Lucy + Jade
Tu es de ma famille
Bien plus que celle du sang
Des poignées de secondes
Dans cet étrange monde
Qu'il te protège s'il entend
Jade était maman et Lucy était mariée. De grands changements dans la vie des deux amies ! Pour ce qui était du mariage, tout s’était passé selon les désirs du couple royal. Aucun incident n’avait eu lieu, et Lucy pouvait même aller jusqu’à dire que le moment avait été parfait. Romilly et ses assistants, Candys et Marius, avaient accompli un travail titanesque ! Suivant les conseils d’Aélys, Lucy avait porté deux robes, une pour la partie cérémonie, serrage de mains et début du banquet, et une autre qu’elle avait enfilé avec l’aide de ses demoiselles d’honneur juste avant la première danse, pour apparaître moins formelle et beaucoup plus époustouflante dans les bras de son époux. La nouvelle reine consort n’avait pas souvenir d’avoir jamais été aussi stressée de toute sa vie qu’à partir de ce moment-là, quand la seconde partie de la fête avait débuté, l’approchant de sa nuit de noce. Rétrospectivement, elle se dit que ça avait été idiot comme réaction : contrairement à d’autres mariages politiques, Lucy aimait son mari – au grand damne de Bash – et ils avaient attendu
ensemble. Tout s’était passé si naturellement, si ce n’est quelques maladresses dues à l’inexpérience, qu’elle ne comprenait même plus ce qui l’avait à ce point angoissée !
Deux mois s’étaient écoulés. Nicolas et elle avaient eu droit à un court mais reposant voyage de noces. Lucy s’était interdit de ne serait-ce qu’ouvrir son ordinateur, préférant profiter de ce que, pour une fois, on les laisse un peu tranquilles quelques jours. Grand bien lui fit ! En effet, à peine remirent-ils un pied au palais qu’en plus d’être assaillis par leurs obligations ordinaires, ils durent endurer des questions que Lucy jugea tout à fait déplacer concernant
l’héritier. Alors, certes, l’histoire familiale de Nicolas prouvait qu’avoir plusieurs enfants dans une lignée royale était une bonne chose. Et ils étaient tous les deux catholiques pratiquants, s’ils avaient attendu le mariage pour batifoler, ce n’était pas seulement pour faire joli ! Mais Lucy trouvait que tout ce petit monde mettait un peu la charrue avant les bœufs. Surtout qu’ils se montraient encore plus indélicats avec elle seule qu’en présence de Nicolas…
Aussi, même si elle se demandait comment se serait de dormir seule alors qu’elle venait tout juste de s’habituer à passer ses nuits avec Nicolas, elle se rendit avec soulagement à Londres. Elle devait voir quelques membres de la coopération magique internationale pour discuter de traités sur le commerce. Lorsqu’elle avait étudié le droit (si être Reine Consort auprès de Nicolas l’occupait quasiment à plein temps, elle n’en restait pas moins une avocate diplômée!) elle avait su que cela lui servirait pour ses futures obligations ! Ceci fait, elle devait rejoindre Jade. Elle profitait toujours de ses passages dans la capitale anglaise pour voir ses amies, ainsi que son frère, mais depuis deux mois, ce dernier boudait. Il fallait vraiment que ce ronchon se trouve une copine, ce n’était plus possible !
Arrivée à l’Auberge, elle salua Oscar, puis Edward un peu plus loin, et elle retrouva Jade à l’extérieur.
« Jade ! Tu vas bien ? Et Ambre, toujours gazouillante ? » Elle s’assit face à son amie et retira les lunettes de soleil qu’elle portait toujours lorsqu’elle sortait seule en public. Si elle n’était pas à proprement parler harcelée, elle restait méfiante : les tabloïds adoraient les têtes couronnées.
« Tiens, justement, j’ai pris des cadeaux pour elle ! » Elle posa le sac qu’elle tenait à la main devant son amie. Il contenait une très belle robe rose pastel en six mois – elle savait que Ambre n’en avait que quatre mais cela grandissait tellement vite ces petites choses là ! - ainsi que des chaussures assorties, et comme les enfants, surtout bébés, n’en avaient rien pas grand-chose à faire des vêtements, elle avait aussi pris un jeu d’éveil sur le toucher plein de couleurs.
« Ces achats les ont rendu fou au palais : quand je suis revenue avec un sac d’une boutique de bébé, ils ont cru que c’était pour moi » Elle haussa les épaules : ils pouvaient lui mettre la pression autant qu’ils le voulaient, c’étaient Dieu et la Nature qui décideraient, pas elle, et encore moins eux.
(c) princessecapricieuse