Une glace de l'amitié (et plus si affinités) (TERMINE)

La magie était revenue, et Laura se retrouvait donc en Angleterre. Elle était retournée en Allemagne quelques mois plus tôt, via un avion Londres-Hambourg dont le billet avait été en partie payé par le ministère de la magie. Laura avait eu un mal fou à l’obtenir, mais finalement ça avait marché et elle avait donc pu commencer à chercher un travail, dix mois après avoir obtenu son diplôme. Activité inintéressante s’il en est, mais obligatoire tant que la magie ne voulait pas fonctionner, et donc que les balais restaient cloués au sol. En effet, ce n’était pas tant l’impossibilité de lancer des sorts qui avait embêté la demoiselle que de ne pouvoir jouer au Quidditch alors même qu’elle venait de signer un premier contrat professionnel dans l’équipe qui l’avait accueillie quatre ans plus tôt, quand elle avait quitté Poudlard. Heureusement, par un hasard dont elle ne connaissait pas les détails – et à vrai dire, peu lui importait – les pouvoirs étaient revenus aux sorciers et, quelques semaines plus tard, début juillet, le Quidditch avait de nouveau été légalisé. Aussitôt, les entrainements avaient repris, plus durs que jamais, et quand bien même Laura avait-elle tout fait pour rester en forme pendant cette année sans magie, ses jambes et ses bras avaient souffert. Au final, elle avait dû attendre trois jours avant de vraiment monter sur un balai, mais là n’est pas le sujet. La question que vous vous posez tous après avoir lu ce long paragraphe introductif est : que faisait-elle en Angleterre ?

Le retour de la magie avait un autre avantage : celui de pouvoir de nouveau utiliser la transplanation. Laura ne s’en privait donc pas et faisait assez régulièrement l’aller-retour entre l’Angleterre, l’Allemagne et l’Ecosse. Ce soir là, il faisait chaud et elle avait terminé l’entrainement assez tôt. L’idée lui était alors venue d’aller faire un tour sur le Chemin de Traverse, et particulièrement chez Florian Fortarôme dont les glaces lui manquaient toujours. En plus, comme c’était le début des vacances, Laura se doutait qu’elle pourrait peut-être rencontrer une ou deux vieilles connaissances de Poudlard, des gens qu’elle n’avait plus vus depuis quatre ans, puisqu’elle était coincée en Allemagne et eux dans le château. Cette année, elle aurait dû finir sa scolarité dans l’école de magie. La vie avait voulu qu’autre chose se passe, mais la brune n’oubliait pas les trois premières années qu’elle avait passées à Poudlard, leurs joies et leurs tristesses.

Le Chemin de Traverse était plein de gens. Certes, pas bondé comme il le serait dans les deux semaines précédent la prochaine rentrée, mais il y avait du monde. A la terrasse du glacier, même, il n’y avait plus beaucoup de places libres. Après avoir pris sa commande et payé avec les quelques pièces sorcières qu’il lui restait, Laura alla donc s’installer à une table où il y avait déjà quelqu’un, un jeune homme un peu plus vieux qu’elle, ou qui du moins ne semblait pas être un gamin tout juste sorti de Poudlard. Il dégustait sa glace devant la Gazette du sorcier, tout seul. Ni une ni deux, sans se demander s’il n’attendait pas quelqu’un (il était assez grand pour le lui dire, de toute façon), Laura entama la conversation.

- Salut ! Ca va ? T’as pris quoi comme parfum ?

Sans gêne comme à son habitude, Laura aimait parler avec n’importe qui. Le hasard l’avait fait s’asseoir à cette table, autant en profiter pour faire connaissance ! La jeune femme n’étant absolument pas timide, il aurait été dommage de passer à côté d’une possible amitié. A réfréner ses envies comme le faisaient certains, elle ne serait sans doute jamais devenue amie avec Rory.

La vie magique était revenue dans ce monde et dieu que ça lui avait manqué. C'était plus compliqué d'arriver à l'heure à un rendez vous lorsqu'on était freiné par l'impossibilité d'utiliser le transplanage. Le problème était à présent réglé, il garderait quand même sa moto sait-on jamais. D'ailleurs c'était un petit plus avec les filles d'être un conducteur d'une telle merveille, il avait pu expérimenté cela. Bref, la magie était de retour et ça redonnait clairement des couleurs au monde magique. Ses habitudes n'avaient pour autant pas changer. Il partageait toujours sa vie entre la musique chez Carnal Spark, le bar qui commençait à devenir à travail à mi-temps à côté du temps qu'il passait avec les membres du groupe (un groupe qui devenait de plus en plus célèbre) et le sexe avec chaque soir une nouvelle demoiselle. A côté de ça il préférait éviter un peu l'appartement dans lequel il était en colocation avec Wendell depuis qu'ils avaient...comment dire. Eh bien depuis qu'il avait cédé à certaines pulsions histoire de ne pas retomber dans l'enfer des souvenirs d'Elania.

" Et voilà pour toi Luc, une glace café chantilly et un petit expresso offert par la maison. Bon appétit ! " lançait la délicieuse voix de la serveuse qui après avoir déposé la commande et plus du jeune homme, posa un petit carnet contenant la note qu'il devrait payer. Il commença à manger un peu de sa glace avant de prendre le journal qu'il avait avec lui et qu'il avait déjà entamer avant que sa commande n'arrive. Histoire de connaître un peu les nouvelles et peut être espérer des nouvelles de sa soeur ça lui ferait du bien. Malheureusement toujours rien, il tapa du poing sur la table. Même sa tante Wilhelmina avait arrêté les recherches sous prétexte que même si la magie était revenue, elle avait cherché partout et à moins de faire le tour du monde ça allait être dur. Un avis de recherche figurait tout de même sur le journal avec la photo de sa soeur souriante. Une photo qu'il avait prit lui même l'année dernière avant la rentrée scolaire. Dernière fois qu'il l'avait vu.

Une jeune fille arriva alors vers lui, et s'adressa à lui comme si ils se connaissaient depuis longtemps. Il releva la tête de son journal, elle était plutôt jolie, des cheveux châtain brun, bien coiffé, mais tout de même sa tête ne lui disait rien et il évitait les oublis même pour les filles d'un soir. " Heu on se connait ? " demanda-t-il tout en lui balançant un regard intrigué. Non, il n'avait certainement pas couché avec elle, elle n'aurait certainement pas commencé par lui demander le parfum de sa glace. " Tu peux t'assoir si tu veux hein. " Poli avant tout, il n'allait certainement pas laisser une demoiselle debout après tout. En ce qui concernait le tutoiement, il ne s'était pas gêné après tout elle avait commencé.

- Non, je ne crois pas, je m’appelle Laura.

La jeune femme tendit une main blanche au garçon qui se trouvait face à elle, sa glace et son journal à la main, l’air un peu étonné qu’on l’aborde comme ça. D’un autre côté, ça lui arrivait souvent, à Laura, à force d’aborder ainsi des inconnus. Les réactions étaient d’ailleurs différentes selon les pays, quoiqu’elles se rapprochassent en Angleterre et en Allemagne. Les gens étaient peut-être un peu plus froids chez elle où, d’un autre côté, il faisait aussi plus froid qu’à Londres, bien qu’Hambourg fût également une ville côtière. En France, en revanche, ils lui paraissaient plus chaleureux. Peut-être, pour reprendre la théorie du climat évoquée plus haut, parce qu’elle n’avait été que dans les coins les plus chauds. Enfin, elle avait été skier aussi. Peut-être, alors, était-ce son accent et ses maladresses qui faisaient pitié aux Français ? Une question dont elle ne trouverait sans doute jamais la réponse, et d’ailleurs elle s’en fichait un peu. Ce dont elle était sûre c’est que dans une dimension parallèle, elle aurait sans doute réagi de la même façon que l’inconnu dont elle espérait qu’il allait se présenter de même, ne serait-ce que parce que ça m’énerve de ne pouvoir écrire son nom (Coco, si tu me lis !).

Laura s’assit donc après la gracieuse autorisation du jeune homme. Elle lissa sa jupe bleue, remonta ses manches et entama sa propre glace, coco et chocolat, ce qu’elle avait toujours préféré, surtout en été. En hiver, les glaces ça se mangeait tard le soir, devant la télé, et certainement pas à la terrasse d’un quelconque bistrot, fût-ce Florian Fortarôme, le célèbre glacier du Chemin de Traverse. Laura se demanda d’ailleurs un instant comment la boutique pouvait rester ouvert pendant l’hiver. Déjà, il n’y avait pas d’élève pour venir manger des glaces, mais en plus il faisait froid, même à Londres. La demoiselle n’avait pas pensé à aller voir quand elle était restée bloquée en Angleterre presque toute l’année, et se désintéressa donc aussitôt de la question, puisque de toute façon elle l’aurait oubliée d’ici à ce qu’il soit temps de de nouveau y penser. Les bonnes idées avaient tout de même une fâcheuse tendance à ne venir que quand on ne pouvait les exploiter.

- Tu sors pas de Poudlard, je suppose ?

Même si elle s’en doutait, mieux valait vérifier. S’il ne la connaissait pas, c’est qu’ils n’avaient logiquement pas été camarades, mais comme la brunette n’était restée que trois ans, ils pouvaient s’être oubliés, quoique la jeune femme eût habituellement une bonne mémoire pour ce genre de chose. Bref, au moins elle serait fixée, et puis cela leur ferait peut-être un sujet de conversation, parce que ça n’était pas tout d’aborder des inconnus, encore fallait-il encore pouvoir leur parler de quelque chose et ne pas paraître ennuyeuse. C’était là un des pires cauchemars de Laura, ennuyer les gens. Heureusement, elle arrivait à passer outre en se disant que si c’était le cas, ils n’avaient qu’à le lui dire.

Elle ne pensait pas le connaître alors là, la logique de la jeune fille lui échappait pas. Si elle ne pensait pas le connaître pourquoi venir lui parler surtout de façon aussi familière. Elle lui tendit la main, il la serra par politesse, puis l'invita à s'assoir, encore une fois par politesse, mais maintenant qu'ils venaient de faire connaissance, pourquoi la repousser. Même s'il était tout de même assez tôt pour partir à la recherche d'une nuit festive si vous voyez ce qu'il voulait dire. " Je m'appelle Luc, enchanté." dit-il tout en lâchant la main de la demoiselle pour la lui rendre. Elle s'était assise et dégusta sa glace comme si vraiment tout avait été organisé à l'avance. Il ne pouvait s'empêcher de la fixer, non mais vraiment, elle s'était carrément assise comme ça quoi. Elle avait du culot, il aurait très bien pu la rembarrer s'il avait été une autre personne.

" Pardon ? " répondit-il à la question de la demoiselle. S'il ne sortait pas de Poudlard, ben si mais c'était il y a trois ans maintenant...Le temps passait drôlement vite. Alors peut être demandait-elle s'il était ou non un élève de dix sept ans...Hum non pas vraiment, il les avait largement dépassé les dix sept ans là. " Non je ne sors pas tout juste de Poudlard, mais j'en sors bel et bien. Il y a trois ans maintenant. Pourquoi ? Ne me dit pas que je suis censé me souvenir de toi et que du coup j'ai oublié un truc important. " demanda-t-il cherchant à se rassurer. Au moins ça permettrait de répondre à deux choses. De un, il espérait que ça n'était pas un de ses coups d'un soir qui cherchait à aller plus loin et qui se ramenait en plus avec un enfant (il prenait ses précautions mais on n'était jamais à l'abri d'une bêtise), de deux il ne se permettrait pas d'oublier un si joli minois alors ça lui permettrait de s'assurer qu'il n'avait pas de problème de mémoire.

" En tout cas que me vaut ce plaisir charmante demoiselle ? S'assoir à la table de quelqu'un comme ça c'est plutôt rare. Tu recherches quelque chose ? " demanda-t-il posant cette fois si les questions. C'est que oui c'était une chose rare que d'aller s'assoir à la table des personnes qu'on ne connaissait pas.

Luc donc, cela confirmait bien ce que Laura pensait : ils ne se connaissaient pas. Elle trouva cependant que le jeune homme n’en était plus très sûr, tout à coup, alors que la jeune femme lui avait bien précisé qu’ils ne s’étaient jamais rencontrés, ou en tout cas qu’elle ne s’en souvenait pas non plus. Enfin, s’il était sorti de Poudlard trois ans auparavant, c’est qu’ils ne devaient pas avoir une grande différence d’âge et s’étaient sans doute croisés plusieurs fois dans le château avant que Laura n’en parte, mais il y avait peu de chance qu’il eût fait attention à elle, et inversement. En tout cas, la demoiselle ne cacha pas le fond de sa pensée à son compagnon de glace.

- Non, je te l’ai dis, je crois pas qu’on se soit déjà rencontrés. Elle fronça les sourcils. Enfin, on a dû se croiser à Poudlard, mais je m’en souviens pas plus que toi si c’est le cas.

Luc avait l’air assez inquiet de ne pas se souvenir d’elle, mais si ça avait été le cas, Laura aurait sans aucun doute été plus directe encore. Elle aurait pu, par exemple, lui sauter dans les bras, quelques chose dans le genre. Et puis elle ne se serait pas présentée, évidemment. Le garçon devait avoir tellement peur de l’avoir oubliée qu’il omettait de réfléchir. Certes, la brunette était la première à parler sans penser à ce qu’elle allait dire, mais de là à sortir des énormités.

La question de Luc sur ce qui la poussait à venir s’asseoir à la table de quelqu’un, comme ça, ne l’étonna guère : forcément, elle devait venir à un moment ou à un autre, et autant que ça soit maintenant, comme ça ça lancerait peut-être la conversation. Bref, c’était une façon comme une autre de se présenter au jeune homme, plus en profondeur, je veux dire puisqu’il devait avoir compris son nom.

- C’est un moyen comme un autre de rencontrer des gens, non ? Je veux dire, c’est comme aller parler pour la première fois à quelqu’un en classe ou l’aborder en boite. Tu n’es pas d’accord ?

Certes, à leur âge, en pleine rue et en plein jour, ça se faisait peut-être moins, mais l’analogie fonctionnait selon Laura. L’Allemande était un tout petit peu plus directe et moins intéressée par les conventions sociales que la moyenne des gens, ce qui n’en faisait pas une paria, notons le bien : la demoiselle savait plus ou moins quand elle devait se limiter afin de ne pas paraître trop étrange. Après tout, elle recherchait la compagnie, non le contraire. Il était donc essentiel qu’elle ne fasse pas fuir les connaissances potentielles.

Laura mordit à pleines dents dans sa glace dont le froid la fit un peu grimacer, puis elle reprit la parole : à elle, maintenant, de poser les questions.

- Alors, tu fais quoi de ta vie, Luc ?

Un peu trop direct et indiscret ? La façon dont elle avait posé la question faisait plutôt Laura se sentir comme une grand-mère interrogeant ses petits enfants, mais bon, elle s’y ferait. Le jeune homme n’allait en tout cas certainement pas penser à ça s’il lui répondait, ou pas.

Bon au moins il était à présent sur à cent pour cent qu'il ne la connaissait et tant mieux, il n'aimait pas les représailles et ne les cherchait jamais lors de ses histoires d'un soir. D'ailleurs il précisait vraiment toujours aux filles avec lesquelles il allait plus loin que ça n'était que pour un soir. Parfois certaines tentaient d'aller plus loin, mais il les arrêtait. Hors de question de s'aventurer après l'histoire avec... " Peut être. Donc tu as été à Poudlard aussi, quelle maison ? " demanda-t-il coupant court aux pensées dont il ne voulait pas.

Après ce qui l'intriguait chez la jeune fille c'était plutôt sa façon d'accoster les gens. C'était particulièrement étrange et inattendu. Comme elle le disait, on pouvait le faire en classe ou en boite, mais tout de même. En pleine journée ça sortait de l'ordinaire, mais c'était tout de même charmant. " Pourquoi pas. Je n'ai jamais envisager ça comme ça. Quand je suis en boite je suis en boite et quand je suis chez le glacier c'est pas pareil. " dit-il en souriant.

Elle fit une petite grimace après avoir prit un peu de sa glace et après l'avoir mit dans sa bouche. Le froid sans doute, c'était si mignon qu'il continuait d'afficher un petit sourire tantôt moqueur, tantôt charmeur. La discussion repartie alors de plus belle lorsque Laura lui demanda ce qu'il faisait dans la vie. Pas grand chose en général, enfin il trouvait que ça n'était pas grand chose. Il n'était pas ministre, loin de là, ni sportif professionnel même s'il en avait la carrure. Non, il était : " Barman aux trois balais. Pareil, tu ne m'as jamais vu ? " demanda-t-il. Pourtant les trois balais étaient souvent fréquenté par les sorciers. Pré-au-lard bien qu'étant un petit village, était souvent fréquenté.

Il ajouta cependant autre chose à son curriculum vitae : " Je suis aussi musicien à mes heures perdues. Batteur chez Carnal Spark. T'as peut être entendu parler du groupe ? ". Si ça n'était pas le cas c'était la grosse loose et pourtant ils avaient fait une super tournée dans toute l'Europe de l'Ouest, ça en imposait tout de même et il commençait à vraiment devenir célèbre. Après à voir si elle avait entendu parlé d'eux.

C’était définitif, Luc n’allait pas la jeter. Certes, Laura aurait pu s’en rendre compte un peu plus tôt, puisqu’il ne s’était sans doute pas présenté pour rien, mais maintenant, au moins, c’était sûr et l’Allemande pouvait rester tranquillement assise à déguster sa glace et à discuter avec ce parfait inconnu qui, elle se faisait confiance pour cela, ne le serait bientôt plus. La jeune femme avait un don certain pour se faire des amis et elle comptait bien l’utiliser à nouveau. C’était parfois une tache complexe, mais le jeune homme en face d’elle lui semblait plutôt abordable, même s’il se méfiait un peu, et c’était relativement normal, bien que Laura ne comprît pas toujours les rejets instinctifs que certains avaient par rapport aux inconnus.

- Oui, j’y ai été…trois ans. A Gryffondor.

Elle en avait été fière, de ça. Gryffondor, c’était tout de même la maison des vainqueurs, celle de ceux qui avaient battu Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Certes, en tant que née-moldue, elle ne s’était jamais présenté les choses de cette façon – c’était bien trop horrible, mais ça n’en restait pas moins vrai. Pour ce qui était de sa scolarité avortée, elle ne le cachait pas, tout le monde le savait, ou du moins tous ceux qui la connaissaient ou l’avaient connue à l’époque de Poudlard.

Le garçon, enfin, Luc, s’il ne la jetait pas, trouvait néanmoins toujours bizarre sa façon d’accoster les gens, argua qu’être en boîte ou à l’école et chez le glacier, ça n’était pas la même chose. Laura, elle, haussa les épaules. Chacun son point de vue, après tout, n’est-ce pas ? Surtout que pour le coup, ça n’était qu’une petite dissension alors que finalement, ils étaient tous deux d’accord pour dire que sur le coup, ça ne gênait pas trop. Sinon, comme je l’ai dit et le répète, Luc n’avait qu’à la renvoyer à ses études (terminées depuis deux ans, par ailleurs, mais là n’est pas le problème).

- Ca se tient. Ca n’empêche pas, mais ça se tient.

Laura écouta avec toute son attention Luc lui décrire ce qu’il faisait dans la vie. Barman au Trois Balais donc, intéressant s’il pouvait lui offrir à boire à l’œil ! Même si Laura n’était pas particulièrement fan de la Bièraubeurre (quelle perversion de cette divine boisson qu’on brassait chez elle, en Allemagne [et n’oubliez pas, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, ndlr]), on trouvait de bonnes choses aux Trois Balais, du moins elle le supposait, puisqu’elle n’y était pas venue depuis son départ de Poudlard et donc, logiquement, n’avait pu y voir Luc.

- Ca fait bien cinq ans que j’y ai pas été. Comme j’était pas à Poudlard, même pas en Angleterre, y avait pas trop d’intérêt.

Et pourtant, lors de ses deux premières années à l’école (enfin, surtout la première), Pré-au-Lard et toutes ses merveilles avaient fasciné Laura qui, lors de sa première visite, avait eu une aventure peu commune avec Abby, l’une de ses meilleures amies, la première qu’elle s’était faite à Poudlard. Elle n’avait cependant eu guère de temps pour en profiter, particulièrement du fait de la mort de Colin.

- Oui, je connais. Ca a l’air cool.

D’être batteur, voulait-elle dire, même si, du coup, Carnal Spark ça n’était pas du tout le genre de musique qu’elle écoutait d’ordinaire. Ca, cependant, elle ne comptait pas le dire à Luc. En tout cas, pas tout de suite : avoir de gros débats musicaux avec un gars qu’elle venait de rencontrer n’était pas la meilleure solution pour aller plus loin, y compris pour s’en faire un ami pour ceux qui n’auraient pas compris.

Laura avait donc été à Poudlard et ce trois ans. Sa maison ? Gryffondor. Elle était chez les plus courageux si on se référait aux dires du choixpeau magique. Mais seulement trois ans alors. Et où était-elle donc allée ensuite ? Il n'osa pas demander pour l'instant, de toute façon ça n'était pas forcément ses affaires. Leur discussion continua alors sur la théorie de la jeune fille quant à la façon d'accoster les gens. Pour elle ça se tenait, eh bien, Luc savait qu'il ne fallait jamais trop contredire une charmante demoiselle et il se contenta en guise de conclusion à ce petit débat, d'esquisser un sourire.

Elle lui demanda alors ce qu'il faisait dans la vie et il lui répondit d'abord qu'il était barman aux trois balais avant de lui demander s'il ne l'avait jamais vu. Elle répondit négativement à cette question pour la simple et bonne raison que ça faisait cinq ans qu'elle n'était plus à Poudlard et même en Angleterre. " Oh et si c'est pas indiscret où est ce que tu étais avant alors ? " demanda-t-il.

Enfin, il ajouta à sa profession le fait d'être un batteur de Carnal Spark. Au moins par chance elle connaissait le groupe quant au fait de l'aimer ça dépendait des gouts de chacun. Faris par exemple n'aimait pas spécialement mais il venait aux concerts de Luc pour encourager Keira et Luc. " Ouais c'est plutôt sympa. " D'être batteur Si on lui avait demandé tout de même à Poudlard, il n'y aurait pas pensé. Mais ça restait une aventure agréable et puis si à la base il avait commencé c'est parce qu'il cherchait à oublier quelques petites choses.

Mais assez parlez de lui de toute manière, son intérêt se portait sur la demoiselle qui était volontairement venue s'assoir à sa table. " Et toi alors que fais-tu dans la vie ? " demanda-t-il. Elle avait vécu à l'étranger, le type d'étude qu'elle avait suivi devait sans doute être différent de ce que l'on peut faire à Poudlard même si la seule chose que Luc avait comme diplôme était ses Aspics dans quelques matières. Il n'avait pas chercher à faire d'études supplémentaires dans son cas, ça n'était pas franchement son truc et en plus il avait réussit à rapidement dégoter un emploi plutôt bien payé, alors pourquoi s'embêter ?

Indiscret ? Il semblait à Laura qu’elle ne connaissait pas ce mot, ou si peu. Au début, quand elle était arrivée à Poudlard, jeune, intimidée par ce grand château, il lui arrivait de demander quand même, elle ne voulait pas déranger les gens, après tout. Avec le temps, cela lui était passé et la jeune fmeme avait arrêté de faire attention à ce que les autres pensaient de ce qu’elle faisait, ou en tout cas de faire tout le temps attention. Elle avait totalement adopté comme principe le fait que, s’ils avaient un problème, ils n’avaient qu’à le dire pour qu’elle change d’attitude, ou du moins qu’elle cesse de les importuner. Malgré ses manières de faire originales, l’Allemande n’était en aucun cas impolie. Pas trop, en tout cas.

- Oh non, pas indiscret du tout. J’étais en Allemagne, dans une école moldue. Non, Laura n’avait pas honte le moins du monde. En fait, avec le recul, elle pensait même que c’était la meilleure chose qui lui était arrivée, même si le divorce de ses parents avait évidemment été très dur à supporter. En restant à Poudlard, aurait-elle pu ravoir ce job dans un zoo hambourgeois, à vrai dire pas trop mal payé ? Et surtout, aurait-elle pu vraiment intégrer une équipe de Quidditch ? Le niveau n’était vraiment pas le même entre l’Angleterre et l’Allemagne, ce qui lui avait permis d’être acceptée très tôt. Sans doute n’aurait-elle pas pu être repérée de la même façon au milieu de tous les talents dont regorgeaient Poudlard et les autres écoles de sorcelleries britanniques et irlandaises.

Sa glace finie – c’est qu’elle avait un sacré appétit pour ce genre de friandises, Laura se lécha les lèvres afin d’en éliminer les possibles traces de chocolat puis se remit à écouter Luc qui lui demandait donc ce qu’elle faisait dans la vie, juste retour des choses puisque c’était l’Allemande qui avait commencé. Elle hésita un moment : dire qu’elle était joueuse de Quidditch, certes, ça en jetait, mais ne serait-ce pas trop prétentieux ? Certes, il avait bien dit qu’il était dans un groupe de musique. La jeune femme choisit finalement, elle aussi, de dire les deux.

- Joueuse de Quidditch. Et aussi, je bosse dans un zoo, de temps en temps.

A vrai dire, elle n’y avait pas travaillé longtemps, dans ce zoo. Un ptit coup de main par-ci par là quand ils étaient en manque de personnel et que Laura n’avait pas de match important à préparer, c'est-à-dire quand elle pouvait s’absenter plus que quelques heures. Elle aimait ça, travailler avec les animaux, mais ça n’avait évidemment rien à voir avec le Quidditch.

La question que Luc lui avait posé n'avait pas semblé indiscrète à la demoiselle et c'était tant mieux. Elle répondit alors au garçon qui en apprit plus sur elle donc. Elle avait été à l'école moldue, c'était plutôt rare pour une sorcière, et encore plus rare sachant qu'elle était en plus allée étudier en Allemagne : " Intéressant. " dit-il avec un léger sourire. Elle avait terminé sa glace et lui aussi par la même occasion, c'était sans doute un indice qui disait qu'il fallait terminer cette rencontre avant qu'elle ne devienne ennuyante. Le truc était dès lors de l'inviter pour un autre rendez vous parce que cette demoiselle eh bien, elle lui plaisait bien.

Avant de partir, il allait tout de même finir la conversation qu'ils avaient en cours à savoir à ce moment ce que faisait Laura dans la vie après qu'il eut déjà lui même répondu à cette question. Elle expliqua qu'elle était joueuse de quidditch et qu'en même temps elle travaillait de temps à autre dans un zoo. " Une vie active en soit, c'est plutôt sympa ! " dit-il. Bon allez, il était donc l'heure. Il avait déjà payé sa glace donc il pouvait partir à tout moment sans devoir attendre la note, son attention était centrée sur Laura.

" Bon eh bien, c'était un plaisir de te rencontrer. " lança-t-il à la demoiselle en pliant sous journal pour le passer sous son bras gauche tandis qu'il se levait. Il souriait de la façon la plus charmante qu'il pouvait faire, et puis proposa à la demoiselle une chose : " J'aimerais beaucoup que l'on se revoit si ça te dit. " dit-il avant de piocher dans la poche intérieure de sa veste un stylo et d'écrire sur une serviette de table son numéro. Il tendit la serviette à la demoiselle et lança : " Voilà mon numéro, si un diner te tente n'hésites pas à m'appeler. Au plaisir de te revoir Laura. " Il fit un léger clin d'oeil, un nouveau sourire des plus charmeurs et disparu de la terrasse en transplanant.

( Terminé pour Luc et je te propose de passer à la suite si ça te tente toujours de les faire sortir ensemble. )

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