Te rappelles-tu ? (TERMINÉ)

Cette journée-là n'avait décidément pas très bien commencé pour Isabell. S'étant levée très tôt le matin-même, elle avait décidé de commencer sa journée par une bonne tasse de café et quelques pages en plus pour son roman. Et pourquoi n'était-ce pas sa journée ? Pas parce qu'elle manquait particulièrement s'inspiration, ça non. (Au contraire, elle était très inspirée pour la suite de son histoire.) C'était plutôt parce qu'elle avait reçu une lettre du directeur de Poudlard lui demandant de venir le rencontrer à Poudlard pour une faute que sa fille aurait commise. Et pour tout dire, rien sur cette faute en question n'avait été précisée dans la lettre qu'elle avait reçue. Absolument rien. Voilà qui était vraiment frustrant lorsqu'on était mère et que l'on reprochait quelque chose qui nous était inconnu à notre enfant ... Bref, Isabell fut forcée de ranger son inspiration dans un tiroir, et de remettre tout cela à plus tard. Elle se rendit donc près des limites de Poudlard en transplanant. En d'autres circonstances, la jeune femme aurait été très heureuse de revoir Avril. Mais dans le cas présent, elle en gardait néanmoins certaines réticences. Ce n'était pas une simple visite amicale, mais bien une rencontre pour une infraction commise au code de l'école. Certes, Isabell n'avait jamais été une personne très axée sur les règlements. Mais ce qui la dérangeait le plus dans cette situation, c'était probablement l'omission du sujet de la rencontre dans la lettre qu'elle reçue, qui laissait présager quelque chose de potentiellement grave.

Arrivée à Poudlard, Isabell dû passer par le parc, ne pouvant transplaner à l'intérieur-même de l'école. De passer à cet endroit lui rappela de nombreux souvenirs de sa jeunesse. Enfant, la jeune femme était déjà une personne très solitaire. Elle ne parlait à pratiquement personne, hormis à quelques autres Serpentard, et préférait s'enfermer dans ses affaires. Déjà, elle adorait écrire, et privilégiait souvent cette activité aux dépends de ses devoirs. Ses professeurs n'avaient d'ailleurs cesse de dire à ses parents qu'elle écrivait un peu trop dans ses cours, et qu'elle aurait avantage à mieux écouter. Mais c'est en passant devant la forêt interdite qu'Isabell se rappela le plus de souvenirs. (Cela n'aurait pas dû être, pourtant, c'était bien le cas.) Lors de ses années d'étude à Poudlard, elle s'y rendait souvent en cachette. Jamais elle ne s'était fait prendre, hormis une fois où elle aurait dû regretter amèrement son geste, bien que ce ne fut guère le cas, puisqu'Isabell Youngblood n'éprouvait jamais de remords pour quoi que ce soit. Elle avait passée un mois entier en retenue à en voir de toutes les couleurs. Du lavage de plancher des salles de bain aux copies de 300 lignes. Mais non, pour faire en sorte que la fillette regrette ses actes, c'était perdu d'avance. Car d'après son souvenir, la semaine après la fin de sa punition, elle était retournée dans la forêt interdite. Oui, décidément, Isabell avait toujours été une fille incorrigible, malgré ses apparences trompeuses.

La jeune femme se promenait dans le parc en direction de l'école. L'endroit était complètement désert, aussi, supposa-t-elle que les élèves étaient tous en cours. Néanmoins, une seule personne se trouvait ici-présente hormis Isabell. Et cette dernière aurait sans doute préféré qu'elle ne se trouve pas là. C'était précisément la seule personne au monde qui devait avoir des doutes quant au passé d'Isabell, faute d'imprudence. Elle ignorait pourquoi cette dernière se trouvait à Poudlard, pourtant, elle se souvenait bien que celle-ci l'avait aidée lorsqu'elle était allée à Ste-Mangouste pour une expérience de magie noire qui avait un peu mal tournée. Et Isabell la soupçonnait d'avoir quelques doutes quant à son passé. Et cela ne serait certainement pas à son avantage puisqu'après la mort de Vous-Savez-Qui, les derniers Mangemorts avaient soi été envoyés à Azkaban, ou alors devaient apprendre à très bien se cacher. Ce qui avait été le cas d'Isabell jusqu'à maintenant. Pourtant, son passé semblait décidément bien déterminé à la rattraper. Isabell baissa la tête en passant devant la Médicomage, espérant que celle-ci ne la reconnaîtrait pas. Après tout, elle devait avoir vu beaucoup trop de gens dans sa carrière pour qu'elle se rappelle de chacun d'entre eux ...

Karen était dans le parc, il faisait très frais, comme souvent en ce moment, mais cela ne dérangeait pas la sorcière, au contraire cela lui rafraichissait les idées, la tête froide était toujours mieux pour réfléchir. Elle songeait à énormément de choses, notamment comment elle allait pouvoir continuer à mener une triple vie... parfois elle se sentait véritablement épuisée par tout ça. Mais comment faire autrement? Tout ça était tout simplement passionnant, épuisant certes, mais tellement satisfaisant!

La jeune femme soupira et ferma les yeux un instant, elle entendit le clapotis de l'eau du lac, les vaguelettes s'écrasaient doucement contre les roseaux, un oiseau non loin d'elle volait entre les branches de l'arbre contre lequel elle était appuyée. Oui, franchement la fraicheur ne la dérangeait pas, c'était même plutôt le contraire, ses joues la picotait légèrement, mais ça n'était pas bien grave.

Un bruit la sortit cependant de son temps de pause, malheureusement... mais bon c'est comme ça! C'était des pas, oui quelqu'un venait vers elle. Pas un élève, les élèves étaient en cours pour la plus part, non c'était une autre personne, une femme, c'était le bruit de talons! Elle ouvrit alors les yeux, et rechercha la personne qui l'avait distraite. Karen tomba alors sur une femme qui semblait vouloir l'éviter. Elle esquissa un petit sourire amusé.

- Le parc n'est pas autorisé aux personnes étrangères à l'école.

La sorcière sourit, elle ne voulait pas être méchante, juste entamer la conversation avec cette fuyarde. Puisque cette personne l'avait sortit de son repos, autant entamer la conversation.

Zut. Cette fois, c'était peine perdu. Celle qu'elle souhaitait à tout prix éviter l'avait repérée. Isabell se mordit les lèvres, embarrasée. Et dire qu'après toutes ces années à avoir réussi à si bien se cacher, elle allait bêtement se faire repérer par une femme qu'elle ne connaissait pratiquement pas, qui en savait un peu trop sur elle. C'était la meilleure.Non, ça ne pouvait tout simplement pas finir comme cela. Après tout, l'autre sorcière n'était pas certaine à 100% de son identité passée ... Mais maintenant, il était trop tard. Elle ne pouvait pas continuer à avancer en ignorant les paroles de l'autre femme : cela aurait tout simplement eu l'air bien trop suspect. Elle se retourna donc, faisant face à son interlocutrice. À ce point-là, elle n'avait plus rien à perdre ...
"On m'a demandé de venir au sujet de ma fille", se contenta de lui répondre calmement l'écrivaine.
Au fond d'elle-même, Isabell espérait bien que l'autre femme ne serait pas inclinte à lui parler trop longtemps. Premièrement, parce qu'elle se demandait ce qu'Avril avait bien pu faire de si grave, et deuxièmement, parce qu'elle espérait qu'en peu de temps, son interlocutrice n'aurait pas le temps de se rappeler d'elle. Oh oui, elle l'espérait ... La jeune femme soupira. Si elle se rappelait, dans la mesure où elle déciderait de faire part de ses doutes à autrui, ce serait complètement perdu pour Isabell. C'était assurément Azkaban qui l'attendraient, et une famille d'accueil pour sa fille adoptive. Et s'il y avait bien une chose qu'elle ne souhaitait pas qu'il arrive, c'était précisément celle-là. Et contrairement à ce que beaucoup de gens pouvaient penser de l'égocentricité des anciens Mangemorts, Isabell n'était pas comme cela. Elle pensait d'abord et avant tout au sort qui serait réservé à Avril, qui avait déjà subit la perte de ses parents biologiques. Elle savait bien que cela la détruirait, sachant qu'elle s'était attachée à elle depuis le temps. Non, elle ne pensait pas qu'à elle-même dans cette situation, mais bien à sa fille. Isabell n'était pas égocentrique, et encore moins une personne craintive qui avait peur de la mort. Car encore une fois, contrairement à ce que beaucoup pensaient, tous n'avaient pas joint Vous-Savez-Qui dans l'unique but de sauver leur propre vie. Et c'était précisément le cas d'Isabell Youngblood.

Karen était face à cette femme qu'elle venait d'intérompre dans son chemin à travers le parc de Poudlard. La sorcière lui répondit qu'elle venait en raison de sa fille. Notre professeur trouva cela quelque peu surprenant, il était extrêmement rare que les parents soient contactés et invités à venir dans les plus brefs délais dans l'école. En tout cas, une chose était absolument certaine, la fille de cette femme n'était pas à Gryffondor, sinon elle le saurait!

- Oh, très bien. Dans ce cas je vais vous accompagner.

Elle prit place à côté de la jeune femme, et l'incita à reprendre son chemin en sa compagnie. Après tout, qui mieux qu'un professeur pouvait guider les parents dans l'école. Car même si Poudlard restait toujours la même, les souvenirs eux ne sont pas éternels, et les anciens élèves pouvaient facilement se perdent dans les couloirs qu'ils empruntaient autrefois les yeux fermés.

- De qu'elle maison fait parti votre fille? C'était en posant cette question que Karen s'aperçu qu'elle ne s'était même pas présentée. Tout le monde n'était pas obligé de la connaître. Elle reprit donc, avec un petit sourire. Pardonnez mes manières, je suis Karen Broome, directrice de Gryffondor et enseignante de soin aux créatures magiques. Elle tendit une main à son interlocutrice.

A mieux regarder cette femme, il lui apparu que ce visage ne lui était pas inconnu, mais encore fallait-il savoir d'où elle pouvait bien la connaître! Ca n'était franchement pas les occasions qui manquaient, avec tous les postes qu'occupent notre sorcière. Elle pouvait très bien l'avoir vu à Sainte Mangouste, comme en faisant ses courses. Non, ce visage lui donnait une impression étrange... ça devait être autre chose! mais quoi?

La situation de la fille de la jeune femme devait être importante pour que la présence de sa Mère soit requise. Aucune mort n'était heureusement à déplorer, pas d'accident dans son cours, ni en Quidditch aux dernières nouvelles. En même temps, les accidents graves étaient plutôt rare en ce moment à Poudlard, du fait de l'absence de la magie. Ca, c'était certainement le meilleur côté de cette histoire.

Isabell serra les dents. Son interlocutrice croyait-elle réellement qu'elle comptait faire quelque chose de mal ? À Poudlard, ce n'aurait pas été très discret ... Néanmoins, la jeune femme hocha la tête. Visiblement, elle n'avait pas bien bien le choix ... Tandis qu'elle reprit sa marche, l'ex-Mangemort souhaitait au plus profond d'elle-même que l'enseignante ne la reconnaisse pas. Si tel était le cas, ce serait une catastrophe, autant pour elle-même que pour Avril.

L'autre femme lui demanda à quelle Maison appartenait sa fille. Sur le coup, elle trouva la question un peu sortie de nulle part. Mais par la suite, elle en vint à penser qu'il devait s'agir d'une directrice de Maison.
"Elle est à Gryffondor."
Oui, à Gryffondor, au contraire de pratiquement tout le reste de sa famille. Avril possédait un sacré caractère, chose qui n'était pas particulièrement propre à la majorité des Gryffondor. Voilà pourquoi, en la croisant au premier abord sans son uniforme, les gens avaient tendance à penser qu'il s'agissait d'une Serpentard. C'était certes un préjugé mais c'était un fait. Mais Isabell s'en fichait. Peu importe à quelle Maison elle appartenait, du moment qu'elle y soit heureuse. C'était tout ce qui comptait. En digne mère, elle était fière de sa fille plus que tout au monde, et souhaitait d'abord et avant tout son bonheur. Néanmoins, aujourd'hui, c'était un peu différent vu la situation présente. Car d'un certain côté, Isabell avait un peu peur de ce qui l'attendait. Elle n'aimait pas bombarder Avril de reproches, sachant qu'elle avait vécu de dures épreuves au cours des dernières années. Néanmoins, c'était son rôle, et elle devait s'assurer que celle-ci n'agisse pas d'une façon qui pourrait s'avérer dangereuse soit pour autrui, soit pour elle-même.

Son hypothèse sur la directrice de Maison se confirma des paroles-mêmes de l'autre femme, qui ajouta ce détail à sa présentation. Isabell se mordit les lèvres, avant de lui serrer la main. Son nom allait peut-être ramener certains souvenirs qu'elle ne souhaitait pas revoir dans la mémoire de cette femme ... Néanmoins, elle ne pouvait pas lui mentir, puisque cela se saurait très rapidement vu sa rencontre avec la directrice de l'école ...
"Isabell", se contenta-t-elle de répondre, espérant que cette seule réponse lui serait satisfaisante.
Elle négligea volontairement de mentionner son nom de famille. C'était sans doute mieux ainsi, vu la quantité de Youngblood qu'il existait dans les environs ...

Bien qu'elle n'avait pas la discussion facile, elle s'empressa de changer de sujet, afin de détourner son attention.
"Étant la directrice de Gryffondor, n'êtes-vous pas au courant de ce qui s'est passé avec Avril ?"

Karen en resta bouche bée. Comment se pouvait-il qu'un parent d'élève soit convoquer pour son enfant à Poudlard, quand celui était de sa propre maison et qu'elle ignorait la cause de cette réunion?! Elle ne pouvait même plus avancer et hésitait entre de la peur et l'incompréhension. Peut-être que quelque chose de très grave s'était produit pendant son absence... Peut-être qu'on la cherchait à Sainte-Mangouste pour la prévenir du drame... Oh par Merlin, pourquoi devait-elle jongler entre autant d'activité?

- Je... non j'ignore ce qui arrive à votre fille... On ne vous a vraiment rien dit?

Elle récupéra enfin l'usage de ses jambes et pressa presque le pas jusqu'au château. La sorcière était extrêmement anxieuse, si jamais un accident était survenu pendant son absence, elle s'en voudrait à vie, même si en fait elle n'y pouvait rien. Qui pourrait surveiller tous ses élèves dans un château aussi grand que celui de Poudlard? Il n'était humainement pas possible de veiller sur chacun d'eux avec autant d'assiduité que pendant un cours. Pourtant, Karen était très attachée à chacun de ses Lions, et même si elle ne leur parlait pas à tous, elle ne pouvait pas imaginer qu'il leur arrive quoi que ce soit. Elle les considérait tous presque comme ses enfants pendant la période scolaire. Il fallait être juste avec chacun d'eux, les rassurer, les remotiver, les punir parfois, les encourager toujours, et leur montrer qu'ils peuvent tous compter sur elle. Oui, cela se rapprochait d'une relation Mère-enfant... mais elle mettait quand même une certaine distance, pour ne justement pas trop se laisser submerger... Après tout, ils n'étaient là que pendant la période scolaire, et pour sept ans si tout allait bien... C'est court, très court quand on y pense.

La nouvelle qu'Isabell apprit à l'autre femme sembla affoler cette dernière, ce qui laissa l'écrivaine perplexe. Pourquoi s'en faisait-elle avec cela ? C'était du ressort d'Isabell, non ? Après tout, c'était elle la mère d'Avril ... Bref, cette réaction ne put que susciter chez elle un certain questionnement.
"Non, ils ne m'ont rien dit. Mais il ne faut pas vous en faire, répliqua la jeune femme. Ça peut aussi très bien être un mauvais coup de sa part ... Il lui arrive de ne pas toujours ... Tenir compte des règles à la lettre, malheureusement."
Elle espérait que cette remarque aurait pour effet de calmer Karen, qui semblait maintenant très agitée. Néanmoins, vu son manque d'adresse verbale, elle se demanda, après coup, si elle pourrait interpréter ses paroles d'autres manières qu'elle l'aurait souhaité. Pour sa part, non, elle ne voyait pas. Mais c'était son propre point de vue ...

Il était certain que, pour Isabell, la situation pouvait, en un certain sens, paraître moins affolante. Elle connaissait mieux Avril que probablement quiconque dans cette école, et était donc très bien placée pour savoir qu'il était parfaitement son genre d'omettre volontairement de respecter un règlement, aussi important soit-il. Mais pour cela, elle ne pouvait la blâmer : elle était pareille ... Il fallait dire qu'Isabell non plus n'avait jamais été douée pour la conformité et le respect des règles. Pour sa part, elle agissait comme elle l'entendait, et comme il lui semblait juste de le faire. Oui, ça paraissait fort contradictoire venant de la part d'une ancienne Mangemort. Néanmoins, il fallait bien comprendre que, contrairement à tous ceux qui se joignaient auparavant à Vous-Savez-Qui par la peur, la jeune femme, elle, l'avait fait entièrement par choix, par conviction. Certes, des convictions peu entretenues de tous mais quand il s'agissait néanmoins de ses idées propres. Et lors de ses études à Poudlard, c'était pratiquement toujours la même chose. Elle ne parlait pas beaucoup ; seulement lorsqu'elle avait réellement quelque chose à dire. Bien sûr, cet aspect de son caractère lui donnait souvent l'air innocent, ainsi, était-on incapable de la soupçonner de tous mauvais coup se produisant sur le territoire de l'école. C'était une bonne chose car, à la longue, cela lui avait permit de pratiquer sa discrétion (bien qu'elle n'aurait sans doute pas eu besoin de beaucoup de pratique de ce côté-là).

Heureusement pour elle, la jeune femme constata, avec une heureuse surprise, que son interlocutrice ne semblait plus se rappeler d'elle. C'était une merveilleuse nouvelle pour elle mais qui ne l'empêcherait tout de même pas de rester sur ses gardes. Sur ses gardes, oui, puisqu'Isabell l'était toujours. Mais cela ne l'embêtait pas. Elle était née avec ce réflexe et allait sans doute le garder jusqu'à sa mort.

Le visage de cette femme ne lui était finalement pas inconnu, oui elle l'avait déjà croisé quelque part, maintenant qu'elle était obligée de la regarder d'un peu plus près. Mais elle ne parvenait pas à se remémorer où et quand elles avaient pu se rencontrer. De toute façon ça n'était vraiment pas grave, Karen voyait des centaines de personnes par jour quand elle allait à Sainte Mangouste, ce devait donc très certainement être l'une de ces anciennes patientes. Elle avait l'air d'aller plutôt bien en tout cas, tant mieux pour la sorcière.

Les deux femmes arrivèrent finalement jusqu'au bureau de McGonagall, Karen prit le parti de ne pas s'informer tout de suite de qui il en retournait. De toute façon, s'agissant d'une Gryffondor, Minerva ne tarderait pas à lui en parler, et puis si vraiment c'était très grave, Rusart serait venu la trouver pour qu'elle participe à cet entretien.

- Bon et bien nous y voici. J'espère que ça va aller, pour vous, mais également pour votre fille. Je vous laisse car j'ai un cours qui va commencer,mais si vous avez le moindre problème n'hésitez pas à demander à me rencontrer. Je préfère que les parents s'intéressent à la scolarité de leurs enfants, plutôt que de nous les laisser sans vraiment d'intérêt.

Il est vrai que certain parents ne semblaient apporter aucune attention quant à l'éducation que leurs enfants recevaient pendant la période scolaire. Pourtant ils restent tout de même leur progéniture, ni plus ni moins, même à distance. Il n'était d'ailleurs pas rare de voir des élèves de recevoir qu'une ou deux lettres dans l'année. Karen avait parfois pitié d'eux, elle aurait voulu les consoler un peu de cette situation, surtout lorsqu'ils sont seulement en première année. Elle même, étant élève, recevait couramment du courrier de ces parents, même si sa Mère n'était pas une sorcière. D'ailleurs ça avait été toute une histoire pour lui faire acheter un hibou! Même si elle aimait beaucoup les animaux, ces volatiles n'étaient pas très facile à accepter dans une maison.

Un des élèves de Karen passa près d'elles, il la salua, puis son interlocutrice et passa son chemin, vers d'autres salles. Cela rappela immédiatement au professeur qu'elle allait certainement être en retard si elle restait encore avec la mère de sa Gryffi. Après quelques dernières paroles de clôture, la jeune femme s'éloigna pour rejoindre sa salle de cours.

En chemin, elle ne put s’empêcher de repenser à leur conversation, et son inquiétude revint lui brouiller l'estomac. Karen portait un grand intérêt à chacun de ses élèves, et surtout ceux de sa maison, c'était tout à fait normal selon elle, mais pas selon tous ces collègues... Cela dit, il fallait bien faire outre ses appréhensions, pour pouvoir s'investir normalement dans son cours. Alors elle prit deux minutes pour se vider l'esprit, mettre de côté ses interrogations, et enfin elle entra en scène pour un nouveau cours.

Après sa dernière remarque sur Avril, Isabell se contenta de garder le silence. Elle n'avait jamais été très bavarde et, en particulier dans ce contexte-ci, elle préférait ne pas parler pour rien, risquant par la même occasion de s'attirer d'éventuels ennuis. Karen la reconduit au bureau de la directrice. Elle lui offrit de la rencontrer si jamais elle avait quelconque inquiétude au sujet de sa fille.
"Pour être honnête, côté scolaire, j'ai cru remarquer qu'Avril se débrouillait assez bien, lui répondit-elle. Enfin ... Pour les notes ... Côté attention dans les cours, c'est sans doute une autre histoire ... Bref ... Merci de l'offre, je vous ferai signe si j'ai connaissance d'un problème à son égard."
Isabell appuya ces dernières paroles d'un sourire, chose qu'elle n'avait pas l'habitude de faire en temps normal. Cependant, elle doutait que son interlocutrice ne remarque que ce sourire était légèrement forcé de sa part, puisqu'elle avait plutôt l'habitude de ce genre de choses.

Lorsque l'autre femme fut partie, Isabell poussa la porte du bureau de la directrice. Elle serra les dents, inquiète de ce qui l'attendait. Maintenant que la directrice de Gryffondor était partie, elle sentit l'angoisse remonter en elle. Elle se contenta d'inspirer profondément, se disant que ce n'était probablement pas grand chose. Néanmoins, une part d'elle-même ne pouvait d'empêcher de penser que le cas devait être urgent pour qu'on lui demande de venir à Poudlard en personne, alors que les parents ne pouvait généralement pas y entrer. En entrant dans le bureau, elle vit Avril assise au bureau de la directrice, qui l'invita à prendre la chaise à côté de sa fille. Isabell remarque l'atelage que celle-ci portait au bras. Mais que s'était-il passé ? Elle ne se souvenait pas qu'Avril lui ait parlé de ce détail dans ses lettres ... Finalement, lorsque la directrice prit la parole, elle lui apprit que l'objet de la rencontre n'avait en soi aucun lien avec l'accident qu'avait eu Avril. Non. Elle s'était plutôt bagarrée dans les couloirs et causé plusieurs blessures à un autre élève. Seigneur. Mais comment avait-elle pu s'y prendre avec un seul bras ? Mais Isabell se garda bien de poser la question. Elle connaissait bien la petite Gryffondor. Bien qu'il s'agissait d'un qualification généralement employé pour désigner les certains Serpentard, on pouvait dire qu'Avril était bien assez rusée pour penser à frapper son ennemi de dos, surtout si elle partait avec un tel désaventage ... Après la rencontre, elle ne put évidemment pas s'empêcher de sermoner sa fille.

TERMINÉ POUR ISABELL

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