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 Quand Ernestine s'en mêle. [PV]

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Ξ Sujet: Quand Ernestine s'en mêle. [PV]   Quand Ernestine s'en mêle. [PV] EmptyMer 6 Juil - 20:02

Nouvelle année, nouveau départ... Nouvelle grosse galère pour traîner sa malle à travers les couloirs encombrés du Poudlard-Express. Ce n'était toutefois pas la perspective d'une tendinite qui allait diminuer l'enthousiasme débordant de la rouquine, tandis qu'elle fonçait, aussi vite que le lui permettait son lourd bagage, dans le train, non sans malencontreusement écraser au passage quelques orteils qui avaient la mauvaise idée de se trouver sur le chemin. Après deux mois passés à aider ses parents à la librairie, Annagovia avait hâte de retrouver la pétulance de ses amis et, plus généralement, la possibilité de pouvoir tenir une baguette sans craindre de voir un employé du Ministère venir lui taper sur les doigts. Pour l'heure toutefois, Annagovia ne cherchait pas tant à dégainer sa baguette plus vite que son ombre qu'à trouver un compartiment pour échapper à la foule et, surtout, enfin lâcher sa grosse valise. Malheureusement pour la jeune sorcière, elle n'était pas la seule à s'être mis en quête d'un précieux compartiment : la majorité d'entre eux était déjà occupée, pour ne pas dire surpeuplée. Quelle idée, aussi, d'accepter tant d'élèves à Poudlard d'être arrivée si tardivement à la gare et de ne pas avoir de compartiment réservé à son nom ! Mais la voiture du père d'Anna avait eu un raté au démarrage (ce qui, soit dit en passant, avait permis à la jeune fille d'enrichir son vocabulaire en jurons colorés en tout genre) et, lorsqu'ils avaient enfin réussi à partir, les embouteillages étaient déjà si monstrueux que la rouquine en était venue à penser qu'ils auraient été plus vite à pieds (et certainement beaucoup plus vite avec un transplanage d'escorte... Pourquoi diantre avait-elle fallu qu'elle tombe dans une famille de moldus ?).

* L'an prochain, je campe à King's Cross ! * Songea-t-elle en faisant coulisser une nouvelle porte. Sans chercher personne en particulier, Annagovia espérait toutefois tomber sur Marius, Poufsouffle d'un an son aîné, qu'elle avait appris à connaître l'année passée et qu'elle trouvait vraiment très amusant surtout avec une perruque verte et un tutu de danseuse étoile. D'ordinaire, c'était plutôt Roman, qu'elle voulait à tout prix rejoindre, en ce première jour de Septembre, mais leur léger différend de l'année passée avec quelque peu changé la donne. Certes, ils s'étaient réconciliés - ou plutôt, ils avaient trouvé un terrain d'entente : "n'abordons plus jamais ce sujet ensemble", ce qui n'avait rien de très confortable - mais il n'en restait pas moins qu'Anna ne pouvait s'empêcher, désormais, d'éprouver une certaine gêne vis-à-vis de son ami. Pour l'heure, cette gêne concernait directement la crainte de le découvrir en train d'embrasser langoureusement une Serpentard au moins, son enquête sur l'identité de la bête serait terminée au détour d'un couloir. La demoiselle se retrouvait donc dans une situation fort désagréable que l'on pouvait résumer ainsi : "j'ai envie de te voir et, en même temps, je crois que je préfère quand tu n'es pas là". Elle se sentait un peu coupable de nourrir de tels sentiments à l'égard de son aîné sans pouvoir s'empêcher de penser qu'il était peut être dans l'ordre des choses que leur amitié se distende et qu'elle avait tort de chercher à la préserver bec et ongles. Après tout, ils grandissaient, ils changeaient, et, parfois, l'amitié n'était tout simplement pas destinée à survivre à ces évolutions.

Si Marius ne se trouvait pas quel manque de bonne volonté, franchement ! dans ce nouveau compartiment, celui-ci avait toutefois le mérite d'être désert (ce qui, dans le cas présent signifiait également : désert de tout Roman bécotant une fille). Parfait ! Sans plus attendre (voire prête à mordre si on faisait mine de le lui piquer), Annagovia poussa sa malle et la cage d'Ernestine - occupée, comme de coutume, à bouder, à défaut de pouvoir boulotter les doigts de sa propriétaire - à l'intérieur. Là, la jeune fille fit glisser sans ménagement, à l'aide d'un coup de pied bien calibré, son lourd bagage sous un des sièges avant de se diriger vers la fenêtre, qu'elle ouvrit largement : le Poudlard-Express s'était ébranlé tandis qu'elle cherchait un compartiment et le train venait tout juste de quitter Londres, Ernestine allait pouvoir le suivre en volant à l'air libre. Les années précédentes, Anna gardait sa chouette enfermée tout le long du trajet, mais celle-ci, qui était déjà peu avenante au naturel, détestait tellement cette captivité qu'elle se montrait particulièrement exécrable au cours des jours qui suivaient, tentant de piquer durement les mains de la rouquine dès qu'elle le pouvait. Lassée de devoir mettre ses gants en peau de dragon chaque fois qu'elle allait à la volière et de se promener avec des boîtes de pansements ou de bandages, Annagovia avait décidé de changer de méthode en libérant Ernestine dès le début du voyage, à l'instar de beaucoup d'autres jeunes sorciers.

Dommage pour elle, si la chouette n'aimait pas être mise en cage, elle n'aimait pas non plus en être sortie. L'oeil farouche, Ernestine ébouriffa ses plumes d'un air menaçant lorsque Annagovia entrouvrit la porte de sa cage, et claqua sèchement du bec.
- Oh, allez, Ernestine ! Ne fais pas ta mauvaise tête ! S'exclama la rouquine en passant, témérairement il est vrai, la main dans la cage.
Cette intrusion ne fut pas du goût du volatile : semblant subitement doubler de volume, la chouette laissa échapper un ululement perçant et pinça méchamment les doigts de la Poufsouffle.
- Aïe ! Ernestine, espèce d'idiote ! S'écria vivement cette dernière en retirant précipitamment sa main de la cage. Grand mal lui en prit, car la chouette profita de cet instant d'inattention pour se couler à l'extérieur. Cependant, bien loin de s'élancer par la fenêtre (elle avait un esprit de contradiction bien développé), elle s'envola pour aller se jucher sur le filet à bagages d'où elle adressa à Anna un coup d'oeil courroucé.
- Oh non... Soupira cette dernière en pressant machinalement son index qui saignait. En effet, qui disait Ernestine en liberté dans le compartiment disait également Ernestine à remettre dans sa cage avant de descendre du train... Pas sûr que la Poufsouffle arrive entière à Poudlard !

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Ξ Sujet: Re: Quand Ernestine s'en mêle. [PV]   Quand Ernestine s'en mêle. [PV] EmptyVen 8 Juil - 11:28

Roman était d'une humeur massacrante, en arrivant à King'Cross. Ça pouvait paraître fou, mais c'était pourtant bien le cas : un jour de rentrée des classes Roman Jones ne sautait pas partout, était plutôt froid, réservé et passablement irritable. Le jeune homme déjà, était parti en retard de chez lui. Des soucis de dernière minute l'avaient empêché de partir en avance comme il l'avait souhaité pour pouvoir guider les nouveaux élèves sur les quais. Le fait qu'il soit en retard avait également entraîné quelques oublis de dernière minutes : Roman avait transplané en laissant dans sa chambre un sac très important de souvenirs d'été (cadeaux qu'il ne comptait offrir qu'à une poignée d'amis, dont Damon, Anh & Annagovia) et le fait que King Cross soit déjà bondé d'élèves l'avait empêché de revenir chez lui. Enfin, se faire traiter de préfet incompétent par une mère dont le fils venait de se casser la figure sous le nez d'un Roman impuissant un futur élève de Serpentard, sans aucun doute, avait été le pompon « Poudlard n'est vraiment plus ce qu'il était ! Humpff !  ». Roman avait du faire appel à toute la patience du monde pour ne répondre à la dame tirée à quatre épingle qu'elle n'avait qu'à mieux tenir son fils si elle ne voulait pas qu'il s'étale de tout son long sur le sol de la gare. La crise de larmes mélodramatique typique du bambin qui simule qui suivit et les plaintes de la femme à son mari eurent raison de Roman, qui préféra entrer dans le Poudlard Express pour mettre ses oreilles à l'abri de ce vacarme assourdissant. Il n'avait vraiment pas besoin de ça, c'était clair. Pourquoi avait-il fallut qu'il parte avec son uniforme de préfet, hein ?

Glissant dans le couloir du train, tel une âme en peine, Roman cherchait un compartiment libre ou bien avec la présence d'au moins un de ses amis. Il n'avait pas trop envie de tenter le wagon des préfets, de voir Marie, et ce même si l'envie de voir qui avait été nommé à la place des anciens préfets était pressante. Il finit cependant par trouver un compartiment semi-vide, dans lequel se trouvait Annagovia et Ernestine. Roman n'hésita pas une seconde pour entrer. Ernestine faisait encore des siennes, puisqu'elle venait de sortir de sa cage et vu l'air embêté d'Annagovia, Roman compris qu'elle ne l'avait pas laissée sortir de son plein gré. Super, ils allaient devoir passer plus d'une heure à essayer de l'attraper et y laissant les bras et les mains, comme il y'avait deux ans.

Optant pour la technique efficace mais radicale, Roman attrapa sa baguette, ouvrit la porte et sans que la chouette ait eut le temps de dire « hibou » Roman la figea d'un « Immobilus » informulé. La petite chouette qui faisait son poids à présent, faudrait faire gaffe aux graines un peu quand même ! tomba de son perchoir et Roman la rattrapa avec douceur dans ses bras de velours.

« Au moins on ne passera pas trente ans à essayer de l'attraper. Tu veux la remettre dans sa cage ? »

Roman tendit la chouette figée à Annagovia. A savoir si elle voulait la laisser amorphe quelques temps ou si elle voulait la laisser voleter tranquillement dans sa cage.

« Bonjour sinon ! Tu vas bien ? »

Roman n'était pas d'humeur à sauter au cou d'Annagovia, et même s'il ne l'avait pas vue depuis plusieurs semaines. Non, là, il était encore un peu irritable, même si la seule présence de son amie l'avait quand même pas mal calmé. Portant ses valises une à une à l'endroit où se trouvait la chouette quelques instants plus tôt, Roman termina et s'assit dans la banquette, parfaitement lassé de ce début d'année.

« J'ai pas trop envie d'aller dans le wagon des préfets, je suis pas très à l'aise avec Marie... »

Roman avait lâché ça sans réfléchir, ne se doutant pas le moins du monde qu'Anna cherchait encore l'identité de la prétendue prétendante de Roman, à Serpentard. Roman pensait tellement souvent à elle qu'il avait du mal à soupçonner les multiples recherches d'Anna.

Le jeune homme lança un regard triste sur le quai. Ah oui, mine de rien, ça aussi c'était une raison suffisante à sa mauvaise humeur : Bien que le reste ne soit que des « plus », ce qui chagrinait au fond le plus Roman, c'était surtout de vivre aujourd'hui, son dernier départ pour Poudlard de King Cross...

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Ξ Sujet: Re: Quand Ernestine s'en mêle. [PV]   Quand Ernestine s'en mêle. [PV] EmptyDim 10 Juil - 20:58

Alors que la rouquine se demandait, l’air plutôt désespéré, de quelle manière récupérer sa chouette fugueuse sans perdre des bouts de doigts dans l’histoire, non sans regretter amèrement d’avoir fourré ses gants en peau de dragon tout au fond de sa malle, elle eut la surprise de voir le petit volatile se raidir subitement pour tomber, inanimé, entre les mains de… Roman ?! Profite, mon grand, demain, c’est fini la magie !

- Oh ! Laissa échapper Annagovia qui, une fois n’est pas coutume, se trouvait à court de mots, toute décontenancée qu’elle était, autant par la chute inattendue d’Ernestine que par l’arrivée de Roman dans son compartiment on n’est plus chez soi nulle part. Elle n’avait en effet pas pensé croiser le jeune homme de si tôt car elle le croyait occupé à régler les détails de la nouvelle année avec les autres préfets, dans le wagon qui leur était réservé. Mais apparemment, Roman avait décidé de sauter son tour au grand jeu des problèmes administratifs quel manque de conscience professionnelle, franchement elle avait bien envie de le dénoncer. Merci… Finit-elle par ajouter, après un moment de silence inconfortable, en détournant les yeux tandis que Roman lui donnait Ernestine, un peu gênée d’avoir été surprise alors qu’elle se faisait lamentablement laminer à plate couture par une bestiole capricieuse, sans même penser à tirer sa baguette de sa poche. Certes, elle aurait pu arguer qu’en tant que quatrième année (aha, quatrième année, ça c’était carrément trop cool !), elle n’avait pas le droit de pratiquer la magie en dehors de l’école (une honte, vraiment !), mais Roman la connaissait trop bien pour accorder un seul instant du crédit à une telle excuse. Aux yeux d’Annagovia, le Poudlard-Express, c’était déjà l’école.

* Voilà, deux mois en milieu moldu et je perds tous les réflexes sorciers…* Songea-t-elle amèrement en prenant place sur l’une des banquettes du wagon. Certes, elle n’en voulait pas réellement à ses parents d’être dépourvus de tout pouvoir magique, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser que sa vie aurait été drôlement plus simple si l’un d’entre eux au moins avait été sorcier. Déjà elle n’aurait peut-être pas eu le sentiment de mourir d’ennui à chaque retour des vacances d’été ! Elle gratouilla pensivement le sommet du crâne d’Ernestine, visiblement peu pressée de la ranimer : elle serait certainement furieuse d’avoir été ainsi maltraitée et Annagovia n’avait pas envie de l’entendre ululer de rage indignée jusqu’à Poudlard.

- Je crois que je vais la laisser mariner un peu, Répondit-t-elle donc à Roman d’un air songeur, Peut-être que ça lui apprendra à ne plus faire l’idiote… Enfin, si tant est qu’on puisse lui apprendre quoi que ce soit ! Rajouta-t-elle, fataliste, en jetant un coup d’œil à sa chouette. Même stupéfiée, Ernestine trouvait le moyen d’avoir l’air mauvais. Je pensais qu’elle serait contente de pouvoir suivre le train à l’air libre, mais visiblement, Mademoiselle a décidé d’être contrariante je ne vois pas de qui elle peut tenir ce trait de caractère ! Tu crois qu’elle va avoir des séquelles si je la laisse un peu comme ça ? Parce qu’elle va vraiment être insupportable jusqu’à la fin du voyage, une fois ranimée… Demanda-t-elle en fronçant les sourcils, anxieuse. Anna avait beau pester contre sa chouette, elle lui restait très attachée et, malgré son caractère de cochon, l’aimait énormément. Jamais elle n’avait regretté de l’avoir choisie à l’animalerie, à la veille de sa première rentrée à Poudlard, et elle ne l’aurait échangée pour rien au monde. A moins que… Reprit-elle, plus pour elle-même que pour le Poufsouffle. De nouveau, elle adressa un regard interrogateur à la chouette, puis, ayant de toute évidence pris une décision, elle se leva pour remettre délicatement le volatile dans sa cage. Attention les oreilles ! Prévint-elle avec appréhension. Finite Incantatem ! Lança-t-elle d’un ton résolu, après avoir pointé sa baguette sur Ernestine.
Aussitôt, la chouette revint à la vie et entreprit de faire connaître son désarroi à la terre entière en poussant des hululement aussi stridents que scandalisés tiens, c’est marrant, ululement peut s’écrire avec ou sans h. Magie de l’orthographe !… Pas pour longtemps, cependant, car, sans perdre une minute, Annagovia s’exclama d’une voix forte, pour couvrir le vacarme provoqué par Ernestine :
- Silencio !
Aha ! Dans le bec, Ernestine ! Choquée d’avoir été ainsi interrompue, cette dernière lança un regard noir à Anna et lui tourna le dos, boudeuse. La rouquine le paierait sans doute cher plus tard, mais pour l’heure, elle était contente d’avoir mis un terme aux simagrées de l’animal. Ce fut toutefois certainement parce qu’elle avait encore l’esprit occupé par la chouette et les oreilles pleines de ses plaintes que la Poufsouffle répondit d’un ton détaché, presque distrait à Roman :

- Marie ? Marie qui ?

Anna n’avait jamais prêté une grande attention aux nominations des préfets des autres maisons, a fortiori à celles des Serpentard. Les cochons voleraient avant que la jeune fille accepte d’obéir à un Serpentard, mais, si elle n’avait pas été aussi accaparée par Ernestine, la remarque de Roman aurait certainement été de nature à piquer plus avant sa curiosité : après tout, ne venait-elle pas de passer un an à tenter de découvrir l’identité de sa gourgandine prétendante mystère ? Et depuis quand Roman s’en laissait-il compter par une fille ?

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