avait guéri, elle avait fait taire sa peur et elle avait enfin accepté qu’une fille n’était pas aussi forte qu’un garçon et qu’elle devait faire plus attention (et là, on se dit que mieux vaut tard que jamais). Faire attention, mais pas avec Vincent ! Pas avec Axel et Adrien non plus, bien que ce n’est pas pour les mêmes raisons.

« Hum… je crois que je ferais toujours plus fille que toi quand même. Je suis nettement plus sexy. » Toujours sur le ton de la plaisanterie bien entendu. Quoiqu’elle se pensait vraiment sexy pour une fille, c’est qu’elle y avait bien travaillé, tout en gardant pour principe premier de s’habiller confortablement. Les talons aiguilles par exemple c’était pas la peine d’y penser en dehors des grandes occasions ! Et si on lui laissait voix au chapitre, elle choisirait un jolie pantalon moulant pour l’uniforme des filles plutôt que cette jupe engoncée qu’elle avait fort heureusement rétréci de plusieurs centimètres et sous lequel elle portait en général un cycliste. Ce n’était pas par pudeur, c’était seulement plus pratique pour faire du sport tout en restant dans les limites de la décence. Les garçons jouent moins bien au ballon sinon.

« Il n’aurait pas tord d’essayer de t’amadouer. C’est lassant à la longue d’être entre vous deux. Et je ne te parle même pas d’Axel. » Parce que là c’était encore pire ! Quoi que… ils ne se battaient pas donc y’avait un mieux, mais Axel cherchait des poux à Vincent plus souvent qu’Adrien. Le fait qu’il soit le cousin de Seth lui en laissait l’opportunité il faut dire. Vince’ voyait peu Adrien puisqu’il n’était pas à Sterne, alors qu’Axel… Enfin… comme dirait son presque ex-petit ami, c’était le facteur Fayr. Personne ne sait pourquoi il n’aime pas les flirts de Fred’, mais il ne les aime pas, c’est tout. Life is life !

Elle ne demanda pas à Vincent la teneur de son vœu parce que quand on le dit, il ne se réalise pas. Mais si elle y avait un peu réfléchi, elle aurait sûrement pu le deviner. Sauf qu’elle était bien trop occupée à embrasser Vincent justement.

La réaction qu’il en eut laissa Fredericke perplexe quelques secondes. Une partie était vexée, un peu frustrée (coucou Axel !) de son manque d’enthousiasme… l’autre trouvait ça marrant. Il était tellement aveugle qu’il en devenait bête. Aucun parti ne prenant la victoire, elle se servit du thé et tourna la tête vers son meilleur ami d’un air circonspect.

« T’es peut-être canon mais c’est pas le sujet. Je te l’ai dit, je voulais juste te rendre le baiser qui m’a réveillé à l’infirmerie la dernière fois, histoire d’être quitte. D’autant plus que tu t’es fait avoir par Adrien. Il suffisait que ce soit toi qui essayes de me réveiller et le sort aurait été levé. » Elle s’approcha de Vincent et se mit dans ses bras, comme elle le faisait souvent, ni plus, ni moins. Elle était tactile, beaucoup, un vrai petit pot de glue. Cela ne semblait pas déranger Vincent qui y était habitué mais seulement quand c’était avec lui, il avait l’air de trouvé cet aspect de Fred’ beaucoup plus chiant quand c’était avec les autres (sauf peut-être avec Ophélia, Fred’ n’était pas sûre).

Elle avala une gorgée de thé et conclut. « Enfin, c’est pas bien grave, ce qui compte c’est le résultat… et que Adrien soit dans la merde parce que je me suis bien vengée. » Elle sourit pour elle-même et vit que le gâteau était déjà bien entamé. Vince était vraiment hyper gourmand, elle trouvait ça assez mignon en réalité, surtout qu’elle trouvait gratifiant de faire de pâtisserie qu’il mange avec autant d’appétit.

« Tu finis de manger et on va dans le parc ? Il fait beau et j’ai envie de sécher pour qu'on reste ensemble. » Parce que le jour de l’anniversaire de Vincent, elle était à lui et rien qu’à lui. Après, il n’en profitait pas à sa juste valeur mais que voulez-vous, Vincent ne sait pas (encore ?) ce qu’il rate il devrait demander à Axel, ou pas.