[ Broken Heart ]

{ Journal d'Amber James.
* Juillet 2000 *

@Obsession27

Ce sont des poussière qui recouvraient ce journal il y a à peine quelques heures. Je m'étais promis d'arrêter de m'épancher sur mes sentiments, de me plaindre comme une pauvre idiote qui ne sait pas se contrôler, qui pleure pour un rien et ne peut plus faire que se plaindre. C'était ce que j'étais. Ce que je suis toujours, mais je n'extériorise plus ce chagrin, c'est fini. Je ne sais pas pourquoi je t'ai ressorti, juste là, maintenant, mais j'ai l'impression que j'ai tourné une page de ma vie, voir même avoir fini d'écrire tout un livre avec tout ce qui m'est arrivé ces derniers temps, et j'ai besoin de le dire, de l'écrire, de me confier à quelqu'un ou quelque chose en l'occurence, et je sais que cette fois, je ne peux pas le faire avec Cristal car elle serait plus qu'en colère. Elle exploserait tout, elle exploserait, elle, tout court, pis rejetterait son dégoût sur moi, en m'insultant, peut-être en me frapppant si vraiment elle est en colère (elle ne le fait jamais d'habitude, étant donné que Eban me frappe, elle sait très bien que je me sens encore plus nulle comme ça, elle me connaît bien. Peut-être trop bien justement.), elle casserait quelques trucs qui seraient à la portée de ses mains et finirait par me hurler dessus comme si elle était ma mère. Mais ma mère est morte, elle m'a laissée seule. Et, de toute façon, je n'ai pas envie de disputes avec elle, ni avec Hayden, qui serait sans dout eencore plus furieux que ma petite préfète. Alors me revoilà, sur ce cahier de mauvais goût, avec cette couverture écossaise, une petite photo de maman souriante qui joue avec moi et Alan sur cette couverture ; j'ai beau essayer, je n'arrive pas à l'enlever, j'essaierais des sorts lorsque je serais rentrée à Poudlard et que tout ça sera légal.

J'écris donc sur ce journal, pas spécialement pour dire ce qui ne va pas ou ce qui va, mais pour raconter mes petites aventures, ce que je fais de mes vacances (parce que, pour l'instant, j'en fais pas mal des trucs et même si je ne devrais pas, j'en suis assez fière) et toutes les nouvelles connaissances que j'ai pu faire. J'en ai fait pas mal d'ailleurs. Mais il y en a une, cher journal, qui m'a marquée et qui me marquera sans doute à vie : Keira Williams. J'avais longtemps et assez souvent entendu parlé d'elle. Oh, mais quelle sale réputation elle a, je ne me plaindrais jamais des oms qu'on peut me donner en Poudlard ! Une fille anciennement Gryffondor qui serait partie à Taliesin, personne ne savait quel était son pouvoir, peu de personne était au courant et personne n'avait pipé mot. De toute façon, dans cette foutue école, tout est pareil, personne ne dit rien, ils sont des privilégiés. Enfin. Elle est partie à Taliesin, mais elle avait mal tournée de ce quon m'avait racontée, elle avait commencé à sortir, à boire d'abord un peu, après beaucoup, pour finir par beaucoup trop, à avoir des comportements douteux, à faire des parties de Poker où l'on pariait des choses pas toujours très classes, à faire des parties de jambes en l'air, certaines qui ont même fini par faire péter quelques couples qu'on croyait incassables, à consommer des drogues premièrement légères, pis beaucoup plus dures. Pas mal de gens lui ont tournés le dos à ce qu'on m'a dit, d'autre, comme Harris, se sont pris de grosses claques en essayant de lui reparler, et certains, toujours comme la préfète, réussissait difficilement à la rerendre raisonnable.

Souvent, j'ai adûlé cette fille pour son je-m'en-foutisme. Pour ne pas dépendre de quiconque, pour ne pas faire attention aux regards sur elle, à ce qu'on pense d'elle. Et pis, elle est devenue mannequin, pas mal de gens disaient que c'étaient des promotions canapé, mais quand je l'ai vue, cette nuit là, devant moi, je l'ai trouvé sublime, magnifique, sans doute la plus belle fille qu'il m'ait été donné de rencontrer. Pis, elle a aussi continué son groupe : Canal Spark. C'est à partir de ça que j'ai commencé à apprendre des trucs sur elle. Pas par fanatisme, mais par curiosité, et surtout par des rumeurs -la plupart étant fondées- ; elle était bassiste et deuxième voix dans le groupe. Pas mal. Je n'étais pas plus fan que ça, mais j'aimais bien. Bref, j'ai commencé à sortir un peu, avec cristal, avec Hayden, avec quelques joueurs de Quidditch que j'ai rencontré au fil des années, mais ce n'était pas grand chose. Je partais souvent le soir, pour ne pas devoir affronter Eban et ses coups, son alcool, son lit ... * Les yeux d'Amber se brouillèrent, mais aucune larme ne tomba depuis un moment * J'ai fini par suivre Alan, une fois. Cette fois. Il m'a juste fait transplané et m'a fait foirer celui qui me tenait compagnie durant cette soirée et avec qui, peut-être, ça irait plus loin (depuis que Daniel m'a larguée -parce que même si c'était d'une décision "commune", c'est surtout lui-, quelques mois après notre première fois, je suis devenue peut-être un peu plus facile que la norme de mon âge ...).

Je suis restée seule un bon moment, à siroter de l'alcool et à discuter avec le barman et je l'ai vu, là, juste quelques chaises plus loin que moi. Et comme je n'avais rien à faire, qu'elle ne me connaissait pas, je me suis lancée et est allée parler avec elle. Et là, boum, déchéance. On s'est bien entendues, et on a fait des trucs que je n'aurais sans doute jamais fait sans elle, j'ai rencontré des gens hyper classe, hauts placés, qui devaient sans doute avoir encore plus de fric dans leur veste que toute notre héritage de James ; j'ai fait du Poker où on a plumé tout le monde, jusqu'à parier une nuit à trois -ce qui m'a fait assez bizarre, même si coucher ne me posait aucuns réels problèmes-, j'ai goûté à des substances pas très légales, voir même dures, ... Je sais que tout ça était grave, mais cette impression d'enfin détruire ma vie comme il le faut m'apparaissait enfin. Je voulais me pourrir la vie au possible, vu que j'étais trop lâche pour ne pas la quitter simplement et pour réussir à tpout suporter. J'ai sombré. Sombré dans un grand trou noir sans fin. J'ai juste sombré.

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BÛCHE

{ Journal d'Amber James.
* Juillet 2000 *

@Zùmelle

Les jours s'enchaînent mais ne se ressemblent pas. Je la suis partout. Enfin, presque partout. Cher journal, je t'annonce officiellement que j'ai touché le fond du gouffre, de la perversion et de l'adolescence dévergondée. Ca me fait un mal de fou, mais en même temps un bien incommensurable comme je n'en ai jamais ressenti, me faire du mal me fait un grand bien, je m'en rends compte. C'est fou. Et en écrivant là, ma plume transperçant presque cette page jaunie à cause de ce que j'ai pu faire et/ou prendre hier soir, l'idée de ce que je vais faire ce soir, je souris. D'un sourire éclatant, qu'on aurait pu prendre pour joyeux si je n'avais pas perdu cette joie de vivre il y a quelques années, à cause d'Eban. Je crois que c'est la première fois que ce que je ressens se rapproche autant du bien être. J'ai beau me pourrir la santé, je ne suis pas idiote, c'est bien ce que je fais, je ne peux plus m'arrêter, ça me fait tout oublier, je vois enfin le monde du bon côté et je ne pense plus à mal. Je ne pense plus du tout en fait. Et c'est ça qui est bien. Je suis devenue bonne amie avec Keira je crois, ou en tout cas, de mon côté, je pense que c'est le cas. Peut-être juste bonne copine en fait, je ne me vois pas du tout me confier à elle. Trop populaire, trop superficielle peut-être, en tout cas, pas assez pédagogue pour supporter tout ce que je te dis, à toi.

Comment pourrait-elle m'écouter de toute façon ? Ma propre meilleure amie, c'est tout juste si j'arrive à lui dire que mon père à lever sa main sur moi alors que l'état de mon corps ou simplement de mon visage le montre à tout ceux qui savent regarder un tant soit peu. Sans doute même qu'elle le sait déjà, Keira, qu'on me bat. Mais elle s'en fout. Ca tombe bien, moi aussi. Alan ne me passe plus de sortilège de camouflage pour lorsque je sors, il a la flemme, surtout si ça me fait plaisir, vu que je sors tous les soirs maintenant et le maquillage, qu'il soit moldu ou sorcier, ne fais qu'optimiser un résultat pas toujours très joli. C'est seulement certains soirs où je suis moins belle à voir à cause d'Eban que je montre de l'importance à ce qu'il me fait : Pas moyen de trouver facilement un garçon. Je ne suis pas une bombe. Je ne suis pas moche non plus, loin de là, malgré que je fasse pâle figure face à Keira, je sais que je suis belle, plus que la plupart des laiderons de mon âge. Je n'ai souvent rien à faire durant une soirée pour que je me retrouve en collé-serré, voir même plus, avec un garçons, ils accourent. J'avoue avoir été un peu déplacée au début, avec Keira qui riait de l'autre côté de la salle, un œil sur moi, comme si j'étais sa protégée, l'autre sur ce qu'elle était entrain de faire -pas très catholique, mais maintenant, je ne m'arrête pas à ça- avec un mec que ni elle, ni moi, ne connaissions. J'ai eu pas mal de succès, même si au début, on ne me regardait que de loin, vu que je ne couchais pas en un claquement de doigts. Pis, un soir, en ayant trop bu, enfin plus bu que le trop bu, j'ai fini par avoir ma première relation d'un soir. Ma première relation après Daniel plus simplement. Je n'ai pas spécialement ressenti de culpabilité -je n'en ai jamais vraiment ressenti de toute façon-, ni de honte envers moi-même, alors j'ai continué. Et là, les garçons ont fusés de toute part.

J'ai une vie que je n'aurais pu croire que dans les livres depuis cet été, c'est fou. J'aime me faire du mal. À moins que je devienne folle peut-être ?

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CAVALERIE

{ Journal d'Amber James.
* Juillet 2000 *

@Zùmelle

Cher Journal,

Je dépéris. Je me fais peur dès que je me penche sur un reflet de miroir. Je suis belle. Je suis trop belle. Je suis mince. Je suis trop mince. J’ai de cernes. De trop grosses cernes. Je me maquille. Peut-être un peu trop. Je mets des jupes très courtes. Trop courtes. Je tremble continuellement et ce n’est pas de froid. J’ai des bleus. Trop de bleus, tellement plus que ce que je n’ai jamais pu supporter … Keira ne m’aide pas. Je ne lui ai jamais demandé et ne lui demanderais jamais, je n’ai pas besoin d’elle. En tout cas, pas pour ça. Elle se contente d’un sort pour faire disparaître les marques de mon visage qui parfois m’enlaidissent un peu trop pour pouvoir me dégotter un garçon pour la nuit. Je suis devenue une fille facile, et même si au début, je me dégoûtais d’une telle attitude après ce qu’Eban m’a fait, j’ai fini par me dire qu’au moins, je ne m’effraie pas des hommes. Même de lui. Assujetti à l’alcool et à la pitié d’autrui, il n’y a plus rien venant de lui qui m’atteigne, même ses coups, c’est comme si je ne les sentais pas. Je me laisse aller dans un monde où je souffre plus que je dors, où je suffoque plus que je ne respire, où je nage en m’enfonçant de plus en plus dans les profondeurs d’une mer noire de bêtes qui ne veulent que me manger. Je me laisse couler. En apnée dans l’Enfers, j’ai l’impression de tout contrôler.

Le manque est fort. Les petites doses que je prenais ne suffisent plus, l’effet qui est la seule chose qui semble ne plus m’affecter de la douleur est de plus en plus restreint. Et je souffre, je pleure en serrant mon oreiller contre mon ventre, de cette souffrance que rien ne peut atténuer, de ce dégoût de moi-même, de ma faim, de ma honte, je hurle parfois dans cet oreiller lorsque je n’arrive plus à me contrôler. J’ai fini par tomber dan tout ce qui me rebutait le plus, le rasoir d’Alan me sert souvent, pour que j’arrête de pleurer, et je reste des heures comme ça, assise sur le bord de mon lit baldaquin trop grand et trop pompeux pour ne pas cacher une éducation de m*rde. Je reste les yeux écarquillés, le mascara étalé sur mes joues beaucoup trop saillantes, à regarder ce flot continu d’hémoglobine et ce n’est que lorsque des étoiles commencent à danser devant mes yeux que le déclic se fait, que je suis tout de même trop lâche pour mourir, et qu’en fait, tout ça, ce n’est que de la souffrance en plus que je souhaite. Alors je vais tout soigner, comme je peux. Je garde des traces qui ne s’effaceront sans doute jamais, mais ça ne me préoccupe pas plus que ça. Lorsque je ressens un trop plein de bonheur, je les regarde et je sais que non, ça ne va pas, que RIEN ne va.

J’ai plongé dans une mer trop grande pour moi et pauvre idiote que je suis, je me suis fait emporter par le courant. Loin. Trop loin. Les eaux sont devenues glacée, me coupe le souffle, me font trembler de peur, de manque, de froid, celui-là même me broie le cœur en un étau glacé et tous mes membres s’engourdissent. J’alimente la mer de mes pleurs vide de sens, je regarde bêtement autours de moi et, lentement, las de me battre contre une force face à laquelle je ne peux rien. Et je prends une respiration à peine audible alors que je m’enfonce, sans plus me paniquer, en apnée dans ce calme qu’est l’intérieur de la mer, dans cet Enfers bleu. Dans mon Enfers. Dans ma vie.

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CAVALERIE