[Activité] Concert improvisé !

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Zane avait joué un moment aux cartes avec d’autres premières années et Bérénice qui s’était dévouée pour être la dernière personne qui complèterait le cercle pour cette partie. Elle fut passionnante, ce n’était pas le problème, mais Zane avait très envie d’entendre son amie Bérénice jouer. Elle refusait toujours de le faire sans qu’il sache même pourquoi, et il trouvait ça triste, alors il s’était accroché au bras de sa grande amie. Il n’était pas petit pour son âge mais Bérénice était assez grande pour une fille et puis elle était bien plus âgée puisqu’elle était déjà majeure (car de début d’année d’après ce qu’il avait compris). Il lui fallut déployer tous ses regards de chiots battus pour faire plier la brunette mais il parvint par gagner.

Au début, Zane ne parlait pas trop aux plus grands, mais maintenant il s’était assez attaché à certains, dont Bérénice parce qu’elle voulait toujours bien jouer avec eux aux cartes ou à d’autres jeux. En fait, même s’il ne s’en rendait pas compte, il voyait aussi dans la jeune fille comme une figure maternelle parce qu’elle avait les mêmes cheveux bruns et souples que la sienne et que sa famille lui manquait. Parfois il se prenait à regretter d’être parti si loin de sa famille alors même que ses maîtres ne s’occupaient pas du tout de lui. Bien sûr, il y avait eu la période où Vincent avait perdu la mémoire et du coup c’était normal qu’à ce moment là sa maîtresse ait autre chose à faire et que lui ne sache même pas qui il était, jusque là, il était parfaitement d’accord avec ça, mais maintenant qu’il avait retrouvé ses souvenirs, Zane était aussi seul qu’avant, et ça, ça l’ennuyait tout de même beaucoup. Enfin, tant pis, maintenant que c’était fait après tout !

Il regarda donc Bérénice se lever pour jouer, cédant enfin à ses supplications, et il la regarda avec des yeux remplis d’étoiles (pas littéralement évidemment, on se comprend), tout émerveillé. Il y avait beaucoup de monde au château qui savait jouer de la musique, y compris ses différents maîtres (ouai, enfin, sauf Vincent quoi) mais ce n’était pas pareil que de voir quelqu’un qu’on connaît depuis un moment montrer ses talents, puisque les Maiden jouaient de la musique avant sa naissance pour la plupart.

« Parfaitement satisfait. » Répondit-il lorsque Bérénice lui demanda s’il était content. Et il l’était, il se sentait content qu’elle ait enfin cédé, même s’il savait aussi pour ce qu’elle lui avait dit que ce n’était pas ce qu’elle jouait habituellement, mais il était certain qu’il préférait ce genre de morceau, Zane n’avait vraiment pas l’âme d’un rockeur !

Ensuite, un de ses camarades, Edwar, se mit à jouer lui aussi, un autre type de morceau et avec un autre instrument. « Eh Louise, Pandore, regardez !!! » Visiblement ce soir tout le monde montrait ses talents ! Zane applaudit bien fort à la fin du morceau. « Bravo Edwar ! » Lui dit donc Zane comme pour l’encourager à recommencer, maintenant ou une autre fois. L’ambiance dans la salle commune n’était maintenant plus du tout au travail et c’était tant mieux.

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Ce soir-là, Louise s'était réfugiée dans un coin de la salle commune en compagnie de Pandore pour réviser, comme cela était devenu leur habitude depuis quelques temps, de concert. En réalité, cette nouvelle disposition, instaurée le jour même où leur directrice de maison avait fait passer à ses élèves, par un beau matin de mai, les dates des différents examens de fin d'année, était passée à peu près inaperçue auprès des Poufsouffle : après tout, il était de coutume de voir Louise suivre Pandore partout, aussi n'y avait-il rien de très étonnant de les voir travailler ensemble... Du moins, quand on ignorait que la blondinette révisait généralement en se promenant dans les couloirs, ce qui avait valu, au cours de l'hiver, une jolie bosse à Zane ! Les deux fillettes étaient donc occupées à dresser une chronologie exhaustive des révoltes des gobelins au XIIIème lorsque leur concentration fut troublée han ! Complot anti première année ! par Bérénice.

Aux yeux de Louise, Bérénice était une Grande, une sixième année entourée, dans son esprit du moins, d'une aura de gloire et bientôt sortie du giron poudlardien, aussi la fillette éprouvait-elle un immense respect teinté d'admiration à l'égard de son aînée. Il était donc inconcevable pour la blondinette de pousser un soupir d'exaspération parce que l'intervention de la jeune fille venait perturber son délicat travail ou, plus simplement de ne pas rejoindre le petit groupe d'élèves enthousiastes qui s'était formé autour d'elle. Les deux petites avaient, de toute façon, déjà bien avancé leur chronologie, et on ne saurait leur tenir rigueur de s'accorder une petite pause.
Toutefois, bien plus que la fascination que Bérénice, en tant qu'élèves plus âgée, exerçait sur Louise, c'était bien la perspective de baigner, ne serait-ce qu'un court instant, dans la musique, qui poussait la petite fille à se mêler à ses camarades : fille d'un professeur de piano, élevée dans le culte des grands compositeurs depuis le biberon et inscrite d'autorité, comme Octave et Artémis, à l'école de musique dès qu'elle avait été en âge de déchiffrer une partition, Louise avait toujours grandi dans un monde bercé par les gammes et les arpèges, sans trop bien savoir, d'ailleurs, si cet état de faits lui plaisait ou non, tant il lui semblait coutumier et immuable.

Aussi, bien qu'il lui fût permis de continuer à prendre des cours, tous les quinze jours, auprès d'Oscar, les rapports que la fillette entretenait avec la musique s'étaient tellement distendus, depuis son arrivée à Poudlard, qu'elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver un manque profond chaque fois qu'elle y songeait. Elle se demandait souvent, par devers elle, comment les sorciers pouvaient supporter de vivre dans un univers… Et bien, aussi pragmatique et utilitaire, et avait été profondément déçue de constater qu’en matière artistique, ils ne valaient, sinon rien, du moins pas grand-chose, car elle se refusait à considérer comme de l’art les tableaux de trolls en tutu qui parsemaient les couloirs de l’école. Bref, Louise n’allait certainement pas manquer une occasion de nourrir ses oreilles d’autre chose que du son discordant des croassements des crapauds ou des hululements des chouettes, aussi n’hésita-t-elle, pour une fois, pas longtemps, à s’approcher de Bérénice.

- Bonsoir Zane, chuchota-t-elle, en se coulant aux côtés de son camarade, car la fillette, quoique rose de plaisir à l’idée d’entendre un « mini concert », était beaucoup trop timide pour oser s’asseoir près d’un total inconnu, Je ne savais pas que Bérénice savait jouer de la musique, c’est chouette, non ? Tu fais de la musique, toi aussi ? osa-t-elle (quelle outrecuidance !) demander, en coulant un œil prudent en direction du jeune garçon (dès fois qu’il prendrait mal cette intrusion dans sa vie privée !), non sans éprouver au passage une pointe d’admiration à l’idée qu’il connaisse suffisamment Bérénice pour la pousser à se « produire » devant toute la salle commune.

Avant que le Poufsouffle n’ait eu l’occasion de lui répondre, toutefois, Bérénice avait commencé à gratter sa guitare et Louise, comme beaucoup, séduite par la voix et le charme de son aînée, applaudit avec enthousiasme quand elle eut fini de chanter. A la voir, c’était tout juste si elle n’allait pas demander à Bérénice de lui signer sa chronologie d’Histoire de la Magie. Elle était d’ailleurs en train de se demander si elle pouvait aller, elle, pauvre vermisseau de première année, féliciter la Grande de vive voix sans courroucer les lois de l’univers, lorsqu’Edwar entra à son tour, et avec brio, dans la danse. Quelle aubaine ! Deux prestations pour le prix d’une ! Et celle d’Edwar était sans conteste à la hauteur de la représentation de Bérénice.

- Je ne savais pas qu’il y avait tant de musiciens chez les sorciers ! s’exclama-t-elle, pour couvrir le bruit des applaudissements saluant Edwar, à l’intention de Zane. Pourquoi il n’y a pas d’orchestre à Poudlard, avec tous ces talents ? rajouta-t-elle, visiblement perplexe, en lançant un coup d’œil interrogateur à Zane, dans l’espoir qu’il éclairerait sa lanterne sur ce point.

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Depuis le banquet de Septembre, et le début d’altercation qui avait eu lieu entre Bérénice et Annagovia, cette dernière s’était persuadée que son aînée était une pauvre créature souffrant cruellement et s’était aussitôt fait un devoir de la couver, dès qu’elle en avait l’occasion, d’un œil quasi maternel, un peu comme si elle craignait perpétuellement que la jeune fille ne fît une bêtise. Aussi ne manquait-elle jamais, dans ce qu’elle voyait comme une véritable croisade pour remonter le moral de la sixième année, de la saluer avec enthousiasme dans les couloirs, de lui proposer de lui servir du jus de citrouille aux heures des repas, ou bien encore, de la gratifier d’un large sourire lorsqu’elle l’apercevait dans la salle commune. Pour autant, la rouquine n’avait jamais poussé le vice (probablement au grand soulagement de Bérénice), jusqu’à lui adresser franchement la parole, probablement parce que la jeune sorcière était dans la même année que Roman et qu’Annagovia craignait trop que se rapprocher d’elle ne l’oblige, à plus ou moins long terme, à se réconcilier avec ce dernier, ce qu’elle tenait à tout prix à éviter tant qu’il n’aurait pas recouvré la raison. Autrement dit, elle avait beau être plongée dans de sombres histoires de maladies de botrucs, elle ne manqua pas de redresser vivement la tête de ses cours lorsque Bérénice fit l’annonce de sa prestation.

* Oh ! Mais… C’est fabuleux ! Bérénice veut faire vivre la salle commune ! Elle sort de la dépression ! * songea-t-elle aussitôt, en dardant un œil brillant d’affection sur sa « protégée malgré elle », et sans remettre une seule seconde en cause son diagnostic. Car pour Annagovia, toujours en mouvement, toujours à bavasser et toujours à s’extasier de tout (et ce bien qu’elle se fût considérablement assagie depuis le début de l’année, sa brouille avec celui qui était son compère de farces et tours plus ou moins bons n’étant pas étrangère à ce changement), il était évident – pour ne pas dire élémentaire, mon cher Watson – que l’introversion de Bérénice était la preuve irréfutable de son mal être profond et de son dégoût de l’existence. Parfaitement. Elle ne pouvait donc que se réjouir de voir sa camarade bien décidée à mettre un peu d’ambiance dans cette salle commune beaucoup trop calme, même pour une période d’examen.

Rien d’étonnant, donc, à ce que la jeune sorcière abandonne parchemins et plume d’oie sans demander son reste, pour se joindre à la petite foule d’élèves rassemblée devant Bérénice. Après avoir donné quelques coups de coude discrets pour gagner une place plutôt confortable, elle s’assit joyeusement sur l’accoudoir du fauteuil qu’occupait Lily et gratifia Bérénice d’un large sourire encourageant, à la manière d’une maîtresse d’école désireuse de donner confiance à un de ses élèves un peu trop anxieux. Un sourire sans doute horripilant pour la grande fille de sixième année qu’était Bérénice dans trois minutes, Annagovia se prend mystérieusement un sort dans la figure. Dans un tel contexte, il semblait naturel que la rouquine applaudisse à tout va la prestation de son aînée, ce qu’elle fit avec un enthousiasme qui ne se démentit pas… A l’instar de l’ensemble des Poufsouffle présents dans la pièce : la voix de la jeune fille était réellement envoûtante et tout le monde avait besoin d’un moment de détente, après de longues soirées passées à réviser… Et en perspective de toutes celles encore à venir ! Et lorsque Edwar vint prolonger cette pause inattendue au son de sa flûte, la rouquine en vint à regretter de ne pas savoir jouer elle-même d’un instrument. Cependant, si elle n’avait pas capacité de captiver l’assemblée par ses talents musicaux, il y avait bien quelque chose qu’elle pouvait faire pour les Poufsouffle :

- Edwar ! s’exclama-t-elle en se dirigeant sans cérémonie vers le petit première année, une fois qu’il eût fini de jouer, bravo, c’était vraiment magnifique ! Mais tu dois avoir très soif, non ? Tu veux que je t’apporte une flasque de jus de citrouille ? J’ai du jus de citrouille dans le dortoir… Quelqu’un veut du jus de citrouille ? demanda-t-elle à la cantonade.

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