Les deux D : deuil et destiné [PV]

A la mention de son ennemie du moment, Fredericke grimaça d’un air assez drôle. Elle n’était pas du tout de ceux qui prennent du plaisir au malheur des autres, au contraire, et là c’était pire car elle était en parti responsable, mais il n’empêche que ça ne lui faisait pas particulièrement plaisir d’y repenser. Décidément, ce premier trimestre était vraiment très étrange et pas très gai. D’habitude, outre Vincent et ses amies comme Elyna, Ophélia et, bien sûr, Hainoa, quand elle avait un problème elle pouvait se confier à Adrien qui était l’une des personnes les plus proches d’elle. On ne pouvait pas dire que ce soit toujours rose entre eux, mais ils avaient tellement de choses en commun que parler ensemble leur faisait toujours du bien… Sauf qu’avec la petite crise d’Anabelle qui avait conduit à sa destitution, c’était devenu compliqué… De fait, son ami avait à peine pu lui présenter ses condoléances. Il craignait trop de froisser Anabelle. La froisser elle, par contre, aucun soucis pas vrai ? Bweh, elle s’en moquait, heureusement… n’empêche que ça lui faisait un peu de peine quand même de ne pas avoir vraiment tous ses amis autour d’elle en ces instants difficiles uniquement parce que mademoiselle Montgomery la Peste ne pouvait pas la sentir.

« C’est pas une destitution immédiate. Elle reste préfète-en-chef jusqu’en novembre… Il faut le temps de trouver quelqu’un d’autre et tout… et puis, ça faisait tellement longtemps qu’elle était préfète aussi… Donc ça devrait aller pour les rondes, Marie a déjà accepté de faire ma part en plus. » Marie était la préfète des Serpentards, une des filles les plus populaires de l’école… clan très fermé auquel Fred’ faisait aussi parti. Toutes les deux avaient en commun de nobles origines, un caractère de cochon et une chevelure blonde à faire pâlir d’envie n’importe quelle fille, et en tant que tel, elles étaient aussi aimées que détestés dans Poudlard. A une époque, Marie avait aussi été l’ennemie du moment de Fred’ parce qu’elle était sortie avec Vincent, mais c’était loin derrière elle maintenant, elles étaient super copines désormais et Fred’ savait qu’elle pouvait compter sur la serpentard, beaucoup plus fidèle en amitié qu’on aurait pu le croire.

« Non. Mais je regrette un peu ce qui s’est passé… si j’avais seulement imaginé qu’elle réagirait comme ça, je n’aurais jamais demandé à Adrien d’être mon binôme. » Il est vrai qu’elle l’avait fait pour embêter Anabelle, mais elle pensait juste que ça agacerait la Poufsouffle, comme la fille jalouse qui se dit qu’elle aurait dû demander à son petit ami d’être son binôme plutôt qu’à une mini poufsouffle de rien du tout… Elle ne pensait pas qu’Anabelle rentrerait dans une telle rage et maintenant elle regrettait sincèrement toute cette histoire, tout en ne se sentant que partiellement coupable, après tout, elle avait toujours été amie avec Adrien, elle ne voyait pas en quoi elle avait mal agi en dehors de sa mesquine intention de base.

Souriant à propos de la remarque d’Hainoa au sujet du prochain match, elle fit un léger signe de tête du genre à mettre en confiance. Fredericke n’était plus aussi bonne qu’elle avait été, c’était du moins son impression, mais elle comptait bien donner tout ce qu’elle avait dans ce match. « Je ne peux rien promettre, mais je vais faire de mon mieux. » En plus de ça, elle ne prenait aucun plaisir à écrabouiller une autre équipe, elle était toujours ravie de gagner car elle avait un fort esprit de compétition, mais elle aimait bien les joueurs de toutes les autres équipes alors elle ne jouait jamais dans l’idée de les écraser. Enfin si, c’était arrivé une fois, mais c’était la faute de Vincent. Elle avait gagné du coup d’ailleurs.

« Tu ne penses vraiment qu’à manger. » Se moqua gentiment Fred’ qui ne faisait pas vraiment dans le tourisme gourmand. Elle faisait peu de tourisme tout court en fait, ces dernières années, elle avait seulement été en Grèce avec Vincent. « C’est vrai que tu as le vertige. Bah, y’a aussi plein de trucs jolis qui ne sont pas en hauteur à Paris, le Louvres par exemple. J’adorerais voir leurs tableaux… » Fredericke était le pur modèle de la fille qui devait faire beaucoup d’effort pour comprendre ses cours (et qui ne lésinait pas sur le temps qu’elle devait y passer, heureusement !) mais qui avait un sens aigu de l’art, pictographique particulièrement. Bon, elle était aussi nulle en dessin qu’en chant (elle n’avait pas hérité du don pour la musique qui avait touché Roze et Friedrich) mais elle savait apprécier un tableau et elle était passionnée de photo. Elle ne pratiquait plus beaucoup mais elle espérait pouvoir s’y remettre vraiment après Poudlard. Ici, elle avait déjà trop de trucs à faire, elle avait trois clubs, son devoir de préfète, ses amis et Vincent… Elle ne pouvait pas être partout pas vrai !

« Eh ! Au fait, comme je m’ennuyais pendant que ça parlait fric, j’ai pris des photos de l’intérieur du château Maiden, tu veux voir ? » Elle l’avait fait en pensant à Hainoa justement. Sûrement pas ses meilleurs clichés vu son état d’esprit du moment, mais c’était purement informatif comme photo. Ralala, faudrait vraiment qu’Hainie’ vienne en Allemagne un de ces quatre !

Hainoa ne remarqua même pas la drôle de grimace de Fredericke, tant elle était occupée à tripoter un bouton sur son pyjama. Elle connaissait une formule pour le recoudre, mais évita de s’en occuper maintenant, de peur de faire une catastrophe. En même temps, il était tellement tard qu’elle risquait d’enflammer le tissu, ou Merlin seul savait quoi. Elle redressa néanmoins la tête lorsque son amie lui parla d’Anabelle –sinon, ce n’était pas poli-, et écouta sagement. C’était la première fois qu’elle entendait dire qu’une préfète était destituée de ses fonctions. D’ordinaire, ils arrivaient jusqu’à la fin de leur mandat, ou démissionnaient. Dans tous les cas, tout se faisait à peu près dans l’ombre : les préfets attendaient la fin de l’année pour laisser leurs places aux autres, et lorsque Septembre arrivait, un nouvel élève le remplaçait. Ça avait été le cas de Fredericke, qui succédait à Haven alors que celui-ci aurait eu encore deux années à tirer. Hainoa était donc profondément choquée qu’Anabelle ait pu perdre son insigne –et en plus, celle de préfète-en-chef- à cause d’un simple crêpage de chignon avec l’allemande. Bon en même temps, elle l’avait un peu provoqué, en se comportant comme elle l’avait fait pendant le cours de potions. Mais la sanction de l’administration était retombée assez lourdement sur la 7 ème année…

« Ah oui, c’est vrai. Je suppose que ça ne doit pas l’enchanter de poursuivre ses obligations de préfète, alors qu’elle sait qu’elle ne le sera plus. » Elle s’arrêta un instant pour penser à Ana’. En fait, elle ne savait pas trop comment la Poufsouffle réagissait ces derniers temps, puisqu’elle ne lui avait plus parlé depuis une éternité. Puis, après avoir esquissé un léger sourire, elle ajouta : « C’est gentil de la part de Marie. »

Hainoa n’avait jamais vraiment parlé à Marie, mais elle savait qu’elle faisait partie des bonnes amies de Fredericke. Du coup, elle ne la détestait pas vraiment. Pas comme Vincent, qu’elle n’avait certes jamais rencontré, mais dont l’héritière Maiden ne disait pas des choses vraiment valorisantes –de l’humble point de vue d’Hainie, évidemment-. La petite blonde eut ensuite un faible sourire lorsque Fred’ lui confia regretter ce qui s’était passé. En fait, si elle en avait été contente, Hainie ne l’aurait pas comprise non plus. Ce n’était certes pas de la faute de Fredericke, si la situation avait dégénéré, tout le monde était d’accord sur ce point-là. Mais se délecter des sanctions infligées à Anabelle aurait été tout aussi inadmissible, et la 6 ème année aurait certainement été dégoûtée du comportement de l’allemande, si jamais celle-ci s’était pavanée dans les couloirs en se vantant d’être responsable du pétage de plomb de l’ex préfète-en-chef.

« Ce n’était pas vraiment de ta faute » murmura la blondinette, pour la rassurer. « Ana’ a heu… été un peu impulsive, mais tu n’as rien à te reprocher. »

Elle se pencha en avant pour tapoter l’épaule de Fredericke d’un geste majestueux qui lui donnait des airs de Reine d’Angleterre (). Son sourire s’élargit ensuite lorsque l’attrapeuse promit de tenter d’attraper le vif avant Wade Jarvinen. Hainoa avait beau détester le Quidditch, il n’empêche qu’elle aimait beaucoup lorsque les Gryffondor gagnaient. Ne serai-ce que pour la petite fête sympathique qu’ils organisaient après chaque victoire, et qui lui faisait oublier allègrement ses nausées. Et puis il y avait toujours des trucs amusants à manger… D'ailleurs, en parlant de nourriture…

« Nan ! Même pas vrai ! Mais je t’assure que ça a l’air trop trop bon ! Et puis il y a un Café Häagen Dazs, là-bas. et même que pour 10 €, tu bouffes bien J’aimerais vraiment goûter leurs assiettes composées. Aaaah ! » Elle lâcha un soupir d’extase, puis haussa les épaules quand son amie lui parla du Louvres. A dire vrai, elle n’était pas très calée niveau art. Elle doutait fort de pouvoir apprécier toute une galerie de tableaux qu’elle aurait certainement trouvés très barbant. Monsieur Stewart non plus n’affectionnait pas énormément les peintures. En gros, ils seraient passés partout, à part dans le Musée du Louvres. Mais après, chacun ses goûts…

Elle eut toutefois un regain d’intérêt lorsque Fredericke lui parla des photographies qu’elle avait prises de son château. Le vrai château de princesse des Maiden ! Impatiente à l’idée de voir tout ça, Hainoa fit traîner son fauteuil et s’approcha de sa camarade, un air avide sur le visage.

« Oui ! Je veux voir s’il te plaît ! »

Elle attendit ensuite que la préfète veuille bien lui montrer tout ça, en pianotant nerveusement sur le bras de son fauteuil. Le château de Fredericke avait toujours été quelque chose qui la fascinait. Elle mourrait d’ailleurs d’envie de le visiter en vrai, depuis que son amie lui avait proposé de venir y passer quelques jours. Et son petit doigt lui disait qu’elle en serait encore plus enthousiaste, après avoir vu les clichés.

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C’était clair que ça ne devait pas enchanter Anabelle, mais au moins, elle avait un peu de temps pour se faire à l’idée et les autres élèves aussi. Elle pouvait comme ça encore enlever des points à ceux qui auraient voulu profiter de l’aubaine pour se moquer. De l’avis de Fredericke (et on en faisait ce qu’on voulait) ce devait sûrement être fifty/fifty. « Si tu prends le problème autrement, ça lui laisse le temps de se faire à l’idée. » Et puis bon, c’était quand même sa faute à la base. On ne sautait pas à la gorge des gens comme ça ! Au fond, Anabelle devait sûrement avoir un gros problème pour agir comme elle le faisait, que ce soit avec elle ou avec Adrien d’ailleurs. Pauvre Ady’ tiens, sa vie n’avait pas besoin de devenir encore plus compliqué qu’elle n’était.

« Oui, Marie est géniale en fait quand on la connaît. » Ouai parce que ce n’était pas tout ça mais en fait quand la jeune princesse était avec Vincent, Fredericke n’en disait pas autant de bien. Elle l’avait même un peu traité de tous les noms… mais c’était normal en un sens puisque c’était à cause d’elle qu’elle avait eu le cœur brisé. Dès que ça s’était fini entre les deux verts et argents, la haine de Fred’ était retombé comme un soufflet mal cuit. Il faut bien dire aussi que c’était parce qu’elle, Fred’, prenait trop de place dans le cœur de Vince’ que Marie s’était résignée à rompre. De quoi faire oublier toute rancœur n’est-ce pas ?

« Si je l’avais laissé faire, elle m’aurait tué tu veux dire. Il faut qu’elle aille se faire soigner… elle va vraiment pas bien. Et si elle pensait un peu plus à Adrien, elle ne le mettrait pas dans des situations pareilles… » Elle soupira, incapable de réfléchir plus à tout ça. Vraiment, ce n’était pas la bonne période. Elle avait déjà vécu de meilleures rentrées… Encore que, tout bien pesé, ça faisait trois ans d’affilé que les premiers mois de l’année scolaire n’était pas une sinécure. Le fait de se retrouver après deux mois peut-être ? Enfin, sauf que d’habitude il n’y avait que le mois de septembre de vraiment pourri, d’habitude en octobre ça allait mieux, mais là, c’était raté avec le décès de sa mère. En novembre peut-être… encore qu’elle pensait que rien ne pourrait réellement la consoler maintenant. Elle avait perdu trop de monde, son cœur commençait à devenir sec.

« Beurk, du sucre, encore du sucre. Moi je me passe très bien des tours gastronomiques tu vois. » Même si en fait, dans le sucré, elle aimait bien tout ce qui était au citron et pouvait parfois s’étendre aux agrumes quand ce n’était pas blindé de dix kilos de sucre comme dans certains bonbons à l’orange qui, elle, la faisait passer au vert. Au moins, maintenant, vous connaissez le secret de Fred’ pour garder la ligne : elle n’aime simplement pas particulièrement manger. Enfin, elle adore la charcuterie, mais elle est vite gavée.

Comme Hainoa semblait très enthousiaste à l’idée de voir les photos, Fredericke les sortit de son sac à ses pieds et les tendit à son amie. Elle avait pris toutes les pièces. Sa chambre d’abord tout de rose, rouge et or, celle de Vincent avec ses tentures en velours vert foncé et ses meubles en bois foncés, leur petit salon bleu clair et blanc très classique, la salle de musique, le bureau, la bibliothèque, le hall d’entrée avec son grand escalier majestueux menant aux deux ailes du château, la salle de bal, la salle à manger, la cuisine… et pour les pièces c’était tout, les autres étant soit abandonné, soit des salles privés pour loger les domestiques ou le reste de sa famille. Après il y avait des vues du parc, et du château de l’extérieur. Elle avait aussi pris Vincent au moment de partir sur une impulsion et sur la photo, il lui souriait avec tendresse. On voyait bien qu’il soutenait à fond sa petite amie dans la perte de sa mère, c’était même sa grande qualité d’être toujours là pour elle, il l’avait assez prouvé. D’ailleurs, si elle était capable de papoter avec Hainie’, c’état sûrement parce que durant les deux jours qu’elle avait passé en Allemagne pour les obsèques, il ne l’avait pas lâché d’une semelle. Elle devait bien admettre qu’il en avait un peu profité aussi à sa manière, mais là encore, ça l’avait aidé elle. Sa mère n’était plus là, mais la vie continuait, la vie avec Vincent justement. Mais après, peut-être qu’elle était trop sérieuse et dépendante affectivement pour ses seize ans… qui sait ?

« C’est joli hein ? » Demanda-t-elle tout en regardant par-dessus l’épaule de son amie et en répondant au sourire de Vincent sur la photo. C’était vraiment dommage qu’il ne se montre pas plus comme ça à Poudlard, ça améliorerait sa réputation.

Fredericke avait aussi un bon point de vue. Mais pour Hainoa, c’était plutôt l’aspect frustration qui primait. En tout cas, ça aurait été le cas pour elle, si elle s’était retrouvée dans cette situation. Néanmoins, il est vrai qu’Anabelle était préfète-en-chef. Se voir du jour au lendemain coupée de toute tâche administrative devait être assez déroutant, surtout lorsqu’on était dans l’équipe préfectorale depuis si longtemps. « Un retour à la vie d’élève normale en douceur, c’est ça ? Sachant qu’elle finira normalement ses études fin Juin, et qu’elle sera réellement destituée en Novembre… ça ne fait pas non plus trop de temps à souffrir de cette situation. Toujours est-il que je n’aimerai pas me retrouver à sa place. » Elle croisa les bras, en se demandant s’il était judicieux de recommencer à parler à Ana’ maintenant. Qui sait, peut-être avait-elle besoin du réconfort d’une ancienne amie proche ? A l’inverse, étant donné qu’elle savait certainement que Hainie était amie avec Fredericke, peut-être l’enverrait-elle méchamment balader pour se venger ? La petite blonde n’en savait rien. Demander conseil à Nicolas serait sûrement nécessaire avant de faire quoi que ce soit. Elle savait que ces deux-là continuaient à se parler…

Soupirant, elle reprit néanmoins une expression radieuse lorsque Fredericke fit un compliment sur Marie. Mais elle ne fit aucun commentaire supplémentaire. En tout cas, avec tout ce qu’elle entendait de la préfète des Vert & Argent, il devait sûrement s’agir d’une personne formidable ! Enfin. Ca dépendait avec qui, en réalité. Mais bon, Hainie n’était pas venue parler à Fredericke pour dire du mal de ses amies, et des seules personnes qui la soutenait. Aussi continua-t-elle de se taire, et d’écouter silencieusement ce que l’allemande avait à dire.

Les relations entre Fredericke et Anabelle étaient vraiment tendues. Hainoa se demandait vraiment quelles seraient les réactions des deux filles, la prochaine fois qu’elles se retrouveraient dans une même salle de classe. Sûrement la Poufsouffle écumerait-elle de rage en enfonçant ses ongles acérés sur une poupée vaudou représentant Fred’. En tout cas, c’était tout à fait son genre.

« Sa jalousie est un peu poussée, oui. » dit Hainie d’un ton assez évasif. En fait, elle était totalement étrangère à ce genre de sentiments. Mais elle en avait entendu parler, au moins. Et il aurait fallu être le dernier des crétins pour ne pas se rendre compte que la Poufsouffle était hyper jalouse. D’autant plus que Fredericke le lui avait dit, le second soir où elles étaient arrivées à Poudlard en Septembre, lorsque Hainie lui avait demandé pourquoi Anabelle risquait de la tuer dans son sommeil avec un coussin si jamais elle venait faire le tour du monde avec elles. « Ah mais d’ailleurs, Adrien. Il a réagi comment ? Je veux dire, il doit être partagé entre vous deux, non ? D’un côté, l’une de ses meilleures amies, et de l’autre, sa meilleure amie… »

Il ne fallait pas être un grand théoricien pour savoir que le Jaune & Noir choisirait certainement sa petite amie. Mais ce n’était pas pour ça qu’il allait complètement dénigrer Fredericke. Après tout, ces deux-là étaient pas mal proches, non ? En tout cas, même s’il boudait l’allemande pour le moment, pour faire plaisir à Anabelle, il finirait bien vite par se réconcilier avec. Tout du moins, espérons.

« L’ambiance à Sterne doit être géniale. » soupira la petite lionne, en se demandant si cette année, il y aurait une représentation du groupe de danse, au final…

Elle eut ensuite un petit rire à la réaction de Fredericke à propos du sucre. Si l’allemande n’aimait pas faire les tournées gastronomiques, il y aurait un petit problème, pendant le tour du monde !

« Bon d’accord, alors pendant que toi tu visiteras les Musées et les trucs du genre, moi j’irais manger quelque chose quelque part ! Comme ça, on se donnera un lieu de rendez-vous, et tout le monde sera content ! »

Elle lui décrocha un énorme sourire, et commença à saliver à l’idée de se jeter sur tous les restaurants pour fins gourmets de pays étrangers, tandis que son amie serait en train de regarder des tableaux ennuyants et bizarroïdes. Elle se pencha tout de même sur la collection de clichés de Fredericke, parce que les peintures et les photographies, c’était quand même super différent, puis poussa une petite exclamation de surprise.

« Wooooh ! Ton château est vraiment magnifique ! Il me tarde trop de le voir en vrai, maintenant ! Ca y est, tu m’as donné envie d’y aller ! Et si on faisait les valises maintenant et qu’on décollait pour l’Allemagne ? Après tout, si Marie peut faire ta ronde, elle peut bien assister aux cours à ta place, non ? »

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