N'oublie pas qui tu es [PV]

L'amitié ne rend pas le malheur plus léger,
mais en se faisant présence et dévouement,
elle permet d'en partager le poids,
et ouvre les portes de l'apaisement.

« Qui est-ce ? » Fredericke lisait sur les marches, parcourant les pages d’un roman d’amour du genre de ceux qu’elle affectionnait tant, lorsque la voix s’était élevée et les mains posées sur ses paupières. Ne pas croire que pour autant elle manquait d’amour pour lire de telles choses, non, non. Si elle le faisait, c’était seulement parce que ça lui plaisait, ça faisait battre son cœur de midinette de lire des histoires romantiques. Elle n’aurait pourtant pas forcément apprécié que Vincent fasse ne serait-ce qu’une petite moitié de ce qui était écrit dans ces bouquins, elle trouvait que dans la réalité, le plus beau c’était d’aimer au quotidien sans trop se tracasser… même si elle ne crachait jamais sur une saint valentin réussie ou sur un bal de noël en amoureux. Mais la beauté du geste était dans sa rareté, non ? Fredericke était une amoureuse transie, pas une romantique, il ne fallait pas chercher plus loin une explication quelconque à son comportement en temps normal, pour aussi paradoxale qu’il soit. D’ailleurs, elle trouvait, elle, que son histoire avec Vincent était très romantique même si elle concevait aussi parfaitement que c’était un avis tout personnel que les autres n’étaient pas obligés de partager. C’est vrai qu’ils se disputaient souvent et que leur relation était à la fois complice mais teinté d’une certaine sensualité plus que de grands sentiments… mais c’était s’arrêter aux apparences, car tous les deux étaient prêt à tout pour que ça marche, pour que l’autre reste avec lui. C’était ça le pur, le vrai romantisme d’après Fredericke. Enfin, comme elle ne pouvait plus lire, elle chercha à qui appartenait les mains mais rien qu’à son parfum très particulier, Fred’ reconnut aussitôt…

« Toby ! » Un rire amusé vint de derrière elle et elle sentit les mains quitter les yeux qu’elles enfermaient. La haute stature de Tobias prit place à ses côtés. Comme d’habitude, il était très classe… de quoi en faire baver plus d’une. Et croyez bien que ce genre de constatation n’avait rien de plaisait pour Fredericke qui trouvait déjà le vert et argent bien trop imbu de lui-même. C’était un dimanche, il ne portait donc pas son uniforme, il n’avait même pas pris la peine de s’habiller en sorcier – il ne se sentait jamais à l’aise dans des robes de sorciers, même avec un pantalon au-dessus -. A la place, donc, du pantalon noir et de la chemise blanche, il portait un jean et un tee-shirt moulant qui ne cachait pas grand-chose de la musculature de son torse. Ceci étant, Fred’ pensait avec sincérité que ce n’était que du décorum tout ça. Tobias n’avait jamais réussi à tenir plus de quelques minutes face à Vincent, preuve que faire attention à son corps n’apportait rien puisque c’était le paresseux de service qui gagnait au final. Bon, un paresseux qui aime se battre, c’est vrai, mais ça restait un paresseux quand même hein… Ce qui fait que je me répète mais tant pis. Même si elle le dénigrait assez souvent mentalement (ou tout haut d’ailleurs, pourquoi se gêner ?), Fredericke était toujours contente de voir son ami du moment que Vincent n’était pas dans les parages. Car oui, Tobias était une vipère, mais elle savait aussi qu’elle pouvait compter sur lui en toute occasion.

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« Tu vas bien ma p’tite Fred’ ? » Il avait croisé les mains devant lui en souriant à son amie d’un air serein. En réalité, il était loin de se sentir aussi tranquille… Oh lui, dans sa vie, tout allait toujours très bien. Il était de ceux qui se sentent parfaitement dans leur élément au milieu des vipères et qui savaient se faire respecter, il était en plus heureux en amour – sa dispute avec Marie avait été plutôt bénéfique finalement – et il avait toujours eu une famille formidable. Ceci étant, il se faisait beaucoup de soucis pour Fredericke. C’était dans sa nature, il était comme ça. Il s’inquiétait toujours pour ses amies, ça le rendait même parfois un peu dingue car elles le faisaient sérieusement tourner en bourrique par moment. Mais bon… voilà, ce n’était pas si simple de faire abstraction des problèmes de ses petites poupées quand lui-même n’en avait pas, alors ça lui tournait dans la tête jusqu’à lui faire se ronger les sangs… dans le cas de Fred’, il connaissait sa maladie et ça ne faisait qu’accentuer son inquiétude. Nous étions mi novembre et ça faisait un mois environ que la mère de Fredericke était morte, comme Vincent était resté à tourner autour de sa copine durant la période qui avait suivi (gentil chien-chien), il n’avait pas vraiment pu en discuter avec elle. Il n’allait jamais la voir quand il y avait Vincent parce que c’était son ennemi juré, quant à lui parler à Sterne, c’était impossible puisqu’il y avait trop de monde. Il s’était donc contenté de demander des nouvelles à Ophélia de temps en temps. Ce n’était pas facile apparemment… Mais elle n’avait pas fait de crise, c’était déjà bien. Elle semblait pourtant fatiguée, elle avait les traits tirés. C’est ce qui l’avait poussé à venir la voir ce jour là, tout en sachant pertinemment que Vincent finirait par débarquer à un moment ou à un autre.

« Hum… oui. Ça va. Et toi ? » Elle sentait que Tobias voulait lui dire quelque chose, du coup, elle le regardait bizarrement et le jeune serpentard lui souriait d’un air gêné en guise de réponse. Il trouvait Fredericke un peu cruche par moment, elle était vraiment très naïve dans le genre « trop bonne, trop conne », mais elle connaissait ses amis et ne s’y laissait pas prendre complètement non plus. Il pouvait seulement se rendre, il le sentait. Mais comment exprimer cette sourde angoisse alors même qu’elle disait qu’elle allait bien ?

« Je suis un peu inquiet… pour toi. Tu n’as pas l’air bien dernièrement… » Il laissa sa voix en suspens, espérant qu’elle allait l’interrompre. Il accepterait n’importe quel explication. Selon lui, il n’y avait aucune justice sur terre… il y avait des enfants comme lui qui avaient tout pour être heureux, et puis il y avait les autres, ceux comme Vincent ou Fred’, sur qui le destin s’acharnait inlassablement. N’allez pas croire qu’il plaignait spécialement Vincent, c’était son ennemi juré et il ne lui pardonnerait pas tout ce qu’il avait fait seulement parce qu’il était un pauvre gosse… non, pas à ce point, toutefois, il devait bien admettre qu’il n’avait vraiment pas de bol et il pensait que personne ne méritait ça. Ni Fredericke qui venait de perdre sa mère, ni Vincent qui avait une cicatrice dans le dos à faire peur. Tous les enfants du monde devraient avoir le droit à une famille comme celle de Tobias… mais il n’était que trop conscient d’être un cas à part, un petit chanceux. Il n’avait pas une grande fortune comme Fred’, mais il avait des parents qui s’aimaient, qui l’aimaient lui, et ça, ça n’avait pas de prix.

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« Hum… Oui. Je ne suis plus vraiment triste, mais je subis un contrecoup avec un peu de retard. Mais bon, tu sais comment c’est, ça finira par se déclarer et puis ça passera. » Pour bien montrer que ça n’allait pas si mal que ça, elle haussa les épaules d’un air désinvolte. Elle était sincèrement touchée que Tobias s’inquiète pour elle et elle lui rendait toujours avec la même sincérité son sourire. Elle ne voulait vraiment pas donner des soucis à ses proches mais malheureusement c’était presque inévitable quand on était comme elle à attirer les ennuis. En plus, aussi bizarre que cela puisse sembler, Tobias était finalement d’un naturel inquiet. Oh, Fred’ était bien placée pour savoir qu’il ne doutait de rien et encore moins de lui, néanmoins, elle savait aussi que son ami était du genre hypersensible qui se faisait pas mal de mouron pour ses amis. C’était quelque chose qu’elle appréciait chez lui car même s’il était calculateur, il restait un ami très fidèle sur qui elle savait pouvoir compter… alors même qu’il détestait Vincent. A ce propos, elle sentait une réflexion venir, et celle-ci ne tarda pas.

« Et il est où ton copain dans tout ça ? Avec ta mine, tu pourrais aussi bien t’effondrer dans la minute que ça ne m’étonnerait pas. » Ah… Vincent et Tobias, une grande histoire d’amour ! Cette idée fit sourire Fredericke. Elle savait qu’elle était à l’origine de cette querelle… enfin, du côté de Vincent du moins, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de les trouver ridicule. Cela durait depuis leur première année. A l’époque, Tobias avait essayé de sortir avec Fred’ qui n’était pas du tout intéressé. Bien entendu, Vince’ n’avait pas apprécié et il y avait eu de la baston… depuis, ils n’arrêtaient plus. Pourtant, Fredericke savait parfaitement que Tobias ne s’était jamais vraiment intéressé à elle, il avait fait ça uniquement parce qu’il cherchait à provoquer Vincent. C’était réussi. Avec Adrien et Axel, Tobias figurait en bonne place dans la liste des personnes à abattre pour Vincent. Le serpentard blond ne savait pas s’arrêter quand il fallait, tant et si bien que Vincent lui avait laissé une petite cicatrice à l’arcade, souvenir d’un combat où Tobias aurait pu y rester sans l’intervention de Seth. Autant dire qu’entre les deux garçons, ce n’était donc pas prêt du tout de s’arranger… au grand désespoir de leurs copines respectives que tout ça agaçait fortement.

« Il va arriver, il s’est réveillé un peu en retard. Il m’a envoyé un hibou express pour me prévenir. » Elle se mit à bailler, elle serait bien restée au lit elle aussi, mais sans Vincent, ça perdait de moitié son intérêt quand on est pas spécialement une lève tard. Qui plus est, elle ne dormait pas bien ces derniers temps, son sommeil était lourd et pas du tout réparateur. Elle avait presque hâte que la crise arrive pour de bon au lieu de traîner depuis déjà deux semaines et de l’épuiser comme ça. Elle était même vaguement tentée d’arrêter de prendre ses médicaments mais elle n’osait pas imaginer le savon qu’on lui passerait si elle faisait une telle chose… et ça avait l’empêcher. Comme quoi, il lui reste une once de bon sens.

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« Bien sûr, son précieux sommeil passe avant ta santé. C’est bien lui ça. » Il avait marmonné la dernière phrase plus qu’il ne l’avait dit mais on pouvait aisément deviner de quoi il s’agissait. S’il ne l’avait pas dit tout fort c’est parce que 1) il savait que ce n’était pas tout à fait vrai, certes Vincent aimait dormir par-dessus tout, mais même si ça faisait mal à Tobias de l’admettre, il aimait Fred’ bien plus que ça encore, 2) il avait promis l’an passé de se calmer sur les critiques gratuites. On remarquera aisément que ce n’était pas encore ça, mais au moins on pouvait saluer l’effort.

« Tu sais bien que c’est pas vrai. » Soupira Fred’, ce qui provoqua aussi un soupir du côté de Tobias qui se renfrogna. Bien sûr qu’il le savait, mais s’il ne pouvait plus le dire hein, où allait-on ! Lui, il avait besoin d’exprimer sa frustration de voir son amie aller mal sans pouvoir agir. Il s’en fichait pas mal que ça puisse être encore pire pour Vincent, si on voulait vraiment savoir ce qu’il en pensait, Fayr avait tellement fait pleurer Fred’ il y a deux ans qu’il pouvait se faire autant de mouron que possible maintenant, Tobias n’en éprouverait aucun chagrin pour lui.

« Possible. En tout cas, je suis content qu’il t’ait accompagné en Allemagne. Je ne te voyais pas y aller seule… déjà qu’avec Fayr je m’inquiétais… » Il s’inquiétait mais tout en se disant que Vincent saurait la protéger à sa manière. Ce n’était pas la bonne selon Tobias. Pour lui, Fredericke avait besoin de douceur dans les moments difficiles, pas d’un pitbull… mais bon, il n’empêche qu’il n’aurait pas laissé Fredericke s’évanouir sans la conduire à l’hôpital ou quoi que ce soit d’autre que la famille Maiden pouvait faire. En tant que fils de médecin, Tobias n’avait pas haute opinion des proches de Fredericke. Après tout, ils l’avaient laissée souffrir avec sa maladie pendant des années sans même essayer de la soigner. Il ne prétendait pas que ça aurait changé grand-chose d’essayer puisque cette maladie très rare se soignait plutôt par symptôme que de manière radicale, toutefois, ça aurait été mieux que rien du tout.

« J’en étais contente aussi. Il n’aime pas trop se mêler de mes affaires de famille en général, mais là, j’avais vraiment besoin qu’il soit présent. Ça me semblait moins dur avec lui à mes côtés. Et puis, quand ça a été fini, j’ai pu penser à autre chose puisque je n’étais pas seule. » Non que quand son oncle était mort elle ait été toute seule, Tobias le savait, mais Vincent n’était pas touché par cette mort, il pouvait donc entièrement se consacrer à changer les idées à sa petite amie. Chose que Tobias ne pouvait qu’approuver avec ferveur. C’était très important pour lui que Fred’ ait eu quelqu’un à cet effet, et si ça avait été efficace, peu importait que ce fût Fayr. La haine était loin d’aveugler Toby même s’il était vrai qu’elle le rendait parfois de mauvaise foi. En effet, même s’il voulait bien penser sa reconnaissance, il n’était pas prêt de la dire tout haut.

« Tant mieux. J’espère qu’il n’en a pas profité au moins… » Il avait dit ça comme ça, il le regretta en voyant Fredericke s’empourprer.

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VAMPIRE

« Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire ! » Genre… Elle était maintenant rouge et on pourrait sûrement faire cuire un œuf sur ses joues tant elles étaient brûlantes. Tobias haussa un sourcil perplexe qui fit baisser la tête de Fred’, laissant un rideau de cheveux miel entre eux.

« Fred’ ! Je croyais que tu étais chrétienne ! » Tobias n’avait pas compris avant ça que Vincent et Fredericke en était bien plus loin qu’il l’imaginait et là, pour le coup, il était réellement choqué. A sa mine, il n’était pas à proprement parler dégoûté comme l’avait été Axel mais ça ne le réjouissait pas non plus. Tout comme Fredericke, Tobias n’était pas croyant en merlin, enfin pas seulement en tout cas, il était avant tout protestant anglican. Ce n’était pas exactement catholique comme Fredericke mais ça y ressemblait assez pour qu’il sache que normalement on ne devait rien faire avant le mariage ! Si Marie savait ça, Fredericke passerait sûrement un sale quart d’heure !

« Mais je suis chrétienne heu ! Sauf que et bah… et bah Dieu n’est pas drôle c’est tout. » Mais comme elle regretta ses paroles juste après les avoir dites, elle se signa et murmura une petite prière pour s’excuser.

« Ce n’est pas une question de drôle ou pas, Fred’ ta mère est morte ! Tu… Tu… » Là, Tobias perdait les pédales, imaginant très bien Vincent dans le rôle du grand méchant loup cherchant à dévorer la fragile Fredericke qui, en Gryffondor, faisait un parfait petit chaperon rouge. Seul problème dans la distribution, même si c’était tentant d’imaginer la scène ainsi, vu le regard de Fred’, ça ne s’était pas passé ainsi… et d’ailleurs…

« Ne raconte pas de bêtise, ça date de bien avant. Et puis est-ce que je te demande ce que tu fais avec Marie moi, hein ? » Bon, elle se doutait qu’ils ne faisaient rien justement parce que la Serpentard était plutôt extrême dans ses opinions et qu’en plus on ne pouvait pas dire que Tobias soit un gai luron de ce côté-là non plus. C’était même assez étonnant pour un garçon qui aimait autant les filles… mais il était globalement nettement moins pervers que la moyenne. Peut-être pas moins que Vincent à sa grande époque (celle où elle le comparait à Seth) mais moins qu’Adrien c’était certain, encore que le Poufsouffle soit aussi innocent que Tobias.

« Bah tu pourrais, je n’ai aucun secret inavouable moi ! » Dans la mesure où toute la noblesse Allemande était au courant de sa déchéance morale, elle n’était pas certaine que les termes secret inavouable soit réellement à l’ordre du jour. Par ailleurs, elle n’avait pas honte de ce qu’elle avait fait, ce n’était peut-être pas non plus ce dont elle était le plus fière mais elle se sentait bien avec Vincent, elle en était aussi sincèrement amoureuse, elle ne voyait pas pourquoi elle devrait ressentir une quelconque culpabilité. De ce côté-là, cela faisait longtemps qu’elle avait pris ses décisions et qu’elle avait fait la paix avec elle-même.

« L’exemple était mal choisi mais tu as parfaitement compris l’idée. » Encore heureux parce que sinon il ne manquerait plus que ça !

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« Oui, j’ai compris, ce qui n’empêche pas pour en revenir à mon idée principale que tu as une sale tête. » A ces mots, Tobias grimaça légèrement. Bon, il avait connu Fredericke dans des états plus inquiétants mais il l’avait déjà aussi vu avec une meilleure mine. Là elle était toute pâlotte et elle semblait… malade, tout simplement. Et encore, si elle n’en avait que l’air ! Mais elle en avait aussi la chanson ! Qu’elle sorte son miroir pour vérifier était d’ailleurs à ce propos complètement ridicule vu que tout de même elle devait bien le savoir, c’était comme ça depuis un moment déjà après tout… Mais non, elle se regardait et s’observait, se mordant légèrement la lèvre inférieure comme s’il y avait quelque chose qui la tracassait là-dedans.

« Tu as raison, j’ai une sale tête. » Dans la mesure où, sans être aussi narcissique que lui, Fredericke avait son petit ego, cet aveux lui en coûtait sûrement. Pour Toby, ce dont elle avait besoin c’était de repos et de chaleur, elle ferait mieux de rester dans sa salle commune au coin du feu pour lire plutôt que de rester à attendre dans ces couloirs sombres et glacés !

« Tu devrais retourner dans ta salle commune, tu vas attraper du mal à rester ici. Vincent est tout à fait capable de te rejoindre jusque devant le tableau non ? » Parce que bon, il prévoyait qu’elle allait lui répondre qu’elle attendait Vincent, qu’elle ne pouvait pas partir comme ça et patati, et patata… c’est pour ça qu’il avait pris les devants en parant à cet argument. Il acceptait même d’attendre ici pour faire passer le message à son charmant camarade de dortoir… non sans que cela comporte des risques pour lui, mais c’était le genre de situation où, dans la théorie, c’était l’inquiétude qui primait chez Vincent… dans la théorie, nous insistons bien là-dessus.

« Mais non, ça va aller, il va bientôt arriver. D’ailleurs, tu sais parfaitement que ma maladie n’a rien avoir avec un quelconque microbe ou coup de froid, c’est totalement indépendant. » Bien sûr, il était au courant, mais qu’est-ce que ça faisait hein ? Et puis il ne restait pas persuadé que ce soit une bonne idée d’attraper un rhume par-dessus ce genre de chose, après tout, à quoi bon tenter le diable ? C’était si simple de faire attention à soi ! Mais c’était le genre de notion complètement étrangère à Fredericke.

« Attraper froid n’arrangera pas tes affaires, et ce n’est pas ce que Vincent veut. » Cela lui faisait mal d’utiliser ce genre d’argumentation mais c’était encore la plus efficace avec la lionne alors il tentait le tout pour le tout… mais rien qu’à la tête qu’elle lui faisait, c’était peine perdue.

« Tu es très mal placé pour dire ce que Vincent veut ou non. » Un point pour elle puisqu’il était le pire ennemi presque auto-proclamé de Fayr mais ce n’était quand même pas une raison pour ne pas écouter ses sages conseils.

« Ce n’est pas parce que je le déteste qu’on ne peut pas être occasionnellement d’accord, quand ça te concerne ou que ça concerne Marie, ça peut arriver tu sais. » Comment ça il n’était que moyennement convaincant ? Il y mettait pourtant beaucoup de cœur !

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