J'entends l'aigle, la vipère et la boulette ♪ ♪ [PV]

♪ ♪ “ J'entends l'aigle, la vipère et la boulette
J'entends l'aigle et la vipère chanter !
Un jour viendra les gars un jour viendra ... „ ♪ ♪

Après le complexe venait l’intérêt, en effet, la jeune Cabaret, après avoir haï son corps tout au long des premiers mois de l’année, s’interdisant ainsi de se mettre en valeur ou de s’autoriser quelconque goût vestimentaire tentait maintenant d’apprécier son corps et de le mettre en valeur. Elle s’était acheté une toute nouvelle garde-robe pour l’été, des tissus colorés, très légers et confortables. Elle essayait un peu trop de se mettre en avant parfois, en effet, le jour où elle s’était pointée avec comme seul haut un boléro transparent, elle reçut un kit de colle pour les deux mois qui suivirent… Et c’était il y a deux mois… en faite elle venait de quitter sa dernière heure espérons le, de l’année… Elle était allée chez le coiffeur et ça lui allait très bien, qui aurait cru qu’une frange puisse la mettre en valeur… Avec ça elle maquillait ses yeux bleus gris qu’elle adorait alors elle se trouvait jolie comme ça. Ce jour-ci elle était habillée simplement, marinière, jean et chaussure fantaisie, une écharpe et un bonnet en laine pour la fraîcheur encore ambiante malgré que l’hiver disparaissait lentement.

Elle s’était installée dans le parc, au bord de l’eau qui reflétait son visage et essayait différents nez… Le genre d’avantage qu’offre la métamorphomagie… Malgré tout ses essais elle n’en trouvait aucun qui ne lui déformait pas le visage, après tout le sien ne devait pas être si laid que ça… Ce sont les petits défauts qui rendent les femmes belles… Solstice l’acceptait mais trouvait que ce nez représentait un peu plus qu’un petit défaut… Enfin, ce n’était visiblement pas l’avis de tout le monde, depuis sa mésaventure en boléro, la jeune fille attirait pas mal de garçons malgré son caractère… déjanté… Il l’avait d’ailleurs souvent tourné à leur avantage pour parvenir à leur fin… Mais elle s’en était sorti x) Le soucis s’est qu’elle n’avait pas d’amis féminines… Depuis qu’elle était rentrée dans une ancienne préfète et qu’elle avait déchiré la robe d’une actuelle, la popularité manquait… Déjà qu’elle n’était pas appréciée… Les pires commères racontaient toutes sortes de saloperies sur elle, toutes fausses… presque toutes… bon y a une bonne part de vérité et alors ?

Dans un élan d’inspiration, la jeune fille s’est prise pour une star de cinéma et voulut frapper dans l’eau pour effacer son reflet… comme dans les films… Sauf que l’eau n’était pas profonde et qu’elle avait frappé fort ! (fallait faire mal à l’eau vous comprenez u.U)… Eau gelée + Cailloux dans le fond = Doigts gelés démolis et hurlements de douleurs répétés… C’était mathématique d’une certaine manière… Elle s’était carrément pété un doigt et les autres saignaient bien… Quelle cruche tout de même (pour changer), elle soufflait un maximum sur ses plaies mais le souffle qui guérit tout là encore ça ne marche pas vraiment… Fallait qu’elle arrête tout ces délires cinématographiques, on pourrait la prendre pour une folle… enfin encore plus… surtout que beaucoup d’élèves n’avaient pas la moindre idée du sens du mot cinéma… Sauf ceux qui écoutaient en étude des moldus… aucun élève ne savait donc. Elle attendit alors une voix féminine lui demandait ce qui se passait… Solstice eut juste le temps d’enrouler son écharpe autour de sa main droite avec sa main gauche sachant qu’elle était droitière… Elle se retourna donc comme si de rien était vers la jeune fille… la larme à l’œil et les taches de sang sur l’herbe la trahirait peut-être…

Maïlys Di Bartolomeo n'était pas quelqu'un de gentil, en vérité on la qualifiait plus volontiers de peste généralement. C'est vrai, elle jugeait en grande partie les gens selon leur classe sociale. Elle n'hésitait pas à rabaisser ses camarades, elle n'éprouvait pas franchement de compassion lorsqu’elle voyait quelqu’un se ridiculiser en public, au contraire même, et elle n'hésitait pas à colporter des ragots pas franchement flatteurs concernant ses petits camarades à travers le tout Poudlard. Non, elle n'était pas un ange. Mais elle ne s'en émouvait pas, sa vie, telle qu'elle était exactement comme elle souhaitait qu'elle soit, mis à part quelques légers détails pour lesquels elle n'avait pas d'autre choix que de faire avec. Désagréments médicaux, parasites indésirables n'insistez pas, on ne donnera pas de noms !, il fallait s'en accommoder, la vie était ainsi faite après tout.

L'hiver touchait à sa fin, et Maïlys commençait à ressortir petit à petit des vêtements plus printaniers, enfin ! Plus il faisait froid, plus l'ambiance des cachots se faisait glaciale, et si elle adorait sa maison, il n'en restait pas moins qu'elle préférait jupes et robes aux écharpes et aux gros manteaux. Question de goût on dira. Mais même si le temps se réchauffait, c'était plutôt une politique de grand froid qu'appliquait la blondinette depuis ‘l'incident’ avec Davidson, et l'implication de Heaven dans cette histoire. En fait elle n'en revenait toujours pas. Elle était furieuse contre la vipère, et ça se voyait. Si avant elle ne portait déjà pas sa camarade Gryffondor dans son cœur, à présent elle lui sortait carrément par les trous de nez. Que sa cousine ait choisi de la défendre, ça la sidérait. Mais il n'y avait pas là de quoi épiloguer pendant cinquante ans. Elle en voulait à Heaven, elle détestait Davidson, mais la vie continuait, et elle comptait bien la croquer à pleines dents. Et tant pis pour ceux à qui ça ne plaisait pas, elle ne changerait pas de comportement pour autant. Elle était comme elle était.

Pour l'heure, assise paisiblement dans le parc de l'école, à proximité du lac, la blondinette pratiquait l'une de ses activités préférées en compagnie de sa meilleure amie: échanger des potions tout en critiquant à loisir les personnes qui pouvaient passer à proximité et qu'elles n'appréciaient pas. Une activité tout à fait saine en somme, de quoi se divertir pendant quelques temps et ne plus avoir à se prendre la tête concernant quoi que ce soit. Peut-être qu'elles n'étaient pas toujours tendres l'une envers l'autre, il n'empêche qu'Elorah et Maï savaient être présentes lorsque c'était nécessaire, et même quand ça ne l'était pas d'ailleurs, quand il s'agissait juste de se changer les idées. Mais tout à coup, le regard de la vipère se posa, au loin, sur une silhouette qui lui semblait bien familière et qui s'agitait d'une façon assez pittoresque. Piquée par la curiosité, elle n'eut pas à réfléchir bien longtemps avant de signaler à une Elorah un poil mécontente qu'elle l'abandonnait quelques minutes. Elle ne se faisait pas de souci, elle se trouverait bien vite une autre occupation, pas de doute là-dessus !

D'un pas déterminé, elle se dirigea vers l'emplacement où s'était installée la Serdaigle, qui semblait fort affairée avec... Avec quoi au juste ? « Hey Cabaret ? On peut savoir à quoi tu joues ? » interrogea-t-elle avec intérêt lorsqu'elle fut arrivée au niveau de la jeune fille. Oui, appeler les gens par leur nom de famille était une habitude chez elle, quelle que soit leur identité, elle ne pouvait pas s'en empêcher, c'était un réflexe ! Sans même attendre de réponse, la jeune fille amorça un geste pour s'asseoir aux côtés de la brune, prenant garde de correctement placer sa jupe en se posant. Mais étrangement, l'herbe lui sembla humide là où elle avait posé sa main droite sans même y prêter garde. Eau de pluie ? Marrant, l'eau de pluie n'était pas rouge écarlate d'habitude. Couleur qui correspondrait davantage à celle... Du sang ?! Ses yeux se posèrent sur la main de Solstice, celle maladroitement enroulée dans son écharpe. « Est-ce que ça va ? Tu t'es fait mal ? » C'est vrai quoi, pour que ça saigne autant il fallait que ça soit un minimum grave ! Et Maï qui supportait difficilement la vue du sang... Enfin surtout le sien en fait, celui des autres, ça allait. Le pire c'était l'odeur. Sans mot dire, elle attrapa précautionneusement la main de la jeune fille, révélant sa main ensanglantée. « Mais ça saigne vachement ! Il faut que tu ailles à l'infirmerie ! » décréta la jeune fille, scrutant le visage de sa camarade avec inquiétude. Et oui, même Maïlys Di Bartolomeo n'était pas totalement dénuée d'humanité !

C’est donc les yeux tremblants et la bouche encore ouverte de ses derniers cris que la jeune fille fit face à l’autre jeune fille… Elle avait du la voir dans un cours, elles étaient de la même année donc, avec un peu de chance elle se rappellerait de son nom, d’après les dires de certains camarades elle faisait honneur à la maison des Serpentards en s’enfonçant dans les stéréotypes de la petite riche un tantinet hypocrite… Solstice aurait donc pu la jeter directement vu que ce genre de personne imbus d’elle-même ne l’intéressait guère… D’un autre côté, elle avait visiblement de la compassion pour elle, déjà elle s’était déplacée pour venir la voir… Solstice la salua donc avec tout les jolies manières qu’on lui avait inculqué dans son enfance… « Euh… Salut Di Bartolo… bortolo… Enfin Maré… Mali… erm ! Salut toi ! »

La jeune fille avait un gros problèmes avec les noms, encore certaines personnes avaient une facilité à associer un nom à un visage… Solstice serait capable d’appeler un homme par le nom de sa sœur… si seulement elle s’en souvenait… Enfin, la jeune vipère lui portait de l’intérêt ce qui était assez étrange, en faite Solstice soupçonnait déjà un bizutage… Elle se méfia donc et recula légèrement…

« Je … je fais des ricochets… » Elle était toujours inspirée pour répondre à des questions en inventant un mytho… Elle prit une grande respiration et recula sa main endolorie sans voir la jolie traînée de sang qu’elle laissa au passage. Elle afficha d’ailleurs un magnifique sourire hypocrite … Plus la jolie blonde se penchait pour regarder sa main plus la jeune fille la reculait jusqu’à la faire passer derrière son dos. Elle vit alors la jeune fille s’asseoir auprès d’elle mais plus sérieusement sur la jolie traînée de sang que Solstice remarqua en même temps que la blonde… Là les yeux de la jeune fille s’humidifièrent de joie, la vipère venait de lui demander si ça allait et si elle s’était fait mal… Elle était gentille avec elle et ça paraissait même sincère à en voir l’inquiétude dans ses yeux. Solstice souleva sa main en esquissant une grimace et finit par s’exprimer.

« Ça ? Pff… ce n’est rien voyons… Un misérable accident qui vient de se produire mais qu’importe, je ne sens presque point la douleur… » Solstice ne s’était jamais exprimée ainsi, d’ailleurs ça sonnait faux dans sa bouche… Mais d’un autre côté, par un raisonnement digne d’Einstein, la jeune fille s’était dit que si elle voulait être amie avec la vipère, il fallait lui correspondre et visiblement c’était le seul moyen d’y parvenir…

Malgré l’odeur, la jeune fille attrapa la main de Solstice avec précaution et attention… Elle rêvait éveillée en clair… En faites elle s’en fichait complètement que cela saignait beaucoup, elle était juste content que l’on s’occupe d’elle … Elle souriait bêtement en acquiesçant à chaque parole de la jeune fille sauf lorsqu’elle parla de l’infirmerie où elle se mit à parler … la fois de trop…

« Nul besoin de m’y rendre, après tout c’est un vrai hommage pour cette herbe que de recevoir mon sang pur… » Il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte de ce qu’elle venait de dire et qu’elle venait de se comporter de la même manière que tout les gens qu’elle haïssait… mais peu importe ! Elle aurait une amie !

Pourquoi Maïlys Di Bartolomeo était-elle venue voir une obscure Serdaigle alors qu'elle aurait simplement pu continuer à se délasser près du lac aux côtés des autres Vipères ? Dans un premier temps, par curiosité, elle devait bien l'admettre. Elle avait repéré la brune quelques mètres plus loin, du côté des rochers, et son attitude l'avait intriguée. Le fait qu'elle soit toute seule, moins. Des rumeurs bizarres circulaient à son sujet non c'est faux, ce n'était pas Maï qui les avait pas lancées ! Objection ! alors forcément, tout le monde ne devait pas oser s'approcher d'elle. Qui sait, la folie peut parfois être contagieuse ! Mais la Vert et Argent ne risquait rien bien entendu, ce n'était pas comme si ça pouvait l'atteindre. Or elle s'ennuyait un peu, et après tout, Cabaret pouvait s'avérer être une bonne source de distraction, qui sait ?

Mais lorsqu'elle arriva au niveau de la Serdaigle, elle ne put que constater que quelque chose n'allait pas. Quelque chose clochait dans son comportement. Déjà, le fait qu'elle ne connaisse pas son nom: première erreur. Elle avait l'air... Louche. Mais elle songea que c'était peut-être son état naturel ? Elle pinça les lèvres, l'observant d'un air critique. « Salut. » Son prénom ? Honnêtement ? Aucune idée. Elle se souvenait de son nom de famille, et en soi c'était déjà pas mal. Elle ne pouvait pas connaître le nom de tous les élèves de son année, et encore moins ceux des quasi inconnus. « C'est Maïlys. » précisa-t-elle sans émotion. Quitte à ce qu'elles discutent, elle préférait que la Serdaigle ne l'appelle pas "Malierm" ou un autre qualificatif tout aussi ridicule, merci bien ! Ceci dit elle pouvait comprendre que son nom ne soit pas accessible à prononcer pour tout le monde, étant d'origine italienne dans une école anglaise. Malgré tout, elle s'attendait assez narcissiquement à ce que tout le monde, au moins dans son année, le connaisse.

Des ricochets ? Maï haussa un sourcil, sceptique. Elle n'allait pas se contenter de si peu ! Etrangement, la jeune fille semblait la craindre, comme si elle redoutait déjà qu'elle prépare un mauvais coup. Oh bien sûr, elle y avait songé, mais depuis que sa main s'était posée sur la flaque de sang, la situation était brusquement devenue toute autre. Elle n'était pas un monstre, elle ne prenait pas de plaisir à voir les autres souffrir, physiquement du moins. Moralement, c'était une toute autre histoire. Il n'était donc pas si étonnant qu'elle lui ait demandé comme elle allait, après tout elle saignait ! Mais la réponse plus que nonchalante de sa camarade la laissa perplexe. Elle scruta son visage quelques instants, peu certaine de comprendre pourquoi elle s'adressait brusquement à elle avec un langage bien plus soutenu qu'auparavant. « Tu te moques de moi ? » trancha-t-elle avec froideur. Oui, la famille Di Bartolomeo était riche, oui Maï avait un certain rang social, et c'était loin d'être le cas de la Serdaigle, à sa connaissance. Alors l'entendre parler de la sorte sonnait comme de la raillerie à ses oreilles. Et il était clair qu'elle ne laisserait pas passer ça. « Je te préviens, blessée ou pas, si tu te trouves maline en essayant de ridiculiser ma famille ou mon ascendance sociale, sache que ça n'est pas vraiment le cas. Au contraire. » Sous entendu, moque toi de moi et je ferai de ta vie un enfer. C'était aussi simple que ça.

Pourtant, la blondinette se permit de regarder la blessure de plus près. Et ce n'était vraiment pas joli à voir. Elle laissa mollement retomber la main de la Serdaigle, lui conseillant fortement de se rendre à l'infirmerie. Mais la réponse de sa camarade la laissa tout simplement muette pendant quelques instants. Soit cette fille était suicidaire, soit elle était juste sérieuse. Et elle ne savait pas exactement quelle option était la meilleure. Elle esquissa une moue peu convaincue. « Ton ‘sang pur’ ? Je ne savais pas que tu appartenais à une famille de sorciers de sang pur... » commenta-t-elle avec méfiance. Elle était presque certaine de connaître toutes les grandes familles de Poudlard, et à sa connaissance les Cabaret n'en faisaient pas partie. Mais qui sait, elle était finalement peut-être un minimum digne de sa présence ? Quant à sa blessure, eh bien après tout, si elle préférait se vider de tout sang, c'était son problème, non ? Mouais, elle pouvait quand même tenter un dernier conseil après tout. « Quoiqu'il en soit, tu devrais au moins enrouler ta main dans quelque chose de plus adapté qu'une écharpe je pense. » Mais bon, si elle préférait choper le tétanos, tant pis pour elle, mais qu'elle se le garde bien pour elle hein !

Ma-i-liss c’était donc ça… d’ici demain elle l’aurait certainement oublié mais… pour le moment il ne fallait mieux pas… Surtout après l’avoir appelé par des prénoms non-existants… ce qui en quelque sorte qualifier son nom d’inexistant… Ce qui était loin d’être une flatterie et vu les regards perplexes de la jeune vipère elle n’avait pas apprécié l’oubli de son nom. Encore un des traits particuliers des petites bourgeoises, elles détestent avoir à se présenter et surtout que l’on « bafoue » leur nom de famille si « digne ». Décidemment, ils pétaient tous plus haut que leur cul. La jeune fille annonça finalement, en reprenant le ton et les airs de la jeune vipère : « Moi c’est Solstice »

Des ricochets… ricochets… t’aurais pas pu te montrer encore plus inventive ma p’tite Solstice ? Comment perdre toute crédibilité pour les Nuls, elle aurait pu écrire un livre entier et vu la tête de la verte… elle l’avait bien compris… En même temps, elle avait toujours ce regard craintif comme si la jeune fille allait la frapper ou quelque chose comme ça, mais c’était sûrement sa plaie qui l’en protéger, cela devait être une des règles d’or des riches « Ne pas frapper quelqu’un qui souffre », rien que d’imaginer leur 9 autres commandements, Solstice eut un petit rictus qui passa inaperçu.

Mais la scène prit une tournure bien plus gênante quand la jeune fille se mit à tenter de s’exprimer comme les gens de la haute avec des « ce n’est rien » ou des « presque point », en même temps avec les quelques paroles de la blonde, elle aurait du se rendre compte qu’elle n’avait pas des manières si prononcées alors forcément elle perdit une nouvelle fois toute sa crédibilité. Le pire c’est que ça se retourner carrément contre elle ! À sa question, la petite écervelée était tellement gênée qu’elle soupira et ne sut quoi répondre, elle avait déjà tout gâché…

Pis encore, elle reçu des menaces plus que convaincantes et elle ravala sa salive, alors qu’elle voulait se faire une amie, elle venait de se la mettre à dos, décidemment il n’y avait plus aucun mystère sur le manque de relations de la jeune fille… Elle se fit toute petite, autrement dit elle recula légèrement complètement tétanisée, et se mit à trembloter à telle point que ses dents se cognèrent en une mélodie irrégulière et laide.

Un cri de terreur faillit échapper de la bouche de la brunette lorsque la blonde se pencha vers elle, vers sa plaie plus précisément, d’un air de réflexion, comme si elle évaluait la plaie. Peut-être tenait-elle trouver un moyen de l’agrandir ou alors cherchait-elle une place qui ne soit pas encore en train de saigner pour arranger cet égarement… Elle lâcha sa main et la jeune fille se retint de lâcher un petit gémissement de douleur lorsqu’elle vint heurter le sol de nouveau… mais finalement elle retrouva le sourire.

En effet, Maï…, l’italienne avait l’air de s’intéresser à son cas, le mot pur l’avait intrigué, une fois qu’on trouvait la carotte, ça devient des ânes, manquerait plus qu’elle se dise riche et là c’est l’amour fou ! Qu’importe, au lieu d’annuler ses propos elle continua dans sa lancée : « Oui je descends d’une lignée méconnue jusqu’à présent car… elle était… mexicaine avant d’être française… et d’arriver en Angleterre il y a deux générations de cela … » Tiré par les cheveux ? Carrément mais alors tant qu’à mentir autant faire les choses biens !

En suite elle écouté sa consigne et fit alors apparaître un bandage fin et bien blanc autour de sa main, quand elle était satisfaite elle réunissait bien ses sorts ! ( Elle n’est que trop rarement satisfaite… )

Maï hocha négligemment la tête en signe d'acquiescement à la réponse de la Serdaigle. Ce qu'elle venait de lui dire ? C'est une question piège ? Son prénom, elles en étaient aux présentations après tout, il était de circonstance que la jeune fille lui donne le sien, puisque la blondinette venait de se présenter. De là à le retenir... Il y avait tout un monde. Rien ne disait qu'elles seraient à nouveau amenées à se parler, pourquoi s'encombrer d'un prénom, alors ? "Machin" faisait très bien l'affaire en cas d'urgence. D'ailleurs, vu comment la Bleu et Bronze avait l'air à l'ouest ah, ces Serdaigle, tous shootés ! il n'était pas évident qu'elle ait capté quoi que ce soit de son côté non plus. Pour l'instant elle avait plus l'air occupée à la dévisager d'un air angoissé qu'autre chose. Il est bon d'inspirer la terreur. Pourtant Maï avait une apparence tout sauf terrifiante. Plutôt angélique en fait, innocente. La bonne blague ! Elle cachait bien son jeu voilà tout, même si au fond, elle était loin d'être le diable incarné. *kof kof*

Mais c'est ensuite que la situation tourna carrément à la farce. Sans crier gare, Cabaret nous la nommerons ainsi par souci d'anonymat se mit à prendre de grands airs, changeant sensiblement d'accent et s'exprimant de manière pompeuse. Bref, pas du tout comme précédemment, lorsqu'elle lui sortait son histoire de ricochets et on ne sait quoi. En clair, un truc clochait clairement chez cette fille. Elle n'était pas nette ! Et surtout, et c'était bien pire que d'être complètement siphonnée, Maï eut sensiblement l'impression qu'elle cherchait à la tourner en dérision. Et ça, ça ne lui plaisait pas du tout. D'ailleurs, elle n'attendit pas un instant pour le faire clairement comprendre à sa camarade. On ne se moquait pas d'elle impunément ! Surtout que l'Italienne ne lui avait jamais porté aucun tort du moins elle ne s'en souvenait pas dans l'immédiat, mais si vous lui laissiez le temps d'aller consulter les fichiers de ses victimes... alors elle n'avait vraiment aucune raison de lui en vouloir et de se mettre à l'imiter aussi grossièrement ! Si tenté qu'on puisse appeler ça une imitation. Maï s'exprimait à peu près comme la majorité de ses camarades alors cet accent foireux...

Ceci dit, aussi agacée fut-elle, la Vipère se laissa distraire par la deuxième intervention de Solstice, évoquant de manière tout à fait imagée une prétendue origine qu'elle ne lui connaissait pas. Surprise, et piquée par la curiosité, il faut bien l'admettre, Maï lui demanda des détails, qui ne tardèrent pas à arriver... Et l'explication fut plutôt haute en couleur, c'était peu de le dire. Elle haussa un sourcil, observant sa camarade d'un œil critique. Mexico-franco-anglaise ? Certes, Maïlys ne connaissait pas les familles de Sang-Pur originaires du Mexique, en fait elle ne savait même pas qu'il y avait tant de sorciers en Amérique du Sud. Malgré tout, tout ça était plutôt étonnant. Ceci dit, elle ne voyait pas pourquoi la Serdaigle irait inventer une histoire aussi tordue, alors elle décida de ne pas chercher davantage la petite bête. Ça pourrait être mal interprété. Et puis quoiqu'il arrive, les Di Bartolomeo restaient quand même une famille bien supérieure aux autres haha ! « Mexicaine tu dis ? Effectivement, je n'en avais jamais entendu parler... Intéressant. » déclara-t-elle posément. « Quelle profession exercent tes parents ? » On vous a dit que Maï était curieuse ?

Elle observa ensuite sa camarade suivre son conseil, c'est-à-dire faire apparaître un bandage au lieu de son pansement de fortune. C'était déjà mieux comme ça, non ? « Pas mal. » reconnut-elle d'un ton neutre. Pas mal, ça comptait quand même comme un compliment, venant de la blondinette... Mais pas non plus une acclamation enjouée, certes. Mais c'est qu'il en fallait plus pour l'impressionner, que voulez-vous. Elle-même était plutôt douée en sorts, alors forcément ! Et puis elle avait grandi dans un monde exclusivement magique, alors certaines choses qui pouvaient apparaître inimaginables à ses camarades lors de leur entrée à Poudlard lui avaient toujours paru, à elle, comme tout à fait normal. Blasée ? Pas du tout !