Too Fast to Live

La fête battait son plan. La musique était forte, et beaucoup de gens dansaient. En même temps, la maison était immense et Kaïn ne parvenait pas encore vraiment à se rappeler pourquoi est-ce qu'il avait été invité. Il ne connaissait pas le propriétaire et à regarder tout autour de lui, il ne connaissait personne. Bon, d'une certaine manière, il n'avait pas besoin de connaître les gens en faite, et c'était bien pour cette raison qu'il n'avait pas rechignait à venir. Mais en fin de compte,il aurait probablement dû emmener Jake, histoire de ne pas se retrouver comme un con. Mais c'était arrivé et maintenant il était hors de question pour lui de se prendre la tête avec tout ça, c'était tout bonnement impossible en plus de ça, il n'y avait pas de doute là dessus. Enfin bon, de toute façon, toutes les soirées étaient bonnes à ses yeux qu'il connaisse quelqu'un ou non, il n'avait jamais le moindre problème avec tout ça. S'amuser et tout... Et à la fin de la soirée, il n'était jamais seul. Donc...

On ne l'avait même pas invité de vive voix. Il avait reçu un mail, comme il en recevait beaucoup. Un mail pour plusieurs destinataires, ça ne lui était même pas réservé. C'était bien étrange oui, d'une certaine manière et d'une autre, il n'avait pas pu se résoudre à refuser. Les fêtes, pour lui, ça avait toujours eu le don d'être sacré, il avait beaucoup de mal à se résoudre à ne pas y aller. Et puis c'était un moyen de se montrer. Il ne buvait jamais au point de se torcher de façon misérable en plus de ça. Il buvait de façon simple, ou en tout cas, lorsqu'il était entouré de personne qu'il ne connaissait pas. Lorsqu'il était seulement avec ses amis, il pouvait réellement se mettre minable parfois !

Un sourire se dessina doucement sur ses lèvres alors qu'il croisait le regard d'une blonde pulpeuse, tout à fait canon. Et oui, les bonnes habitudes ne changeaient absolument jamais et ce n'était certainement pas prêt d'arriver ! Enfin... Peut être un jour, d'une certaine manière, il ne pourrait pas faire ça toute sa vie. C'était peut être stupide et il y avait fort à parier que c'était l'avis de beaucoup de monde. Kaïn ne savait pas ce qu'était l'amour, il n'en avait absolument pas la moindre idée et si ça se trouvait, il n'en aurait jamais. Mais pour autant, elle ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter en tout cas. Il voyait des couples autour de lui, des gens heureux et posé et lui... Même Jake s'était posé avec une fille depuis deux mois ! Mais bon, il ne s'inquiétait pas. A l'heure actuelle, sa vie lui convenait parfaitement.

Il se leva, voulant rejoindre cette fille qui lui avait lancé une œillade suggestive mais son regard fut attiré par quelqu'un d'autre derrière la blonde. Une tignasse rousse, un corps de rêve... Keira. Il n'avait pas le moindre doute à avoir sur la question. Depuis combien de temps ne l'avait-il pas vu ? Ne lui avait-il pas parlé ? Cela faisait deux bon mois que la querelle avait eu lieu sur cette histoire de genre... Et au jour d'aujourd'hui, même s'il ne se prenait absolument plus la tête avec tout ça, il en venait sérieusement à se dire que les choses ne devaient pas être si catastrophique que ça oui, voilà. D'un seul coup, la blonde devant lui perdait son intérêt et il s'avança doucement vers elle. Il la trouvait bizarre, elle ne semblait plus vraiment être capable d'avancer comme elle le voulait, elle ne semblait plus vraiment pouvoir marcher ou ce genre de chose... Un garçon l'aidait à marcher, mais il ne semblait pas plus net... La situation était bien trop étrange pour qu'il y fasse attention surtout qu'elle avait un regard vitreux, gorgé de sang également.  « Keira, tu vas bien ? Tu as l'air dans un état... Etrange » Et c'était même pire que ça en réalité.

Une fête parmi tant d’autres, une soirée, comme toutes les autres… Keira avait repris le mannequina, plus par dépit et nécessité que par plaisir… Elle ne s’en sortait pas… La musique ne donnait rien, et les autres jobs… Et bien comment dire ? Elle n’avait pas ce qu’il fallait… En serveuse, elle avait cassé plus de vaisselle à la minute que Neville ne l’aurait fait en une heure (histoire d’avoir une réelle idée de l’ampleur de la situation, quoi…). Après, pour tout ce qui demandait un peu de réflexion… c’était cuit d’avance (et ça, ça ne l’étonnait pas le moins du monde soit di en passant…). Aussi quand son agent l’avait contactée, elle avait hésité un instant, puis accepté finalement. Au moins, elle gagnait sa vie en faisant ce boulot. Même si c’était ingrat, physique et particulièrement difficile nerveusement, elle n’avait jamais excellé ailleurs que dans ce domaine. Elle avait ainsi, recommencé à sortir, bien qu’elle se soit très nettement assagie. L’épisode ‘Louis’ restait gravé à jamais dans sa mémoire, et elle se promettait de ne plus jamais dérailler comme elle l’avait fait avec lui… Elle sortait avec moins d’hommes qu’avant, elle ne passait plus par la promotion canapé, jouant tout sur son physique (elle avait donc, encore, perdu du poids, amis au moins n’était-elle plus aussi ‘futile’ qu’autrefois…). Elle avait, ainsi, commencé par un petit défilé, puis elle était passée à quelques shooting. Elle gagnait tout juste de quoi vivre, mais elle gardait confiance, elle s’en sortirait. Elle n’avait pas le choix.

Son travail lui prenait tellement de temps et d’énergie qu’elle avait fini par planquer l’image de Kaïn dans un petit coin de sa tête… Elle ne l’avait pas oublié, évidemment, tout comme elle n’oublierait jamais Enry, Liam ou Lexy… Mais elle vivait avec… Il n’avait pas voulu d’elle, elle s’était trompée de personne, elle allait devoir vivre avec, après tout… Ce n’était pas une raison suffisante pour cesser de respirer (bien qu’elle ait souvent songer à mourir de désespoir, elle savait se reprendre (plus ou moins) en main…). Ce soir là, Keira avait balancé Kaïn dans les oubliettes, et passait du temps dans une soirée avec, essentiellement, des ‘petites célébrités’. Quelques amies mannequins qui commençaient à percer, des copains à elles… Et des jeunes acteurs ou chanteurs… personne de réellement célèbre (excepté quelques filles et fils de, comme elle, avec ses propres parents…), mais l’ambiance était plutôt bonne (enfin pour ce genre de soirée où les ¾ se réveiller sans se souvenir de rien, le lendemain…).

Keira était avec un jeune homme pas moche, mais pas spécialement son genre, non plus. Il n’arrêtait pas de lui parler depuis le début de la soirée, et elle avait fini par lui jeter un ‘écoute, laisse tomber, je ne suis pas du tout intéressée, tu saisis ?’ mais plutôt que de s’en offusquer, il avait ri et avait répondu dans un haussement de sourcil ‘tant mieux, parce que je suis gay, tu voies…’, aussi avait-elle continuer à lui parler sans se méfier… fatale erreur… Elle n’avait pas vu le fameux ‘gay’ mettre un comprimé dans son verre, et alors qu’elle buvait en riant avec lui, elle se sentit de moins en moins bien, de plus en plus fatiguée, déconnectée… Ce n’était pas normal… Le mec s’était alors levé, la prenant par le bras, il la soutenait tandis qu’elle marchait difficilement. Elle ne voulait pas le suivre, elle avait peur de comprendre ce qui venait (et allait) se passer, mais elle n’arrivait presque pas à parler, à peine bredouillait-elle, tandis qu’elle avançait, traînée de force (sans que ça ne se voit) dehors… C’est alors qu’une voix étrangement familière l’interpella… Et c’est un regard vide qu’elle posa sur celui qu’elle ne pensait plus jamais voir (si ce n’est depuis sa fenêtre…)

« Kaïn… »

Sa bouche était pâteuse, elle se sentait à deux doigts du malaise… Elle aurait aimé lui demander de l’aide, souffler quelque chose, mais rien ne sortait, elle n’avait pas la force… L’homme qui venait de la droguer prit alors la parole :

« Elle a besoin de sortir, je la ramène chez elle. »

Keira aurait aimé riposté, répondre que c’était faux, que c’était à cause de lui qu’elle était comme ça, dans cet état, mais les mots refusaient de sortir, elle posa avec beaucoup de difficulté sa main sur le bras de Kaïn serrant avec le peu de forces qu’il lui restait ce dernier, sans pouvoir faire passer le moindre sentiment d’angoisse dans ses yeux, tant ils étaient vitreux. C’était, elle le savait, un geste désespéré, mais que pouvait-elle faire, là, maintenant ? Pourquoi diable était-elle aussi stupide !?

La voix qu'elle utilisait, alors qu'elle n'avait fait que prononcer son prénom était trop bizarre, trop froide, trop distante également et il était tout bonnement impossible de croire un seul instant que Keira allait bien. Et en plus de ça, Kaïn était loin d'être un imbécile, très loin même. Bon, okay, parfois, il donnait sincèrement l'impression d'être qu'un gros con incapable de prendre la moindre décision, mais il ne s'agissait là que d'un bien maigre détail auquel il ne fallait pas porter le moindre intérêt en faite. Son regard se posa de façon un peu plus intense sur la jeune rousse. Elle n'allait pas bien et cet homme, quel qu'il puisse être, n'était probablement pas là dans le but de faire ce qu'il pouvait ou en tout cas, pas dans le but de l'aider. Et les mecs qui faisaient absolument tout pour profiter d'une situation était vraiment nombreux, c'était bien ça le problème justement, bel et bien ça. Donc non, il ne comptait pas partir et il allait rester là, histoire de vraiment faire tout son possible.

Un soupir s'échappa de ses lèvres et il se mit aussitôt à fusiller ce mec du regard. Déjà, il était plus vieux que Keira, ça se voyait, il devait facilement avoir près de cinq, voir six années de plus. Quoi que bon, si on venait à lui dire qu'il avait dix ans de plus, c'était le genre d'information qui ne l'étonnerait absolument pas. Enfin bon, en plus de ça, il était carrément trop laid. Et Kaïn était suffisamment connaisseur pour se rendre compte de ce genre de chose. Okay oui, il n'était pas dans ses habitudes de trouver les gars beaux ou moches, mais c'était quand même une chose sur laquelle il ne pouvait pas se tromper. Mais en tout cas, s'il avait besoin de droguer ses partenaires pour avoir ce qu'il voulait, c'était qu'il y avait un soucis, c'était un point non négligeable sur lequel on ne pouvait pas se leurrer, voilà tout.  « Ah parce que tu sais où elle habite hein ? Laisse moi rire.. ». Parce que bon, que l'on soit bien d'accord, c'était probablement la pire des choses qui soient, il n'y avait pas le moindre doute à avoir à ce sujet. C'était toujours comme ça. Et probablement que ce mec pensait que Kaïn ne savait pas qu'il ne savait pas. Mais puisqu'il était un pro de la drague, il en connaissait les ficelles. Et là, il était clair que ce n'était pas elle qui allait lui indiquer la route, elle était en bien trop piteux état pour que sa conscience le laisse partir. C'était aussi simple que ça.  « Moi au moins, je sais où elle habite, alors si j'étais toi, je ne ferais pas la moindre histoire et je prendrais le large. ».

Kaïn ne plaisantait pas un seul instant et il espérait sincèrement que son regard soit suffisamment glacial pour décourager ce mec qui devait manquer de courage pour droguer les filles. De toute manière, si ça ne le décourageait pas, l'arrêt de la musique et tous les regard tournaient vers eux devrait amplement suffire en fin de compte. Tout le monde les regardait. Absolument tout le monde. Et ça, au moins, ça devrait être suffisant pour que le mec ne cherche pas à faire plus d'histoire.  « Alors ? Verdict, t'as bien compris le message ou tu es trop débile pour ça ? ». L'ancien Serpentard posa doucement la main sur l'épaule de Keira, faisant en sorte de faire attention à tout ça, si la situation dégénérait, il avait peur que Keira en prenne pour son grade et c'était bien la toute dernière chose qu'il voulait.

Keira se sentait mal. Atrocement mal. C’était comme si elle allait vomir, sans en être capable, une sorte de nausée continue, un mal de crâne qui se propageait, une mal être profondément encré en elle. C’était encore pire que lorsqu’elle se sevrait (de prime abord). Elle avait envie de parler, de dire quelque chose, d’être capable de riposter, de repousser cet atroce individu qui voulait simplement se jouer d’elle… Sauf qu’elle en était incapable. C’était comme si son corps et son âme étaient dissociés, comme si elle était enfermée dans une bulle au dessus de son corps, qu’elle voyait tout ce qui se passait, entendait tout ce qui se disait, mais demeurait incapable de répondre par une parole, un geste… Elle ne contrôlait plus son corps, ou si peu… Si elle s’était contrôlée, sans doute aurait-elle blêmi devant Kaïn, sans doute aurait-elle eu un mouvement de recul, une lueur d’angoisse et de peine aurait illuminé son regard… Elle n’aurait pas pu demeurait aussi inerte devant celui qui avait brisé son cœur (encore, décidément, il a des facultés de cassures illimités cet organe !).

En parlant de cœur, elle sentait le sien battre de plus en plus lentement, malgré l’angoisse qui lui serrait les entrailles, tandis qu’elle plongeait dans un sommeil artificiel, luttant contre ce malaise, elle ne parvenait qu’à battre lentement des paupières, tout en sombrant un peu plus, au fil des secondes. Le faux gay qui la tenait se rendait compte que la situation devenait risquée, car son étreinte se fit plus agressive, sur son propre bras, elle le sentait, mais ne pouvait plus réagir, même pas un simple sourcillement…

Elle entendait bien Kaïn parlait, mais les sens de ses phrases lui échappaient… Tout commençait à lui échapper, ce décor, cette musique qui ne devenait qu’un simple bourdonnement, et l’environnement dans son intégralité devenait brouillard, tandis qu’elle perdait le fil de ses propres pensées. Elle commençait à oublier où elle était, avec qui elle était et ce qu’elle pouvait bien faire ici… C’était à peine si elle se souvenait d’où elle habitait, pourtant, ce visage qu’elle voyait en clignant des paupières lui était familier, lui, elle ne l’oubliait pas… Kaïn… Rêvait-elle ? La suite lui échappa.

Le gars qui la tenait fermement se sentait en danger, les regards braqués sur lui, le silence oppressant et ce mec, devant lui, qui venait de tout lui foutre en l’air… Keira (alias la rouquine qu’il avait l’intention d’emmener avec lui ce soir) entrait en état second, et il ne pourrait pas jouer la comédie plus longtemps (une fille qui tangue, avec l’alcool, c’est acceptable, mais une fille qui s’effondre comme ça…. Ben c’était tout simplement louche, quoi !). Aussi eut-il un mouvement de recul, angoissé, il hésita un instant, puis lâcha la rousse qui trébucha, soudainement lestée de son soutient et de plus en plus amorphe. Mais elle était bien trop ailleurs pour réaliser qu’elle était en train de s’écrouler. Elle était à présent, totalement déconnectée, vidée de toute émotion, de toute sensation… La drogue avait fait son effet, et elle était on ne peut plus effacée à présent. Ne restait d’elle plus qu’une sorte de poupée de chiffon, animée par une vie dénuée de liberté, de sentiment et de capacité d’analyse. Absolument tout lui échapper, elle se sentait flotter alors qu’elle était en train de chuter… Plus de réflexes, plus de liberté… Plus rien.

Bon, vu la situation, le mieux était d'aider Keira, de faire dégager ce mec qui ne semblait pas encore vouloir bouger et de la ramener chez lui, c'était probablement bien mieux comme ça. Il allait la glisser dans son lit et lui, il n'aurait qu'à dormir sur le sofa, ou par terre ou chez ses parents... Ahah, bref, il y avait tout un tas de proposition et de situation possible, pour l'heure, on se moquait bien de savoir où est-ce qu'il allait dormir lui, c'était bien là, la toute dernière chose à laquelle il fallait penser, la toute dernière chose sur laquelle il fallait se tourner également. Enfin bref, pas la peine de se prendre la tête avec tout ça non plus. Ca aurait totalement servi à rien, mais alors, vraiment quoi.

Le gars finit par enfin se décider à partir et il était grandement temps qu'il dégage en faite, c'était aussi simple que ça et il n'y avait absolument rien de plus à en dire, c'était même mieux comme ça, d'une certaine manière. Soupirant une nouvelle fois, il vit Keira tomber alors que ce con venait de la lâcher, elle ne tenait absolument plus debout. Il n'hésita pas un seul instant, il la releva d'un coup oui, et se mit à la porter. Les choses seraient plus simple comme ça et en plus, elle avait beau être plutôt grande ( bien que plus petite qu'elle ), elle était vraiment légère. Et il n'était pas un faible. Bref, il la souleva du sol, fusilla du regard les gens autour de lui qui ne semblaient pas vouloir se décider à bouger pour l'aider.  « De toute façon, cette fête était à chier ! ». Il avait parlé suffisamment fort pour que tout le monde entende et il était sorti. L'appartement de Keira ainsi que le sien n'était pas bien loin mais il n'avait plus les clés de celui de la jeune rousse et en plus de ça, il n'allait pas transplaner alors qu'elle était dans cet état. Okay, elle aurait probablement espérer que son sauveur serait une toute autre personne mais il ne pouvait rien faire contre tout ça et heureusement qu'il avait été là malgré tout.

Une fois qu'ils furent arrivés, il lui retira sa tenue, l'habillant d'un de ses longs Teeshirt. Il espérait qu'elle ne se formaliser pas parce qu'il l'avait déshabillé, mais bon, le mieux était d'être à l'aise pour dormir. Surtout que là, d'une part, elle n'allait pas vraiment pouvoir protester, et de l'autre, elle était probablement parti pour la nuit. Et en cas où, en se réveillant, elle ne savait pas où elle était, le nombre de photos de Ruth et lui qu'il y avait dans la pièce le lui ferait peut être comprendre. Il y en avait encore du trio avec Nate d'ailleurs, et son regard s'attarda un instant sur celle-ci, se rendant compte qu'il avait bien grandi... Un soupir s'échappa de ses lèvres et il termina ce qu'il était en train de faire. Il l'allongea dans le lit et la recouvrit des couvertures, il éteignit alors la lumière, ferma les volets et le tour était joué. Il sortit de la chambre et se posa sur le canapé. Sa soirée avait été plus pourri qu'il aurait pu le penser. Il avait bien ramener une fille mais elle allait lui en vouloir parce qu'elle se réveillerait dans sa chambre. Enfin bon, elle avait qu'à faire attention à ses fréquentations et les choses se passeraient un peu mieux déjà.

Il finit par s'endormir sur le divan, pas le meilleur endroit pour dormir mais en soit, c'était mieux que rien. Et il y avait fort à parier pour qu'elle se soit fait des films s'il avait dormi avec elle, chose qu'il préférait grandement éviter en faite.

Si, à un moment donné, Keira avait eu conscience de ce qui se passait alentour, cet instant était à présent révolu. Plus rien n’avait de sens, elle entendait des voix, une bribe de conversation, mais elle était incapable de comprendre le moindre mot, de connaître une seule voix… Plus elle luttait, plus elle se sentait faible, vulnérable. Et tout était finalement devenu ténèbres. Poupée inerte, elle n’avait plus eu conscience de quoique ce soit. Plus de peur, plus d’étonnement, plus de réaction, ni d’émotion… Elle n’était pas bien. Mais elle ne se sentait pas mal non plus. Tout simplement parce qu’elle ne se sentait plus du tout exister, c’était comme si elle était devenue ‘rien’ le néant… Plus rien n’avait de sens. Ni sa vie, ni son corps, ni même ses pensées qui n’avaient presque plus lieu d’être… Si elle avait été capable d’éprouver quelque chose, sans doute se serait-elle étonnée… Mais à l’heure actuelle, elle en était incapable.

………………

Quand elle s’éveilla le lendemain, elle se sentait terriblement mal. Les bruits de la circulation extérieure résonnaient dans sa tête, cette dernière semblant alors peser des tonnes. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle eut le sentiment qu’on lui brûlait les prunelles à vif, alors que les volets étaient pourtant fermés… Elle mit plus de dix minutes à s’habitude à ces faibles raies de lumière, et dix de plus à se lever, péniblement. Elle avait déjà eu des gueules de bois, mais là c’était pire… Elle se frotta les yeux, avant de se lever et de poser son regard sur les photos qui décoraient les murs… parce que si elle était sûre d’une chose, ce matin, c’est qu’elle n’était pas chez elle ! Elle reconnu rapidement Kaïn, et là, elle se sentit terriblement inquiète… Il était sur toute les photos, ou presque… Donc, il y avait des chances pour qu’elle soit… chez lui ? Quant à la rousse, elle la reconnaissait… C’était Luca ! Ou sa sœur jumelle… Honnêtement, Keira se méfiait des deux (bien que la première citée soit la pire des deux, de son point de vue). Et Nate… Lui, elle ne savait pas ce qu’il devenait… Il lui manquait, en tout cas…

Ceci étant, le temps n’était plus au passé, il fallait commencer à conjuguer au présent ! Elle était dans la chambre de Kaïn (visiblement), mais ne voyait pas du tout comment elle avait pu atterrir ici… Et elle n’était au bout de ses surprises. Son regard se posa sur un morceau de reflet, dans la vitre de la chambre, et là, elle réalisa que les vêtements qu’elle portait, n’étaient pas les siens (enfin, le T shirt, puisque niveau sous vêtement, c’était à elle *sort*). Blêmissant, elle cru qu’elle allait vomir, mais n’ayant rien avalé depuis le déjeuner le de la veille, elle n’avait pas grand-chose à rendre, aussi eut-elle un simple haut le cœur, tandis qu’elle sentait ses jambes faiblir sous son poids. Il lui fallu cinq bonnes minutes de plus pour se décider à sortir de la chambre, elle avait peur de ce qui allait se passer, mais très franchement, elle n’avait pas vraiment le choix, là…

La porte s’ouvrit sur une pièce sombre, les volets étaient fermés ici aussi. Elle trouva rapidement l’interrupteur qui lui donna une vue d’ensemble sur le salon qu’elle avait surtout vu depuis sa propre fenêtre, dans l’appartement d’en face… Elle était bien chez Kaïn, et il était là, endormir sur le sofa. Tremblant, elle hésita un instant, ne sachant que faire, et finalement, elle retourna dans la chambre qu'elle avait quitté à l'instant, se changeant, elle garda le T shirt avec elle et alla ensuite s'assoier dans la cuisine, réteignant la lumière (qui lui donnait trop mal à la tête), et attendit patiemment que 'monsieur' se réveille.

Ses prunelles lançaient des éclairs à l’intention du sorcier endormit et elle l’observait avec froideur depuis sa place. Pourtant tout cela était un masque, parce qu’au fond, elle avait peur. Vraiment, peur. Elle ne se souvenait vraiment plus de rien… De rien du tout… Il y avait ce mec qui parlait avec elle… Puis ils étaient partis, mais elle ne savait même plus où, elle avait du mal à se remémorer son visage… Et de Kaïn, elle n’avait aucun souvenir. Alors pourquoi, après cette soirée, se réveillait-elle chez lui, ses fringues à côté d'elle, vêtue dans cette tenue (qui était, de toute évidence à Kaïn...) ?

Le sommeil n'avait pas vraiment tardé à s'emparer de lui. Ca pouvait être plutôt stupide, de s'imaginer que les choses avaient pu se passer de la sorte mais avec des événements mêlant drogue, violeur et soirée à chier, il n'en fallait vraiment pas plus pour qu'une personne comme Kaïn ne soit fatigué. Bien sûr qu'il était habitué à faire beaucoup de sport, et il n'y avait absolument rien de bien étonnant dans tout ça. Mais pour autant, il fallait bien prendre en note le fait qu'il ne soit pas un passif dans la vie hein, pas du tout d'ailleurs. Et que l'on soit bien d'accord sur un tout autre point, Kaïn faisait vraiment beaucoup de sport. Pour autant, ça avait la faculté de vraiment lui casser la tête, de vraiment lui prendre la tête et tout ça. C'était aussi simple que ça, il n'y avait absolument rien de plus à en dire, il fallait parfaitement prendre conscience de ce genre de chose. C'était aussi simple que ça. Bref, tout ça pour dire qu'il s'était bien vite endormi.

Mais comme à chacun de ses matins, le réveil se fit bien plus difficile que tout le reste. Bien sûr que bon, il n'avait pas bu tant que ça et de ce fait, rien de tout ce qui le touchait ne s'apparentait à la gueule de bois. Mais il avait sincèrement l'impression qu'il commençait à être malade en réalité. Il ne l'était pas bien sûr, mais il avait l'impression de l'être, et ça lui faisait sincèrement peur. Bref, il détestait être malade de toute façon, donc ça n'avait absolument rien de compliqué hein. Il se frotta le front, et se leva doucement, dans le but de s'approcher de sa cuisine, de fouiller son tiroir pour en sortir une boîte de médicament contre les maux de tête. Mais avant ça, il fallait qu'il aille allumer la lumière. Il connaissait son appartement comme sa poche mais disons qu'il avait toujours l'habitude de laisser des trucs traîner. Et marcher sur une de ces choses ne l'intéressait absolument pas, ça lui faisait même plutôt peur, en réalité. Enfin peut être pas peur non plus, mais disons qu'il se voyait mal aventurer son pied là où il ne fallait pas, c'était aussi simple que ça. Bref.

Lorsqu'il alluma la lumière, il sursauta alors que son regard croisait celui de Keira, un regard furieux et bien méchant d'ailleurs. Il s'attendait à la trouver endormi en faite. Il regarda sa montre et constata que c'était le début de l'après-midi, donc oui, il n'y avait rien de bien étonnant dans le fait qu'elle se soit réveillée avant lui. Enfin... Quoique, vu qu'elle était droguée, il aurait parfaitement pu se réveiller avant elle. Mais son sommeil lourd semblait l'en avoir empêché ! Enfin bref, pas la peine d'épiloguer pendant des heures et des heures, il était même certain que cela n'aurait pas changé grand chose, d'une certaine manière en tout cas !  « Déjà réveillé à ce que je vois... Et pas de très bonne humeur... C'est moi qui ai pioncé sur le canapé en plus. Y a de l'arnaque ».

Mais à bien y penser, la drogue avait dû lui broyer les souvenirs. Ca devait être un parfait trou noir depuis l'instant où la drogue avait fait tout son effet. Du coup, elle ne se souvenait probablement pas de l'avoir croisé et dans ce cas, il pouvait se douter que se réveiller chez lui et surtout, dans son lit, puisse la choquer. Elle était probablement en train de se faire toute une série de film cochon dont il était l'acteur principal... Et il ne participait même pas en vrai ! Honteux ! Mais le mieux était probablement de la ressaisir quoi, de lui expliquer les choses avant qu'elle ne le fusille avec son regard tout méchant qu'elle était en train de lui lancer !  « Ne t'emballe pas. On t'a drogué hier et je t'ai ramené chez moi. On n'a rien fait, je ne suis pas du genre à avoir besoin de droguer pour tirer un coup ». Kaïn élégant ? Jamais. Mais que l'on soit bien d'accord, ce n'était pas prêt de changer.

Kaïn finit par s’éveiller sans qu’elle n’ait eu à attendre trop longtemps (sans doute aurait-elle fini par aller le secours à coup de serpillière, balai… bref, tout ustensile suffisamment grand pour le bouger à une distance respectable *car elle n’avait pas la moindre envie de le toucher, ce sale pervers dégueulasse !*). Il ne la vit pas tout de suite, et elle ne trouva rien de très intéressant à dire (elle était bien trop énervée pour pouvoir dire quoique ce soit à l’heure actuelle, de toute façon !) et lorsqu’il alluma finalement la lumière, elle n’eut pas le loisir de le voir sursauter, étant momentanément aveuglée par la lueur du plafonnier. Grimaçant devant cet effet des plus désagréable, elle l’écouta parler sans rire une seule fraction de seconde à sa remarque débile sur le sofa (il se foutait d’elle, là ou quoi ?). Le fusillant du regard, elle le laissa poursuivre (alias s’enliser dans sa bêtise, parce que là, elle était sacrément remontée !). Et ce qu’il lui annonça lui fit l’effet d’un choc électrique, tant et si bien qu’elle ne trouva rien à répliquer de prime abord…

Il y avait tant de choses à dire ! Sa colère, son désarroi, sa surprise, sa douleur… Explicitons tout cela. Oui, elle était en colère, parce qu’il l’avait complètement laissée tomber (même si ça, c’était elle qui le lui avait demandé) et que là, d’un coup, il faisait son come back dans sa vie. S’il continuait comme ça, comment ferait-elle pour l’oublier, bon sang ! Le désarroi était lié aux évènements passés vraisemblablement la nuit dernière… Elle ne se souvenait de rien, effectivement, donc cette version des faits était ‘envisageable’. Mais cette idée la mettait sacrément mal à l’aise, bon sang ! Surprise… parce qu’elle ne pensait pas qu’il aurait pu être à cette soirée (on ne dirait peut-être pas comme ça, mais elle faisait tout pour éviter les coins où il avait l’habitude de se montrer ! Elle n’était pas sadomaso, merci bien !)… Et finalement la douleur, parce qu’il insistait très clairement sur le fait qu’elle n’était pas son genre… (bon ok, elle extrapolait totalement, mais elle était vraiment paumée là !). Aussi opta-t-elle, passer un instant, pour une réponse froide et agacée :

« Ça je le sais bien, je te remercie. »

Oui, elle l’avait bien vu à l’œuvre déjà, monsieur gros dragueur de service qui ne sait me^me pas assumer, après quand une fille s’attache à lui (boum, comment ça elle est sacrément rancunière alors qu’il ne la même pas dragué, elle ??? *c’est peut-être ça, au fond, son problème ? –paf-*). Frémissant de colère, elle finit par lui balancer son T shirt au visage (faute de pouvoir lui cracher toute sa rancœur) :

« Et tu peux m’expliquer ça, peut-être ? »

Elle le fusillait tout le temps du regard. Pourtant, ce n’était pas le genre de chose qui la gênait d’ordinaire… En tant que mannequin, elle avait déjà défilé en lingerie, fait des photos sans même porter de haut, mais, bon, c’était différent, c’était le boulot, on la payait, pour ça… tandis que là, il s’était permis de la désaper (parce que non, il n’arriverait pas à lui faire gober qu’un inconnu avait trouvé le moyen de la déshabiller et de lui foutre un T shirt de Kaïn sur le dos, quand même !)

Elle le savait bien ? Qu'il n'était pas du style à droguer les filles ou bien y avait-il une autre accusation sous tout ça. Parce que d'une certaine manière, c'était tout à fait possible, qu'elle revienne sur la précédente conversation qu'ils avaient eu ensemble. Il espérait se tromper bien sûr mais il pouvait malgré tout comprendre qu'elle puisse lui en vouloir. Puisque dans sa tête, il était responsable. Etait-ce vraiment de sa faute s'il n'était pas doué avec les sentiments et tout ce baratin ? Pas vraiment non ? Il était comme il était, il ne pouvait pas faire autre chose, c'était aussi simple que ça oui, voilà. Enfin bref, tout ça pour dire qu'il refusait de se prendre la tête une nouvelle fois sur un sujet qui était censé être clos. Si Keira n'était pas en mesure de laisser couler, il ne voyait pas ce qu'il était censé faire. Il n'allait pas faire semblant après tout, ça aurait été bien pire !  « Aucun problème, je n'allais pas te laisser dans la merde ».

Elle lui lança son propre T-shirt sur le dos et il se mit à soupirer, tout en levant les yeux au ciel. Il l'aidait et voilà que d'un seul coup elle se montrait désagréable. Il était incapable de savoir comment se comporter avec elle et c'était réellement énervant mais alors totalement. Parfois, Kaïn avait réellement l'impression d'être face à une fille tout à fait charmante, agréable et on en passait. Quand elle était comme ça oui, elle lui plaisait drôlement bien, c'était aussi simple que ça. Mais à côté de ça, il pouvait parfois se retrouver devant une fille insupportable, chiante et énervante. Ca lui donnait même souvent envie de prendre la fuite. Bon, peut être pas à ce point non plus. Il l'avait aidé, et le seul point sur lequel elle s'attardait, c'était le fait qu'il lui ait retiré ses habits pour qu'elle puisse être plus à l'aise ? C'était pathétique.  « Ne t'emballe pas, j'ai déjà vu tout ce que tu caches. Et que l'on soit bien d'accord, j'en ai rien à foutre. Je voulais aider, si c'est pour s'emballer comme ça, tu préférais peut être que je laisse les choses se passer ? ».

Comme beaucoup de gens étaient en mesure de le dire, il était du genre super sympa, agréable et simple, le genre de personne avec qui on n'avait jamais de mal à bavarder. Mais il fallait être d'accord sur un point, un certain point en particulier oui, lorsque l'on se mettait d'un seul coup à trop le chercher, il pouvait bien vite péter un câble et devenir le pire des enfo*ré. Et en faite, cette fille là, qui se trouvait dans sa cuisine, elle avait réellement le don de lui prendre la tête.  « Si t'es pas contente, tu peux bien partir ». Oui, il était tôt, pour lui en tout cas, et il n'avait pas du tout envie de se prendre la tête. Il passa doucement une main sur son visage, histoire de reprendre contenance d'une certaine manière. Il était plutôt pâle et son mal de crâne semblait avoir augmenté. Normal en même temps, on l'agressait si tôt le matin... Surement que c'était principalement pour ça qu'il se montrait désagréable. Il n'avait qu'une envie, prendre un médicament et retourner se coucher...

Quoi ? Il avait tout vu ? Non mais pour qui, il se prenait, ce sale pervers, b*rdel !!!! Le fusillant d’avantage encore du regard, elle lâcha avec sarcasme :

« Mais bien sûr. »

Quant au fait qu’il en ait ‘rien à foutre’ comme il le disait si bien, et ben elle était juste méchamment vexée (parce qu’elle n’en n’avait pas rien à foutre de lui, elle, si vous voyez ce que je veux dire *sifflote*). Aussi le leva-t-elle violemment, et répliqua-t-elle sèchement :

« Tu sais quoi, Haner ? Vas te faire mettre ! »

Et elle ne mit pas trois heures à le quitter, nom d’un dragon nain cracher de glace pilée ! Sur le pas de la porte, elle ne se retourna même pas, saisissant la poignée avec rage :

« Je n’aurais pas mieux di ! Je me… »

…casse… Ouai, sauf que la porte était verrouillée, haha ! Aussi eut-elle l’air très malin quand elle tira (en vain) sur la poignée de la porte d’entrée de l’appartement. Elle aurait peut-être pu tenter un sortilège si a/ elle avait eu sa baguette sur elle, b/ saurait lancer un sortilège ouvrant les portes sans dégâts matériaux… Et il s’agissait là de deux conditions qui n’étaient, hélas, pas respectées… Furibonde, elle se tourna vers Kaïn, montrant ses crocs (de lionne) :

« Bon, elles sont où tes clés, bon sang ! »

Pas qu’elle n’aime pas passer des heures à tenter (en vain) de forcer des serrures, mais très honnêtement ce n’était pas vraiment son truc, non, il fallait bien l’admettre ! Croisant les bras, toujours aussi furax, elle affrontait du regard le jeune homme (qui était bien pâle, soit di en passant). Elle n’avait pas la moindre envie de rester enfermer avec lui une seconde de plus. Donc il était gentiment (hum hum) prié de sortir les doigts de son petit c*l pour l’aider à mettre la main sur ces fichues clés, histoire qu’elle puisse rapidement prendre l’air et vivre sa vie loin de ce sale porc ! (que d’amour, que d’amour… *sniiif*). Le pire, au fond, dans cette histoire, c’est qu’elle n’était même pas fâchée après lui… Elle en voulait bien à quelqu’un, mais ce n’était pas à Kaïn qu’elle en voulait. Elle s’en voulait, à elle ! C’était sa faute, tout ça, et à chaque fois, c’était lui qui arrivait sur son skateboard (pas blanc, m’enfin, on fait avec les moyens du bord, m*rde !) et qui la sortait des tonnes d’embrouilles dans lesquelles elles se plaisaient tant à s’enlisaient ! Mais elle était bien trop énervée à l’heure actuelle pour se l’avouer (et pis, l’avouer à celui qu’elle n’arrêtait pas d’engueuler depuis qu’il avait ouvert les yeux moral de l’histoire : si vous ramenez une fille chez vous, attendez qu’elle soit partie pour ouvrir les yeux !). Les bras croisés sur sa poitrine (qui n’était pas des plus volumineuses, si vous voyez ce que je veux dire –sort-), elle serra la mâchoire, et, finalement, se dirigea vers la fenêtre du salon, toujours aussi furieuse :

« On verrait mieux si on avait un peu de lumière naturelle, déjà. »

Ouvrant les volets sèchement (non, c’est bon malgré le bruit retentissant, ils sont tous en bon état encore !), elle referma aussi sec la fenêtre et éteignit la lumière qui ne servait plus à rien. Son regard s’arrêta de nouveau sur son sauveur qui avait vraiment une très sale tête…

« Kaïn… Tu… as très mauvaise mine… Ça va ? »

Ouai, elle avait beau l’insultait de tous les noms, là elle était quand même bien inquiète… Il était tout pâle, et elle ne l’avait encore jamais vu dans cet état (y compris pendant qu’ils avaient cohabité). Pourtant, elle l’avait vu quand il rentrait de soirées, quand il émergeait après des soirées, mais il n’avait jamais été comme ça…