Première visite, premières impressions

Morgana ouvrit les portes de Poudlard, émerveillée. Devant elle, tout n'était qu'or, tableaux, rampes lumineuses, épais tapis... jamais la jeune Poufsouffle n'avait vu autant de richesse réunie dans un tel lieu. Ses grands yeux d'un vert lumineux se posèrent sur chaque parcelle de Poudlard qu'elle pouvait admirer et un sourire heureux s'étira sur son visage. La campagne, à côté, ce n'était qu'une ridicule plaisanterie. La rouquine avança, caressant du bout de ses ongles roses un mur. Soudain, un élève de sixième année la bouscule et, en un rien de temps, Morgana se retrouva le nez dans le parquet ciré.

-Pardon, dit-elle en levant la tête vers l'élève, mais tu aurais pu faire attention...

Ses mots se perdirent dans sa gorge dès qu'elle croisa le regard de l'élève qui lui rétorqua ironique : "Mais voyons, ma jolie petite Poufsouffle, qu'est-ce que tu faisais le nez en l'air ?" Morgana le regarda un bref instant. Ses yeux expressifs étaient presques larmoyants et, gêné, l'élève partit.
La Poufsouffle soupira, toujours par terre, se tenant sur un bras, l'autre grattant rêveusement le sol tandis qu'elle réfléchissait. Elle observait avec admiration un lustre, ce fut presque si elle n'avait pas déjà oublié l'élève de sixième année.

Poudlard... Isa y mettait les pieds pour la première fois après sa répartition. Par rapport à son école primaire, où pour se faire respecter il fallait avoir la carure d'un catcheur, l'agilité d'un écureuil et la vue d'un aigle, Poudlard allait presque être un camps de vacances. Sur les quelques livres dessus qu'elle avait parcouru, Isa savait que le château possédait une grande bibliothèque et elle avait hâte d'y poser les pieds. Elle avait aussi lu qu'il y avait un terrain de Quidditch, mais le sport en général ne l'intéressait guère. Par contre, ce qui, d'après elle, manquait le plus ici, c'était un foyer où les élèves de toutes les maisons pouvaient échanger des idées et, surtout, surtout, PARLER. Isa n'avait pas la langue dans sa poche, et elle savait qu'elle ne pouvait survivre sans tenir au moins trois conversations de trente minutes par jour.

La jolie Serdaigle regardait droit devant elle, les yeux fixés sur un élève plutôt mignon bien que, jeune, Isa savait pertinemment que jamais un élève d'au moins treize ans ne daignerais poser un regard sur elle. Soudain, son pied sur prit dans quelque chose de plutôt mou et chaud et elle tomba à la renverse, les mains en avant. En un rien de temps, elle était par terre, sur le dos, sa chevelure noire derrière elle. Isa se redressa, furibonde, en disant d'un ton très froid :

"Qui est-ce qui a eu l'idée de s'allonger par terre pour faire tomber tout le monde ?"

La Serdaigle se releva et ses yeux vairons tombèrent à ses pieds. Il y avait une Poufsouffle minuscule, allongée comme si elle était à la plage, ses ongle essayant de creuser le sol comme s'il s'était s'agit de sable et sa tête aux cheveux roux bien que presques bruns levée vers le plafond.

"Oh, ce doit être confortable le sol" remarqua hypocritement Isa.

Si elle était aussi méchante, c'était surtout car non seulement elle s'énervait à une vitesse spectaculaire, mais surtout car sa robe noire se sorcière s'était déchirée, son blason avait voleté à quelques centimètres de là et ses cheveux était encore plus décoiffés que d'habitude. Tout ça à cause d'une saleté de rouquine aux yeux de moule.

Morgana décida de se relever, le sol était très frais, mais au moment où elle amorçait son geste quelqu'un trébucha sur elle. Au son de sa voix, s'était une furie. Etonnée, la petite Poufsouffle se releva en même temps que l'autre, une Serdaigle aux cheveux noirs et aux yeux étranges. Elle avait tout d'une fille des ville, une de ces filles pour qui Morgana ne tenait aucun respect. Mais la Poufsouffle n'allait pas se mettre à lui crier dessus, pour plusieurs raisons :
1) Elle aurait l'air ridicule
2) Elle ne criait jamais
La jolie petite fille dit à l'autre-là, la Serdaigle sans importance Poufsouffle aux yeux verts décida donc d'opter pour un "Pardon" tranquille mais froid envers Aelfuine.

Puis elle se désintéressa de la serdaigle pour mieux regarder l'univers Poudlardien. Ses yeux s'agrandirent presque lorsqu'elle aperçut une tapisserie où les personnages prenaient le thé en discutant. Puis -tiens, qu'est-ce que c'est ? D'après le cadre, c'est un appareil moldu- un hélicoptère sur lequel une bande de sorciers tentaient de jeter un sort.

"C'est quoi ?" demanda-t-elle en frôlant l'image de sa main, à l'adresse d'Ael'.

Isa s'attendait à ce que Morgana réplique, lui sorte une excuse bidon inventée sur-le-coup pour expliquer le fait qu'elle soit allongée par terre, mais elle se contenta de dire pardon froidement, les yeux étincelants. La Serdaigle préféra ne pas insister, et cela n'aurait servi à que dalle vue que Morgana se retourna pour observer des tapisseries à sa guise.

- Tu n'as donc jamais vu la moindre tapisserie de ta vie ? questionna Isa avec une pointe de mépris dans la voix.
Chez ma grand-mère, il y en a toute une collection. Elle les a récupérées pendant des foires, des marchés, d'autres trucs comme ça. Il y en a toujours plein, assure-t-elle toujours. Tu viens d'où ?

"C'est quoi ?" lui demanda la Poufsouffle en lui montrant un hélicoptère.

- J'ai raison, insista calmement Isa mais en levant les yeux au ciel. Tu ne connais que dalle, niet, pourtant tu es une fille de moldus. C'est un hélicoptère, j'ai dû faire une dissertation dessus en CM2, crois-moi ça m'a pris toute une journée. Comment t'appelles-tu ?

Remarquant que perdue dans sa désolation de voir une si mignonne demoiselle le crâne vide, Isa ne s'était pas présentée (et n'avait pas dit grand-chose de très encourageant, à part des sous-entendus qui menaient tous à ces quatre mots si ô poétique ! : va, te, faire, foutre.)

- Heu... moi c'est Isa Aelfuine, en tout cas.