La curiosité attire le danger... [PV]

Ca faisait un moment maintenant que Léna voulait sortir sur la Floride, elle avait envie de prendre l’air et en plus, ça faisait quelques jours qu’un beau et charmant jeune homme ne cessait de la fixer quand elle partait de chez elle. Certes il était mignon, plutôt beau mec, mais se faire observer de la sorte n’était jamais très rassurant, d’autant plus lorsqu’on est une fille. Bref, elle décida un soir de franchir le pas, elle s’était faite toute belle, une petite jupe courte, une paire de talon qu’elle avait acheter un peu plus tôt dans la journée, les cheveux étaient lâchés, et elle avait mis un petit bustier avec une veste légère par-dessus, histoire de finir sa tenue. Collier et boucles d’oreille, bracelet et une montre, son sac et son portable, elle était prête pour passer une bonne soirée, que le garçon veuille la passer avec ou non. Après tout, des mecs, il y en a plusieurs non ? Léna sortie donc de chez elle, laissant un mot pour Eléa au cas où elle rentrait entre deux, mais ça serait surprenant qu’elle rentre avant Léna, puis elle alla à la rencontre du garçon qui était justement en train de fumer, mais ne semblait pas trouver son briquet. En femme prévoyante et surtout ancienne fumeuse, parce que oui, elle avait arrêté pour le plus grand plaisir de Erwan, Léna sortie de son sac ce qui permettrait au jeune homme de se tuer les poumons… si elle savait réellement qui il était…

« Besoin d’aide ? » demanda-t-elle avec un grand sourire « J’ai remarqué que vous étiez souvent à cet endroit depuis quelques jours, vous attendez quelqu’un ? »
« J’attendais que tu viennes à moi, tu as été un peu plus longue que prévu, mais tu es la, c’est ce qui compte. Et merci pour le briquet. »
« De rien, mais pourquoi vous m’attendiez ? Je vous connais ? »
« Non, mais après un verre, je suis certain que tu ne pourras plus te passer de moi. »

Encore un beau parleur, elle en avait de la chance… Néanmoins, en bonne curieuse qu’elle était, la jeune femme le suivit jusque dans un petit bar isolé. La, elle s’installa avec le garçon, face à lui, mais également dos à la porte, il avait choisi de s’installer comme ça et ne s’y était pas vraiment opposé. Le garçon lui annonça qu’il se nommait Ethan, qu’il était du coin et que malgré le soleil, il aimait beaucoup la ville, surtout depuis qu’il avait découvert l’endroit ou elle vivait. En faite, si il l’attendait tous les jours, c’était tout simplement parce qu’il n’avait pas encore trouvé les mots pour l’aborder. Bah voyons, il avait peur c’est tout si vous voulez l’avis de Léna. Il commanda un whisky et Léna prit une manzana mangue, elle aimait beaucoup les fruits exotiques en ce moment. Les deux jeunes gens discutèrent, Léna prit un deuxième verre pour accompagner Ethan, et ils continuèrent à discuter encore un peu. Léna baissa sa garde, l’alcool et la discussion devant beaucoup aidé, et voyant que la jeune fille avait du mal à garder les idées clairs, il se proposa pour la raccompagner jusque chez elle. Ca tombait bien, elle ne pouvait pas se permettre de transplaner dans cet état et en plus, elle ne savait pas si le jeune homme était moldu ou sorcier.

Seulement, il y a un détail qu’elle réalisa malgré son état, c’est que le garçon était froid, étrangement froid même quand on sait qu’en Floride il fait assez chaud même en début de soirée. Elle avait mis une veste certes, mais l’avait laissé ouverte. Ethan ne prit pas la direction de l’appartement de Léna, au contraire, il semblait s’éloigner de l’habitat de la jeune femme, et lorsque Léna s’en rendit compte, Ethan révéla un tout autre visage. Il avait comme des veines qui ressortaient autour de ses yeux, ses lèvres commencèrent à devenir un peu bleues, ou elle était vraiment bien bourrée. Elle se tourna et redressa tant bien que mal, mais lorsqu’elle reprit la parole, elle savait ce qu’elle devait lui demander.

« Tu m’emmènes ou ? Je n’habites pas par là ! Et pourquoi je suis dans ta voiture ? »
« Il faut qu’on soit un peu seul, c’est mieux tu sais pour ce qu’on doit faire. »
« On ne va rien faire du tout, je crois que tu m’as mal comprise… dépose moi chez moi tout de suite ! »
« Oh non ma jolie, on est arrivé, il est trop tard pour faire demi tour, et je meurs de faim… »

De faim ? C’était quoi son délire à lui ? Effectivement la voiture était arrêtée et c’était le moment ou jamais de courir, mais pour aller ou ? Elle ne savait pas ou elle était, ni depuis combien de temps il roulait, il y avait une sorte de foret et elle décida de filer par la, avec un peu de chance ça suffirait pour le distancer. Ni une, ni deux, elle sortie de la voiture pour se mettre à courir à toute vitesse, elle avait quand même mal au crane avec l’alcool heureusement qu’elle n’avait pas pris de vodka comme d’habitude sinon je vous dis pas…

« Tu peux courir, mais j’ai ton odeur ma belle… »

Léna courut encore un moment, mais la jeune femme prit ses pieds dans une branche, faut dire qu’avec les talons ce n’était pas génial. Bref, elle se mit à rouler jusqu’à ce qu’elle se heurte à un arbre, elle avait le front entaillé, sa jambe lui faisait toujours aussi mal, et en plus, elle avait Ethan devant elle qui la souleva d’une main par la gorge, la bloquant ainsi entre sa main et l’arbre.

« Tu pensais vraiment pouvoir m’échapper ? Quand j’ai envie de quelque chose je l’ai, la preuve, tu es venue à moi, et je n’ai même pas levé le petit doigt… Oh tu t’es blessée, laisse-moi y remédier… »

Le jeune homme prit avec son autre main le poignet de Léna et commença à lécher son sang. Elle n’avait pas halluciné, il avait bien les mains froides, les yeux pleins de veines et ses lèvres bleues, maintenant rouge de son sang à elle. Elle avait un vampire sous les yeux et elle était seule, personne ne pouvait lui venir en aide, elle était perdue… Une larme coula sur sa joue, alors que le vampire approchait sa bouche de la gorge de la jeune femme. S’il plantait ces crocs dans son cou, ça serait fini pour elle, avec un peu de chance elle perdrait connaissance avant, tant l’emprise d’Ethan était forte.

« A L’aide !!! » tenta-t-elle du peu de voix qu’elle avait…

Cela faisait des mois qu’il suivait la trace de cette sale bête. Des mois qu’il l’épiait et le suivait, dans l’attente qu’il se montre un temps soit peu stupide… Dmitri avait quelques valeurs, même s’il tuait sans pitié. Il ne s’en prenait qu’aux créatures qui faisaient du mal, laissant les autres vivre leur vie, jusqu’à ce qu’elles perdent le contrôle. Il était contre l’idée d’ôter la vie d’innocents… Même si ces derniers avaient des ‘mauvais penchants’. Mais il savait qu’avec le temps, ils finissaient, tous autant qu’ils soient à craquer. Et à ce moment là, il s’en prenait à eux, directement, sans contour, sans la moindre délicatesse et il les rayait de la carte. Ce vampire, il l’avait remarqué dans un pub, la première fois. Il semait la pagaille mais n’attaquait personne… Aussi Dmitri n’était-il pas intervenu, mais son attention s’était tout de même portée sur la créature. Cette dernière l’intriguait, et quelque chose lui soufflait qu’un jour, il craquerait, comme tous les autres, il s’en prendrait à un humain et, à cet instant précis, Dmitri pourrait frapper un grand coup.

Ce soir là, le sorcier était arrivé en Floride, suivant la trace du vampire qui avait, malgré toutes ses précautions employées, réussi à le semer durant trois journées complètes… Un comble, pour le chasseur qui craignait qu’il n’ait eu le temps d’agir entre temps… Ceci étant, il n’y avait pas l’ombre d’une goutte d’inquiétude dans la ville… Tout semblait calme et aucune odeur de sang n’avait alerté le sorcier. Ce dernier ne parvenait pas à retrouver le monstre pour autant. Il fallait dire qu’il était plutôt costaud, celui là, et l’idée de le tuer amusait plus qu’autre chose le sorcier… c’était un jeu. Une quête sans fin, qui se jouait entre lui et toutes ces créatures qui faisaient tant de mal aux honnêtes gens…

Arrêtant le moteur de sa moto, Dmitri en descendit et huma l’air alentour. Une odeur l’intriguait… Il tenta de se concentrer, essayant de savoir s’il s’agissait bien de celle du vampire qu’il cherchait, mais il ne parvint pas à se fixer pour autant… maudissant ses faibles capacités sensorielles qui étaient pourtant plus que bien développées, mais aps assez, à son humble avis… il décida de suivre cette piste puisque c’était, de toute façon, la seule qu’il avait. L’odeur se mêla aux traces d’une voiture qu’il commençait à connaître… C’était bien son vampire qui oeuvrait dans le coin ! Le sorcier s’arrêta et posa ses doigts sur le goudron encore chauffé par le soleil à présent couché… Portant ses doigts à son nez, il ferma les yeux et se concentra… les traces étaient encore fraîches… mais il était dans l’incapacité de donner une valeur précise concernant le temps qui s’était écoulé depuis le passage du véhicule qu’il suivait à présent. Claquant de la langue avec agacement, il remonta en selle et fit gronder le moteur avant de partir à vive allure à la suite de la voiture, un parfum différent de celui du vampire accompagnait la trace olfactive du monstre… Ce parfum était celui d’une femme visiblement… Et si Dmitri avait vu juste, elle n’était sûrement pas en sécurité.

Quand Dmitri arriva à la hauteur de la voiture, cette dernière avait été désertée. Coupant net son moteur, il tendit l’oreille, se concentra sur les bruits alentours… Il devait retrouver cet espèce de sa*operie pour lui régler son compte… définitivement ! Son cœur battait doucement, ses sens, en alerte, cherchaient un indice… Et ce dernier se fit finalement entendre. C’était un murmure… Un soupire, semblable à un supplice… Quelqu’un appelait à l’aide. Immédiatement, Dmitri tourna la tête vers l’origine du son. Ses pupilles s’accommodèrent à l’obscurité, et plongèrent dans les bois, comme s’il faisait jour. Il vit la silhouette de la créature. Il était là, juste dans son champ de vision, à des mètres du Bulgare, tenant fermement une femme contre un arbre. Dmitri ouvrit son coffre, prenant un balais (et vive les sorts de réduction permettant de tout faire rentrer dans un espace des plus réduits qu’il soit !) et monta sur le balais. Filant à vive allure dans les arbres, il heurta le vampire dans le dos quand ce dernier approchait ses crocs de la gorge de la femme. Projeté à terre par le contact, Dmitri roula dans les feuilles, se redressant par la même occasion pour faire face à la créature qui, de surprise, s’était reculée de la femme blessée. Un sourire carnassier s’affichait sur le visage du sorcier qui avait glissa sa main à sa taille, prenant sa baguette magique dans sa main gauche, il la tendit vers la créature :

« Maintenant, tu recules. »

Il s’adressa à Lena par la même occasion sans se tourner vers elle pour autant, se méfiant trop du vampire pour lui laisser ne serait-ce qu’une seconde de liberté :

« Ecartez-vous… VITE ! »

Oui parce que le combat pouvait être acharné étant donné le vampire qui se trouvait là… Dmitri l’avait bien observé, et il était loin d’être une proie facile… C’était clair. Il allait en bavait mais, il n’était pas du genre à reculer devant l’adversité. Ce vampire ne ferait donc pas exception.

Qu’est ce qu’elle pouvait être bête quand même… Franchement, une personne normale et censée ne se serait pas approchée de quelqu’un qui l’observe depuis plusieurs jours. En plus elle ne le connaissait pas, ne savait rien de lui, d’où il venait, ce qu’il faisait dans la vie et du soir même, voila qu’elle prenait un verre avec lui. Bon d’accord, d’habitude elle ne réfléchissait pas autant, mais elle n’avait pas non plus tendance à risquer sa vie pour draguer un mec. En tout cas, elle allait garder les idées claires pendant un moment, si bien sur elle s’en sortait, parce qu’à l’heure actuelle, elle n’était pas certaine d’en ressortir vivante. Elle avait pourtant gardé un œil sur son verre tout le long de la soirée, elle n’était pas du genre à se faire avoir de la sorte. Avant de s’absenter pour aller aux toilettes se repoudrer le nez, Léna avait pris soin de vider son verre, au cas où le jeune homme aurait eu l’idée de lui verser quelque chose. Lorsqu’elle était revenue, le serveur apportait à nouveau une manzana et un whisky pour son compagnon de soirée, et comme les verres étaient tous juste apporté, elle n’avait pas de raison de se méfier, sauf que le vampire lui expliqua dans la voiture comment il avait procédé pour arriver à ses fins.

« J’ai hypnotisé le barman pour qu’il verse une petite dose de somnifère dans ton verre avant de nous l’apporter. Je me doutais bien que tu serais trop maligne pour me laisser ton verre à moitié et me laisser une porte ouverte pour que je puisse te tromper. Tu es plus coriace que certaines… »
« Pour...Pourquoi moi ?... Qu'est ce... qu'est ce que je vous ai fait ?»
« Seul tes parents sont responsables, tu n'aurais pas du être aussi jolie, et l'odeur de ton sang est irrésistible...»

Elle aimait manipuler son monde, alors forcément, elle savait comment ne pas se faire prendre au piège. Manque de chance, elle ne sachant pas que c’était un vampire à ce moment là, et bien elle pensait qu’en le laissant seul devant un verre vide, il aurait eu l’air bête. Elle aurait du écouter son instinct qui lui disait de le laisser en plan comme ça, mais une fois encore, sa curiosité l’avait ramené vers lui et elle avait pris son verre d’alcool mélangé au somnifère. Au début, elle pensait qu’avec la fatigue, l’alcool ne lui avait pas réussi, mais c’était tout autre chose en réalité, la jeune femme était droguée et donc plus capable de réfléchir par elle-même. Ethan lui avait donc proposé de la ramener et l’avait mise en voiture et sans se rendre compte de rien s’était éloigné du bar et de la ville pour s’isoler un peu du monde. Lorsqu’elle commença à réaliser qu’elle n’était pas dans la bonne direction, elle le fit remarquer au conducteur, mais il lui annonça des choses bizarres, tel que faire son affaire, manger, elle était vraiment en train d’halluciner, de même que ses yeux lui jouaient des tours, mais en faite non…

Léna réalisa bien trop tard que le jeune homme n’était pas celui qu’il prétendait, enfin pas le garçon posé qu’il avait laissé entendre, mais au contraire, quelqu’un de bien plus maléfique que ça en faite. Prenant le peu de force qu’elle avait, son courage la souleva afin qu’elle puisse courir suffisamment longtemps et assez loin de Ethan. La encore, talon et forêt ne font pas bon ménage et elle chuta dans les branchages, griffant son visage, entaillant son poignet, son crâne… sa cheville devait être tordu voir cassé, et finalement elle était bloqué contre un arbre. En plus, Ethan était toujours la, la soulevant comme si elle était à peine plus lourde qu’une plume. Il lui lécha le sang qu’elle avait au poignet, puis elle remarqua qu’elle n’était pas en train d’halluciner, qu’elle avait bien sous les yeux un vampire qui allait la mordre d’un moment à l’autre dans son cou. De ces dernières forces, elle poussa une demande d’aide, laissant une larme couler sur sa joue. Ethan avait envie de jouer encore un peu, il reposa la jeune femme, l’embrassant de force, mordant dans son bras mais juste pour la blesser d’avantage. Il aurait pu aller plus loin, mais son envie de sang était trop grande tant Léna était égratigner de partout, le sang s’écoulait, faisant surement perdre la raison au vampire qui souhaiter jouer encore un peu. Il la releva d’un coup et approcha alors sa bouche de sa jugulaire quand il se fit bousculer par une personne qui était arrivé à toute vitesse. Léna toucha à nouveau le sol, évitant ainsi la suffocation, et l’homme qui se releva à toute allure faisait à présent face au vampire. L’ancienne vipère se tenait la gorge, comme pour essayer de lui faire reprendre sa forme initiale lorsque l’homme lui annonça de reculer. Tant bien que mal, Léna s’exécuta tout en essayant de ne pas se blesser d’avantage, elle se mit à courir derrière le motard, puis elle recula quand même, un duel allait avoir lieu et Léna ne voulait pas en faire parti. Elle jeta un œil à ses blessures, le sang coulait et elle ne savait comment le faire arrêter, elle n’était pas en train de faire une hémorragie, mais elle n’était pas vraiment habituée à voir son corps de la sorte. Pendant ce temps, le vampire faisait face à l’homme et il ne semblait pas ravi d’avoir été interrompu.

« Tu oses m’éloigner de mon repas, ne crois pas que je vais me laisser faire… Et je finirais ce que j’ai commencé avec elle, c’est juste une question de temps… »

Il avait la haine, il avait les crocs bien remonté et prêt à sauter sur le chasseur, sans prendre le temps de réfléchir, le vampire passa à l’attaque.

Le vampire lâchant sa proie s’était tourné vers le chasseur qui l’observait avec assurance et sang froid. C’était là une des caractéristiques de Dmitri, il ne perdait que très rarement le contrôle mais si jamais cela arrivait, mieux valait se tenir à bonne distance du sorcier furieux… *conseil d’ami :s*. L’homme restait accroupi, sur ses gardes, face à la créature. Elle avait enfin fait ce fameux faux pas qu’il attendait tant, et il allait pouvoir la tuer sans aucun remord (même si tuer en soit ne lui apportait jamais le plus petit regret, il préférait faire ça bien, genre attendre que la bête traquée se montre digne de sa mort…).

Le vampire montra les crocs et passa à l’attaque, rapidement, sautant sur le Bulgare, sans réfléchir particulièrement. Et c’était bien là son erreur. Dmitri était un homme plus que réfléchi. Il n’agissait jamais sans prendre tous les retournements possibles de situations en considération. Tout était déjà prête dans sa tête. Si, jadis, cela lui avait valu quelques blessures (puisqu’il perdait du temps à trop réfléchir) cela lui avait appris, à force, à savoir réagir avec rapidité tout en restant réfléchi. Aussi para-t-il l’attaque de la créature en glissant au milieu des feuilles, avec rapidité. Se tournant pour faire face au vampire, il reçut un coup dans sa main gauche, lâchant alors sa baguette, il ne se laissa pas prendre au dépourvu pour autant, son poignard, alors coincé dans sa ceinture, glissa dans sa main droite et il fendit l’air en direction du vampire qui dû reculer pour éviter le coup. Dmitri en profita pour récupérer sa baguette, lançant l’arme blanche en direction du vampire qui s’avançait déjà vers lui, il eut le plaisir d’entailler sa chaire et, alors que la créature s’arrêtait une seconde, Dmitri ne lui laissa plus le temps de réfléchir. Un éclair traversa ses prunelles et le sort impardonnable fut prononcé ;

« Avada Kedevra. »

L’éclair d’une étonnante couleur verte jaillit et percuta la poitrine de la créature de plein fouet, laissait ce dernier tomber à même le sol, le corps était à présent sans vie, et seule une expression de stupeur traversait le regard du monstre qui, au bout de peu de temps, se transforma en poussière, ne laissant aucune trace de son passage dans ce monde. Dmitri se releva, s’avançant vers le tas de poussière, il vérifia que tout était bien en ordre et lorsqu’il fut assuré que la créature avait bel et bien péri, il retourna vers la jeune femme allongée à me^me le sol. Ignorant qu’elle était une sorcière, il souffla :

« Oubliettes »

Il était hors de question qu’elle se souvienne de ce qui venait de se passer sous ses yeux (même si elle était une sorcière, d’ailleurs… il n’était pas idiot, et il savait très bien que le sortilège de mort était proscrit…). Il s’avança vers elle, soufflant :

« Tout va bien mademoiselle ? Un homme vous menaçait, mais mon arrivée l’a, visiblement, fait fuir… Vous étiez sonnée quand je suis parvenu à votre hauteur… »

Il se sentait coupable, évidemment. S’il n’avait pas perdu la trace du vampire, il aurait pu éviter qu’elle soit aussi blessée. Le pire, c’est qu’en plus, elle avait vraiment failli perdre sa vie dans cette histoire ! Tout ça à cause de lui… Il n’avait pas été assez prévoyant et cela avait failli coûter la vie d’une innocente. Il était grand temps pour lui de se remettre en question… Glissant sa main vers les blessures (nombreuses, pour le coup) de la jeune femme, il souffla :

« Vous pensez que vous pourrez vous relever ? Vous avez perdu énormément de sang, visiblement… Je vais vous aider à vous déplacer… »

Il restait accroupi à la hauteur de la sorcière, inquiet… L’inconvénient, en bonus, c’était qu’il était venu en moto, et elle n’était pas forcément en super état pour se déplacer en moto… ceci étant, il ne se voyait pas non plus transplaner avec elle, sachant qu’il ne savait pas du tout qu’elle était une sorcière.

Léna était complètement secouée par les émotions, la douleur, elle s’était bien fait mal, ne sentant presque plus sa cheville, son sang s’écoulant de son poignet, elle était vraiment dans un sale état. Dire qu’elle s’était faite toute mimi pour la soirée, si elle avait su, elle se serait contentait d’un repas chinois livré, d’un bon film devant la télé, qui sait, elle aurait peut-être même invité William ou Erwan pour lui tenir compagnie, enfin maintenant il était un peu tard pour penser à ça. Léna était dans une forêt, éloignée de tout, et face à un vampire qui ne voulait qu’une chose, la vider de son liquide précieux à sa vie. Lorsque le jeune homme arriva à son secours, elle obéit aussitôt à ses ordres et alla se mettre à l’abri, ne manquant par la même occasion rien de ce qu’il se passait sous ses yeux. L’homme semblait savoir ce qu’il faisait, et de toute Léna était bien trop faible pour lui dire quoi faire, ou si jamais il était un peu trop exposé à la créature. Quoi qu’il en soit, la jolie brune resta donc appuyée contre un arbre, observant la scène.

Chaque mouvement semblait calculé, précis, pas la place pour l’imprévu, la surprise, il semblait savoir à l’avance ce qu’il devait faire, anticipant le moindre fait et geste du vampire. Une chose était certaine, c’est qu’il était très confiant, attendant le faux pas qui lui donnerait la victoire et l’assurant de rentrer tranquillement sans être blessé. A le regarder, Léna était rassurée, elle savait qu’elle était sortie d’affaire, enfin elle avait des moments de panique par moment, imaginant que le vampire faisait semblant d’être un peu déboussolé pour mieux attaquer. Quoi qu’il en soit, lorsque le chasseur lança le sortilège de mort, Léna fut surprise de voir qu’elle avait devant elle un sorcier, et qu’en plus, utiliser les sortilèges interdits même pour sauver la vie de quelqu’un restait quelque chose de proscrit. Elle vit le vampire se réduire en cendre, elle savait qu’elle était sauvé, qu’elle ne risquait plus rien, que le cauchemar était terminé à présent. L’homme se rapprocha donc de la jeune femme et avant qu’elle n’ait le temps de dire quelque chose, il lui jeta un sortilège d’oubliette, et la, trou noir…

Lorsqu’elle ouvrit à nouveau les yeux, elle avait un homme devant elle, et était dans une forêt. Comment avait-elle atterri ici, elle ne se rappelait plus. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle avait un terrible mal de crane, qu’elle avait mal à sa cheville, et que son poignet était salement amochée, de même que sa tenue en général de toute façon. L’homme lui demanda si elle allait bien, et lui expliqua qu’il était intervenu alors qu’elle était avec un garçon, et que son arrivée l’avait surement fait fuir. Ah l’alcool, il faudrait vraiment qu’elle songe à ralentir, parce que ce n’était pas très sérieux quand même.

« Euh, je ne me rappelle plus grand-chose, je ne sais même pas comment j’ai atterri ici. Je n’habite pourtant pas dans ce coin… Oh ma tête, j’ai mal partout… pourquoi je suis dans cet état ? »

Elle avait vraiment mal au crâne, ne se rappelant plus de rien pour le moment, qui sait, peut-être aurait elle un peu plus de souvenir un peu plus tard, ou peut-être même demain après une bonne nuit de sommeil. Pour le moment, il fallait qu’elle rentre, et la tout de suite, elle ne s’en sentait pas vraiment capable. D’ailleurs, l’homme lui demanda si elle pouvait se lever, et avec sa cheville, ça n’allait pas être très simple, en plus, ne sachant pas si c’était un sorcier, elle ne pouvait pas lui proposer de la faire transplaner quelque part… Il n’existait pas de moyen d’identifier les sorciers d’une manière plus simple ?

« J’ai mal à ma cheville, je ne sais pas si je vais pouvoir me relever… Peut-être que si vous m’aider je pourrais marcher un peu. »

Avec son aide, Léna essaya donc de se relever, mais elle avait perdue beaucoup de sang et la jeune femme se laissa tomber, perdant connaissance. Il faut dire que la soirée avait été riche en émotion et qu’elle était loin d’être à nouveau dans son lit.

Dmitri maintenait doucement la jeune femme dans ses bras, tout en observant l’étendue des dégâts… Ce n’était pas bien beau à voir tout ça et il s’en voulait. Oui il s’en voulait parce qu’il aurait dû arriver avant qu’elle ne soit autant amochée ! A quelques secondes près c’était un cadavre qu’il récupérait et le vampire lui aurait échappé. Il s’en voulait comme il s’en était encore très rarement voulu… Il avait mal réagi et ce n’était même pas lui qui en payait le prix… c’était une femme, innocente, qui n’avait rien du tout à voir dans cette sombre bataille qu’il livrait aux créatures malveillantes. Comme prévu, la victime ne se souvenait de rien bon c’était toujours bon à savoir, parce que Dmitri était un as en Magie Noire, mais les sortilèges c’était une autre histoire… pas qu’il était nul, mais disons qu’il n’était pas toujours le plus fort en la matière quoi *ou comment bien broder pour dire qu’il est une quiche, mouhahaha*.

« Je ne sais pas. Je vous ai retrouvé comme ça… Et je crois que vous avez eu de la chance, ce gars devait être un sacré malade… »

Et il aida la demoiselle à se relever (ils allaient se débrouiller comme ils pouvaient, hein…) et… immense chance pour le sorcier, elle s’écroula juste à ce moment, ayant sans doute perdu trop de sang… Dmitri la laissa doucement retoucher le sol, et esquissa un petit sourire (réellement soulagé), chuchotant pour lui-même :

« Bien, comme ça ce sera plus simple, au moins… »

Il posa sa main sur l’épaule de la sorcière et transplana avec elle. Il connaissait la ville pour s’y être rendu plusieurs fois déjà (depuis qu’il chassait il en avait vu des villes…). Aussi atterrit-il dans sa chambre d’hôtel, tout d’abord. Il fallait qu’il arrange les blessures trop ‘visibles’. Il se chargea de cacher les morsures à l’aide d’une potion. La trace des dents disparues alors. Il en profita pour anesthésier la brunette (puisqu’il serait embarrassant qu’elle se réveille dans ces conditions…). Il vérifia bien qu’il n’omettait aucune morsure (quitte à retirer des vêtements à la brune *il n’en n’éprouvait aucune gêne, faut dire les choses comme elles sont, et puis de toute façon il était très professionnel. Sa couverture était bien trop importante pour qu’il soit gêné par la vue d’un corps nu*. Rapidement, il ajusta les vêtements de la jeune femme, du attaquer la peau à deux endroits (où se trouvaient des morsures au préalable) pour expliquer la perte importante de sang. Evidemment, il ne faisait pas avec plaisir, mais il n’avait, hélas, pas le choix. La première fois qu’il avait dû le faire, il avait très longuement hésité. Il n’avait pas 20 ans à l’époque, et, bien que déjà très dur, n’était pas préparé à s’en prendre aux innocents ‘pour leur bien’. A présent, il avait abandonné cette déontologie. Il n’agissait que pour l’intérêt commun (de son humble avis en tout cas). Aussi ne reculait-il plus devant l’idée de blesser un innocent.

Le sang coulait à nouveau, mais cette fois, il venait de blessures faîtes par un couteau désinfecté, s’il vous plait, il fait ça bien mon Bulgare !. Dmitri vérifia que tout était bien en ordre et transplana à nouveau. Il atterrit, cette fois-ci, dans une ruelle sombre et mal famée. Prenant un téléphone (invention moldue qu’il avait fort bien appris à maîtriser !), il composa le numéro des secours.

« Oui, venez-vite, s’il vous plait… une femme a été agressée… Elle a l’air très mal en point, elle a dû perdre beaucoup de sang… Où je suis ??? Eu…. Une ruelle… Impasse Fisher… dépêchez-vous s’il vous plait, elle a perdu connaissance… »

Dmitri s’arma de sa baguette à nouveau, chuchottant de nouveau :

« Oubliettes »

Elle ne devait pas se rappeler de la forêt. Il fallait qu’elle croit ce que les médecins lui diraient : à savoir, qu’elle avait été agressée dans cette ruelle-ci…

Soupirant, Dmitri posa son front dans sa paume de main, et observa la femme, toujours inconsciente, dans ses bras, rongé par les regrets et les remords. Enfin, les urgences arrivèrent. La femme fut montée dans le camion, bien attachée, la voiture démarra avec Dmitri à l’arrière. Il parlait avec les médecins, pendant le trajet. Il donna son témoignage, se présentant sous une fausse identité (comme toujours). Et Lena fut emmenée en unité de soins intensifs. Pendant ce temps, le sorcier en profita pour joindre ses parents par patronus, leur annonçant son retour proche pour la Bulgarie. Il devait passer du temps avec sa fille, maintenant que ce vampire était mort. Il rangea sa baguette et quitta les toilettes pour homme pile au moment où un médecin quittait la salle de réanimation, cherchant (visiblement) le bulgare :

« Je vous cherchais ! Elle est dans un état stable et se réveillera sans doute dans la nuit, voire demain au plus tard, si vous souhaitez venir la revoir… »

Dmitri hocha doucement la tête et quitta l’hôpital. Il ne comptait pas revoir cette femme. Ce n’était pas son genre d’être couvert d’éloges… Il alla néanmoins chercher un magnifique bouquet de fleurs qu’il vint poser dans la chambre de la belle brune, sans prendre la peine de le signer cependant. Il partait quand il entendit un bruit derrière lui… Elle s’était réveillée… Bien plus vite que prévu !

Qu’est ce qu’elle avait bien pu faire pour être dans un tel état ? Sa chute lui avait-elle provoqué plus de dégât qu’elle ne l’aurait cru ? En tout cas, une chose était certaine, c’est que tout était vague, qu’elle ne savait pas grand-chose sur ce qui s’était passé. Heureusement que l’homme était arrivé, parce qu’effectivement, elle était dans un drôle état. Dire qu’elle ne savait même plus dire le visage de l’homme responsable de ça, dans un sens tant mieux, elle éviterait de paniqué si elle le croisait à nouveau, et d’un autre coté, vivre avec l’idée que cette personne pouvait lui tomber dessus à nouveau n’était pas spécialement rassurant. Une chance que Léna soit une sorcière, ça lui enlevait un peu plus le poids de la peur. Si jamais elle avait un problème, elle pourrait toujours le pulvériser. Enfin, sous condition de ne pas oublier sa baguette comme elle l’avait bêtement fait ici. En tout cas, elle devait beaucoup à l’homme qui était venu à sa rescousse.

« Je…Je vous remercie d’être arrivé alors… Qui sait ce qu’il aurait pu se passer alors… Aïe, je crois que ma cheville est cassée et ma tête… Merci en tout cas. »

Oui, vu comment elle était arrangé, heureusement qu’il était arrivé pour l’aider. Bon, maintenant, il fallait qu’elle se lève, qu’elle rentre chez elle. Dire qu’elle ne pouvait même pas transplaner sans baguette magique, grandiose Léna d’avoir oublié ta baguette. Le fait de se redresser n’arrangea pas les choses, et la jeune femme tomba alors dans les pommes, rattrapée de justesse par son sauveteur.


[Parallèlement dans l’inconscient de Léna]

Elle ne savait pas ou elle était, ce qu’elle y faisait, mais elle courrait dans une forêt, cherchant à fuir quelque chose ou quelqu’un. Il y avait du brouillard, beaucoup de brume qui faisait qu'elle ne pouvait bien savoir ou elle se dirigeait, mais elle ne comptait pas s'arrêter, elle se sentait menacer. La jeune femme courrait encore et esquiva les arbres, les branches, jusqu’à ce que son pied ne heurte une pierre, puis une racine ce qui fit chuter la jolie brune. Elle voulut se relever, ses jambes refusaient d’obéir elle était la, face à son agresseur dont elle ne pouvait voir le visage, complètement bloquée. Elle voulait crier, mais aucun son ne sortait de sa gorge, elle voulait le frapper et se débattre mais ses membres ne répondaient pas, elle ne voulait pas rester comme ça mais ne pouvait rien faire contre ça... Le jeune homme commença à la soulever d’une main, il avait une force incroyable, lui murmura des choses qu'elle ne comprenait pas, pourquoi parler avec elle si il voulait la tuer ? Pourquoi la faire souffrir de la sorte pour son simple plaisir ? De toute façon, elle ne pouvait même pas lui répondre, l'insulter ou encore même hurler à l'aide... En tout cas, ce qui était certain, c'est que ce garçon n'était pas un sorcier, il aurait pu la faire souffrir bien plus avec la magie mais elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il pouvait bien être…

Changement de décor, elle était à nouveau chez elle, tranquillement dans son fauteuil, à regarder la télé avec un paquet de guimauve sur la table basse. Des bougies étaient allumées, elle aimait bien l'ambiance calme et tamisé que pouvaient procurer ces objets. Elle était en train de se détendre, de se remettre des jours passés à l'hopital pour des blessures dont elle ne se rappelait même pas, regardant un film d'action mêlant amour et trahison, un vrai film quoi. Elle entendit alors sonner, et lorsqu’elle ouvrit la porte, c’était son sauveur, Dmitri (elle ne savait pas son prénom bien sur). Il était la, devant elle, prétextant qu'il voulait prendre de ses nouvelles, s'assurer qu'elle allait bien et qu'elle était en bonne santé. Léna l'invita à entrer, elle lui devait bien ça quand même... Aussitôt, les choses s’accélérèrent, il embrassa Léna, déboutonna ses vêtements soigneusement, ne prenant pas garde aux cicatrices qui mettaient un peu de temps à disparaître. La jolie brune ne se débattue pas, se laissant faire, comme si c'est ce qu'elle avait toujours voulue. Elle en fit de même concernant le jeune homme, et ils continuèrent leur affaire sur le fauteuil du salon…


[De nouveau dans le réel]

Léna somnolait mais ne parvenait pas à se réveiller, il faut dire qu’avec deux fois un sortilège d’oubliette, elle allait avoir du mal à avoir les idées très claires. Il cherchait à lui faire perdre la mémoire ou quoi ? Elle se sentit donc manipuler, des voix qu’elle ne connaissait pas s’agiter autour d’elle mais elle était incapable de bouger, de faire quoi que se soit, elle avait mal mais la douleur commençait à passer, elle était comme une marionnette dont on s’occuper sans être capable d’agir pour son propre bien. Elle sombra à nouveau dans un sommeil profond, laissant de cette manière le personnel médical la soigner, les tranquillisants devant surement agir bien plus qu’elle ne pourraient le penser.

Léna fut soigné aux soins intensifs, puis monté dans une chambre un peu plus tard, elle dormait toujours, à croire que les médecins lui avaient mis une dose importante pour vraiment lui éviter de souffrir. Une fois dans sa chambre, elle dormait toujours, mais elle fut sortie de son sommeil par le parfum d’un bouquet de fleur, parfum qu’elle aimait toujours sentir chez elle. Qui n’aimait pas les fleurs de toute façon ? Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle remarqua son sauveur de dos, enfin, sauf si elle était dans le brouillard bien plus qu’elle ne l’aurait cru…

« Vous…partez déjà ? … Je suis à … Sainte Mangouste ? Ou est Erwan ? »

Oui, normalement en tant que sorcière, elle devait être soigné à Sainte Mangouste, mais ça, elle ne pouvait pas savoir que son sauveteur l’ignorait, elle n’avait pas vraiment eu le temps de discuter avec lui en faite. Quand à Erwan et bien, c’était le meilleur ami de la jeune femme, et surtout un excellent médecin, encore en apprentissage mais ses études commençaient à toucher à leur fin (sauf si je me foire complètement xD). Sa mémoire était chamboulée, elle pensait peut-être être à l'accident qu'elle avait eu une fois durant un défilé, mais ce n'était pas Erwan qui s'était occupé d'elle... En tout cas, elle était très fatiguée, mais elle semblait reprendre peu à peu du poil de la bête et espérait bien pouvoir parler un peu plus avec ce mystérieux sauveur.

Partir… Il aurait aimé mais là il sentait que c’était plutôt mal barré… Se retournant pour faire face à la jeune femme, il ne pu cacher un air étonné quand elle mentionna Sainte Mangouste… Il ne connaissait pas tous les coins magiques, mais Sainte Mangouste, il connaissait, puisque c’était là que Kelly était allée pour ses rendez-vous gynécologique, quand elle attendait Joy… Et aux dernières nouvelles, c’était un établissement de santé sorcier à 100%. Aussi Dmitri marqua-t-il un temps d’arrêt avant de se décider à reprendre la parole :

« Ainsi, vous connaissez Sainte Mangouste… »

Le Bulgare faisait à présent face à la jeune femme. S’il avait su qu’elle était sorcière, il se serait moins posé de questions, c’était certain… mais maintenant c’était un peu trop tard pour y penser, puisqu’il avait jeté ses sortilèges d’oubliette… Et puis ça valait peut-être mieux pour elle, au final, qu’elle ne se souvienne pas de son accrochage avec ce vampire ? Peu importait à présent, le sorcier ajouta, ses prunelles ne quittant pas la jeune victime :

« Si j’avais su que vous n’étiez pas moldue, je vous aurais emmené dans un meilleur établissement de soin… »

Oui, elle y aurait été soignée tellement plus rapidement ! Mais il était un peu tard, à présent, pour y songer… tant pis. Dmitri s’approcha de quelques pas, restant à une distance équivalente à un mètre, environ, du lit où reposait la sorcière :

« Je vous ai emmené dans l’hôpital le plus proche de la ruelle où vous vous trouviez. Vous êtes toujours en Floride, nous n’avons pas quitté le pays, et encore moins le continent. »

Restait à éclaircir un petit détail qui échappait totalement au Bulgare :

« Quant à votre… Erwan, c’est bien ça ? J’ignore de qui il s’agit, mais si vous pensiez le trouver à sainte Mangouste, alors vous ne le verrez sans doute pas ici… »

Dmitri n’était pas vraiment doué pour rassurer les gens (surtout les inconnus). Il n’était pas l’homme le plus sociable de la terre, c’était certain… Mais il savait fournir des efforts, quand cela s’avérait être nécessaire, et, surtout, il avait bon fond.

« Les médecins pensaient que vous mettriez plus de temps à vous remettre, ils ont mal fait leur diagnostic, de toute évidence… mais si vous tenez à joindre votre ami, vous pourrez sans nul doute lui téléphoner. Peut-être devriez-vous quand même attendre un peu, vous me semblez être encore bien fatiguée, même si, je ne suis pas médecin et je ne considère pas avoir mon mot à dire. »

Dmitri ne bougeait plus de la place qu’il avait adoptée depuis qu’il avait répondu à la jeune femme. Debout, devant elle, l’observant d’une expression assez difficile à décrire, qui se situait entre un cocktail certain de sentiments étroitement mêlés les uns aux autres : neutralité, inquiétude, colère, douceur… Il n’avait plus ni avancé, ni reculé, et c’était à peine s’il bougeait ses mains. Seuls ses paupières clignaient de temps à autre, tandis qu’il gardait le regard posé sur la silhouette alitée.

« Vous devirez essayer de vous endormir, ou je peux appeler un médecin pour qu’il vous donne de la morphine… Ca ne peut que vous faire du bien, un peu de repos… »

Pas qu’il voulait se débarrasser d’elle, mais cette situation l’insupportait, et il n’aimait vraiment pas se retrouver dans cette position là. Il aurait voulu avoir le temps de partir avant qu’elle ne reprenne connaissance, ç’aurait été tellement plus simple ! mais de toute évidence, ce jour là, rien n’était fait pour se dérouler comme il le souhaitait…

Waouh le mal de crâne qu’elle pouvait avoir, franchement on lui aurait cogné dessus violemment avec un truc elle aurait peut-être moins mal. Elle parvenait tant bien que mal à ouvrir les yeux, mais le peu qu’elle avait vu avait suffit à lui faire retrouver la parole et de stopper la fuite de son sauveteur. Un peu confuse elle avait parlé de plusieurs choses à la fois, sans même savoir qui se trouvait devant elle. Lorsqu’elle réalisa qu’il s’agissait de l’homme qui lui avait sauvé la vie, elle souffla légèrement, après tout, si ça avait été un médecin, il aurait pu lui faire d’autre examen, supposant qu’elle divaguée complètement, alors que là, et bien le jeune homme ne trouva rien d’autre à dire à par être étonné qu’elle connaisse Sainte Mangouste.

« Bien sur que je connais cet endroit… Je…Je n’y vais pas souvent, mais le peu que je m’y suis rendu… j’en suis plutôt ressortie… rapidement… »

Elle grimaçait comme si elle devait lutter pour ne pas s’endormir, il avait du mettre une bonne dose pour qu’elle ne souffre pas trop. Elle aurait été dans l’hôpital sorcier, elle aurait déjà eu plusieurs types de crème pour apaiser sa douleur sans pour autant lui donner ces drôles de nausées. D’ailleurs, l’homme en question s’en voulait de l’avoir amené ici, si il avait su qu’elle était sorcière, il l’aurait probablement emportée directement à Sainte Mangouste, mais à présent il était trop tard, elle n’aurait plus qu’à prendre son mal en patience pour guérir et sortir de la rapidement.

« Vous… vous ne pouviez pas savoir que… que je n’étais pas une moldue. D’autant plus que je n’avais pas de… baguette sur moi. »

Et oui, quand on n’a pas de tête on a des jambes, sauf que là, bah ses jambes s’étaient prises dans une racine, enfin ça elle s’en souvenait plus grâce aux sortilèges du sorcier. L’homme s’approcha d’elle, restant quand loin, il avait peur qu’elle morde ? Vu la dose de calmant qu’elle devait avoir dans le sang, pas de risque qu’elle se lève pour lui sauter dans les bras hein ! Il lui annonça qu’elle était toujours en Floride, dans un hôpital pas loin de la ruelle ou elle avait été agressée. Bon, bah elle pourrait prendre un taxi pour rentrer vu que sans baguette le transplanage serait compliqué. Oui, elle pensait déjà à sortir, ne se rendant pas vraiment compte de l’ampleur de ses blessures. Quand à Erwan, elle ne pouvait pas le joindre, et elle espérait être à Sainte Mangouste justement parce qu’il était médecin et qu’elle serait chouchouter par son ami.

« Erwan est médicomage là bas… et c’est aussi mon meilleur ami. Tant pis, je devrais faire avec le personnel ici. J’espère que je ne vais pas rester ici trop longtemps… »

Oui, l’hôpital n’était pas vraiment l’endroit préféré de la jeune femme. Les tenues sont pas des plus jolies et sexy en plus… La dernière fois qu’elle y avait été, c’était pour sa jambe cassé lors d’un défilé, et c’est William qui s’était occupé d’elle. Certes, elle ne le connaissait pas au début, mais elle avait quand même finie sa nuit avec lui et à présent ils étaient bon amis. Ah ! Les talents de Léna pour se sociabiliser, ça restait un peu particulier quand même, et heureusement qu'elle ne finissait pas par devenir ami avec tous les mecs qui finissaient leur nuit avec la jolie brune.

Dmitri lui annonça le diagnostic des médecins, il avait bien écouté d’ailleurs puisqu’il lui répéta tout ce qu’elle avait à savoir. C’est vrai qu’elle pourrait appeler Erwan, sauf si elle a oublié son numéro, sait-on jamais avec les sortilèges. Quand à se reposer, elle estimait qu’elle avait dormi bien assez pour le moment. Elle ne savait plus la date d’ailleurs, ni même l’heure qu’il était, mais qu’importe, elle ne comptait pas se rendormir de si tôt. Du moins, c’est ce qu’elle disait elle, maintenant, son corps restait le grand patron.

« C’est gentil de vous inquiétez pour moi, mais je vous assure que ça va déjà mieux. Je ne sens absolument… absolument plus rien. En faite, je ne sais pas si c’est bien rassurant mais je ne veux pas dormir… Ca vous ennuie de rester encore un peu ? »

Elle ne voulait pas parler de ce qu’elle avait vu, déjà parce qu’une partie d’elle imaginait des choses plutôt gênantes qu’elle ne pouvait pas raconter, et ensuite parce qu’elle-même ne savait pas trop ce qu’elle voyait, juste son agression qui repassait dans sa tête en faite, et ce n’était pas spécialement agréable de se faire agresser à chaque fois qu’on ferme les yeux.

« Vous ne voulez pas vous… asseoir un peu ? Et nous n’avons même pas été présentés, Léna Marks. Et à qui je dois le fait d’être toujours en vie ? »

La jeune femme avait le bras en écharpe, mais sa seconde main était libre, avec un bandage, mais elle pouvait la bouger sans avoir mal. Elle la tendit donc vers le jeune homme, espérant qu’il resterait un peu, juste le temps de se rassurer que ce cauchemar ne deviendrait pas réalité à nouveau.

Dmitri se mit à rire quand elle parla de sainte mangouste et de la durée des traitements là-bas… C’était plus fort que lui, il n’avait pas pu s’en empêcher. Son visage s’était un tantinet éclairé, tandis qu’il riait doucement (ce n’était, certes, pas un éclat de rire puissant, mais il y mettait un peu de cœur tout de même, réellement amusé par l’observation) :

« Ça c’est sûr que c’est forcément bien plus rapide qu’ici ! Surtout quand il s’agit de fractures, de membres manquants, ou autres… »

Ben oui, il fallait être réaliste ! La magie était plus qu’utile dans la médecine !!! Les pauvres moldus étaient d’ailleurs sacrément handicapés pour tout ce qui touchait à la santé (du point de vue de Dmitri). Ceci étant, il ne niait pas le fait qu’ils étaient tous fort ingénieux… leurs plâtres, leurs médicaments… c’était vraiment très bien trouvé ! Bien moins efficace qu’une vraie potion ou qu’un sortilège, mais ils faisaient avec ce que la nature leur avait donné et c’était déjà pas mal, en soit…

« Je suis désolé de vous imposer un temps d’hospitalisation aussi long… »

Oui, parce que s’il l’avait emmenée dans un hôpital sorcier (sainte mangouste ou autre, hein ?), il aurait pu considérablement lui diminuer son temps passer allongée sans pouvoir rien faire… mais c’était trop tard à présent… Il ne risquait pas de pouvoir y changer quoique ce soit [et non, il n’allait pas jeter un oubliette à tout l’hôpital, faut pas abuser quand même ]

Quand la jeune femme lui expliqua qui était le prénommé Erwan, Dmitri se contenta d’écouter sans rien dire (ce n’était pas comme si une réponse était attendue, si ? Car si c’était le cas, il ne savait vraiment pas ce qu’il était censé dire, donc dans ce cas là, mieux valait garder le silence, n’est-il pas ?). Pour ce qui était du reste, Dmitri répondit avec neutralité :

« C’est sans doute parce que vous avez eu une certaine dose d’anesthésiants… Si vous ne sentez rien, je veux dire… Parce que vous saigniez beaucoup… »

Il n’allait pas non plus lui dire qu’il l’avait lui même blessé après l’avoir soignée, et qu’il connaissait donc chaque des entailles qui lui abîmaient la peau à présent, elle risquait (pour une bien étrange raison…) de lui en tenir rigueur (ça, c’était son instinct, qui le lui soufflait quel instinct il possède tout de même, cet homme !. Pour ce qui était de rester, et bien oui, ça l’ennuyait, pas le dire comme ça de but en blanc, ce n’était pas son genre, aussi répondit-il simplement :

« Je peux rester un moment, mais je suis attendu. »

Ce qui était vrai. Sa fille chérie lui manquait, et il avait fini son travail ici, aussi comptait-il rentrer à présent. Il n’avait plus qu’à faire ses bagages, quitter l’hôtel et rentrer en Bulgarie chez ses parents, pour, enfin, retrouver Joy. Il avait tant de choses à lui raconter et elle-même avait sans doute des tonnes d’histoires à lui raconter !!! Il devait aussi songer à déménager pour l’Angleterre, il avait trouvé une jolie maison, dans un endroit calme et isolé, mais il lui fallait montrer les photos à Joy avant… Tant de projets, tant de choses qui allaient arriver dans un avenir proche !

Répondant à la demande de la jeune femme, il s’assit non loin d’elle, répondant alors à sa présentation :

« Dmitri. »

Il ne cachait pas son accent, donc ne cachait pas ses origines, en revanche, son nom, il le gardait pour lui. Il n’aimait pas le divulguer à tout va. Et si on regardait ses papiers, actuellement il se nommait Dmitri Kerstovski. Il changeait souvent de nom, quand il travaillait, louait des chambres, voyageait. Il n’aimait pas qu’on associe son visage au nom du PDG (qu’il était, pourtant) de la grande entreprise familiale…

« N’exagérons rien. Je doute qu’on vous aurait assassiné… »

Bon là il mentait effrontément, mais il avait l’immense bonheur d’être un excellent menteur, aussi cela ne lui posait pas le moindre problème de raconter des bobards dans ces situations-là…