[Activité] Partie d'échec géante !

Nicolas n’était pas le genre de garçon à se prendre la tête bien longtemps. Lorsqu’il voulait quelque chose, il se débrouillait pour l’avoir. Lorsque quelque chose ne lui plaisait pas, il le faisait savoir, et ainsi de suite. Aujourd’hui, Nicolas était passablement énervé. Lui qui voulait être tranquille dans son dortoir s’en était vu sorti de force par Emeric -et Adam, bien que ce dernier semblait avoir du mal à lui adresser un mot ou un regard depuis qu’il sortait avec Ena-, parce qu’il y avait apparemment une grosse soirée dans la salle commune. A ce qu’il s’était dit, et à ce qu’il avait compris, Romilly Bradley, la fille qui était à Sterne avec lui avait reçu un cadeau pour son anniversaire et elle voulait que tout le monde joue avec elle... Elle n’était pas un peu gamine dans l’âme ?! Peu ravi d’être ainsi sorti de son dortoir, Nicolas se sentait déjà d’humeur massacrante. Jusqu’au moment où il vit qu’Heaven Clarks, septième année chez les Serpentard et reine de son coeur venait de faire son apparition, aux côtés d’une fille avec des lunettes qu’il ne connaissait pas.

Il allait se rendre directement aux côtés de l’élue de son coeur, quand il vit à quoi ressemblait le cadeau de Romilly. Un jeu d’échec version géante, et visiblement, c’était à eux de joeur les pièces... Mouais, bon, les échecs étaient un jeu de base chez les sorciers... Mais si c’était le même que celui que ce cher Potter avait détruit lors de sa première année... Nicolas laissait volontiers sa place ! Néanmoins, la vue d’Heaven l’avait assagit et adoucit d’un coup, aussi il s’approch d’abord de Romilly, pour lui parler.

«Joyeux anniversaire Romilly. Ton jeu ne risque pas de nous couper la tête, pas vrai ? Je ne tiens pas à ressembler à cet idiot de Nick Quasi Sans Tête !»

Et bien quoi ? Il disait la vérité ! S’il risquait sa peau, la brunette pouvait toujours rêver pour qu’il y prenne part ! Si elle était suicidaire ce n’était aucunement son cas ! Une fois la réponse de sa camarade de danse obtenue, le jeune homme se rasseni. Bon, il n’y avait donc aucun danger, c’était une bonne chose ! Il se dirigea alors vers celle qu’il pensait comme étant la reine de la soirée, seulement par sa simple présence, Heaven.

«Bonsoir Heaven! Tu vas bien ? Tu joues ? Tu veux être la reine Noire ? Je serais ton roi !»

Nicolas était tout sourire. Heaven était la femme de ses rêves, la femme de sa vie même, il n’en doutait pas. Cette dernière lui adressa d’ailleurs un sourire, avant de lui répondre :

«Bonsoir Nicolas... Non, merci, je me contenterais d’être une Tour blanche, mais joue le Roi, tu es né pour ça, pas vrai...»

Nicolas, bien que déçu de la réponse de sa belle, s’enorgueillit du compliment qu’elle venait de lui faire. Oui, il tait né pour être un roi, et c’était ce qu’il serait ce soir ! Par contre, vu qu’il ne voulait pas de mauvaise surprise pour la reine Noire, il misa sur une valeur sûre. Se retournant vers Romilly, il clama haut et fort :

«Je jouerais le Roi Blanc.»

Et si quelqu’un voulait la place ? Tant pis, les prétendants au titre n’avaient qu’à se présenter plus tôt ! Premier arrivé, premier servit ! Et comme Nicolas ne serait jamais le Roi du Liechtenstein -à moins que Joseph et Marie ne meurent tragiquement et que Constantin devienne complètement fou à lier- et bien au moins, il serait roi pour ce soir !

[ 580 ]

Position : Nicolas en E1

La soirée devait s’annoncer tranquille pour Heaven. Elle avait réussit à parler avec Raphaël, et ils s’étaient mis d’accord pour un voyage lorsqu’elle rentrerait fin Juin, ses sept années d’études terminées. Elle retrouverait ainsi la liberté, et pourrait vivre tranquillement aux côtés de Raphaël, que cela plaise ou non au père de ce dernier. Car si Samuel, Lili-Rose et Faith l’avait à la bonne, ce n’était pas vraiment le cas de Julian Gibson, qui semblait encore en vouloir à la demoiselle d’avoir «brisé» le couple que Raphaël formait avec cette idiote de Daphné Greengrass il y a deux années de cela. Car oui, cela faisait maintenant presque deux ans qu’elle sortait avec Raphaël ! S’ils l’avaient cachés presque une année entière, maintenant, ils s’affichaient sans trop de complexes. Et puis, ils vivaient ensemble aussi, donc cela montrait bien que leur couple tenait... Même si le fait qu’Heaven habite avec son petit ami ne plaisait pas des masses à Marie, sa meilleure amie...

Ce fut cependant une grande agitation provenant de la Salle Commune qui la fit sortir de son dortoir. Elle avait réussit à motiver Frédérique, qui l’accompagnait -bien que cette dernière aurait préféré une soirée avec sa chère et tendre Maureen, de Poufsouffle-, et ls deux amies s’étaient rendues tranquillement dans leur salle commune, ne se pressant pas le moins du monde dans les escaliers. Personne ne cherchait de toute manière à monter ou à descendre, donc elles n’allaient pas accélérer le pas pour rien.

Lorsqu’elle arriva dans la salle commune en compagnie de la brune à lunette, Heaven remarqua que tous les meubles étaient poussés et qu’un jeu géant d’échecs sorciers se tenait au milieu de la salle commune des vert et argent. Soit, cela pouvait être une bonne activité pour détresser et se détendre avant les examens. Là, Romilly n’avait pas bien tord. De plus, cela permettrait peut-être de nouvelles amitiés au sein des héritiers de Salzard Serpentard... Bon, Heaven partait à la fin de l’année, mais pour les nouvelles recrues, c’était tout bénef !

La soirée était bien partie jusqu’à ce que Nicolas de Liechtenstein ne fasse irruption aux côtés de la brune. Il la salua, zappant totalement Frédérique, qui était pourtant aux côtés d’Heaven, et la somma de faire la reine Noire. Non merci, elle préférait jouer une Tour, plutôt qu’une Reine, c’était bien moins de contraintes et de responsabilités ! De plus, elle ne voulait pas qu’on pense qu’elle voulait rivaliser avec Romilly, en étant la Reine ennemie, car ce n’était absolument pas le cas. Ainsi, elle refusa la proposition de Nicolas, qui, malgré le fait qu’il semblait vexé, semblait à la fois ravi par le compliment (si cela en était réellement un !) qu’elle lui avait fait. La brune le laissa donc crier sur tous les toits qu’il jouerait le Roi Blanc, aux côtés de Romilly donc. Elle le regarda aller prendre place, et elle même adressa un sourire à son amie, avant d’aller prendre place en H1. Elle serait la Tour du côté du Roi. Cela ferait sûrement plaisir à Nicolas, mais elle s’en fichait pas mal. Les Serpentard montraient le bout de leurs nez petit à petit, certains hésitaient à prendre place, d’autres réfléchissaient sérieusement à la meilleure des places, d’autres encore, devaient être en train d’imaginer une stratégie du tonnerre... Bah, ils devaient jouer pour le plaisir, et non pas pour gagner à tout pris ! Cependant, Heaven doutait sur le fait que Nicolas ait compris les choses de cette manière...

[ 578 ]

Position : Heaven en H1

Marie était victime d’un problème démentiel ! Roman Jones (cet ignoble cafard qui faisait étrangement battre son cœur malgré tout) l’avait embrassée et quelqu’un les avait vu (le simple fait qu’il l’ait embrassée était déjà catastrophique en soit, mais être pris sur le fait était encore pire que toute punition jamais donnée à Poudlard (y compris être pendu par les pieds au plafond du cachot et victime de sortilèges de doloris en parallèle (oui oui, carrément !). C’est donc perdue dans ses pensées (qui étaient sacrément emmêlées) que la sorcière hésitait sur la conduite à tenir… Surtout qu’en plus, elle se sentait vraiment très bizarre quand elle pensait à Roman et ça lui faisait peur… Oui, elle avait peur de ce qu’elle était en train de ressentir malgré elle…

Aussi l’idée de la partie d’échec géante avait préalablement traversé l’esprit de la blonde sans qu’elle ne s’arrête vraiment sur cette idée, puis, soudainement, elle avait réalisé que ce serait, pour elle, un moyen comme un autre (voire même meilleur que les autres) de se changeait (enfin !) les idées. Aussi accepta-t-elle volontiers de son joindre à la partie. Se redressant, esquissant un petit sourire amusé à sa cadette de 1ère année, la préfète approuva d’un hochement de tête :

« Je serais donc la reine noire. »

En même temps, elle ne se voyait guère jouer un autre rôle ! Genre un pion, n’importe quoi, jamais Marie n’avait eu l’attitude d’un pauvre soldat perdu au milieu de tant d’autre, anonyme, en première ligne… N’existant que pour se faire massacrer !. Heaven qui se trouvait non loin de la jeune princesse eut droit à un sourire complice de la part de la blondinette. Marie n’avait rien di à sa meilleure amie concernant Roman, mais elle pensait de plus en plus à se confier à elle… Après tout, elle avait réellement besoin d’en parler, elle se sentait tellement mal dans sa peau avec cette fichue histoire… Et Heaven serait certainement de bon conseil… (il y avait Fredericke, aussi qui pourrait la conseiller… mais là, pour l’instant, c’Etait Heaven qui était dans la même pièce que Marie, et elle envisageait plutôt d’en parler à une autre Vipère qu’à une lionne (puisqu’elle savait déjà ce que Fred lui dirait, un truc du genre ; fonce, il est super Roman… bref, voilà, hein –paf-)).

La blondinette se déplaça tout en légèreté, se plaçant avec fierté et amusement à l’emplacement de la reine noire, se demandant qui serait dans son équipe à elle… Une chose était sûre, ils allaient sans nul doute bien s’amuser. La préfète nota en son fort intérieur qu’elle devrait songer à féliciter Romily ultérieurement pour son idée (des plus fantastiques qu’il soit) ! Les prunelles azur de la sorcière balayèrent la salle commune. Elles semblaient s’être illuminée tout à coup, brillant de malice… Changement des plus agréable, comparé à son attitude lasse qu’elle arborait précédemment… marie était décidée. Elle allait profiter de cette partie, s’amuser, rire avec les autres élèves, loin de ses petits tracas, et lorsque tout prendrait fin, elle se déciderait… Elle parlerait à Heaven.




[515]




Position : Marie en D8

Elorah n’était pas particulièrement douée pour passer des moments avec les autres élèves, dernièrement, elle restait avec Elodie et Maïlys, et critiquaient ce qu’elles voyaient toute les trois. On s’amuse comme on peut dans les cachots hein, bon bien sur, la jeune fille ne critiquait pas seulement les serpents, tout le monde en prenait pour son grade, mais dans la mesure où elle était dans sa salle commune, il y avait peu de chance qu’elle croise un élève d’une autre maison. D’ailleurs, en pensant à cela, elle se rappela la petite lionne dont elle s’était moquée dernièrement et se disait qu’elle devrait remettre ça à la prochaine rencontre, c’état un pure délice pour Elorah. Bah oui, la petite lionne ne se laissait pas faire et c’est ce qui était si bon en fin de compte, elle avait du mordant et ça ne la laissait pas de marbre, comment s’énervée en se faisant passer pour la victime en plus. Bref, Elodie était une nouvelle fois en pleine tirade au sujet d’un énième mec qu’elle avait rencontré, le jour ou elle ne parlerait pas de garçon, ce jour la, faudrait vraiment s’inquiéter, Elorah l’écoutait que d’une oreille, répondant quelques oui de temps à autres.

« Hum… hum… Oui… oui…Elodie, je sais qu’il est parfait, tu l’as déjà dit au moins vingt fois… et que t’es folle de lui… il est plus vieux que toi aussi… pff… Je vous laisse les filles, je vais voir un truc… »

Elorah commençait à avoir mal au crâne à force d’écouter au moins mille fois les mêmes choses venant de sa meilleure amie. Certes, elle appréciait Elodie, mais elle savait aussi que d’ici quinze jours grand maximum, ça recommencerait avec un autre garçon, donc à force, elle connaissait le discourt, et pas qu’n peu quoi. Elle se leva pour se rendre dans son dortoir quand elle fut attirée par Romilly qui était en train de proposer une partie d’échec version sorcier, mais le coté sanglant en moins, une version plus soft pour faire simple. Les élèves de Serpentard commencèrent à s’inviter petit à petit, et pour avoir quelques notions dans ce jeu, elle décida de rejoindre le groupe.

Bon, dans un premier temps, elle remarqua Nicolas, hum… Elle était soudainement prise d’une hésitation, jouer dans son équipe ne la tentait pas trop, en revanche, jouer contre lui pouvait se montrer plus amusant, et pour cela, elle devrait donc faire partie de l’équipe noir. Très bien, elle aimait aussi cette couleur, Marie était la reine et pour le moment, les autres postes étaient libres. Elle se laissa donc tenter par celui du cavalier, ainsi, elle avait une possibilité de mouvement un peu plus compliqué, mais elle savait jouer cette pièce, il fallait juste espérait qu’elle ne se fasse pas éliminer par Nicolas, sinon il n’allait pas la rater jusqu’à la fin de sa sortie de Poudlard, prétentieux comme il était, il avait pris le roi et ce n’était pas pour rien. Un petit roi néanmoins puisque c’est une pièce très importante pour une mobilité très réduite… En tout cas, une chose était certaine, c’est que la partie allait être très intéressante, et Elorah avait hâte de commencer.

« Ca te dit un peu de compagnie Marie ? Je vais me mettre en cavalière… »

Et elle prit position sur l’échiquier géant, ça serait sympa si d’autres élèves pouvaient rejoindre les rangs de l’équipe noire.

[567 mots]

Tobias n’avait guère plus d’entrain que sa petite amie. Il ne soupçonnait pas (et ça valait sûrement mieux pour Roman) que le Poufsouffle avait embrassé sa petite amie, il en était même très loin, tout plongé qu’il était dans son propre marasme intérieur. Hormis un petit passage avant les vacances de noël où il avait parlé avec elle, il respectait scrupuleusement sa promesse et ne voyait, ni ne parlait plus à Ophélia. Il considérait qu’au fond c’était sûrement mieux pour tout le monde ainsi. Il avait été sincère quand, à la rentrée, il avait dit à Ophélia qu’il l’aimait, mais il l’était tout autant quand il avait affirmé que c’était trop tard. Il était avec Marie, d’une part, et il l’aimait aussi, d’autre part. Moins peut-être, mais ça encore, il se disait parfois que cela restait à prouver. Il avait peut-être la sensation d’aimer plus Ophélia seulement parce qu’il ne pouvait pas l’avoir, c’était le genre de chose qui s’était déjà vu. Pas chez lui personnellement mais dans les livres. Bah oui, depuis qu’il ne pouvait plus parler à Ophy’, il lisait beaucoup plus et aussi il s’était rapproché d’Elyna, une autre fille de Sterne. Il fallait croire qu’il aimait les filles qui savent danser. Ou pas. Mais ça cachait quelque chose !

Toutefois, là encore, comme Marie, l’idée de la partie d’échec géante lui donna un regain d’intérêt à ce qui pouvait bien se passer dans la salle commune. Il se mêlait rarement aux autres élèves de sa maison depuis quelques temps, même Elodie qui était pourtant son amie il ne lui parlait plus trop, il avait un peu peur s’il les voyait de finir par se faire attraper et être obligé de raconter ses problèmes sentimentaux. Les filles des autres maisons étaient un peu trop naïves pour remarquer que Tobias avait un problème, à moins qu’au fond elles soient plus égoïstes ?

Comme sa petite amie décidait de prendre la reine noire, il s’approcha d’elle et lui baisa la main en une révérence élégante qui était presque sa marque de fabrique. « Et moi je serais ton roi bien évidemment. » Déposa un nouveau baiser, cette fois sur le bout des doigts de sa belle, il se redressa et se mit en position, adressant un sourire à la jeune Romilly qui semblait très enthousiaste de voir que son idée d’activité fonctionnait bien comme elle l’avait espéré.

« Au passage, bon anniversaire Romilly. » Il avait cru comprendre qu’en réalité l’anniversaire de la jeune fille tombait un petit plus tard mais au fond c’était comme s’ils le fêtaient tous ensemble ce soir. Non seulement ça les sortait de leurs révisions, mais ça leur permettait aussi de faire une activité de groupe, ce qui n’était pas toujours le fort des vipères (le côté ambitieux probablement). Vraiment, il n’aurait jamais pensé faire ce genre de choses mais le moment était idéal. Peu à peu, il en oubliait même ses problèmes, peut-être parce qu’il avait tendance à calquer ses humeurs sur celles de sa compagne et que Marie semblait se porter mieux que ces derniers jours ? A ce niveau c’est plus des jours mais des semaines. « D’autres vont-ils se joindre à nous ? » demanda-t-il avec un nouveau sourire cette fois adressé à Elorah.

La jeune LeeRoy avait râlé et traîné des pieds quand sa meilleure amie lui avait demandé de l’accompagner ce soir là. On était samedi soir. La petite avait toujours d’intéressantes idées les samedi soir. Pour elle et Maureen, oubliant le reste du monde. Mais là elle avait du dire adieu à ses projets. Elle adorait Heaven et avait du mal à refuser de passer du temps avec elle, sinon elle ne serait pas sa meilleure amie. Et puis ça ne pouvait que lui faire du bien que de se changer les idées et elle était reine pour réussir cela. Elle lui avait toujours fait confiance et cette confiance n’avait pas de limite car elle n’avait jamais été déçu par elle. Et puis cette dernière passait toute l’année loin de son fiancé. Elle, elle pouvait voir sa compagne tous les jours. Elle n’avait donc pas protesté trop longtemps et avait fini par accepter sa proposition. Sa belle Poufsouffle comprendrait. Et puis elle lui avait parlé de quelques répétitions avec Sterne. Elle allait pouvoir les rejoindre sans culpabiliser.

Les deux vertes et argent se rendaient donc tranquillement dans leur salle commune sans presser le pas. Frédérique avait toujours été de nature nonchalante et Heaven ne semblait pas pressée. Mais elles furent toutes deux surprises quand elles pénétrèrent enfin dans la salle.

Un jeu d’échec géant avait été posé au milieu de la salle commune qui avait été au préalable débarrassée de ses meubles. C’était un plateau géant en bois clair. Les pions étaient inexistants, normal après tout. Elle en avait déjà entendu parlé. Ce genre de jeu devait être vivante et réaliste. On était dans la salle commune de Serpentard. La partie allait se jouer entre seul membre de cette maison. C’était original. Cela pouvait être distrayant. Elle, elle n’y connaissait rien aux échecs. Il fallait dire que cela ne l’avait jamais intéressé.

Ici donc il s’agissait de ce genre de jeu dont elle avait entendu parlé, dont les pions avaient été remplacé par des joueurs en chair et en os. Cela pouvait devenir dangereux. Cela pouvait s’avérer risquer. Frédérique s’en régalait par avance des scènes de carnages que cela pouvait amener. Elle eut un moment d’arrêt à la réflexion de ces pensées. Elle se demandait où est-ce qu’elle avait entendu parler qu’un jeu d’échec pouvait faire du carnage. Elle s’en étonnait elle même. Elle ne savait pas depuis quand elle avait de telles pensées mais cela l’effrayait autant que cela la ravissait. Imaginer des combats, du sang, surtout du sang, ce ravissant liquide chaud et rougeâtre, lui apportait plus de plaisir soudain que lorsqu’elle montait sur un balai pour faire un simple tour dans les airs. Cette dernière activité avait été recalé dans son esprit comme un plaisir enfantin, futile. Si on lui disait que ses nouvelles pensées étaient plutôt des intérêts adultes, là elle était certaine de prendre peur. Finalement elle préfèrerait rester une enfant. Elle finit par soupirer d’aise, intérieurement bien sur, quand elle constata que ce jeu d’échec n’aurait rien de sanglant.

Se mettant à la hauteur de son amie, les mains dans les poches de son pantalon en lin teint en noir, elle regardait toujours aussi stupéfaite les personnes surexcitées qui se plaçaient déjà sur le plateau de jeu suite à la demande de celle qu’elle imaginait être la propriétaire de ce jeu improvisé, une petite 1ère année de sa maison, toute de blanc vêtue, parfaite Reine Blanche dont elle voulait avoir le rôle pour ce jeu.
Tout en écoutant son discours et regardant toujours les autres faire, elle pensa à l’une de ses paroles. Elle avait raison. C’était bientôt la fin de l’année. Ce n’était pas tant les examens qui l’effrayaient, elle les aurait sans soucis, avec des Optimals dans des matières qu’elle avait elle même décidé. Elle ne risquait pas de se fatiguer pour des matières qu’elle considérait comme dérisoires. Elle avait en tête déjà son bulletin de note, mais elle n’avait pas en tête de projet pour l’année prochaine quand tous les autres reprendront le chemin de l’école. C’était bientôt la fin de l’année et s’était cela qui lui faisait le plus peur.

Relevant le regard, un garçon, un gamin même comme la propriétaire de ce jeu, vint se rendre directement aux cotés de Heaven, presque en la poussant elle pour mieux se placer à coté d’elle. Frédérique haussa un sourcil tout en prenant un air froid. Les gamins se croyaient tout permis de nos jours.
Les mains dans ses poches et l’envie de s’enfoncer dans un mœlleux fauteuil, elle retint un rire, pas difficile vu qu’elle ne riait jamais, quand elle entendit toujours le même gamin vouloir être le roi de son amie. Pathétique et délirant à souhait.
Elle sourit finalement en coin, gros effort de sa part, quand la dernière année répondit au garçon qu’elle préférait être une Tour Blanche. Frédérique lança un regard à son amie, qui était l’une des rares à pouvoir décrypter la miss à lunettes. Elle avait presque envie de réveiller ce dénommé Nicolas sur l’absence de chance qu’il avait avec celle qui ferait une bien jolie Tour. Elle avait même une envie mesquine de le ridiculiser avec les rêves qu’il semblait se faire et qui n’étaient pas difficiles à comprendre. Mais elle s’en moquait de leurs affaires et ce fut pour ça qu’elle s’en désintéressait déjà pour se reperdre dans ses pensées. Il fallait dire que le gamin l’avait totalement zappé lui aussi.

* C’est Maureen qui aurait fait une bien jolie Reine Blanche alors que moi, j'aurais été sa parfaite Reine Noire... *, pensait-elle.
Elle soupira.

Frédérique fit un signe de tête à Heaven qui venait de lui sourire avant de prendre place sur le plateau de jeu d’échec. D’autres les rejoignaient enfin. La belle préfète se vit de suite Reine Noire et son petit ami choisissait tout naturellement la place de Roi Noir à ses cotés. Le gamin s’était déclaré Roi Blanc aux cotés de Romilly. Une autre fille bien mignonne qu’elle ne connaissait pourtant pas se mit en Cavalière Noire.
Elle inspira profondément et avança vers le plateau. Elle se positionna sur la case que l’on nommait le Fou Blanc. La couleur ne lui convenait pas. La pièce, de mémoire des pièces qu’elle avait retenu dans ce jeu, ne lui convenait pas. Mais ce n’était pas le pire. Elle avait choisi cette place pour ne pas être loin de Heaven si elle avait besoin d’aide, bien qu’elle savait qu’on ne restait pas statique dans ce genre de jeu.
En fait, pour la première fois, elle avait un coup de stresse pour une activité qu’il soit. Car elle ne savait pas du tout jouer au échec. Alors n’était-elle peut-être pas un peu folle d’y jouer ce jour là ? Un peu folle, certes, tout simplement, et pas que ce jour là…

Position : Frédérique en F1.

Si Maïlys n'était pas forcément dingue de tous ses camarades et même pas du tout en fait il n'empêchait qu'elle restait une jeune fille plutôt sociable. Une bonne réputation était importante et ce n'était pas en jouant les asociaux qu'on avait l'occasion de rencontrer des gens et se différencier de la masse. Chose qu'elle n'avait de cesse de répéter à Tomas, soit dit en passant, mais l'Allemand était une vraie tête de mule et surtout un solitaire confirmé. Tant pis pour lui ! En tout cas c'était essentiellement pour cette raison que la blondinette se trouvait dans la salle commune des Vipères ce soir là. En soi, la salle commune était loin d'être sa pièce préférée au sein de l'école. Elle représentait bien l'esprit de Serpentard cela dit. Mais à ses yeux, tout cela manquait cruellement de chaleur. Elle était peut-être froide et un poil hautaine aux yeux de la majorité des élèves, il n'empêche qu'elle n'était pas accommodée à vivre dans un tel décor. Quoique, l'infirmerie de Poudlard était au moins cent fois pire, et elle y passait à son goût bien trop de temps. Ce qui était assez difficile à cacher aux yeux des autres, parfois.

L'Italienne n'était pas descendue en même temps que ses meilleures amies, Elorah et Elodie. Elle avait préféré rester un peu plus longtemps dans les dortoirs où elle se sentait plus à son aise, et plus à même de terminer des devoirs qu'elle avait entamés. Elle savait que de toute façon, dès qu'il y aurait un peu d'agitation en bas, il serait temps de faire son entrée d'y aller. Et le moment arriva effectivement, où la salle commune auparavant calme et paisible laissa entendre un brouhaha surprenant. Pas de doute, il y avait du mouvement en bas. C'était toujours le cas le samedi, après tout qui ne veut pas profiter du week-end ? Mais en l'occurrence, c'était un peu différent, allez savoir pourquoi. Ni une ni deux, Maï délaissa ses affaires sur son lit si une bonne âme pouvait ranger, soit dit au passage, ce serait pas du luxe ! et prit la direction des escaliers.

Hm, apparemment, on commençait à peine à faire les équipes. Romilly, la première année qui était à l'origine de cette activité avait visiblement choisi les blancs. D'un regard inquisiteur, Maïlys inspecta les élèves présents, constatant qu'une fois n'est pas coutume, Nicolas était collé à sa cousine comme une sangsue. Ridicule ! Elle leva les yeux au ciel, mais le mouvement était si courant chez elle qu'il pouvait parfaitement passer inaperçu. Nicolas et Heaven rejoignirent l'équipe blanche, et si l'Italienne eut un moment d'hésitation, il fut de courte durée. Se retrouver coincée dans la même équipe que Liechtenstein ? Jamais de la vie. Ils étaient dans la même maison, c'était déjà un châtiment suffisant. Et puis, il était temps de se détacher un peu de l'ombre de Heaven, non ? Adressant un sourire entendu à Elorah, elle choisit donc de rejoindre l'équipe noire. Bon, la couleur avait un côté un peu maléfique, mais qu'importe, au moins elle serait débarrassée de Liechtenstein (ou du moins de la version masculine, parce que la préfète, elle, était censée être sa "Reine" !), et aurait peut-être même le plaisir de l'éliminer en lui mettant un coup de massue sur la tête. Ah, comment ça c'était pas dans les règles ? Zut alors !

Peu enthousiaste à l'idée d'être "gouvernée" (même si ce n'est que fictif, ça compte quand même ! A bats la monarchiiiie) elle rejoignit la partie d'échecs grandeur nature, prenant le parti d'être une tour, donc située juste à côté d'Elorah. Ce serait au moins ça si la partie était ennuyeuse à mourir ! Et puis la tour, c'était la réflexion, la sérénité, et en l'occurrence ça lui convenait. Ou presque, si on avait pu lui créer une pièce d'échecs à son effigie ça aurait été le must ! « Je rejoins l'équipe. Il ne nous reste plus qu'à leur botter les fesses... » commenta-t-elle de sa voix habituelle, c'est-à-dire sans grande émotion. Bon, déjà elle était dans la même équipe qu'Elorah, il ne manquait plus qu'Elodie et la dreamteam serait réunie ! C'était pas beau ça ?

[698]
[Maïlys en H8]

En théorie, Elorah savait jouer aux échecs, mais en pratique, c’était une toute autre histoire. Bien sur, elle ne le dirait pas franchement, elle avait déjà regardé des élèves jouer aussi, mais ce n’était pas pour autant qu’elle se sentait capable de gagner une partie. Au fond d’elle, tout ce qu’elle voulait faire, c’était écraser l’équipe de Nicolas, juste pour le remettre en place, elle n’avait pas encore digéré l’affrontement qu’ils avaient eu en début d’année en faite, et forcément, en bonne rancunière et vipère, Elorah ne l’avait pas oublié pour autant. Bon, les équipes commençaient à se remplir peu à peu, Marie qui était la reine de l’équipe noire venait de se faire rejoindre par Tobias en tant que roi, et Frédérique avait rejoins l’équipe blanche. Bon, tout doucement mais surement en faite…

La jeune fille regarda autour d’elle, cherchant d’éventuel futur participant, mais il fallait reconnaître quand même que ses amis étaient dans le dortoir, et que si elle voulait jouer avec elles, il faudrait qu’elle vienne, hors avec Elodie qui n’arrêtait pas de parler, pas certain que les autres filles puissent se libérer. Elle observa silencieusement le roi de son équipe, puis lorsqu’il se tourna vers elle avec un sourire, la demoiselle lui répondit en haussant les épaules.

« J’espère qu’on va avoir d’autres personnes, plus on est de fous, plus on rit non ? »

Elle avait un demi-sourire, et c’est à ce moment là qu’elle remarqua sa meilleure amie qui arrivait pour les rejoindre, Maïlys avait réussi à s’échapper et de toute évidence, elle ne voulait pas vraiment retourner avec Elodie, enfin pas tant qu’elle serait en mode nouvelle love story. La jeune fille fit alors un signe de la main à Maï, puis lorsqu’elle la vit, elle rejoignit l’équipe noire en tant que tour. Se plaçant donc à coté de la brunette Elorah avait un grand sourire, à plusieurs, on est plus fort, et quand on a ses amis de son coté en plus, c’est encore mieux.

« On va les pulvériser ! Au faite, depuis quand tu sais jouer aux échecs Maï ? C’est nouveau ? »

Euh, oui, parce que la tout de suite, Elorah avait une vague idée des règles, elle ne savait pas non plus que Maï savait jouer, elle se tourna à nouveau vers Tobias et Marie, qui sait, ils savaient peut-être jouer eux…

« Dîtes, l’un de vous connait les règles et quelques astuces pour mettre le plus de chances de notre coté ? »

Elle fit une petit moue qui ressemblait aussi à une grimace en fin de compte, mais pour l’instant, elle était surtout embêté de voir que pour avoir une victoire, il fallait savoir jouer un minimum en faite. Bon, ce n’était pas bien compliqué quand même, enfin elle l’espérait en tout cas. Puis, réalisant qu’elle n’avait encore félicité Romilly pour son cadeau d’anniversaire, elle se rattrapa aussitôt.

« Bon anniversaire Romilly, j’espère qu’on va bien s’amuser ! C’est une super idée en tout cas… »

Bon, elle ne connaissait pas très bien la première année, mais il n’est jamais trop tard après tout.

[519 mots]

Romilly regarda les serpentards s’installer sur l’échiquier géant avec un grand sourire satisfait sur les lèvres. Elle avait craint que cela ne fonctionne pas mais à l’évidence ce n’était pas le cas, et au contraire, tout le monde semblait heureux de se mettre à participer dans une ambiance plus ou moins bon enfant (rien n’est jamais parfaitement bon enfant à serpentard, Romilly avait bien fini par le comprendre avec le temps).

« Bonsoir Nicolas, merci mais non ne t’inquiète pas, ce jeu est prévu pour que nous prenions la place des pions. » Elle était surprise que Nicolas se mette à la place de son roi mais soit, ça ne la dérangeait pas, ce n’était qu’un jeu et puis elle aimait bien Nicolas, autant qu’elle le pouvait pour quelqu’un qui pouvait potentiellement lui faire de l’ombre et qui n’était pas de sa famille évidemment.

Heaven quant à elle se mit en H1 comme tour de leur équipe, très bien. Mais le camp adverse prit très rapidement de l’ampleur, à tel point que Romilly ne put retenir un hochement de tête plus ou moins réprobateur. Enfin, encore une fois, ce n‘était qu’un jeu, mais ils se la pétaient vraiment trop la Marie et le Tobias en reine et roi noirs, en plus Elorah les avaient rejoint. Heureusement, d’autres joueurs arrivèrent ce qui fit qu’au final c’était Romilly, Heaven, Nicolas et Frédérique contre Marie, Tobias, Elorah et Maïlys. Au moins c’était équilibré.

« Merci Elorah. Si vous le permettez, avant de commencer je vais réexpliquer les règles ainsi bien sûr que les changements qu’apportent le fait que nous remplacions les pions. » Dans un geste, elle désigna les pions encore présents ainsi qu’eux-mêmes.

« D’abord les mouvements, pour faire simple, le roi peut se déplacer comme il le désire mais seulement d’une seule case. L’objectif de l’autre équipe est de prendre le roi adverse, c'est-à-dire d’arriver sur sa case, ce qui met l’équipe échec et mat. La tour, le fou et la dame peuvent se déplacer du nombre de cases qu’ils désirent mais pas n’importe comment, la tour ne peut aller que verticalement ou horizontalement, le fou uniquement en diagonale, en revanche la reine cumule ces deux sortes de déplacement. Attention, vous ne pouvez pas passer par-dessus un autre pion, par exemple, pour l’instant nous ne pouvons pas bouger, nous, puisque nous avons pris des pièces importantes. Il faut d’abord bouger les pions. L’exception à cette règle est le cavalier qui bouge en formant un L de trois cases et qui peut passer entre les pièces. Les pions ne peuvent aller que verticalement, droit devant elle, et seulement une case à la fois, sauf pour le premier mouvement. » Voilà pour ce qui était des règles classiques. Maintenant elle allait passer aux règles qui concernaient leur partie.

« Ces règles s’appliquent à nous mais comme nous sommes en équipe, un membre des blancs commencera ensuite un membre des noirs puis un autre membre des blancs et ainsi de suite, chacun notre tour, mais bien sûr on peut se donner des conseils. Pour faire les pièces qui ne sont pas figurés il suffit de leur donner l’ordre de se déplacer en indiquant sa position actuelle et celle que l’on souhaite lui faire prendre. Quand la case est occupé, la pièce est transporté – genre portauloin – automatiquement sur le côté, ce sera aussi valable pour les joueurs. » Comme elle voulait montrer l’exemple, elle déplaça le premier pion. « Pion en D2 va en D4. » Et le pion devant elle se déplaça, lui laissant à elle-même le champ libre pour plus tard. « A vous les noirs. » Que la partie commence !