Tu me prends la tête ! [ PV ]

Heavy & Fanpop©

Une journée bien ordinaire dans l'existence palpitante de Maïlys Di Bartolomeo. Non, ce n'est pas paradoxal. C'était les vacances, et elle profitait du beau temps pour sortir prendre l'air dès qu'il lui en prenait l'envie. Pourtant, rester exposée au soleil chaque jour n'y changeait rien, le teint de la jolie blonde restait toujours aussi pâle. Il faut croire qu'elle n'avait pas la peau qui bronzait facilement. Mais tant qu'elle ne devenait pas ridiculement rouge comme une écrevisse farcie, ça lui allait. La couleur de sa peau lui convenait très bien comme elle était, elle n'éprouvait aucunement le besoin d'y changer quoi que ce soit. Et même si elle l'avait voulu, elle n'était pas du genre à recourir à des méthodes artificielles pour devenir dorée comme une chips. Tout le monde ressemblait soit à une carotte soit à une tomate en été oui ça y est, on a fait toute la chaîne alimentaire !, eh bien pas elle. S'il y avait une exception, il fallait que ce soit elle, n'est-ce pas ?

Elle était rentrée d'Espagne depuis peu. Les plages de sable fin lui manqueraient, tout comme Elodie et Elorah, ça c'était certain, ou pas mais être accueillie à son retour par ses deux frangins avait largement compensé toute nostalgie. Ils étaient donc de retour, et elle n'était ainsi plus seule. Et elle allait pouvoir véritablement profiter d'eux, au lieu de devoir les abandonner au bout de quelques jours. D'ailleurs, il était décidé qu'ils partiraient en Italie tous ensemble la semaine suivante, et cette nouvelle ne pouvait que la réjouir. Il fallait être sérieux trois secondes, Londres n'était pas du tout comparable à Milan. Certes, la capitale avait ses avantages, ils étaient même indéniables, mais Milan... C'était sa ville. Et rien ne pouvait faire le poids face à ça !

Le Quidditch. Un sport de barbares auquel elle s'était vue participer au sein de l'équipe de Serpentard, l'année précédente. Contre toute apparence, Maï n'était pas une petite poupée fragile qu'on pouvait briser au moindre contact. Elle était solide, et elle avait du répondant. Après, ce n'était pas pour autant qu'elle s'était saisie d'une batte et s'était mise à cogner sur tout ce qui bouge quoique, ça pouvait être tentant, n'est-ce pas Alix ? =D, elle avait préféré un poste qui demandait plus d'agilité et de doigté. Attrapeur. Et elle n'était pas trop mauvaise. Mais ce n'était pas pour autant une passion à ses yeux. C'était sympa, c'était divertissant, mais elle préférait encore le tennis. Du coup, quand Nathan et Vivien se précipitèrent vers le magasin d'accessoires de Quidditch où ils tombèrent sur Emma et Jenson en train de s'entretuer , la blondinette leur indiqua d'un signe de la main qu'elle partait leur chercher une table chez le glacier. Elle n'avait pas peur de rester seule dix minutes, et elle commençait à avoir sacrément soif.

De cet air toujours froid et hautain qui la caractérisait tant, elle s'installa à la terrasse de Florian Fortarôme avant de commander une limonade. Rien de tel pour se désaltérer. Lunettes de soleil de marque sur le nez, limonade à la main, elle était aux anges. Il ne manquerait plus que ses frères se pointent, et tout serait enfin parfait. Oui mais voilà, rien n'était jamais tout à fait parfait, malheureusement pour elle. Et au lieu de deux grandes perches chahuteuses, ce fut un nain petit Prince un brin insupportable qui apparut dans son champ de vision. « Liechtenstein, tu me fais de l'ombre. » lâcha-t-elle d'un ton posé, avant d'attraper sa boisson pour en boire une gorgée. Elle connaissait le petit frère de Marie, et étrangement, elle le sentait plutôt mal sur ce coup là. Dommage...

La précédente sortie à Traverse avait été d’un ennui mortel… Le seul point réjouissant avait été la glace gigantesque qu’il avait engloutit, tout en discutant avec Emeric Larsen, un de ses camarades de classe, qui se fichait quand même plus de lui qu’autre chose… Il lui aurait bien plongé la tête dans sa glace sans aucun remord, s’il n’avait pas eu bien trop de respect pour ce met délicieux. Emeric avait donc eut de la chance… Mais le Prince doutait sur le fait que son camarade s’en rende compte… Enfin bref. Aujourd’hui, Marie était partie voir Heaven, et elle avait refusé de l’emmener avec elle… Ce n’était pourtant pas faute, pour Nicolas, de demander au moins dix fois par jour depuis deux semaines à sa peste de sœur de l’emmener… Il avait donc décidé de venir à Traverse, que ses parents le veuille où non.

Un T-shirt blanc, une chemise bleue, un jean trop large et des lunettes extra-fumées plus tard, le petite Prince était fin prêt. Il prit donc la Cheminée pour se rendre à Traverse. Il atterrit parfaitement dans le Chaudron Baveur, qu’il quitta sans s’y attarder. Il avait bien prit soin de s’épousseter, et commença à arpenter la Grande Rue. Il s’attarda quelques secondes sur la vitrine du magasin de Quidditch, avant de reprendre sa route.

Puis, alors qu’il flânait de-ci de-là, une silhouette familière l’interpella. Assise à une table de la terrasse de chez Fortarôme, Maïlys Di Bartolomeo (dans le genre « j’ai un nom à rallonge imprononçable et je le vaux bien » elle jouait dans la même cours que notre petit Prince), élève de Serpentard, et avant tout, cousine d’Heaven Clarks, la bien aimée de Nicolas. Il s’avança vers elle, se plantant juste devant sa table. Ce qui eut pour effet de la faire parler… Pas très amicalement, certes, mais au moins elle ne faisait pas comme si elle ne l’avait pas vu !

« Tu ne bronzes pas de toute façon, je ne vois pas où est le problème… »

Et toc dans ses dents ! Vu la blancheur de sa peau, Nicolas était prêt à parier qu’elle était restée tout le début de l’été enfermée dans une chambre froide, histoire de se protéger du soleil, et de ne pas avoir trop chaud… Lui au moins, il arborait un teint hâlé qui lui allait à merveille ! Et ses cheveux châtain clairs brillaient encore d’avantage ! Enfin bref. Il ne lui demanda pas l’autorisation de s’asseoir à sa table. Il était un Prince, il s’autorisait tout seul ce qu’il désirait. S’asseyant pile en face de la blonde, il déchaussa ses lunettes noires, la fixant de ses yeux chocolat.

« Alors, Di Barto… Comment vas-tu ? »

Quoi ? Autant commencer en étant poli non ?! Déjà qu’elle ne l’avait même pas salué quand il était arrivé ! Bon, d’accord, lui non plus ne l’avait pas saluée, mais bon, ce n’était pas très grave, ce n’était que Maïlys après tout… S’il y avait eut Heaven avec elle, bien entendu, il aurait changé d’attitude… Mais ce n’était pas le cas, donc pourquoi se donner la peine d’être plus chaleureux avec un ice-berg comme cette blonde aspirine ?

Et dire que l'après-midi s'annonçait si tranquille. Bon, rien n'était tout à fait paisible lorsqu'on était en compagnie de Nathan et Vivien, mais ça c'était dans le bon sens. A eux trois ils formaient un trio véritablement indomptable quand ils s'y mettaient. Et c'était fantastique aux yeux de la blondinette ! Sauf que l'ennui, c'est qu'une personne dont la présence n'était pas souhaitée apparut dans le tableau. Un petit prince de pacotille qui s'amusait à prendre de grands airs. Et le pire, c'est qu'elle savait très bien pourquoi il venait tout juste de se planter comme un poteau devant sa table. Heaven avait le chic pour se trouver des admirateurs insupportables.

Touchée, elle ne bronzait effectivement pas, et ça se voyait. Ce qui n'était visiblement pas son cas à lui. Mais était-ce pour autant une raison suffisante pour venir l'importuner ? Pas à sa connaissance en tout cas. Elle soupira. Elle l'aurait bien envoyé bouler, mais cela risquait de le pousser encore davantage à s'imposer. Quand il s'agissait de Heaven, le deuxième année pouvait devenir une véritable sangsue, or Maï avait le malheur d'être sa cousine. Visiblement, sa sœur avait refusé de lui donner les informations qu'il désirait, s'il venait à s'adresser à elle. Et en songent cela, elle avait presque envie de rire. Croyait-il vraiment qu'elle, Maïlys Di Bartolomeo, lui donnerait les détails que Marie n'avait pas voulu lui fournir ? Heaven était sa cousine, et elle n'avait pas la moindre envie que ce gars maladivement obsédé par elle se pointe chez elle pour la kidnapper. Ceci dit, elle comptait sur les muscles de Raphaël pour la protéger. Il n'empêche qu'il n'était pas la peine d'en arriver à de telles extrémités. « Le problème, c'est que tu m'importunes, et que j'attendais mes frères, et non pas toi. » Et elle restait polie s'il vous plait ! Elle était bien éduquée l'Italienne, sinon ce n'était pas le mot 'importuner' qu'elle aurait employé, c'était clair et net.

Un rictus passa sur son visage lorsqu'il s'assit en face d'elle, mais elle resta silencieuse. Ce n'était pas à grands cris qu'elle allait réussir à le faire dégager. Le souci, ce n'était pas forcément Nicolas en lui-même. Certes, il avait deux ans de moins qu'elle et avait la tête plus grosse qu'une pastèque, mais ce qui la dérangeait encore davantage, c'était qu'il ne vienne à elle que pour lui soutirer des informations concernant Heaven. Son orgueil en prenait un coup ? Sans aucun doute. Et surtout, elle n'était pas son espion personnel, Merlin ! S'il tenait tant que ça à tout savoir sur la brune, il n'avait qu'à apprendre à se transformer en moucheron pour pouvoir la poursuivre quand bon lui semblait, tiens. Il lui demanda comment elle allait. Tentative pathétique de lancer une conversation banale avant d'arriver inopinément au sujet qui l'intéressait. "Oh bah tiens ça alors, je ne sais même pas comment on en est arrivé à discuter des sous-vêtements de Heaven ? Oo D'ailleurs, tant qu'on en parle, tu n'en aurais pas un exemplaire sur toi, par hasard ?" « Bien, à merveille même, mais nous savons tous les deux que ma santé ne t'intéresse aucunement Liechtenstein. Alors venons-en aux faits, tu veux bien ? Quelle que soit ta question concernant Heaven, je n'ai pas de réponse à te donner, alors je pense qu'on gagnerait tous les deux un temps non négligeable si tu repartais tout de suite, vois-tu. Et ma vie pourrait reprendre là où je l'ai laissée avant que tu ne t'imposes à ma table. » répondit-elle de but en blanc, avant de porter à nouveau le verre à ses lèvres. S'il était un gentil garçon, il acquiescerait sagement et retournerait à des activités plus saines. Et tout le monde serait content !

Maïlys semblait complètement ravie de voir Nicolas… Tant mieux, car il allait rester tant qu’il n’avait pas l’information qu’il désirait ! Et il était sûr et certain que la blonde l’avait, puisqu’il savait qu’entre Heaven et la blonde, c’était presque une relation fraternelle qui existait… Alors bon, il était normal que la pseudo-sœur d’Heaven ait sa nouvelle adresse, non ?! Bien sûr que si ! Et Nicolas comptait bien la récupérer, lui aussi ! Bon, bien entendu, après il s’y rendrait… En espérant farouchement que le grand dadais qui servait de petit-ami à sa bien aimée ne soit pas là… Sinon, il doutait vraiment sur ses possibilités à pénétrer la demeure de la Clarks… Quand bien même il soit un prince et qu’on lui devait partout l’hospitalité…

« Et bien me voilà quand même ! »

Et d’ailleurs, Nicolas se moquait pas mal d’être attendu ou non. Il lui faisait un cadeau des plus précieux, en lui offrant ainsi sa présence à sa table ! Enfin bref. Il commanda la même chose que la blonde quand le serveur passa à ses côtés. Et bien oui, maintenant qu’il était là, autant en profiter pour prendre un rafraichissement ! Cela serait complètement idiot de rester là à se dessécher, non ?! Et puis il était jeune, il lui fallait du sucre et de l’eau… Alors bon, autant sauter sur l’occasion quand celle-ci se présentait !

Cependant, l’italienne semblait plutôt énervée par sa venue… Bah, c’était peut-être normal, il s’imposait un peu… Mais il était tellement chou, on ne pouvait pas lui en vouloir bien longtemps ! Et puis comme elle était seule, elle paraissait moins cruche ainsi ! Mais le problème, c’était qu’elle ne semblait pas prête à coopérer… Ce qui était bien dommage, car Nicolas n’allait pas la laisser tranquille avant d’avoir obtenu ce qu’il voulait… Et il allait le lui faire comprendre !

« Je veux sa nouvelle adresse… Et plus vite tu me la donneras, plus vite tu seras débarrassée de moi… C’est plutôt alléchant comme offre, non ? »

Bah ouais… Si il la soulait par sa simple présence, elle devrait être ravie de pouvoir se débarrasser de lui aussi rapidement… Bien sûr, si elle tentait de lui donner une fausse information, Nicolas se vengerait d’une façon bien à lui… Et Maïlys se mordrait les doigts, parole de Prince ! Mais bon… La blonde devait tout de même avoir un petit cerveau planté sous sa chevelure non ? Elle n’était peut-être pas si idiote qu’elle n’y paraissait…

« Aller, Di Barto… Rends-toi un peu utile… »

Bah ouais, qu’elle se rende utile ! Elle ne servait à rien, dans l’ombre d’Heaven… Et même si elle était jolie –bah ouais, Nicolas ne ment pas sur les filles non plus !-, il fallait avouer qu’à coté de sa cousine… Pour Nicolas en tout cas, elle ne valait pas grand-chose… Et s’il n’était pas le seul garçon à penser ça (mais que les autres –s’ils existaient- soient sur leurs gardes, Nico était prêt à défendre son territoire !), et bien Maïlys allait en prendre pour son grade…

Quelle plaie. Parmi toutes les personnes insupportables qui existaient sur terre, il fallait que ce soit cet avorton de prétendu prince qui se pointe à sa table. Une seule explication, c'était le karma. Elle n'avait pas été bien sympa avec certaines personnes ces derniers temps, et des forces supérieures le lui faisaient payer. Certes, la blondinette n'était pas particulièrement du genre superstitieuse, mais comment expliquer que ce brun insupportable et infatigable soit assis devant elle, autrement ? Si seulement Nathan et Vivien pouvaient accélérer le mouvement, ils le feraient dégager eux au moins. Niveau carrure, il était clair que Liechtenstein ne faisait nullement le poids face aux jumeaux. Seulement, s'ils étaient d'humeur joueuse, ils seraient encore capables de la laisser en tête à tête avec l'avorton juste pour l'embêter. Piégée !

« C'est ce que je vois, oui. » marmonna-t-elle d'un ton distant, préférant plutôt se concentrer sur sa boisson, qui trouvait brusquement un tout nouvel attrait à ses yeux. Sait-on jamais, si Nicolas voulait l'hypnotiser pour lui soutirer des infos ! On ne recule devant rien quand il s'agit de l'Amour avec un grand A ! Verrouillant finalement son regard noisette sur celui du brun, elle lui exposa clairement la situation, avec autant de diplomatie et de politesse que possible. Elle balaya les trivialités d'un simple geste de la main, avant de lui dire sans tourner autour du pot qu'il n'obtiendrait rien d'elle. Elle était une vraie tombe, qu'il ne compte pas sur elle, il pouvait aller se brosser, pour faire court. Un être optimiste et un brin naïf aurait pu croire que l'échange s'arrêterait ici. On aurait pu croire que le commentaire tranchant de l'Italienne suffirait à faire disparaître l'insistance de Nicolas. Mais c'était sans compter sur la ferveur presque religieuse avec laquelle il s'accrochait désespérément à cet amour impossible.

L'adresse de Heaven ? La blonde n'y tînt pas, elle lâcha un ricanement moqueur, levant brièvement les yeux vers le garçon. « Non, sérieusement ? » Ce n'était pas pour dire, mais il devenait plutôt lourd, à force. Pas qu'elle n'adora pas converser avec lui, mais en fait, elle avait quand même mieux à faire. Se taper la tête contre un mur, par exemple. « Et moi je veux te voir disparaître de mon champ de vision. Mais comme tu dois t'en rendre compte, on ne peut pas tout avoir, Liechtenstein. » répondit-elle avec ironie. En fait, en l'occurrence, c'était surtout elle qui s'en rendait compte. L'indésirable avait trouvé sa proie, et il n'était pas prêt de la lâcher. Et malheureusement pour elle, cette fois c'était elle la proie. Que Merlin la protège ! « Pourquoi veux-tu son adresse, pour commencer. Laisse-moi deviner, tu vas aller rôder autour de chez elle, camper là jusqu'à ce que Raphaël quitte les lieux et... t'introduire par effraction chez Heaven pour... faire quoi au juste ? Lui déclarer ton amour éternel ? C'est très mignon Liechtenstein, mais ouvre les yeux. Au mieux elle te rit au nez, au pire elle rappelle Raph' pour qu'il te bosse les fesses. » lui fit-elle gracieusement remarquer. Il faut croire qu'elle se sentait d'humeur charitable aujourd'hui. La preuve, elle essayait de mettre un peu de plomb dans la cervelle de ce pauvre garçon.

Elle, inutile ? C'était l'hôpital qui se foutait de la charité, non ? Pas plus vexée que ça, elle reprit une nouvelle gorgée de sa boisson, le visage toujours impassible. Ce n'était certainement pas comme ça qu'il lui arracherait la moindre information. Et puis après tout, pourquoi pas, il n'avait qu'à s'imposer. Il pouvait s'avérer divertissant, qui sait. Peut-être que s'il ouvrait un minimum ses oreilles et écoutait ses sages paroles, il finirait par revenir sur terre et par réaliser que non, décidément, Heaven ne serait jamais intéressée par lui. Et plus vite il en aurait conscience, mieux ça serait pour son entourage.

Nicolas pouvait être une sangsue quand il le voulait. Et il pouvait réellement ennuyer son monde comme personne ! Manque de pot pour Maïlys, il avait jeté son dévolu sur la cousine de cette dernière et ne comptait pas lâcher prise de si tôt. Ce n’était pas parce qu’elle était soi-disant en couple avec un idiot de première classe qu’elle était pour autant aveugle. Après tout, si Nicolas réussissait à dire clairement à la brune ce qu’il ressentait pour elle, c’était clair et net comme de l’eau de roche, elle lui tomberait dans les bras, bien entendu ! Qui pourrait résister à pareil gueule d’ange ? Personne, assurément ! Et Heaven ne ferait pas exception à la règle, ça non ! Enfin bref. Il resterait donc là jusqu’à ce que la blonde cède. Et il ne doutait pas qu’elle ne le fasse rapidement… Après tout, elle voulait le voir disparaitre de son champ de vision, elle venait elle-même de le dire… Alors plus vite elle crachait le morceau, plus vite elle serait tranquille !

« Évidement… Je disparaitrais si j’ai ce que je veux… »

Alors si elle avait un peu de jugeote, et avant tout, si elle voulait la tranquillité rapidement, il fallait qu’elle accepte sa requête. Après, il pourrait peut-être faire un effort, puisqu’il serait redevable de la blonde… Mais soyez certain qu’il expédierait cette redevance bien rapidement. Après tout, on lui devait allégeance, et non pas le contraire. Alors si Maïlys pouvait penser avoir un petit serviteur de plus dans sa cours –car il savait bien ce qu’elle faisait au château, avec sa horde de boulets autour de ses pieds… Il se demandait même si elle ne tombait pas de temps à autre, à cause de tous ces idiots à quatre pattes devant elle- et bien elle se trompait lourdement. Nicolas n’était pas du genre à courber l’échine et à porter un collier ! Puis la remarque de la blonde le piqua au vif. S’introduire chez Heaven comme si de rien n’était ?! Voyons, cette fille était-elle vraiment aussi stupide qu’elle ne le paraissait ?! Nicolas avait cru un temps qu’il avait mal entendu, mais non, c’était bien ce qu’elle avait dit… Et bien, elle ne semblait pas connaitre les coutumes de politesses pour entrer chez les gens… Avec de telles manières, il était clair qu’elle serait mal reçue au Liechtenstein !

« Je ne suis pas de ce genre de personne… Je sais frapper à la porte ou utiliser une sonnette, moi… Mais peut-être ne sais-tu même pas ce que cela est-ce ? Ca ne m’étonnerais pas, tu es blonde après tout… »

Et v’lan, prends toi ça dans les dents. Encore une fois, Nicolas ne faisait pas dans la dentelle avec la blonde. Mais que voulez vous, il n’avait pas vraiment envie d’être gentil aujourd’hui. Marie l’avait énervé au plus au point, et il ne voulait plus être contrarié pour le restant de la journée. Alors Maïlys avait plutôt intérêt à se plier rapidement à ce qu’il demandait, car il était clair qu’il ne resterait pas gentil comme un agneau tout au long de la journée si on lui refusait ce qu’il demandait.

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Plus la conversation avançait, et plus Maïlys trouvait Nicolas désespérant. En fait, elle aurait presque eu pitié de lui s'il n'avait pas eu le don de l'agacer à un point inimaginable. Elle n'était pas assez altruiste pour que la compassion prenne le dessus sur l'aversion il faut croire. Dommage pour le jeune prince, peut-être que s'il lui avait fait suffisamment de peine, elle lui aurait filé l'adresse de Heaven comme on lance une bouée à un pauvre naufragé, histoire qu'il ne se noie pas. Mais non, il restait plus irritant qu'autre chose, aussi aveugle fut-il. Comment pouvait-il penser ne serait-ce qu'un seul instant qu'il ferait le poids face à Raphaël ? Bon, certes, il était vieux, mais il n'en restait pas moins canon et mature. Alors que Nicolas... Mouais, pas besoin de faire un dessin !

Elle soupira une énième fois, sirotant sa limonade en songeant au sort le plus adapté à lui jeter pour le faire disparaître. C'était pas Evanesco pour ce genre d'usage ? Seulement elle n'était pas tout à fait certaine d'être en droit d'utiliser la magie en dehors de Poudlard, malheureusement. Et puis s'il disparaissait définitivement, des gens finiraient forcément par s'inquiéter, à n'en pas douter. Peut-être pas Marie parce qu'apparemment leurs liens n'étaient pas des plus cordiaux, mais ils avaient des parents, et ceux-ci remarqueraient nécessairement la disparition de leur progéniture. Bon, cela dit il n'y avait pas de quoi être fier d'avoir élevé un tel monstre hein ! Il était insupportable tant il débordait d'arrogance et d'orgueil. Et c'était Maï qui disait ça ! « Oui mais tu n'auras pas ce que tu veux, pas de moi en tout cas, ça je peux te le garantir. Alors économise ta salive. » lui conseilla-t-elle avec indifférence. Oh et puis au fond, pourquoi ne pas simplement profiter de la journée et essayer de l'oublier ? Nathan et Vivien ne devraient plus trop tarder, il suffisait qu'elle se détende un peu, qu'elle fasse comme si Nicolas De Liechtenstein n'avait jamais existé, et tout irait bien.

Seulement voilà, elle sentait qu'il fallait que quelqu'un fasse comprendre à cette triple buse que ses chances de sortir avec Heaven étaient totalement nulles, et visiblement on lui avait gracieusement délégué ce rôle. Il n'avait pas des potes, des gens éclairés dans son entourage, pour le secouer un peu ? Pourquoi ne s'intéressait-il pas à une fichue demi-portion de son âge ? Elle tiqua à la remarque acide sur sa couleur de cheveux, ramenant son regard noisette sur le visage enfantin du garçon. « A priori la teinte des cheveux n'a aucune prise sur l'intelligence d'une personne. Dans le cas contraire, et en suivant ton point de vue entièrement basé sur des préjugés ridicules, les bruns seraient de vraies têtes, et pourtant regarde-toi. Tu passes tout ton temps à courir après une fille qui ne s'intéressera jamais à toi. Tu perds ton temps Liechtenstein, Heaven ne prend pas ses petits amis à la crèche. » trancha-t-elle sans émotion. Il commençait sérieusement à la lasser là. Quand ouvrirait-il enfin les yeux ? Seul Merlin le savait !

Maïlys semblait tenir bon... Hélas pour Nicolas, il n'avait pas non plus toute la journée à lui consacrer... Et en même temps, il aurait nettement préféré qu'elle se plie à sa demande plutôt qu'elle ne s'oppose d'avantage entre lui et la belle brune écossaise...Mais Nicolas tenait bon lui aussi, et si Maïlys pensait qu'il allait finir par lâcher l'affaire, elle rêvait toute éveillée ! Il finirait par être son cousin par alliance, parole de De Liechtenstein ! Qu'elle le veuille ou non, Maïlys serait un jour liée au jeune prince.

« Je t'aurais à l'usure... Tu me prends pour qui ? Je ne suis pas du genre à laisser tomber si facilement... »

Car oui, quand il s'y mettait pour de bon, Nicolas, petit prince de son état, pouvait être insupportable, et pouvait réellement prendre la tête de quelqu'un. Et manque de bol pour Maïlys, elle était sa proie du jour, et il était bien déterminé à avoir ce qu'il demandait. Peu lui importait ce que la blonde pouvait penser de lui, ça lui passait bien au dessus de la tête, car ce n'était absolument pas elle qu'il avait dans le coeur, mais bien sa cousine. Alors ce que l'italienne pouvait penser... Oui, il s'en moquait comme de sa première couronne ! Et Dumbledore savait qu'il en avait pleins ! (Bah oui, certains collectionnent les chaussures, ou les sacs... et bien Nicolas lui, collectionnait les couronnes ! )

« Une étude a pourtant démontré qu'une blonde dans les parages baissait nettement l'intelligence des personnes qui la côtoyait... Je me mets à ton niveau vois-tu... Et encore, je fais des efforts conséquents pour que tu me comprenne... »

Et toc dans sa face ! Non, mais Nicolas disait vrai hein ! Il avait vraiment lu un truc sur l'étude dont il parlait ! Et puis bon, il n'avait pas tort, il savait très bien que sa soeur, ainsi que son grand-frère (que Marie adulait tant) réduisaient ses capacités lorsqu'ils se trouvaient dans les environs... Et c'était exactement la même chose pour Maïlys ! D'ailleurs, à trop être avec sa brune de cousine, elle avait aussi une mauvaise influence ! Car à force d'être à côté de la brune, la blonde la rendait débile... Et à long terme, ça pouvait être dangereux... Imaginez un peu l'horreur si Heaven devenait aussi bête que Maïlys ! La poisse quoi !

« Je te rappelle que je suis un Prince... Heaven a tout à gagner à être avec moi ! J'ai bien plus à lui offrir que ce troubadour de Raphaël... Vivre de la musique... N'importe quoi ! »

Oui, vraiment. Penser qu'on pouvait vivre de la musique était une chose complètement idiote ! Et cela, Nicolas en était bien conscient ! Lui, en tant que Prince, il aspirait à prendre un jour la place de son idiot de frère en tant que Prince Héritier... Même si pour cela il devrait évincer même Constantin, son grand-frère préféré. Enfin bref. Même s'il devait travailler par la suite, il ne se lancerait sûrement pas dans une carrière si fragile comme le faisait Raphaël Gibson... Non, lui au moins, il avait un cerveau, et savait s'en servir !

Plus Nicolas insistait, et plus Maïlys ressentait l'irrépressible besoin de lui vider son verre de limonade dans la figure. Mais ça ne ferait pas très bon genre, et c'était totalement à l'encontre des convenances, alors elle ne le faisait pas, et elle ne le ferait pas. Elle était bien élevée, contrairement à ce que semblait prétendre le brun. Autrement elle l'aurait aidé à se rafraichir depuis bien longtemps, après tout il faisait plutôt aujourd'hui, non ? Et qui sait, un peu d'eau dans la figure l'aiderait peut-être à sortir de son rêve éveillé. Elle ne commenta pas sa déclaration comme quoi il tiendrait bon, se contentant uniquement de lever les yeux au ciel comme elle le faisait si bien. C'était un mouvement qui voulait tout dire après tout, pas besoin de mots. Ce type était pire que le plus coriace des Filets du Diable, et c'était peu de le dire.

Et hop, un nouveau commentaire tout à fait absurde aux yeux de la blondinette. Enfin, ça devait l'être aux yeux de n'importe quel être sensé en fait. Franchement, un gamin de onze ans avec un petit pois dans la cervelle était incroyablement mal placé pour avoir de telles prétentions. Sans parler de ces préjugés sur les blondes, ça, ça devait venir de sa sœur. Il répercutait son aversion sur une toute une tranche de la population. Mais bon, elle n'était pas psychanalyste et elle ne comptait pas le devenir, seulement elle continuait à penser qu'il aurait sérieusement besoin d'une consultation le pauvre petit. « Une étude très sérieuse j'imagine. Tu l'as lue dans un de tes livres pour enfants ? Quoiqu'il en soit, ne te donne pas toute cette peine, je me débrouillerai pour transcrire tes paroles en langage non présomptueux par moi-même. » répondit-elle avec toujours la même froideur. Elle n'allait quand même pas faire l'effort d'être agréable, elle était déjà en train de converser avec lui si onpouvait appeler ça comme ça, il ne fallait pas pousser non plus. Et s'il n'était pas un sang-pur issu d'une lignée importante probablement ne se forcerait-elle même pas. Après tout il fallait bien essayer d'entretenir des relations correctes avec les gens 'respectables', même si elle n'était pas tout à fait sûre que l'adjectif convienne pour qualifier le petit prince insupportable.

La blonde soupira avec lassitude devant les arguments plus que ridicules et superficiels que lui donna Nicolas. D'accord, elle était peut-être un peu superficielle elle aussi, à l'occasion, mais jamais à ce point là, ça non. Elle avait sa vision de l'amour, et ça ne correspondait nullement à une unique affaire de rang social. Même si épouser un pauvre, beurk quoi ! Oo « Abandonner un homme mature, beau, spirituel, bref en tous points parfaits, pour venir faire du baby-sitting... Bien sûr ! C'est l'évidence. Je t'assure que tu te fais du mal Liechtenstein, être Prince ne fait pas tout. Et aux dernières nouvelles, Carnal Spark marche plutôt fort, sans compter que Raphael exerce aussi la fonction de professeur à Taliesin. Bref, Heaven ne le quittera pas, et encore moins pour tes beaux yeux. » conclut-elle alors qu'elle voyait ses frangins apparaître au loin. Aussitôt elle se redressa pour leur faire signe. Elle s'était suffisamment prélassée, elle avait bien envie d'aller dans un endroit mieux fréquenté à présent. Elle ne leur laissa pas le temps d'arriver suffisamment près pour balancer une blague vaseuse et se tourna une dernière fois Nicolas alors qu'elle se saisissait de son sac. « Réfléchis-y Liechtenstein, si tu es aussi intelligent que tu sembles le croire, tu comprendras que tu te leurres. » Et sur ce elle laissa le brun cogiter, parce que l'assistance sociale ça va trois secondes, mais elle avait quand même les nerfs fragiles, et courut pour rejoindre ses frères qui l'attendaient à quelques mètres. Elle ne se faisait pas d'idées, ses paroles ne suffiraient pas à faire décrocher Nicolas, mais au moins elle aurait essayé, Heaven le valait bien !

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[Terminé pour Maïlys]

Maïlys semblait coincée dans l'optique « Heaven et Raphaël pour la vie »... Ce qui était relativement fâcheux car Nicolas savait parfaitement que c'était lui qui finirait par épouser la belle écossaise ! Alors la blonde allait bien devoir s'y faire, même si vu l'intelligence dont elle faisait preuve (aucune donc) ce n'était pas gagné...

« C'est ça... Tout ça parce que tu rages, car tu sais que je dis la vérité... »

Haha, il l'avait touchée en plein coeur hein ?! Et elle réagissait ainsi parce qu'elle ne voulait tout simplement pas accepter la vérité ! Et on le savait bien, la vérité était la seule chose qui blessait réellement... Et vu la réaction de la blonde, et bien oui, Nicolas en déduisait qu'elle était vexée. Même si cela n'était peut-être pas le cas. Lui de toute manière, était vexé qu'elle ne lui obéisse pas. Elle savait pourtant qui il était non ?! Donc elle aurait du avoir une once d'intelligence et se dire que la meilleure des choses à faire était de donner au petit prince ce qu'il désirait... Car Nicolas ne lâchait jamais quand il avait une chose en tête. Ah ça oui... Quand il avait quelque chose en tête, il ne l'avait pas ailleurs, ça non ! Et hélas, à cause de cela, il pouvait être plus que prise de tête...

« Rira bien qui rira le dernier, Di Barto... Mais ne penses pas que tu as gagner... Tout peux arriver, et quand je veux quelque chose, je finis toujours par l'obtenir... Garde ça à l'esprit. »

Nicolas s'énervait... Cependant, il n'eut pas le temps de s'énerver bien longtemps, puisque la blonde saisit son sac et se redressa. Visiblement elle contait partir... Savait-elle que cela était très mal poli d'agir ainsi ? Et de ne même pas dire au revoir ? Visiblement, non, puisqu'elle partie sans saluer le petit prince... Et bien, qu'elle fasse attention à elle, car Nicolas pouvait vraiment être insupportable si on le cherchait un peu trop... Et si on ne faisait pas ce qu'il désirait, et bien c'était encore pire ! Cependant, le jeune prince n'eut pas réellement le temps de cogiter sur le sort de l'idiote blonde qui venait de se faire la malle avec les deux grands dadets qui lui servait de frère. Car en parlant de frère, son propre frère, son grand frère, le Prince Héritier Joseph, venait de faire son apparition devant le petit prince... Génial, il ne manquait plus que lui !

« Joseph ? Puis-je savoir ce que tu fais ici ? Tu m'espionnes ? Je n'ai pas besoin d'une baby-sitter... »
« Mère m'a envoyé te chercher... Crois bien que j'aurais préféré rester au château... »
« Quelle bonté... Tu peux rentrer, je n'ai pas besoin de toi... Mais tiens, puisque tu es là... »
« Non, je ne sais pas où Marie s'est rendue... Maintenant tu me suis, s'il te plait... »
« La barbe... »
« Nicolas Sébastien Alexandre Marie... »
« Ouais, ouais j'arrive... »

Boudant à moitié, et partiellement énervé, finit par suivre son grand frère, bien que sa présence ne lui faisait pas particulièrement. Joseph était insupportable, et Nicolas se demandait vraiment pourquoi il avait accepté de venir le chercher... D'habitude, il aurait dit que Nicolas était assez grand pour prendre ses responsabilités, et que lui, le Grand Joseph, Môsieur le Prince héritier avait d'autres choses bien plus importantes à faire que d'aller le chercher... Oui, c'était bizarre, très bizarre... Mais bon, il n'avait pas le choix, et devait le suivre...

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