Les joies de Noël (PV Elora)

Noël approchait à grands pas. Tout le monde était de bonne humeur. La neige, les fêtes en famille, les cadeaux ... Mais pour Avril, tout cela restait très lointain. Sa famille n'était plus. Ses parents étaient morts et sa soeur disparue de sa vie depuis deux ans. Quant à sa mère adoptive, elle avait dû partir en Irlande pour un contrat avec un éditeur. La Gryffondor savait bien qu'elle avait été extrêmement désolée de ne pas pouvoir passer Noël avec elle, mais cela ne changeait rien au fait qu'elle n'était pas là. Mais elle ne lui en voulait pas : elle était simplement déçue. Voilà pourquoi Avril n'aimait pas Noël. Cette fête ne faisait, depuis deux années, que lui rappeler à quel point le bon temps était terminé. Arya avait toujours été comme sa meilleure amie. Rares étaient les soeurs qui étaient aussi proches mais pourtant, elle et sa soeur jumelles avaient été inséparables. Pourquoi les avaient-ils laissées partir dans deux famille différentes ? Elle l'ignorait totalement. Car au fond d'elle-même, malgré tout ce qu'on lui avait dit, elle doutait bien qu'il s'agissait de la volonté réelle de leurs parents. C'était tout bonnement impossible. Tous deux savaient à quel point l'une tenait à l'autre et jamais des parents sains s'esprit ne les auraient voulu séparées à leur mort. Mais peu importe ... Tout cela était maintenant du passé.

La Gryffondor se promenait dans le parc de Poudlard, perdue dans ses pensées. Rares étaient les fois où tel était le cas, étant une personne très terre-à-terre. Néanmoins, voyant tous ces élèves partir pour retrouver leurs familles, il était bien difficile de ne pas penser au désastre que sa propre famille avait subi. Avril marchait tranquillement lorsqu'elle se heurtra à une autre élève. Elle tomba par terre, sous le choc. Elle ne mit que très peu de temps à se remettre sur ses deux pieds pour se rendre compte qu'il s'agissait d'une Serpentard. Zut. Sa journée allait être bel et bien gâchée, elle le sentait.

Mais pourquoi fallait-il toujours qu'Avril tombe sur ce genre de gens ? Qu'elle tombe toujours sur les gens avec qui elle ne pouvait déclencher qu'une troisième guerre mondiale ? Oui, décidément, le sort était contre elle. Car la veille, elle était également tombée sur une Serpentard, plus vieille cette fois, qui avait la tête aussi dure que la Gryffondor elle-même. Et deux têtes fortes l'une contre l'autre, ça ne donnait jamais de bons résultats, et tout le monde le savait ... Néanmoins, la Gryffondor ne cédait jamais quoi que ce soit aux autres. Pourquoi ? Eh bien, sans doute parce qu'il s'agissait d'un trait de caractère plutôt dominant chez elle. Elle détestait devoir donner raison aux autres, et encore plus lorsqu'il s'agissait d'une personne avec qui elle était en conflit direct. Et cette fois, Avril ne pourrait certainement pas céder raison à cette fille, qui l'avait bousculée. Et en plus, celle-ci osait-elle l'accuser, elle, de l'avoir bousculée ... C'était bien la meilleure.

Après s'être relevée rapidement, Avril barra le chemin à la Serpentard. Elle avait si peur d'être en retard ? Eh bien, tant qu'à être un peu retard, soyons en retard pour de bon ! Car cette fois, la jeune fille n'avait pas le goût de rire ...
"S'il y a bien une personne disgrâcieuse ici, c'est bien toi, rétorqua-t-elle, d'un ton glacial. Tu ne peux pas bousculer les gens comme ça te chante pour ensuite les blâmer d'être sur ton chemin."
Non, Avril ne se laisserait jamais marcher sur les pieds. Bien des gens croyaient pouvoir le faire avec les autres élèves, pourtant, lorsqu'ils finissaient pas tomber nez-à-nez avec l'adolescente, ils se rendaient vite compte de leurs tords ...

La deuxième réplique de son interlocutrice laissa la Gryffondor perplexe. Visiblement, cette dernière avait une image bien stéréotypée de tous les Gryffondor. Mais peut-être changerait-elle d'avis lorsqu'elle connaîtrait mieux Avril Youngblood ...
"Alors, tu crois que tous les Gryffondor sont gentils avec les gens comme toi, peut-être ? lui lança-t-elle. Que lorsqu'ils bousculent les gens, ce n'est que par maladresse ? Eh bien, détrompes-toi. Les gens comme toi, je n'ai aucune patience avec eux alors si tu possèdes ne serait-ce qu'une once d'intelligence, tu partiras d'ici et tu me ficheras la paix."
Après un moment de silence, elle ajouta :
"Et ne mets pas tes actes reprochables sur le compte de ta Maison ; je sais bien que tous les Serpentard ne sont pas aussi maladroits socialement que tu peux l'être."
Non, Avril n'avait pas du tout le goût de rire. Et elle espérait bien que la Serpentard serait assez intelligente pour le comprendre avant que cela ne tourne en bagarre ...