My lady [PV]

Tobias avait deux princesses. La première était bien entendu sa petite amie, la véritable princesse Marie qu’il adorait et dont il se croyait amoureux (à son niveau, c’est déjà pas mal) et l’autre était celle dont il était le chevalier servant depuis la fin de sa première année à Poudlard, Ophélia MacMillan, presque sa meilleure amie en un sens. Il savait qu’il en avait été amoureux à un moment donné mais il avait tout fait pour refouler ce sentiment qui aurait mis leur amitié en péril (et qui ne correspondait pas à son idéal amoureux) et il pensait sincèrement être guéri depuis. Le rendez-vous qu’il avait donc aujourd’hui avec la jeune Poufsouffle n’avait absolument rien de romantique, il n’était que… comment dire ? et bien, tout simplement amical. Ils devaient se voir pour discuter de choses et d’autres, de leurs amis communs peut-être, de l’avenir de Sterne (la troupe d’Ophélia), de ce qu’ils feraient après Poudlard (car mine de rien, ils grandissaient ces petits !), des matières qu’ils avaient à l’école… bref, ce n’était pas les sujets qui manquaient !

Pour ce jour là, ils avaient rendez-vous dans un petit salon de thé de Londres bien tranquille qu’on avait conseillé à Toby dans son village. Il s’était dit que ça plairait sûrement à Ophélia qui aimait assez tout ce qui tenait du decorum. A l’origine, Toby avait aussi songé à inviter Fredericke, mais soyons réaliste, ce n’était pas possible qu’elle vienne alors qu’elle vivait avec son bulldog, il avait donc renoncé à inviter la Gryffondor et ce serait un tête à tête. Vu sa récente dispute avec Marie au sujet d’une précédente rencontre entre Ophy et lui (brève au demeurant), il n’avait pas tenu au courant sa petite amie de cette visite. Après tout, il ne faisait rien de mal alors il ne voyait pas pourquoi il devrait à chaque fois se justifier.

Il s’installa dans le salon de thé et observa la porte d’entrée pour voir si la blondinette débarquait ou non. Pendant ce temps-là, il songeait à toute sorte de choses. Néanmoins, il n’eut pas le temps de s’attarder car son amie arrivait. Il lui fit un adorable sourire et se leva pour lui faire la bise.

« Salut Ophy, tu es charmante encore aujourd’hui. » Oui, Tobias fait toujours des compliments, c’est dans sa nature. Il parlait toutefois plus naturellement à sa seconde Lady qu’à la première (sa petite amie quoi) parce qu’il savait Ophélia moins friande de compliments et peut-être plus naturelle dans sa manière d’aborder la vie.

« Tu vas bien depuis la dernière fois ? » Soit il y avait à peu près un mois, mais il avait perdu le décompte exact. Du moment qu’ils étaient là ensemble, c’était tout ce qui comptait car il ne fallait pas croire, même si Tobias était quelqu’un d’assez sombre par nature (et qu’il le cachât), il mettait l’amitié dans ses priorités absolus. La vie serait ennuyeuse sinon, non ? Après tout, il vivait en communauté pendant dix mois chaque année, autant cultiver d’excellente relation avec tous ses proches… et avec Ophélia en particulier bien entendu !

Depuis environ une heure, Ophélia se préparait pour sortir. En effet, elle devait rejoindre Tobias dans un salon de thé qu'elle ne connaissait pas du tout, mais Tobias lui avait indiqué comment s'y rendre. En tout cas, elle était très heureuse de le voir, car Tobias était quelqu'un qu'elle adorait. Et c'était une excellente idée qu'il avait eut de lui proposer de se voir dans un salon de thé ! Ainsi, elle se dépêcha de terminer de se préparer, et elle partit très rapidement de chez elle. Après plusieurs minutes de marche, elle arriva là où elle devait retrouver Tobias et, après avoir rapidement ouvert la porte, elle regarda partout dans la salle pour voir où était son ami. Elle le trouva à peine quelques minutes plus tard, et elle avança immédiatement vers lui, un grand sourire aux lèvres. Tobias se leva à son tour, et lui fit la bise.

- Coucou Tobias ! Merci beaucoup, c'est très gentil.

Les deux amis s'installèrent à la table que Tobias avait choisie, puis ils commencèrent à discuter.

- Oui ça va, je vais bien. Honeydukes c'est toujours aussi super, et il n'y a pas grand chose de nouveau, sinon...

Ophélia réfléchit un instant à ce qui avait pu arriver de nouveau dans sa vie. Elle allait toujours chez Honeydukes, et elle voyait toujours Roman, bien que les choses soient assez différentes. Ils s'étaient séparés à la fin de l'année scolaire, et maintenant ils n'étaient plus qu'amis. Et en fait, c'était certainement le mieux pour chacun d'eux. Ils avaient parlé de la situation, lorsqu'ils s'étaient revus, mais ça lui faisait encore bizarre, des fois. Mais elle ne pensait pas que cette nouvelle était vraiment très importante, et c'était très certainement la raison pour laquelle elle n'en avait pas vraiment parlé autours d'elle. Et à part ça, il n'y avait pas vraiment eut de nouveauté. Mais s'il y avait bien une chose qu'Ophélia attendait avec impatience, c'était de retourner à Poudlard. Elle adorait Honeydukes, mais elle regrettait de ne plus voir ses amis aussi souvent qu'avant.

- Je suis quand même très heureuse que Poudlard reprenne. Je pourrais vous revoir tous aussi souvent qu'avant, et ça c'est vraiment génial ! On ne s'est plus vus depuis combien de temps, tous les deux, en fait ? Un mois ? Déjà ! Zut ! Je suis désolée. Et puis j'aurais du t'envoyer plus de hiboux que ça, aussi... Vraiment, excuse-moi, Tobias...

C'est alors qu'elle se rendit plus ou moins compte qu'elle parlait un peu trop. Enfin, Ophélia était quelqu'un qui parlait beaucoup, ne serait-ce que lorsqu'elle avait envie de partager quelques choses avec ses amis. Mais cette fois-ci, elle s'était très rapidement éloignée du sujet, sans trop savoir pourquoi. Elle allait bien, et même très bien, comme toujours, mais si elle s'était éloignée du sujet, c'était surtout parce qu'elle avait eu un peu peur de ne plus faire assez attention à ses amis, et surtout à Tobias, qui était quelqu'un de très cher à son coeur.

- Et toi alors ? Quoi de neuf depuis ces quatre semaines ? Tu passes de bonnes vacances ? Tu as pu voir d'autres personnes de Poudlard ?

Tobias trouvait étrange que Ophélia ne parle pas du tout de son imbécile de petit copain. Avant il n’y en avait que pour lui avec des Roman par ci et des Roman par là… autant dire qu’entre lui et Vincent, Tobias en avait plein le dos des amoureux de ses amies !!! Surtout qu’il ne les aimait pas particulièrement en plus… Mais ça, c’était encore autre chose, du moins c’est ce qu’il se disait, car quand il n’en entendait pas parler à longueur de temps, ça pouvait encore passer après tout.

Cela titillait quand même sa curiosité – et puis, il connaissait bien Ophélia maintenant -, aussi demanda-t-il l’air de rien « Et avec Roman, ça va ? » Ok, ok, c’était pas ses oignons mais que voulez-vous, il se sentait toujours très concerné par ce que faisait Ophy ! C’était un peu sa chouchoute. Plus que ça peut-être même, mais Toby avait refoulé depuis longtemps ses sentiments pour la blondinette et il n’y pensait même plus, vivant leur relation amicale au jour le jour comme quelque chose de… confortable. Oui, cela lui convenait comme ça, c’était sans risque. Du coup, il n’y voyait que du feu. A force de chercher à tromper tout le monde, il finissait par s’y perdre lui-même ! C’est qu’il était fortiche quand même !

« T’inquiète, après tout, je ne t’ai pas écrit non plus. » Pas qu’il ait une vie palpitante mais il avait tout de même fait pas mal de sortis pendant l’été. En plus, il savait que Ophélia avait son stage et il ne voulait pas la déranger ~~et voir Roman~~.

Lorsque Ophélia lui demanda des nouvelles, il posa négligemment un coude sur la table et haussa les épaules. « Bwah, j’ai eu ma première dispute avec Marie… » Au bout d’un an de relation, fallait bien que ça arrive. Ce qui était dommage c’est que c’était justement Ophélia le sujet de la dispute mais il préféra taire ce détail. Dans le fond, tout autre fille qu’une proche de Marie aurait fait l’affaire, c’était par hasard que c’était tombé sur Ophy. Pas de bol c’est tout ! « Sinon j’ai vu Tomas… et Fredericke m’a écrit. Elle semble aller bien… même si elle est toujours avec son crétin. » bah quoi ? l’ennemi juré de Tobias serait toujours Vincent Fayr, c’était presque écrit dans les étoiles tant c’était immuable ! Et Toby trouvait qu’il faisait déjà beaucoup d’effort car dès qu’il voyait la tronche de cake de son camarade de dortoir, une envie de lui taper dessus le prenait… qu’il réfrénait systématiquement. Etait-ce vraiment par bonté envers Fred’ ou bien parce qu’il se faisait battre à chaque fois, ça… c’était une autre question ! La fierté de Tobias ne permet pas d’y répondre, en tout cas, lui n’en dirait rien que ce soit à Ophélia ou à quelqu’un d’autre.

- Avec Roman ?

Ophélia était très surprise que Tobias lui pose cette question. Après tout, il n'était pas vraiment ami avec Roman, pas du tout même, et il ne parlait pas souvent de lui, au contraire. C'est pourquoi Ophélia n'avait pas vraiment tout de suite su quoi répondre

- Heu... Et bien... non.

Elle avait essayé de paraître assez naturelle, mais d'un autre côté, elle était toujours aussi étonnée qu'il lui ait demandé ça. De plus, Ophélia n'avait pas parlé de Roman à beaucoup de monde, pendant l'été, et elle réalisa alors qu'elle n'en avait pas parlé à Tobias. Elle reprit sa respiration et, un peu plus à l'aise, elle expliqua la situation à son ami.

- En fait, si ça va. Mais on n'est plus ensemble. Ca fait quelques semaines, maintenant.

Elle n'avait pas vraiment fait attention au temps, mais cela ferait bientôt deux mois qu'ils s'étaient séparés. Déjà ! Le temps était vite passé, et même très vite passé. Ca lui avait quand même fait drôle de se dire qu'ils n'étaient plus ensemble, en tout cas au début. Maintenant, elle en avait prit l'habitude, surtout qu'elle le voyait presque tout les jours, et ils avaient pu s'expliquer.

- Mais c'est mieux comme ça. On n'était pas fait pour être ensemble, c'est tout. Et puis, se séparer était très certainement la meilleure chose à faire, pour lui comme pour moi, d'ailleurs. Roman est mon ami, rien d'autre.

Et c'était vrai. Au fond, il n'y avait pas vraiment eu d'amour, entre eux. Juste de l'amitié, mais ça suffisait à Ophélia. Peut-être qu'ils avaient confondus amitié et amour, mais maintenant tout était clair, pour l'un comme pour l'autre. Ophélia et Roman étaient amis.

Ophélia demanda ensuite des nouvelles à Tobias, et celui-ci lui apprit qu'il avait eut sa première dispute avec Marie, et, une nouvelle fois, notre jeune Poufsouffle était assez surprise. Cela faisait à peu près un an que Tobias et Marie était ensemble, et elle n'avait jamais entendu parler d'une dispute entre eux. Elle se demandait bien ce qui avait pu déclencher ça, mais elle préféra ne rien demander de tel. Après tout, ce n'était pas vraiment ses affaires, et si Tobias voulait lui en parler, il le ferait sans qu'elle ne le lui demande. Cependant, elle pouvait toujours s'y intéresser, tout en restant plus ou moins évasive.

- Ah bon ? J'espère que ça s'est vite arrangé, quand même... Ce n'était pas trop grave ? Ce qui est positif, c'est que ce n'est que votre première dispute... non ?

Tobias parla ensuite de ses vacances, et il lui dit qu'il avait reçu des nouvelles de Fredericke, et qu'elle était encore avec Vincent. Enfin, même si Tobias ne l'avait pas vraiment appelé par son prénom. Ophélia savait très bien que Tobias n'appréciait pas Vincent, et qu'il en était de même pour Vincent, et de ce fait, elle ne s'étonnait pas que Tobias lui donne des surnoms semblables.

- Du moment qu'elle est heureuse avec lui, c'est le principal, je pense. Après, je ne connais toujours pas vraiment Vincent, comme tu le sais, mais après tout, il n'est peut-être pas si nulle, comme garçon...

Mais Ophélia revint rapidement au plus important : sa meilleure amie.

- Et que te dit-elle ? Elle passe de bonnes vacances ?

Comment ça elle n’était plus avec Roman ? Qu’est-ce que c’était que cette histoire de fou ? Tobias failli en renverser son thé mais il se retint de tout mouvement d’humeur de justesse. Voilà, il l’avait toujours su que ce Roman n’était pas pour elle, il était tellement… tellement… frivole ! En fait, il était exactement comme Ophélia, et c’était du narcissisme de sortir avec quelqu’un qui vous ressemblait autant ! Qui plus est, sous les traits d’un homme, cet aspect n’avait aucun charme. Ceci étant, il semblait assez logique que les hommes n’aient aucun charme du tout pour Tobias, il les supportait déjà à peine, jeune coq protégeant sa basse cour, qu’il ne fallait pas lui en demander plus… et là, cet idiot avait osé rompre (ou provoqué la rupture) avec Ophélia !!!! Vraiment, Tobias était très en colère, autant que le jour où Fredericke lui avait annoncé qu’elle sortait avec Vincent, chose totalement inadmissible aux yeux du jeune Serpentard alors que son camarade de dortoir avait brisé le cœur à son amie seulement un an auparavant. Et bien voilà, Tobias était aussi furieux que ce jour là, et si cela ne se lisait pas sur ses traits, en revanche, on pouvait le lire dans son regard.

« Je vois, et c’est toi qui a fait cette découverte ou ce… ce… blaireaux. » C’était encore le mot le moins insultant qu’il avait trouvé. D’ailleurs, il n’avait rien contre les Poufsouffles (les blaireaux donc), il y avait plein d’amies, mais là, il y voyait le mot tel que l’entendent les français. Désolé, mais Tobias n’était pas si gentil que ça, surtout pas quand on faisait du mal à ses amies.

« Rah Ophy ! Peu importe ma dispute avec Marie. Elle n’a aucune importance… Elle m’a piqué une crise, j’ai préféré y mettre fin directement, ça ne lui a pas plu, vraiment, ne t’en fais pas pour ça. » Après tout, mieux valait en rester là sur ce sujet, Tobias ne pouvait décidément pas lui raconter le pourquoi de sa dispute puisqu’elle en était le sujet.

« Pas si nul ? Je t’en prie, on parle de Vincent Fayr ma chère amie, une grosse brute sans éducation qui, je te le rappelle, nous a volé Fredericke alors même qu’il n’y a pas si longtemps il n’en voulait pas. » Tobias était plutôt possessif avec ses amies, non seulement il détestait Vincent pour ce qu’il était, mais quand il lui avait pris Fred’ (qui maintenant avait limite besoin d’une autorisation pour être avec eux !) ça avait été la goutte qui faisait déborder le vase.

« Mais elle dit qu’elle va bien et qu’elle est heureuse. Cette idiote est toujours heureuse quand elle est à des milliers de kilomètres de nous avec son gorille. » Le pire c’est qu’il était certain que c’était tout ce que voulait Ophélia et que ça lui convenait très bien comme ça. Son amie était au moins aussi aveugle que Fredericke, elles n’étaient pas les meilleures amies du monde ~~et dans tout l’univers~~ pour rien.

Ophélia ne comprenait pas vraiment la réaction de Tobias, lorsqu'elle lui apprit qu'elle n'était plus avec Roman, au contraire. Il était calme, mais justement, il n’était pas tout à fait comme d’habitude. Trop calme ? Oui, peut-être... Tobias n’avait pas l’air de beaucoup apprécier Roman, ou en tout cas, ce qu’Ophélia savait, c’était qu’ils n’étaient pas vraiment amis, pas du tout même, alors elle ne comprenait pas vraiment en quoi il pouvait être embêté. En fait, ce n'était pas vraiment sa réaction qui la surprenait le plus, du fait qu'il était toujours aussi impassible que d'habitude, mais bien ce que notre jeune Poufsouffle pouvait voir dans les yeux de son ami, ou en tout cas ce qu’elle pensait y voir. Qu'est-ce que c'était, exactement ? Ophélia n'aurait pas vraiment pu le dire, du fait qu’elle n’était absolument pas certaine de ce qu’elle avait vu. De la colère ? De la fureur ? Non, ce n'était pas possible. Ce n'était pas ça. Mais Ophélia n'y fit pas vraiment plus attention. Pour elle, elle s'était trompée, alors elle ne chercha pas à y réfléchir plus longtemps.

- C'était un commun accord, en fait. Ca n'allait déjà plus à la fin de l'année, alors il était inutile de se mentir plus longtemps... Mais, c'est du passé, maintenant..., dit-elle avec un léger sourire.

Après tout, après réfléxion Ophélia savait bien que Tobias n'appréciait pas vraiment Roman, c’était certain, alors le mieux était peut-être de pas en parler plus longtemps. Ca ne servirait à rien, de toute façon. Les deux amis continuèrent de discuter et, lorsque Ophélia demanda à Tobias de lui parler de ses vacances à son tour, ce dernière évoqua très rapidement sa dispute avec Marie. Ophélia ne voulait pas trop se mêler de ça, puisqu’en fait ça ne la regardait pas vraiment, pas du tout même et, même si elle se demandait quelle était la raison de cette dispute, elle n’en demanda pas plus. D'ailleurs, Tobias ne semblait pas vraiment vouloir parler de sa dispute avec Marie, pour une raison qu'Ophélia ignorait totalement, et c’était ce qui faisait que notre jeune Poufsouffle n’insista pas plus.

- Très bien, n'en parlons plus, si tu préfères, lui répondit-elle simplement.

De toute façon, elle savait très bien que ça ne la regardait pas, alors elle n’avait pas à en demander plus, du fait que Tobias ne semblait pas vouloir en parler. La discussion continua, et ils parlèrent ensuite de Vincent, avec qui Fredericke passait ses vacances. Ophélia était déçue de ne pas pouvoir voir sa meilleure amie dans tout le monde entier et tout l’univers et même plus encore, mais que pouvait-elle y faire ?

- Ca me fait de la peine de ne plus voir Fredericke aussi souvent qu'avant, ne penses pas que je m'en fiche... J'ai d'ailleurs hâte que nous retournions à Poudlard, et surtout que Sterne reprenne pour pouvoir la voir un peu plus souvent... C'est juste que je me dis que si elle est heureuse avec Vincent, c'est le principal...

Elle attendit quelques secondes, avant de reprendre.

- De plus, je n’ai pas du tout aimé le fait que Vincent ait délaissé Fredericke, moi non plus, surtout qu’il est toujours avec elle, maintenant, mais là non plus, je n’y peux rien... Alors j’espère que Vincent est un peu mieux que ce qu’il laisse paraître.

Ca lui faisait de la peine qu'elle ne puisse pas voir sa meilleure amie aussi souvent qu'elle le voudrait, mais Ophélia comprenait que Fredericke soit heureuse avec Vincent. Elle était tellement accrochée à lui... Ce n'était pas un tord, au contraire, si elle était toujours avec lui, c'était qu'elle était heureuse comme ça, mais quelques fois elle aurait aimé, tout comme Tobias certainement, que la jeune Gryffondor puisse être un peu plus souvent avec eux. Peut-être que ce n'était que parce que c'était le début de leur relation ? Quoi qu'en réalité, ils étaient ensemble depuis un moment, déjà, alors on ne pouvait plus vraiment dire qu'ils étaient au « début » de leur relation... Mais quoi qu'il en soit, Ophélia espérait que les choses soient différentes, un jour.

- Je suis sûre qu’elle est toujours très heureuse de nous voir également... J'aimerais la voir aussi souvent qu'avant, moi aussi, mais... Qu'est-ce que tu veux que je dise ? J'ai du échanger deux mots tout au plus avec Vincent depuis que je le connais, et nous sommes dans la même classe... Et Fredericke a toujours été très proche de Vincent, alors maintenant qu'ils sont ensemble, je pense que c'est... normal, dit-elle tout en hésitant, qu'ils passent encore plus de temps tous les deux.

« Je vois. » Façon poli chez les Sandeau de dire « Je pense que ce type est un salopard de première et il n’a pas intérêt à me croiser au détour d’un couloir seul et désarmé. On ne sait jamais. » Oui, tout ça dans deux petits mots glacials, mais il savait qu’Ophélia était désireuse de changer de sujet, sentant que celui-ci était glissant, et il se laissa conduire car il ne voulait pas non plus s’étendre là-dessus. En effet, s’ils continuaient comme ça, il y avait un risque non négligeable qu’il ne parvienne plus à contenir les mots à l’intérieur de lui. Retrouvant donc son léger sourire, il l’invita à poursuivre du menton avant de se plonger dans sa propre tasse à la recherche d’un peu de sérénité. Il laissa aussi de côté le sujet de sa dispute avec Marie, là encore, c’était glissant… Décidément, c’est fou ce que c’était compliqué aujourd’hui ! Les petits copains et copines des uns et des autres ne faisaient jamais que mettre le bazard dans ce qui autrefois était parfaitement simple. Toutefois, Tobias et Ophélia avaient un autre sujet de conversation tout trouvé : Fredericke. Avant, ils étaient souvent fourrés tous les trois ensemble… mais depuis qu’Ophélia était avec Roman (bien que ce ne soit plus), Tobias avec Marie et Fred’ avec Vincent, leur petit trio battait de l’aile. Déjà qu’ils n’étaient pas dans la même maison tous les trois mais là… c’était devenu de pire en pire. Et tout était la faute de Vincent, comme de bien entendu.

« Ah oui, moi aussi j’ai hâte que Sterne reprenne. Il n’y a plus que là qu’on peut se voir tous ensemble maintenant. » Encore que Tobias ne fasse pas parti du club, l’année prochaine peut-être, quand Adrien n’en serait plus le président… mais pour le moment, il n’y tenait pas. En revanche, il venait presque toutes les semaines pour assister aux répétitions, lui-même n’ayant aucun club.

« Honnêtement, j’en ai parlé avec elle plusieurs fois, et je ne sais pas quoi en penser. Je déteste Vincent et c’est clair que moi ça ne m’aide pas à voir la relation d’un bon œil, mais j’ai l’impression qu’à de rares exceptions près, nous sommes tous d’accord. Vincent lui a déjà fait beaucoup de mal, il pourrait recommencer. Et ça ne sera que pire puisqu’il la coupe de tout le monde… et qu’elle soit consentante n’y change rien à mon avis. » Il posa lourdement sa tasse sur la table et il planta son regard marine dans celui d’Ophélia. Elle ne le disait pas, mais il pensait (avec sincérité) qu’au fond, elle était sur la même longueur d’onde que lui. C’était eux qui avait récupéré Fredericke dans un état lamentable il y avait deux ans de ça. Et on ne ferait jamais croire à Tobias que la blessure s’était refermée… Après tout, la sienne, celle de son amour abandonné pour Ophélia, existait encore, et pourtant il se l’était plus ou moins infligé tout seul et n’avait pas fini dans l’état de la Gryffondor. Un cœur brisée ne se reconstitue pas par magie… ce n’est pas un vase.

« Bien sûr qu’elle est contente de nous voir, je ne dis pas le contraire… mais bon, je ne peux quand même m’empêcher d’être inquiet. Vincent nous éclipse complètement tu comprends ? » Oui, bon, parce qu’il fallait aussi admettre que ça c’était le gros point noir aux yeux de Toby ! Heureusement qu’il y avait Sterne quand même !

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VAMPIRE

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