[ Points Communs Innatendus ] -PV-

[ Points Communs Innatendus ] -PV- Fred03

Le soleil se couchait, la jeunesse s’élevait. La nuit, le paradis des chasseurs de plaisir. De la musique plein les oreilles, des bouteilles qui s’enchaînent, les rires, les éclats de voix, les corps qui s’amoncellent, esquissant une danse macabre en rythme. Un monde d’illusions, de mensonges. Mais peu importe, tout le monde parle le même langage. Le plaisir, la recherche d’aventures. Le besoin de posséder l’inconnue qui nous attire plus qu’une autre. La musique qui disparaissait pour que notre concentration ne soit plus obsédée que par cette silhouette, ces boucles brunes, ce visage de poupée…

Erwan sortait souvent. Il ne se droguait pas mais abusait parfois un peu d’alcool. Ces soirées là étaient rares tout de même. Il avait toujours été plutôt responsable, la tête sur les épaules. Il savait ce qu’il faisait. Et plus que tout, il détestait se réveiller en ayant oublié la moitié de la nuit passée. Ce soir là, il s’était montré modéré de prime abord. La fête se déroulait dans un petit club sympathique. Il n’y avait jamais trop de monde, mais il n’était jamais vide non plus. Le jeune homme était venu avec William, son meilleur ami (l’autre meilleur ami, Shawn, étant toujours dans son trou perdu… -ohé Shawnie !!! M’entends-tu ?-). Si les deux blondinets étaient venus ensemble, la probabilité pour qu’ils quittent la soirée ensemble était plus que faible. Dragueurs, voilà ce qu’ils étaient. Erwan était en couple avec une jolie blondinette : Bérénice Bones, alias BB. Mais ils se voyaient très peu et n’allaient pas vraiment à la vitesse qu’aurait voulu le roumain, donc il la trompait. Souvent. Ce n’était pas qu’il ne l’aimait pas ! Non, il la trouvait vraiment chouette… Jolie, sympathique, intéressante… mais il n’était pas amoureux. Pas au point de lui rester fidèle en tout cas. Donc, non il n’était pas amoureux. Juste charmé.

Le sorcier était installé au bar, discutant avec un groupe de jeunes hommes qu’il côtoyait régulièrement. Des hommes de son genre qui sortaient souvent (pour ne pas dire trop) qui vivaient tous à peu près pour la même chose que lui. Puis, Erwan détourna le regard un instant. Il vit Heaven en première. Il la connaissait pour être sortie avec elle d’autres fois auparavant… Cette époque lui semblait être si proche et si lointaine à la fois… Voir la brunette le rendait hargneux. Il repensait à cette nuit, où Keira était partie… Avec Chad. Elle méritait tellement mieux qu’un mec comme Chad ! Pourquoi l’avait-elle suivie ? Et pourquoi ne l’avait-il pas aidée, lui ? Pourquoi avait-il laissé la fureur de la rouquine le repousser… Peut-être que s’il avait agi, empêchant la jeune fille de faire cette bêtise avec feu le descendant Armani… Oui, peut-être qu’elle ne serait pas redevenue comme avant… Elle serait peut-être devenue plus stable ? Elle aurait pu accepter ses propres sentiments, à lui, sans fuir la réalité… Regrets. Voilà ce qu’il ressentait en voyant la vipère.

Puis, les prunelles presque translucides du jeune homme rencontrèrent une autre silhouette. Une brune qui était à Serpentard, elle aussi… Il la connaissait de vue… Mais cela s’arrêtait là. Qui était-elle quel âge avait-elle ? Bonne question. Il n’en savait rien. Restant à distance, il ne s’approcha pas des vipères. D’ailleurs, Heaven avait rejoint un groupe de jeunes et l’autre vipère se faisait aborder par un mec pas du tout respectable. Ok, Erwan n’était pas forcément un ange, mais lui, il ne violait pas les filles dans les toilettes. Un instant, il eut la vision de Keira, s’imposant à lui, et sans plus réfléchir, il se leva pour rejoindre la vipère.

« Ah, je te cherchais partout ! Tu vas bien ? »

Sans regarder l’homme qui avait aborder Frédérique, il glissa un baiser sur les lèvres de la brunette et l’entraîna avec lui, la prenant par le bras, tout en lui soufflant :

« Hum, quitte à voir un mec, je te conseille d’éviter celui là. »

Puis, de retour au bar, sans rejoindre son groupe d’amis, il se tourna vers la brunette :

« Tu veux boire quelque chose ? Moi c’est Erwan.»

Frédérique était plus à l’aise la nuit que le jour. Mais elle ne se doutait pas de tout ce qui se passait dans le monde de la nuit. Elle avait longuement repoussé l’idée d’aller en boite de nuit avec Heaven et finalement, cette dernière l’avait pris au dépourvu durant les vacances de Pâques et elle n’avait pas le choix que d’accepter. Elle avait dit qu’elle ferait des efforts. Mais elle allait se retrouver dans un lieu clos, sombre, bruyant et plein de monde. Elle allait donc apprendre à prendre sur elle et à ne pas voir que le négatif dans cette situation. Elle pouvait y arriver. Elle était douée, très douée, alors pourquoi elle n’y arriverait pas pour cela aussi ?
Mais elle devait l’avouer, elle était totalement paniquée.

Comme pour le Bal, elle avait accepté que Heaven la relookait un peu. Elle avait réussi à la fait accepter de ne pas mettre de jupe. Il ne fallait pas aller trop loin non plus dans les changements. Elle était définitivement plus à l’aise en pantalon. Et puis ce n’était pas un bal, il n’y avait pas besoin de se mettre sur son 31. Elle choisit un pantalon en jean des plus moulants, lui faisant ressortir ses fesses de telles sortes qu’elle n’avait jamais remarqué à quelle point elles pouvaient être aussi rebondies ! Pour le haut se fut plus rapide. Son amie lui imposa un bustier noir qui lui comprimait tellement la poitrine qu’on aurait dit qu’elle avait doublé de volume. Il fallait dire qu’elle n’en avait pas beaucoup non plus à l’origine.
Ensuite elles passèrent au maquillage et au coiffage. La petite la laissa faire. Et une fois fini, quand elle se regarda dans le miroir elle ne put réprimer un petit cri de surprise. C’était pire que le Bal, là, elle ne se reconnaissait pas du tout. Portant des lentilles, ses yeux relevés d’un maquillage des plus extraordinaires, on voyait enfin les teintes de son regard verdâtres. On allait avoir envie de la regarder dans les yeux, pour une fois que ses lunettes ou ses mèches de cheveux ne les cachaient pas. Pour ces derniers justement, elle les avait relevé en un chignon dont les mèches longues lui retombaient en cascade bouclé dans le cou.

Elle était transformée, du moins, en apparence. Maintenant, elle allait devoir faire un effort pour ne pas paraître gourde.

Une fois Heaven prête à son tour, elle enfila une longue veste noire et de grandes bottes en cuir à talon. Si elle ne se cassait pas la figure, cela pouvait relever du miracle.
Alors que ses talons claquaient sur le pavé, elles arrivèrent peu après devant un établissement tout en lumière gardé par des vigiles. Apparemment, son amie les connaissait pour y être déjà venu et on les firent entrer sans interrogation.

Frédérique se sentit gauche quand Heaven saluait plusieurs gens alors qu’elle venait de poser leur manteau au vestiaire. Elle, elle ne connaît personne. Mais elle tentait de leur sourire quand elle accrochait leur regard, ce qui n’était pas évident vu que ne la connaissant pas, on ne fit pas attention à elle. Elle avait chaud, elle entendait à peine ce qu’ils se disaient mais elle était parvenue à supporter l’ambiance du lieu. C’était un bon début.
Mais soudain alors que d’un pas un peu plus pressant, Heaven s’était dirigée vers un groupe de jeunes qui semblaient être de Poudlard, un homme vint accoster la couloeuvre. Ne portant pas attention à lui dans l’immédiat, elle n’entendit pas, ni ne comprit ce qu’il voulait. Alors que, insistant, il passa un bras autour de ses épaules, là elle commença à paniquer.
Heu, Heaven me laisse pas là hein ?

Elle déglutit doucement faisant comprendre au garçon qu’elle se fichait pas mal de lui. En plus il empestait l’alcool ce qui avait le chic de lui donner mal au cœur. Il voulait l’entraîner un peu plus loin protestant vouloir parler au calme, un homme vint à leur rencontre. Et alors qu’elle croyait que s’était un ami à lui au contraire, il vint l’aider elle. Bon si on appelait de l’aide quand quelqu’un voulait un baiser alors que jusque là personne ne vous avez embrassé vraiment ça vous fait toujours tout drôle au début.
Alors qu’elle commençait à avoir un coup de chaud, elle n’entendit qu’à moitié ce qui se disait et se laissa entrainer sans se préoccuper de Heaven. Elle ne reprit vraiment ses esprits que quand ils s’arrêtèrent un peu plus loin.

« Tu… tu le connaissais… »

LeeRoy voulait passer une main dans ses cheveux comme elle faisait quand elle était gênée mais elle se rendit compte qu’elle portait un chignon et qu’elle ne pouvait rien faire. Elle mit donc ses mains dans les poches arrière de son pantalon et respira un peu alors que le garçon qui se trouvait finalement sympathique, venait de lui proposer à boire tout en annonçant son prénom.

« Heu oui… je veux bien un soda… Moi c’est Frédérique… »

Erwan ne pu que rire à la question que lui adressa la petite vipère… S’il le connaissait ? Un peu, ouai… Souriant, le roumain répondit donc dans un petit éclat de rire amusé :

« Un peu, ouai. Ce mec, on le connaît tous. Enfin, généralement ce sont les filles qui le connaissent le mieux, si tu vois ce que je veux dire. Mais le problème c’est qu’il ne sait pas bien se tenir… faut l’avoir à l’œil de temps à autres… »

Bon, Erwan allégeait les choses. Ce mec n’avait pas une bonne réputation du tout. Ce n’était pas forcément un violeur… mais pas loin. Disons qu’il n’hésitait pas à faire boire excessivement les filles qui lui tapaient dans l’œil. Il ne les droguait pas à l’aide d’un petit comprimé, mais sa méthode restait lamentable et plus que discutable… Bref, Erwan ne l’aimait pas.

Inclinant doucement la tête, Erwan écouta la jeune fille se présenter, tout en demandant un soda. Ha, ça faisait un moment qu’on ne la lui avait pas faîte celle-là ! Elle venait d’où cette gamine, au juste ? Bon, ok elle avait un corps plus que… ben… eu… bien foutue, on va dire ça comme ça, mais elle semblait un peu coincée sur les bords ~~Erwan devait les attirer, il n’y a que ça pour expliquer sa situation actuelle !~~. Sans se prendre la tête avec ça, le jeune homme commanda donc un soda pour elle, tandis qu’il se prenait une bière (et non, il n’a pas encore la bedaine qui va avec, mais on attend tous ses quarante ans avec impatience !).

« Frédérique ? C'est noté. Mais ça ne te dérange pas trop si je t'appelle Fred ? »

Ouai, Erwan ne donnait pas souvent de surnoms, mais Fred lui plaisait plus que Frédérique. Ceci étant, il n’était pas comme Keira pour autant. Avant d’affubler une quelconque personne d’un sobriquet, il préférait savoir si cela ne dérangeait pas la personne visée. Ici, il s’agissait donc de Frédérique, en l’occurrence. Esquissant un sourire, le Roumain reprit doucement (de sorte que personne ne l’entende prononcer les mots qui s’ensuivirent) :

« Alors, tu es bien une Serpentard, si je ne m’abuse ? Heaven t’a finalement abandonnée ? Tu lui diras de ma part que je trouve qu’elle manque un tantinet de prudence. Autant te prévenir un minimum si elle veut t’emmener dans ce genre d’endroit… »

Puis il l’observa en silence, gardant un sourire amusé sur ses lippes avant de poursuivre dans un soupire :

« Surtout avec ton corps et ce style vestimentaire. C’était un peu obligé que t’attire des mecs louches, tu voies… »

Ben quoi ? Il disait les choses telles qu’il les voyait ! Fred était canon. Bon, elle n’était pas blonde (ce qui d’un point de vue Erwanien était un défaut XD) mais elle avait vraiment de jolies formes et un visage charmant… Le roumain trouvait la jeune fille à son goût. Ceci étant, il sortait avec BB et ce n’était pas forcément une bonne idée de venir draguer la brunette à l’heure actuelle. Pas qu’il soit vraiment gêné de tromper sa petite amie (qu’il, je le rappelle, aimait quand même beaucoup, l’air de rien !) mais plutôt que la tromper avec une autre fille de Poudlard, et bien ce n’était pas forcément le bon plan *de l’humble avis de l’ex Blaireaux…*. Ceci étant, elle semblait un peu trop… effarouchée ? Actuellement, pour être considérée comme ‘draguable’. Il voulait pas se faire passer pour un mec louche non plus (ce qu’il n’était pas, je tiens à le préciser !!!! Oui, il trompait, non il ne passait pas plusieurs nuits avec la même fille, mais il n’était pas du genre à profiter d’une faiblesse pour obtenir ce qu’il désirait. Il était quand même un tantinet respectueux… *en général !*). Donc pour l’instant, il pensait surtout à ‘bien se tenir’ face à la belle brune. La suite… ben il verrait plus tard ! Elle n’était pas encore partie après tout, n’est-ce pas ?

Erwan s’était mis à rire après sa question. Elle souleva un sourcil en signe d’interrogation. Elle ne comprenait pas ce qu’il pouvait y avoir de si drôle. Et ce rire lui fit prendre de l’assurance vu qu’elle semblait irriter par son comportement. Elle n’aimait pas vraiment qu’on se moque d’elle. Elle avait beau avoir du mal quand elle parlait pour la première fois avec quelqu’un, pire quand s’était dans ces conditions, et elle avait encore plus de mal quand elle se trouvait dans des endroits avec autant de monde. Elle était un peu perdue, voir déstabilisée vu qu’elle ne se trouvait pas dans un environnement familier, mais elle était intelligente et elle devait s’y faire. Et puis elle avait pris de l’assurance ces derniers temps, pas au point de se la jouer comme Heaven, mais elle pouvait avoir un peu plus de répondant sans s’enfermer dans le silence. Le soucis c’est qu’elle restait calme, voir imperceptible malgré l’agacement qu’elle continuait à avoir. Ça, elle n’arrivait pas à le changer.

« Ce mec, comme tu le dis bien, vous le connaissez tous, ce qui n’est pas mon cas… Et d’après ce que tu en dis, je suis bien contente de ne pas le connaître finalement et je veillerais à l’éviter… »

Le jeune homme souriait, semblait jouer de charme. Elle, elle n’émettait aucune expression sur son visage. Elle n’en paraissait pas froide pour autant, et bien plus chaleureusement qu’elle ne le pensait. Avec une telle bouille, il était dur de ne pas vouloir l’apprivoiser la jeune couleuvre. C’était peut-être ça que Maureen aimait… appréciait en elle, son air mystérieux et si détachée du monde qui l’entourait, se forgeant une carapace à l’extérieur mais qui se trouve très sensible au fond. Une sensibilité qu’elle ressentait comme une faiblesse, faiblesse qu’elle méprisait.
Elle avait compris ce dont il avait voulu en venir en parlant de l’autre gars alcoolisé. Il voulait abuser d’elle. Pas besoin de sortir souvent pour le comprendre. Il l’avait surpris mais avec ces compétences en sorts, elle l’aurait facilement envoyé au tapis. D’apparence fragile mais débrouillarde malgré tout. Et puis elle savait se défense, enfin, elle le pensait fortement ce qui lui donnait une certaine force intérieure.

« Fred… ? Non ça ne me dérange pas… personne ne m’appelle ainsi mais je saurais m’y faire… Erwan… »

Heaven avait été la première à lui donner un surnom ce qu’elle avait de suite apprécié de sa part. Le fait qu’elle l’appelle par un surnom montrait l’amitié qu’elles ressentaient l’une pour l’autre. Elle appréciait sa camarade et celle ci s’était confiée à elle même si dans le cas contraire, elle n’arrivait toujours pas à se confier à qui que ce soit. Ça viendra, mais pour ça elle ne devait plus se prendre la tête à se poser autant de question qui l’empoisonnaient de plus en plus la vie.
Elle crut percevoir un temps d’arrêt de la part de Erwan quand elle demanda comme boisson un soda. Elle n’avait jamais bu d’alcool et n’était pas en disposition ce soir là à vouloir en boire. Elle voulait rester parfaitement sobre afin d’être disponible et alerte à n’importe quelle situation. Elle avait déjà eu affaire à un type des plus louches alors elle allait se méfier toute la soirée. Elle prit donc le verre de soda qu’il venait de lui offre et lui en remercia d’un signe de tête. Toujours pas de sourire à l’horizon de ses lèvres rosâtres.

« Oui oui je suis de Serpentard… Heaven ne m’a pas abandonné… ce n’est pas ma nounou plus… Elle n’a pas à surveiller si je suis là où pas, ce que je ne lui reprocherais pas… Mais je lui ferais passer le message… car je vois que tu la connais bien donc… ? »

Il lui parla de Serpentard comme si il connaissait très bien cette maison. Elle se demandait si il avait fait parti des verts et argents mais le profil collait trop peu pour que ça soit le cas. Il souriait toujours et elle trouva ça assez faut, même si ça n’était pas le cas. Mais elle n’appréciait les sourires que d’une seule personne et les autres pouvaient facilement l’agacer. Mais pourtant elle resta neutre face à lui, comme face à n’importe qui d’autres ce qui ne changeait pas de tous les jours.
Il lui parla doucement, comme si il voulait qu’elle soit la seule à entendre ce qu’il avait à dire. Elle écouta donc avec attention ses paroles et fut surprise par ce qu’elle entendit et parut rapidement gênée sans pour autant avoir les joues qui s’empourprèrent. Ça se passait en elle mais elle n’en pensait pas moins. C’était le second garçon qui lui disait ouvertement qu’elle était jolie et désirable. Elle se demandait si Siegfried n’avait pas eu raison, elle devrait apprendre à profiter de l’intérêt qu’apporter son corps ça pouvait parfois s’avérer utile.
En plus de l’agacement qui s’estompait finalement et de la surprise, elle tenta de jouer un peu de tout ce qui se passait. Elle était venue là pour s’amuser et à part Heaven, personne ne la connaissait ici. Et elle était assez grande pour stopper cette amusement quand elle le voulait. En tout cas, tant qu’elle restait là entourer de monde, tout ira bien et elle en serait finalement plus rassurée que prévu. La foule était plus rassurante qu’elle ne l’aurait pensé.

« Mon corps… ? Tu trouves… Je n’y avais pas fait attention… Pour le style vestimentaire, c’est son idée… Je ne m’habille jamais ainsi d’ordinaire, mais elle trouvait que mon style ne collait pas avec ce genre de sortie… Mais dis de suite que j’ai un aspect à attirer les types louches, et je ne te dirais rien… ! Et qui me dis que tu n’es pas louche toi non plus… Tu m’as un peu embrassé comme ça sans me connaître alors je peux me poser des questions… A moins que tu aimes embrasser la première fille en détresse que tu trouves… qui se plaindrait d’un acte aussi chevaleresque… Et j’ai gagné une boisson alors je ne vais pas faire ma difficile… »

A défaut d’un sourire plein de malice, Frédérique inclina légèrement la tête et une mèches bouclés de ses cheveux bruns vint tomber devant ses yeux lui donnant un air des plus rusés. Les émotions et petits désagréments passés, oui elle était pour s’amuser et elle était loin d’être facile et naïve. Elle comprenait et s’adapter vite. Alors elle se détendit de plus en plus, il semblait pas si méchant. Elle ne voulait pas paraître gourde et stupide face à lui même si elle ne le connaissait pas plus que ça.
Ne faisait-elle pas partie de l’élite de Serpentard après tout où ruse et manipulation était de rigueur ?

La vipère était extrêmement distante… Oui, un joli petit glaçon au niveau de ses expressions… ceci étant, elle n’en paraissait pas profondément antipathique pour autant. Elle ne l’était même pas spécialement… Et pour cause ! De belles formes, un joli petit minois (même si elle est brune, ce qui la descendait un tout petit peu à côté des blondes –ben ouai, on parle d’Erwan là, quoi…-). Elle était quand même mignonne à croquer (bien qu’il faille certainement se méfier… Elle semblait être aussi dur qu’un diamant, il y avait de quoi se briser quelques quenottes !).

Quand le roumain proposa (tout naturellement) un surnom à la brunette, il fut pour le moins étonné qu’aucune personne (avant lui) ne l’ai appelé par un diminutif pourtant si classique pour un tel prénom… Il n’arrivait pourtant pas à la cheville de Keira, au niveau des surnoms ! Il ne faisait jamais rien de très original ou extravagant… Et Fred pour une demoiselle prénommée Frédérique semblait être plutôt… Ben plat, quoi… Vraiment pas original pour une pâte à citrouille ! Hochant doucement la tête, en signe de consentement, Erwan répondit donc à la jeune vipère :

« Allons-y pour Fred alors. »

Quand le sujet Heaven fut abordé, une vague de douleur envahie doucereusement le jeune homme. Oui, il la connaissait. Non, ils n’étaient pas des amis, mais pas des ennemis non plus. De simples connaissances… Keira avait emmené Heaven à une soirée, à laquelle participait aussi Erwan et Shiro (un ancien ami du Roumain devenu un ennemi, depuis qu’Erwan avait appris ce qu’il fait à sa ‘petite’ rouquine). Il avait un peu discuté avec la brunette de Serpentard ce soir là… Mais bon, il s’était plus senti l’âme d’une baby sitter que d’un pote pour la ‘gamine’ (ce qu’elle était à l’époque, au regard du jeune homme, même si, sur ce coup là, Keira l’avait bien vieillie la sorcière !).

« Oh, nous ne sommes que des connaissances, elle et moi. »

Puis Erwan expliqua à la jeune fille ce pourquoi l’autre mec (oui le gars lourdingue et méga louche, là…) l’avait abordée. Elle avait un joli visage, oui. Mais soyons honnêtes, ce n’était pas pour une gueule d’ange que ce genre de mecs faisaient le déplacement, en règle générale… ce qu’ils mataient était à la fois plus général et plus ciblé. Ce n’était pas une silhouette mais une allure. Pas un sourire, mais un port… Une tenue… Et surtout, un style. Une fille possédant un corps de rêve mais enfermée dans des vieilles grippes ou à moitié cachée derrière un pilier n’attirait (assurément) pas autant qu’une fille bien mise en valeur à la démarche assurée… La réponse de la vipère ne se fit pas trop attendre et Erwan l’écouta sans ciller. Il était amusé par les réactions de la sorcière… Oui, elle était vraiment très amusante, cette petite demoiselle… Il la laissa s’exprimer, et lui répondit finalement, sans perdre son immanquable assurance :

« Je n’y suis pour rien, si Heaven te conseille des tenues qui attirent le regard, et pas forcément celui de types fréquentables… Je pense que pour tout opposition, tu ferais mieux de t’adresser à elle, plutôt qu’à moi… En ce qui me concerne, je ne fais que souligner une chose qui me paraissait être plutôt évidente. »

La remarque de la boisson avait arraché un large sourire au Poufsouffle. Voilà une fille censée ! Il ne se gêna pas pour le lui faire remarquer d’ailleurs…

« Pour ce qui est d’être louche ou pas… Je te laisse tirer tes propres conclusions à mon égard. Logiquement, on ne peut pas prendre en compte les arguments d’un homme qui prend sa propre défense, n’est-ce pas ? Pour ce qui est d’embrasser les premières filles venues… je me permettrais de préciser que je ne le fais que si elles sont attirantes, ou en détresse… Un truc de prince charmant, super répandu chez les moldus… dans les contes pour enfants… Il paraît que ça fait fantasmer des tonnes de filles ces histoires-là… Quant au verre je constate que tu as le sens des affaires, ça me plait. »

Puis, désignant la piste, il interrogea la jeune fille :

« Tu acceptes de danser avec le pseudo prince charmant, ou pas, tu peux me trouver ‘acharmant’ si tu le désires… je ne t’en voudrais pas. Mais charmant ou pas, tu veux danser avec moi ? »

Ben quoi ? On peut toujours demander, non ?

[ HJ : Désolée du retard, je me suis retrouvée débordée entre le boulot et le théâtre… ]

Le jeune homme semblait emballé de l’appeler par un surnom. Si ça pouvait lui faire plaisir. Elle en tout cas, elle s’en fichait qu’on puisse l’appeler Frédérique ou Fred. Ça ne changeait rien en soi, elle restait la même personne. Elle n’était pas trop surnom. Elle n’en donnait à personne. Seule Heaven lui en donnait un plutôt mignon, si on aimait les trucs mignons ce qui n’était pas son genre. Et pourtant ça l’était et ça sonnait plutôt masculin. Cela lui plaisait. Ça changeait de ses petites poupées qui passaient leur temps à se faire belle afin de voir qu’elle moustique viendrait se coller à elle. Ce n’était pas son genre. Et pour cause. Elle avait eu beau essayer de s’intéresser à un garçon comme on le lui avait soufflé, elle était tombée amoureuse, et s’était bien le mot, amoureuse d’une fille. Fallait que ça tombe sur elle ce genre d’histoire compliqué elle qui était plutôt simple et nature.

« Des connaissances… Moi c’est ma meilleure amie… Enfin… c’est tout comme… »

LeeRoy ne semblait pas convaincu de la réponse de Erwan. Il disait qu’ils n’étaient que des connaissances lui et Heaven. Elle n’était pas sur que cela soit si vraiment que cela. Mais elle n’était pas curieuse d’en savoir plus. Il fallait dire qu’elle n’était pas du genre curieuse du tout. Elle ne s’occupait et ne s’intéressait pas des autres. Elle faisait quelques efforts mais elle trouvait inutile d’aller voir dans les affaires des autres. Elle n’y voyait aucune intérêt et encore moins des avantages. Une vraie perte de temps quand on savait tout ce qu’elle avait encore besoin d’apprendre sur le point culturel.
Il parlait du type louche, de sa tenue et ce à qui elle devrait plutôt porter ses plaintes. Elle haussa les épaules. Elle n’était pas à l’aise dans ce genre de situation et ça ne pouvait que se ressentir de l’extérieur. Elle tentait de garder sa fierté et l’assurance qu’elle affichait de plus en plus. Tout ça était plus facile qu’elle ne l’aurait imaginé.

« Heaven me conseille de bonnes choses… Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais mis un de mes jeans trop large avec un de mes polo trop étroit surmonté de la cravate de Serpentard et des basket non noué… Je n’aurais pas pris non plus la peine de discipliner mes boucles ou de me maquiller m’obligeant à ne pas porter mes lunettes… Mais c’est étrange, malgré tout ça, là, ce soir, je ne me sens pas différente… Je me sentirais presque bien… »

Mais Maureen lui manquait. Qu’aurait-elle pensé en la voyant ainsi habillé ? Celui lui aurait plu ? Cela l’aurait dérangé ? En tout cas, si elle ne lui parlait pas de tout ça, elle n’allait jamais savoir ce qu’il en retournait. Pauvre Frédérique. Tout était si compliqué depuis quelques mois. Elle n’était pas dans ce qu’on pouvait appeler une position confortable.
Erwan avait malgré tout raison. Il avait pris sa défense, et à part ce baiser, dont elle pensera à bien se brosser les dents après, il n’avait rien de désagréable ou déplacé. Bien au contraire. Il était de bonne compagnie et elle appréciait la discussion qu’ils pouvaient avoir tous les deux.

« Le truc du prince charmant dis tu… ? Je n’aime pas vraiment les histoires de Moldus… Je ne fais pas parti de la tonne de filles qui en fantasmeraient, désolée… »

Frédérique pouvait sembler froide et distante. Et pourtant elle se montrait plus naturelle que jamais. Elle n’avais jamais révé au prince charmant, ce n’était pas de sa faute quand même. Elle n’allait pas s’en forcer. Elle avait un cœur, mais pas pour ce genre de chose. Pas du tout romantique, plutôt piquante, elle ne saurait pas quoi faire de ce genre de situation. Et puis pas romantique, tout dépendait avec qui bien sur. Mais la suite nous dira si s’était le cas ou pas. On ne pouvait pas dire qu’on détestait une chose sans la connaître.

« Tu me trouverais attirante ou en détresse… Non… Je sais la réponse… »

Elle sourit en coin. Elle n’était pas stupide, un peu perdu avec tout ça, mais pas stupide. Elle se disait encore et toujours loin de la beauté comme on la nommait et pas un instant attirante. Elle n’était pas facile d’accès mais elle savait se montrer sympathique. Elle ne faisait que mordre l’empêchant de se défaire de cette défense qu’elle avait trop longtemps installé autour d’elle.

« J’aimerais avoir le sens des affaires… Mais je ne semble pas assez aiguisée pour cela… »

Il vint à désigner la piste de danse. Elle se raidit.

« Moi… ? »

Oui oui, il ne parlait qu’avec elle depuis quelques minutes. Et il montrait bien la piste de danse. Son air assuré disparut pour laisser place à la craindre et le doute.

« Pas que je refuse ton invitation mais… je ne sais pas danser… Enfin si je crois que je sais… Mais ce genre de danse ne me réussit pas… On ne m’a jamais réellement appris… A moins que tu sois si bon qu’on n’y verra que du feu… »

Elle devrait penser un jour à demander à Maureen quelques leçons particulières de danse. Le prochain coup, elle s’en retrouvait moins stupide. Car sur le coup, elle l’était pleinement !

*Désolée pour le retard, j'ai été méga occupée (et je le suis toujours d'ailleurs), mais voilà enfin ma réponse ^^'*

Erwan fut légèrement étonné… Ah oui ? Fred (oui oui il l’appelle comme ça maintenant, hein *il a sans doute été contaminé par la maladie du ‘surnommons tout et n’importe quoi (personnes y compris, of course)’ de Keira !*) était donc la meilleure amie d’Heaven…. Non, correction, elle considérait la brunette comme étant sa meilleure amie… Ok, pourquoi pas… Parce que lorsqu’il avait vu la fameuse vipère, quelques temps plus tôt, il aurait parié qu’elle était la meilleure amie de la folle rouquine, nommée Keira Williams… ceci étant, cette dernière avait pas mal changé ces derniers temps, et il n’était pas étonnant qu’elle ait pu perdre un certain nombre de ses amis à force de faire tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi, en fait, mais bon passons, là n’est pas le propos…). Le Roumain se contenta donc de répondre avec le sourire, pas décidé à discuter sur ce genre de choses (ouai parce que bon, au fond, le lien Heaven-Fred il s’en tape un peu, là c’est Fred qui l’intrigue, pas sa relation avec la vipère des neiges…)

« D’accord. »

Puis la jeune fille lui fit une liste détaillée de ce qu’elle était en règle générale… Et, franchement, Erwan ne pu que sourire avec attendrissement… Non, mais cette fille, elle lui faisait un peu pensé à sa BB quoi… En moins blonde, évidemment (comment ça c’est peut-être parce qu’elle est brune ? –paaf-). Oui, Fred lui rappelait sa petite amie… Belle, sans vraiment en avoir conscience et manquant peut-être un peut trop d’assurance sur les bords… Le jeune homme répliqua avec amusement :

« C’est clair que si tu étais venue comme ça, on ne t’aurait sûrement pas abordé comme le mec vient de le faire, là… Mais si tu te sens à l’aise dans un style qui n’est pas le tien, ben je te di chapeau, ce n’est pas toutes les filles qui pourraient en dire autant, quoi… »

Il n’ajouta rien aux histoires de Prince Charmant… Elle était super censée comme fille. Oui, parce que au fond, les nanas qui croyaient dur comme fer à l’amour éternel et cætera ça lui donnait juste envie de vomir. Faut être réalistes, les filles, tout ça n’existe pas ! Le Roumain ne répondit rien à la question suivante, ceci étant, il la trouvait aussi attirante qu’en détresse (précédemment). Il l’avait embrassée pour le côté détresse et restait avec elle pour le côté attirante. Pas plus compliqué !

Puis vint l’invitation à danser… La surprise et la réponse de la brune fit sourire le Roumain avec amusement. Haussant les épaules, il répondit doucement :

« Oui oui, toi, je ne suis pas du genre à parler avec une fille pour ensuite, en inviter une autre qui passe dans le coin, à danser… j’ai un minimum de savoir vivre, tu sais… »

Puis, il ajouta :

« Oh, ne t’en fais pas. Je suis sûr que tu danses bien mieux que tu ne le crois… c’est un truc de fille ça je crois… Moi j’ai mis des années à avoir un résultat potable sur une piste, tandis que les filles, dès qu’elles sont entrées dans la musique, plus rien ne les sort de là… je crois bien que je vous envie pour ça, d’ailleurs… cette facilité… Ca doit être génétique… Vous êtes programmées pour être des danseuses expérimentées… »

Il lui prit donc la main, l’entraînant vers la piste, tandis que la musique leur éclatait les timpans. Glissant une main à la taille de la belle brune, il lui adressa un sourire amusé :

« Le truc, c’est de te laisser aller… Et tu vas voir ça va venir tout seul… Laisse toi porter par la musique, et suit mes mouvements… »

Le garçon lui répondait à chacune de ses réponses à elle avec un sourire. Elle, elle restait le visage neutre, pas forcement fermé ni triste, mais sans sourire. Elle craignait qu’on lui attribut une fausse froideur et une faux coté sombre. Frédérique avait des pensées obscures mais n’était pas si mauvaise au fond, elle n’avait pas eu une vie facile et les dernières années lui avaient été difficile. Mais ça allait mieux et il ne lui faisait qu’un pas pour sortir de cette bulle d’inexpressivité.

Non, elle ne pouvait pas dire que elle se sentait à l’aise dans ce style qui était pas le sien ce soir là mais elle ne s’en sentait que presque bien et que juste que ça ne la dérangeait pas, mais elle avait connu mieux. Il y avait deux ans, elle s’habillait aussi strictement que avec leur uniforme, mais le tailleur et les jupes plissées lui allaient si bien et rappelaient l’intello qu’elle était. Et puis elle avait changé totalement de genre, toujours en pantalon et l’allure aussi décontractée et nonchalant que son attitude.

« J’ignorais qu’un garçon dans ce genre d’endroit puisse avoir un minimum de savoir vivre… »

Avec ce qu’elle avait pu en voir en arrivant à peine dans cet endroit l’amenait forcement à s’en poser la question. Mais on pouvait dire la même chose des filles qui se trouvaient ici elles aussi. On pouvait tout autant se poser la question sur le bien fondé de sa présence ici, surtout avec son accoutrement qui ne lui ressemblait pas. L’habit ne faisait pas le moine et elle devait apprendre à ne pas se fier à ses yeux mais à ce que dégageait une personne. Elle ne s’était jamais faite avoir avant, il n’y avait pas de raison pour que ça change. Mais elle n’avait ni confiance en elle quelque soit le domaine.

Il lui souriait toujours et semblait amusé de certains de ses propos. Elle faisait de plus en plus dans l’humour, en tout cas, elle essayait de dire des choses amusantes, pouvant laisser oublier son air posé et son visage sans expression. Mais elle n’en restait pas moins une personne qui n’avait pas confiance en elle et qui manquait d’assurance. Elle ne cessait de dire qu’elle n’avait pas la beauté mais au moins, elle avait un cerveau et était sensée, un peu trop parfois.

« Tu seras étonnée de savoir que je suis loin des trucs de filles comme tu dis… Mais je ne suis pas contre de tenter au moins une danse, à tes risques et périls…
Nous sommes bonnes je crois dans tout ce qui touche à la musique… Je ne semble pas être une mauvaise musiciennes, à mon grand étonnement encore car je viens de constater que je joue bien de la guitare alors qu’il y a un an je n’en avais jamais touché une de ma vie… »

En effet, la petite était loin des trucs de filles, rien à voir avec Heaven par exemple. Mais elle n’en restait pas moins fille et parfois féminine, mais dans un autre genre.
Elle se demandait justement où elle était passée et ce qu’elle pouvait faire, si elle l’observait ou bien si elle l’avait oublié ce qu’elle ne pouvait pas lui en vouloir.

Erwan l’avait invité à danser et elle continuait à en être étonnée. Il l’avait sauvé, il l’avait embrassé, il l’avait invité à danser… pincez moi je rêve !

« Si c’est si simple… Je vais tenter de ne pas trop regarder autour de moi et me laisser porter par la musique… »

Donc il lui avait ensuite prit la main, il l’avait entraîné vers la piste, tandis que la musique leur éclatait les tympans. Elle aurait bien dégagé sa main. Elle n’avait jamais aimé, sans savoir pourquoi, qu’on la touche même si il ne s’agissait que de la main. Quand elle saluait une personne, même une connaissance, elle ne faisait jamais la bise et serrait encore moins leur main. Il glissa ensuite une main à sa taille tout en lui adressant un sourire amusé. Bien qu’il se faisait rassurant, elle eut au début un mouvement de recul. Mais il la tenait déjà fermement. Elle ne pouvait pas lui échapper.

Frédérique se devait de penser à la musique, à son rythme. Un pas, puis l’autre et presque sans plus y penser et quittant doucement sa concentration pour devenir plus naturelle, elle s’était mise à danser dans une jolie fluidité. On ne pouvait pas dire qu’elle était bonne danseuse, mais elle parvint à se débrouiller pour une première fois. Bien sur, elle ne s’en rendait pas compte. Elle restait nerveuse et avait peur de mal se débrouiller.

« Qu’en penses-tu… ? »

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BÛCHE

Erwan haussa les épaules, comprenant bien le point de vue de la jeune sorcière qui lui faisait face… Il était clair et net que le respect ne primait pas forcément en ces bas lieux. Mais si Erwan n’était pas le gars le plus fidèle qu’il soit, il restait respectueux (du moment qu’on ne venait pas trop l’embêter, parce que si on le poussait hors de ses limites, il peut se montrer sous une face bien moins reluisante…) :

« Je comprends ton point de vue et tu es parfaitement libre de penser ce que bon te semble à mon égard, après tout… »

Il lui adressa un petit sourire amusé. Si elle préférait partir, et refusait donc cette danse, et bien soit, il ne s’en vexerait pas plus que ça. Le Roumain retombait fort bien sur ses pattes en règle générale et c’était sans grande difficulté qu’il se dirigerait vers une autre fille pour cette petite soirée (même si, là, il trouvait la compagnie de Frédérique plutôt agréable, puisque si tel n’avait pas été le cas, il l’aurait laissé là, sans rien ajouter…). Ce qu’anonça la sorcière par la suite intéressa nettement plus le jeune blondinet que la discussion ‘du respect ou non respect des garçons à l’égard des belles demoiselles, les soirs dans les bars et boîtes de nuits’.

« Attends, tu es musicienne ? Il faudrait que tu me montres tes talents, un jour ou l’autre… »

Ben oui, la musique c’était là une grande passion pour le sorcier qui s’avérait être un violoniste plutôt talentueux (il faut dire aussi qu’il travaillait sur cet instrument depuis des années… Donc à force de s’acharner sur lui, il n’avait pu que progresser…). Erwan n’avait jamais joué de la guitare. Il avait un peu touché celle de Keira (par curiosité et surtout pour éviter de vexer sa jeune amie…) mais ce n’était pas, en soit, l’instrument de sa vie… Non, pour Erwan SON instrument, sa voix musicale n’était autre que le violon.

Tous deux se dirigèrent par la suite vers la piste de danse histoire de se joindre à la foule des danseurs d’hors et déjà présents et actifs. Erwan était plutôt confiant. Et au pire des cas, il se ferait broyé les pieds… Rien de très grave, en soit, on s’en remet bien vite de ce genre de choses, au final ! Erwan sentit la jeune fille se crispait quand il glissa sa main à sa taille, chose qui en soit, étonna le sorcier. Ce n’était pas la réaction habituelle d’une personne invitée à danser. Mais il n’en tint pas plus rigueur que cela, puisqu’au final, il ne reçu pas la moindre gifle au visage et eut même l’agréable surprise de voir la belle demoiselle rester à ses côtés. Ils pouvaient donc danser…

Frédérique s’avéra être meilleure danseuse qu’elle ne le pensait. Peut-être était-elle un brin crispée, mais Erwan avait vu des filles bien pires qu’elle de ce côté-là, et puis elle avait un réel sens du rythme, ce qui, en soit, était plutôt utile pour danser, nous sommes bien d’accord à ce sujet… Le Roumain encra son regard dans celui de la jeune fille, tandis qu’elle s’enquerrait de ses capacités de danse :

« Et bien je crois bien que tu m’as menti, Fred ! Tu es une bonne danseuse, dis donc… »

Erwan lui adressa un sourire avant de la faire tourner doucement, d’un léger geste de la main, puis de la tirer de nouveau vers lui avec habilité et amusement. Il était en bonne compagnie, ce soir là. Et il serait resté un peu plus longtemps avec elle, si une jolie brune qu’il connaissait bien (de vue en tout cas) vint les rejoindre. Quelque chose soufflait au Roumain que la soirée en compagnie de la vipère allait bientôt prendre fin… Heaven n’était pas encore à leur hauteur, mais il se doutait bien qu’elle ne venait pas pour le saluer… Mais plutôt pour, genre, récupérer son amie et filer ailleurs…

La jeune LeeRoy s’était donc mise à danser en se tenant à ne penser qu’à la musique, à son rythme. Le résultat aurait pu en épater plus d’un. En tout cas, son cavalier ce soir là montra un certain étonnement dans ses propos et son regard. Elle n’était pas du genre à être gênée par quelque chose ou par quelqu’un mais elle ressentait tout de même un certain embarra. Normal, elle n’avait jamais dansé jusque là, pas même aux bals qui avait eu lieu à Poudlard ses six dernières années. Gardant la nervosité qu’elle semblait avoir exprimé tout le long de cette danse, qui avait été rythmé et fluide, et qu’elle s’était crispée car il avait posé sa main sur sa taille, elle s’était plutôt attendue à un ricanement de la part du garçon, voir à une réponse ironique à la question qu’elle lui avait posé. Elle qui était de nature si renfermée et solitaire, elle se lâchait de plus en plus en ce moment. C’était Heaven qui allait être contente.

« Je n’ai pas pour habitude de mentir Erwan… J’ai l’impression d’être douée dans tout ce qui touche la musique sans m’y être intéressée avant… Je semble bien danser, j’ai des facilités en guitare… Par contre ne me fais pas chanter, je ne suis pas sur d’obtenir de bons résultats… »

Il la fit tourner doucement, d’un léger geste de la main avant de la tirer de nouveau vers lui. Trop occupée à faire attention à ses mouvements, elle ne se rendit pas compte que son amie était sur le point de les interrompre. Elle voulait calmer les battements de son cœur qui s’était animé avec vivacité par les efforts qu’elle avait du accomplir. Tout son corps et son être étaient habituellement calme et tranquille et elle avait de la chance de ne pas ressentir un certain mal de tête à ce changement soudain de sensations physiques.
Respirant doucement, elle laissa de coté sa remarque sur le fait qu’il comprenait son point de vu et qu’il lui laissait la liberté de penser ce qu’elle voulait à son égard. Le sujet était ainsi clos, il n’y avait pas de raison de poursuivre plus longtemps là dessus. Il continuait donc à lui sourire et on aurait pu trouver cela charmant.

Ils parlèrent de musique. C’était le lieu adapté pour en discuter il fallait dire. Frédérique faisait de la guitare depuis l’été dernier, grâce à la famille qui l’avait accueilli pour les grandes vacances et qui étaient musiciens et chanteurs. Elle avait pris goût à jouer de la guitare et se trouvait même être bonne dans ce domaine. Elle en était toujours autant étonnée, surtout qu’elle n’avait jamais pris de cours et encore moins jouer d’un instrument avant ce jour là. Pourtant sans avoir l’oreille musicale, elle avait la capacité d’apprendre vite et elle savait déjà jouer sans avoir forcement besoin de partitions face à elle.

« Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis musicienne… On dira juste que je me débrouille… »

Elle était étonnée. Sa phrase était tournée de sorte à ce qu’il lui montre son envie de la revoir. Elle ne savait pas vraiment comment prendre la situation. Pour l’heure, il exprimait juste l’envie qu’elle lui montre ses talents en musique. Peut-être aimait-il cela lui aussi. Cela ne serait pas étonnant. Elle aimait la musique bien qu’elle n’y avait pas porté grande attention avant. Il fallait un début à tout après tout.

« Je verrais à te montrer un de ses jours mes talents quand je suis avec une guitare… »

Elle sursauta quand soudain quelqu’un se racla la gorge au dessus de son épaule…

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CAVALERIE

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