Remember me [PV]

Avec le printemps venait le temps des révisions, mais on ne pouvait pas dire que la jeune duchesse Maiden soit très en condition pour ça. Elle déprimait sec même à vrai dire, parce que voilà presque trois mois que Vincent était amnésique et ça ne lui revenait toujours pas. Elle ne se laissait pas abattre, au contraire, elle se faisait chaque jour plus belle pour lui – au cas où il faudrait le reconquérir – mais même les gens combattifs ont parfois des moments de mous, et de fait lorsqu’elle était seule, Fred’ se laissait aller à un bon coup de bluzz. Elle ne voulait pas trop montrer à Vincent ce qu’elle ressentait parce que ce n’était pas étant négatif que ça s’améliorerait, mais elle avait encore du repoussé un garçon le matin même qui prétendait que de toute façon puisque Vincent l’avait oubliée, c’était comme si elle était célibataire… cela faisait un moment qu’on la lui servait celle-ci, elle s’en était même confiée à Seth, parce que bon, lui rappeler que son petit ami ne se souvenait plus d’elle, c’était assez blessant à la longue, même si ce genre de garçon avait au moins de relatives bonnes intentions, il était amoureux d’elle (ou croyait l’être plutôt)… parce qu’elle devait aussi avoir affaire aux gus qui voulaient se venger de Vincent et là, heureusement, elle avait son joli badge de préfète pour l’aider à se protéger elle-même. Et puis elle avait Tobias, même si souvent il ne faisait que jeter de l’huile sur le feu… vous savez ce qu’on dit, l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Ce soir là, elle avait rendez-vous pour un point hebdomadaire avec Vincent. Elle l’aidait à faire ses devoirs, à réviser au grand jeu du « qui est qui » etc… elle avait encore trouvé au fond d’elle des trésors de patience, par contre ce soir là, elle n’avait pas fait d’effort pour avoir l’air sage. Comme Vincent reste supposément Vincent avec ou sans souvenir, au début elle faisait attention à ne pas choquer son sens aigu de la pudeur, se souvenant (elle !) très bien comment c’était au début, lorsqu’ils étaient seulement amis, et des crises qu’il lui faisait lorsqu’elle s’habillait de la manière qui lui semblait à elle normale… à lui, immorale. Mais là, elle n’avait pas envie de ménager la pudeur de Vincent, au contraire, qu’il admire donc ce qu’il manquait pendant qu’ils cherchaient à faire revenir ses souvenirs !

Du coup, elle avait passé ce qui avait été jusqu’à l’accident la nuisette en soie préférée de Vincent (pour peu que Fred’ arrive à la garder du moins), elle était d’un beau vert clair, légèrement anisé et brillant. Par-dessus, elle avait mis son kimono en soie beige mais il était ouvert. La nuisette ne couvrait pas grand-chose et moulait le peu qu’elle daignait couvrir. C’était à l’origine son but de toute façon, Fred’ était provocante par nature même si elle avait l’impression de s’être oubliée elle-même ces derniers temps à force d’essayer de faire se souvenir Vincent.

Elle avait fini de lire un chapitre de métamorphose, elle regarda donc l’heure. S’il ne s’était pas perdu (mais elle espérait qu’au bout de trois mois il avait réussi à retenir le plan du château un minimum !), il devrait bientôt arrivé. L’heure était en réalité déjà passée, mais la ponctualité après tout c’était surfait ! Vincent arriva seulement quelques minutes plus tard et il pouvait avoir sous les yeux une Fred’ des plus aguichantes, l’épaule dénudée par son kimono qui formait une corolle autour d’elle, sa chevelure blonde tombant de l’autre côté de son visage tandis qu’elle tournait la tête vers son petit ami.

Elle lui sourit et se leva. Le décor était celui de leur chambre en Allemagne, elle s’y sentait plus à l’aise pour travailler et déprimer tout à son aide, une copie de sa peluche préférée non loin au cas où… Mais le principal équipement de cette pièce étant un lit et sa tenue étant, à défaut d’un autre terme, suggestive, elle jugea utile d’ajouter quelque chose à son salut. « Bonsoir Vince’, tu veux que je change le décor dis-moi ? Moi je vais sûrement dormir ici mais un canapé serait peut-être plus approprié pour discuter. » Elle n’avait pas envie de lui expliquer pour encore la centième fois le fonctionnement de sa tutelle, pourquoi il y était, comment s’appelait sa sœur ou toutes les autres choses comme ça… mais bon, elle savait aussi qu’elle le ferait, parce que quel que soit son degré de mesquinerie (la nuisette, c’était un peu mesquin au fond), elle l’aimait trop pour le laisser tomber, tout simplement.

Un rendez-vous dans la salle commune, bon, okay. Le problème, lorsque l'on est amnésique, c'est que les itinéraires sont bien loin d'être facile, il n'y avait rien de plus à en dire, c'était aussi simple que ça, il n'y avait rien de plus à en dire, absolument rien de plus à en dire oui, voilà. Un sourire sur les lèvres, Vincent en vînt à se dire qu'il devait vraiment avoir l'air d'un gros crétin. Mais bon, à quoi bon allait contre ça alors qu'il était vraiment parfaitement conscient qu'il était un parfait imbécile ? Que l'on soit bien d'accord, il n'y avait qu'un con pour être incapable de se débrouiller avec tout ça, c'était aussi simple que ça, il n'y avait rien de plus à en dire, absolument rien. Il avait encore du mal oui, beaucoup de mal et il avait beau tout essayer pour retenir les directions et les petits passages, c'était encore bien trop difficile pour lui. Un soupir s'échappant doucement de ses lèvres, il essaya vainement de se rappeler la route qu'il fallait prendre mais la seule route qui semblait lui traverser l'esprit ne concernait absolument pas du tout la salle sur demande mais sa salle commune. Pas bien futé tiens. Mais en allant par là, peut être allait-il croiser quelqu'un qu'il connaissait ? Après tout, c'était le genre de chose tout à fait possible et c'était un point qu'il ne fallait surtout pas négliger. Voilà tout.

Enfin bon, sur la route, il croisa uniquement sa sœur. Pas très bon. Bon, okay ouais, elle l'avait aidé, quand il se retrouvait dans sa salle commune et qu'il n'en restait pas moins dans la merde. Mais pour autant, Fredericke lui avait bien dit qu'il ne la supportait pas et qu'il ne voulait pas entendre parler d'elle. Alors il l'évitait, même s'il n'était pas vraiment en mesure de savoir pour quelle raison. Mais les choses n'étant pas toujours facile, on ne pouvait pas toujours faire comme on le voulait hein, il n'y avait rien de plus à en dire, c'était aussi simple que ça oui, voilà. D'une certaine manière en tout cas, après, il ne fallait pas se prendre la tête avec tout ça, c'était aussi simple que ça. Enfin bon, elle lui lança un regard plutôt fasciné mais il traça sa route et finit par croiser Seth. Ouf, son sauveur ! Il le supplia alors de lui indiquer la route, de lui expliquer par où est-ce qu'il fallait aller pour se rendre à la salle sur demande. Ce dernier se mit à se moquer de lui, totalement même, et en beauté ahah. Mais bon, que pouvait bien faire le Serpentard, il y avait fort à parier qu'il se serait moqué de lui aussi enfin bon... La situation ne l'y prêtait pas, en plus de ça, Vincent était déjà en retard et il n'était même pas sur les lieux encore. Le Serdaigle trouvant son ami plus que pitoyable se mit alors à lui demander s'il voulait qu'il l'y emmène. Ouais... Ca aurait probablement été bien responsable, mais pour autant et bien on ne pouvait pas vraiment dire que c'était la meilleure chose à faire. Se pointer là bas avec Seth... C'était plutôt moyen quoi ! Enfin bon, Il espérait vraiment que sa mémoire allait finir par lui revenir en faite, c'était carrément prise de tête tout ça, et ça lui prenait de plus en plus la tête. Trois mois et sa mémoire refusait toujours de se pointer, si ça, ce n'était pas vraiment abusé franchement...

Enfin bref, le jeune homme ne tarda pas trop à arriver à destination, fort heureusement d'ailleurs, parce que l'on ne pouvait pas vraiment dire qu'il ait été raisonnable de se battre au point de perdre tout souvenir... Mais il suffisait de croire que ça avait été super violent ou ce genre de chose. Aucune idée en tout cas, mais il était bon de réfléchir plus attentivement, quoi de plus normal en plus de ça. Enfin bref, il finit par arriver dans la salle sur demande, il ouvrit la porte, prêt à s'excuser parce qu'il était en retard. Mais il n'en eut pas vraiment besoin ou en tout cas, se fut bien la toute dernière chose à laquelle il pensa à cet instant.

Au départ, il se mit à penser qu'elle était magnifique. Provocatrice et surtout super sexy. Puis, les flachs se firent de plus en plus, ils se multiplièrent également jusqu'à ce que tout revienne. A ses yeux, cela pris plusieurs heures. Mais aux siens à elle, tout fut bien bref. Deux secondes grand maximums. En deux enjambés, il l'avait rejointe, il la pressa alors contre lui et l'embrassa avec fougue.  « Me provoquer ainsi comme au bal... Ce n'est pas humain très chère... ». Oui, il se souvenait et c'était juste trop bien. Et il devait grandement la remercier, remercier Seth aussi et ceux qui l'avait aidé. Casser la gueule à ceux qui en avaient profité. Mais... plus tard. Parce qu'il y avait autre chose qu'il n'avait pas pu toucher avant ça...

Fredericke ne s’était pas du tout attendu à ce que Vincent l’embrasse pour la bonne raison qu’il ne le faisait plus depuis qu’il était amnésique. Bon, elle savait qu’elle était sexy et tout (c’était volontaire, et non Fred’ n’est pas si blonde que vous pensez intellectuellement parlant) mais elle ne pensait pas lui faire tant d’effet ! Elle n’allait pas s’en plaindre, elle était carrément en manque de contact physique, et cette remarque n’avait rien de sexuel, ce n’était même pas ça qui lui manquait (encore que…), Fred’ était simplement une fille tactile et ne pas pouvoir se blottir contre son chéri ça la perturbait plus qu’autre chose. Du coup, elle profita à fond, ne cherchant de raison immédiate à ce baiser mais se félicitant intérieurement d’avoir mis cette tenue qui, décidément, faisait toujours son petit effet. Elle passa les bras autour du cou de son petit ami et se serra contre lui, ne pas le sentir contre elle l’avait rendu tellement triste, plus encore peut-être que la perte des souvenirs elle-même, parce qu’elle s’était sentie seule physiquement, isolée de toute chaleur. Mais vu comme il l’embrassait c’était fini ça.

Et c’était même plus fini qu’elle ne croyait vu ce qu’il lui dit. Bien sûr, il lui fallut quelques secondes pour comprendre où il voulait en venir, c’était trop beau pour être vrai, non ? Mais cette intonation, cette manière de se moquer gentiment d’elle en l’appelant ma chère et surtout cette référence au bal qui avait eu lieu avant son coup sur la tête… C’était bien son Vincent, ce ne pouvait qu’être lui !

« Oh mein Gott… » Elle hésita entre deux mouvements distincts et choisit celui qui consistait à se pendre au cou de son petit ami et à le serrer très fort en murmurant d’un ton précipité avec des larmes dans la voix « Mon amour, mon amour, c’est bien toi… tu te souviens… » Quelques gouttes perlèrent au bord de ses yeux parce qu’elle ressentait trop de choses, trop de bonheur, pour réussir à se contenir. Elle n’avait pas pleuré tout le long de ces trois mois, à part le tout premier jour en l’apprenant, et elle avait l’impression que le trop plein de ses émotions était en train de déborder. Elle se blottit plus fort contre lui pour donner une réalité à tout ça. « Tu m’as tellement manqué, j’ai cru que… que tu m’avais oubliée pour toujours. » Et elle sanglota silencieusement quelques secondes tout en souriant, parce qu’elle pleurait de joie évidemment, et de sa tristesse passée peut-être, ces trois mois n’avaient pas été faciles pour elle, mais ils ne l’avaient été pour personne au fond.

Et puis elle se décida enfin à le lâcher un peu, mais c’était presque à contrecoeur parce qu’elle se sentait toujours beaucoup mieux dans les bras de son petit ami et cette sensation de bien-être elle en avait été privée trop longtemps ! Mais bon, il fallait qu’elle soit raisonnable… quand bien même elle n’avait pas envie de l’être du tout, d’ailleurs ses mains frôlait le tissu de la chemise d’uniforme de Vincent sans qu’elle s’en rende compte. Elle était habitée par un sourd besoin de le posséder physiquement pour qu’il redevienne complètement sien alors que sa moralité lui soufflait que ce n’était pas bien. Cela n’empêchait pas que le regard qu’elle leva sur lui était légèrement troublé par ce désir sourd en elle.

« Tu… tu te rappelles de vraiment tout ? » Elle avait un peu peur de poser la question, toutefois il se souvenait au moins d’elle et du désir qu’il éprouvait pour elle (certains signes ne trompent pas ), elle savait s’en contenter en bonne égoïste mais devait poser la question en petite amie responsable. Alors elle songea un instant à tous les crétins qui avaient profité de la situation pour s’en prendre à Vincent et pour la draguer, elle ignorait contre lesquels Vincent serait le plus en rogne mais elle prononça en pensée toutes ses condoléances pour ces gens là, son chéri redevenu lui-même n’allait en faire qu’une bouchée dans les jours qui viendraient. La vraie question serait comment elle le couvrirait, mais chaque chose en son temps…

N’y tenant plus, elle passa les mains sous la chemise de Vince’, l’air parfaitement innocent, comme si elle ne faisait rien, et elle lui sourit avec taquinerie. « Finalement… je crois que je m’en fous de savoir si tout t’es revenu ou pas… je crois qu’il y a plus urgent… » Et comme si son kimono suivait sa pensée, il glissa un peu plus sur ses épaules.

Lorsque tous les souvenirs se mirent à affluer, le jeune garçon se serait vraiment mis à rire, il n'y aurait pas eu le moindre problème. Mais il aurait peut être fait peur à Fredericke. En tout cas, il l'aurait ca rrément inquiéter, il n'y avait pas le moindre doute à avoir à ce sujet même. Bon, okay ouais, il ne fallait pas s'emballer un seul instant, et il n'y avait pas le moindre doute à avoir à ce sujet. Mais pour autant, il ne fallait pas non plus se mettre à croire qu'il allait cacher sa joie de se souvenir. Et qu'il n'allait pas taquiner Fredericke. D'ailleurs, en lui parlant du bal, il lui avait bien fait comprendre qu'il se souvent. Puisque c'était un passage qu'il aurait dû oublier. Trois mois. Il lui avait fallu trois longs mois pour qu'il se souvienne enfin. C'était vraiment incroyable quand même. Lorsque l'on y réfléchissait, on en venait à sérieusement se dire que les choses n'étaient jamais facile. Et dire que tout ça était arrivé parce qu'un mec avait dit à Vincent que Fredericke était « trop bonne ». Comme quoi... Enfin bon, au moins, il allait mieux, et il allait pouvoir finir ce qu'il avait commencer... Oui bon, c'était une partie qu'il était préférable de ne pas dire à Fred bien sûr. Sinon, elle le prendrait mal. Qu'il planifie déjà de recasser une gueule, ce n'était pas la meilleure chose à faire, il n'y avait pas de doute à avoir là dessus, pas le moindre non.  « Et bien oui, on dirait que je me souviens de tout, comme tu peux le voir... Et je suis un crétin d'avoir perdu contre cette imbécile de jaune... ». Oui bon, sujet sensible, il y avait fort à parier que cela avait été la bataille à éviter. Elle lui en voulait, c'était normal tiens.  « Il m'aurait été impossible de t'oublier pour toujours Fredericke. Ich liebe dich mon amour ». Et bam, la petite phrase en allemand ! Oui bon, ça pouvait être une réplique assez stupide mais pour autant et bien... Ainsi, il lui montrait simplement qu'il se souvenait même de comment est-ce que l'on disait les trois mots d'amour en allemand. Et c'était la plus belle déclaration qu'il pouvait faire, c'était aussi simple que ça.

Et oui, il se rappelait de tout. Tout était revenu et c'était comme si ça avait toujours été là, alors qu'il ne se souvenait de rien, il y avait encore cinq petites minutes. Mais il allait tellement mieux avec ses souvenirs, il redevenait lui même. Et il allait faire payer à tout ce qui en avait profiter... Mais pas maintenant. Pour le moment, le principal, ce n'était pas de se venger et tout ça, c'était d'être avec Fredericke alors que cela faisait trois long mois qu'il n'avait pas été à ses côtés. Et ça lui donnait l'impression, maintenant qu'il se souvenait de tout, qu'il n'avait pas goûté à ses lèvres depuis une éternité ! Alors il l'embrassait, encore et encore, serré contre elle, lui tenant la taille pour que son corps soit collé au sien.  « Oui, tout... Je me souviens de tout. Surtout de tout ce qui te concerne ». Et cette tenue folle qui l'attaquait et qui lui brûlait les doigts. Elle était traîtresse de se vêtir de la sorte, c'était insupportable et c'était d'un énervant en plus de ça !

Et voilà qu'elle lui disait qu'elle se foutait de ses souvenirs tandis que son peignoir glissait sur le sol. Elle qui avait toujours prônait le fait qu'il ne fallait rien faire au sein de cette école, voilà qu'elle se déshabillait ! Et qu'elle le chauffait ! Et puis bon, que l'on soit bien d'accord, cela faisait déjà un bien bon moment qu'ils n'avaient plus été ensemble, de cette manière en tout cas. Et il était grand temps que ça se produise, c'était aussi simple que ça. Oui, voilà.  « Je croyais que madame ne voulait rien faire au sein de Poudlard... Mais bon, je dois bien dire que ça me plait totalement »

Au tout début, elle pensait que lorsque Vincent retrouverait ses souvenirs, elle lui hurlerait dessus… parce que bien sûr ces trois mois avaient été horribles et quelque part elle pensait toujours qu’il aurait bien mérité un petit coup de semonce… Pourtant, là, en le voyant qui se souvenait à nouveau d’elle et la prenait dans ses bras, la seule chose qu’elle voulait c’était lui retirer ses vêtements et l’embrasser. C’était complètement pathétique, elle s’en rendait compte, mais bon, au moins ça sauvait Vincent d’une des colères cinglantes de sa chérie. « On va éviter de parler de ça parce que je ne suis pas du tout d’humeur… » Elle ne lui précisa même pas qu’elle l’avait effectivement pensé crétin, si ce n’est pire, mais elle se dit qu’il s’en doutait et que c’était bien suffisant. Au moins en avait-il bavé pendant qu’il était amnésique, ce qui lui apprendrait peut-être à éviter les coups violents sur la tête à l’avenir ! Oui, les coups tout courts, elle savait que c’était trop demandé, elle le connaissait bien tout de même.

« Ich liebe dich… » Répondit-elle doucement en l’embrassant à nouveau. Elle allait avoir du mal à arrêter parce qu’elle réalisait subitement qu’elle était bien plus en manque d’affection je précise ces deux derniers mots parce que je fréquente trop d’esprits mal tournés ! que ce qu’elle pensait. Il faut dire qu’on s’habitue à tout, même lorsque sa propre nature est d’être tactile on finit par ne plus faire attention aux règles que l’on s’est fixé. Cela dit, elle était bien contente d’en être débarrassé ! Même lorsqu’elle n’était que la meilleure amie de Vincent elle passait une bonne partie de son temps collée à lui, alors ça lui avait fait tout drôle de devoir garder une limite de sécurité entre eux !

De fait, ils s’embrassèrent longuement, encore et encore, et Fred’ avait l’impression qu’elle ne pouvait pas le lâcher… un peu comme si elle n’y croyait pas vraiment. Ce serait horrible si c’était juste un rêve non ? Mais c’était vrai, elle sentait sa chaleur contre elle et la force de son étreinte autour de sa taille. Son cœur battait à tout rompre… elle avait l’impression que s’il la lâchait, elle allait tomber. « Je me sens tellement soulagée… tu te souviens depuis combien de temps ? C’est à cause de ça que tu étais en retard ? »

Mais toutes ces questions lui semblaient surfaites et elle avait tellement envie de laisser tomber la conversation pour des activités autre qu’elle s’étonnait elle-même. En effet, comme Vincent le soulignait, elle avait plusieurs règles, l’une d’elle était de ne jamais rien faire dans l’école. Et depuis qu’elle sortait avec Vincent, quoi qu’il se soit passé, elle s’y était tenue parfaitement. Bizarrement, ça lui semblait stupide aujourd’hui, dans cette situation, après tout, ils n’avaient pas été ensemble depuis si longtemps… d’habitude c’était facile de dire ça, après tout ils se voyaient tous les jours, elle pouvait être dans ses bras, le câliner autant qu’elle voulait le plus sagement du monde… là pendant trois mois elle avait été privée de tout ça, alors c’était comme une vague de besoin qui s’abattait sur elle pour l’engloutir. Ce qui ne l’empêcha pas de rougir un petit peu à la réflexion de son petit ami.

« Je me confesserais pour mes péchés… mais là je ne peux pas être sage. » Lui murmura-t-elle en l’entraînant dans le grand lit…

S’en suivit ce qu’il devait (pas trop de suspens à ce stade) et un bon moment plus tard, Fred’ reposait contre son Vincent adoré, l’air parfaitement satisfaite et heureuse. Elle papillonna des yeux et se releva légèrement pour déposer un baiser sur la joue de son petit ami tout en ayant l’impression d’avoir oublié un truc super important sans réussir à mettre la main dessus. Laissant ce problème de côté (plus inconséquente que Fred’ ça n’existe pas !), elle observa son amoureux et ne brisa le silence qu’au bout de plusieurs minutes. « On devait faire tes devoirs… » Maintenant qu’elle n’était plus prisonnière de sa passion, elle en retournait à son bon vieux pragmatisme. Le plan pour la soirée c’était d’assurer la réussite aux examens de Vincent tout en lui rappelant une fois encore qui il était. La première partie plus la peine, c’était lui, elle en avait la certitude encore plus que quand il avait parlé du bal, mais les devoirs eh, faut pas les oublier eux pour le coup !

Pas du tout d'humeur ? Oui, ça ne l'étonnait que peu et en plus de ça, c'était carrément le genre de chose qu'elle préférait surement ne jamais parler même. Non pas que le sujet soit si sensible que ça mais bon, presque quoi parce que bon, c'était à cause de tout ça qu'il lui avait fait autant de mal et qu'il avait perdu la mémoire. C'était à cause de son stupide sang froid qui ne tenait pas et qu'il perdait constamment qu'il n'avait pas pu s'empêcher de le frapper. Et il s'agissait vraiment d'une façon un peu trop abusive de voir les choses. Donc oui, il ne rajouta rien, parce qu'il ne voulait pas lui faire plus de mal qu'il ne lui avait déjà fait. Elle n'avait pu que souffrir de devoir continuellement lui apprendre la vie, lui apprendre à se comporter et tout ça, et ça avait sincèrement été la dernière chose qu'il avait voulu pour elle. Mais comment imaginer les conséquences d'un tel événement ? C'était carrément incompréhensible et il n'y avait rien de plus à en dire, absolument rien.

Elle lui dit qu'elle l'aimait aussi et il sourit, alors que ses lèvres à elle se posaient sur les siennes. Ah ce que ses baisers lui avaient manqué ! Mais bon, il n'en avait pas eu conscience du temps où il n'avait pas le moindre souvenir d'elle. Mais il regrettait, il regrettait tellement d'avoir perdu tous ses souvenirs sur elle pendant une période aussi longue ! Et Tobias qui... Oui, il finirait par avoir son compte lui aussi, il allait en prendre plein la tête, ça c'était certain. Même si pour le moment, il était préférable bien sûr de ne pas trop y songer, ça allait de soit. Enfin bref, là n'était pas le sujet et c'était ça qui devait compter en tout premier lieu.

Depuis quand est-ce qu'il se souvenait ? Et bien c'était bien simple, il se souvenait depuis l'instant où son regard s'était posé sur ses courbes, sur sa tenue. La chaleur était monté en lui en même temps que les flashs s'était dissimulé au fond de lui, il n'y avait rien de plus à en dire, absolument rien de plus à en dire et ça faisait sincèrement trop bizarre tout ça. Mais c'était un réel plaisir. Il n'y avait rien de plus à en dire, absolument rien de plus à en dire. Voilà tout. Mais que pouvait-on bien dire, est-ce qu'elle allait sincèrement bien le prendre ? C'était ses courbes qui lui avait ravivé l'esprit malgré tout ce qu'elle avait bien pu faire. Ca avait été un réel choc et ça faisait vraiment du bien, il n'y avait rien de plus à en dire. Absolument rien de plus.  « Tes courbes m'ont fait un court circuit ma chère... Que l'on soit bien d'accord, je ne me souvenais de rien avant de franchir cette porte... Si je suis arrivée en retard, c'est parce que j'avais un trouble au niveau de mon orientation, j'ai dû demander la route à Seth... Pathétique ». Au moins, maintenant, il ne serait plus nécessaire de demander sa route, ni de demander à Seth d'indiquer la route, il n'y avait rien de plus à en dire, absolument rien de plus.

Elle ne pouvait pas être sage là ? Et bien il devait bien avouer que ça l'arrangeait parce que lui-même, il n'avait vraiment pas envie de l'être. C'était aussi simple que ça. L'avoir dans ses bras... La seule chose qui le tiraillait était cette envie de la posséder. Et pouvait-on réellement lui en vouloir de désirer à ce point sa petite amie ? Non, c'était tout bonnement impossible. Et puis... C'est ce qu'il fit. Mais passons pour les chastes oreilles.

Faire des devoirs après un acte d'amour ? Hors de question, Vincent ne pouvait pas s'empêcher de protester et de refuser purement et durement cette soudaine volonté, il en était tout bonnement hors de question !  « Me torturer avec des devoirs.... Pitié Fredericke, laisse moi rester là, à glander, avec toi dans mes bras »

Lorsque Vincent lui expliqua comment la mémoire lui était revenue, elle sourit tout en rougissant légèrement, mais vraiment un tout petit peu, parce qu’elle n’était pas du genre pudique et elle savait l’effet qu’elle faisait à son petit ami tout de même. Par certains côtés, cela lui fit même plaisir qu’un désir fort d’elle ait fait revenir ses souvenirs, elle s’en sentait vaguement flattée tout en regrettant de ne pas avoir fait ça avant ! Ceci dit, ça avait peut-être marché uniquement parce que Vince’ était guéri complètement physiquement et qu’il manquait juste un déclencheur pour que tout revienne. Et le déclencheur c’était elle ! Chouette ! Elle adorait faire autant d’effet à son chéri !

« Oh… Et bien je suis bien contente d’en avoir eu le ras le bol de m’habiller comme une none alors ! » Elle rit tout en continuant à s’accrocher à son petit ami. Elle se sentait bien, euphorique. Si ça n’avait pas été le cas, elle aurait réalisé qu’elle était en train de faire une bêtise, puisque même à ce stade de la conversation, elle savait déjà qu’elle allait finir au lit avec Vincent… L’amour a de ces pouvoirs que personne ne peut expliquer complètement, il a entre autre celui de faire oublier temporairement tout le reste, surtout lors de retrouvailles. Oh, oui, elle avait vu Vincent ces trois derniers mois, mais ce n’était pas son Vincent ! C’était son corps mais pas son esprit, pas vraiment, pas totalement… Alors oui, elle allait faire une bêtise plus grande qu’elle, plus grande que n’importe quoi, mais elle n’y songeait pas plus que ses principes moraux. Tout ce qui n’était pas Vincent était très loin de son esprit…

« Roh Vince’… » Râla Fredericke tout en ne sachant pas comment persuader son feignant de petit ami de bosser. Pourtant ça l’inquiétait un peu parce qu’il avait pris du retard pendant son amnésie ! Elle avait fait de son mieux pour l’aider à faire ses devoirs et à ne pas être trop perdu mais sachant qu’à un moment il savait à peine faire ses lacets, utiliser sa baguette avait été hors de sa portée. Elle avait peur qu’il finisse par louper ses exams… Certes, ça avait peu de chance, parce que Vince’ l’avait toujours joué au talent et par des coups de bol monstrueux avait toujours réussi à passer en année supérieur, il n’y avait pas trop de raison que ce soit différent cette année, mais ça inquiétait un peu Fredericke quand même parce que déjà qu’ils allaient être séparés un an… c’était amplement suffisant.

« Moi aussi j’ai juste envie de rester là avec toi, mais ça ne t’inquiète pas tous ces mois sans cours ? » Bon, il avait été en cours (quand il ne se perdait pas) mais à sa connaissance il aurait tout aussi bien pu ne pas y aller, c’était pareil. « Il n’y a plus que trois mois avant la fin de l’année… » Elle soupira parce que la fin de l’année scolaire marquerait aussi le départ de Fredericke de Poudlard. Mais elle était plutôt contente que Vince’ ait retrouvé la mémoire avant la date fatidique, ce serait moins dur. Et puis elle aurait les deux mois d’été pour s’y faire.

C’est à ce moment précis qu’elle se souvint de ce qu’elle avait oublié précédemment. Elle se raidit dans les bras de son petit ami et pâlit visiblement. Pour autant, elle ne dit rien et retrouva rapidement des couleurs. Elle embrassa Vincent et le regarda dans les yeux réfléchissant très vite, à peine quelques secondes, à s’il fallait qu’elle lui dise ou pas. Puis, elle pensa que c’était inutile de l’inquiéter, qu’elle lui en parlerait le cas échéant. Avec la fin de l’année qui approchait et les conséquences de son amnésie à régler, ils avaient mieux à faire pour l’instant. Elle se traita quand même mentalement de cruche tout en n’arrivant pas à regretter d’être nue dans les bras de Vincent dans l’instant T. Elle avait éprouvé un trop grand besoin de lui pour regretter… et pour le reste, elle verrait plus tard, et ça se trouve il n’y aurait rien à voir. Elle avait oublié sa potion (elle n’avait pas imaginé faire quoi que ce soit ce soir faut dire) mais les femmes de sa famille n’étaient pas très fécondes de toute manière. Se blottissant contre son chéri, l’air de rien, elle sourit, se laissant aller à son bonheur plutôt qu’à un quelconque stress. Chaque problème en son temps, c’était son credo. D’ailleurs, dans le pire des cas était-ce un problème ? Si elle avait été mariée l’été dernier à Franz, elle ne serait déjà plus à Poudlard et elle serait sûrement déjà enceinte. Tant qu’à faire, mieux valait Vincent, même si ce dernier n’était probablement pas prêt… mais elle s’en soucierait si et quand il le faudrait pas avant. Songeant à tout ça avec une sérénité qu’elle n’aurait sûrement pas éprouvé dans d’autres circonstances, si Vincent ne l’avait pas oublié trois mois ce qui était bien pire que tout aux yeux de Fred’, elle aurait peut-être paniqué, mais après ce qui s’était passé après les vacances de noël, ce genre de chose ne lui semblait pas si grave. Advienne que pourra et puis c’est tout !

« Dis… Vince’, tu nous imagines comment après Poudlard ? Quand tu auras fini aussi je veux dire. » Une fois, elle lui avait demandé s’il comptait l’épouser et c’était l’unique fois où ils avaient parlé du futur. Fred’ se fichait de ce qui se passerait demain, elle avait assez à faire au présent, mais aussi sereine soit-elle, le fil de ses pensées l’amena à poser cette question. Après tout, Carpe Diem c’est bien mais un couple ne peut pas que penser au présent après tout. Elle, elle les voyait comme ils étaient maintenant à peu près, elle s’était faite à l’idée qu’ils se marieraient, ça avait même fini par lui plaire comme pensée, mais elle n’avait pas songé à autre chose. Comment serait leur vie après ? Ils vivraient sûrement en Angleterre puisque Vincent ne parlait que deux ou trois mots d’Allemand. En fait, ils vivaient ensemble depuis tellement longtemps, qu’elle ne voyait pas ce qu’il pourrait y avoir comme différence après, même pas après avoir oublié sa potion. Etrange ? Non, c’est juste comme ça que réagit Fred’, du moment qu’elle est avec Vincent, elle ne voit pas plus loin que l’heure d’après ou du moins pas plus loin que les examens. Non, décidément, quoi qu’il arrive, se projeter dans le futur, c’était trop compliqué pour elle, à moins que ce ne soit encore son blocage, mais elle en doutait, parce que maintenant son amour pour Vincent était plus fort que lui.

« Moi honnêtement, j’ai du mal à voir une différence avec maintenant, à part qu’on travaillera, ce sera plus ou moins pareil… pourtant tout le monde fait toute une histoire de ce passage à l’âge adulte. Je n’y ai pas trop réfléchis ces derniers mois parce que j’avais d’autres priorités… » Faire retrouver la mémoire à Vincent entre autre « Mais c’est une bonne question non ? » Elle lui sourit, le regard pétillant, le drap serré contre elle sans raison réelle, par simple réflexe. On ne discute pas bien quand on est nu ! Et alors qu’elle parlait, elle avait déjà de nouveau oublié son histoire de potion oubliée.

Ras le bol de s'habiller comme une nonne ? Mouais, au moins, les garçons se tenaient un peu plus à carreaux. Même s'il allait bien sûr devoir casser des têtes parce que certains avaient profiter de son état pour l'approcher. Ridicule, comme si uniquement parce qu'il était temporairement amnésique, il allait laisser les gens en profitait. Absolument pas et ce n'était, d'ailleurs, absolument pas dans ses habitudes, que cela soit bien clair et bien compris même. Il était hors de question qu'il laisse quelqu'un approchait la jeune fille. Et maintenant qu'il se souvenait de tout et qu'il n'avait pas oublié ces trois mois, il allait casser des têtes, il était certains qu'il allait se prendre un malin plaisir à faire ça. Oh que oui.  « Oui, j'en doute pas. Mais quand même, je préfère que tu t'habilles de la sorte dans le privé hein ! ». Un sourire sur les lèvres, il l'embrassa doucement. Non mais c'était vrai, il était hors de question qu'elle se balade ainsi vêtu dans les couloirs !

Et bah non, après ça, il n'avait absolument pas envie de bosser. Dormir, ça, oui peut être mais bon, il passait le plus clair de son temps à dormir, comme si c'était plus fort que lui et qu'il était tout le temps fatigué. En faite, non, c'était juste que dormir était sa plus grande passion. Et donc, confronter le sommeil au boulot, c'était une bien autre pair de manche. Okay ouais, il avait prit un retard certain dans ses cours mais bon, il n'avait jamais vraiment bossé alors ce n'était pas spécialement prêt de commencer, c'était aussi simple que ça. Voilà.  « Y a pas de rho qui tienne, j'ai la flemme... J'ai toujours la flemme remarque ». Et oui, c'était un fait, Vincent était un gros flemmard et c'était ce qu'il avait toujours été. Dans un sens, il était né pour être comme ça. Ouais, voilà. Et puis bon, de là à dire que ça allait l'inquiéter, il y avait tout un monde hein. Que l'on soit bien d'accord, il était parfaitement impossible pour lui de dire ce genre de chose. Il ne s'inquiéterait jamais à propos de ses devoirs. Et puis au pire, il raterait une année, ce n'était pas la fin du monde après tout, ce n'était pas non plus comme s'il allait ne pas survivre face à ça hein, c'était impossible. Mais bon, ça voudrait dire qu'une autre année les séparerait, Fred et lui, et ça, par contre, c'était un peu plus regrettable que le reste. C'était même évident tiens.  « Je réussirais mon année. De toute manière, ce n'est pas non plus comme si trois mois, ce n'était pas rattrapable hein. J'ai pris des notes aux cours et je n'ai pas oublié ce que l'on a fait. Les formules et tout ça. Donc bon ! J'y arriverais. Et je verrais avec Seth. Tu vois, j'arrive mieux à bosser avec lui parce que toi, j'ai juste envie de te prendre dans mes bras ». Un sourire sur les lèvres, il l'embrassa doucement. Dans trois mois, ce serait la fin des études de Fredericke. Ils auraient encore deux mois, côte à côte, mais après ça, les choses promettaient de sincèrement devenir compliqué pour eux.. Mais le mieux était de ne pas penser à tout ça bien sûr, sinon, c'était le meilleur moyen pour se prendre la tête et pour se faire souffrir pour peu. Ils se reverraient, ce n'était pas non plus comme s'ils ne pourraient plus jamais se revoir après ça, après tout. Vincent comptait bien passer toute sa vie à ses côtés, ce n'était pas rien !

Et c'est même ça qu'il pensa en premier alors qu'elle lui demandait ce qu'ils feraient, après Poudlard. En réalité, il n'en savait pas grand chose. Il savait qu'ils resteraient ensemble mais quant à ce qu'ils pourraient bien savoir, il ne savait pas vraiment ce qu'il ferait. Il n'était pas toujours nécessaire de savoir ce genre de chose non ? Il aurait été plutôt stupide de vouloir tout savoir à l'avance, d'ailleurs.  « Nous serrons ensemble, c'est un fait, mais sinon, je ne sais pas vraiment ce que nous ferons et où nous en serons. Je ne sais pas de quoi demain est fait mais je sais qu'on affrontera ça ensemble. C'est un bon début non ? ». Mais oui, c'était une bonne question parce qu'il faudrait bien qu'ils se mettent tous les deux à se poser des questions à propos de ça, il n'y avait même pas le moindre doute par rapport à tout ça, c'était tout à fait normal. Voilà tout.  « Une bonne question oui »

Bien que Fred’ ne répondit pas à la remarque de Vincent, elle nota intérieurement que de toute façon il n’y avait aucune chance qu’elle aille en cours en nuisette. D’une part ça ne se faisait pas, cela aurait été très impoli pour les professeurs, et d’autre part elle risquerait d’avoir froid quand même, c’est qu’il y a pas mal de courants d’air dans le château, ce n’était pas la propriété Maiden !

« Espèce de gros paresseux ! » Dit-elle en riant et en poussant un peu son épaule pour tenter de l’empêcher de l’attraper, ou plutôt faire semblant de puisqu’en vérité elle avait très envie de rester dans ses bras aussi, c’est seulement que la voix de la raison l’avait rattrapé en cours de route. Cependant, son argument suivant était sensé, il semblait logique qu’il travaille mieux avec Seth qu’avec elle, en plus Seth était probablement meilleur élève puisqu’il était à Serdaigle, Fred’ n’avait pas de mauvaises notes mais elle n’était pas très intelligente, seulement assez travailleuse et volontaire pour bosser régulièrement. En plus, c’était trop la honte de redoubler à Poudlard tellement c’était rare alors elle ne voulait pas que ça lui arrive ! Et l’orgueil était une motivation très importante, y compris chez les filles comme Fredericke qui ont du mal à penser à plusieurs choses à la fois.

« Halala, à t’entendre, bientôt ça va être ma faute si tu ne bosses pas ! » Et cette idée la fit rire à nouveau, elle se sentait réellement de très bonne humeur ce soir et c’était fou ce que cela lui faisait du bien après trois mois de morosité. Une petite voix lui disait qu’elle allait sûrement le regretter bientôt mais elle la chassait de toute l’énergie de son ancien désespoir. Elle aimait Vincent et elle ne voulait s’occuper que de ce sentiment de plénitude pour l’instant.

« Bon, soit, mais je demanderais à Seth si tu as vraiment travaillé. » Le menaça-t-elle d’un ton mi-sérieux, mi-amusé. Il faut dire qu’elle aurait été plus crédible si elle avait été plus habillée…

Et vint ensuite le sujet de leur avenir. Vincent lui semblait tellement serein lorsqu’ils abordaient ce genre de question… elle était la plus sérieuse des deux mais le plus confiant c’était lui, il semblait vraiment croire que tant qu’ils seraient ensemble, tout irait bien. Quelque part, elle le pensait aussi, c’était même elle qui disait autrefois qu’ils seraient toujours ensemble, envers et contre tous, mais ça ne l’avait jamais empêchée de se faire du soucis, alors que lui il semblait s’en moquer tant qu’il était sûr qu’ils seraient ensemble. Pour Fredericke, ça ressemblait beaucoup à de l’idéalisme… et pourtant, elle se croyait la plus naïve de toutes les personnes qu’elle connaissait, à part peut-être Elyna, mais c’était encore un autre genre.

« C’est vrai que c’est un bon début, et l’histoire de mes fiançailles avec Franz exceptée, je crois n’avoir jamais douté que nous serions ensemble pour toujours. Enfin si, j’ai eu peur ces trois derniers mois, mais une amnésie c’est quelque chose qui ne se contrôle pas, ce n’est pas une décision… bref… je m’embrouille… » Comme à chaque fois qu’elle parlait de ça, elle ne savait pas par quel bout prendre le problème. « C’est juste que je ne nous imagine pas adulte peut-être. On se débrouille presque tout seul depuis tellement longtemps faut dire… que sûrement qu’on l’est déjà. » Vincent et elle étaient des enfants qui avaient grandis trop vites, lui parce qu’il était livré à lui-même dans un monde de violence, elle parce qu’elle était obligée depuis son plus jeune âge d’assumer des responsabilités liés à son statut social. De fait, ils vivaient déjà ensemble, ce qui sans Poudlard aurait presque passé pour du concubinage précoce, et Fred’ n’avait que rarement besoin d’en référer à sa famille pour autre chose que pour les formalités financières en rapport avec Vincent (elle avait son propre compte elle). Oui, peut-être qu’ils étaient déjà adultes en un sens.

Satisfaite de ces conclusions, elle se glissa sous les draps plus confortablement et se blottit contre Vincent. « Bah… après tout… tu as raison, on verra bien. Maintenant je crois que je vais dormir… ça m’a épuisé toutes ces émotions… » Elle bailla comme pour souligner son propos et ferma les yeux, bien au chaud et se sentant à l’abri comme elle ne s’était plus senti depuis les vacances de noël. Cela lui faisait du bien de retrouver son Vincent, elle se sentait plus forte ainsi, même si demain il faudrait empêcher Vincent de fracasser des têtes… mais vous savez ce qu’on dit, demain est un autre jour !