Before you die > PV

Le regard de Louis était fixé vers la fenêtre. Une cigarette dans la main, il regardait la pluie tomber. Le temps avait toujours eu un certain effet sur lui et la pluie avait la drôle de tendance à le détendre. Tant mieux, dans un sens, étant donné qu'il n'était pas vraiment fait pour être calme et détendu aussi. Non mais c'était vrai quoi, les détentes, ce n'était pas son jour, loin de là. Vraiment loin de là. Un soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'il s'éloignait de la fenêtre pour se faire un café bien noir, tirant sur sa cigarette encore et encore. Keira était censée venir aujourd'hui et en faite, le mieux, c'était probablement qu'il soit en mesure de rester calme, oui, c'était évident. Mine de rien, ça le rendait malade de constamment lever la main sur elle, il ne le voulait pas, il ne le supportait pas non plus. Mais c'était ainsi et c'était dans son caractère. Il voulait tellement que tout soit parfait qu'il ne pouvait pas s'en empêcher. Il l'aimait. Et c'était peut être à cause de ça que les choses clochaient. L'amour n'avait jamais été un sentiment fait pour lui, vraiment jamais.

Disons que c'était un truc pour lequel il n'avait jamais été doué et peut être qu'il ne serait jamais doué non plus. C'était simple bien sûr mais c'était prise de tête, énervant et affolant. Il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était ainsi, voilà tout. Un sourire sur le visage, en coin tel un sourire détestable, mine de rien, il ne pouvait pas s'empêcher de l'attendre avec impatience. Il avait hâte qu'elle arrive mais en même temps, il avait peur de lui faire du mal. Mais, il ne pouvait pas s'en empêcher et pour ça, il n'y pouvait rien, vraiment rien. C'était ainsi et ce n'était pas non plus comme si ça pouvait être si choquant que ça hein !

Il sentait qu'elle allait arriver et pour la peine, il reposa le café après avoir bu une gorgée, puis finit par écraser sa cigarette dans le cendrier. Il fila dans sa chambre, vérifiant qu'il avait bien mis à laver les habits de sa dernière mission. Disons que le sang qui s'y trouvait n'avait pas d'excuses convenables. Et puis bon, ce n'était pas non plus comme s'il comptait l'emmener dans sa chambre. Louis n'avait pas de valeur, il n'était pas comme ça, pas du tout du genre respectueux et tout ça. Mais aujourd'hui, son humeur ne lui donnait pas envie de se rendre là, pas envie de coucher avec elle. Tout bonnement. Non pas qu'il ne la désirait pas, mais il ne raffolait pas de ça, pas tant que ça en tout cas. Enfin si... Comme tout le monde. Mais aujourd'hui non. Enfin bref, de toute manière, ce n'était certainement pas lui qui allait s'attarder là dessus, c'était évident.

Il passa une main sur son lit, comme pour en défaire un pli puis finit par se mettre bien droit, soupirant à nouveau. Sa chambre était impeccable. Ce n'était pas non plus comme s'il y passait tant de temps que ça de toute manière. Bien sûr que Louis avait un problème, attention, il n'en avait jamais douté un seul instant et ce n'était pas maintenant que ça allait commencer, de cela vous pouvez bien être sûr !

On frappa à la porte. Elle était là. Il inspira un grand coup. Tentant vainement de prendre sur lui, espérant que cette fois, il y arriverait, espérant qu'il ne se mettrait pas en colère mais ce n'était pas le genre de chose facile pour lui bien sûr...

« Bonjour Keira »

Vraiment pas facile. Parce qu'il lui suffisait de la voir pour que la colère monte doucement en lui.

Cela faisait quelques semaines que Keira était totalement sevrée. Elle ne prenait plus de drogue, ne buvait plus et ne fumait plus. Tout cela lui avait énormément coûté, mettant son corps et son cœur à) rude épreuve, mais elle prenait les choses avec le sourire à présent. Elle était tellement contente d’avoir pu remonter la pente ! Bon, d’accord elle buvait un peu de temps en temps, mais nettement moins qu’avant !!!! Quant au reste elle l’avait bien arrêté et avait la ferme intention de ne pas replonger. Elle devait beaucoup à Elizabeth (et plus généralement à la famille de cette dernière), elle le savait… A Kaïn aussi… mais elle n’était pas à l’aise avec les remerciements, l’amour, l’amitié, ce genre de choses… Elle se jugeait incapable d’aimer ‘normalement’ et c’était sans droite pour ça qu’elle s’était approchée de Louis. Quand elle l’avait vu, elle avait senti… Oui, elle avait eu ce pressentiment qu’ils étaient sur le même bateau. Qu’il était sans doute aussi perdu qu’elle et que peut-être, avec lui, ça marcherait mieux… Elle ne voulait pas d’un romantique, comme Liam ou Enry. Louis ne l’était pas. Elle ne voulait pas fondre devant lui. Elle l’aimait, évidemment, mais pas d’une manière aussi dévorante que ses ex petits amis. Elle n’était pas envahissante et se tenait à carreaux (elle n’avait pas le choix, de toute façon, puisqu’il la renvoyait rapidement sur le droit chemin si elle faisait ne serait-ce qu’un pas de côté…)

Aujourd’hui, ils se voyaient. Le cœur battant la chamade, elle vérifia pour la huitième fois de la journée si son maquillage n’était pas trop voyant, elle remit ses cheveux en place et observa sa tenue d’un œil critique. Elle portait une robe blanche à manches courtes qui descendait jusqu’à ses genoux noueux, cachant à peine ces derniers. La tenue était correcte, moins voyante que ce qu’elle mettait d’ordinaire (puisque le fluo régnait en maître dans la garde robe de la jeune femme).

Elle transplana jusqu’à l’appartement qu’occupait son petit ami, anxieuse. Elle espérait sincèrement qu’il soit de bonne humeur, puisqu’en plus, elle allait devoir lui parler d’une chose qui risquait de l’énervait… Alors s’il était (plus ou moins) bien luné, tout se passerait mieux… Arrivée à destination, elle sonna et il vint lui ouvrir. Un petit sourire étira les lippes de la rouquine quand elle vit le jeune homme :

« Bonjour, Louis… »

Elle prit lentement la main du sorcier et s’approcha silencieusement de lui pour déposer ses lèvres rosées sur celles de son compagnon, l’embrassant alors avec beaucoup de douceur. Il était ‘amusant’ de voir à quel point il l’avait changée. Elle était généralement très dynamique et hyperactive… mais dès qu’il entrait dans son champ de vision, elle se calmait et cessait presque de respirer, tant elle craignait de faire un pas de travers. Elle caressa doucement la joue du jeune homme, du bout des doigts, puis retira ses doigts de la peau de son compagnon (par peur de l'agacer) l’interrogeant alors :

« Tu vas bien ? »

Elle était vraiment contente de le voir. Ca se lisait dans ses yeux. Ces derniers brillaient, en effet, de bonheur. Elle aimait Louis, et si elle restait avec lui, c’était peut-être par peur de ce qui se passerait (pour elle) en cas de rupture, mais c’était aussi (et avant toute chose) parce qu’elle l’aimait sincèrement. Elle avait le sentiment qu’il l’aidait. S’il la frappait, la brutalisait, c’était seulement parce qu’elle était stupide, c’était sa faute à elle ! C’était pour ça qu’elle devait bien faire attention à ce qu’elle disait et faisait. Elle devait être parfaite, pour plaire à Louis… Qu’elle ne le déçoive pas.

Louis était heureux de voir Keira, et même s’il avait peur de ce qu’il pourrait bien se passer, il aimait la voie, il aimait pouvoir la toucher, la serrer dans ses bras et l’embrasser. Rares étaient les fois où il était capable de rester calme avec elle, elle avait ce petit quelque chose en elle qui faisait qu’il se sentait obligé de la frapper pour la remettre en place, ça pouvait paraître bizarre, mais ça semblait... Nécessaire à ses yeux. Avant, il n’aurait jamais été capable de frapper une fille, jamais, il aimait la belle compagnie, il aimait être entouré. Mais hors Poudlard, les choses avaient totalement changé et il n’était plus capable de faire la différence, quand il cognait. Peut être même qu’il se sentait mieux quand il frappait. En clair, il n’était pas vraiment capable de savoir si c’était bien ce qu’il faisait, incapable aussi de savoir si c’était si mal que ça.

Heureux de la voir, un sourire se glissa sur son visage et il donna l’impression qu’il n’avait jamais été si méchant que ça. Ça pouvait être drôle d’ailleurs, quand on le regardait, on n’avait pas tant l’impression qu’il pouvait être quelqu’un de si cruel que ça, ça semblait sidérant alors, quand on s’en rendait compte. Il ne pouvait pas être suspecté de quoi que se soit, il avait ce côté marrant et gentil dans le physique. Et avant qu’il ne quitte Poudlard, ça, avait été vrai en plus de ça. Mais ça avait changé depuis un bon moment maintenant, malheureusement.

Il s’avança vers elle et ses lèvres se posèrent sur les siennes, tandis que dans le geste le plus tendre dont il était capable, il posait une main sur la joue de la jeune fille et l’autre dans le bas de son dos. Il était capable de douceur, et il le savait, mais il ne pouvait pas non plus dire que c’était une chose qu’il aimait tant que ça, loin de là d’ailleurs. Il trouvait malsain d’être doux, et gentil. Il préférait tellement la monstruosité et la haine. C’était toujours tellement plus drôle de toute manière !

Le plus drôle dans tout ça, c’était qu’elle savait qu’elle lui faisait peur. Et c’était pour ça que justement, il l’aimait peut être. Parce qu’elle tremblait devant lui ? Non, c’était vraiment trop bizarre de penser ainsi. Vraiment trop et il n’avait tout simplement pas le droit de penser de cette manière, c’était impossible. Surtout que le pire, dans tout ça, c’était qu’il ne pouvait pas vraiment dire que c’était pour ça qu’il l’aimait. Elle était belle, et c’était indéniable. Et surtout, elle était douce, et gentille. Surtout maintenant qu’elle ne prenait plus rien. Elle était tellement mieux sans merde dans le sang, de toute manière. « Je pense pouvoir dire que je vais relativement bien. Et toi donc, comment vas-tu ? »

[HJ => Sorry c'est un peu court T_T jme rattrape au prochain *_*]

Elle finit par entrer chez lui. C’était toujours comme ça, de toute façon. Elle venait chez lui, il n’était jamais allé dans son appartement à elle… Et, au fond, elle préférait ça… Il lui faisait peur. Vraiment peur. Elle l’aimait, mais ça ne l’empêchait pas de le craindre et il arrivait que, parfois, elle en arrive à oublier l’amour qu’elle pouvait éprouver à son égard. Il était si froid, si violent… Keira n’avait pas l’habitude d’être traitée ainsi. Elle avait toujours été une poupée de verre qu’on maniait avec précautions. C’était sans doute parce qu’il agissait différemment qu’elle s’y était tant attachée. Elle détestait cette image de fille fragile, de pauvre petit débris, à briser sans difficulté… Et le fait que Louis la traite plus brutalement lui donner le sentiment d’être plus forte (douce illusion, soit dit en passant, mais elle y croyait dur comme fer !).

« Je vais bien aussi… »

Elle parlait toujours doucement en sa présence, n’osant pas élever la voix. Elle avait pourtant toujours eu cette manie de crier plutôt que de parler… mais quelque chose chez Louis lui soufflait qu’elle devait faire bien attention à tout ce qu’elle pouvait faire, et que l’intonation qu’elle employait faisait partie des ‘choses’ qu’elle devait surveiller. La jeune femme conservait quels bleus (qu’elle camouflait à l’aide de fond de teint) que Louis lui avait si gentiment donné à l’aide de quelques coups bien placés (surtout qu’en plus, Keira avait une peau fragile et très fine, aussi marquait-elle bien quand elle se cognait…). Ceci étant, les bleus ne lui faisaient plus mal (pour la plupart) et elle les cachait bien. Du temps où elle posait encore, personne ne s’en était jamais rendu compte (et ce n’était pas comme si elle n’avait posé qu’en doudoune non plus, il lui arrivait de poser en lingerie ou maillots de bains…).

Pensant à l’information capitale qu’elle avait à annoncer à son petit ami (et non sans craindre sa réaction, la jeune fille commença à lancer le sujet, l’air de rien…)

« Est-ce que tu serais libre samedi prochain ? On va donner un concert, avec CS… Ce serait chouette si tu pouvais venir cette fois… »

Oui, CS c’était la musique, c’était le rock… Elle commençait avec ça, et ensuite elle embrayerait sur la sortie ‘concert’ qu’elle avait de programmé depuis un petit moment déjà (bien avant qu’elle ne sorte avec Luis, en fait, sinon, il était plus que certain qu’elle n’aurait pas pris cette décision si elle était déjà avec lui précédemment…)

Louis n'avait jamais vraiment été un ange. Même si avant, c'était encore bien faible. Bien sûr, avec un caractère relativement bien trempé, il était ce genre de personne qu'il ne fallait pas trop cherché. Encore plus lorsque cela concernait sa jumelle ou qu'on l'approchait de trop près ( elle bien sûr ). Il avait toujours été très protecteur envers elle et souvent, il avait pensé que s'il venait à la perdre, il n'aurait plus la moindre raison de vivre. Et c'était bien ça qui était si évident pour lui. Pour autant, ce n'était pas bien grand chose et c'était bien gentillet. Mais au jour d'aujourd'hui, nous avions pu constater une nette évolution de son côté méchant.

Si sa sœur n'avait pas disparu du jour au lendemain, il n'aurait probablement jamais été comme ça. Alors oui, on pouvait bien dire qu'elle était la seule et unique responsable. Il n'y pouvait rien, il n'avait jamais vraiment voulu l'accuser mais pour autant et bien c'était arrivé, et c'était bien pour ça que les choses ne pouvaient plus se métamorphoser maintenant. Tout ça, c'était terminé. Les illusions, les rêves. Il ne croyait plus en rien, mis à part à la violence. Et c'était terminé, oui voilà. Si Louis était devenu ce qu'il était c'était à cause de sa disparition. D'ailleurs, si on y pensait un peu plus davantage, maintenant, il faisait comme s'il était fils unique. Il ne supportait plus mais alors vraiment pas qu'on lui parle de sa sœur. Il n'en avait plus et les choses étaient à peu près mieux comme ça. Il avait peur oui, peur qu'elle revienne un jour et qu'il puisse en venir à la tuer, parce qu'il avait déjà du sang sur les mains. Beaucoup de sang d'ailleurs. Alors bon, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il ne pouvait pas craindre ça. Son amour déplacé et incestueux envers sa sœur s'était métamorphosé en haine. Enfin bref, au final, il avait coupé les ponts avec ses parents, avec sa famille ainsi qu'avec tous ses amis. Il était seul aujourd'hui et pourtant, il était mieux que jamais. Surtout que maintenant, il s'était découvert une nouvel passion et avoir des amis n'était pas facile avec ce genre de condition.

« Tu m'en vois ravi, de savoir que tu vas bien.. ». Et malgré sa condition, il avait pris une petite amie. Pas la meilleure chose à faire mais vu l'esprit de terreur qu'il lui infligeait, il n'avait aucun risque à avoir à ce sujet, c'était ça qui était bien et aussi pour ça qu'il ne mettait pas un terme à tout ça. A quoi bon après tout, alors qu'elle lui plaisait bien. Okay, leurs rapports étaient brutaux dans le sens où il ne ratait jamais un seul instant pour la battre. Mais c'était sa façon de l'aimer, si on pouvait vraiment dire ça comme ça. Quoique, ça pouvait aussi sonner bizarre, puisqu'il n'était pas sûr de pouvoir encore aimer.

Libre samedi prochain ? Avait-il réellement une tête à aimer aller au concert qu'elle pouvait donner ? Si c'était pour continuellement s'ennuyer, très peu pour lui. Surtout qu'il doutait profondémment du talent de sa petite amie. Mais on aurait bien compris que pour lui, elle n'avait aucun talent mis à part sa beaté. Il était comme ça de toute manière, il ne trouvait rien chez les gens, rien d'attirants. Et en elle, notamment, il ne trouvait rien, mais alors vraiment rien du tout. Elle lui plaisait oui, physiquement. Mais voilà. Il aimait le sentiment qu'elle avait quand elle le voyait. Elle l'aimait quoi, et c'était bizarre vu tout ce qu'il pouvait bien lui infliger mais c'était une chose qu'il aimait très bien comme ça. Le reste ne comptait pas. Ai-je une tête à vouloir écouter ta stupide musique ? J'ai un sérieux doute.. Pourquoi est-ce que ça te ferait tant plaisir que je vienne ? Pour me montrer ton talent ? En as-tu vraiment un ? Venir ne me dérangerait que peu.. A la condition bien sûr que je puisse rester tranquillement dans un coin, sans avoir à me prendre la tête.. »

Aussi étrange que cela puisse paraître (pour une tiercepersonne, parce que pour le couple c’était plutôt ‘normal’ en fait…), Keira sedemandait si Louis était vraiment sincère… Elle doutait sérieusement qu’il aitquelque chose à faire de son bien être à elle… Heureusement, personne(comprendre : Roze, Elizabeth, Heaven…) n’avait connaissance ducomportement du petit ami de la sorcière, car nombreux auraient été lesreproches si cela avait été le cas… Keira avait bien conscience que sa façon dese comporter (à Louis) n’était pas ‘bien’. Elle savait qu’il n’avait pas ledroit d’être aussi dur avec elle… Il y avait même des lois pour ce genre dechoses… mais elle ne pouvait s’empêcher d’être persuadée que tout était de safaute à elle. C’était comme avec Shiro. Un autre petit ami qu’elle avait euprécédemment… Il l’avait frappée, lui aussi… mais il s’était toujours arrangépour qu’elle soit persuadée que tout était de sa faute et uniquement de safaute à elle… Et avec Louis, elle ne pouvait qu’avoir ce sentiment aussi… s’ilétait violent avec elle, c’était parce qu’elle manquait encore trop detact ? Non ? C’était parce qu’elle était stupide et qu’il était agacéde la voir aussi bête… c’était compréhensible, elle avait toujours été assezniaise… Et elle savait que ça agaçait souvent les gens… Certains le montraientplus que d’autres, voilà tout…

Quand elle parla du concert du samedi à venir, elle baissala tête pour cacher sa peine quand Louis critiqua plus qu’ouvertement ses‘talents de musicienne’. La sorcière ne savait que répondre à ce genre depropos… Elle ne savait pas ce qu’elle devait dire, ce qu’elle devait penser… Ilavait ce pouvoir sur elle qui l’inquiétait plus que nécessaire… ce talent de labriser sans préavis. Elle se sentait si petite à ses côtés, si nulle, sifaible, si inintéressante (et j’en passe, hein ^_^)…

« Non… Je… Je voulais avoir ton avis… »

Et c’est dans ces moments là que la rouquine regrettait d’êtreaussi intimidée par Louis. Il suffisait qu’elle use ne serait-ce qu’un toutpetit peu de son don sur le jeune homme pour avoir un réel impact sur lui… Pourl’impressionner, le calmer… mais elle en était incapable. Il avait tantd’influence sur elle qu’elle ne se sentait même pas capable d’utiliser uncentième de son charisme sur lui. A présent, Keira n’osait presque plus leregarder (elle craignait ses réactions plus que tout, il changeait sirapidement d’humeur !). Quiconque avait connu la jeune sorcière dans sonenfance (et adolescence) ne saurait la reconnaître à l’heure actuelle, tant soncomportement, face à son petit ami était des plus inhabituel. C’en était plusque choquant, par ailleurs…

« Personne ne t’embêterait là-bas, tusais… »

Oui, enfin pour ça, il faudrait que Michael ignore que Louisétait le petit ami de la rouquine, sinon elle pouvait être sûre qu’il n’allaitpas arrêter d’embêter Louis, et c’était une très (mais alors vraiment très)mauvaise idée… Aussi bien pour le batteur que pour la petite amie du sorcieraux tendances (légèrement ?) violentes…

Puis, prenant son souffle, elle ajouta d’une petitevoix :

« Et, en parlant de musique… je vaispartir dans deux semaines… C’est pour des concerts de rock… »

Il restait à préciser une petite chose, et l’annonce seraitterminée… mais Keira n’osait pas continuer, et avouer que le tout s’étaleraitsur trois journées complètes… C’était trop lui demander… Elle en venait à sedire que si Louis ne l’interrogeait pas, elle ne préciserait rien et ce seraitsans doute bien mieux ainsi… ceci dit, elle devait dire le lieu, quand même…

« Ca se passe à Paris. »

Et voilà, c’était di… Il ne restait plus qu’à espérer qu’ilne le prendrait pas trop mal… ( ?)

Avoir son avis ? Comme si elle avait pu s'attendre à avoir un quelconque avis positif. Comme si c'était le genre de chose qui était possible. Alors là, jamais. Il ne pouvait pas avoir le moindre avis positif, ce n'était pas dans sa nature, ni dans son sang. Il ne vantait pas les mérites des gens, ce n'était pas son truc, pas du tout. Lui, il préférait cent fois faire le gentil, faire le calme et tout ça. Il n'était pas dans ses habitudes de penser le contraire. Loin de là d'ailleurs. Louis était une personne que l'on pouvait facilement calculer de méchant. Et ça, c'était vraiment le genre de chose que beaucoup de monde était capable de comprendre ! Vraiment beaucoup de personne, oui voilà. Enfin bon, après, il ne fallait pas non plus se mettre à croire qu'il n'avait pas de coeur puisque si ça avait été le cas, il était également très facile de penser que oui, c'est sûr, il n'aurait pas non plus eu de petite amie et pourtant, il en avait une, alors qu'elle était le genre de personne qu'il jugeait assez mal. Oui, voilà. Un soupir se dégagea de ses lèvres alors qu'un rictus était déjà en train de se former. Oui, bien sûr qu'il aurait pu se montrer un peu plus gentil à son égard, mais il ne pouvait pas s'empêcher de faire ce qu'il était vraiment. Jouer les méchant et ne pas montrer la moindre sensibilité. Parce que de toute manière, il n'en avait pas des moindres. « Mon avis ? N'y a-t-il donc pas suffisamment de personne qui te lèchent les pompe pour que tu veuilles encore mon avis ? ».

Personne ne l'embêterait ? Ahah, et comment est-ce qu'elle pouvait bien être capable d'en savoir autant ? Ridicule tiens ! Il n'y avait rien qu'il puisse croire dans pareil sornette. Il suffisait qu'elle ait des groupies, des personnes qui ne savent pas ce qu'est la musique et le tour serait joué, on l'emmerderait parce qu'il était son copain. Et c'était bien le genre de chose qui pouvait bien ne pas lui plaire, ce genre de truc qui pouvait réellement lui prendre la tête mais à un point inimaginable hein ! C'était vraiment le genre de chose qu'il ne pouvait pas supporter et qui pouvait vite lui prendre la tête quoi ! Alors bah ouais, il n'y avait rien de plus compliqué que ça. Et si, il venait à la croire et qu'il en venait à être déçu, elle savait que c'était elle qui allait prendre après. Alors qu'elle ne fasse pas la maligne à lui affirmer des choses qui peut être, seraient totalement fausses et donc elle serait la victime par la suite ! « Et comment peux-tu bien en être sûre hein ? Allez vas y, annonce moi ta science, dis moi tout ! En plus, tu sais qui paieras le prix fort si on vient à m'emmerder ? Je te le donne dans le mile ouais, c'est toi ! ». Surtout que i c'était un pote à elle qui venait le faire chier, il ne fallait pas oublier le sang qu'il pouvait y avoir sur ses doigts. Ahah... Mais c'était, bien sûr, une chose que personne ne savait. Mais ça n'en restait pas moins carrément drôle par contre.

Mais 'est là qu'il comprit que tout ça, c'était uniquement pour dissimuler un autre truc. Ce truc qu'elle était en train de lui dire, là, à l'instant. Concerts à Paris ? Il ne put pas s'empêcher de rire, un rire mauvais et bien gras. Ironique et insupportable. Non mais sérieusement, elle croyait qu'il allait dire okay et qu'il allait la laisser faire ?! Le regard sombre, il s'avança doucement vers elle et la gifla, y mettant une force assez conséquente. « Tu te moques de qui là Keira hein... ?! Penses-tu vraiment que j'allais dire oui et fermez ma gueule ? »

Louis était énervé… mais ce n’était rien, encore… Aussi la sorcière prit-elle sur elle et posa-t-elle sa main sur le bras de son petit ami, inquiète. Elle ne comprenait pas sa réaction (bon, ok, en règle général, elle ne le comprenait pas tout court…). Mais là elle ne pouvait pas comprendre ce qui agaçait tant sa moitié… Il n’était jamais venu la voir quand elle jouait, c’était la toute première fois qu’elle le lui proposait… Elle avait parfois parlé des concerts, le laissant libre de se proposer pour venir mais il n’avait (évidemment) jamais pris cette décision… Et voilà qu’à présent il lui faisait limite une crise de jalousie (bien que de sa part on avait du mal à l’interpréter de la sorte, on voyait seulement sa colère…).

« Pardon… je… Je ne voulais pas t’embêter… »

Elle sentait qu’elle perdait le cotnrôle. Comme toujours avec Louis. Il avait une façon d’être telle qu’elle n’arrivait jamais à le suivre. Elle se sentait toujours larguée, complètement à côté de la plaque… Nulle, sans intérêt, ridicule et stupide. C’était évidemment, le comportement du jeune homme qui la poussait à se dévaloriser de la sorte. Il avait une telle influence sur elle qu’elle n’arrêtait pas de se remettre en cause, de se plier, pour lui plaire d’avantage et le fâcher le moins possible…

Quand Louis s’emporta d’avantage, les larmes lui montèrent aux yeux, mais elle su les contenir. C’était un exercice difficile, mais elle savait que si elle se mettait à pleurer, il allait la frapper. Ca l’agaçait de la voir aussi faible… mais il n’arrêtait pas de la rabaisser et de la diminuer (aussi bien physiquement que moralement), aussi ne pouvait-elle pas le comprendre. Comment pouvait-on être si contradictoire ? Comment pouvait-elle être assez forte pour lui plaire alors qu’il faisait tout pour qu’elle s’incline ?

« Je sais bien… »

Oui, elle savait que s’il était fâché suite à cette soirée (donc à cause d’elle), il lui ferait payé à elle… mais elle ne voyait pas quoi faire… Que pouvait-elle répondre à ça ? Elle elle aurait aimé ajouté que c’était pour cette raison qu’elle savait qu’il pouvait venir, parce qu’elle était sûre de ne rien risquer… Que personne, absolument personne ne serait venu l’embêter. Mais elle n’arrivait pas à parler, il la terrorisait trop. Elle se sentait si petite, si ridicule à ses côtés. Elle n’osait parler, de peur qu’il ne presse mal ses propos. Mais ne risquait-il pas de mal interpréter son silence, aussi ? Voilà ce que vivait régulièrement la sorcière avec son petit ami. Elle avait beau tout faire pour lui plaire, elle ne savait, hélas, jamais sur quel pied danser…

Puis la gifle fit vibrer ~~les molécules d’~~ l’air et claqua bruyamment dans l’appartement silencieux. Elle devait s’y attendre, mais cela ne diminuait en rien la douleur qu’elle ressentait alors qu’elle accusait le coup. Sa joue chauffait, et elle avait mal. Evidemment elle avait connu pire, mais c’était un très mauvais début tout ça… Portant sa main à sa joue, elle recula violement, s’éloignant de son petit ami. C’était une chose à ne pas faire, car cela risquait de l’énervait d’avantage encore… mais elle n’avait pas le choix… pas cette fois… Elle chercha un peu de courage, et couina d’une petite voix brisée par les sanglots qu’elle n’arrivait plus à maîtriser, sa main toujours sur la joue rougie par le coup :

« De toute façon, je vais y aller quand même Louis. »

Et elle transplana de peur qu’il ne s’avance vers elle, le regard haineux. Elle parvint à se déplacer sans difficulté, mais se garda bien d’atterrir chez elle (elle se doutait bien que s’il la suivait pour lui donner une raclée, il la chercherait là-bas…). Elle prit une chambre, dans un hôtel et songea à contacter Roze pour demander l’annulation du concert de la semaine prochaine. Si Louis venait et la trouvait là-bas, elle ne donnait pas cher de sa peau… mieux valait l’éviter jusqu’à ce que les concerts de Paris soient passés… Après, mais seulement après, elle le laisserait faire… ET elle savait déjà, par avance, qu’elle allait souffrir, et pas qu’un peu… Mais c’était trop tard pour reculer à présent.

[FIN POUR KEIRA]

Louis n'était jamais vraiment embêté, il aimait faire le méchant, il aimait être désagréable. Le monde entier ne l'embêtait pas non, il l'ennuyait. C'était aussi simple que ça, les choses l'ennuyaient. La plupart du temps, les choses lui prenaient tellement la tête que ça lui donnait envie de tout détruire. Le mieux étant que, dans ces situations, il pouvait vraiment faire peur à beaucoup de monde, et c'était ça qui en devenait à ce point magique ! Bon, bien sûr, après, il ne fallait pas non plus se mettre à croire qu'il était si dingue que ça ou autre bêtise de ce genre. Il était parfaitement conscient de ce qu'il faisait, du moindre de ses gestes également. Il n'était pas de ceux qui agissait sans parler aux gens, il n'était pas non plus de ceux qui agissaient sans prendre conscience de ses actes. Il réfléchissait chacune de ses actions, même si les coups qu'il pouvait bien porter à Keira ne l'était pas tant que ça, il n'avait, de ce côté là, pas la moindre excuse d'ailleurs. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher puisque c'était plus fort que lui ! « Et bien dans ce cas, ne m'invite pas à des événements si ridicule. »

Bien sûr qu'elle savait, comment aurait-il pu en être différent alors que oui, il aurait été parfaitement capable de s'en prendre à elle après coup. Enfin bon... Même s'il ne s'était rien passé à ce concert, il savait aussi qu'il s'en serait pris à elle pour lui montrer qu'il se foutait totalement qu'elle puisse avoir raison ou non. C'était lui le maître, et tout le reste ne comptait que très peu. C'était évident. Un soupir sortit de ses lèvres, alors qu'il essayait vainement de comprendre ce qu'il pouvait bien trouver à cette fille... Ah bah oui, elle se laissait frapper sans la moindre défense, et ça avait vraiment le don de lui faire plaisir. Il n'y pouvait rien de toute manière non ? C'était ça qui était si bon derrière tout ça tiens ! Enfin bon après, ça ne pouvait pas toujours être marrant et ça pouvait facilement devenir lassant par moment. Mais sinon, il pouvait parfaitement se passer d'elle. Bien qu'il l'apprécie, chose qui pouvait paraître inconcevable aux yeux de beaucoup de monde. Évidemment.

Et là, elle fit une chose à laquelle il ne s'attendit pas, elle se mit à lui dire qu'elle comptait quand même y aller, quoiqu'il puisse en dire, et elle transplana. Ce genre de comportement auquel il ne s'était vraiment mais alors vraiment pas attendu ! Elle le prenait au dépourvu et en beauté en plus de ça. Il passa une main sur son visage, tandis que sa colère ne cessait de monter. Elle allait subir oh oui, ça elle ne savait pas qu'elle venait de provoquer LE garçon à ne pas provoquer. Quoique... Si, elle devait tout de même s'en douter et pourtant, elle ne s'en était pas privé un seul instant... Ridicule ! Il transplana à son tour, chez elle. Mais il ne l'y trouva pas et préféra rentrer. De toute manière, il savait qu'il pourrait la retrouver sans problème... Attendez donc qu'elle revienne de son petit voyage, quand elle ne s'y attendrait pas... Elle allait payer oui. Foi de Louis Sanders.

FINI