Bienvenue au Texas Dear ! [PV]

Indiana avait vécu dans cette campagne toute sa vie avant d’entrer à Salem puis toutes ses vacances, ça lui semblait normal de savoir monter à cheval, traire une vache, se battre et encore tout un tas de petits trucs qui se font dans la cambrousse profonde et l’auteur sait de quoi elle parle, chez elle y’a que des champs. « Tu vivais en ville toi avant Poudlard ? » Demanda-t-elle alors par pur esprit de curiosité. Elle n’était pas curieuse au point que ça soit maladif, mais elle aimait bien connaître les gens, surtout ceux dont elle pensait faire des amies, et elle comptait bien faire encore plus que ça avec Billie… Et Billie devait sûrement y compter aussi même si pour le moment ses pensées étaient inaccessibles à la jeune fille.

« Fais moi confiance ! » C’est tout ce qu’elle lui demandait, et à priori, c’était plutôt réussi dans la mesure où elle l’avait bien emmené saine et sauve jusqu’à la plaine aux vaches comme on l’appelait par ici. Malgré l’hiver approchant, il faisait encore bon dans le coin, meilleur que dans leurs écoles respectives en tout cas. Indiana ne se ferait jamais vraiment à la grise attitude de la météo anglaise.

« Oui, très sympa, idéal pour se reposer et se ressourcer. C’est calme, l’air est tiède ou chaud – parfois trop chaud -… c’est vraiment très agréable. » Et comme pour appuyer ses dires, elle se laissa tomber dans le foin et ferma les yeux. « Aaaaah ! Rien ne vaut le retour au pays après des mois d’absence ! » Elle soupira d’aise, un léger sourire sur les lèvres et quand elle rouvrit les yeux, c’était pour les poser sur Billie. « Viens là, tu vas voir, c’est cool. » Enfin, cool dans le sens chouette hein, Indiana avait conscience qu’il y avait plus in que de s’étaler dans le foin pour profiter d’un peu de soleil.

« Et bien, puisque pour le moment je ne peux pas entendre tes pensées, c’est peut-être l’idéal pour discuter non ? Parce que crois moi, quand je vais devenir garçon, je ne te laisserais plus l’occasion de parler. » Elle croisa les jambes puis fit de même avec les bras, les calant derrière sa tête comme pour s’en faire un coussin. « J’ai décidé de céder finalement. » Le ton était amusé, décontracté, c’était la même manière de parler que quand elle était garçon, normal puisqu’elle était la même personne. Mais au début, ça surprenait toujours qu’elle soit aussi… identique mentalement, alors que physiquement c’était un changement radical. « Tu as sûrement plein de choses à me raconter puisqu’on ne se connaît pas encore très bien, et moi, et bien, je ne sais pas par où commencer mais je veux bien répondre à toutes tes questions sans exceptions. » Quand on a failli couché avec une fille dans les serres, on se montre moins regardant sur ce qui pourrait être secret, en plus de ça, Indiana n’avait aucun secret, il était la franchise et l’honnêteté incarné homme et femme à la fois !

Et oui, Billie avait toujours vécu en ville, avant Poudlard. Et elle allait probablement en faire de même pour après Poudlard, de toute manière. Ce n'était pas qu'elle avait quelque chose contre les campagnes hein, loin de là, mais disons qu'au moins, étant donné qu'elle ne savait pas encore ce qu'elle allait faire de sa vie, au moins, elle était au coeur de tout ! Surtout que ce n'était pas dans n'importe quelle ville qu'elle avait vécu jusqu'à maintenant.  « Ah oui, c'est le cas de le dire, j'habite à Londres, au coeur de la ville ». Donc c'était une bien grande ville et c'était bien différent d'ici. Mais à choisir, elle aurait préféré vivre au Texas mine de rien, c'était plus sympa. Londres, c'était surfait, c'était trop... Superficielle. Les contacts entre les gens aussi d'ailleurs.

Et bien sûr qu'elle lui faisait confiance, elle n'avait surtout pas à douter de ce genre de chose, parce qu'elle était bien en sa compagnie et donc, elle sentait qu'elle pouvait avoir confiance. Elle y répondit d'ailleurs d'un sourire, c'était bien suffisant comme réponse. Et puis bon, qu'on soit bien d'accord, il n'y avait tout simplement pas besoin de plus, voilà tout. Et puis elle l'avait emmené en sécurité, et en plus de ça, il n'était absolument rien arrivé. Alors comme ça, c'était parfait ! Et tant mieux !

Il était vrai que la tranquillité des lieux ne pouvaient que permettre d'être bien de pouvoir se reposer et de se détendre. Tout ça quoi ! Elle était bien, et on ne pouvait tout simplement rien espéré de plus, elle était comme ça, oui, voilà tout. Si on pouvait, bien sûr, se contenter de ça quoi ! Enfin bref, tout ça pour dire qu'elle était contente, oui voilà. Elle la regarda s'installer dans le foin et décida d'en faire tout autant. Si elle était si bien que ça, c'était que ce ne devait pas être si désagréable part terre non ? Et en tout cas, il était vrai que ce n'était pas super confortable, du moins, pas autant qu'un bon lit ou un confortable canapé ! Mais pour autant, ce n'était pas si affreux que ça, elle n'était pas trop mal là, installée dans le foin.  « J'avoue que ce n'est pas trop mal oui ! »

Et il était vrai que les discussions étaient plus simples quand l'autre n'était pas capable d'entendre ses pensées. Quoi que bon, ça ne la dérangeait pas tant que ça non plus hein ! Mais il ne fallait pas non plus qu'elle paraisse trop pressé pour ce genre de chose ! Par ce que bon, ça allait passé pour trop pervers et tout ça ! Chose qu'elle n'était pas tant que ça non plus, il ne fallait pas pousser, oui, voilà. Enfin bref !  « Plus l'occasion de parler ? Comment ça ? ». Il comptait faire quoi, alors, pour l'empêcher de parler ? Parce que si c'était ce à quoi elle pensait, pas de problème ! Oui, bon, il fallait un peu qu'elle arrête ! Elle avait décidé de céder ? Si c'était à propos du jeu de la dernière fois, tant mieux ! Un sourire en coin se profila sur ses lèvres.  « Ah mais tant mieux dans ce cas dis donc ! »

Ils ne se connaissent pas beaucoup mais qu'avait-elle à dire après tout ? Elle n'avait pas grand chose à lui raconter qui puisse l'intéresser, d'une certaine manière. Non ? Enfin bon, elle pouvait toujours un peu lui parler d'elle. Le regard fixant le ciel, elle entama un petit dialogue, bien sûr :  « Hum... Je m'appelle Billie Ziegler, née un 12 novembre 0983, donc physiquement, tu sais à quoi je ressemble. Je suppose. Ensuite que dire... J'ai perdu mon frère il y a quelques années, je passe le moins de temps possible chez moi parce que j'ai des soucis familiaux. Euh... Je suis à Poudlard. Je ne suis pas une grosse tête mais je me débrouille. Je pense que c'est déjà pas mal non ? A toi tiens ! »

« Je crois que je n’ai jamais été à Londres en y pensant. » Elle fit mine de réfléchir. « Non, même en y repensant, je n’y ai jamais été. Par contre j’ai été à New York une fois, c’est fun comme ville, mais je n’aimerais pas y vivre. C’est comme ça aussi à Londres ? » Simple curiosité de sa part, après tout, peut-être qu’il déciderait de rester sur le vieux continent après ses études, comme l’avait fait le professeur Lorne. Elle ne semblait pas s’en plaindre, mais il est vrai qu’elle cherchait un poste de professeur et ça ne courait pas les rues non plus, c’était le genre d’emploi qu’on gardait à vie, enfin, sauf dans le cas du poste de défense contre les forces du mal de Poudlard quoi ! Indiana avait entendu dire que ce poste était en quelque sorte maudit… Quant à savoir comment maudire aussi précisément une profession, c’était une question à poser au shaman indien de la réserve voisine, un grand sorcier bien qu’avec des usages encore un peu primitifs.

« Ne te réjouis pas trop vite, je gagnerais sur un autre plan… » Ouai, elle se la pète amant génial, et alors, ça vous dérange ? XD Pour Indiana, tout ceci n’était après tout qu’un joli bonus à une rencontre charmante. Elle avait bien fait d’aller se balader cette fois là le jour où elle avait rencontré Billie, elle était en fille d’ailleurs au début si elle se rappelait bien, même qu’elle avait commencé par lui dire qu’elle était jolie… et elle n’avait pas changé d’avis depuis, même si c’était pas comme si quand elle était en fille ça lui faisait quelque chose, mais elle n’en devenait pas aveugle pour autant… elle ne changeait pas de goûts non plus.

« Désolée pour ton frère et ta famille. Je ne savais pas. » Elle savait juste qu’il y avait de la noirceur dans Billie, mais c’est tout… Et ce n’était pas son genre de poser des questions, elle préférait que Billie lui en parle seulement si elle en avait envie, si elle considérait lui faire assez confiance pour ça. Pour ce qui était de parler d’elle, hum… « Bon bah moi c’est Indiana Stocker, je suis née un 29 février en 1984 aussi. Je suis américaine et j’ai grandi ici, dans l’état du Texas. Mon père fait parti d’une lignée maudite, tous les enfants nés en février écope donc d’une sorte d’hermaphrodisme à la sauce magique, mais mon père est né en plein été donc il n’est pas touché, par contre mon grand père l’était, mon arrière, arrière grand-mère aussi. Du coup, je ne suis ni une fille, ni un garçon, je suis télépathe, je pratique plusieurs sports de combat, je suis une pure campagnarde bien de chez nous et avant j’étudiais à Salem. » Elle pensait que c’était globalement un bon résumé de tout ce qui la faisait elle.

S'il n'avait jamais été à Londres, Billie pouvait parfaitement résoudre ce problème. Et qu'il soit un garçon ou une fille, elle se moquait bien de l'avis de ses parents alors il pourrait dormir dans sa chambre. De toute façon, ils ne se parlaient même plus depuis une bonne année. Enfin bon, encore faudrait-il qu'il accepte de venir ! Allez, pourquoi pas, la jeune Gryffondor était venue deux jours ? Il viendrait lui aussi !  « C'est exactement ça oui. Mais bon, je n'y suis pas trop mal non plus on va dire. Et si tu veux, tu pourras très bien venir ! Il reste plein de jours pour ces vacances ! Ca te branche ? Je n'ai pas pour habitude de rentrer quand je n'y suis pas obligée pour ne pas avoir à galérer et tout mais si tu es là, ça devrait aller je pense ! ». Et au pire, Matt avait une chambre ! Enfin bon, c'était en cas de dernier recours quoi !

Gagner sur un autre plan ? Ah oui ? Et bien disons que la jeune fille avait vraiment hâte de savoir ce qu'il pouvait bien vouloir dire quoi. Non mais c'était vrai quoi ! Il n'y avait rien de bien tonnant de ce côté là, elle avait hâte de savoir et de voir de quoi il parlait. Enfin elle bien sûr ! Mais elle avait l'impression que ça se ferait quand le côté garçon serait de sorti !  « Ah mais vas y donc, dis moi tout ! »

Pour Kayne et pour ses parents, c'était normal qu'elle ne sache rien. Comment aurait-elle pu savoir. C'était une toute petite chose, sans réel intérêt pour les autres. Et pour Kayne, ça remontait à un bon moment quoi... Donc on ne pouvait pas vraiment dire qu'ils pouvaient s'en souvenir. Qu'elle, elle puisse y penser, c'était normal, parce que c'était ce qu'il y avait au coeur de sa famille. Et on ne pouvait donc pas oublier le reste, absolument pas. Enfin bon, c'était donc normal et elle le savait. Alors elle n'allait bien sûr pas lui en vouloir. Ce n'était pas une chose à laquelle elle pensait tout le temps. Enfin si, bien sûr, mais elle essayait de ne pas y penser. Et en compagnie d'Indiana, elle y arrivait plus ou moins.  « En même temps, tu ne pouvais pas vraiment savoir hein »

Elle l'écouta faire à son tour le petit résumé, assez contente de voir qu'elle se prêtait au jeu. Et puis bon, ce n'était pas non plus parce qu'ils parlaient ensembles qu'ils pouvaient maintenant tout savoir d'eux. Ce n'était d'ailleurs carrément pas possible. Du tout. Mais bon, avec le temps, ça ne pourrait que venir. C'était normal. C'était d'ailleurs comme ça pour tout le monde.  « Et bien je pense que c'est déjà pas mal de savoir tout ça, tu en penses quoi ? ». Ce n'était pas exceptionnel non plus, et elle le savait. Mais c'était déjà ça. En étaient-ils vraiment aux confidences ?  « Des petites choses que je dois savoir sur toi ? »

Contente de l’invitation, sa première réaction fût de dire oui, puis elle se souvint que comme les vacances de la Toussaint ne durait qu’une semaine et qu’elle avait plein de devoir à faire, il faudrait que ça attende un peu… parce que c’était pour les mêmes raisons qu’elle ne passait que deux jours au Texas. C’est ça aussi de toujours s’y prendre au dernier moment. « Pour ces vacances là, je suis déjà prise, mais pour les prochaines ce sera avec plaisir que je viendrais. C’est assez bête je trouve d’être à l’école sur la Terre des Angles et de n’avoir même pas visité la capitale. » Elle sourit avec espièglerie à son amie tout en tressant le foin dans y penser dans un geste machinal.

En revanche, pour ce qui était du décès de son frère et de ses problèmes familiaux, elle ne pouvait pas savoir, oui et non… Se tournant carrément vers Billie, Indiana lui mit une mèche brune derrière l’oreille avec gentillesse, un petit sourire discret sur les lèvres. L’heure n’était plus aux boutades même si ça reviendrait, d’ailleurs, tant qu’elle était en fille, elle n’avait pas grand-chose à en dire car les actes seraient forcément plus parlant non ? Elle se concentra donc sur la suite, sur ce qui la gênait un peu parce que son caractère était peut-être un peu trop exubérant pour compatir de manière visible. « En fait, si, j’aurais pu savoir si tu y avais pensé en ma présence. Quand je suis un garçon je veux dire… » Elle soupira, lissant toujours cette même mèche de cheveux presque inlassablement « C’était Kayne le prénom de ton frère n’est-ce pas ? » Elle se souvenait de cette pensée douloureuse qu’elle avait eu la dernière fois, elle se souvenait aussi qu’elle n’avait pas osé lui en parler parce que c’était trop indiscret et aussi parce qu’elles étaient occupées à tout autre chose. Mais là, elles avaient le temps… même s’il filait très vite comme toujours.

« Quant à moi, je pense qu’il n’y a pas grand-chose à savoir à mon sujet. Si, je suis encore vierge sous ma forme de fille, mais je ne pense pas que ça ait un grand intérêt. En fait, tous les hommes sont des cochons, ils me dégoûtent avant qu’on commence. » Elle avait bien conscience que quand elle était un homme, elle éprouvait du désir aussi, mais elle avait l’impression que c’était une manière différente de voir les femmes. Elle en était une aussi la moitié du temps alors elle les respectait… tous les mecs sur qui elle était tombé disait qu’ils l’aimaient bien mais c’était complètement faux, ils ne voulaient pas être son ami, ils la voulaient elle, c’est tout. Heureusement, elle savait parfaitement se débarrasser des gêneurs… un bon point pour elle, un mauvais pour ses anciennes conquêtes. Elle les avait tous terrassés et mis au tapis en un rien de temps, faut dire qu’ils ne s’y attendaient pas. Parfois, elle se demandait si l’amour pur existait, celui que demandait la malédiction… sûrement en un sens puisqu’elle savait que son grand père avait été libéré, mais parfois, elle avait des doutes. Peut-être que c’était l’époque qui était corrompu et qu’elle n’était pas née au bon moment… quoique, son problème c’était qu’elle lisait aussi dans les pensées, ce n’était pas le cas son grand-père, c’était peut-être pour ça qu’il s’était marié. Bouh, déprimant !

Bon et bien si ce n'était pas pour les vacances qui arrivaient, et bien oui, ça serait pour les prochaines. Elle s'en moquait, du moment que ça se produisait bien sûr. Enfin bon, le plus vite c'était le mieux, surtout si c'était un moyen de faire criser ses parents, mais ça, c'était une autre histoire bien sûr et ce n'était pas elle qui allait en parler, bien sûr. En faite, c'était simple, étant donné que ses parents s'étaient mis en mission de la détester et de l'ignorer, la moindre des actions de la jeune brune avait le don de les faire criser. Surtout lorsqu'elle ramenait quelqu'un à la maison. Par exemple, ils ne supportaient vraiment plus de voir Matt. C'était simple, et pourtant, c'était comme ça.  « C'est cool ça ! J'ai vraiment trop hâte ! Enfin bon, je sais qu'on est déjà ensemble là tout de suite ! Mais disons que je n'invite jamais personne chez moi. Donc bah, ça sera cool quoi ! Faudra juste me redire quand tu es disponible et on se ferait ça »

Pourquoi est-ce que le sujet de Kayne revenait toujours sur le tapis ? Bah c'était assez simple, tout simplement parce qu'elle ne pouvait pas vivre sans lui et que chacune de ses actions étaient comme un bout de lui. Peut être qu'un jour, il pourrait disparaître un peu plus de sa vie, mais ce n'était pas pour maintenant. Au jour d'aujourd'hui, il était devenu un peu trop présent. Pourquoi ? Non pas que sa pensée pour lui soit trop difficile ou quelque chose de ce genre. Non, il était vraiment là, il était vraiment revenu et c'était pour ça que c'était vraiment dur. Kayne avait, pendant un temps était une hallucination, une personne qu'elle voyait tout le temps, à chaque endroit où elle allait il était là, mais elle était la seule à le voir. Et il était là, partout. Dissimulé ou pas, il ne parlait jamais mais il était toujours là, oui voilà. A l'heure qu'il était, alors qu'elle bavardait tranquillement avec Indiana, il était juste là, appuyé sur un arbre un peu plus loin. Il ne la regardait pas, il regardait au loin. Et même si elle essayait de faire comme s'il n'était pas là, il l'était. Elle s'y faisait. D'une certaine manière en tout cas. Quand Indiana prononça son nom, elle tourna aussitôt la tête vers elle. D'un mouvement de la main, elle tira un peu sur son haut, pour lui montrer le prénom de son frère, tatoué au niveau de son coeur.  « Hum... Ouais... Il s'est tué en faisant un truc débile en bagnole... Mais il était plus qu'un frère alors il est vraiment difficile de s'en remettre, tu vois... ». Et hop, un petit regard sur le côté en direction de l'ombre de son frère. Qui s'était doucement retourné vers elle, un sourire triste sur le visage.

Ainsi donc, les garçons la dégoutaient, c'était quand même plutôt drôle d'une certaine manière, bien que d'une autre manière, pas vraiment bien sûr. Le seul moyen de ne pas être dégoûter c'était de faire le pas, de passer l'acte mais bien sûr, la première fois, il fallait quand même que ça soit magique, c'était une évidence.  « Oui, je comprends. Je suppose que cela pourrait passer au moment où tu passeras le pas. Je pense que si se sont des bruts, c'est parce qu'il n'y a pas d'amour. Enfin... Au jour d'aujourd'hui, je trouve l'amour surfait »

Indiana ne cacha pas son étonnement. « Ah bon ? Tu n’invites jamais personne ? Chez moi c’est souvent porte ouverte, on est très communautaire. » Elle trouvait bizarre qu’une fille de seize ans n’invite pas ses copines chez elle, mais comme elle lui disait qu’elle avait quelques problèmes avec ses parents, c’était sûrement lié. Elle espérait d’ailleurs que les dits parents ne seraient pas dérangés par sa présence, il allait falloir qu’elle prévoit toute la panoplie de la petite fille (ou du petit garçon) gentille et propre sur elle. Quand une date serait fixée, elle achèterait du chocolat dans une jolie boite avec un joli ruban et elle s’habillerait strictement mais sans en faire trop. Surtout si c’était sa forme de mec, il ne fallait pas que les parents croient qu’il venait demander leur fille en mariage ! Vous riez là derrière votre pc, mais Indiana avait ce genre de vision du mariage elle ! C’était une grande romantique qui cherchait le grand amour ! Bon, ce n’était pas gagné, mais elle persistait dans son idée, se consolant avec des aventures en attendant mieux.

Pour ce qui était de ce fameux frère disparu, Indiana posa la main sur le tatouage et secoua légèrement la tête. « C’est bien triste. Il avait quel âge ? » Billie avait l’air d’en avoir vu des pas mal, à côté la malédiction c’était de la gnognotte… Mais Indiana était fille unique alors même si elle compatissait, elle ne pouvait pas comprendre la douleur de perdre un frère. Elle ne pouvait que faire preuve d’attention envers la personne qui souffrait.

« Ah… Moi j’espère trouver l’amour, un jour. Je ne me presse pas, mais j’espère le rencontrer, parce que tu sais, pour la personne que j’aimerais vraiment, je deviendrais un garçon ou une fille à part entière, ce serait triste que ça ne se produise pas. » Encore qu’elle savait qu’elle quitterait sa partie manquante avec un certain regret, c’était une partie d’elle à laquelle elle renoncerait… mais c’était aussi pour ça que cela avait autant de valeur à ses yeux.

« Mais ça ne me dérange pas d’être encore vierge, je me dis que ça viendra. Je n’ai que seize ans, j’ai encore le temps pour rencontrer un garçon qui soit réellement un ami et qui ne me voit pas juste comme un plan cul. » Parce que c’était ce qui la dérangeait, elle ne demandait pas qu’on lui promette l’amour éternel et tout ça, elle savait que sa situation en faisait fuir plus d’un, mais ce devait être possible de rencontrer un garçon avec qui elle s’entende assez pour expérimenter ça sans être considérée comme un bout de viande ! Elle voulait qu’il y ait un minimum de sentiment même si ce n’était qu’amical, mais elle avait été jusqu’ici assez déçu.

Inviter quelqu'un chez soi, c'était une manière de dire qu'elle avait la force de montrer aux gens la haine que lui donnaient ses parents. C'était impossible, et puis c'était tellement difficile en plus de ça ! Non mais c'était vrai quoi, il fallait bien sûr comprendre qu'elle ne pouvait tout simplement pas se permettre ce genre de chose, elle n'en avait pas le droit, parce que sa fierté faisait qu'elle ne pouvait tout simplement pas supporter de montrer qu'elle était faible, tout simplement. Et elle ne l'étais pas bordel ! Elle n'était pas si faible que ça, elle savait plutôt bien se débrouiller et avec le temps, elle avait fini par s'y faire. Mais elle n'invitait personne, à quoi bon après tout ?  « Disons que ce n'est jamais bien facile, tu t'en doute non ? Lorsque l'on a des soucis avec ses propres parents, on n'a pas envie de le montrer aux autres. Mais j'ai fini par m'y faire. J'y suis vraiment habituée, au jour d'aujourd'hui, alors ça va un peu mieux, on va dire ça oui. C'est pour ça, ça ne pose pas le moindre soucis que tu viennes. Mes parents font leur vie, je fais la mienne. Je n'ai pas d'autres choix, puisque de toute manière, ils m'ignorent complètement. Je suppose donc que je peux faire tout ce que je veux non ? »

Et bien sûr que c'était triste, cela ne pouvait pas être différente, c'était tout bonnement impossible. On ne pouvait pas changer ce genre de chose, c'était impossible. Il y avait des morts jeunes partout, et il n'était pas facile de faire quoi que se soit contre ça. Kayne était parti il y avait de cela trois ans. Trois années difficiles et Billie n'arrivait toujours pas à oublier, ni à pardonner. Rien. Son coeur était toujours bloqué sur la douleur de sa perte.  « 15 ans. C'était il y a trois ans. ». Et Billie n'avait que 13 ans. La douleur s'était ancrée en elle.

L'amour, toujours. C'était le sujet qui était toujours dans toutes les bouches. Billie avait cru le trouver. Par deux fois. Et elle avait été brisée à chaque fois. Alors elle n'y croyait plus, tout simplement, et c'était bien mieux comme ça ! Mais pour Indiana, la chose était différente c'était évident, bien sûr. Dans le sens où ça rendait les choses différentes. Elle avait, en quelque sorte besoin d'être amoureux pour que les choses aillent mieux. Mais que pouvait-on faire contre ça, mis à part absolument rien ? C'était ça le problème quoi.  « Oui... Enfin, pour ma part, j'ai toujours eu de mauvaises expériences alors je n'y crois plus trop. Le jour où je serais amoureuse, les choses seront différentes bien sûr, mais ce n'est pas pour maintenant. C'est évident. »

Et être vierge ne pouvait pas être un soucis, pas du tout. Billie aurait aimé l'être encore. Les erreurs d'une vie étaient vraiment difficiles, c'était dur, oui, bien sûr. Enfin bon, on ne pouvait pas vraiment dire que c'était si simple que ça.  « Oh tu sais, j'aurais aimé l'être encore bien sûr. Mais bon, je ne le suis plus ! Et une fois qu'on y a goûté... Bah voilà ! »

Indiana avait vécu dans une famille heureuse où tout le monde l’aimait, où on l’acceptait même malgré sa différence. Sa mère adorait l’habiller selon son sexe du moment, elle lui faisait toujours des bons gâteaux quand son enfant revenait au bercail et quand Indiana avait dit à ses parents qu’elle avait entendu parler d’une nouvelle école adaptée aux gens comme lui, bien que la dites école soit sur un autre continent, les Stocker n’avaient pas hésité une seconde pour faire le transfert. De ce fait, c’était difficile pour Indiana de se mettre à la place de Billie, elles avaient vécu des choses complètement différentes toutes les deux, à vrai dire, ce n’était même plus une différence qui les séparait mais une montagne complète, quelques milliers de catalogues de listes de différences… Pourtant, quelque part, ça ne faisait que renforcer l’intérêt qu’Indiana éprouvait pour la brunette, car cela lui faisait découvrir plus d’aspect du genre humain… car si Indiana avait grandi dans une famille heureuse et qu’elle avait des amis rares mais fidèles, elle avait aussi été obligée de se cacher du monde extérieur. A de rares exceptions près, elle n’était jamais sorti dans le monde moldu, elle ne connaissait presque rien ne l’extérieur de son école ou son village… Ce n’était probablement pas le cas de Billie qui de ce côté semblait plutôt éveillée.

« J’essaierais tout de même de ne pas déranger tes parents. » Histoire que ça ne tourne pas au vinaigre quoi. « C’est cette détresse dans ta voix que j’entends dans tes pensées comme une musique de fond lorsque je suis un homme. Je me sens triste de ne rien pouvoir faire pour toi. » Parce que même si elles n’étaient pas très proches encore, Indiana avait vraiment bon cœur et ça lui faisait de la peine de voir son amie triste. Surtout qu’elle semblait aussi avoir pas mal souffert en amour, Indiana ne savait pas qui étaient ces pauvres types mais mieux valait qu’ils ne croisent pas son chemin de si tôt…

« Ma mère me racontait qu’avant de rencontrer Papa, elle trouvait les hommes stupides. Elle ne leur trouvait rien en commun avec elle, du coup, elle les fuyait comme la peste. Et puis elle l’a rencontré, elle lui est littéralement tombée dessus alors qu’elle avait essayé de se percher dans un arbre, et mon père – qui s’était pourtant fait mal – lui a demandé si elle était la déesse de l’amour venu lui décocher une flèche. Maman a adoré être comparé à Vénus, elle a rougi, et après c’est comme si elle remarquait sa présence partout, c’était l’amour qui leur était tombé dessus à tous les deux. » Indiana soupira, semblant réfléchir, imaginant la scène comme elle l’avait fait des milliers de fois dans sa tête avant ça. « Conclusion, l’amour c’est une chute d’une branche d’arbre, on croit qu’on tient le bon bout et crac, on tombe sur lui. » Même si ça lui était jamais arrivé personnellement, ses parents étaient un bon exemple du couple heureux en mariage et elle escomptait les imiter quand elle serait adulte et sûre de sa décision.

« Ca aurait été dommage que tu sois vierge, j’aurais eu des scrupules… » Indiana ne perd jamais le nord, c’est pas du tout son genre !

Billie ne put qu'avoir un léger sourire amère sur les lèvres. Elle se moquait bien de déranger ses parents, mais alors vraiment, elle n'en avait d'ailleurs plus vraiment grand chose à faire, et c'était ça, justement le truc. Alors elle ne pouvait pas dire que le geste d'Indiana pouvait la toucher, ce n'était pas le cas, la seule chose que ça faisait, justement, c'était qu'elle trouvait vraiment ça inutile. Ses parents ne méritaient pas la moindre attention.  « De toute façon, on n'ira chez moi que pour dormir je pense. Et puis y a des chouettes boîtes de nuits à Londres, je t'y emmènerais ». Ce n'était pas vraiment des endroits toujours bien fréquentés bien sûr. Mais ce n'était pas si abominable que ça non plus. Et on s'y plaisait plutôt bien, dans l'ensemble. Enfin, il s'agissait peut être de ses goûts à elle. Quelque chose qu'elle avait en commun avec Keira, notamment.

On ne pouvait rien faire pour elle. Parce que c'était de sa faute, en quelque sorte, si elle était comme ça. Par rapport à son frère, c'était peut être elle qui avait la désagréable façon de se bloquer dans le passé, ce n'était pas si faux que ça, si on y pensait non ? Enfin bon, ce n'était pas si bizarre que ça, pour autant non plus. Elle avait mal et c'était une blessure qui semblait se refuser à cicatriser. Du fait qu'elle le voyait encore et toujours, cela partout, bien sûr.  « Il n'y a rien à faire. Aucune action ne pourrait ramener mon frère. Je suppose que si mes parents avaient été un peu plus présent pour lui, ça ne se serait peut être jamais produit... Mais ça a eu lieu. C'est ainsi, voilà tout. Ne t'en fais pas pour moi Indiana, je tiens plutôt le coup ». Quand elle s'évertuait à ne pas y penser en tout cas.

La rencontre de ses parents étaient mignonne. Mais c'était le genre de chose qui ne lui arrivait probablement jamais. Et elle n'y croyait d'ailleurs même pas. Billie n'avait jamais vraiment eu de chances dans la vie, alors cela n'allait pas commencer demain, c'était évident ! Et puis, c'était digne d'un conte de fée en plus de ça, ce n'était pas fait pour elle, peut être, les fins heureuses.  « L'histoire de tes parents est mignonne, je dois bien l'avouer. On dirait un conte de fée dont ta mère est la princesse... Je n'ai rien d'une princesse. ». Et oui, donc elle ne pouvait pas être l'héroïne de ce genre d'histoire CQFD.

Des scrupules ? Ah non mais elle ne se serait jamais aventuré jusqu'ici, de toute manière, si jamais elle avait été vierge de toute manière ! Qu'on soit bien d'accord hein ! Mais bon, elle était ici donc elle ne l'était pas, alors tout allait bien ! Et puis en plus, elle savait pourquoi elle était là, ce n'était pas une belle blonde qui allait la leurrer !  « Alors ça tombe bien, pas besoin de scrupules ! Je ne le suis pas!