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| [THEME] Epouvantes à foison [Terminé] | |
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Invité
Ξ Sujet: [THEME] Epouvantes à foison [Terminé] Lun 9 Aoû - 0:14 | |
| Pour la soirée d'Halloween, les préfets avaient l'obligation d'enfiler un costume pour le banquet donné en l'occasion, histoire d'inciter les autres élèves à faire de même. La jeune fille avait choisit un costume sobre, mais qui était quand même bien dans le thème. Elle voulait éviter les monstres et autres zombies, ce n'était pas très classes pour une fille, dirons-nous. Une peau parfaitement blanchie, des lentilles rouges, une coiffure bien raide pour rendre le tout plus sec et froid, et pour finir le costume de la femme vampire, Eli enfila une robe violette, qu'elle ne mettait jamais et pour cause, elle était décolettée jusqu'au nombril, et le tour était joué. Si avec ça elle n'arrivait pas effrayer quelques 1ères années, c'était qu'il y'avait un problème. Elle n'avait par contre – et évidemment – pas le droit de sourire, ce qui lui donnait un air trop gentil pour une vampire (mais dans un autre côté, le sourire sadique était autorisé, après tout elle ne s'était pas posé de fausses dents pour rien !). Quand McGonagall annonça la fin du banquet, Eli, Anabelle et Keith ramenèrent les Poufosuffle dans leur salle commune, tout ça dans une petite agitation relative. On avait connu pire, là, certains étaient très excités, mais d'autres l'étaient beaucoup moins. Une fois qu'Eli fut prête pour faire sa ronde avec Anabelle, Eli annonça qu'elle avait une lettre à envoyer mais qu'elles pouvaient se retrouver à leur point de ronde : « Près de la statue de Grégory le Hautain, au 5ème étage ? A tout à l'heure alors ! »Eli quitta donc son amie et se dirigea sans attendre vers la volière, pour poster sa lettre. Une fois que ceci fut fait, la préfète se dirigea vers le 5ème étage du château. Tout paraissait vide, comme à chaque fois, le couvre-feu allait d'ici quelques minutes être d'actualité et c'est à partir de ce moment là qu'ils pourraient sanctionner ou du moins remonter les bretelles. Après avoir monté les 5 étages à l'aide des escaliers mouvants et de quelques raccourcis (parce que les escaliers étaient parfois trop longs), Eli arriva sur place, et vit qu'Ana n'était pas encore arrivée. La jaune et noire fit donc les 100 pas dans le couloir, toujours déguisée en vampire, chose qu'elle avait naturellement oublié (après tout elle ne passait pas son temps à se regarder dans un miroir tout le monde ne s'appelle pas Ernie !). C'est là qu'Eli vit la porte d'une salle entrouverte, chose qu'elle n'avait pas remarqué un peu plus tôt. Une salle de cours ouverte à cette heure-ci ? Chose très étrange, nous en conviendrons, étant donné qu'elles étaient toutes en principe fermées à clé. Eli entra sans attendre Anabelle (Imaginez qu'un élève fasse quelque chose d'illégal dedans, comme écrire au tableau avec une craie !), et scrutait avec attention chaque coin de la salle. On y voyait encore bien, puisque le soleil n'était pas tout à fait couché et qu'il donnait justement pile dans cette pièce-là. Un bruit se fit entendre dans l'armoire du fond et Eli tourna vivement la tête. Aha ! Un élève se cachait dans l'armoire ! Se cacher là dedans, dis donc, en plus de ça il n'avait vraiment pas été discret ! Elle le tenait, le petit fuyard ! Espérons juste qu'il ne s'agissait pas d'un Poufsouffle, d'un ça lui aurait fait mal de punir l'un des siens, de deux elle aurait été incroyablement déçue de l'attitude d'un blaireau. Le petit fuyard avait du la voir arriver dans le couloir et s'était caché ici, au fond, ce n'était pas si bête que ça Roman, Annagovia, vous ici ?!. Sans attendre, Eli s'approcha à pas feutrés de l'armoire, histoire que l'individu la croit partie, et en criant, les yeux exorbités d'un coup sec, ouvrit la porte qui se tenait devant elle. (637)
Dernière édition par Elizabeth Harris le Mer 18 Aoû - 19:44, édité 2 fois |
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Ξ Sujet: Re: [THEME] Epouvantes à foison [Terminé] Lun 9 Aoû - 0:57 | |
| Anabelle n'avait pas vraiment le coeur à faire la fête. Depuis le malheureux incident qui l'avait opposée à Fredericke - encore elle ! - durant le cours du Professeur Bergamote, quelques semaines plus tôt, la jeune fille semblait traverser une période particulièrement sombre. Et pour cause ! Non seulement le tragique événement lui avait valu de sérieuses remontrances mais, en outre, elle allait perdre son badge de préfète alors que sa rivale, elle, n'était en aucune façon punie. L'injustice de cette situation rendait Ana plus amère que de coutume et elle n'avait aucune envie d'enfiler son costume d'abominable homme des neiges, ce soir-là.
* Si au moins j'avais été destituée plus tôt, je n'aurais pas été obligée de me prêter à toute cette mascarade... * avait-elle songé tristement en adressant un coup d'oeil critique au reflet que lui tendait la psyché du dortoir les filles toutes des pétasses.
Engoncée dans une espèce d'uniforme dont la matière n'était pas sans évoquer les poils pelucheux d'un tapis de bain, les pieds perdus dans de grosses pantoufles blanches et duveteuses dont les extrêmités étaient pourvues de fausses griffes et le visage grimé, Anabelle se sentait d'autant plus ridicule qu'elle ne se déplaçait qu'avec difficulté, empêtrée dans un tel accoutrement.
* En plus, les griffes font un bruit de tous les diables dès que je fais trois pas... * avait-elle encore pesté en son for intérieur, en plissant le nez d'un air mécontent.
En réalité, le seul avantage qu'elle avait trouvé à ce costume était, qu'au moins, elle n'aurait pas à feindre la bonne humeur toute la soirée. Personne ne s'attendait à ce que le Yéti esquisse un pas de danse, distribue des bonbons à la ronde et lance des blagues à tout va, n'est-ce pas ? Avec sa mine revêche et ses réponses plus que laconiques lorsqu'on lui posait une question, Anabelle était parfaitement dans son rôle. Avec un grognement digne de son personnage, la Poufsouffle avait apporté, bien à contrecoeur, la touche finale à son déguisement en recouvrant ses cheveux bruns d'une perruque dont les longs poils blancs et emmêlés auréolaient son visage en une improbable crinière.
* J'espère que ce sera vite bâclé... En tout cas, je fusille sur place le premier qui me tire les poils ou fait semblant de me lancer des cacahouètes ! * s'était juré Anabelle avant de quitter, la mort dans l'âme, la sécurité relative du dortoir pour affronter la foule des élèves.
Hélas ! Comme il fallait s'y attendre, son costume n'avait pas laissé indifférent et, si les plus jeunes avaient paru assez intimidés par les regards noirs qu'elle leur avait jetés, les plus âgés, eux, ne s'était pas gêné pour ricaner en la pointant du doigt. Certes, amuser les élèves en contribuant à créer une ambiance Halloween était le but de la soirée, et les moqueries qui avaient été lancées sur son passage n'avaient rien de méchant, mais, étant donné l'état d'esprit plus que morose dans lequel elle se trouvait ces derniers temps, Anabelle avait éprouvé toutes les peines du monde à les supporter sans broncher. En réalité, elle n'avait pas desserrer les dents du repas, craignant trop, sans doute, de se laisser aller à un nouvel éclat si elle ouvrait la bouche.
Inutile de préciser qu'elle s'était empressée d'aller se changer dès la fin des festivités, laissant à Keith et Elizabeth le soin de raccompagner les Poufsouffle aux dortoirs. De toute façon, elle ne serait officiellement plus préfète à la fin de la semaine et, bien qu'elle en souffrît, faire du zèle lui était tout bonnement impossible. Rien que l'idée d'avoir à vadrouiller dans les couloirs ce soir-là lui soulevait le coeur tant l'injustice flagrante dont elle était la victime l'avait secouée. Fort heureusement, elle serait en compagnie d'Elizabeth, ce qui adoucissait un peu sa peine... Après avoir vérifié qu'elle avait bien sa baguette dans le revers de sa cape, Ana s'empressa de gravir les étages jusqu'au point de rendez-vous.
- Elizabeth ? appela-t-elle en constatant que son amie n'était pas devant la statue de Grégory le hautain le bien nommé, un peu étonnée de se retrouver seule.
Elle fronça les sourcils et scruta les alentours d'un oeil perçant. Elle avait pris son temps pour se changer, il était étonnant qu'Elizabeth ne soit pas arrivée au point de rendez-vous avant elle ! Un bruit sur sa gauche la fit sursauter et elle s'empara vivement de sa baguette, prêter à lancer un sort si jamais Fred se pointait besoin était. D'un petit mouvement sec, elle alluma l'extrémité de sa baguette la classe les sorts informulés pour éclairer le couloir d'une lueur d'un blanc d'opale. Cette lumière opportune lui permit de repérer la porte entrouverte de la salle de classe, et c'est vers cette dernière qu'elle se dirigea d'un pas déterminé.
- Eli ? appela-t-elle de nouveau en poussant la porte doucement.
Car qui d'autre que la Poufsouffle pouvait bien se trouver derrière ?
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Ξ Sujet: Re: [THEME] Epouvantes à foison [Terminé] Lun 9 Aoû - 10:14 | |
| Sirotant tranquillement son thé à la menthe dans un mug jaune blanc, Elizabeth se demandait ce qu'Anabelle faisait. Oui Eli avait un mug dans sa main, mug qu'elle avait emprunté dans la grande salle et qu'elle ramènerait le soir même dans les cuisines. Non elle n'était pas une voleuse, et oui il était possible d'emprunter diverses couverts à l'école, dans la mesure où on les ramenait à chaque fois. Vous ne saviez pas ça, hein ?! Et Eli elle était en plus de ça préfète, ce qui rendait le "privilège" plus accessible, elle ne s'en privait donc pas.
Après avoir entendu des bruits dans la salle et y être entrée, Elizabeth s'interrogea sur l'identité du ravisseur. Ce gosse n'avait vraiment peur de rien ! Se cacher dans une armoire, dans une salle vide et ce après le couvre-feu, c'était carrément osé ! A croire qu'on voulait perdre des tonnes de points, ces temps-ci un Gryffondor, un Gryffondor, un Gryffondor ! ! Elizabeth approcha de l'armoire, elle paraissait paisible. Après tout, il fallait savoir que quand un préfet s'apprétait à dénicher un petit hors-la-loi et qu'il savait qu'il était dans tous les droits, il était plus confiant que jamais. Un peu comme quand vous receviez une copie avec écrit "20/20" dessus. Rien ne pouvait vous arriver, et vous jubiliez.
Quand Elizabeth ouvrit brusquement la porte pour rigoler surprendre le fugitif, tout alla si vite que son coeur manqua plusieurs battements. Le corps de Jessie, inerte, bien plus grand qu'elle, lui tomba dessus. Dans un hurlement à vous glacer le sang, Elizabeth tomba sa tasse de thé qui se brisa en milles morceaux, non loin du corps de Jessie, qui venait lui aussi d'atteindre le sol, après avoir touché le corps – encore vivant, mais plus pour longtemps – d'Elizabeth.
Les yeux horrifiés d'Elizabeth hurlaient sa détresse et n'importe qui la connaissant un minimum savait qu'elle était à deux de s'évanouir, ce qu'elle avait devant les yeux ayant de quoi la traumatiser pour de nombreuses années. Jessie, morte, se tenait devant elle, après l'avoir percutée de plein fouet. Oh mon DIEU ! Puis sans crier gare, le corps de Jessie devint celui de sa mère, mais toujours dans les même teintes. Le visage livide, cadavérique, de terribles cernes entourant les yeux, la peau si fine qu'on voyait presque les os, et toujours cette même odeur caractéristique, l'odeur des morts.
Mais ça ne s'arrêtait pas là, comme si quelqu'un – un terrible mage noir, bien plus cruel que Voldemort, c'était certains – s'acharnait à vouloir la voir souffrir. Il avait décimé tout ce qu'elle aimait, et voulait le montrer à Elizabeth. Son père, Nicolas, Jason, Edric puis William, étaient morts, un à un, par terre, et Elizabeth sentit ses larmes monter rapidemment à ses yeux. Tous étaient morts et quelqu'un dans la salle – quelqu'un qu'Eli ne pouvait voir puisqu'elle ne pouvait décoller son regard horrifié de feu ses proches, elle ne pouvait plus bouger, d'ailleurs – s'amusait à le lui montrer. William perdit ses cheveux blonds et courts en un quart de secondes et quelques centièmes de secondes plus tard, une brune aux cheveux longs, se tenait là. Anabelle. Après être restée plusieurs secondes ainsi – comme pour bien montrer à Eli que oui, elle était bel et bien morte – Ana prit la forme d'Alban, puis de Keira, pour finir par Pénélope, tenant Payton dans ses bras. Les deux étaient mortes, mais c'était bel et bien la vision de Payton, le visage cadavérique, allongée sur le ventre de sa mère, qui était le pire. Elizabeth ne retenait à présent plus ses larmes. Elles coulaient le long de ses joues et de son cou sans qu'elle cherche à les retenir et pénait à présent à respirer. Ses hochets de douleur la laissant à peine vivre, elle aussi. Elle allait quitter ce monde, puisque de toute façon, à présent, plus rien ne la retenait. Elle allait partir elle aussi, et mourir.
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Ξ Sujet: Re: [THEME] Epouvantes à foison [Terminé] Mer 11 Aoû - 0:47 | |
| Anabelle avait à peine commencé à pousser la porte de la salle de classe qu’un horrible cri s’en échappa, suivi d’un bruit mat qui évoqua instantanément à la jeune fille celui d’un corps qui tombait. Elle se figea sur place et écarquilla les yeux, la gorge soudain bien trop serrée pour qu’il lui fût permis de respirer sans haleter. L’espace d’un court instant, elle eut la certitude d’être revenue trois ans en arrière, à l’époque où les Carrow, pour punir les élèves indisciplinés, ou plutôt par pur plaisir sadique, leur lançait un endoloris avant de les regarder, de leurs petits yeux porcins, se tortiller sur le sol, secoués par des spasmes de douleur. La Poufsouffle n’avait jamais eu à subir un tel traitement, mais elle avait assisté à une des séances punitives des Carrow et son seul souvenir suffisait, aujourd’hui encore, à lui soulever le cœur. Il lui fallu faire appel à toute sa raison pour venir à bout de la tétanie qui l’avait saisie.
*Ne sois pas sotte, Anabelle !* se morigéna-t-elle en s’efforçant d’inspirer le plus lentement possible *Tu-Sais-Qui est mort et les Carrow l’ont suivi aux Enfers !*
Mais ces faits avaient beau être avérés, la Poufsouffle n’en gardait pas moins les joues d’une pâleur cadavérique tandis que ses yeux, rivés sur la poignée de la porte, largement écarquillés, laissaient percevoir sans aucun doute possible la terreur qui l’habitait. Les paisibles années passées n’avaient pas suffi à effacer le traumatisme que la présence des mangemorts avait profondément gravé dans chacun des jeunes esprits des élèves déjà scolarisés à l’époque. La Poufsouffle frissonna violemment et cligna des yeux d’un air hébété. Puis, s’avançant prudemment d’un pas, elle colla son oreille contre la porte : le cri s’était tu mais elle était persuadée que quelqu’un sanglotait derrière le panneau de bois. D’une certaine manière, ce son lui semblait encore plus terrifiant que le cri : elle avait le sentiment que l’événement qui l’avait provoqué avait tellement dépassé les limites de l’horreur que plus rien d’autre que le silence pouvait exprimer toute la détresse de qui en était l’infortuné spectateur. Anabelle pinça le nez et serra si fort sa baguette magique que ses phalanges en blanchirent. Pénétrer seule dans une pièce d’où un hurlement déchirant venait de s’échapper n’était pas pour lui plaire mais la situation lui semblait bien trop urgente pour courir chercher un professeur : quelqu’un était en danger, elle en était convaincue ! D’ailleurs, Anabelle savait se défendre !
*Et puis,* lui souffla une petite voix désagréable * ce serait l’occasion de prouver à MacGonagall que tu n’es pas la préfète inapte dont elle croit se débarrasser…*
Au moment même où cette pensée se forma dans son esprit, Anabelle ouvrit la porte d’un geste brusque, la main qui tenait sa baguette pointée devant elle avec détermination. Le spectacle qui s’offrit alors à ses yeux lui parut trop énorme pour qu’elle l’intègre d’un seul coup, et il lui fallut s’y reprendre à deux fois avant de le comprendre : Elizabeth, visiblement en pleine crise d’hystérie, pleurant toutes les larmes de son corps, les yeux rivés sur… Un cadavre ? Non ! Deux cadavres ?!
Le cœur de la Poufsouffle manqua un battement mais la jeune fille ne s’en approcha pas moins d’un pas raide en direction des corps étendus à terre. Elle était à présent si pâle que sa figure semblait luire dans la semi-obscurité qui régnait. Passant près d’Elizabeth, elle lui frôla le bras d’une main douce mais ne s’arrêta pas. Une impérieuse nécessité lui ordonnait de se pencher au-dessus des cadavres, comme pour vérifier qu’elle ne se trompait pas, qu’elle n’était pas victime de son imagination ou d’un jeu de la clarté lunaire qui baignait la pièce.
Toutefois, à peine s’était-elle assez rapprochée des corps entremêlés pour reconnaître, dans cette masse sans vie, les formes d’une femme et d’un enfant, que l’affreux spectacle disparut subitement, s’évaporant purement et simplement dans les airs. C’est du moins ce qu’Anabelle pensa durant une seconde, jusqu’à ce que, à la place exacte où les corps s’étaient trouvés, apparaisse une seconde Anabelle, une version altérée de la première, plus vieille, le regard vide, les joues creuses et le dos voûtée. Entre ses mains aux doigts noueux, l’apparition tenait une pendule dont le tic-tac s’égrenait de manière d’autant plus obsédante qu’il résonnait plus clairement dans le silence.
Anabelle ne recula pas. Elle connaissait cette version d’elle-même, elle l’avait déjà vue une fois et elle ne la craignait pas. Ou plutôt, elle ne la craignait pas telle qu’elle se manifestait à elle en cet instant précis. En réalité, un sourire teinté d’amusement avait commencé à étirer les lèvres de la jeune fille. Le soulagement qu’elle avait éprouvé quand, dans un éclair de compréhension, elle avait réalisé ce dont il retournait réellement, était tel qu’elle n’eut même pas besoin de recourir à la formule rituelle pour amener l’apparition à imploser. Elle éclata subitement de rire. Un rire franc, joyeux et sans aucune retenue. Le rire de quelqu’un qui avait eu très peur et qui comprenait, à présent, que cette peur n’avait aucune raison d’être. Ce son, clair et retentissant, parut insupportable au simulacre d’Anabelle qui tenait la pendule : il disparut sur un petit « pop » sonore.
La Poufsouffle, toujours secouée d’un fou rire incontrôlable, fit volte-face pour revenir à Elizabeth… Dont les sanglots eurent le don de calmer aussitôt Anabelle. La jeune fille fronça les sourcils et s’approcha vivement de son amie, à présent très inquiète de constater que la si parfaite Elizabeth Harris avait totalement perdu le contrôle de ses nerfs. Dans un geste qui se voulait rassurant, elle posa les deux mains sur les épaules de son amie et, plantant ses brunelles noisette dans celles d’Elizabeth, dit avec douceur :
- Calme-toi, Elizabeth, c’est fini, ce n’était rien. Rien de plus qu’un stupide épouvantard.
La détresse de la préfète était si papable qu’Anabelle, dans un élan d’affection qui ne lui était pas coutumier, l’enlaça et chuchota, en lui tapotant le dos :
- Un épouvantard, Elizabeth, juste un épouvantard… Allez, reprends-toi, ça va aller… Il n’y a rien ici, rien du tout…
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Ξ Sujet: Re: [THEME] Epouvantes à foison [Terminé] Mer 11 Aoû - 8:08 | |
| Dire qu'Elizabeth était au bord de l'évanouissement n'était pas un mensonge, et ce dans la mesure où la jeune fille était particulièrement fragile de nature, dans des situations pareilles, encore plus. Voir tous ses proches décimés avait de quoi la coller dans une profonde dépression pendant plusieurs semaines, qu'on se le dise. Elizabeth savait d'ailleurs parfaitement qu'elle verrait aussi Dennis, allongé par terre, juste après Penny et Payton. Pourquoi n'y serait-il pas, au fond ? Les gens qui défilaient étaient là dans l'unique but de la traumatiser à vie et dans le genre traumatisme de longue durée, on pouvait dire que Dennis s'était posé là (malgré lui), depuis 3 ans.
Autant voir sa mère morte était dur à encaisser pour la jeune Harris, autant voir quelqu'un de bien plus jeune dans le même état était 100 fois pire. Jessie morte, Jason mort, Payton et Penny morte. Ce n'était pas possible qu'ils soient tous morts, et qu'ils défilent à cette allure devant elle, c'était impossible ! Mais Eli était bien trop tétanysée pour arriver à réfléchir logiquement, en fait. Elle avait le cerveau engourdit par ce qu'elle était en train de voir, et ne soupçonnait pas un seul instant que ces horreurs là n'étaient pas réelles. Dans tous les cas, elle les voyait, tous ses proches morts, alors pourquoi fallait-il y avoir un doute ?!
La seule chose qu'Elizabeth arrivait à espérer, c'était que quelqu'un vienne l'aider. Bien loin des pensées rationnelles et logiques, Beth pensait juste qu'elle avait besoin d'aide, car elle ne pourrait pas tenir le choc toute seule. Mais au fond, qui pouvait l'aider ? Anabelle était morte, Virginie, partie, mais morte aussi. Alban peut être ? Non, à lui aussi elle avait vu son corps. Ils étaient tous morts, ne lui donnant aucun espoir de s'en sortir. Elle l'avait pensé et ça se confirmait. Elle avait tellement mal au coeur et de mal à respirer, et n'avait tellement plus rien à quoi se raccrocher, qu'elle allait mourir, pur et simplement. Plus rien ne la retenait à la vie, et comme pour conter ce qu'elle ressentait, la jeune fille porta sa main à son coeur en disant :
« J'ai, j'ai mal... au coeur... »
Elle avait prononcé ces mots là en pénant à respirer, comme pour tenter de se détacher de l'horreur qu'elle avait sous les yeux. Non, ce n'était pas Penny, non ce n'était pas Payton, ce n'était pas possible, et elle ne devait pas y croire. Faire face à la douleur l'aidait un peu à retrouver le sens des réalités, même si elle demeurait encore profondément choquée, et atrocement immobile.
C'est alors que son ange gardien apparut Aaalléluia ! et Elizabeth le comprit à l'instant même où il lui effleura le bras. Il l'avait entendue, il l'avait entendue, et à présent, il venait l'aider. Il allait lui dire que tout ceci n'était pas vrai, et qu'elle n'avait plus rien à craindre. Qu'elle avait encore beaucoup de choses à vivre et que son heure n'était pas encore venue. C'est alors que l'ange la dépassa et sans le détailler, de dos, Beth comprit qu'elle était sauvée.
L'image de Penny tenant Payton dans ses bras disparut sans crier gare, au profit de celle d'Anabelle – encore – mais cette fois-ci deboût, et encore en vie. Anabelle ? Oui, c'était bien elle, mais en bien plus agée, et tenant une pendule dans ses mains. Dire qu'elle était en vie n'était quand même pas très loin du mensonge, vu l'âge qu'elle avait et la position dans laquelle elle se tenait Finalement, elle était mieux, jeune, jeune et morte.. Mais... l'ange gardien, qui était cet ange gardien ? Elizabeth fit légèrement pivoter sur regard vers la personne qui venait d'arriver et comprit en un quart de seconde ce qui se passait.
Anabelle, était en face... Anabelle. Elle-même, l'unique, la morte, la seule, la seule en vie. Celle-ci éclata d'un rire franc ça te fait rire, grognasse ?!, qui eut le don de capter encore plus le regard d'Elizabeth sur son amie. Sans attendre, la vision de la vieille Anabelle s'évanouit, et la porte de l'armoire se referma brutalement, faisant légèrement sursauter Elizabeth, qui se recula machinalement de plusieurs pas. Elle pleurait encore, mais n'arrivait toujours pas à mieux respirer. Elle faisait une crise d'angoisse et le traumatisme qu'on venait de lui infliger n'arrangeait rien. Elle ne se sentait pas bien du tout, en somme.
Anabelle arriva vers elle, et malgré ses yeux embués de larmes, Eli comprit qu'il s'agissait bien de sa meilleure amie, toujours aussi jeune, belle, et en vie. Elle lui parla, et le son de sa voix eut le don de profondément la rassurer. Elle pleurait toujours mais ses hoquets de respiration semblaient légèrement se réduire. Un, quoi ? Un épouvantard ? Un épouvantard ? Un épouvantard pouvait montrer ça ? Et pourquoi elle, elle avait droit à tout ça, hein ?! Elle qui n'avait toujours vu en épouvantard qu'une araignée géante, ou plus récemment, un détraqueur, comment pouvait elle s'imaginer qu'une simple créature magique avait le pouvoir – et le droit ! - de décimer tous ses proches en quelques secondes ?!
Quand Ana la prit dans ses bras, Beth en fut profondément rassurée. Déjà parce qu'il n'était pas dans le genre d'Ana de montrer pareil signes d'affections, jamais, même pas envers elle, et ça surprenait un peu quand même, malgré tout. Et rassurée surtout parce qu'elle avait plus besoin que jamais d'attention, de tendresse, et de chaleur humaine. Elle voulait voir Alban - Alban ! - elle voulait le voir, voir qu'il allait bien, et voir qu'il était en vie ! Elle voulait le serrer dans ses bras lui, aussi.
« Al... Alb... Alban... Kei... Keira, toi, Jason, Jessie, Edric, William, tous ! Tous, vous étiez tous morts ! »
Elizabeth ne pouvait pas rester là, elle ne pouvait plus. Cette salle en elle-même était trop chargée en énergie négative, et elle la ressentait ! Ça l'oppressait, l'étouffait, lui faisait extrêmement peur. Cette bête était là depuis longtemps, c'était sûr. Oubliant complètement les milles morceaux de la tasse de thé brisée au sol, Eli serra plus fort Anabelle, en faisant un pas vers la sortie, pour lui faire comprendre qu'elle ne voulait plus rester là.
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Dernière édition par Elizabeth Harris le Jeu 12 Aoû - 16:24, édité 1 fois |
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Ξ Sujet: Re: [THEME] Epouvantes à foison [Terminé] Mer 11 Aoû - 23:55 | |
| En temps normal, les débordements émotifs agaçaient profondément Anabelle, qui, en bonne britannique, avait la fâcheuse tendance de considérer avec un brin de condescendance tous ceux qui se laissaient aller à pleurer, hurler, ou rire bêtement en public. Sa désapprobation de tels élans s’étendaient, bien entendu, aux démonstrations ostensibles d’amitié : elle estimait que se prendre dans les bras les uns des autres ou se promener bras dessus, bras dessous était le comble de la vulgarité et elle avait toujours fermement refusé de se prêter à ce ridicule petit manège. Ce soir-là, pourtant, l’idée de repousser Elizabeth, doucement mais fermement, ne lui traversa pas l’esprit, lorsque la Poufsouffle la serra un peu plus fortement contre elle. De toute évidence, la jeune fille était encore bouleversée par ce qu’elle avait pensé voir, et il aurait fallu être sans cœur pour lui refuser un réconfort dont elle avait grand besoin. D’ailleurs, Anabelle elle-même se sentait perturbée. Elle avait toujours vu Elizabeth comme quelqu’un d’extrêmement sensé, et ce malgré le côté un peu fleur bleue qui la caractérisait à l’occasion. D’une manière générale, Elizabeth Harris était, aux yeux d’Anabelle, le genre de personne qui savait toujours exactement quoi faire, et qui accomplissait rigoureusement les tâches qui lui incombaient, même si celles-ci lui déplaisaient. Une fille solide et incroyablement responsable à laquelle on pouvait se fier aveuglément, en somme. Tout le contraire d’Anabelle, qui tergiversait toujours des heures avant de prendre une décision, qui rechignait souvent à faire ce qu’on lui demandait et qui, pour parler franchement, avait un caractère particulièrement détestable. Non pas que la Poufsouffle eût un mauvais fond, seulement elle perdait tant d’énergie à se haïr qu’il ne lui en restait tout simplement plus pour se tourner vers l’extérieur. Elizabeth avait cependant une influence positive sur la jeune fille : elle avait plus d’une fois adouci ses peines et consolé son esprit chagriné. Et puis, elle avait cette formidable qualité qui lui permettait de supporter sans broncher les sautes d’humeur d’Anabelle. Sa patience, son obstination à rester fidèle, infaillible même dans son amitié avait le don d’apaiser Anabelle, qui se sentait toujours plus calme, comme rassérénée, quand Elizabeth lui tenait compagnie. Oui, d’une manière générale, on pouvait affirmer qu’auprès de la blondinette, Ana avait le sentiment de devenir quelqu’un de meilleur. Voilà pourquoi il lui semblait tellement inconcevable de voir son amie perdre à ce point le contrôle de ses nerfs : elle était la fille parfaite, celle sur laquelle on pouvait toujours compter, et non celle qui craquait à tout bout de champ. Elizabeth était celle dont Anabelle avait besoin, et non celle qui avait besoin d’Anabelle…
... Du moins jusqu’à ce soir. Hélas ! Anabelle ne savait pas du tout comment s’y prendre pour rassurer son amie. Hormis continuer à lui tapoter doucement le dos sans la lâcher, ce qui, en guise de consolation, lui semblait un peu faiblard, la Poufsouffle était bien en peine de savoir quoi faire. Son premier réflexe avait été de proposer une tasse de thé chaud à Elizabeth, mais elles étaient loin des cuisines et Anabelle n’était pas certaine de maîtriser encore tout à fait le sortilège qui permettait d’en faire apparaître. Se retrouver avec une jupe imbibée de liquide brûlant n’était peut-être pas la meilleure façon de venir en aide à Elizabeth ! Bien entendu, Ana pouvait la conduire jusqu’à l’infirmerie où Madame Pomfresh s’empresserait de lui faire boire une potion d’apaisement, mais cette solution lui semblait un peu trop simpliste. Certes, Elizabeth retrouverait bien vite sa sérénité, mais le fond du problème, cette peur incontrôlable qui l’avait mise hors d’elle, ne serait pas, loin s’en fallait, éradiqué. Il suffisait d’ailleurs, pour s’en convaincre, de voir Elizabeth, encore en état de choc, psalmodier les noms de ceux qu’elle avait vus gésir sans vie. De nouveau, Anabelle fixa la jeune fille d’un air sérieux, cherchant de toute évidence à capter toute son attention, et, sans ciller, décréta d’une voix ferme :
- Pour une morte, je trouve que je me porte plutôt bien. Certainement comme tous les autres en ce moment même, Elizabeth. Ce n’était que des ombres, Elizabeth, des simulacres tout droit sortis de ton esprit et incarnés par un épouvantard, d’accord ?
Elle ne savait pas très bien si Elizabeth était en mesure de la comprendre, ou même simplement de l’entendre, mais il lui semblait essentiel d’exposer froidement et logiquement à Elizabeth la cause de l’incident, dans l’espoir d’exorciser plus rapidement la peur qu’il avait engendrée. Le mouvement de recul qu’esquissa alors la jeune fille ne passa pas inaperçu, et Ana comprit instantanément que le simple fait de se tenir là, debout, dans cette pièce, était devenu insupportable à la Poufsouffle. Elle se libéra avec la plus grande délicatesse de son étreinte, afin de ne pas la brusquer, et lui saisit fermement la main :
- Viens, on va retourner dans le couloir, maintenant, dit-elle avec beaucoup de douceur, comme si elle s’adressait à un enfant qui viendrait de s’éveiller en sursaut, victime d’un terrifiant cauchemar.
Avançant lentement, sans lâcher un seul instant la main d’Elizabeth, Anabelle conduisit cette dernière jusqu’au corridor et referma avec soin la porte de la salle de classe lorsqu’elles en furent sorties. Elle scruta alors le visage de son amie dans la pénombre et demanda d’un ton inquiet :
- Comment est-ce que tu te sens ? Tu veux t'asseoir une minute ?
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Ξ Sujet: Re: [THEME] Epouvantes à foison [Terminé] Jeu 12 Aoû - 16:24 | |
| Bizzarement, depuis l'incident, Elizabeth-la-vampire faisait clairement moins sa maligne. Peu de gens pouvaient se vanter d'avoir eut la pire peur de leur vie sous leur nez, le soir d'Halloween. Cétait le moins que l'on puisse dire, ça ! Surtout que généralement, l'épouvantard prenait la forme de la plus grande de vos peur, pas toutes réunies et déballées version projection cinématographique. Elizabeth sûre de faire d'atroces cauchemars, cette nuit, dans l'optique où elle allait dormir, bien sûr.
Après l'avoir prise dans ses bras (ce qui calma considérablement Eli, mais de toute manière, elle faisait tout pour arrêter de pleurer même si c'était très difficile), Anabelle fit sortir son amie dans le couloir. Tant mieux, Elizabeth n'avait pas envie que l'armoire s'ouvre une nouvelle fois et lui montre la pire peur qu'elle avait en réserve, histoire de l'achever. Surtout que là, tout le monde y était passé, c'était à croire qu'Eli devait suivre une psychanalyse pour faire un point sur son moi-profond, là. Pas si profond que ça en fait, puisque vu que la rapidité à laquelle l'épouvantard avait fait défiler ses proches, elle devait y avoir rêvé plus d'une fois, à sa phobie. Rêvé uniquement, puisqu'il arrivait rarement à Elizabeth de penser à ses phobies en sortant de classe, par exemple, ou en mangeant une tartine beurrée à la confiture de framboise le matin – non - elle n'avait pour ainsi dire qu'une fois pensé à perdre ses proches, c'était quand Voldemort avait attaqué Poudlard, plusieurs années auparavant.
Encore sous le choc de ce qu'elle avait vu, Elizabeth s'efforçait tout de même d'arrêter de pleurer, mais elle n'y arrivait pas. Son corps ne voulait pas suivre, comme s'il voulait relâcher toute la tension qu'elle avait cumulé depuis Merlin sait quand, et même si elle sentait qu'elle avait l'air parfaitement ridicule, rien n'y faisait. Savoir Anabelle à côté d'elle n'avait en soit rien de tranquilisant, puisqu'Elizabeth connaissait assez bien son amie pour savoir ce qu'elle pensait de ce genre d'effusions. Mais là elle avait beau le savoir, le redouter, et se convaincre qu'Ana n'était pas du genre à la juger sur ça, Eli pleurait encore en sanglotant férocement.
Quand Ana lui proposa de s'asseoir, Eli ne répondit rien et s'éxécuta, puisque c'était effectivement une bonne idée. La jeune préfète avait peur de perdre ses lentilles mais visiblement, les larmes n'y faisaient rien. Par contre elles coulaient sur sa peau blanchâtre, maquillée plusieurs heures plus tôt, et Elizabeth était sûre qu'elle devait avoir une mine affreuse, ses traits étant déformés par les spasmes qui la tirallaient de manière irrégulières. Se cacher le visage était encore la meilleure chose à faire le temps que ça passe, et c'était d'ailleurs ce qu'elle avait fait.
Elle voulait essayer de dire quelque chose à Anabelle, mais d'abord, elle en était incapable, et ensuite, elle ne savait pas quoi lui dire. Oui, elle avait été ridicule, oui elle était pitoyable et qu'y faire ? Combattre un épouvantard s'apprenait en 3ème année et elle avait toujours su le faire. Mais le but des cours n'était pas de se préparer à la vie future ? Si, alors pourquoi était elle capable d'affronter un épouvantard quand elle savait qu'elle allait en avoir un en face, et pourquoi était-elle dépourvue de bon sens, de logique, d'esprit d'initiaves et d'intelligence, quand elle était seule ? Dire qu'elle avait voulut être auror... Elle était décidément la honte de la famille, et la honte de Poufsouffle, tiens ! Brûlez-la !
Inspirant un grand coup pour arriver et placer une phrase sans être coupée par sa crise d'angoisse, Elizabeth essaya d'articuler, aussi calmement qu'elle le pu.
« Je suis ridicule, parfaitement ridicule. »
Et ses sanglots reprirent aussitôt. Ce qu'elle avait dit elle le pensait, oui, mais elle pensait en cent fois pire. Pour ce qu'elle avait fait – ce qu'elle n'avait pas fait, plutôt – aurait mérité d'être sévèrement puni, on devrait lui enlever son badge de préfète pour avoir été si sotte et peu intelligente. Dire qu'à côté de ça Anabelle – Anabelle ! - n'était plus préfète pour une broutille cent fois moins pire, c'était ridicule ! Eli se sentait tout ce qu'il y avait de plus honteuse et elle songeait d'ailleurs à s'ouvrir les veines avait encore du mal à bien réaliser tout ce qui s'était passé. Pour elle un épouvantard ne pouvait pas faire ce qu'il avait fait, et il y avait nécessairement une part de vrai dans tout ce qu'elle avait vu. C'était décidé, demain elle se rendait à Pré-au-Lard – autorisation ou pas, on s'en fiche fuck l'administration – et allait voir si d'abord les triplés allaient bien, pour ensuite leur demander d'aller quérir des nouvelles de santé à tous les membres de la famille. Eli serait bien trop anxieuse à l'idée d'attendre une lettre de décès pendant plusieurs jours, sachant qu'elle était coupée du monde ou presque.
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Dernière édition par Elizabeth Harris le Jeu 12 Aoû - 19:20, édité 1 fois |
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Ξ Sujet: Re: [THEME] Epouvantes à foison [Terminé] Jeu 12 Aoû - 18:55 | |
| Depuis qu'Anabelle avait traîné ramené Elizabeth dans le couloir, elle ne cessait de lui lancer des coups d'oeil anxieux, comme si elle craignait que la jeune fille ne s'évanouisse ou - pire - ne vomisse partout fallait pas dire qu'elle avait mal au coeur suite au choc dont elle avait été la victime. Ses inquiétudes n'étaient pas vaines : la mauvaise mine d'Elizabeth, qui n'était pas sans rappeler celle d'un raton-laveur pelé et galeux qu'attaquerait le stade terminal de la rage, aurait probablement jeté Madame Pomfresh dans un de ces habituels laïus sur la fragilité des élèves, si elle avait été dans les parages. Nul doute que l'infirmière, à la vue d'Elizabeth, aurait aussitôt entrepris de la coller au lit en la gavant de potions et en lui ordonnant le repos le plus complet si elle espérait un prompt rétablissement. Anabelle n'étant toutefois pas infirmière, elle se montra nettement moins autoritaire à l'égard de son amie (ce que Pomfresh aurait certainement taxé de "laxisme irresponsable" voire de "non assistance à personne en danger, il fallait me l'amener tout de suite, mon petit ! On va vous l'enlever votre badge, là ? Oui ? Tant mieux !") et se contenta de se laisser glisser contre le mur pour s'asseoir aux côtés d'Elizabeth.
De nouveau, elle avança une main ferme pour tapoter l'épaule de la Poufsouffle elle allait devenir une pro du tapotage, après cette soirée, autant pour la réconforter que pour dédramatiser la situation. Après tout, il n'y avait pas de quoi se morfondre : bon, d'accord, elle avait un peu paniqué et n'avait pas été fichue de reconnaître un épouvantard aha la nulle, tu vas les foirer, tes ASPIC !, mais ce n'était pas la première fois qu'un sorcier se trouvait pris de court quand sa plus grande peur se matérialisait devant lui même si en général le sorcier en question n'avait pas plus de treize ans et encore, Elizabeth aurait été bien sotte d'ajouter la honte à la liste des sentiments négatifs qu'il lui fallait à présent éradiquer.
* Oh Merlin... Si Elizabeth commence à se morfondre, c'est la catastrophe... * songea la brunette en gratifiant Elizabeth d'un regard perçant.
De fait, Elizabeth avait toujours bien su résister aux épreuves. Lorsque les Carrow avaient fait régner la terreur dans les couloirs de Poudlard, elle avait été une des rares élèves à rester solide comme un roc, prête à affronter avec un sérénité déterminée les terribles événements qui se profilaient à l'horizon. Si la Poufsouffle faillait maintenant à sa réputation, alors c'était que quelque chose en elle s'était brisé, et cette seule idée suffisait à glacer Anabelle de terreur. Aussi n'y eut-il rien de surprenant à ce qu'elle ferme, l'espace d'une seconde, les yeux quand Elizabeth prit la parole. Oh mon Dieu...
- Mais non voyons, s'empressa-t-elle de rétorquer d'un ton sec, en fronçant les sourcils, Tu n'as absolument rien à te reprocher... Les épouvantards sont d'horribles créatures et, d'ailleurs, j'ai moi-même eu très peur en voyant les... Enfin, j'ai eu très peur ! assura-t-elle avec force.
Elle avait volontairement évité de prononcer le mot "cadavre", craignant que la moindre allusion aux corps replonge Elizabeth dans les affres du désespoir. Elle n'avait, d'ailleurs, de toute évidence, pas besoin que le terme fût clairement prononcé pour se remettre à pleurer à chaudes larmes.
- Elizabeth, reprit-elle brusquement, dans l'espoir que l'intéressée recouvrirait un semblant de raison si elle était un peu secouée, arrête de pleurer tout de suite. Ou alors tu vas vraiment être ridicule. Je t'ai dit que c'était un épouvantard, il est parti, maintenant. Tout va bien, martela-t-elle en fixant Elizabeth d'un oeil pénétrant.
Elle se tut une minute, histoire que l'information percute le cerveau d'Elizabeth ou pas, remarquez avant de poursuivre avec plus de douceur :
- Je ne sais pas si tu te souviens, quand Morpheus nous a fait étudier les épouvantards... Tu n'avais pas eu le temps de t'entraîner, pendant l'épreuve pratique, mais tu dois bien te souvenir que tous les élèves à passer étaient d'une pâleur mortelle après l'avoir affronté, non ? Personne n'aime se retrouver confronté à sa plus grande peur... Et je crois qu'on ne peut pas réellement comprendre ce qu'un épouvantard peut avoir de... Disons destructeur tant qu'on n'a pas été soi-même en face de l'un d'entre eux.
Elle marqua de nouveau une courte pause. Ce soir-là, elle avait eu de la chance : elle avait déjà vu un épouvantard incarner sa plus grande peur. Elle n'avait pas perdu tout sens commun parce que, contrairement à Elizabeth, elle avait déjà eu l'occasion de la vaincre, pendant un cours de Défense Contre les Forces du Mal. Elle était restée calme parce qu'elle savait qu'elle pouvait recommencer. L'épouvantard n'avait, par conséquent, pas de prise réelle sur elle. En ce qui concernait Elizabeth, c'était une autre paire de manches...
- Et puis tu sais, conclut-elle avec conviction, en classe, c'est plus facile : on est entouré des autres élèves, le prof est là, on sait que ce n'est qu'un exercice et on s'attend à ce qui va nous tomber dessus... Toi, tu ne t'attendais à rien du tout, et en plus, tu étais toute seule dans le noir...
Merci de lui rappeler, Anabelle.
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Ξ Sujet: Re: [THEME] Epouvantes à foison [Terminé] Jeu 12 Aoû - 21:27 | |
| Elizabeth sentait qu'Anabelle essayait par tous les moyens de la rassurer, et en soit, ça avait de quoi perturber légèrement. Ben en principe c'était plutôt l'inverse qui se produisait (notamment pendant l'épisode Fred la gourgandine blonde de Gryffondor), et d'ordinaire, Anabelle n'était pas du genre à rassurer les gens, du moins pas aussi intensément, et même envers ses amis. Elizabeth se sentait donc flattée, trouvant qu'elle était mine de rien, exceptionnelle. Sur ce coup là, elle l'était. C'était bon au fond de voir qu'on comptait aux yeux d'Anabelle Montgomery, vous ne pouviez pas comprendre à moins de vivre la situation, croyez-le ! Croyez-la !
Elizabeth continuait de pleurer pendant qu'Ana essayait de trouver les mots pour la rassurer (rien de ce que l'on dirait ne pourrait la faire changer d'avis, de toute manière, elle savait qu'elle était nulle et toute forme de persuasion serait parfaitement inutile), mais à croire qu'Ana connaissait assez bien son amie pour la calmer, puisqu'elle articula précisément les mots qu'il fallait dire pour la faire taire. La faire cesser de pleurer, tout du moins faut pas rêver.
Quand Ana annonça à la préfète qu'elle allait finir par être parfaitement ridicule si elle n'arrêtait pas de pleurer, Elizabeth se stoppa net. Un ou deux sanglots résonnèrent malgré tout, parce qu'on ne pouvait pas non plus faire des miracles, mais ce fut tout. Elizabeth avait bien évidemment peur qu'Anabelle la trouve ridicule, comme d'habitude dirons-nous, l'avis de son amie comptant à dire vrai... Plus que tout. S'il y avait bien un avis sur lequel Beth était attentive, c'était sur celui de son amie Anabelle Montgomery, on le saura.
« Tu te trompes, je suis déjà passée devant un épouvantard... Mais ce n'était pas le même, à l'époque. Des araignées, c'était des araignées, j'en avais la phobie... »
Elizabeth n'était effectivement pas passée à ce cours là, mais le suivant, elle n'y avait pas échappé. Elizabeth se voyait très nettement transformer cette araignée géante en ridicule petite souris c'est d'ailleurs à ce moment là qu'une fille de la classe s'était évanouie blanche. Si, elle s'en rappellait bien. Elle se rappelait aussi très nettement la forme qu'avait prit son épouvantard dans un cauchemar, juste après la bataille finale de Poudlard, un détraqueur, un horrible détraqueur, aspirant la vie de Dennis Carremis.
Mais jamais, ô grand jamais, elle n'avait soupçonné tenir autant à ses proches. Qu'on lui dise qu'elle avait une peur panique de perdre toute sa famille, elle voulait bien le croire, qu'on lui dise que c'était aussi le cas de Keira, Alban, et Anabelle, elle était déjà plus surprise. Ça avait pourtant été le cas, comme quoi, elle tenait bien plus à eux qu'elle ne le soupçonnait...
« Ce n'est pas une raison, j'aurai dû comprendre plus vite et comprendre tout court, en fait... Mais quand le corps de Jessie mais tombé dans les bras, j'ai... j'ai paniqué. C'était complètement irrationnel – et stupide, qu'est-ce que Jessie ferait là ? - mais ça m'a tétanisée... »
T'avais remarqué, non ? En parler avait un peu le don de la rassurer, comme pour bien montrer que tout ce qui c'était passé n'était pas réel du tout, et que tout était l'oeuvre d'une simple créature magique. Affreuse créature magique, en somme.
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Ξ Sujet: Re: [THEME] Epouvantes à foison [Terminé] Dim 15 Aoû - 10:49 | |
| Anabelle se sentait un peu rassurée bientôt ce serait à elle, qu'il faudrait tapoter l'épaule d'entendre Elizabeth s'exprimer de manière intelligible et, surtout, de constater que les larmes de la Poufsouffle semblaient s'être taries. Malheureusement, si la forme des propos était de nature à soulager la jeune fille, leur contenu, lui, l'inquiétait réellement. Non contente de briser toute sa jolie argumentation dont la thèse pouvait être résumée comme suit : "Affronter un épouvantard sans cadre scolaire pour la première fois de sa vie, c'est très compliqué", Elizabeth continuait à affirmer qu'elle était la dernière des gourdes un éclair de réalisme louable. Or, aux yeux d'Ana, son amie aurait du mal à reprendre suffisamment de poil de la bête on ne dira pas de quelle bête il s'agit, mais ceci étant, que fait la SPA ? pour surmonter cette épreuve. Maintenant, elle craignait que la blondinette ne ressasse inlassablement l'incident pendant des semaines et n'use son énergie à se discréditer en silence.
* J'espère qu'elle ne va pas commencer à perdre confiance en ses capacités magiques ! Ce serait vraiment catastrophique ! C'est arrivé à une fille de septième année, il y a deux ans... La pauvre était tellement convaincue de sa nullité qu'elle se bloquait complètement dès qu'elle devait lancer un sort... A la fin, il paraît qu'elle n'arrivait même plus le lumos ! Elle doit encore être en cure, à Sainte Mangouste... * se souvint-elle en coulant un oeil anxieux en direction d'Elizabeth.
Il arrivait en effet parfois que de jeunes sorciers trop peu sûrs d'eux ou trop angoissés se persuadent si bien de leur incapacité chronique à faire usage de la magie que celle-là semblait les fuir à son tour. Ce n'était pas pour rien que leurs professeurs ne cessaient de leur rappeler que la confiance était une des clefs du succès, en matière de sortilège, maléfice et autre métamorphose.
* Tétanisée ? * répéta-t-elle mentalement * Un mot de quatre syllabes ? Waouh, Eli, quel progrès ! C'est bon, elle ne doit pas être su secouée que cela, en fait ! * se dit-elle dans un effort désespéré pour se rattraper aux branches.
- Ah, je vois, commença-t-elle en fronçant les soucils, Mais les araignées n'ont rien à voir avec les cadavres... Je veux dire, d'accord, se retrouver nez-à-nez avec une acromantule affamée n'a rien de très... Réjouissant, mais tomber carrément sur une floppée de corps morts, c'est beaucoup plus traumatisant, non ? Moi aussi, j'aurais paniqué ! assura-t-elle en adressant un regard perçant à Elizabeth.
* En tout cas, elle risque de ne plus jamais voir les armoires de la même façon... Rhôlala, ça va être gai, tiens, le matin ! "Euh, Anabelle... Tu peux vérifier s'il y a un mort dans le tiroir à chaussettes ?" * imagina la Poufsouffle en esquissant, bien malgré elle, un sourire amusé.
- Tu savais déjà que l'épouvantard prenait une nouvelle forme, quand tu le voyais, ou c'était la première fois que tu le réalisais ? demanda-t-elle ensuite, sans avoir l’air d’y toucher mais visiblement intriguée.
En ce qui la concernait, et malgré les années difficiles qu’elle avait, comme tous les autres, traversées, sa plus grande peur était restée inchangée, et elle avait naïvement supposé qu’il en allait de même pour chaque sorcier… Mais maintenant qu’elle y réfléchissait, il était plutôt logique qu’une peur évolue au fil de l’existence et des expériences traumatisantes qu’elle pouvait amener. En fait, il était probablement bien plus étonnant que son épouvantard soit resté intact. Cela signifiait-il pour autant qu’elle était plus chanceuse qu’Elizabeth ou qu’elle avait été plus épargnée qu’elle ? En tous les cas, Anabelle sentait qu’elle avait là matière à réfléchir et elle devinait confusément que l’événement auquel elle venait d’assister ne serait pas sans suite, sinon pour Elizabeth, du moins pour elle-même.
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Ξ Sujet: Re: [THEME] Epouvantes à foison [Terminé] | |
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