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La sorcière contourna le club, afin d’entrer par l’entrée secondaire (puisqu’il était évident qu’à cette heure ci, l’endroit été censé être plus que fermé…). Une personne était chargée de gérer les entrées et sortie. Il s’agissait d’une femme qui avait la trentaine. Elle adressa un sourire à Keira avant de poser un regard plus dur sur Siegfried. La rouquine ne fit aucun commentaire cependant, se contentant de la saluer sans lui présenter son compagnon (à qui elle ne présenta pas non plus la femme). Une fois entrée, elle fit la bise à son aînée et lui demanda immédiatement où se trouvait Tonny. Le visage de la femme s’illumina alors et elle observa différemment la vipère qui accompagnait l’habituée des lieux. Une fois l’indication obtenue, al sorcière passa son chemin, saluant parfois quelques personnes sur son passage. Si le club été censé être fermé, il n’était pas vide pour autant. Il devait bien y avoir une quinzaine de personne en tout, réparties aléatoirement dans le coin…

Les jeunes gens s’arrêtèrent finalement au bar. Non, pas le bar principal du club, juste un petit bar, comme ça, qui se trouvait dans les sous-sols. Un homme qui semblait avoir la quarantaine était justement derrière le comptoir. Son visage s’illumina quand il reconnut la rouquine, et il ne fit aucun commentaire sur le jeune homme accompagnant son habituée des lieux.

« Keira, ça faisait un moment… Ca va ? »
« Oui oui, la routine, j’étais en internat, donc forcément… Sorties réduites, mais tu vas bien me voir tous les jours maintenant… Compte bien là-dessus… »
« Et tu survies là-bas ? »
« Ho, disons que je ne m’ennuie pas grâce à toi, parce que sinon, il n’y a vraiment rien à faire… Et je te présente Siegfried, le gars dont je t’ai déjà parlé… Siegfried, voici Tonny. »
« Salut, mec… Je vous sers quoi, vous deux ? »
« Un Gin tonic pour moi. T’es chou. »

L’homme avait tendu la main à Siegfried. Il ne l’observait pas avec curiosité, juste une pointe d’amusement. La rouquine quant à elle s’était assise sur un tabouret et observait distraitement son ‘invité’. Elle ne lui avait pas adressé la parole depuis un moment, perdue dans ses pensées, le contemplant parfois en silence, elle pensait à ce qui s’était passé et ce qui allait se passer… mais rapidement, elle se reprenait. Non, elle ne devait pas penser au futur, elle verrait bien comment tout cela se finirait après tout ! Quant au passé. C’était fait, un point c’est tout. Ce qui comptait, c’était qu’il était là, avec elle à présent. Et c’était bien ça le plus important. Ouvrant enfin la bouche pour s’adresser à son cadet, elle souffla, tout en le fixant dans les yeux :

« J’espère pour toi que tu n’avais rien de prévu, pour ce soir. Parce que je te kidnappe pour la nuit. »

En gros, s’il devait rentrer, et bien il ferait une croix dessus. S’il devait voire quelqu’un, il annulait ou lui faisait faux bond, mais il resterait là. Il n’y était pas forcé, en effet… mais s’il partait, il n’aurait pas le droit de revenir. Une porte, quand elle était refermée, ne prenait plus la peine de s’ouvrir pour les retardataires. C’était donc à prendre ou à laisser.

Tonny servit la sorcière en première, déposant à côté de son verre un petit sachet contenant des comprimés colorés. Souriante, Keira prit le sachet sans un mot et le mit dans sa poche. Croisant les jambes elle prit ensuite son verre pour regarder à nouveau Siegfried, sans rien dire… peut-être avait-il des choses à dire, lui ? Sûre d’elle, elle reprit (une fois Tonny partit voire deux nouveaux arrivants) :

« Bien, tu as le droit à une question… Choisis la bien. »

Complètement sous son contrôle… C’était ainsi que Siegfried voyait sa situation avec Keira. C’était complément fou… Après tant de temps passé à se libérer de tous ceux qui cherchaient à tenir leur emprise sur lui, voila qu’il s’était mis à suivre cette fille de son plein gré, acceptant la situation de dominé comme jamais il ne l’aurait cru. Et en plus, c’était une griffondor ! Bon, ex griffondor mais…
Il devait admettre que Keira donnait l’air de bien savoir ce qu’elle faisait, et surtout, elle menait la danse de la même manière que… Que lui-même l’aurait fait en manipulant quelqu’un. Comme elle le disait, elle l’avait réellement Kidnappé sans même l’enchainer ni le menacer. Il s’était évidement senti agressé par le fait qu’elle possédait son dossier mais en fait, elle n’avait pas dit explicitement qu’elle lui chercherait des ennuis. Ce qui ramenait Siegfried à sa dernière réflexion… Elle ne l’avait pas contraint à devenir son jouet, il s’était soumis à elle de lui-même…

« Fais bien attention Keira… La dernière fois que quelqu’un m’a kidnappé, c’était par amour soit disant… Et tout s’est fini dans les cellules d’Azkaban… Mais tu sais déjà tout ça puisque… tu as tout lu. Cette fois ci, si on me Kidnappe, j’aimerais autant éviter que ce soit par d’affection, d’accord ?»

Monsieur Chandlers ne s’inquièterait pas trop de son absence, du moins, l’espérait il. Cet homme avait de nombreux contacts via tous les milieux, mais il était loin pour le moment. Du moins… c’était ce que Siegfried espérait…
Keira savait où elle le menait, aussi bien spatialement que temporairement. Il était sur son territoire, et paradoxalement, Siegfried se sentait moins oppressé au fur et à mesure qu’elle le guidait dans ce qui semblait être… Son terrain de chasse.
Les regards complices que Keira lançait à Tonny ne lui échappèrent pas, le sachet non plus… L’attitude déterminée de Keira…
Pas la peine de lui demander ce qu’elle envisageait pour eux à court terme, il le saurait assez rapidement. Il n’avait pas peur. Alors sa question:

« Tu n’as pas voulu répondre à ma question tout à l’heure, je ne te la reposerais donc pas… En revanche, j’apprécierais que tu me dises… Quel sera le prix de cette liberté que tu me fais miroiter ? Si l’orphelinat moldu et mes rapports avec le ministère m’ont appris quelque chose, c’est bien que rien n’est donné dans ce monde, et que la liberté se paie aux prix fort ! Mais tout ça… Tu le sais aussi… Puisse que tu as tout lu… »

Siegfried se sentait capable de payer le prix quel qu’il soit. Il avait déjà payé une certainement forme de liberté, tout son corps et son esprit avait payé…

« Tu n’as pas de soucis à te faire. Et je vais même te confier un petit secret… De toi à moi, j’en ai absolument rien à cirer que tu m’aimes ou pas. Ce n’est pas du tout mon but. »

Ce qui était on ne peut plus vrai. Keira ne cherchait pas l’amour. Elle ne cherchait à être appréciée. Elle voulait de l’admiration, du désir… Oui. Mais pas d’amour. Certainement pas ! L’affection n’avait pas de place dans sa nouvelle vie. Elle n’admettait pas le ridicule dans son nouveau départ. Et il fallait être réaliste. Ce sentiment était certainement le plus ridicule qu’il soit… l’amour… Quelle bonne blague ! Keira l’avait assez côtoyé pour en être profondément écoeurée à présent. Tout cela n’était qu’un énorme mensonge agrémenté de fantaisie… Très peu pour elle. Ce genre d’illusion resterait au placard à présent !

Installés au bar, la sorcière sirotait son verre, amusée. Elle était curieuse, il fallait bien l’avouer. Elle se demandait jusqu’où Siegfried pourrait la suivre. Elle avait envie de savoir s’il avait des limites ou si, au contraire, il saurait la suivre les yeux fermés. Elle avait envie de tester ses capacités, ses réflexes. Elle avait envie de le connaître ‘en vrai’ et pas seulement via ce fameux dossier. Mais cet intérêt qu’elle portait au jeune homme était d’avantage pour ‘elle’ que pour ‘lui’ réellement. Elle avait envie d’évoluer, de passer un nouveau cap. Mais seule, c’était plus difficile. En revanche s’il était là, lui qui semblait partager pas mal de choses avec elle (pas forcément évidentes au premier coup d’œil, ces choses) elle sentait qu’elle saurait repousser encore plus ses limites. Et c’était bien là, tout le but de la manœuvre… ce qui intéressait la rousse, dans l’immédiat, c’était surtout la question qu’il allait lui poser. Posée, elle observait avec calme son cadet quand ce dernier répondit à ses paroles… Un petit sourire naquit sur les lippes de la rouquine, illuminant un instant ses traits.

« Le prix… Bonne question… »

Pensive, elle réalisa qu’elle aurait certainement posé la même question que lui. Keira aussi vivait dans cette cruelle réalité. Elle savait pertinemment que toute chose avait un prix. Et ce prix ne se relevait pas forcément en argent… Elle avait connu diverses versions de ‘versement’ et en avait d’ailleurs mis en œuvre plusieurs… ce n’était pas toujours très beau. Jamais classe, et encore moins conventionnel. Mais elle se moquait bien des conventions. Elle avait dépassait tout cela. Ce qui l’intéressait, en tout et pour tout, c’était de se surpasser. Et, forcément, d’obtenir ce qu’elle désirait. En règle générale, ça fonctionnait plutôt bien… Sûre d’elle, elle répondit donc à son jeune ‘initié’ :

« Ce n’est pas compliqué. J’exige uniquement certaines petites choses… Le prix de cette liberté ne se comptera pas en monnaie sonnante et trébuchante, évidemment… J’ai seulement quelques exigences auxquelles tu devras te plier, sous peine de mettre fin à ton petit périple plus tôt que prévu. »

La rouquine l’observait avec attention à présent, puis, sans réfléchir (elle avait tout en tête de façon plus ou moins claire, la manipulation, els exigences de cette espèce… tout cela lui venait naturellement…)

« Pour commencer, tu te devras de faire ce que je te dirais de faire sans poser soixante questions à la seconde. Ensuite, il va de soit que sans moi tu auras énormément de mal à franchir pas mal de portes. D’où notre accord, et kidnapping du soir. Et c’est aussi pour cette raison que tu te devras de venir à chaque fois que je te le demanderais. Un lapin et c’est fini, tu te dém**deras sans moi. Tandis que de mon côté je m’amuserais avec ton joli dossier. »

Les prunelles de la sorcière fixaient avec attention son cadet, tandis qu’elle poursuivait :

« De plus, tu ne me filtreras pas. Tu me répondras si je veux une réponse, mais tu sauras t’en abstenir si je ne t’en demande pas. »

Portant sa paille à sa bouche, pensive, elle ajouta :

« Il est possible que j’ajoute quelques closes dans un futur plus ou moins proches. Nous verrons… Mais pour l’instant, tu as les règles de base. Des questions ou on peut aller au stade suivant ? »

Les rires bruyants d’un groupe de jeunes gens complètement ivres ponctuèrent les exigences de Keira. Un bruit de verre brisé, le choc d’une bagarre étouffée, et au milieu de cette vie s’agite et qui vibre, Siegfried encaissa le coup et poussa un long soupir tout en détournant le regard.

« Et bien, j’ai bien fait de demander… J’ai toujours trouvé les filles très exigeantes mais là… Comparé à toi, les exigences que Heaven a pu avoir à mon égard étaient tout à fait raisonnables. C’est drôle, plus je cerne ton projet, plus je me dis que… Tu aimerais m’avoir comme un jouet en fait, ou comme un esclave. Le problème c’est que j’estime être intelligent. Il est dangereux pour un esclave d’être intelligent. »

Siegfried ne releva pas le fait qu’elle lui empêchait littéralement toute forme de réflexion en verrouillant totalement toute forme de sédition de sa part. Elle le sonnerait quand elle voudrait, elle le ferrait venir là où elle voudrait, et ne pas lui répondre serait dramatique pour sa situation. Pas question d’avoir une bonne excuse pour ne pas entendre ses appels, ni le sommeil, ni les cours, ni les voyages, elle ne manquerait pas de l’écraser quand elle le pourrait.

« Je trouve tes conditions inacceptables. Une liberté contre une soumission, je trouve que c’est un peu gros. C’est contre ma politique de survie, tu aurais du mieux lire le dossier ou alors en parler avec Heaven au par avant. Je suis un démon par nature, et les démons ne s’enchainent pas. »

Il choisissait ainsi de verrouiller les négociations. Comment pouvait-elle espérer faire de lui sa chose, son amusement personnel alors que même Voldemort n’avait pas pu s’assurer de sa loyauté du temps où il était Evan. Alors elle qui n’était qu’une toute jeune femme, une petite mignonne, une griffondor, comment pouvait elle espérer faire mieux ?!
Dans sa plus pure habitude de contradiction personnelle, Siegfried se lança alors dans un revirement complet de son attitude. Il avança ses doigts délicats vers la paille de Keira et pinça délicatement pour en bloquer l’écoulement.

« J’accepte. C’est inacceptable, mais j’accepte. Cependant je te préviens, comme tout démon j’accepte de jouer ton jeu tant que je pourrais y trouver un avantage. Je veux vivre, sentir, et jouir pleinement de la liberté que tu m’offres. Je ne veux pas en perdre une miette. Et si je ne suis pas satisfait je te ferais tomber avec moi. Je ne sais pas de quel moyen, mais sois certaine que je trouverais comment te rendre la vie impossible. Oh ce ne sont pas des menaces, ni même des conditions que je cherche à t’imposer. Juste… Je te préviens que tu viens de faire l’acquisition d’un jouet… Dangereux… »

Aussi dangereux qu’une allumette dans une usine d’oreillers en plume d’hippogriffe. Il suffirait d’une étincelle d’un coter comme de l’autre, et pish ! Ils seraient réduits en cendre tous les deux. C’était le genre de divertissement autodestructeur qui fascinait Siegfried.
Le jeune serpentard relâcha son emprise sur la paille et bu lui même sa propre boisson.

« Bien, je suis prêt à entendre la suite. Je suis d’ailleurs très curieux de savoir par quel moyen tu comptes me sonner chaque fois que l’envie t’en prendra. »

Keira écouta Siegfried en doutant (un instant) de lui (et donc optionnellement d’elle aussi…). Il comptait déjà partir ? Alors qu’ils n’avaient même pas installé le tapis de jeu encore !!! C’était vraiment trop triste… Ceci étant, elle ne montra rien de sa déception, se contentant de sourire doucement, bien que méfiante… s’il refusait ça l’aurait drôlement bien ennuyé l’air de rien ! C’est qu’elle avait prévu de s’amuser, elle ! Elle ne répondit rien aux remarques du brun (qui voyait plutôt clair en elle pour l’instant, puisque oui, la place de Siegfried était celle d’un simple jouet pour la rouquine…). Mais de là à le formuler de cette manière, très peu pour elle ! Le mannequin écoutait la vipère se plaindre avec lassitude. Qu’il parte donc si les conditions ne lui convenaient pas bon sang ! Elle ne l’avait ~~pas encore~~menotté à elle aux dernières nouvelles ! Qu’il aille donc prendre l’air s’il était insatisfait, vexé, freiné ou quoique ce soit d’autre ! La sorcière finit par lui répondre, lorsqu’il mentionna Heaven.

« Que les choses soient claires, Eve ne sait pas que j’ai ton dossier, ni même que j’ai un jour eu l’intention de te parler de ça ou d’autres choses, d’ailleurs. J’estime que cela ne la concerne plus depuis que vous n’êtes plus ensemble. Et je me passe des opinions d’autrui quand il s’agit de me décider pour faire quelque chose. Je n’en suis pas réduite à questionner ton ex petite amie pour savoir ce que je peux, ou non, t’imposer comme prix. Je le décide seule. Après libre à toi de me suivre ou de sortir. »

Le regard de Keira s’était fait dur. Elle ne plaisantait pas. Elle n’avait pas de temps à perdre, chaque seconde passée à le convaincre était une seconde de profonde jouissance perdue ! Donc il restait, ou il partait, mais il se décidait, et vite ! Elle n’avait pas l’intention de marchander toute la soirée, ça non ! Elle comptait bien s’amuser. Ses parents étant, en plus, en voyage d’affaire, ses affaires étaient plus qu’arrangées… Elle disposait d’une totale liberté (tant qu’elle ne s’approchait pas trop des nids à moustiques…)

Elle n’eut pas à dire à Siegfried de partir s’il n’était pas content, puisque, contre toute attente, il céda. Un sourire ravi étira alors les lippes de la rouquine. Dire qu’elle était satisfaite serait réducteur. En réalité, elle était profondément ravie… Bien, elle allait pouvoir s’amuser ! Enfin ! Lâchant la paille que pinçait son interlocuteur, elle se pencha vers lui, souriante, toujours :

« Tu sais quoi ? J’adore ta mentalité. Il y a quelque chose en toi qui est… Vraiment rare… »

Pour ce qui était de la faire tomber avec lui si jamais il n’était pas satisfait, elle ne se faisait pas de soucis. D’un, cela relevait du futur, et elle ne se sentait pas vraiment concernée par l’avenir. Et de deux, elle se savait déjà au fond du trou depuis qu’elle avait replongé dans la dépendance, alors qu’il soit là ou pas, elle était déjà en chute libre ! Ravie, elle murmura avec assurance :

« J'aime le danger. »

Elle prônait la liberté, l’indépendance (à quelques substances près), et plus elle se sentait en danger, plus elle avait le sentiment de vivre. Elle ne s’en lassait pas. Cherchant toujours à prendre plus de plaisir encore. Sa vie était une continuelle recherche d’occupation, de plaisir, et de sensations fortes. Et pour l’instant, elle parvenait à s’en sortir avec le sourire. Quand il relâcha la paille de la rouquine, cette dernière s’était totalement désintéressée de son verre. Radieuse, elle se leva, appelant Tonny. Ce dernier les rejoint et elle échangea brièvement quelques mots à vois basse avec lui, puis, il jeta un rapide coup d’œil à la vipère avant de donner une clé à la sorcière qui le remercia dans un sourire, et se leva, saisissant la main de Siegfried, tandis que Tonny partait parler avec les autres habitués du coin…

Keira entraîna son cadet dans un couloir désert. Tout en lui expliquant brièvement quelques petites choses :

« Ce soir on sort, donc. Pour l’instant, on va chez moi, j’ai quelques petites choses à te montrer, et la soirée n’a pas débuté encore… »

Elle prit la clé que lui avait donné Tonny pour ouvrir une porte et referma derrière eux. Tout était sombre, on n’y voyait rien. La rouquine ne prit pas la peine d’allumer la lumière, se contentant de souffler :

« Attention à toi, ça va bouger… »

Et plop. Elle transplana, emportant le brun avec elle. Ils atterrirent dans une grande pièce aux murs et plafond roses. Des peluches étaient étalées sur toutes les étagères, rivalisant avec les poupées par leur nombre. Quelques photos de mannequins, mais surtout de fleurs, paysages et animaux étaient accrochées aux murs. Toutes ces photos avaient été prises par la rouquine, qui, jadis, adorait la photographie… sans faire attention au décor (qu’elle ne supportait plus), elle invita Siegfried à s’installer où bon lui semblait, tandis qu’elle se laissait tomber sur son propre lit.

« Bon on a encore au moins quatre heures devant nous… Pour commencer, il faut que tu prennes ça ! »

Ouvrant le tiroir de sa commode, elle en sortit une petite boîte de velours dans laquelle se trouvait une chaîne argentée. Un bracelet. Elle lança la boîte à la vipère, précisant au passage :

« Je te préviens avant que tu ne viennes pleurer dans mes bas. Ce bracelet, une fois mit ne peut être enlevé que par moi. Il ne te gênera pas, puisqu’il est ensorcelé, il entrera, sans douleur, dans ta chaire et tu sauras quand je désirerais de voir quand il ressortira de ton poigné. L’heure et le lieu s’afficheront alors sur la petite plaque argentée. Si tu ignores le rendez-vous, le bracelet te brûlera. Tu restes libre de continuer ou de partir, mais dès que tu auras mis ce bracelet, tu te seras engagé. J’espère que tout est clair. »

Pour montrer ce qu’il en était de son côté, elle montra son propre poigné à son cadet (visiblement, elle ne portait aucune bijoux), puis, frottant le poigné, elle fit sortir son propre bracelet de sa chaire, sans avoir la plus petite grimace. C’était véritablement indolore. La brûlure, en revanche, c’était une autre histoire. Mais c’était un bon moyen (au regard de la rouquine) de s’assurer un minimum d’obéissance…

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Siegfried avait été déstabilisé par le déplacement instantané que Keira avait déclenché. Transplaner n’était pas un mode de déplacement qu’il affectionnait. Outre le fait que Transplaner était une preuve de virtuosité magique, il fallait reconnaître que… Le lieu de destination n’était pas vraiment anticipable. Enfin, si, justement, le lieu géographique était prédéterminé, mais il était impossible de savoir si une embuscade ou un piège avait pu y être tendu. Aucune précaution n’était possible. On était à un endroit, et la seconde suivante, hop ! On se retrouvait ailleurs à découvert.
La parano de Siegfried ne rencontra aucune emprise concrète après avoir transplané puisque la pièce dans laquelle il se trouvait ressemblait trop à une chambre de princesse pour pouvoir receler le moindre danger. Des peluches, des poupées…. Du rose… Tout ce décor tranchait radicalement avec la personnalité que Keira lui avait laissé entrevoir. A la fois estomaqué et déçu par toute cette guimauve, il ne pu s’empêcher de commencer à voix basse.

« Ah oui, évidement, c’est exactement comme ça que j’imaginais la chambre d’une griffondor… »

Malgré le fait qu’elle l’avait invité à s’installer, le jeune serpentard inspecta la chambre et en particulier, les photos qui tapissaient les murs. Des photos de mannequina, Siegfried n’y remarqua pas la beauté des jeunes filles, mais surtout leur maigreur qui lui rappelait la minceur extrême vers laquelle Heaven se dirigeait. Plus que jamais, il étai prêt, contre sa nature, à se soumettre aux désirata de Keira ne serait ce que pour entrevoir tout ce qu’elle avait pu comprendre de la vie, et que lui-même n’avait pas su saisir.

« Jolie collection de photographies. Et surtout quel mélange des genres. Des mannequins, des animaux, des décors… J’ai toujours dis que ces filles étaient destinées à faire tapisserie, mais enfin, jamais je n’aurais cru voir la démonstration de la chose avec autant d’évidence.»

En se retournant vers elle, il vit tout de suite le bracelet qu’elle brandissait devant lui. Les règles du jeu se précisaient, et resserraient leur étreinte sur lui comme s’il était entrain de glisser dans un entonnoir. Sans trop de conviction il se saisi du bijou doré, le considéra un instant en le faisant passer entre ses doits et puis, il releva sa manche gauche. En découvrant ainsi sa peau trop pale, il dévoila ce qui restait de sa brulure. Longtemps il avait caché cette marque qui le stigmatisait, et qui ne cicatrisait jamais. Il ignorait à l’époque qu’il s’agissait des restes de la marque des ténèbres qu’Evan avait essayé de détruire, mais le sortilège de Voldemort était trop fort. La brulure saignait régulièrement, ou du moins, elle avait saigné longtemps. Mais depuis la mort du sombre seigneur, le sang ne s’en était plus jamais écoulé, et cette blessure, petit à petit, s’était enfin réduite, elle avait diminué jusqu'à disparaître presque totalement. Aujourd’hui, il ne restait plus qu’une trace légère, un témoin discret de ce qu’il avait été.

« C’est drôle… Je cherche sans arrêt à me démarquer des choix qu’Evan avait fait avant moi, pour bien me prouver que je ne suis pas lui. Mais… J’ai fait mes classes à la maison serpentard, je suis certainement un futur maitre en potion, et maintenant je m’apprête à accepter une seconde fois de me faire marquer au fer rouge pour sceller une allégeance dont je me méfie… Je déteste ça… »

Il détestait se sentir marcher dans les traces d’Evan, mais après tout, peut tout, peut être était ce là tout son destin ? Cela dit, Keira n’était pas Tom Jedusor. Elle ne lui proposait pas vraiment une allégeance, mais plutôt un jeu macabre. Un jeu… C’était bien là la formule à utiliser pour que l’eternel enfant qui sommeillait en Siegfried s’agite. Sans plus se poser de question, il enfila le bracelet et regarda Keira dans les yeux tandis que le bijou s’énonçait dans sa chaire.

Siegfried jugeait préférable d’observait la décoration (ignoble, de l’avis de la rouquine) plutôt que de s’assoire. Soit, elle avait d’autres choses à faire que de le traîner de force sur une chaise, et au fond, elle se fichait bien qu’il soit, ou non assis. Ce qu’elle devait lui dire, elle le lui disait, et il n’avait qu’à écouter. Elle ne répondit rien à la remarque de son cadet sur les photos. C’était sans doute la seule chose qui ait encore un minimum d’importance, aux yeux de la rousse, dans cette demeure. La photographie avait été toute son enfance. Elle avait un sens plus profond qu’elle ne voulait l’admettre. C’avait été sa bulle protectrice, en quelque sorte. Puis, en l’abandonnant, elle avait aussi arrêté de rêver, et la réalité lui était tombée dessus avec violence, pulvérisant les derniers rêves, anéantissant toute forme d’espoir. Elle n’attendait plus rien de la vie à présent. Elle ne voulait plus du rôle de spectatrice. Sa vie, elle la jouait avec force et volonté. Elle était l’actrice principale, et plus rien ne comptait. Pas même le scénario, puisqu’elle avait décidé qu’il serait bien plus agréable si elle l’écrivait elle-même. C’est donc en renvoyant la moitié de l’équipe du film de sa vie qu’elle se sentait vivre. Plus de narrateur, plus de scénariste. Pas même un responsable de casting. Elle gérait tous ces rôles à présent.

La rouquine sourit aux dires de Siegfried. Elle gardait bien en tête qu’elle ne l’obligeait à rien, elle. Tout ce qu’il faisait, il l’avait décidé. Bon, elle l’avait bien (un tout petit peu ? –paf-) menacé à coup de dossiers (au sens figuré, elle ne frappe personne, elle !) mais au final, il restait libre de ses choix. Non ? L’ex Gryffondor ne baissa pas les yeux quand il plongea son regard dans le sien. Bien au contraire, elle soutint le tout, un sourire amusé continuellement peint sur ses lippes. Il pouvait râler comme bon lui semblait, il était quand même en train de la suivre, et il n’allait pas le regretter. Ca, elle en était profondément convaincue ! Le bracelet enfilé, il s’incrusta dans le poigné du jeune homme pour, finalement, ne plus laisser la moindre trace visible sur la peau du sorcier. Keira ne vit pas la petite cicatrice qui restait à peine visible sur la peau de son cadet. Et à dire vrai, elle ne s’y intéressait pas le moins du monde. Le passé appartenait au passé. Là, elle jouait son présent et elle comptait bien le vivre sans être continuellement freinée.

A présent, Siegfried allait jouer dans sa cours. Ravie de partager son bac à sable avec la vipère, la sorcière se releva, souriante. Ce n’était pas tout, mais il fallait penser ‘préparation’. Posant un regard inquisiteur sur le jeune homme, elle reprit :

« Tu comptes sortir comme ça ? »

Non, parce que au fond, elle s’en moquait bien de sa façon d’être. Son style vestimentaire ne regardait que lui… Mais peut-être aurait-il tout de même un peu chaud… mais ce n’était là que l’avis de la sorcière, il faisait bien ce qu’il voulait. La jeune fille se dirigea vers son dressing, elle mettrait ce qui lui tomberait sous la main. Ce soir, elle serait moins aguicheuse que d’ordinaire. Elle ne comptait pas ramener de mec, ni même allait chez l’un d’eux. Pas parce que ça l’ennuyait. Mais disons qu’elle tenait vraiment à suivre Siegfried pour sa première vraie nuit. Elle ne comptait pas non plus le menotter à son propre poigné pour le garder continuellement sous les yeux *n’exagérons rien !*, mais elle tenait à être un minimum dans le coin. Et si elle commençait à aller voir certains hommes, elle risquait d’être un peu moins présente, logiquement…

Choisissant donc un ensemble noir, elle se changea et se coiffa ensuite, passant dans sa salle de bain, laissant Siegfried agir comme il l’entendait. Du maquillage, des cheveux lâchés, et elle était fin prête. Quittant la salle de bain, elle se retrouva dans sa chambre à nouveau et se laissa tomber sur le matelas rose (lui aussi, soyons fous !). prenant une cigarette, elle en proposa une à son cadet, tout en allumant la sienne. Inutile de dire que ces bonnes résolutions se faisaient dangereusement la malle… Arrêter de fumer… Ben finalement, ce n’était pas pour elle ! Il était déjà 23 heures. Bientôt, ils partiraient pour le club qu’ils avaient quitté. Keira transplanerait dans la pièce où ils étaient censés être restés, et ils rejoindraient une masse de corps. Comme toujours. Il y aura les habitués, ceux que Keira croise presque tout le temps, quelques nouvelles têtes… Mais elle savait une chose : Lexy manquerait à l’appel. Et c’était là tout ce qui comptait pour la rouquine. Plus jamais. Elle ne voulait plus le voir.

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=> et 644 pour Siegfried.

(Merci ^^)
TOUT COMPTE
CUPIDON

« Ben quoi, qu’est ce qu’elle a ma tenu ? »

La remarque de Keira avait été si légère qu’il n’avait pas vraiment eu l’opportunité de rétorquer quelque chose d’intelligent. Il s’observa dans un miroir au coin de la chambre, et considéra un instant ses vêtements. Il était parfait ! Trop peut être… Il veillait toujours à paraitre plus élégant que la plus part des gens de son rang pour se fondre dans les serpentard. Et il apportait aussi une touche particulière pour ressembler à un Lord inoffensif. Toujours l’obsession de donner de lui-même une apparence qui n’inspire pas la méfiance.
Voyant que Keira l’abandonnait pour s’isoler dans la salle de bain, il réussit quand même à lancer une dernière injonction avant qu’elle claque la porte.

« Je vois pas bien ce que tu reproches à ma tenue ! Non parce que si je le voulais je pourrais défiler fringué comme je suis. Et je suis certain que les plus beaux mannequins du monde ferait pale figure devant moi. Même Adriana Lima aurait l’air d’un boudin à coter de moi ! Alors quoi ?! Je suis trop élégant c’est ça ? Oui ? Non ?! »

Ni chaud ni froid, Keira le laissa seul, qu’attendait elle de lui sur ce coup la ? Quelque chose de plus normal ? De moins sorcier ? Siegfried considéra encore une fois son image, il ressemblait à un jeune noble fortuné. En même temps, ca n’était pas comme si elle lui avait proposé de piocher dans sa garde robe privée. Et pourquoi pas en, fait… Mince comme il était… Trop mince comme il était…

Ouvrant les placards, il découvrir des robes, des jupes, des débardeurs… Trop féminin tout ça ! Ah, voila qu’un t-shirt blanc étonnamment de simplicité dans ce monde tout rose venait se dévoiler à lui. Pourquoi pas ? Siegfried ôtât sa veste, et puis sa chemise, il enfila le t-shirt et se regarda dans la glace. Tiens, il n’avait pas tellement bien évalué la corpulence de Keira en fait, ce t-shirt était un rien séré pour lui. Pour le coup, il lui collait vraiment à la peau. Siegfried renfila sa veste par-dessus et utilisa sa baguette pour en métamorphoser certains éléments. Faire disparaitre les insignes poudlariens, rendre la couleur noire plus profonde, oui… Maintenant, il ressemblait à Ben Barnes dans « le portrait de Dorian Gray ». Il ne restait plus qu’a ajuster un peu la coiffure en ébouriffant passablement les cheveux… Dans un dernier reflexe sécuritaire, il palpa la poche dans laquelle il avait caché ses fioles de potions en cas de besoin. Mais c’est à cet instant que Keira réapparu. Elle lui proposa une cigarette qu’il accepta trop rapidement. Une preuve de plus qu’il se redirigeait dans les pas d’Evan. L’appel de la nicotine exerçait son influence sur lui depuis plusieurs mois. Depuis des années aussi peut être, depuis le début…
Il alluma lui-même sa cigarette avec sa baguette et en profita pour la brandir devant celle qui le manipulait avec tant d’aisance.

« Dois-je garder ceci ? Je n’aime plus trop m’en séparer. Le ministère m’a privé d’elle pendant 5 ans. Et ce que j’en retiens c’est que, sans elle, un sorcier ne vaut rien, il vaut même moins qu’un moldu. »

Riant, Keira répondit depuis la salle de bain, adoptant une franchise à toute épreuve avec son cadet. Après tout, elle avait eu ce qu’elle voulait à présent il était (presque) entré dans sa vie. Encore deux ou trois petites choses, mais très honnêtement, la rouquine n’avait pas peur. Un bon pressentiment la suivait, lui soufflant que oui, Siegfried Lethe était exactement celui qu’elle devait posséder. Oui, posséder. Parfaitement. Il était déjà sien, d’ailleurs, peut-être ne s’en était-il pas encore rendu compte, mais ça ne serait qu’une question de temps. La machine était lancée et Keira avait jeté les clés. Il était à présent impossible de tout arrêter et d’oublier l'état actuel des choses. Oh ça non alors !

« Non mais je ne critique pas ta tenue. Tu prends ce que tu veux, je ne vais pas gérer ta garde robe. Tu vas juste beaucoup attirer l’attention… »

Tout sourire, elle sortit de la salle de bain et observa le T-shirt qu’il lui avait pris. Peu lui importait, son dressing comportait bien trop de vêtements de toute façon. Et ce T shirt, elle ne s’en rappelait même pas… Soupirant, elle reprit :

« Bon c’est peut-être mieux comme ça. Mais tu vas toujours attirer l’attention. »

La rouquine le rejoignit, et l’observa avec attention avant de lui proposer une cigarette qu’il accepta. Allongée sur son matelas, elle reprit, à l’intention de la vipère.

« Tu ne te rends peut-être pas compte de la situation, Siegfried. Donc je vais essayer de te la résumer de mon mieux… Les gens que je côtoie sont tous plus ou moins aussi fortunés que moi. Enfin, leurs parents pour la plupart. Ceci étant, la jeunesse dorée d’Angleterre n’est en aucun cas comparable aux bourges qui hantent les couloirs de Poudlard. Nous ne nous donnons pas un ‘air’. J’entends pas là, que les costumes, les tailleurs… C’est ce qu’on prend pour travailler. Les soirs… et bien la donne change complètement. Je peux déjà te dire qu’aucune des filles ne portera une de ces pseudo robes de princesse qu’affectionnent tant les gamines de Poudlard pour le bal de Noël. En fait je dirais même que les trois-quarts des femmes présentes auront des allures de prostituées. Quant aux hommes… Ils n’ont rien de lord, ou de nobles, que ce soit physiquement mais aussi moralement. En fait, aussi riches qu’ils puissent être ils adorent se donner un air de clochard. Ca les rend plus virils, paraît-il. Donc, oui. Tu es trop élégant, Siegfried. »

Se redressant elle sourit néanmoins au Serpentard, reprenant avec joie :

« Ceci étant, je dois avouer que tu as un côté plutôt sexy, comme ça. Tu ne laisseras personne indifférent, c’est certain et je pense même que tu pourras avoir quelques touches ce soir. Au moins, tu sortiras du lot. »

Après restait à voir comment les hommes réagiraient. Les filles étaient moins chi*ntes, en quelque sorte… Si elles aimaient un homme, elles lui mettaient le grappin dessus, sinon, elles l’ignoraient. Les hommes en revanche étaient capables de se prendre la tête entre eux que plus nécessaire…

« Ho et étant donné ton style, tu vas peut-être attirer des hommes aussi, faut pas que tu aies l’air surpris… »

Ben quoi ? C’était une façon comme une autre de le prévenir, non ? Malgré ses dires (assez péjoratifs) la rouquine ne prétendait pas différait des autres femmes. Elle se trouvait ‘dans les normes’ en quelque sorte. En tout cas les ‘normes’ qui accompagnaient ses soirées de débauches. Elle ne valait pas mieux que les autres filles avec lesquelles elle sortait. Pas mieux que ces hommes qu’elle critiquait. Elle était des leurs, elle ne le niait pas. Là où elle semblait se démarquer, c’était dans sa lucidité. Elle n’avait pas d’œillère, contrairement à ses compagnons. Elle assumait parfaitement sa condition et se montrait impitoyable avec autrui. Franche (à tendance cruelle/sarcastique) à en faire pleurer trois filles par soirées (en moyenne), elle savait ce qu’elle voulait et où elle allait. Ce qui généralement n’était pas le cas des personnes avec lesquelles elle sortait.

Le jeune homme brandissant sa baguette sous son nez, la sorcière haussa les épaules.

« Tu fais ce que tu veux. Personnellement je la laisse toujours dans la pièce où nous étions tout à l’heure, avant de transplaner. Je suis la seule personne qui en possède la clé pendant les soirées, donc c’est en sécurité. Ensuite, je te déconseille vivement de la prendre avec toi, dans le club. Toutes les personnes présentes là-bas sont moldues. Aucun d’eux ne connaît la magie, les sorciers et tout ce qui fait notre quotidien… Donc en voyant ta baguette, puisqu’ils le verront forcément, ils vont juste te prendre pour un cinglé. Bon après on a déjà notre lot de cinglés à chaque sortie, mais je te déconseille d’en faire partie. »

Puisque les cinglés étaient les têtes de turcs et Keira n’avait pas la moindre intention de jouer à la baby-sitter avec son nouveau jouet. L’aider oui, lui faire découvrir quelques petites choses, oui. Mais le défendre parce qu’il se mettait tout seul, comme un grand, dans une m*rde incommensurable… Non.

« Bon, si tu es près, on va y retourner ! Tu vas voir, c’est toujours très… intéressant. Et intense. »

Ecrasant le mégot de sa cigarette dans son cendrier (pas rose lui !), elle laissa son cadet prendre la main qu’elle lui tendait, prête à transplaner de nouveau. Ils arrivèrent dans la salle sombre dans un ‘plop’. Keira du s’asseoir, afin de récupérer. Le transplanage, ça n’avait jamais été son truc, mais elle n’avait pas vraiment le choix… ceci étant, quand elle le pouvait, elle préférait largement les voitures aux moyens de transports sorciers ! Elle était, de toute façon, une vraie moldue dans l’âme (et dans la tête). Inspirant profondément, elle finit par retrouver un brun de couleur et alluma la lumière, l’interrupteur se trouvant sur le mur à côté d’elle.

« Ok, pas de questions, avant d’entrer dans la fosse aux lions ? »

Un regard, interrogateur, puis, elle rangea sa baguette dans un tiroir, puis elle jeta un nouveau regard à son cadet. Il pouvait poser sa baguette… ou pas. Libre à lui, elle ne l’obligeait à rien (sur ce coup là). Puis ils purent rejoindre la foule… Keira salua ses connaissances (qui lui présentèrent leur connaissance, bla bla bla) et laissa Siegfried libre de la suivre elle ou de se promener comme un grand dans cette masse humaine.

Attirer l’attention n’était pas son fort. Non vraiment, Siegfried était plutôt du style à éblouir par son flegme et son talent. Les mauvais coups et les complots de Siegfried avaient toujours lieu dans l’ombre et couverts par d’habiles subterfuges. Alors si comme le prédisait Keira il allait attirer l’attention…
Evidement, c’est seulement lorsque Keira lui expliqua dans quelle faune elle allait le plonger qu’il réalisa l’immense erreur de jugement qu’il avait commise depuis le début de cette étrange soirée. Keira avait beau être une griffondor, elle était… Impure… Bon, ce n’était peut être pas le terme le plus approprié, mais elle n’était pas comme les autres or et rouge si parfaits. Elle n’avait de leur candeur qu’une couche de vernis, sous laquelle il commençait à sentir vibrer et palpiter un cœur malade et affamé de débauche. Comme lui.

« Je suis trop mince, et trop joli pour avoir l’air viril, j’ai compris ça très tôt à l’orphelinat. J’ai aussi compris que ça pouvait être un avantage si je savais retourner la situation. J’aime avoir l’air d’une proie vois tu ? Enfin… Pas trop quand même… J’aimerais pouvoir choisir mes prédateurs si possibles ou du moins en éviter certains. La poigne velue et transpirante de testostérone de mes confrères masculins ne m’intéresse pas du tout. »

Tout en gardant sa cigarette pincée entre ses lèvres, dans un geste automatique qui prouvait inconsciemment sa soumission, il prit la main de sa camarade juste avant qu’elle ne transplane. Une fois arrivés à leur destination, Siegfried termina son inspiration de nicotine, et écrasa son mégot sur le mur comme pour marquer son territoire. Il choisit d’imiter Keira en rangeant sa baguette dans le tiroir, de toute façon, question sécurité, il avait toujours ses jokers dans sa veste.

« Tu sais Keira, J’aurais très bien pu passer toute ma vie chez les moldus si le ministère l’avait décidé. Je ne sais pas ce que sont devenus mes amis de l’époque, de toute façon, ils m’ont tous oublié. Décision ministérielle... Mais je pense qu’ils n’ont pas une vie très enviable. Mon orphelinat était en bordure de Londres, nous étions seulement des enfants, mais nous avions tous la même image de cette ville. Cette ville est une prédatrice, nous avions vu son vrai visage. Les rues sont des caniveaux géants, et les caniveaux sont pleins de sang. Et quand les égouts refouleront toute la vermine sera noyée. Ils s’enfonceront jusqu'à la taille dans la frange de leur débauche et de leurs meurtres. Le crépuscule pue la débauche et la mauvaise conscience. Et lorsque la vermine sera noyée, nous la remplacerons. C’était ce que nous imaginions, c’est te dire à quel point nous étions optimistes quand à notre avenir. J’admets de Poudlard m’a permis d’envisager une autre issues pour moi, mais n’oublie pas que je suis né dans le vice. »

Des souvenirs sombres qu’il n’avait confiés à personne, pas même à Jack. Et puis emboitant le pas à Keira,il passa de connaissances en connaissances, prenant toute la mesure du réseau social dépravé que fréquentait Keira. Sans rien en laisser paraître, Siegfried cru voir à travers tous ces gens le reflet de ce qu’il aurait pu devenir s’il était resté chez les moldus. L’un des amis de Keira lui demanda « Et le petit gars avec toi c’est… ». Décidant de reprendre l’initiative, il réussit à répondre avant Keira : « Son petit frère ».
Les regards étonnés que lui lancèrent les comparses de sa camarade l’amusèrent. Ils ne se ressemblaient en rien ! Ni les cheveux ni les yeux, ni la taille. Apres avoir laissé s’écouler un blanc de quelques secondes, il compléta : « Oh ne soyez pas si étonnés. Nos parents n’étaient pas tres fidèles, on est qu’a moitié frères et sœurs. »

Voila une entrée en matière qui allait surement se révéler contraignante par la suite. Mais Siegfried aimait tant créer des évènements compliqués.

» Echappatoire...