Visite chez les Greengrass -pv-

Un soupir s'échappa doucement des lèvres du jeune Drago Malefoy lorsque sa mère lui demanda de passer chez les Greengrass pour aller prendre des nouvelles de la mère, qui avait été plutôt malade dernièrement. Comme si elle ne pouvait pas s'y rendre elle-même... Depuis que son père était à Azkaban, en réalité, il avait la très nette impression que sa mère tournait assez mal... Bon, okay, ce n'était peut être qu'une impression, mais elle s'inquiétait pour tout le monde, elle voulait toujours avoir de ses nouvelles... Elle était d'un seul coup devenu une vraie mère poule.. Et au jour d'aujourd'hui, si ça le dérangeait, c'était uniquement parce que c'était un comportement qu'il aurait voulu voir chez elle un peu plus tôt ! Mais non, il avait fallu que tout ces événements se produisent. Okay elle avait toujours voulu le protéger, mais il trouvait qu'elle s'y était réellement mal prise. Voilà tout. En plus, la fille Greengrass, Astoria, était réellement la personne la plus insupportable qui puisse bien exister. Bon, certes, il ne l'avait plus revu depuis Poudlard mais pour autant, il devait bien avouer qu'elle l'avait sincèrement gonflé à ce moment là. Allez donc savoir ce que ses parents lui avaient demandé, à l'époque. De devenir sympa avec lui pour avoir ses faveurs ? Le pire, c'était que c'était vraiment possible, ce genre de chose. Enfin bon, tout ça pour dire que cette fille lui tapait déjà pas mal sur les nerfs, alors le simple fait de savoir qu'elle venait à la demeure familiale...

Que l'on comprenne bien, Drago ne vivait plus là, et il en était heureux, il avait un appartement bien spacieux et tranquille, à l'écart de sa famille et c'était tant mieux. Mais lorsqu'il s'agissait des invités, ses parents étaient intransigeants, il devait être présent pour que l'on puisse conserver une certaine réputation, bien meilleure que celles qu'ils avaient pu avoir, auparavant. Même si tout était compliqué depuis qu'il n'y avait plus son père à la maison. Il avait d'ailleurs pris cher. Il allait recevoir LE sort impardonnable dans une semaine. Le procès avait duré un bon moment et il était l'heure. Sa mère n'arrivait pas encore à le réaliser et le jeune homme avait la très nette impression que son coeur allait lâcher lorsque la sentence aurait été donné... Les détraqueurs n'étaient plus à Azkaban et là bas, ils avaient estimé que c'était là la seule et unique chose qu'il méritait. Stupide... Qui pouvait bien mériter la mort, de cette manière. Mais on ne pouvait pas non plus vraiment dire qu'il ne l'avait pas cherché... Enfin bon, dans tous les cas, Drago trouvait réellement qu'il avait vraiment de la chance, de ce côté là, oui, il avait réellement de la chance, du fait qu'il n'avait pas de sentence, qu'on l'avait jugé comme innocent parce qu'il avait toujours eu à faire ce qu'on lui demandait.

Bon, et bien il n'avait décidément pas le choix, il n'y avait pas le moindre doute à propos de ça ! Surtout que s'il venait à ne pas obéir à sa mère, elle avait probablement se mettre à lui faire tout un scandale et il était absolument hors de question de croire ce genre de chose, il ne l'aurait pas supporter non, c'était aussi simple que ça. Enfin bref, hors de question donc de se prendre la tête avec tout ça, sinon, les choses allaient probablement se mettre à mal tourner à tout moment et c'était bien la toute dernière chose qu'il voulait ! Sa mère était réellement capable de lui faire des scandales pour pas grand chose. Et c'était réellement le genre de réaction qui lui prenait la tête alors oui, il préférait oublier, on ne pouvait quand même pas lui en vouloir si ?

Il leva les yeux au ciel et annonça à sa mère qu'il y allait. Il ne prit même pas la peine de quitter la maison et transplana, directement devant le manoir Greengrass, hors de question de se prendre la tête et de surtout perdre son temps, plus les choses iraient vite, plus ça l'arrangerait. Donc il ne comptait pas rester plus de dix minutes. Voir moins, si c'était réellement possible. Mais il était hors de question de s'emballer. Oui voilà. Une fois devant la porte, il sonna et attendit patiemment qu'on vienne lui ouvrir la porte. En espérant que ça ne prendrait pas trois siècles, sinon, oui, il allait se mettre à péter un câble, aucun doute ! Déjà que la situation le gonflait complètement, il était clair que tout ça n'allait pas l'aider !

Lorsque l'elfe de maison vînt lui ouvrir, un soupir s'échappa de ses lèvres. Maintenant, il ne pouvait plus faire demi tour et c'était bel et bien ça qui pouvait rendre la chose plus compliquée. Et plus chiante. Enfin bon, cette fille ne pouvait pas être toujours aussi énervante non ? Ou bien c'était devenu pire ? L'elfe s'en alla un instant, laissant le jeune homme pénétrait dans le manoir et il attendit, du coup que la fille se pointe. Espérant qu'elle ne prendrait pas tout son temps. Il savait que les filles aimaient faire attendre. Mais lui, ça l'énervait, il en devenait alors irritable et c'était probablement la dernière chose qui soit raisonnable aujourd'hui. Déjà qu'Astoria n'était pas la personne qu'il préférait.. Enfin... En tout cas, c'était comme ça qu'avaient été les premières sentiments qu'il avait éprouvé pour elle. Ils n'avaient, donc, pas du tout étaient positif.

Enfin bref, ce n'était qu'un malencontreux détail auquel il ne fallait pas porter plus d'intérêt. Sinon, les choses allaient probablement mal tourner de n'importe quelle manière ! Glissant ses mains dans ses poches, il attendit donc bien sagement qu'elle se pointe. Et il fut comme subjugué, quand elle finit par se pointer. Okay oui, ça pouvait être stupide, elle n'avait probablement pas tant changé que ça. Mais en faite... Si y avait de bien grande chose. Elle était canon, c'était aussi simple que ça. Elle dégageait tellement de grâce qu'elle parvenait à le déséquilibrer. Mais hors de question de laisser paraître la moindre chose, c'était bien loin d'être son genre, de toute manière. Drago revêtit son masque de froideur et la regarda, droit dans les yeux, comme pour la défier alors que c'était uniquement un regard plein d'appréhension. Après tout, si niveau physique, elle était comme parfaite ( à ses yeux, tout du moins ), mentalement, elle ne pouvait pas l'être. Sinon, il en viendrait réellement à se demander comment il avait bien pu être aussi stupide que ça, oui voilà. Il ne fit pas le moindre geste, pas le moindre signe, au niveau de son visage, lorsqu'elle lui dit qu'elle était contente de le voir. Hors de question qu'il manifeste la moindre joie. Surtout qu'en faite, il n'en avait pas spécialement. Elle était belle oui, mais l'ancien Serpentard n'avait pas seulement d'attention sur le physique des gens. Oui, il avait bel et bien grandement changé.  « C'est un plaisir pour moi aussi Astoria. Ma mère a entendu dire que la tienne était malade et elle m'a envoyé pour prendre de ses nouvelles. ».

Mais en fin de compte, il devait bien avouer qu'il espérait, d'une certaine façon et de manière dissimulé, que sa mère ne soit pas en excellente forme pour autant et que cela l'emmène à rester plus longtemps. Lui qui n'avait jamais vraiment pris la peine de la connaître, c'était peut être l'occasion ? Quoique, ne poussons pas trop non plus hein. Cette fille était chiante, c'était un souvenir bien ancré en lui, et il était hors de question qu'il puisse le nier et l'oublier, oui, c'était aussi simple que ça, il n'y avait rien de plus à en dire, voilà.  « Je boirais bien un peu d'eau.. Pourrais-tu demander à un elfe de m'en apporter ? ». Sauf si bien sûr, l'envie lui prenait d'aller le chercher, il n'y avait pas le moindre doute à avoir. Oui voilà.  « Ta mère est là au moins ? ». Parce que belle ou pas, si sa mère n'était pas là, pourquoi est-ce qu'il prendrait la peine de squatter ici ? Hors de question en faite.

Assoiffé.. Il ne fallait peut être pas aller aussi loin. Avoir soif n'était pas une mort de soif, c'était avant tout une envie de s'hydrater pour ne pas avoir l'air stupide en se raclant continuellement la gorge, oui voilà qui était sans doute la chose la plus intelligente à dire et à penser. Enfin bon, il n'allait pas, pour autant, se prendre la tête avec ça, c'était bien loin d'être son genre, d'une part, et de l'autre, il préférait chipoter sur d'autres choses. Et puisqu'il ne manquerait pas une occasion de s'en prendre à la jeune Greengrass malgré son physique appétissant, à quoi bon directement se mettre à râler ? Oui bon, dis comme ça, ça avait malgré tout le mérite de faire gros pervers ! Oui bon, dis comme ça, ça pouvait déplaire à plus d'une personne mais c'était bien la toute dernière chose... Enfin bref, hors de question de se prendre la tête, sinon, la situation allait finir par clairement devenir compliqué, et il n'y avait absolument rien de plus à en dire, c'était même la tout dernière chose à faire. Il aurais, par contre, bien volontiers pris quelque chose de beaucoup plus fort que de l'eau ( ce qui n'aurait pas été vraiment compliqué ), mais en soit, il était malgré tout bien difficile de demander de l'alcool dans une famille aussi grande que celle chez qui il se trouvait. Il ne voulait pas faire honte à sa famille, même s'il trouvait qu'il gérait déjà pas mal, de ce côté là, sans le dire vraiment, en tout cas. Et il ne voulait pas non plus finir alcoolique, ce dont il n'était pas si loin que ça, si on regardait la chose de plus prêt.  « Merci ». Sa voix traînante et légèrement rauque, froide en tout cas. Il devait paraître distant et associal, face à elle mine de rien, il était comme fuyant et insupportable alors que ça ne devait probablement pas tant être le cas que ça, pour bon nombre de personne. Enfin bon, aucune véritable idée à ce propos. Hors de question de se prendre la tête, c'était une évidence. Oui voilà. Il était comme ça, et même si ça pouvait blesser bon nombre de personne, il ne pouvait évidemment pas changer du jour au lendemain, c'était aussi simple que ça. Il ne savait pas être doux, tendre et mignon. On ne lui avait appris que la froideur et la méchanceté. Il débutait donc dans le domaine de la gentillesse et ça, grâce à Granger. Il ne fallait pas le presser.

Mais malgré tout ça, malgré son ton froid et malgré le but de sa venue, maintenant qu'il l'avait vu et qu'elle avait paru si belle devant lui, il n'avait pas un seul instant pu s'empêcher de la trouver magique et de regretter d'être venue ici dans le seule but de voir sa mère... Ca devenait bien plus difficile, c'était une évidence et il n'y avait, d'ailleurs, absolument rien de plus à dire à propos de tout ça, c'était aussi simple que ça. Même si, bien sûr, il était absolument hors de question qu'il se mette à le dire et qu'il exprime son admiration face au physique de la jeune fille, c'était aussi simple que ça, et il n'y avait rien de plus à en dire oui voilà.  « Je te suis oui.. ». Il paraissait blasé, et ennuyé. Il savait si bien s'y prendre qu'il ne parvenait pas à faire croire à quelqu'un qu'il se plaisait dans une quelconque situation. Stupide ? Oui, peut être, mais il s'en contrefichait, il aimait plutôt bien ne pas se prendre la tête et le meilleur moyen était, d'ailleurs, de rester bien tranquille dans son coin, il n'y avait pas de doute à avoir.

Que devenait-il ? Drago faillit laisser échapper un vulgaire « rien » mais l'idée que ça puisse paraître assez naze lui traversa l'esprit et il préféra garder ça pour lui, estimant que c'était la meilleure des solutions oui. Il était à la tête d'une grande fortune oui, et c'était bien pour ça que ça pouvait poser un réel problème, oui, d'une certaine façon.. Enfin bon, hors de question de se prendre la tête avec tout ça. L'idée de se contenter d'être franc avec elle lui traversa l'esprit. Il se foutait de la réputation de sa famille, même si la briser ne pourrait que faire mal à sa mère déjà fragile. Et il n'avait, de toute façon, pas vraiment l'impression que mentir réussirait à le maintenir droit, oui voilà, dans un sens, en tout cas ! Alors..  « En ce moment, je suis plus en mode fêtard que bosseur... Alors on peut me qualifier de petit con, emmerdeur et fêtard qui aime déplaire... J'ai bien changé, si je puis dire... J'estime avoir le droit de m'amuser un temps, que cela déplaise aux gens ou non... Le fait que mon père ne soit plus là me facilite beaucoup les choses je te l'accorde.. Et niveau fille.. Ouais, mais même si je dois bien avouer que ça fait plaisir, j'ai la fâcheuse tendance à vouloir me caser avec une fille, une et une seule, avec qui je finirais mes jours.. M'amuser est une chose, mais j'aimerais me poser. Je ne suis pas bien âgé, mais je refuse de m'amuser de ce côté là... J'ai des valeurs. ». Imaginez un peu qu'il mette une femme enceinte ! La honte familiale ! Laisser un bâtard Malefoy... Non, rien que l'idée le répugnait. Il lui fallait une fille de son rang. Un peu comme Astoria... Et une jolie... Comme elle aussi... Mais évidemment, il ne fallait pas s'emballer pour autant ! Sinon, tout pouvait réellement devenir compliqué.  « Et toi dis moi.. Que deviens-tu Astoria ? ».

Douter du fait qu'il soit un petit con, c'étati bien mal le connaître. Il n'était pas un génie ( ça on le savait avec son passé de mangemort et avec le joli tatouage qui se trouvait sur son bras et qui était la plus grosse erreur de son existence ), et en plus de ça, il préférait faire la fête plutôt que de trouver un boulot. Donc oui, il estimait n'être qu'un con et en plus, il s'en vantait, ce qui ne jouait donc pas vraiment en sa faveur. Mais ça lui allait parce que ça prouvait à tout le monde et surtout à lui, qu'il pouvait faire absolument tout ce qu'il voulait. Ce qui n'était pas toujours si évident que l'on pouvait bien le penser, et c'était là que pouvait se trouver le soucis, tout simplement. Enfin bon, hors de question de se prendre la tête avec tout ça, sinon, c'était le meilleur moyen de se perdre dans ses penser. Et emmerdeur.. Bah en soit, il l'avait toujours été alors on ne pouvait pas vraiment dire que ça allait changer si vite hein. Mais bon, ça lui plaisait plutôt pas mal, ce n'était clairement pas lui qui allait se plaindre. Au moins, i lfaisait ce qui lui plaisait et c'était réellement ça le plus important à ses yeux.  « C'est pareil pour moi. Je n'ai rien trouvé alors je fais ce que je veux. Ce n'est pas à mon père que ça aurait plus mais.. Enfin voilà. Pour le moment la situation me va. Je verrais après. Hors de question, en tout cas, que je me coince au ministère de la magie, je ne l'aurais pas supporté. Tous les regards des gens rivés sur moi, ça ne m'intéresse pas ». Et oui, Drago n'était plus pour être le centre de l'attention, et c'était bien mieux comme ça ! De toute façon, ils étaient encore jeunes, ils avaient encore le temps pour se trouver un job. Il était hors de question de croire un seul instant qu'ils allaient rester comme ça toutes leurs vies. Mais rien n'était facile quand on avait été mangemort. Que l'on soit acquitté ou non.

Une fille digne de lui ? Ouais, aux yeux de son père, il n'y en avait pas eu beaucoup. Et Astoria avait toujours figuré en haut de la liste, même s'il l'avait toujours refusé. Et maintenant, il en venait à se dire qu'il comprenait, que ça lui paraissait moins choquant qu'il l'avait si souvent pensé. Mais bon, hors de question de croire un seul instant que la chose soit si simple pour lui, il ne fallait pas trop rêver non plus. Mêm esi c'était loin d'être facile, comme il le disait si bien. Il se voyait mal lui dire qu'il l'avait longtemps fui parce qu'elle lui tapait sur les nerfs mais que maintenant, ça allait mieux hein. C'était déplacé et con. Et il était au-dessus de ça en plus.  « Aux yeux des Malefoy, très peu de filles sont dignes de moi. J'en viens surtout à penser que c'est moi qui ne suis digne de personne. ». Et bah ouais, c'était là que se situait le problème après tout. Mais bon... Après hors de question de se mettre à trop ramper non plus, c'était loin d'être son genre et en plus de ça, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il était si pathétique et nul que ça, bien sûr.  « Et toi alors ? Tu mérites un gars bien tu sais.. ».

Il fit part de ce qu'il avait à dire à la mère d'Astoria, ils parlèrent ensemble pendant plusieurs minutes mais bien sûr, il était hors de question pour lui de s'attarder ne serait-ce qu'un instant. Il prit donc bien vite congé ( au bout d'une demi heure tout de même, il n'était pas un bougre non plus ). Et en soit, il avait vite envie de dégager la mère pour retourner un peu auprès de la jeune Greengrass, même s'il n'allait pas pour autant rester là trop longtemps. Non pas qu'il ait mieux à faire, mais il estimait que ça ne se faisait pas. Ouais bon, il avait des valeurs bizarres par moment, il en avait parfaitement conscience et c'était bel et bien ça le pire ! Il la fit donc demander à un elfe de maison qu'il croisa. Et il attendit bien sagement. Mais le principe était toujours le même, qu'elle ne le fasse pas trop attendre.

Aria avait une certaine vision de drago. Pour elle, il était l’homme parfait, celui que toutes les petites princesses rêvaient d’avoir, celui qu’elle voulait avoir, rien que pour elle. Si au début, tout n’avait qu’une question d’ordre de la part de ses parents, maintenant, elle pensait par elle-même. Et c’était en grande partie pour cela qu’elle n’aimait pas le fait qu’il se dépréciait. Il le fit une seconde fois, ce qui manqua de retira son joli sourire à Astoria. Mais il était normal d’être triste d’entendre celui qu’on aimait se voir comme un moins que rien, non ?

«Je ne crois pas cela...»

Les derniers mots du blond furent comme un poignard pour Astoria, mais elle n’en montra rien. Elle n’était pas du genre à se laisser aller a des émotions trop visibles, elle gardait tout en elle, comme elle le faisait depuis des années déjà. Qui aurait d’ailleurs pu dire que la jeune femme souffrait d’être seule, constamment ? Sans un seul ami sur qui elle pouvait compter, entourée uniquement de ses parents et de sa soeur ? Personne. Bien entendu, elle adorait sa famille, et sa réconciliation avec sa soeur avait été une chose qu’elle avait adorée... Mais elle se sentait seule, une fois tout le monde endormi... Fermant la porte derrière Drago, elle finit par pousser un petit soupir, murmurant :

«C’est toi, que je veux...»

Dieu merci, la porte étant fermée et les politesses d’usages ayant sans aucun doute commencées, Drago ne l’avait probablement pas entendu. Et puis elle l’avait dit si bas, qu’elle doutait presque de l’avoir réellement dit. Peut-être l’avait simplement pensé très fort, et cela avait résonné dans sa tête... Finalement, Aria tourna les talons et alla se réfugier dans la cuisine. Devant elle, un présentoir rempli de cupcakes lui fit de l’oeil, et elle en avala un avec classe -oui, même des cupcakes, ça pouvait se manger avec une certaine distinction, parfaitement !-. Puis elle regarda l’heure. Il n’était pas très tard, mais bientôt, l’heure du thé sonnerait. Et comme tout anglais qui se respectait, Aria respectait la tradition du tea time. Aussi, après avoir préparé les ingrédients, elle se servit de l magie pour l’aider à confectionner de petits gâteaux, so british, pour accompagner le thé. Alors qu’elle les sortait à peine du four, un elfe de Maison vint la prévenir que Drago la demandait. La discussion avec sa mère avait pris fin... Combien de temps lui restait-il maintenant ? Quelques poignées de secondes, sans doute, pas plus... Ordonnant qu’on arrange ses petits gâteaux correctement, et qu’on prépare un thé des plus fins, Aria prit le chemin de la bibliothèque, s’assurant que sa tenue était toujours parfaite. Puis elle trouva Drago, toujours aussi beau... Décidément, elle devait être ensorcelée, son coeur battait la chamade, et à ce rythme, elle décèderait avant même de s’être mariée !

«Excuse moi, je ne t’ai pas fait trop attendre j’espère ? Voudrais-tu une tasse de thé ? Les scones sont encore tout chauds...»

Aria était une jeune femme déterminée et elle savait ce qu’elle voulait. Généralement, elle savait également quoi faire pour obtenir ce qu’elle désirait, mais avec Drago, tout avait été de travers. Elle n’était pourtant pas bien méchante avec lui, bien au contraire même ! Mais peut-être qu’il avait de suite deviner que ses parents étaient derrière tout cela... Mais au fil du temps, la jeune fille avait développé de vrais sentiments à l’égard du blond, et elle s’était mise à devenir un peu moins chiante, pour s’épanouir au maximum, être une fille bonne à marier... C’est pourquoi elle s’était dans la cuisine. Surtout la pâtisserie en fait. Après tout, elle ne faisait rien de ses journées, elle pouvait donc cuisiner autant qu’elle le voulait, quand elle n’allait pas dévaliser les boutiques ! Et dans ces petits scones qu’elle venait de sortir du four, elle y avait mis tout son amour... Drago y serait peut-être sensible, qui sait ? Elle savait parfaitement qu’il adorait les sucreries, elle se souvenait bien que Narcissa Malefoy lui envoyait presque quotidiennement un colis de bonbons lorsqu’ils étaient à l’école... Elle n’essayait pas de l’acheter, non, loin de là, juste de lui faire comprendre... Ou du moins, elle tentait...

Et bien voilà, la besogne que sa mère lui avait donné, de faire face à la mère Greengrass et de lui envoyer toute sa sympathie avait été fait et c'était sans aucun doute bien mieux comme ça d'ailleurs. Bon, par contre, bien sûr, c'était loin d'être si évident et c'était bien pour ça que la situation était bizarre et légèrement désagréable. M'enfin bon, il était hors de question pour lui de partir tel un voleur, même s'il n'allait pas rester trop longtemps non plus. Astoria avait beau être une personne vraiment belle et attirante, ce n'était pas pour autant qu'il allait s'attarder. Ce n'était pas dans ses habitudes et en plus de ça, il avait mieux à faire. Bizarre hein, quand on savait qu'il n'avait pas de boulot, ni de copine. En clair, il avait envie d'aller dans un bar, de se saouler plus que nécessaire et de coucher avec une inconnue. Pas malin pour un Malefoy, oui, il n'y avait pas le moindre doute à ça. C'était tout aussi simple que ça. Mais disons que pour l'heure, c'était à ça que sa vie se résumait. Et même si ce n'était pas vraiment intelligent, il ne pouvait pas pour autant s'en empêcher. Il devait, bien sûr, tentait de faire un effort et commencer par trouver un boulot, mais il n'était pas vraiment décidé. Quoi de plus normal, lorsque l'on a la belle vie ?

Non, elle ne l'avait pas trop fait attendre mais il ne comptait pas rester là éternellement, malgré tout. Ou en tout cas, c'était l'idée qui lui avait traversé l'esprit, avant que son regard ne se pose une nouvelle fois sur elle. Mais il se devait de garder une certaine contenance. Baver et s'éterniser n'était pas digne de lui. Même si à l'heure actuelle, il n'était pas certaine de savoir ce qui était suffisamment digne de lui, et c'était bel et bien ça le souci. Il n'y avait rien de plus à en dire, c'était aussi simple que ça oui, voilà. M'enfin bon, pour le reste, on ne pouvait pas non plus se mettre à épiloguer trois siècles, même si ce n'était pas toujours si évident, bien sûr. Et voilà qu'elle lui proposait à boire et à manger. Il ne pouvait décidément pas se mettre à hésiter et à dire non, bien sûr. M'enfin bon, pour le reste, ce n'était pas si simple ni si évident, donc bon. Ce n'était pas vraiment la chose la plus simple du monde et c'était bel et bien ça le plus gros du problème, il n'y avait rien de plus à en dire.  « Il ne serait pas poli de refuser. Je ne puis promettre que je resterais bien longtemps par contre. Mais je peux prendre part et partager vos mets qui doivent être succulent ». Dragueur et charmeur ? Oui mais en définitif, il l'avait toujours été alors ce n'était pas prêt de changer, bien sûr !

Certes, il adorait les sucreries, mais il avait appris en grandissant à faire attention et à ne pas en manger à tout bout de champs. D'ailleurs, il n'avait accepté, aujourd'hui, de les manger que par politesse et respect, se voyant mal refuser une invitation, cela aurait sans aucun doute été très mal pris en plus de ça, et c'était là, la toute dernière chose qu'il voulait.  « C'est toi qui les a fait ? ». Il espérait que ça serait bon en tout cas. Parce qu'il n'aurait pas pu accepté que cela soit dégueu. Il n'était pas suffisamment doué en comédie pour lui faire croire qu'ils étaient bons. Et en soit, il était plutôt difficile et refusait les repas qui n'étaient pas bon, en plus ! Pourri gâté ? Oh allez, tout le monde savait qu'il l'était, ce n'était pas maintenant que ça allait changé.

Astoria avait l’habitude de parler avec un certain langage soutenu, qui exposait au monde entier son statut, sa puissance et sa richesse. Elle ne disait jamais de gros mots, ou alors, elle se contentait de ceux qu’utilisaient généralement les sorciers. Elle avait une allure aristocrate n’importe quand, n’importe où et à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Parfois, cela pouvait ennuyer son entourage, mais au final, il y avait toujours cette prestance, ce halo autour d’elle qui faisait qu’elle faisait craquer tout le monde... Tout le monde sauf Drago... Et quand bien même il se montrait charmant, et qu’elle se serait volontiers laissée piéger, elle savait que même ses belles paroles n’étaient, hélas, que des paroles... Peut-être y avait-il toujours l’ombre Pansy Parkinson... Rah, Astoria détestait cette fille !

«Si vous voulez bien me suivre alors, très cher...»

Souriante, Astoria fit demi-tour et se rendit dans la cuisine. Elle était spacieuse et claire, chose qui aurait pu surprendre pour un manoir de Sang-Pur. Cependant, cette sobriété plaisait à Astoria. Les meubles n’étaient pas les derniers trucs super développés qu’utilisaient les moldus, et leur design restaient travaillé, donc on retrouvait les racines de la famille... Mais peut-être aurait-on pu imaginer une cuisine plus brute... Dans des matières comme du bois, alors que pas du tout. Le marbre blanc régnait en maître. Elle était également totalement rangé, grâce aux Elfes de Maison qui s’étaient chargés de nettoyer tout ce qu’avait pu utiliser leur maitresse. Et les scones trônaient joliment au centre de la table. La demoiselle fut d’ailleurs ravie que Drago lui demande si c’était elle qui les avaient fait. Bien évidement, c’était une petite satisfaction personnelle, montrant que même si elle ne fichait pas grand chose de ses journées, elle était au moins capable de faire à manger !

«Oui ! Normalement, tu n’as rien à craindre, je les fait depuis un petit bout de temps, et personne n’est mort...»

Elle disait ça pour rire, mais elle était tout de même très sérieuse. Elle faisait beaucoup de gâteaux, avait des tonnes de bouquins sur la pâtisserie dans sa bibliothèque personnelle, et elle savait qu’elle était douée. En tout cas, elle ne se brulait pas, ne faisait pas non plus brûler ses gâteaux... Donc pour l’instant, c’était plutôt un bon point ! Elle envisageait même de faire un petit stage dans une pâtisserie, mais elle n’en n’était pas encore tout à fait sûre. Elle ne savait même pas si elle resterait en Angleterre si elle décidait de faire cela où si elle partirait en France, là où on faisait de succulents petits gâteaux. Rien que l’Opéra la faisait baver... Puis ce fut l’heure pour Drago de rentrer. Il était rester quelques temps, et peut-être même un peu trop à son goût... Pas pour Astoria en tout cas, qui avait profité de chaque seconde à ses côtés. Alors qu’elle le raccompagnait à la porte, elle prit la parole :

«Bon et bien... J’espère qu’on pourra se revoir... Si jamais tu as besoin de quoi que se soit... N’hésite pas...»

Astoria aurait rêvé l’embrasser, lui faire la bise, mais peut-être n’était-ce pas approprié... Elle le laissa donc se détourner, et le regarda transplaner avant de fermer la porte en soupirant. Elle était pathétique, vraiment... Alors qu’elle allait entrait à nouveau dans la cuisine, elle trouva sa soeur, Daphné, assise à la table, sirotant une tasse de thé. Elle lui adressa un petit sourire en lui désignant les gâteaux, lui indiquant qu’elle pouvait se servir. Astoria elle même en prit un. Oui, ils étaient bons.. Et finalement, sa soeur rompit le silence, pas forcément pour le plaisir de sa petite soeur. Elle l’adorait hein... Mais elle aimait déjà moins ce qu’elle s'apprêtait à lui, parce qu’Astoria était presque sûre et certaine qu’elle allait lui parler de Drago...

«Tu ne lui a rien dit, n’est-ce pas ? Aria, tu vas continuer longtemps comme ça ?! Tu l’aime ! Et il est resté plutôt longtemps pour une personne qu’il ne supporte pas...»
« Daphné, s’il te plait...»
«Très bien, très bien... Je disais cela pour toi... Merci pour le gâteau ! »

Avalant un scone que sa petite soeur avait fait, Daphné disparut de la cuisine pour rejoindre sa chambre. Elle allait mieux elle aussi, depuis quelques temps. Raphaël Gibson avait fini par se faire moins présent dans le coeur de la jeune femme, et elle retrouvait le sourire. Astoria elle,