[THEME- PV] Incompréhension autour d'une citrouille

Il était clair qu’il faudrait un de ces quatre qu’elle lui explique ce qu’elle entendait par xénophobe crétin, toutefois, ce n’était clairement pas à l’ordre du jour car notre jeune Allemande était en plein échafaudage stratégique. Eh, une bataille de citrouille, c’est une bataille quand même ! Peut-être que c’était à cause du sang de sa lignée (bien consanguin le sang en plus) qui étaient des chefs de guerre lors des batailles de l’ancienne Allemagne (qui ne s’appelait pas l’Allemagne par ailleurs et était partagé en divers petits royaumes, un peu comme en Italie, mais en plus grand), en tout cas, Fredericke aimait bien monter des plans de bataille plus ou moins efficaces. On s’amuse comme on peut au fond, peut-être qu’elle s’était trompée de carrière et qu’elle aurait dû faire auror ? Moui, elle voyait bien la tête de Vincent si elle lui annonçait ça. Puis de toute façon ce n’était pas possible, elle venait de lâcher défense contre les forces du mal en septembre, non parce qu’elle était mauvaise, mais parce qu’elle voulait garder divination et ne pas avoir trop de matière (elle n’est pas Hermione Granger, bosser un minimum de matières c’est assez compliqué comme ça pour elle) il avait fallu en virer une, ça avait été celle-ci sans grand regret. Elle avait connu la période Ombrage et la période Rogue, disons le, elle n’en gardait pas un souvenir impérissable… Ou plutôt, si, mais pas en bien.

Elle n’avait pas fini de monter son stratagème quand Nicolas lui envoya la sauce dans tous les sens du terme. Définitivement couverte de citrouille, elle s’essuya le visage comme elle pouvait et décida de faire genre elle ne préparait pas une attaque. « T’sais bien que je me maquille pas, encore moins après une douche de citrouille. J’peux te dire qu’elles sont mûres en tout cas. » Elle se releva et sourit de toutes ses dents avant de faire par en dessous un petit mouvement de poignet qui propulsa la citrouille par projectile ronds du diamètre d’une balle de tennis droit vers Nicolas qui s’était planqué. Comment ça la magie en dehors des cours c’est interdit ? Pas pour les préfets eheh. Et en plus vous ne la pensiez pas si douée j’suis sûre ! Grossière erreur, Fredericke n’était pas la meilleure des sixième années mais ce genre de sort bidons ça rentrait tout seul. Elle ne pensait pas qu’il fonctionnerait aussi bien d’ailleurs.

« Voilà qui t’apprendra à te planquer. Ralala, je donnerais cher pour qu’Hainie’ te voit comme ça. » Elle rit, très amusée, tout en sachant que le seul qui le vivrait mal serait Nicolas car Hainoa était loin de se soucier des apparences… Mais Nicolas était amoureux de la jeune fille et Fred’ le savait parfaitement. S’il espérait être discret, c’était carrément loupé. Se levant en laissant tomber quelques morceaux de citrouilles au passage, elle enleva le plus gros en secouant son chemisier devenu transparent au passage et ce n’est qu’à moitié un strike ainsi que sa jupe. Elle s’approcha ensuite de Nicolas, rangeant sa baguette, et lui sourit, une main sur les hanches. « On a plus de munition et encore plein de citrouilles à creuser si tu ne veux pas que ta chérie nous arrache les yeux. » En ce qui concernait Fred’, maintenant, hors de question qu’elle voit Vincent avant de prendre une douche.

Nicolas, planqué en sûreté ou pas vraiment derrière sa grosse citrouille ricanait comme un gosse. Il essuya les restes de chair orangée collées sur son visage d’un revers de manche, et entendit Fredericke plaisanter. A ce moment-là, le jeune Gryffondor, qui avait complètement oublié leur dispute de début de rencontre, finit par poser le chapeau de citrouille qu’il avait ramassé et dont il voulait se faire un casque anti-projectiles. Elle continuait de parler, et il relâcha momentanément sa vigilance. Grossière erreur. En moins de temps qu’il n’en fallait pour dire Dumbledore, une nuée de balles de tennis orangées fondirent sur lui, et le frappèrent de tous côtés. Il se débattit assez ridiculement, en se tortillant comme un dément derrière sa citrouille –heureusement que personne ne pouvait le voir-, tout en lâchant à intervalles réguliers des : « Fourbe ! » « Tricheuse ! » « Espèce de… ! » qu’il parvenait à articuler malgré son irrépressible envie d’éclater de rire. Une fois que tous les projectiles eurent atteint avec brio leur cible, Nicolas se releva, couvert de l’équivalent d’une bonne citrouille qui avait subi un sortilège de Gavage.

Il voyait Maiden en proie à un véritable fou rire, et en fut lui-même très amusé. Disons que ce n’était pas le genre de garçon qui se vexait à chaque fois qu’on se moquait de lui. Après tout, il fallait bien un peu d’autodérision dans ce monde de brutes. Tentant d’enlever la citrouille qui recouvrait son uniforme –ce n’était pas très difficile, il lui suffisait de s’agiter et de faire de grands gestes pour qu’elle se décolle d’elle-même-, Nicolas redressa si brusquement la tête à la mention du nom Hainoa, qu’il s’en choppa presque un torticolis. Complètement immobile tandis que les restes de citrouille dégoulinaient de ses vêtements, il vira au rouge tomate –ce qui était difficile à voir, derrière son bronzage orangé-, et jeta des coups d’œil furtifs dans toutes les directions, comme si Hainie avait pu être là, cachée derrière un buisson ou un arbre.

« Co… co… comment tu sais ça ? » demanda-t-il d’une voix effarée, virant presque illico du rouge-orange, au blanc-orange –ce qui, entre nous, lui donnait une vieille teinte blanc cassé, mais bon-.

Il déglutit avec difficulté, et se mis à réfléchir à plein régime. Non… ce n’était pas possible, Maiden ne pouvait pas être au courant. Est-ce que Hainoa lui avait dit quelque chose ? Est-ce qu’elle s’en doutait ? Ou bien était-il si peu discret pour qu’on le grille ainsi ? Mais après tout, Fredericke avait-elle réellement deviné ? Ou étais-ce une réplique balancée comme ça. Oui… Sûrement. L’allemande devait certainement dire ça parce que c’était Hainoa qui leur avait demandé d’évider les citrouilles. Si ça avait été Orla ou Haven, le nom aurait changé, n’est-ce pas ? Bon. Le tout pour le tout !

Tentant de sauver les apparences, Nicolas se rassit derrière sa citrouille, contenant avec difficulté la panique qui le gagnait, et eut un petit rire nerveux, avant de dire, d’un ton qu’il voulait dégagé :

« Oui enfin non, enfin je voulais dire que… voilà quoi. » Il se racla la gorge, conscient que ce qu’il venait de dire était parfaitement dénué de sens « Y’a rien entre… enfin… je demandais comment tu savais ça, plus dans le sens ‘comment t’as deviné que Hainie voudrait me voir couvert de citrouille comme ça, hein ?’ qu’un autre, et, heu… »

L’excuse des munitions lui permis d’être sauvé, et, plus ou moins momentanément soulagé –sachant que Maiden remettrait tout sur le tapis un peu plus tard-. Nicolas attrapa donc son couteau, trop heureux de la distraction qu’elle lui offrait, et continua de tailler sa citrouille avec virtuosité.

« Ouais, trois citrouilles, ça part plutôt vite » répondit-il. Il avait bien évidemment envisagé la solution de récupérer la chair par terre, et de la balancer sur sa camarade. Mais avec le terreau, et toutes les saletés, ce n’était pas forcément gentleman. « On finit tout ça, et on reprendra là on s’était arrêté. »

Il se figea alors dans son mouvement. Attendez, qu’est-ce qu’elle avait dit ? « Chérie » ?! Nicolas redressa la tête, et regarda l’allemande avec une expression déconfite. Il sentit virer de nouveau du blanc, au rouge, en passant par le vert d’une pomme pas mûre.

« Mais… Mais… NON ! Ce n’est pas.. ce n’est pas ma… enfin voilà ! » s’exclama-t-il, de nouveau complètement paniqué.

Là, il ne pouvait plus vraiment souvent les apparences…

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VAMPIRE

Fredericke rayonnait de fierté malgré son apparence pour le moment peu brillante. Il faut dire qu’elle doublement eut Nicolas, il ne pourrait plus jamais la prendre simplement pour une petite cruche blonde. Non seulement elle l’avait bien eu avec son sortilège (qui les avait bien fait rire en plus de ça, c’est qu’en plus elle avait un grand sens du comique et elle était modeste avec ça), mais en plus, elle avait tapé juste en parlant d’Hainoa comme elle l’avait fait. On n’aurait pas pu l’imaginer aussi contente de voir l’une de ses intuitions s’avérer exactes… et pourtant ! mais en même temps, on ne pouvait pas dire que Nicolas était d’une grande discrétion. Il n’en parlait jamais mais il suffisait de voir comment il la regardait. En plus de ça, elle savait très bien ce qu’était le regard d’un meilleur ami amoureux, non seulement Vincent avait été le sien mais elle était aussi très proche d’Adrien qui avait vécu à peu de choses près ce que traversait Nicolas. En effet, Hainoa et Anabelle, bien que les raisons en diffèrent, étaient toutes les deux des filles qui avaient préférées rester en retard du point de vu amoureux. Les garçons n’étaient pas des copains potentiels, juste des amis. Chose que Fredericke comprenait parfaitement mais qui, à seize ans, était assez anormal. Bref, malgré tout, elle plaignait un peu Nicolas, ça ne devait pas être facile à vivre tous les jours.

Si elle ne le chercha pas vraiment plus au début, c’était seulement parce que comme ils n’étaient pas intimes, elle ne voulait rien lui imposer. « Hum, oui, oui, c’est ça. » Ouai, elle allait quand même pas faire genre elle le croyait non plus, sa gentillesse n’allait pas jusque là. Cherchant le sort pour nettoyer les vêtements, elle s’aperçut qu’elle l’avait encore oublié alors qu’il était très simple « Tu te souviens du sort pour nettoyer les vêtements ? Faudrait pas qu’on prenne froid avec tout ce jus de citrouille qui nous trempe. » Lui ne pouvait pas le lancer, mais elle si, elle se souvenait très bien du mouvement de baguette, c’était juste le mot qui lui échappait. Et elle ne voulait pas tomber malade. Fred’ n’était pas vraiment sensible au froid, en fait, elle venait du nord de l’Allemagne où le climat était moins tempéré qu’ici, plus continental aussi, c’est pourquoi elle ne portait que sa chemise et sa veste d’uniforme, sans la cape doublée qui l’aurait gêné en plus pour creuser les citrouilles… mais elle n’avait pas une santé très solide alors elle ne voulait pas prendre le risque de risquer humide, même si elle ne savait pas si le liquide de citrouille avait le même effet que de l’eau, elle se sentait quand même mouillée. Crasseuse aussi, mais c’était un autre souci. Puis comme elle n’avait pas fini de creuser, ça pouvait attendre. Par contre, elle allait prendre une bonne douche chaude après ça.

« On reprendra si j’ai le temps, j’ai rendez-vous après. Mais ce sera à charge de revanche va ! » Parce que si elle devait prendre une douche, se laver les cheveux, les sécher, les coiffer, et faire tout ce qu’une fille doit faire après s’être bouffer l’équivalent de trois citrouilles sur la tête, elle devrait s’y prendre un peu à l’avance pour être à l’heure à son rendez-vous avec Vincent dans la Grande Salle.

Relevant les yeux quand il se mit à bafouiller, elle haussa un sourcil, l’air visiblement perplexe. « Tu veux faire avaler ça à qui exactement ? Tu sais, je pense qu’il n’y a qu’Hainoa qui ne le sache pas. Pour ce genre de chose, les premiers concernés sont souvent les derniers au courant. » Une vérité qu’elle avait eu l’occasion de tester trop longtemps à son goût.

Nicolas était devenu aussi écarlate qu’une vieille tomate qui aurait trop mûri. Son air ahuri et abruti n’arrangeait pas du tout la situation, et, pour éviter le regard moqueur de Fredericke, le lion continuait de tailler les yeux de son cucurbitacée. Une fois cette tâche achevée, il attaqua sa quatrième citrouille, en l’évidant précautionneusement et en mettant toute la chair dans le gros seau qui était posé à côté de lui. Il préférait faire des réserves de munition, au cas où le match retour éclaterait comme prévu. Au moins, cette fois, ce serait lui qui aurait le dernier tir. Foi de Caremis ! Néanmoins, Fredericke répondit d’un air goguenard qui indiquait bien qu’elle ne le croyait pas du tout. Il lui lança un regard de défi par-dessus le crâne découpé de sa citrouille, mais détourna rapidement les yeux pour ne pas se sentir encore plus gêné. Il avait l’impression que ses joues étaient chauffées à rouge, et creusa rageusement dans la chair, histoire de se calmer.

Néanmoins, lorsque la préfète lui posa une question, il ne put pas faire comme s’il n’avait rien entendu. Il releva la tête, et répondit sans prendre la peine de réfléchir : « Recurvite. » Il fut content de se rendre compte que sa voix ne tremblait pas. D’ailleurs, il aurait bien jeté le sort lui-même, histoire d’avoir quelque chose à faire pour échapper au regard perçant de Fredericke, mais jeter des sorts en dehors des cours était interdit. D’ordinaire, il ne se faisait pas prier, mais vu qu’il était en présence d’une préfète –qui ne l’aimait pas, en plus-, il valait mieux éviter… Certes, l’allemande était une Gryffondor, et retirer des points l’aurait pénalisée tout autant. Mais infliger une retenue n’avait jamais empêché les Lions de gagner la Coupe.

« Ouais, pas de soucis. Et puis si tu t’échappes de toute façon, on pourra toujours dire que j’ai gagné. »

Il lui adressa un sourire moqueur, en insistant tout particulier sur sa victoire. Nicolas était de ce genre de personnes à être animé par un esprit de compétition plutôt incroyable. Même s’il pouvait accepter la défaite sans trop broncher. Ce qui expliquait d’ailleurs la raison pour laquelle il avait ri de bon cœur lorsqu’il s’était pris des projections de citrouilles dans la figure, et n’avait pas fait toute une scène en accusant Fredericke d’infâme tricherie.

Son expression narquoise disparue cependant dès que Fredericke remit le sujet Hainoa sur le tapis. Il posa son couteau sur ses genoux, et la regarda d’un air profondément crétin. Bon ok, là il ne pouvait plus l’ignorer plus longtemps : elle l’avait complètement démasqué. Il lui était cependant reconnaissant d’avoir réussi à tenir sa langue, et de ne pas avoir tout déballé à sa charmante petite blonde. Puisque, selon ses dires, elle n’était toujours pas au courant.

« Merde. » lâcha-t-il entre ses dents, en essayant de se rappeler quand est-ce qu’il avait bien pu se trahir. Il n’avait parlé de ça qu’à Haven Clarks, d’après ses souvenirs… et avait essayé de ne pas répandre l’affaire. Son amour pour sa meilleure amie était-il si flagrant que ça, pour que tout le monde –apparemment- soit au courant ? Il lui semblait que Haven lui avait dit quelque chose dans le même genre, lorsqu’ils s’étaient retrouvés pour l’entraînement de Quidditch. Zut. Il ferait attention à être plus discret, dans l’avenir.

« Ça ne sert à rien de le nier, apparemment. » soupira-t-il. « Mais, dis… ça heu… ça se voit tant que ça ? »

Il se sentit repartir dans les colorations écarlates. Oh ciel ! Si un jour il avait su qu’il serait capable de changer de couleur de peau aussi facilement, il aurait postulé pour la section Métamorphomage de Taliesin !

« Je veux dire… c’est ma meilleure amie. Donc c’est normal que je me comporte comme ça avec elle. Il n’y a pas forcément quelque chose entre nous… même si j’aimerai bien, bien sûr… oh et puis zut. »

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VAMPIRE

Nicolas faisait bien de se méfier parce que par simple esprit professionnel Fredericke aurait été capable de le coller. La jeune fille était très respectueuse des règles, c’était même ce qui faisait d’elle une bonne élève, parce qu’elle ne manquait pas de sérieux. Pour elle, il fallait obéir aux ordres tant qu’ils étaient justifiés. De fait, elle n’était pas non plus du genre à obéir jusqu’à en devenir débile mais il était clair qu’elle aurait puni quiconque désobéissait devant elle au règlement de l’école. Sa seule entorse au dit règlement était son uniforme qu’elle avait un peu retouché, mais si elle l’avait fait c’est parce qu’elle était loin d’être la seule. Il l’était moins cette année par ailleurs puisqu’elle l’avait fait redevenir plus conforme à cause de sa nouvelle fonction. Elle considérait que, étant préfète, elle devait montrer l’exemple aux autres élèves. Si elle devait être honnête, elle avait aussi quelquefois outrepassé les règles, à chaque fois avec Vincent, mais il lui semblait que ça avait toujours été pour de bonnes raisons. Ainsi, elle avait dormi deux fois dans la salle sur demande, la première quand il avait essayé de se suicider en restant tout sanguinolent sous la pluie (et au final, c’est elle qui avait chopé une bronchite, chienne de vie tiens !) et la seconde l’année dernière parce que ne pas dormir dans ses bras lui manquait trop, mais c’était à l’occasion de noël. Ils n’étaient pas rentrés en Allemagne, c’est pour ça, cette année elle pensait rentrer le lendemain du bal (ne serait-ce que parce que son petit ami commençait à se sentir frustré), elle n’en arriverait donc pas à aller au-delà du règlement. Tout bien compté, il y avait aussi quand elle avait appris la mort de sa mère, mais là, elle avait presque eu la bénédiction de l’administration… On ne perdait pas tous les jours sa maman hein ! Après, elle avait dormi une fois dans le dortoir des Serpentards, ça ne s’était jamais su et elle n’en avait presque jamais parlé parce que c’était assez glauque si on remontait aux raisons qui l’avait conduise dans le lit de Vincent… qui à l’époque sortait avec Marie. Toujours est-il qu’en dehors de ces exceptions un peu poussé, elle avait toujours pris garde à être une parfaite élève. Son éducation la voulait comme telle, en effet, elle avait grandi dans l’idée d’être comtesse (bien qu’elle ait fini duchesse) et on lui avait enfoncé dans le crâne que s’il y avait des règles, ce n’était pas pour rien. Elle avait bien retenu ça, elle avait même retenu toutes les leçons catholiques qu’on lui avait appris (on aurait pu penser qu’elle serait protestante mais en réalité, son église était un peu bâtarde, les Maiden vivant à part du reste du monde, surtout à l’époque de la Réforme), mais étrangement là, elle avait moins adhéré. Elle croyait en Dieu, mais elle s’était fait une raison : de nos jours être une bonne chrétienne c’était presque impossible.

Toujours est-il que comme elle montrait l’exemple de son mieux, elle n’avait pas de scrupule à donner des punitions. Certains à Gryffondor l’avaient même bien compris, Nicolas aussi visiblement. Contente d’avoir retrouvé la formule qui lui échappait, elle la prononça pour eux deux qui se retrouvèrent déjà un peu plus propre. Elle fit ensuite apparaître un peu d’eau au bout de sa baguette pour se mouiller un peu la figure avant de se sécher avec son mouchoir. « Bien, je me sens un peu plus propre. » Même si c’était pas encore parfait, il suffisait de regarder ses quelques mèches blondes qui étaient habituellement superbes et qui étaient maintenant toutes sales… mais elle remettait ça à plus tard car là elle devait se concentrer sur ses citrouilles.

Elle adopta un rythme d’usine non sans continuer à papoter avec Nicolas. « S’il n’y a que ça pour te faire plaisir. » Lui rétorqua-t-elle avec un petit sourire entendu. S’il pensait que la provoquer suffirait à lui faire oublier son rendez-vous, il se fourrait le doigt dans l’œil. Fredericke n’était pas si fière que ça (ou si, mais pas pour une bataille de citrouille) et Vincent passait bien avant une quelconque victoire. En fait, s’il lui avait demandé d’arrêter le Quidditch, elle l’aurait fait… pour dire ! Par contre, elle n’aurait pas arrêté la danse, mais c’était parce que c’était sa vraie passion et qu’elle avait beaucoup d’amis à Sterne. Elle s’entendait bien avec l’équipe de Quidditch, elle était même l’une des meilleures joueuses, mais elle n’était pas proche d’eux. Elle les aimait bien, c’est tout, alors qu’à Sterne il y avait ses meilleurs amis !

Déviant sur Hainoa, Fred’ releva les yeux vers Nicolas alors qu’elle terminait une quatrième citrouille dans l’entrefaite. « Oui, ça se voit. A comment tu la regardes… et à ta possessivité. » Signe avant coureur des problèmes en général. C’est ce que son expérience lui avait appris mais elle ne voulait pas le lui dire tant qu’elle ne savait pas s’il tenait à en parler vraiment avec elle.

« Tu sais… moi aussi Vincent c’était mon meilleur ami avant, je comprends ce que tu ressens. » Et elle n’en dit pas plus, recommençant à gratter sa nouvelle citrouille. Vu comme leur conversation avait démarré, c’était assez étonnant que là, elle se dise qu’en fait ils avaient plus en commun que ce qu’ils croyaient. Cette évidence ne l’avait jusqu’alors pas frappé mais là, c’était devenu une certitude… presque dérangeante.

Ne pas avoir envoyé bouler Fredericke en se moquant d’elle lorsqu’elle lui avait demandé la formule pour nettoyer les vêtements avait été une sage décision. D’ordinaire, il aurait sorti une blague vaseuse pour appuyer le fait qu’il était stupide de ne pas se souvenir d’un sort aussi élémentaire. Nicolas avait toujours été très bon en cours –en dehors de la Divination, forcément- et n’arrivait donc pas à comprendre que d’autres personnes de son âge n’en sachent pas autant que lui. D’ailleurs, le fait que Hainoa ne soit toujours pas capable d’effectuer un Sortilège de Transfert convenablement l’exaspérait au plus haut point, même s’il n’en montrait rien. Après tout, elle était bien plus douée que lui en Défenses contre les Forces du Mal, et pouvait faire apparaître un Patronus Corporel parfait. Son Charme du Bouclier était aussi assez impressionnant. Chacun ses points forts, donc. En tout cas, s’il avait osé vexer Maiden, elle n’aurait sûrement pas jeté le sortilège sur lui, et il se serait retrouvé crasseux et dégoulinant de chair de citrouille mûre jusqu’à son retour dans la Salle Commune des Lions. D’un coup de baguette, la préfète le débarrassa d’une grande partie de son pelage orangé, et il la remercia assez chaleureusement. En fait, il lui en était carrément reconnaissant !

« Merci ! T’imagine même pas ce que Rusard aurait pu me faire si je m’étais ramené dans le château en mettant de la citrouille un peu partout sur son carrelage astiqué. Il m’aurait peut-être fait récurer tout le hall avec un mouchoir de poche. »

Il lui adressa un sourire douloureux, comme si la seule mention du terrible Concierge de Poudlard lui fichait des crampes à l’estomac. Il eut ensuite un petit rire lorsque Maiden accepta de lui laisser la victoire à la Bataille de Citrouille, dans le cas où son rendez-vous –certainement avec Faïr. Qui d’autre ?- risquait d’être compromis. Dans tous les cas il serait satisfait. D’un côté, ils continuaient la bataille de citrouille, et il lui mettait sa pâtée –impossible d’imaginer une autre issue !- et de l’autre, il obtenait la victoire par défaut. A choisir, il était vrai que la première solution semblait plus glorieuse, mais qu’importe. De toute façon, on ne s’était jamais attaché très longtemps aux détails. Et puis il pourrait s’en vanter à Hainoa, qui ne lui demanderait certainement pas dans quelles obscures circonstances il était parvenu à prendre le dessus sur Fredericke. Et en parlant de la petite Stewart…

« Mince ! » pesta-t-il de nouveau, en se disant qu’il allait arrêter de la regarder pendant au moins une bonne semaine si ses sentiments étaient aussi flagrants. Il ne s’en était jamais rendu compte, mais à la réflexion –et maintenant que Fredericke le lui disait-, il dévorait littéralement des yeux la blondinette absolument partout. Pendant les cours, pendant les repas –d’ailleurs, à midi, elle avait mangé du Hachi Parmentier #PAF#-, dans la Salle Commune, dans les couloirs… A chaque fois qu’elle se retrouvait à quelques mètres de lui, il ne pouvait pas s’empêcher de la regarder. Et ce, même si elle ne parlait pas avec lui, ou n’avait pas remarqué sa présence. Un vrai amoureux gaga. « Comment je peux faire pour heu… la regarder différemment ? » demanda-t-il à Maiden, en quête d’un soutien moral, et de conseils d’experte. Parce que vu la façon dont elle en parlait, elle s’y connaissait certainement beaucoup mieux que lui. Et puis c’est une fille, ça aide. « Et puis j’suis pas possessif »

Une expression boudeuse sur le visage, Nicolas continua de tailler sa 4 ème citrouille, qu’il finit aussi rapidement que les précédentes. Il changea alors de modèle, et retira un cinquième chapeau pour évider toute la chair orangée. Pendant ce temps, il réfléchissait. Il n’était quand même pas assez malsain pour être possessif, si ? Bon, c’était vrai qu’il était quelque peu excessif, des fois… du genre à faire la tête lorsqu’elle parlait à un garçon. Mais ça, c’était parce que ces types-là s’intéressaient carrément à sa Hainoa. Du genre Mike Con’rad, le Capitaine de Quidditch… n’importe quoi, il a deux ans de moins qu’elle. Ils en étaient à leurs deuxième rendez-vous en tête à tête. Si ce n’était pas une preuve infâme qu’il lui tournait autour, ça ! Puis Peterson, qui la suivait comme un gentil toutou accroché à ses basques… Et ce petit avorton de Camille Moreau, à qui elle allait souvent taper la causette là, on vire vraiment dans le détournement de mineur pur et dur. Ca n’avait rien à voir avec une quelconque possessivité, hein ?

Il fut assez étonné d’entendre que Fredericke et Vincent avaient été dans le même cas que Hainoa et lui. En fait, il arrivait un peu mieux à comprendre l’allemande, et à apprécier le Serpentard. Ils avaient quelque chose en commun, c’était clair. Curieux, et se sentant assez concerné, le Rouge & Or demanda :

« Ah bon ? Et comment vous avez fait pour heu… sortir de cette situation-là ? Ça s’est fait comme ça, tout seul, ou l’un de vous a essayé de booster les choses ? »

Si cette méthode avait marché pour Maiden et Faïr, il n’y avait aucune raison que ça foire pour lui…

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VAMPIRE

Avantage d’être une accro aux règlements, en dehors de quelques remontages de bretelles en règle, Fredericke n’avait jamais eu de vrais problèmes avec le concierge. Il la détestait à l’instar des autres élèves, mais rien de plus, rien de moins non plus. Elle comprenait toutefois la peur qu’il pouvait inspirer à Nicolas puisque Vincent, lui, était très souvent collé. A tel point même que ça ne semblait plus lui faire beaucoup d’effet…

« Hum… si, j’imagine. Vincent passe beaucoup de temps en colle, ça n’a pas l’air marrant. » Dixit celle qui n’y va jamais et qui en éprouve quand même une certaine fierté. Ne pas faire de vague, le secret du succès ! Fredericke avait toujours trouvé qu’une héritière en train de récurer des coupes ou des bassines ce n’était pas la grande classe… comme quoi, ça peut parfois servir d’avoir un ego imposant, ça poussait à fuir les problèmes, ceux là tout au moins.

« Aucune idée. Au fond, quelle importance ? Ce n’est pas comme si elle allait s’en rendre compte ! » Hainoa vivait un peu dans sa bulle après tout, elle ne voyait que ce qu’elle voulait bien voir, et rien d’autre, surtout rien d’autre. Pourtant, Fred’ trouvait que c’était évident, mais ça lui avait aussi semblé parfaitement évident quand elle était amoureuse de Vincent, et pourtant, il n’y avait pas cru jusqu’au dernier moment… Quel idiot celui-ci vraiment. Sans parler d’Anabelle qui ne valait pas mieux en ce qui concernait Adrien. Finalement, les relations amoureuses avec le meilleur ami de son enfance/pré-adolescence c’était commun mais toujours compliqué quoi qu’on essaie de faire pour résoudre la chose.

« C’est ça, j’y crois à mort. » Dit-elle en finissant de vider sa citrouille, un sourire amusée sur les lèvres. Non mais vraiment, il voulait lui faire gober pour de vrai qu’il n’était pas possessif ? Il fusillait tous ceux qui lui parlaient du regard comme s’ils avaient commis un meurtre ou autre chose d’aussi répréhensible. Même Moreau y avait droit, alors que ça ne faisait jamais plaisir à Camille qu’on vienne le bassiner… pourtant, Hainoa était une privilégié, il ne l’envoyait pas trop balader. Pas assez franchement pour qu’elle abandonne en tout cas. Peut-être que c’était parce qu’il avait l’habitude avec Nina. Qui sait ? Moi bien sûr.

La question de Nicolas sur sa relation avec Vincent la fit définitivement levé les yeux de ses chères citrouilles Hainoa allait les tuer, ils auraient jamais fini à l’heure. C’était bien la première fois que Nicolas semblait s’intéresser à son histoire d’amour avec le dangereux Vincent Fayr… Mais elle jugeait que c’était plutôt une bonne chose dans le sens où ça permettrait peut-être à Nicolas de voir le serpentard autrement que comme juste un serpentard justement. Fred’ ne demandait pas mieux, et en plus, elle ne serait aps contre qu’Hainoa sorte avec Nicolas ce qui la ferait peut-être un peu grandir… La jeune allemande, les années passant, commençait à se faire des soucis pour l’intégration dans le monde des adultes de sa camarade de dortoir.

« J’avais treize ans quand je me suis aperçue que j’étais amoureuse de lui. C’est quand il m’a offert cette gourmette que j’ai eu ma révélation. » Elle lui montra son poignet avec la gourmette en argent qui ne la quittait jamais. Tout en parlant, elle avait repris son opération de confection de citrouilles lanternes. « Avant ça, je pense que j’étais trop jeune pour que l’amour et l’amitié soit des sentiments distincts, mais Vince’ a toujours été très important pour moi… et je l’étais pour lui, comme tu es important pour Hainie’ j’imagine… même si chaque situation est unique. » Elle soupira, les souvenirs affluant, les bons comme les mauvais. « Malheureusement, Vincent est assez… traumatisé. La même année, il a quitté ses parents pour venir vivre chez moi, j’allais avoir 14 ans. Je l’aimais comme une dingue mais il ne voyait rien… Et il a continué à ne rien voir, au point de sortir avec une autre fille, avec qui ça n’a pas marché parce que je passais avant elle. » La fille en question étant Marie, actuelle préfète des serpents. « L’année dernière, mon oncle, qui nous hébergeait tous les deux, est mort. Je suis atteinte d’une forme de maladie qui a divers aspects… l’un deux me poussant épisodiquement à me conduire comme la dernière des trainées et à sauter sur tout ce qui bouge, ou de manger n’importe quoi à m’en rendre malade… aspect le plus courant et que je préfère. Après cette suractivité, je m’endors pour 26h minimum… » Elle allait en venir au fait, mais on sentait que son récit était teinté d’une certaine douleur. Même si tout s’était bien fini, ça avait failli mal tourner. « Mais peut-être parce que j’étais avec lui à ce moment, c’est la première sorte de crise qui est survenu, je lui ai fais du rentre dedans. » Elle sourit d’un air mélancolique mais un peu nostalgique aussi. « Il ne m’avait jamais vu comme une femme avant, j’étais sa meilleure amie, une partie de lui… il a été obligé de revoir son jugement… et il s’est rendu compte qu’il s’était menti tout ce temps, qu’en fait il m’aimait. Mais il était persuadé que ce n’était pas réciproque et il a été très surpris d’apprendre que je l’aimais aussi. C’est un idiot. » Elle eut un petit rire aigre, elle l’aimait depuis tellement longtemps et il lui avait fallu tellement longtemps pour s’en rendre compte ! Mais bon… au moins, maintenant ils étaient heureux.

« Voilà, c’est mon histoire. Mais chacun a la sienne tu sais. Je suis sûre que la tienne sera différente mais tout aussi intense… parce que je pense que tu comptes pour elle. Elle est juste comme Vincent à l’époque, incapable d’accepter qu’il puisse y avoir autre chose. » Parce que ça voulait dire briser ce qui avait existé pour tenter de nouvelles expériences, une nouvelle forme de relation. Cela n’avait pas été facile, ça demandait toujours un peu d’adaptation, et dans le cas d’Adrien c’était loin d’être encore réglé, mais si on voulait vraiment l’avis de Fredericke, ça valait le coup.

Nicolas haussa un sourcil perplexe. Il pensait que les Serpentard ne passaient presque jamais en retenue. Etant donné qu’ils étaient fourbes et rusés, ils s’arrangeaient toujours pour faire porter le chapeau à un innocent Poufsouffle qui passait par là. Le Gryffondor fut donc assez étonné de savoir qu’il existait des Vert & Argent qui côtoyaient quand même le bureau de Rusard et les colles sadiques. Et plutôt régulièrement, en plus. A l’inverse, Nicolas était un élève plutôt calme et discipliné. Il ne s’était jamais fait pincer en pleine bêtise –et d’ailleurs, il n’en faisait pas souvent- et n’avait donc jamais eu la chance –ou la malchance- de tester les rudes sévérités du Concierge psychopathe. En revanche, toute l’école savait qu’il valait mieux ne pas se faire attraper par ce vieil adepte des punitions tordues. A choisir, il préférerait passer quatre heures à recopier des lignes avec McGonagall plutôt que de récurer toutes les toilettes de Poudlard avec sa propre brosse à dent.

« Ah bon ? J’ai entendu dire qu’il se bagarrait souvent, c’est à cause de ça, non ? Mais pour passer tant de temps en colle, il frappe sur quelqu’un tous les jours ou quoi ? »

Le lion avait déjà croisé Vincent Faïr dans les couloirs deux ou trois fois. Il ne lui avait pas accordé plus d’attention que ça, mais avait remarqué que tous les élèves sur son passage essayaient de se faire les plus petits possibles. Le Serpentard avait une plutôt mauvaise réputation d’impulsif et de violent. Mais bon, Nicolas s’en fichait pas mal. Il n’avait rien fait de travers qui mérite une correction made by Vince. A part insulter et balancer de la citrouille sur Fredericke. Mais tout ça, ce n’était que secondaire #PAF#.

D’ailleurs, Fredericke l’experte n’avait pas trouvé d’idée qui puisse lui permettre d’éviter de passer pour le stalker de service. Il allait devoir se contrôler et essayer de ne pas l’admirer à chaque fois qu’elle était dans les parages. Tâche qui semblait compromise, puisqu’il ne s’était pas vraiment aperçu qu’il la dévorait des yeux, avant que l’allemande ne le lui fasse remarquer. Et elle qui ne remarquait rien… ce n’était pas vraiment le problème, en fait. Il savait bien qu’elle ne le voyait pas comme un potentiel petit ami, pour le moment. Et d’ailleurs, elle n’avait pas ce genre de sentiment pour quiconque –ou bien il allait faire de la chair à pâté de ce quiconque le soir même-. Ce qui le dérangeait plus, c’était que les autres élèves soient au courant. Et si jamais l’un d’entre eux révélait tout à Hainoa ? Si c’était le cas, il lui démolirait le portrait, et sauterait à travers une fenêtre juste après.

« Oui mais... Quand tu voulais dire tout le monde, c’était… vraiment tout le monde ? Ou juste une façon de parler. Parce que si Marine et compagnie s’aperçoivent de ça, elles risquent de tout lui dire, non ? »

A cette pensée, son estomac se souleva et il fut pris d’une désagréable envie de vomir –ça tombait bien, il venait de finir d’évider sa citrouille et elle pourrait faire office de poubelle de fortune-. Les pintades qui servaient de pot de colle à Hainie avaient certainement fait circuler la rumeur si jamais elles avaient grillé quelque chose. Pour ce qui était des autres fréquentations de la blonde… Fredericke venait de montrer qu’elle ne le balancerait pas –sinon elle l’aurait déjà fait bien avant-. Il pouvait compter sur Billie pour sa discrétion, et sur Haven. Orla n’avait certainement pas remarqué, et ce n’était pas le genre d’Anabelle de se mêler des histoires qui ne la regardaient pas. Bon. D’une certaine façon, il réussissait à sauver sa peau. Mais jusqu’à combien de temps ?

Il rougit un peu plus lorsqu’elle lui fit comprendre qu’elle ne le croyait pas. Bon. D’accord. Il était possessif, ça ne servait à rien de le nier plus longtemps. Il était même jaloux de Gerbille, qui partageait le lit de la petite blonde, et des filles qui trainaient avec elle. Pourtant, il n’y pouvait rien. C’était plus fort que lui. S’il avait pu contrôler cette impulsion, sans doute aurait-il évité de mettre du poil à gratter partout sur le lit de Haven lorsque celui-ci lui avait dit qu’il avait parlé à Hainoa dans la Bibliothèque. Hum. Il ne répondit cependant rien à Fredericke, et se contenta de continuer sa citrouille, le regard dans le vague. Elle l’avait complètement cerné. Etait-ce parce qu’elle était douée et qu’elle avait l’habitude de ce genre de situation ? Ou parce que c’était réellement trop flagrant ? Bah…

Il écouta ensuite dans un silence religieux toute l’histoire de la relation Fredericke et Vincent. Bon certes, il lui avait posé des questions pour qu’elle éclaire un peu ses lanternes, et ne s’attendait pas à ce qu’elle déballe autant sa vie. Mais en dehors des quelques passages dont il se serait bien passé, le récit de la préfète était vraiment enrichissant. Il se sentit alors comme réchauffé de l’intérieur. C’était comme si une petite flamme qu’on ne pouvait pas éteindre s’était embrasée à l’intérieur de sa poitrine, lui faisant retrouver toute confiance en lui. De l’espoir… de l’assurance. Et l’étrange pressentiment que son histoire avec Hainoa n’allait pas se terminer comme ça. Il comptait pour elle. C’était Fredericke, qui le lui avait dit. Et il avait eu la preuve irréfutable que la lionne était particulièrement douée pour voir les signes. Tout n’était pas perdu. Il ne resterait pas juste ‘le meilleur ami’ d’Hainoa à jamais. Il y avait des chances pour qu’il parvienne à lui faire comprendre ce qu’il ressentait. Et peut-être bien que leur relation deviendrait aussi solide que celle de Vincent et Fredericke… Nicolas fut saisi d’une étrange émotion qu’il n’avait jamais ressentie auparavant, et il essaya de se retenir de trembler en attrapant sa 6 ème citrouille. D’une voix rauque qui ne lui était pas familière, le châtain s’entendit dire à Maiden :

« Ouais heu… d’accord. Merci. Je pense que j’y vois un peu plus clair, maintenant. Je ne pense pas que j’aurai des crises comme toi qui me permettront d’accélérer les choses, mais je le ferais à ma façon. Peu importe si elle ne l’accepte pas. Au moins, je me sentirais plus léger de le lui avoir dit, et je pense que ce sera bien pour elle. Ne serai-ce que pour qu’elle puisse grandir un peu… »

Il s’arrêta de parler, et un lourd silence plana dans l’atmosphère. Il continua de creuser sa citrouille, tout en continuant de réfléchir à la meilleure façon pour que Hainoa comprenne. Il fallait qu’il le lui dise. Il ne pouvait plus se voiler la face plus longtemps...

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[ comment on est trop réguliers dans la longueur de nos posts xD #PAF# ]

VAMPIRE

« Non, pas tous les jours, à chaque fois qu’un garçon me regarde de trop près. Mais ça fait assez souvent quand même… parce qu’il psychote un peu aussi parfois. Du coup, il est collé. » Il était de notoriété publique que Vincent était très dangereux pour la santé et que par extension il valait mieux ne pas se frotter à Fred’… Après, il y avait des irréductibles, mais globalement la technique d’éradication du problème de rivalité à la source fonctionnait assez bien. Le hic c’est qu’il s’en prenait aussi à ceux qui n’avaient rien fait… mais bon, il était parano quoi. Fredericke trouvait mignon qu’il soit jaloux et chevaleresque qu’il se batte pour elle… par contre quand il se faisait des films, c’était autre chose.

« Non, Marine et June, c’est particulier. Elles sont trop nombrilistes et superficielles pour voir quoi que ce soit… rassuré pas vrai ? » Non qu’Hainie’ les croirait si elles le lui disaient de toute façon. De l’avis de Fred’, elle penserait sûrement qu’on lui faisait une énorme blague, une espèce de caméra caché version sorcier… Pauvre Nicolas, quelque part, Fredericke le plaignait parce qu’il ne faisait que commencer à en baver ! La route allait encore être longue pour lui, c’était presque une certitude pour Fredericke. Mais chacun son tour, et puis, il n’y avait qu’avec de la persévérance qu’on obtenait ce qu’on désirait hein ! Si elle avait laissé tomber autrefois, qu’elle avait choisi de continuer à être avec Axel plutôt que de le laisser et de redevenir la meilleure amie de Vincent qu’il attendait, et bien elle n’en serait pas là aujourd’hui ! Bon, elle n’aurait pas vraiment eu de regret dans le sens où bah… voilà quoi, elle n’aurait pas su l’autre version, l’actuelle (vous suivez toujours ?), mais elle était fière d’elle quand même.

Bref, pour en revenir aux camarades de dortoirs de Fred’, il était clair que même si elle s’entendait assez bien avec, elles ne leur trouvaient pas de très grandes qualités humaines… maintenant, elles étaient peut-être juste le modèle de base de l’ado moyenne quand Fred’ avait l’habitude des spécimens qui sortent de l’ordinaire comme Billie, Hainoa, Marie et compagnie.

Pendant que Nicolas ruminait ce qu’elle venait de lui raconter (et qui semblait avoir eu l’effet escompté, malgré les longueurs), elle retourna à ses citrouilles et repensa à Vincent, à sa mère et à tout ce qui liait les deux. Même si pour le moment, elle se sentait plutôt sereine – s’occuper des problèmes des autres, y’a pas mieux pour oublier les siens -, elle savait qu’il faudrait vraiment qu’elle voit son petit ami avant d’aller se coucher, sous peine d’être assaillie par les cauchemars. D’ailleurs, Fred’ avait beau avoir plutôt bien vécu la mort de sa mère au niveau de la santé purement physique, elle se sentait faiblir ces derniers temps. Elle allait être malade d’ici quelques semaines, les signes étaient là.

Elle passa pensivement un doigt le long de ses veines trop visibles pour être honnête et repoussa ensuite la citrouille au loin. Elle se demandait comment ça allait se passer maintenant qu’elle était préfète quand elle serait clouée au lit par sa maladie. Bah… elle avait encore le temps d’y penser et l’administration l’avait mise là en connaissance de cause. Toutefois, lui confier cette tâche alors qu’elle était si fragile tenait selon elle de l’idiotie… mais peut-être que comme beaucoup d’autres, ils n’avaient pas réellement compris à quel point elle était faible. Finalement, il n’y avait sûrement que Vincent qui puisse voir au-delà de sa carapace de petite pimbêche blonde écervelée. Lui, il la voyait assez souvent pleurer pour savoir ce qu’il en était… mais c’est vrai que pas les autres, même devant ses camarades de dortoir, elle n’avait pas pleuré sa mère. Quand on vous a enseigné à faire semblant depuis votre naissance, c’est finalement très facile de le faire, comme un automatisme, un truc qu’on fait sans y penser.

Soupirant à s’en fendre l’âme, elle laissa là ses idées noires et s’en retourna aux problèmes amoureux de Nicolas. « Hum… oui… ça ne pourra pas être un mal. On quitte Poudlard dans moins de deux ans après tout… Mais j’ai un peu peur pour elle quand même. La chute va être rude… » Et encore, elle ne savait rien des raisons pour lesquels Hainoa se comportait comme elle le faisait.

« Oh ! J’espère que je ne risque rien en te parlant, alors. De toute façon, n’importe qui aurait remarqué que je ne te drague pas, Maiden. Et sans vouloir te vexer, bien sûr. » Seul un crétin avec de la bouse de dragon à la place du cerveau aurait pu avoir ce genre d’idées tordues. Mais le petit ami de Fredericke ne semblait pas être de ce genre-là. Tout du moins, Nicolas l’espérait. Il n’avait pas non plus envie de s’exposer aux poings meurtriers de Vincent Fayr et je viens de me rendre compte que ça fait trois fois que j’orthographie mal ce nom, mais qu’importe. Courageux comme un Gryffondor, d’accord ! Mais pas suicidaire et irréfléchi non plus. Le Vert & Argent semblait avoir une telle expérience des combats style moldu, qu’il valait mieux ne pas s’y frotter trop fort. Et puis si ce taré se jetait sur lui de toute la force de ses robustes pectoraux, il n’aurait même pas le temps de dégainer sa baguette qu’il se serait déjà retrouvé à l’Infirmerie avec un steak avarié à la place du visage. Nicolas savait évaluer les rapports de puissance avec justesse et précision, tout de même. Et il n’était pas assez vantard pour se croire plus doué que Vincent dans le corps à corps.

Il souffla néanmoins de soulagement lorsque Fredericke le rassura sur Marine et June. « T’imagine même pas comment. » lui répondit-il avec un sourire. Si ces deux-là étaient au courant, il pouvait dire adieu à une quelconque évolution possible de sa relation avec Hainoa. Et puis ça se trouve –il sentit un bloc de glace tomber lourdement dans son ventre à cette pensée-, elle ne l’accepterait même plus comme meilleur ami, et refuserait de lui adresser la parole de nouveau. Argh ! Quel horreur ! Il devait absolument s’arranger pour que ces deux greluches ne soient jamais au courant. D’ailleurs, il était stupide de penser qu’elles étaient au courant. Si ça avait réellement été le cas, June ne lui aurait pas demandé de sortir avec lui il y a à peine deux semaines… m’enfin.

Laissant de côté les deux idiotes, Nicolas continua de tailler sa citrouille. Ils devaient en être à peu près au tiers de tout ce qu’ils devaient faire, et un gros tas les attendaient encore. Mais à présent, parler avec Fredericke lui était moins désagréable. Il avait complètement oublié sa haine pour elle –et pour Vincent, par la même occasion- et pouvait bavarder tranquillement de sujets qui lui étaient assez personnels. En fait, il se rendait compte qu’il avait pas mal de choses en commun avec l’allemande. Le fait que ces deux-là aient été si longtemps amoureux de leurs meilleurs amis, sans que ceux-ci ne se doutent de rien les rapprochait un peu. Mais si Vincent aimait aussi Fredericke, tout en pensant que ce n’était pas réciproque, Nicolas, lui, savait très bien que Hainie ne l’aimait pas. Pas pour le moment, tout du moins, parce qu’il était vraiment motivé pour que les choses changent et bougent. Et Hainie, tout comme Vincent avec Fredericke, finirait par tomber dans ses bras. Il n’empêche que ça lui faisait bizarre de comparer le Serpentard à sa petite princesse. Il s’agissait quand même de deux caractères diamétralement opposés. La seule chose qui les unissait, c’était le fait qu’ils soient issus de familles moldues, et qu’ils soient aussi aveugles l’un que l’autre.

Nicolas donna un grand coup de couteau pour tailler le premier œil de sa citrouille. La situation dans laquelle il se trouvait était tellement grotesque. Il se demandait même comment il avait pu être assez stupide pour laisser traîner les choses comme ça. C’était décidé, il lui dirait tout bientôt. Peu importe les représailles. Il n’allait quand même pas attendre qu’ils aient fini Poudlard pour tout lui déballer, quand même ! Et Fredericke avait l’air assez de son avis, ce qui était un bon point.

« Le monde adulte, ouais. Elle reste encore enfermée dans sa bulle enfantine… mais apparemment, vous comptez partir ensemble toutes les deux faire un tour du monde, non ? C’est ce qu’elle m’a dit. Du coup, elle ne sera peut-être pas confrontée directement à ce qui l’attend dehors, non ? Si elle est avec toi, je veux dire… » Il s’inquiétait réellement pour elle, y’avait pas à dire… « D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi elle se comporte encore comme ça. Je suis sûr qu’il y a comme… un blocage, ou je ne sais quoi… Je n’arrive pas à déterminer exactement ce que c’est mais… elle agit bizarrement, des fois. » Et en bon meilleur ami qu’il était, Nicolas avait évidemment remarqué que quelque chose ne tournait pas rond chez Hainoa… au-delà de sa bizarrerie habituelle.

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VAMPIRE