20 dollars. [pv]

Larguée. Voilà ce qu'elle était et le pire dans tout ça, c'était qu'elle était bien incapable de pouvoir expliquer pourquoi, tout comme elle était incapable de pouvoir savoir pourquoi est-ce que le jeune Shawn Montgomery ne voulait plus d'elle. Il avait peut être trouver quelqu'un d'autre, quelqu'un de mieux. Il était vrai que bien souvent, les prises de tête qu'il y avait bien pu y avoir entre eux avaient été puissantes parfois et super détestable. Mais pour autant, la jeune blonde avait toujours sincèrement pensé que les choses pourraient bien se passer !C'était ça qui devenait si difficile à comprendre, ça qui devenait à ce point insupportable et qu'il était impossible de comprendre, ça oui, et uniquement ça. Alors il l'avait laissé et aujourd'hui, Corann Stanley se retrouvait célibataire contre son gré. Il était évident que ses sentiments pour Shawn n'étaient pas près de disparaître du jour au lendemain, c'était tout simplement impossible, même si dis comme ça, ça pouvait réellement paraître stupide et cela, pour beaucoup de monde ! Enfin bref, elle n'était pas au mieux de sa forme en clair. Même Tom, n'empêche, était sacrément resté sur le cul lorsqu'il avait appris la nouvelle.

Cela faisait déjà une semaine et maintenant, elle ne savait même pas comment réagir, comment se comporter. Quoi faire. Elle savait que le temps de rester en place était terminé, le temps de rester sagement dans son coin aussi. Tout ça oui, c'était fini et il n'était pas question pour elle de continuer à se prendre la tête. Il fallait juste qu'elle se ressaisisse oui, qu'elle se calme parce que tout ça n'était vraiment pas bon pour elle et promettait de foutre sa vie en l'air. Tom en avait marre d'ailleurs alors aujourd'hui, il avait décidé de la sortir. La première soirée qu'elle ait depuis un bon moment. Si ça lui faisait du bien ? Oui, c'était bien vrai. Ce n'était pas une boîte, c'était un simple bar tranquille, posé. Mais elle était avec ses amis alors voilà.

Le regard de la jeune fille se posa sur un gars, accoudé au comptoir, à peu près en même temps que celui de Tom.  « Corann ma chérie, va aborder ce joli monsieur au bar, ça te fera le plus grand bien ! Je mise 10 dollars que tu lui fais tourner la tête ». L'ancienne Gryffondor hésita un instant mais au moins, ça lui prouverait que son don pour draguer était toujours aussi bon. Et n'étant plus vierge disons que... Enfin bref, de ce côté là, c'était une toute autre histoire. Mais disons qu'elle ne s'intéressait plus du tout au fait de plaire aux gens, aux relations amoureuse surtout. Plaire, ça l'intéressait toujours mais pour le moment, tout était devenu purement physique.  « 20 dollars ».

Elle se leva alors, s'installant à côté du gars et commanda une boisson, un peu comme si elle venait d'arriver et que non, ses potes n'étaient plus là. De toute manière, Corann était venu avec Tom et son nouveau copain. Alors ils pouvaient parfaitement se débrouiller sans elle. Il était en solitaire, ça faisait plutôt bizarre tiens.  « On passe la soirée en solitaire ? C'est triste tu ne trouves pas ? ». Départ assez pathétique et naze mais bon, d'ici quelques verres, elle serait bien plus marrante.

L’Angleterre… Ça faisait un petit moment que Dmitri était dans le coin, et pourtant, il découvrait toujours des détails intéressants, il se souvenait certaines choses, liées à ses quelques années passées sur cette île située tout au nord ouest du continent européen… Il était allé sur la tombe de Kelly, pour y déposer des fleurs, comme toujours, quand il passait non loin d’elle, ou, tout simplement, lorsqu’il pensait à elle. Il avait nettoyé, enlevant les mauvaises herbes qui avaient poussé autour, et avait fait briller sa plaque dorée où était gravé son nom. Il était resté un bon moment, seul, silencieux, devant la pierre tombale, ne trouvant rien à faire d’autre qu’à pleurer en silence, la mort de sa femme. Il lui parla de Joy. De sa timidité, des craintes qu’il ressentait en voyant la rentrée arriver à grand pas pour leur fille qui était encore bien trop jeune pour aller étudier si loin (de son avis de papa poule ^^). Puis, le temps passant, il était finalement parti.

Joy passait le week-end chez ses grands parents maternels, les parents de Kelly, donc. Ces derniers voulant voir leur petite fille qui grandissait bien loin d’eux. En effet, Joy avait surtout passé son temps en Bulgarie, chez les parents de Dmitri, aussi le jeune homme pouvait-il bien comprendre le désir de ses beaux parents, et ne leur avait-il pas refusé ce week-end avec sa fille… Et en attendant, lui, il se retrouvait seul. L’ambiance, à la maison, était bien trop lourde, il était donc parti en ville, décidé à respirer un peu, tranquillement, quoi… Il allait prendre l’air, essayer de vivre la vie que Kelly n’aurait jamais plus l’occasion d’avoir. Voilà.

Il marchait, en ville, sans trop savoir où il allait s’arrêter pour boire un verre (oui parce que ça, il le savait, il allait boire, et sûrement pas danser, la danse ce n’était pas son truc… *mais alors vraiment pas !*). Il faisait encore chaud, bien qu’un petit vent du soir se soit levé pour rafraîchir les ruelles. Dmitri portait un T-Shirt bleu-gris, plutôt près du corps, laissant apparaître un de ses tatouages, situé à son bras droit. En bas, il portait un jean bleu nuit. Ses cheveux blonds étaient toujours coupés aussi courts que d’ordinaire, et ses prunelles d’un bleu perçant semblaient se promener avec lassitude sur les façades des bars alentours.

Finalement, il se décida. Qu’est ce qui lui avait di d’entrer ici et pas ailleurs ? Pourquoi ce bar-là ? Il n’en savait rien, il avait juste envie d’y aller, là, tout de suite, maintenant. Et puis ce n’était pas comme s’il allait l’épouser ce bar, si il s’y em*erder, il partait et l’affaire était réglée. Ce n’était pas les bars qui manquaient dans le coin quand même… Il passa donc son chemin sans forcément s’attarder sur les personnes présentes, préférant s’installer et observer avant d’envisager quoique ce soit. Ce qu’il fit donc. Dmitri prit place au bar et commanda un verre. Il n’eut pas le temps de finir son premier verre (bon il savourait, ok mais quand même !) qu’une jeune femme vint l’aborder. Il posa son regard pénétrant sur elle et lui adressa un léger sourire :

« Je ne trouve pas… »

Il but une gorgée et posa son verre devant lui, le poussant très légèrement pour observer un peu mieux la belle blonde qui se trouvait à côté de lui. Il ne s’attendait pas forcément à ça… mais pourquoi pas ? Il avait le droit de faire la conversation à une jeune fille sans être montré du doigt, non ?

« Puisque tu es là… Je peux t’offrir un verre pour te remercier de ton arrivée ? »

Oui, histoire de ne pas s’attirer d’ennuis quoi (même si ce n’était pas le genre de chose qui effrayait réellement le Bulgare qui était un bon bastonneur, mais bon…), mieux valait s’assurer qu’elle n’était pas venue avec genre son copain (ou un mec intéressé par elle… ça revient au même). Dmitri était loin de se douter de ce qui avait pu se passer dans son dos, et quand bien même il l’aurait su…. Il ne s’en serait pas plus fait que ça, en réalité… Il n’aimait pas se prendre la tête quand il n’y en avait pas besoin. Il y avait tellement de moyens de se mettre la pression sans ça déjà !

Qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter ce pari hein ? Ridicule. Surtout que l'on ne pouvait pas vraiment dire que c'était du genre de Corann... Quoique, mensonge. Disons plutôt que si on voulait vraiment que ces paroles soient correctes, il aurait fallu dire que non, ce n'était plus du genre de la jeune fille, mais fut un temps, ça l'avait été. Avant qu'elle ne se mette à aimer un homme corps et âme, avant qu'elle ne perde une part d'humanité en le voyant s'éloigner. La jeune blonde qu'elle était, belle et sulfureuse n'était plus la même et elle en était parfaitement consciente. Elle avait changé. Elle ne semblait plus rire comme avant, elle souffrait en silence et essayé de ne pas le montrer mais cela ne marchait pas aussi bien que l'on aurait pu le croire un seul instant. Tout le monde savait qu'elle n'était pas au mieux.

Mais aujourd'hui, ça semblait aller. Ou en tout cas, elle avait réellement l'impression que la douleur voulait la laisser. Enfin... C'était vite dit. Elle se souvenait de chaque instant avec Shawn, de leurs mots doux maladroits, de leur première fois, de tous ces moments qu'ils avaient bien pu passer ensemble. Toutes ces choses et tout ce temps qu'il était parfaitement impossible d'oublier, tout simplement parce que ça avait tout représenté pour elle. Et donc, ça compliquait les choses oui, vraiment. Et ce n'était pas toujours évident de vivre avec ça. Ou en tout cas, après ça. Mais elle se devait de faire avec. Elle se savait belle, et elle avait longtemps été une fille courtisée en plus de ça. C'était un point que l'on ne pouvait pas oublier. Pas du tout même. Oui, voilà. Le remplacer ? Non, impossible pour le moment. Elle savait que son coeur n'était pas prêt pour céder la place. Mais elle savait qu'elle finirait par le faire. Elle ne faisait pas partie de ces gens qui restaient à se morfondre pendant des jours et des jours. Elle avait mal oui, certes, mais elle n'était pas faible. Elle réapprendrait à aimer aussi vite que possible. Elle ne pourrait pas faire autrement, elle n'en était pas capable, ce n'était pas dans sa façon d'être, oui, voilà.

Ne pas trouver que passer la soirée en solitaire était un truc assez spécial. Pour le nombre de fois où la jeune fille avait fait ce pari et le nombre de fois où elle l'avait gagné, les garçons ne semblaient jamais regretté sa présence et ne semblaient jamais vouloir qu'elle s'en aille. Personne ne pouvait préféré la solitude à la présence d'une belle fille à ses côtés, c'était dans l'ordre des choses. Et Corann se savait belle. Et c'était une chose qu'elle assumait à la perfection en plus de ça !  « Ah non ? Bizarre... Pas envie de compagnie ? ». Au moins, elle se proposait. Non pas que la présence de son couple gay préférait la dérangeait, mais elle avait 20 dollars à gagner, ce n'était pas grand chose non plus mais c'était toujours ça dans la poche. Et Corann ne perdait jamais, c'était aussi simple que ça d'ailleurs. Mais tant mieux en faite, parce qu'on ne pouvait pas vraiment dire qu'il était question de perdre aujourd'hui. Et elle n'avait plus Shawn. Elle n'avait plus rien pour se raccrocher.

Déjà, elle venait de gagner un verre, ce qui n'était pas sans la faire sourire. Un léger sourire en coin se dessina sur ses lèvres alors qu'elle passait une main dans ses cheveux blonds. Plongeant son regard dans celui du garçon elle essaya de lire un truc en lui, un désir ou quelque chose comme ça mais n'y parvînt pas. Il était.. Assez mystérieux comme garçon mine de rien.  « Oui tu peux... Je prendrais la même chose que toi dans ce cas »

S’il n’avait pas envie de compagnie ? Le jeune homme observait la demoiselle qui était visiblement bien sûre d’elle. Il avait tendance à se méfier de ce genre de personne. Trop d’assurance, ça finissait forcément par lui nuire. Parce qu’il n’aimait pas les grandes g*eules qui avaient toujours des reproches à lui faire, parce qu’il ne voulait avoir de comptes à rendre à personne… ceci étant, il n’aimait pas non plus les femmes qui se montraient soumises. Il n’aimait pas cette façon que certaines avaient de devoir se sentir dominer pour avoir le sentiment d’exister… Il préférait le juste milieu. Qu’on ne lui demande rien, et tout allait bien. Il n’était pas quelqu’un de prévoyant, qui était aux petits soins pour les inconnus. Le social et lui faisaient deux. C’était Kelly qui était douée avec les gens. Pas lui. Il était bien trop rustre, si on allait par là… Il se sentait comme… un handicapé des sentiments. S’il savait aimer Joy comme personne, avec les autres, les personnes qu’il ne connaissait pas, ou peu, il était doté d’une carapace de diamant ; inviolable, impossible à briser. On ne pouvait le percer, parce qu’il était vide. C’était, en tout cas, ce qu’il pensait à son propre sujet. De là à dire qu’il préférait être seul, c’était là avoir de bien grand mots pour une simple observation… Non ?

« Disons que je fais parti des personnes qui préfèrent largement être seuls que mal accompagnées. »

De là à dire que la blonde était de mauvaise compagnie, il ne fallait pas exagérer. Disons simplement qu’il était neutre, pour l’instant. Oui, elle était mignonne, mais si elle était endormante, ce n’était même pas la peine de poursuivre la conversation. Dmitri n’aimait pas perdre son temps. Mais il n’était pas contre faire un peu la conversation avec cette charmante inconnue. Et qui sait, si jamais elle se montrait intéressante, ils pourraient alors, passer du temps ensemble. Il n’était absolument pas contre cette idée, restait à voir si la demoiselle en valait, ou non, la peine.

La jeune femme plongea son regard dans celui du Bulgare qui maintint sa tête droite, encrant lui aussi ses prunelles dans celles de la jolie blonde, sans exprimer quoique ce soit. Pour l’instant, elle l’intriguait. Dire qu’elle pouvait l’intéressait était aller un peu trop vite en besogne. Ca, c’était la possible étape suivante. Pour le moment, il lui accordait un intérêt poli. Comme elle accepta son invitation, répondant qu’elle boirait la même chose que lui, il haussa un sourcil, un brun étonné :

« Donc le whisky c’est ton truc ? »

Laissant paraître un sourire en coin, il commanda deux verres, et s’intéressa à son ‘invitée’ du moment :

« Et toi, dis moi. Que fais-tu seule, si tu trouves ça si triste de ne pas avoir de compagnie ? »

Question qu’il jugeait être pertinente… Jusqu’à preuve du contraire, en tout cas. Après tout, c’était elle qui lui avait di penser ça… Non ? Il était donc dans ses droits, de se poser cette question-ci…

Etre seul plutôt que mal accompagné. Corann faisait également parti des gens là. Après que l'on ne vienne surtout pas à dire qu'elle était de mauvaise compagnie, parce qu'elle savait malgré tout que ce n'était pas le cas. Okay, au jour d'aujourd'hui, sa compagnie pouvait passer pour faiblarde. Elle n'était pas au mieux de sa forme donc non, elle n'était pas vraiment en mesure de divertir les gens, pas du tout même. Ou en tout cas, pas comme à son habitude. L'ancienne Gryffondor avait toujours été forte, mais pour autant, elle ne le montrait pas tant que ça. Elle était cool, si on pouvait le dire ainsi. Libre, simple, elle n'était pas du tout une personne qui se prenait la tête, si vous voyez ? Elle aimait faire la fête, s'amuser et tout ça. Elle n'était pas mais alors pas du tout de ceux qui n'avaient pas la moindre conversation et qui le croyait. Elle en avait, elle le savait, mais pour l'heure, elle n'était pas totalement sûr de savoir de quoi parler, de quoi discuter et tout ça.

Aujourd'hui, si elle avait aborder cet homme, c'était pour vingt malheureux dollars, certes, mais c'était aussi pour se prouver qu'elle était, encore aujourd'hui, capable de plaire. Okay oui, il paraissait plus vieux, il pouvait même avoir la trentaine si ça se trouvait, mais cela ne retirait en rien à son charme. Il était beau oui, vraiment beau et c'était la seule chose qui comptait, vraiment la seule et unique chose. Donc voilà. Après, il ne fallait pas croire qu'elle voulait à tout prix le séduire, ce n'était pas si faux que ça, peut être, mais pas si vrai. Elle était en sa compagnie et puis voilà, elle verrait bien comment est-ce que les choses évolueraient. Bien sûr qu'au début, elle avait cru qu'il allait se montrer désagréables, mais avec les minutes qui s'écoulaient, elle se rendait doucement compte qu'il était plutôt agréable et puis bon, oui, il était carrément super beau. Ca, ça ne pouvait tout simplement pas lui échapper bien sûr !  « Cela va de soit. A quoi bon avoir à endurer une personne insupportable lorsque la solitude nous va à merveille ? Je suis tout à fait d'accord avec toi. Après, libre à toi de me dire si tu préfères être seule en cet instant ou si ma compagnie n'est pas si désagréable que ça, bien sûr »

Un verre de whisky. Depuis quelques jours, elle s'était rendue compte que l'alcool permettait d'oublier les mauvaises choses de la vie. Et en définitif et bien... Oui, ça passait beaucoup plus facilement maintenant, et donc non, elle n'avait pas peur de boire un verre de whisky et non, elle ne grimacerait pas non plus. Parfait n'est-ce pas ? Oui, c'était clair. Après, il ne fallait pas non plus penser qu'elle allait se bourrer la gueule ce soir. Non, elle ne buvait qu'un verre de temps en temps, rompre avec Shawn ne l'avait pas rendu alcoolique, elle était plut forte que ça.  « Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est mon truc, comme tu dis, mais je n'ai rien contre un verre de whisky de temps en temps. Pourquoi ? ». Elle le regarda commander alors, un sourire amusé sur les lèvres. Corann n'était pas n'importe quelle fille. Et c'était une chose que beaucoup de personnes avaient eu l'occasion de découvrir.

Pourquoi est-ce qu'elle était là seule ? Et bien elle ne l'était pas. Et elle ne doutait pas non plus que Tom soit en train de l'observer. Il lui fallait trouver une réponse mais en faite, elle avait une réponse toute prête et toute sincère. Quoi de mieux, pour se défendre, d'une certaine manière, que la vérité ?  « Je ne suis pas venue seule en faite. Je suis venue avec mon meilleur ami. Le problème, c'est qu'il est venu avec son dernier petit ami. Et tenir la chandelle m'a rapidement dérangée, si je puis dire ça ainsi. Et j'ai donc décidé de venir t'aborder, puisque tu semblais seul toi aussi. ». Du doigt, elle lui montra l'endroit où Tom et son copain se trouvait. Ils étaient en train de se bécoter, comme si rien d'autre ne comptait. Oui, en faite, c'était l'odeur infâme de l'amour qui régnait entre eux qui la faisait suffoquer. Bien sûr, c'était aussi pour le mini pari mais en faite, l'amour la dérangeait, aujourd'hui. Voilà tout.

Dmitri écouta la demoiselle parlait… Il ne fit aucun commentaire, parce qu’il n’en n’éprouvait pas le besoin. Le jeune homme n’était pas le plus bavard de la planète, tout simplement parce qu’il ne savait pas quoi dire, en règle générale. Il n’aimait pas et ne voulait pas parler de lui. Il n’aimait pas donner d’informations le concernant, parce qu’il préférait que les gens ignorent totalement qui il était. Pourtant, niveau identification, il avait toute une panoplie de ‘costumes’, entre le chasseur qu’il était, qui tuait les sales bêtes qu’il détestait tant, son activité (toute récente) au sein de cette organisation : les sombrarcanes… et puis son ‘vrai’ travail (enfin celui qui lui donnait les moyens de faire tout ça parallèlement : Président Générale d’une Entreprise multinationale… Oui, rien que ça. Et c’était bien pour cette raison, qu’il ne voulait pas qu’on sache qui il était. Dans le premier cas, on le regarderait avec dégoût. Dans le second cas, c’était la peur qui dominait assurément, et dans le dernier des cas… un intérêt purement financier et aucunement intellectuel qui émanerait de son interlocuteur. Il se refusait à attirer ces trois types d’attention là. Il répondit donc, finalement, à la jeune femme qui était toujours assise à côté de lui :

« Ta présence ne me dérange pas du tout. »

Pour le moment. Il ne pouvait pas lui garantir penser toujours de la sorte, mais là, dans le présent, il n’avait absolument rien contre cette charmante blondinette… Même si niveau conversation, il ne voyait pas ce qu’il pouvait lui dire… parce que bon, voilà, lancer les discussions ce n’était pas son truc 9mm ou arme blanche ?.

Puis, elle annonça qu’elle allait boire la même chose que lui… marrant, généralement les femmes étaient toutes branchées cocktails (dans les bars) ou champagne (dans les soirées mondaines), bref, tout dépendait du contexte, mais quel qu’il soit, elles demandaient rarement du whisky ! Aussi, le jeune homme répondit-il à la question de sa compagne avec amusement :

« Je trouve juste ça peu banal. »

Il lui adressa un autre sourire, complice à présent, doucement, il s’adaptait à la jeune femme qui l’avait abordé. Et il devait bien avouer quelque chose… Qu’il lui annonça alors que leurs verres arrivaient :

« Tu me plais bien. »

Et tant pis si elle le prenait pas. Il s’en fichait, il saurait alors qu’au final, il valait mieux que la conversation soit courte… Il ne tenait pas à se prendre la tête. Il n’était pas là pour ça. Et il n’avait pas envie de mentir non plus. Et cacher ses intentions, ce n’était pas son genre. Pas dans ces situations là. La vie était bien trop courte pour ça.

Quand Dmitri interrogea la sorcière, il pu apprendre qu’elle était venu avec son meilleur ami mais que certaines ‘circonstances’ avaient poussé la jolie blonde à lui fausser compagnie. Se tournant donc dans la direction que lui indiquait la demoiselle, il ne pu que rire, cette fois-ci (que de progrès dans ses expressions en si peu de temps !!!) et reprendre, avec amusement, observant à nouveau sa compagne du soir :

« Je comprends… Ce n’est pas la place préférée de la plupart d’entre nous, en règle générale… »

Dmitri acheva son verre et poursuivit :

« Donc ton pote t’a lâchement laissé tombé, si je comprends bien la situation… Et bien je vais essayer d’être à la hauteur. »

Il esquissa un sourire ravageur et effleura le bras de la sorcière, alors qu’il posait son verre. Juste à côté du sien, à elle.

Bon et bien c'était déjà un très bon début si la présence de la jeune fille ne dérangeait en rien le garçon. Lui qui disait préférer être seul que mal accompagné, puisqu'il lui disait qu'elle ne dérangeait pas, ça devait bien vouloir dire ça non ? Elle était d'assez bonne compagnie ! Au moins sur ce point, elle n'avait pas perdu la main et puis bon, il était plutôt agréable lui-même. Oui, bon, d'accord, il ne parlait pas particulièrement de lui et ça pouvait, en effet, être un signe de non agréabilité. Mais que l'on soit bien d'accord, on ne pouvait pas toujours trouvé des sujets de conversations ! Mais après,s i un blanc venait à s'installer, cela voulait aussi dire qu'il n'y avait tout bonnement plus rien à dire. Dans ce cas, et bien oui, Corann repartirait comme elle était venue. Bon, peut être qu'elle ne retournerait pas vers Tom parce que ce dernier serait probablement en train de se foutre de sa gueule, mais bon, le résultat serait le même oui. Donc voilà, en faite, il était déjà question de savourer sa mini victoire. Puisque sa présence ne le dérangeait pas, c'en était bien une non ? Enfin bref, tout ça pour dire qu'elle était plutôt contente. Surtout que la compagnie de cet homme était plutôt agréable également. Donc il y avait tout à y gagner d'une certaine manière.  « Et bien tant mieux alors si je ne te dérange pas du tout... On ne peut pas vraiment dire que j'ai une conversation très riche mais au moins, je sais qu'elle semble te convenir ne serait-ce qu'un minimum ». Il fallait surtout qu'elle se retienne un peu. Corann pouvait facilement devenir une vraie pipelette tout comme elle était capable de sembler hautaine. Oui, disons que chacun avait ses défauts, tout simplement.

Peu banal hein ? De toute manière, c'était ce qu'elle était. Corann n'était pas banale. Et lui dire qu'elle l'était, c'était comme une insulte pour elle. Elle avait toujours été différente. Bien sûr, elle aimait les fringues, elle aimait faire attention à elle. Mais elle n'était pas comme ces nunuches qui ne pensaient à rien d'autres. Elle aimait faire la tête, elle buvait, elle fumait même de temps en temps. En faite, elle s'amusait et c'était bien ça le plus important. Elle était différente parce qu'elle ne prenait que rarement les choses au sérieux. Mais lorsque ça arrivait c'était vraiment sérieux, et elle pouvait vite péter un câble en faite. Non, en faite, il était évident que Corann était particulière. Surtout du point de vu caractère. Là, il n'y avait pas à dire, elle était vraiment spécial quoi. Mais tant mieux, c'était ce qui faisait sa force, d'une certaine manière en tout cas.  « Mais je ne suis pas banale ». Un petit sourire espiègle sur les lèvres, elle attendit que son verre lui soit servi. Ce sourire qu'il avait sur les lèvres, cet air complice là, il était juste trop craquant. Elle ne savait pas combien il y avait d'années de différences entre eux mais du fait que Corann paraisse légèrement plus vieille que son âge et qu'il paraisse jeune, cela ne posait pas le moindre problème, de toute façon, elle s'en moquait.

Elle lui plaisait bien alors ? Un sourire se glissa sur ses lèvres alors qu'elle passait une main dans ses cheveux selon un mouvement intentionnel et non voulu. Mais bon, de toute manière ce n'était jamais voulu. Enfin bref, tout ça pour dire qu'elle était assez touchée de l'entendre lui dire ça. Surtout qu'il lui plaisait aussi.  « Mais ça tombe bien alors... Puisque tu me plais bien, toi aussi ». Elle le regarda en coin, un sourire sur les lèvres tandis qu'elle buvait un gorgée de son verre et que sur son visage ne s'afficha pas la moindre grimace. Et ouais... Elle maîtrisait la petite hein !

Il avait aussi un très beau rire, elle s'en rendit compte alors qu'il rigolait parce qu'elle lui avait montré Tom et son copain un peu plus loin. Ils ne s'étaient même pas rendu compte qu'elle les pointait du regard. Drôle hein ? En faite, c'était à se demander s'ils se souciaient du pari ! Tom avait probablement seulement voulu qu'elle dégage en faite ? Elle lui ferait payer une autre fois ! Pour le moment, elle était plutôt contente qu'il l'ait fait ! Elle but une nouvelle gorgée alors qu'il lui disait que ce n'était pas la situation la plus agréable qui soit. C'était même évident. Et le fait qu'il puisse vouloir remplacer Tom pour ce soir était tout à fait adorable.  « Tu es trop bon avec moi dis donc ! Que ferais-je sans toi ! Imagine moi encore avec eux ! C'est une torture de les entendre roucouler ! ». Elle se mit doucement à rire mais son rire se stoppa alors qu'il effleurait son bras. Non pas que le contact lui déplaise hein ! Justement. Elle le regarda en coin, un léger sourire en coin sur les lèvres, puis son attention se porta sur son verre. Alors que bizarrement, elle avait envie qu'il la touche à nouveau...

Le jeune homme écouta la blonde lui parler. Elle était amusante. Sa façon de s’exprimer, que ce soit son choix des mots, ou la façon dont elle le disait… c’était amusant, et plaisant. Elle avait une jolie voix et son sourire était des plus charmants. Ceci étant, Dmitri restait parfaitement rationnel, et il savait que si jamais il se passait quelque chose, il ne la reverrait plus après. Il n’était pas près pour avoir quelqu’un dans sa vie et ne le désirait tout simplement pas. Remplacer Kelly, était une idée particulièrement ridicule… c’était inenvisageable. Et si ce sujet n’avait jamais été abordé avec Joy, le sorcier savait très bien qu’elle aussi voyait les choses ainsi. Et c’était très bien comme ça. Vraiment très bien. Dans un léger haussement d’épaule, Dmitri répondit avec calme :


« Et c’est quoi, pour toi, une conversation riche ? »

Simple question qui se référait à ce qu’elle venait d’énoncer… Il se demandait vraiment ce qu’elle n’entendait pas là… Ceci étant, afin de ne pas la faire partir en courant (dans le genre : c’est quoi ces questions de tordu ???) il ajouta :


« Non parce qu’étant donné qu’on ne se connaît pas, ou si c’est le cas, et bien je suis désolé de t’annoncer que je n’ai aucun souvenir de toi… ce qui est, quand même vraiment étrange, je ne pense pas pouvoir t’oublier si facilement… Enfin, je reviens à mon idée initiale : ne nous connaissant pas, on ne risque pas de se déballer tout ce qu’on a fait dans notre week-end, n’est-ce pas ? Ce n’est pas quelque chose que j’ai l’habitude de faire, en tout cas… »

Quant au fait que la jolie blonde n’était pas banale, elle répondit avec une assurance et un sourire espiègle (surtout !) qui ne pouvait que faire sourire Dmitri, qui répondit à son tour :


« C’est ce que je voie… »

Et pour le reste… Dmitri n’était pas franchement étonné… Enfin, il se doutait bien que la jeune femme ne serait pas venue le voir, lui, si il ne l’intéressait pas un minimum (pure observation additionnée d’un très léger brin de logique… pas besoin de faire math sup’ pour en déduire ça, quoi *paf*). Il décida de jouer la carte de l’humour, et lança donc, pour réponse :


« Ha… C’est donc pour ça que tu es venue me parler ? Dire que je pensais que c’était juste parce que tu t’ennuyais… »

Le rire de la demoiselle cessa quand la main de Dmitri effleura son bras, ce qu’il ne pu que remarquer, étant quelqu’un de particulièrement observateur, ce genre de détails ne passaient jamais (ou presque jamais) à côté de son œil avisé… Aussi voulut-il tester un petit quelque chose… Disons qu’il prenait, pour prétexte, l’exercice de ses dons, pour tenter de comprendre un peu mieux les intentions et les attentes de la charmante jeune femme qui buvait avec lui. Il se concentra alors sur les battements de cœur de la jeune femme. Le bruit ambiant l’empêcha d’abord de les distinguer. Puis, tout doucement, il parvint à éliminer de sa tête tous les bruits voisins… Les voix, la musique… Tout disparaissait… le silence se faisant, il pu enfin distinguer le cœur de la sorcière. C’était le moment. Laissant son seul cœur dans sa mémoire auditive, ainsi que la voix de la jeune femme (tant qu’à faire, mieux valait écouter ce qu’elle lui disait), il répondit :


« Je crois, en effet, qu’ils ne s’intéressent pas beaucoup à toi. Ce qui est néanmoins un avantage pour moi… je pourrais peut-être te kidnapper sans qu’ils ne s’aperçoivent de quoique ce soit ? »

Un sourire complice, et il glissa sa main sur celle, posée sur le bar, de la jeune femme. Plongeant son regard dans celui de la belle inconnue, il ajouta, tout en entendant son cœur battre plus rapidement :


« Qu’en penses-tu ? »

Ce qu'était une conversation riche pour la jeune fille ? Et bien c'était évidemment ce genre de discussion ou les blancs n'avaient jamais tendance à s'installer. Fort heureusement d'ailleurs, il ne fallait pas un seul instant se mettre à croire qu'elle était du genre à en mettre. En faite, la jeune blonde qu'elle était, était vraiment facile à vivre et faire la conversation était réellement simple et bidon. Tant mieux bien sûr, ce n'était pas comme si elle n'en était pas capable, voilà tout. Elle allait parler avec lui, tranquillement, faire la conversation, sans prendre trop de risque, sans avoir à trop en dévoiler à son sujet et à trop en demander sur le sien. C'était comme ça que les premières discussions avaient le plus de chance de fonctionner, c'était quand on n'en demandait pas trop. Voilà tout. Dévoiler ses secrets à un parfait inconnu pouvait très facilement prendre la tête avec beaucoup de monde oui, voilà. Après, il ne fallait pas non plus croire que le simple fait de faire la conversation suffisait. Non, ce n'était pas le cas. Il fallait aussi un but, un sujet, une idée de base. Que l'on soit bien d'accord, une conversation riche n'était pas une conversation basique. C'était un enchaînement de sujets finement installés, ou bien une conversation drôle, plaisante, que l'on n'avait pas envie d'arrêter. Oui, voilà.  « Pas de blanc, pas de malaise. Juste de la discussion simple et non prise de tête avec un intérêt tout de même. Pas des sujets uniquement bateaux tu vois ? ». Bien sûr, dis comme ça, la chose devenait un peu plus simple et moins élaboré, mais elle se voyait mal se mettre à lui faire un baratin inutile quoi !  « Il est clair que l'on ne va pas d'un seul coup se mettre à se confier sur tout et rien, je me vois mal balancer ma vie devant toi, ça aurait été trop bizarre ! ». Et c'était le cas de le dire quoi ! Elle ne voulait surtout pas qu'il croit qu'elle ne s'intéressait pas à lui, non plus. Mais elle ne comptait pas lui dire les secrets de sa vie, juste pour ses beaux yeux. Et ils étaient vraiment beaux, en plus de ça.

Il voyait donc qu'elle n'était pas banale. Et bien tant mieux quoi, parce qu'elle n'était pas du tout du genre à se faire passer pour ce qu'elle n'était pas, or, elle n'avait rien de banale, tout simplement. Il n'y avait rien de plus à en dire, il n'y avait rien à sous entendre, ni à comprendre. Elle n'était pas non plus si originale que ça hein, il ne fallait pas croire n'importe quoi. Mais bon... Pour le reste, bah voilà !  « A quoi bon ressembler à tout le monde quand on peut se démarquer en étant soi-même ? ». Alors oui, elle était un sacré personnage, mais le truc, vous voyez, c'était qu'elle aimait ce qu'elle était, tout simplement. Alors oui, il était hors de question qu'elle se mette un seul instant à changer hein, elle n'en était, de toute manière, pas capable en réalité !

Venue le voir parce qu'elle s'ennuyait ? Oui, aussi en faite. Que l'on soit bien d'accord, il n'y avait pas à dire, okay oui, elle s'était ennuyée, mais en faite, elle s'ennuyait depuis un moment. Elle avait des difficultés à s'amuser en ce moment. Et pourtant, et bien elle se plaisait en compagnie de cet homme, elle se sentait bizarrement bien même. Bon, okay, elle n'était pas prise de tête, et ce n'était pas son genre d'ailleurs. Ce n'était pas son genre du tout. Mais sinon, et bien elle avait fait un pari sur son dos pour s'amuser quelque peu, pour essayer en tout cas, pour tenter vainement de s'amuser en tout cas, autant qu'elle le pourrait.  « Je m'ennuyais et puis vu que t'es plutôt pas mal... Voilà quoi ! » Et puis bon, parfois un simple ennui peut changer le cours de la vie, c'était ça qui était si géniale, en fin de compte !

La kidnapper ? Voilà un petit bout de programme auquel elle ne s'était pas attendu. Bien sûr, il ne devait pas dire ça afin de lui faire du mal. Ou en tout cas, bah... elle n'en était pas sûre. Corann ne connaissait pas cet homme, elle ne pouvait pas savoir de quoi il était capable et même s'il n'avait pas l'air d'être méchant, on ne pouvait jamais savoir. Le contact de sa main sur la sienne la fit frissonner une nouvelle fois. Mais elle parvint néanmoins à se ressaisir et à se reprendre. Autant que possible en tout cas. Bien sûr que son coeur battait plus vite et même si elle tentait de garder une certaine contenance, elle ne pouvait pas non plus être parfaite, ça allait de soit. Elle se tourna vers lui, serrant sa main doucement, un sourire en quoi.  « Me kidnapper.. ? Envisages-tu de me faire du mal ? Parce que si ce n'est pas le cas, je pourrais peut être te suivre volontairement tu sais... ». Bah quoi ? Okay ouais, ce n'était pas compris dans le pari, mais elle s'en foutait.

C’est en silence que Dmitri écouta la jeune femme parler. Il n’avait jamais été un homme très bavard et savoir qu’elle se chargeait, elle-même de faire (en très grande partie) la conversation l’arrangeait, il n’allait pas le nier, c’était sûr et certain. Le jeune homme était trop distant pour avoir une réelle conversation avec qui que ce soit. Et même si les gens l’inspiraient un temps soit peu, il n’oubliait jamais ce qu’il était et, surtout, ce qu’il recherchait. Et il ne cherchait nullement des amis, il ne cherchait aucunement à se lier à qui que ce soit et de quelconque manière qu’il soit. Tout simplement parce qu’il préférait ne plus souffrir. Il y avait Joy et elle était à présent tout son univers, sa vie et son unique raison de vivre. Sa fille, qu’il aimait comme personne et qu’il tenait à protéger avec une volonté inconditionnelle. Rien ne le faisait jamais reculer, quand il s’agissait de Joy, et il dépendait beaucoup d’énergie pour les douces prunelles et le tendre sourire de sa fille. Il ne pouvait se permettre de s’écarter de son objectif en s’attachant à d’autres personnes. Cela finirait par l’écraser, et il le savait.

Dans un sourire entendu, le Bulgare écouta avec grand amusement la jeune femme venter son côté ‘pas mal’. Non mais c’était vraiment marrant, la façon qu’elle avait d’exposer les choses, quand même ! Dmitri se mit à sourire, plus radieusement que précédemment, un éclair amusé traversant un court instant ses prunelles d’acier.

« Ha oui, je suis ‘plutôt pas mal’ ? »

Se penchant doucement vers la charmante compagne de cette soirée, il souffla à son oreille, toujours amusé :

« Je vais le prendre pour un compliment, je crois… »

Un dernier petit sourire qu’elle ne pu voir, puisqu’il était penché juste à côté d’elle, il ajouta :

« Compliment que je peux te retourner sans grande difficulté. »

Pour le restant… C’est une surprise fort agréable qui découla des propos que lui adressèrent la demoiselle (dont il ignorait toujours le prénom, mais peu importait… En soit…). Elle acceptait de l’accompagner ? Soit… Ce n’était pas forcément ce qu’il avait prévu de faire à la base, en sortant ce soir, mais… l’idée ne le dérangeait pas. Et puis, il n’avait aucune obligation vis-à-vis de Joy, puisque cette dernière l’attendait le lendemain seulement, chez ses grands parents maternels. Il avait donc toute la nuit devant lui… Et visiblement il ne la passerait pas seul.

« Et tu es sûre que je ne vais pas me faire fâcher par tes copains ? »

Evidemment, il était loin d’être intimidé par les deux jeunots qui se bécoter non loin d’eux, mais il n’était pas non plus le ‘gros salop qui va pousser une fille à l’accompagner là où elle n’a pas forcément envie d’aller en réalité…’. Il ajouta :

« Parce qu’il est certain que je ne compte pas te faire de mal. Au contraire… »

Si ça ce n’était pas clair, à lui la peur, hein !!! Pour appuyer ses dires, il se tourna doucement (puisqu’il était toujours penché vers l’oreille de la blondinette, lui chuchotant tout cela depuis tout à l’heure…), et il déposa un très léger baiser dans le coup de la jeune femme, après avoir pousser quelques mèches presque blanches, tant elles étaient blondes, puis lentement, il encra ses prunelles dans celles de la charmante inconnue de sa soirée, et, finalement, ils quittèrent le bar ensemble.

Dmitri ne l’emmènerait pas chez lui. D’un : c’était loin et il fallait transplaner (et étant donné qu’elle ne devait être qu’une moldue, l’idée était immédiatement repoussée…). Deuxièmement : il avait pour habitude de ne jamais (mais alors vraiment jamais) ramener des filles chez lui (des personnes, même, plus généralement). Que Joy soit présente ou non. L’hôtel s’imposa donc. Ils rejoignirent ce dernier en taxi, et rejoignirent la chambre à l’étage. Dmitri avait déjà embrassé Corann une fois montés dans l’ascenseur, ne pouvant tout simplement pas résister à cette sourde envie de joindre ses lèvres à celles, chaudes et brillantes, de la jeune femme.