.hogwarts teachers' tea party

Jane & Profs

Jane finissait de clore ses bagages, ça y est, elle repartait à Poudlard pour une nouvelle année. Bien sur, elle retournerait sur Londres pendant les vacances, mais pour l'instant c'était le jour de la rentrée et elle partait pour Poudlard. En tant que Professeur d'Histoire de la magie, par chance pour elle, elle n'avait pas eu de mal à enseigner l'année dernière contrairement à d'autres dont la matière était...plus magique. Du coup, son programme n'avait pas été chamboulé et avait pu suivre son cours normal. Cette année elle arrivait donc avec un tout nouveau programme, frais, qui plairait, elle l'espérait à ses élèves, bien que très peu restaient fascinés par l'histoire.

Un dernier coup de baguette pour tout fermer et elle transplana jusque devant les grilles de Poudlard. Pour y pénétrer, elle connaissait l'astuce en tant que Professeur, et après un coup de baguette, le portail s'ouvrit la laissant pénétrer dans l'enceinte du château. Elle referma la grille derrière elle pour ne laisser personne d'autre non autorisé à entrer et avança faisant rouler ses bagages grâce à la magie. On avait beau être en période de paix, rien en disait que les forces du mal étaient complètement anéantis, et les laisser pénétrer dans le château serait mettre les élèves en danger. Pour l'instant, ces derniers n'étaient pas encore arrivé, il faisait jour. Enfin jour, les nuages gris et pullulant ne l'entendaient pas vraiment de cette oreille et couvraient les quelques rayons du soleil, donnant un temps maussade. " Il va pleuvoir aujourd'hui. " se murmura-t-elle. Après quelques minutes de marches et des salutations au garde-chasse, elle arriva dans le hall de Poudlard l'Ecole de Sorcellerie. Elle monta ses bagages (magie on t'aime !) dans ses appartements puis se prépara dans sa robe de sorcière pour le banquet.

L'heure de ce dernier arriva bien vite d'ailleurs, elle se retrouva alors à la table des Professeurs, discutant de temps à autres avec ceux assis à côté d'elle, faisant silence lorsque la directrice faisait son discours, mangeant lorsque ce fut l'heure. Le repas terminé, les élèves furent accompagnés dans leur dortoir respectif par leur préfet tandis que les Professeurs eux, avaient autre chose de prévu dans la salle des professeurs. Comme chaque année le soir du banquet, une petite soirée dans la salle des Professeurs était organisée entre ces derniers, un moyen de se retrouver et de parler entre eux. Tout le monde n'était pas obligé de venir, mais la plupart s'y rendait avant d'aller faire un tour pour veiller à ce que personne ne traine dans les couloirs.

A la première personne qu'elle trouva (et qui va répondre surtout), Jane posa la question suivante : " Alors comment se sont passées vos vacances ? ". Toujours un certain vouvoiement entre professeurs, les liens n'étant pour le moment que professionnel.

Andrea dinait dans la grande salle comme tous les habitants vivant de ce château ce soir là. C'était le jour de la rentrée et aucun élève n'était autorisé à quitter la salle avant que la directrice n'en donne l'autorisation contrairement aux autres jours de l'année où une tranche d'horaire était donnée pour le diner. Andrea discuta à la table des Professeurs avec le Professeur Higginson de tout et de rien notamment de la fille de l'ancienne mangemort. Elle avait commencé ses études en tant que Médicomage, histoire de travailler dans le soin des amnésies, un domaine qui la concernait principalement sauf que par " chance " pour elle, si on pouvait parler d'une chance, ça s'était passé dans son enfance. Andrea avait entendu dire qu'un de ses prédécesseurs, le Professeur Gilderoy Lockhart qui s'était avéré être un imposteur sur tout ce qu'il disait, avait été victime de ce sortilège et du coup à son âge ça n'était jamais évidant.

En tout cas Andrea était fière que sa fille ait trouvé sa voie, ça lui permettrait de se projeter enfin dans l'avenir et de ne plus faire comme Andrea faisait à son âge, regarder que dans le passée. Une petite vie de famille était presque revenue à présent chez les Rowle. Chaque week end, Andrea s'éclipserait de Poudlard maintenant que la magie était revenue, pour voir sa petite famille en plus des vacances scolaires. Son mari lui était par chance toujours fidèle, seule Cherise continuait de grogner contre le manque d'indépendance que sa mère lui laissait. En pleine crise d'adolescence, à dix neuf ans, Cherise cherchait à avoir son propre appartement. Pour Andrea c'était hors de question. Tant que la demoiselle ne travaillait pas à temps plein, elle ne payerait aucun logement. Elle vivrait chez eux un point c'est tout.

La Grande salle se vida petit à petit, même du côté des professeurs qui se dirigeaient vers leur salle. La salle des Professeurs était située au rez-de-chaussée, lorsque Andrea arriva bien après le reste des autres Professeurs, les deux gargouilles de l'entrée ricanèrent un bon coup, mais lorsqu'Andrea les fusilla du regard, elles s'arrêtèrent net. Elle pénétra dans la grande salle des professeurs, dans laquelle les tables avaient été placées contre le mur. Sur ces dernières on avait placé de quoi se rafraichir, ou se réchauffer. Thé ou boissons fraiche, c'était au choix, le tout servit par la magie. Andrea se dirigea vers son assistant, Cody Andersen et lui demanda : " Tout est prêt pour le premier cours Monsieur Andersen ? ". Certes, c'était un moment de fête, mais avant que lui ne fasse la fête, il fallait être sur qu'il n'y aurait aucun problème pour leur premier cours.

Cody était arrivé tôt dans la soirée à Poudlard, un peu avant l'arrivée des élèves. Il maitrisait le transplanage et maintenant que ça n'était plus un élève il pouvait se rendre à Pré-au-lard puis à Poudlard de cette façon. Oui d'abord à Pré-au-lard car comme tout le monde le sait, on ne peut pas transplaner dans l'enceinte de Poudlard. Il avait pourtant transplané très tôt à Pré-au-lard pour la simple et bonne raison qu'il avait proposé à sa grand mère de l'aider dans sa boutique une dernière fois pendant l'été. Il avait beau avoir pour objectif la défense contre les forces du mal, ça ne l'empêchait pas de vouloir en apprendre un peu plus sur les potions. C'était aussi un moyen de dire au revoir à sa famille, même si pour sa grand mère et sa mère il les croiserait pendant le week end. Il resterait tout le temps au château à la différence du Professeur Rowle, mais comme elles travaillaient toutes les deux à Pré-au-lard, ça n'était pas un problème.

Quant à son frère Zack, ils se voyaient moins, mais se voyaient tout de même. Il était quand même joueur de Quidditch professionnel le bougre, ça rapportait plus qu'un salaire de prof, mais tant qu'il ne s'éloignait pas comme une rock star de sa famille tout allait bien. Enfin bref, après une dernière petite réunion familiale avant Noël, Cody parti pour Poudlard et arriva vers les coups de dix huit heures. Là il dû mettre la robe de sorcier imposé pour les grands banquets comme celui-ci, et une fois que ce fut l'heure, se rendit à la Grande Salle à la table des professeurs. Il se souvenait très clairement des sept années qu'il avait passé à la table de Serdaigle, du coup, la première fois ça lui avait vraiment fait bizarre. Mais voilà depuis trois ans ils étaient parmi les profs, discutant ce soir là avec le Professeur Flitwick de Sortilèges et Enchantements, la matière du vieux bonhomme.

La magie était revenue c'était clairement une joie. Au niveau du banquet ça ne changea pas grand chose, les elfes n'avaient jamais perdu leur magie, cependant pour la fête qui avait lieu dans la salle des professeurs c'était tout autre. Lorsqu'il il arriva après le diner, il voyait les boissons flotter dans les airs et les verres se remplirent seuls. C'était carrément la classe, il aimait ça. Alors il arriva dans la salle des professeurs et avant qu'il ne puisse se rendre vers quelqu'un, le Professeur Rowle vint l'accoster. Il ne l'avait pas encore vu de la journée. Elle était un peu comme sa chef après tout et elle lui demanda s'il avait préparé ce qu'il fallait pour le premier concours.

" Parfaitement Professeur, tout est prêt, il ne restera plus qu'à l'installer juste avant. " dit-il à la jeune femme tout en esquissant un sourire. Puis, par pur politesse tout en ayant une envie de boire quelque chose il lui demanda : " Vous voulez quelque chose à boire ? ". Il se rendrait ainsi face aux tables qui avaient été collées contre le mur et où se trouvait des jus de fruits ou du thé.

Une nouvelle année commençait, à Poudlard, la sixième d’affilée en tant que directrice pour Minerva. La sixième depuis la fin du règne de Lord Voldemort, définitivement abattu, du moins il fallait l’espérer, par Harry Potter. Tout cela passait bien vite, et cela faisait presqu’une génération qui finissait son parcours depuis ce grand évènement. Ceux qui allaient entrer à présent dans l’école de sorcellerie n’avaient pas l’expérience de leurs aînés. Ils n’avaient pas connu de la même façon l’horreur qu’avait été cette année de guerre civile et de dictature des forces du mal. Après tout, ils n’avaient que cinq ans, à l’époque. Certes, ils avaient dû avoir peur tout de même, et leurs parents encore plus, mais ça n’était certainement pas le même vécu des jeunes gens qui avaient dû étudier sous la coupe des Carrow, même si à l’époque Minerva avait fait tout son possible pour améliorer la vie de ses élèves.

Ca n’était cependant pas à ça qu’elle devait penser un jour de rentrée, mais bien à l’avenir : l’avenir de tous les élèves qui rejoignaient cette année encore l’école de sorcellerie pour apprendre à maîtriser leurs pouvoirs, à se défendre aussi. Cela restait indispensable, en effet. Il ne fallait pas croire que tous les dangers avaient disparu. Le mystérieux groupe qui avait fait disparaître la magie en témoignait, n’est-ce pas ? Mais encore une fois, son message aux élèves se voulut encourageant : il ne fallait pas les démobiliser, mais les motiver pour qu’ils aient envie d’apprendre et de devenirs de bons sorciers, capables de mener une vie normale sans faire tout exploser autour d’eux, capables de se servir de la magie dans de bonnes fins et non pour la conquête du monde.

Ensuite, elle avait retrouvé ses collègues dans la salle des professeurs pour le traditionnel pot de rentrée, l’un de ces rares moments où ils pouvaient se retrouver entre eux, isolés des élèves et des soucis qui les accompagnaient. L’année n’avait pas commencé, nul ne pouvait dire de quoi elle serait faite, sauf peut-être les voyants, mais combien y en avait-il ? Minerva peinait même à trouver un professeur de divination, c’est dire ! Le pire était qu’elle n’avait pas de fortes exigences, vu comme elle croyait à cette branche de la magie, mais elle n’avait pas le choix : le ministère voulait que cette matière soit proposée. Le problème était qu’eux aussi avaient du mal à trouver quelqu’un.

La directrice arriva parmi les premières dans la salle des professeurs, seule Jane Higginson, l’enseignante d’histoire de la magie, était déjà là. Minerva s’assit à côté d’elle – elle ne l’avait qu’à peine vue avant le banquet, prit un verre de jus d’œillets, et répondit à sa question.

- Elles ont été actives, c’est le moins qu’on puisse dire. Il est de plus en plus difficile de trouver des professeurs, à croire que les étudiants ne sont plus attirés par ce métier. Et les vôtres ?

Bien entendu, Minerva n’allait pas gâcher la rentrée de ses collègues bien plus jeunes avec d’autres problèmes mais aussi bien plus de plaisirs et moins de responsabilités qu’elle, même si certains avaient une vie personnelle bien remplie (le jeune Cody Andersen et Andrea Rowle, par exemple). Ceux-ci arrivèrent d’ailleurs, et Minerva abandonna un court instant sa collègue d’histoire de la magie pour les saluer personnellement, ce qu’elle tenait absolument à faire.

Après près de six mois d’absence, Susan était plus que contente de retrouver Poudlard et, accessoirement, un semblant de vie sociale. Preuve de son bonheur, elle n’avait même pas eu l’ombre d’un rictus lorsque Flitwick avait lancé sa – désormais traditionnelle – grande activité de rentrée : « Allez Bones, maintenant, on range toute ma bibliothèque personnelle » ! Au moins, pendant qu’elle se cassait la tête à trouver un nouveau système de rangement plus compétitif que le précédent, elle n’avait pas se soucier de changer des couches. Une pensée très « mère indigne » qui la rendait particulièrement honteuse d’elle-même… Mais pouvait-on réellement blâmer Susan d’aspirer à retrouver une existence où les termes « diversification alimentaire » et « renvoi gastrique » n’occuperaient pas tout l’espace ? Elle avait d’ailleurs la ferme conviction que son retour à Poudlard ne pouvait qu’améliorer ses relations avec sa fille, même si, en termes de relations, il fallait bien admettre qu’elles étaient, pour l’instant, plutôt unilatérales.

*Et voilà… C’est parfait !* Songea la rouquine en époussetant un dernier grimoire qu’elle rangea ensuite religieusement. Elle recula de quelques pas pour admirer son œuvre et hocha la tête d’un air approbateur, visiblement très satisfaite du résultat : les livres, soigneusement dépoussiérés (« Non, Bones, ce n’est pas que je ne les lis jamais, voyons, c’est uniquement qu’ils sont trop précieux pour être feuilletés à tout va ! »), avaient été classés avec amour par taille, couleur, collection et année de parution, ce qui avait demandé à Susan plusieurs heures d’un travail acharné et, accessoirement, douloureux (« Non Bones, ce n’est pas parce que la magie est revenue qu’il faut l’utiliser sur ces fragiles ouvrages ! Tenez, prenez plutôt un plumeau et faites-moi travailler ces muscles ! »). Fait nouveau, cette tâche répétitive et franchement ingrate, lui avait paru étonnamment agréable (nonobstant le moment où son bras droit s’était mis à trembler de manière incontrôlable en laissant clairement entendre qu’il risquait fort de tomber si sa légitime propriétaire ne lui accordait pas une pause syndicale) : sans doute était-ce parce que, pendant qu’elle se concentrait uniquement sur le rangement des différents livres, les pensées moroses qui avaient tendance à l’assaillir, depuis plusieurs semaines, la laissaient en paix. *Humph, dommage que Flitwick n’ait qu’une réédition de Sorts et Châtiments : cette couverture d’un rouge bon marché… Et puis, ce format miniature, franchement, ça jure un peu avec le reste de la collection… On a l’impression qu’une petite danseuse boulotte s’est invitée au beau milieu d’un gracieux pas. Enfin, au moins, il y aura quelque chose à critiquer…* La jeune femme avait en effet appris, depuis le temps, que son supérieur direct adorait pointer du doigt le minuscule défaut qui venait enlaidir une œuvre par ailleurs irréprochable : perfectionnisme de Serdaigle, prétendait-il. *Barf, l’avantage c’est qu’il n’aura pas à se creuser la tête bien longtemps pour me faire tout recommencer l’an prochain !* Conclut-elle, en son for intérieur, tandis qu’elle quittait la pièce, avec le sentiment agréable d’avoir dûment accompli son devoir.

Oui, tout « me » faire recommencer : car il était bien évident qu’en tant que chef suprême et incontesté (enfin presque. Du moins pas en sa présence), du (pompeusement nommé ci-après) département de sortilèges, le professeur Flitwick ne se salissait pas les mains dans un travail aussi vil que le rangement d’une bibliothèque. Non, à l’heure où Susan peinait encore pour déterminer si les couvertures rouge bordeaux devaient suivre les carmin ~~adjectif de couleur~~ ou inversement, le petit directeur de Serdaigle sirotait déjà tranquillement son thé dans la salle des professeurs, vers laquelle la Poufsouffle dirigeait à présent ses pas, le cœur léger. Quand elle était arrivée à Poudlard en tant que membre du corps enseignant ~~c’est marqué sur la bannière~~ la toute première année, Susan avait été absolument traumatisée par le thé de rentrée : bavarder avec ses anciens professeurs, découvrir subitement qu’ils n’étaient pas des dieux omnipotents vivant de copies et d’heures de retenue, les entendre parler de phénomènes triviaux voire faire des sous-entendus grivois… Tout ceci avait mis la petite rouquine très mal à l’aise et elle avait bien pensé ne jamais réussir à s’adapter à sa nouvelle situation ( « S’il vous plaît, Professeur MacGonagall, je peux rester en septième année à vie ? Je… Je… Je n’ai pas eu un Optimal en Etude des Runes ! Il fait que je redouble ! »). Et puis, contre toute attente, sans même s’en apercevoir, elle s’était habituée et avait fini par se sentir à sa place dans son rôle d’assistante. Oh, bien entendu, elle ne serait jamais parfaitement détendue en présence de MacGonagall ou de Madame Pince (mais, pour sa défense, cette dernière voulait officiellement sa mort) et elle conversait plus volontiers avec les nouveaux professeurs qu’avec l’ancienne garde, mais, au moins, elle ne redoutait plus le thé de la rentrée et l’attendait même tous les ans avec un certain plaisir.

- Bonjour, claironna-t-elle en entrant dans la salle des professeurs, où le thé coulait déjà à flots ~~Cody n’allait pas tarder à rouler sous la table~~. Elle se servit elle-même une tasse ~~mais que font les elfes de maison ?!~~ et prit une tranche de citron pour parfumer son earl grey.
Sploutch ! Fit la tranche de citron en tombant dans le liquide délicieusement ambré. Splatch ! Rétorqua aussitôt ce dernier, aspergeant au passage généreusement la manche de la robe de Susan… Qui retint de justesse un juron.
*Hé meeeeeer… lin ! Rhâ, c’est tout taché, maintenant ! Et j’ai oublié ma baguette dans le bureau de Flitwick ! Rhâ !*
La jeune femme lança un coup d’œil nerveux aux alentours, pour s’assurer que personne n’avait relevé sa bévue, et avisa Jane, qui se tenait à quelque pas de là : sans demander son reste, elle se dirigea en crabe vers sa collègue.
- Pssst, Jane ! Hé Jane ! Chuchota-t-elle d’un ton anxieux, Vous ne voudriez pas lancer un petit recurvite sur ma manche ? J’ai eu un accident de citron et j’ai laissé ma baguette au troisième… ~~Ne rigolez pas, c’est pas drôle !~~ ? Demanda-t-elle, avec toute la dignité dont elle était capable au vu des circonstances.

Autrement dit, pas beaucoup.

*En plus, ça colle !*

Ca y'est, c'était enfin le grand jour, la rentrée des classes à Poudlard! Karen attendait toujours ce moment avec beaucoup d'impatience, surtout depuis qu'elle était directrice de Gryffondor, c'était tellement exitant de voir toutes les nouvelles petites têtes terrorisées au moment où on leur posait le choixpeau sur le crâne. Elle craignait toujours un peu que l'un d'eux se trouve mal, déformation professionnelle, mais entre Madame Pomfresh et elle-même médicomage, il n'y avait pas grand chose à craindre. Et puis, il y avait cette ambiance si particulière, tellement unique! Elle n'avait jamais pu expliquer ce ressentit, mais il était toujours le même depuis sa première année en tant qu'élève à Poudlard. Ca en faisait du temps passé depuis... mais elle se souvenait encore de son arrivée, avec sa valise trop lourde, sa baguette un peu trop longue pour ses petits doigts, oui ce sont des moments uniques qui restent gravés dans la mémoire de chaque sorcier.

Le professeur était donc en train de finir ses valises, dans son petit appartement londonien lorsqu'on sonna à la porte. N'attendant personne, elle alla voir discrêtement à la fenètre si personne n'était garé devant l'immeuble, mais rien. Alors la sorcière alla ouvrir, et qu'elle ne fut pas sa surprise en découvrant un petit panier d'osier contenant quatre chatons endormis. Personne dans les parages évidemment, même pas un bruit de pas précipité dans l'escalier. Bon et bien il n'y avait plus qu'à les prendre, de toute façon à Poudlard il trouverait vite leur place,... tiens! pourquoi ne pas les proposer aux premières années? Ils seront certainement emballés! En tout cas ils n'étaient pas bien remuant, elle les osculta sous toutes les coutures sans qu'ils ne poussent un cris ou ne griffe. Elle les reposa tous confortablement dans le panier, au fond duquel elle avait prit soin d'ajouter un plaid moelleux pour leur conford.

Au petit matin, il était enfin temps de quitter la vie moldue, pour rejoindre Poudlard. Karen ne quittait jamais vraiment la magie, puisqu'elle exerçait toujours à Sainte Mangouste. Un petit tour pour vérifier que tout était bien fermé dans son habitation et elle transplana. Quelle joie que la magie refonctionne tout à fait, ça n'avait pas été particulièrement évident l'année passée. Mais bon, c'était un temps résolu maintenant. Dans l'enceinte de Poudlard, elle fut heureuse de retrouver des têtes connues qu'elle salua consciensuisement. Puis, elle rejoignit la salle des professeurs pour la réunion de pré-rentrée annuelle.

Il y avait déjà pas mal de ses collègues dans la salle, elle se fraya un passage tranquillement, c'était toujours sympa de se retrouver. Les conversations semblaient majoritairement tourner autour du thème de leur vacances, Karen avait passé les siennes dans la maison de sa Mère, à la campagne. La dame se faisait âgée, et avoir sa fille unique pour l'été était une véritable joie pour elle. Cela ne dérangeait pas notre sorcière, bien au contraire, elle n'avait personne dans sa vie, et l'année avait été éprouvante, ne serait-ce que par le refus de sa demande d'adoption... Retrouver sa mère, la campagne, et son cheval lui avait fait le plus grand bien.

La professeur de soins aux créatures magiques avait prit garde de laisser les chatons dans son bureau. Ils ne risquaient pas de faire un grand bazard là-bas, et puis ils étaient mieux à dormir où ils étaient plutôt que dans une salle de professeur relativement bruyante. Elle gratifia ses collègues professeurs d'un sourire tout en les saluant. L'univers du professorat était tout à fait différent de celui de Sainte Mangouste, mais ça n'était pas plus mal, car c'était d'une certaine façon reposant.

Depuis qu'il était professeur, Julien n'avait jamais vraiment trouvé d'intérêt à se montrer parmi ses collègues, en dehors des heures de repas, bien sûr. Mais les choses n'étaient pas vraiment simple et c'était surtout sur ce point qu'il fallait que l'on se concentre, que cela soit simple ou non. Oh mais que l'on ne se leurre pas sur un tout autre point hein, quoi de plus normal d'ailleurs ? Il ne fallait surtout pas oublier le fait qu'il avait été un assistant à l'infirmerie, mais même à ce temps là, même si Pomfresh était vraiment cool avec lui, en dehors de Sydney, il ne faisait pas vraiment la conversation à tout le monde. Ce n'était jamais facile. Et c'était ça le problème, quoi que l'on en dise. Mais il était bien comme ça, dans l'ensemble, il n'avait pas vraiment besoin d'être trop entouré, en réalité. Mais c'était une situation qui lui allait complètement, ce n'était pas non plus comme s'il allait pouvoir s'en sortir avec des gens comme eux, quoi de plus normal tiens hein ? Que cela soit simple ou non, ce n'était jamais aussi simple que ça, justement.

Mais lorsqu'il avait entendu parlé d'une réunion de professeur pour se connaître et tout ça et bien l'idée d'y aller lui avait sincèrement traversé l'esprit, que cela soit une bonne idée ou non, d'ailleurs. Mais il n'avait pas pu s'en empêcher pour autant. Et ça ne lui déplaisait pas pour autant. Ca lui allait, en faite, ça lui allait même très bien. Mais lorsque l'heure d'y aller finit par venir, il soupira, l'idée de s'y rendre ne le traversait plus maintenant et il était plutôt bien motivé à prendre la fuite, par rapport à ça. Ce n'était peut être pas si intelligent que ça, mais ça ne l'était pas non plus si mal non ? Ca n'allait pas être si nul que ça non ? Oui, peut être, même s'il ne pouvait pas le jurer. Il n'avait pas envie de s'y rendre, maintenant. Il ne savait même pas si Sydney allait venir. Elle lui avait dit peut être, mais qu'elle avait des choses à faire avant. Donc ce n'était pas vraiment très simple. Il fallait tenter. Que cela soit simple ou non oui, voilà, il allait bien falloir essayer de faire quelque chose par rapport à ça. Même si ça lui allait parfaitement, il ne pouvait pas uniquement se centrer sur Sydney. Avoir des amis pouvait lui apporter bien des choses non ? Sûrement. Mais s'il n'y avait jamais songé, ce n'était pas pour rien, ça devait bien vouloir dire quelque chose, en faite. Aucune idée. Mais il était probablement grandement question de se bouger à ce propos, que cela soit simple ou non. Et pour tout dire, il était probable que cela ne le soit pas, quoique l'on puisse bien en dire, d'ailleurs.

Il n'enfila pas de tenue bien particulière, il ne fit pas d'effort. De toute façon, il n'en avait jamais vraiment fait pour ses cours, alors pourquoi est-ce que les choses auraient pu être différentes hein ? Impossible, pour tout dire. Mais ce n'était pas plus mal. Et c'était sans doute mieux ainsi, à n'en pas douter. Mais ce n'était pas non plus aussi simple que l'on pouvait bien le penser une seule seconde et c'était sur ce point qu'il fallait se concentrer, que cela soit facile ou que cela ne le soit pas, en faite. Mais c'était ainsi. Douloureux et difficile. Oui, ça avait toujours été comme ça pour lui. Il vivait à son rythme, son petit train train quotidien et on ne pouvait quand même pas lui en vouloir non ? Il enfila une simple chemise, bien lisse et qu'il portait plutôt bien, noire, ainsi qu'un jean, délavé et simple. Le tour était joué. Il passa une main dans ses cheveux plutôt longs, et il prit la route. Ce n'était pas bien loin bien sûr, comme si ça pouvait être possible. Il n'était absolument pas obligé d'y rester des heures, en faite. Oh bien sûr que l'on ne se fasse pas de films, il connaissait chacun des professeurs et il avait déjà tenu des conversations avec chacun d'eux. Mais ce n'était que purement professionnel et c'était surtout cette chose qui le gênait. Non pas qu'il trouve ça tant insupportable que le reste hein, et c'était à ce point compliqué que tout devenait effrayant, d'une certaine manière, en tout cas. Bien des gens trouvaient des amis parmi leurs collègues, pourquoi pas lui ? Certes, il avait sa femme, mais bon ! ( non pas qu'il soit en train de dire que ce n'était pas déjà suffisant hein!). « Bonjour chers collègues ». De toute façon, s'il venait à s'ennuyer, rien ne l’empêchait de prendre le large. Il verrait bien comment les choses allaient se dérouler.

Minerva était en pleine conversation avec la professeur d’Histoire de la magie, Jane Higginson, quand Susan Bones, assistante du professeur Flitwick et sans aucun doute une très prometteuse professeur de sortilèges (mais sans doute pas à Poudlard avant quelques années, c’est qu’il était tenace, Filius, presqu’autant qu’elle !) s’approcha avec l’air timide et apeuré que la directrice de Poudlard lui avait vu dès sa première année quand elle avait débarqué dans la maison Poufsouffle dont elle avait été l’une des gloires, à l’époque. Certes, ça avait dî être difficile de se démarquer quand Gryffondor se faisait remarquer grâce à Harry Potter et Hermione Granger mais Minerva, qui gardait toujours un œil sur les bons élèves (les autres, il est vrai qu’elle leur portait bien moins d’intérêt) avait été très contente de la voir obtenir de bons résultats à ses ASPICs malgré le contexte difficile de sa septième année et la mort de sa tante, Amélia Bones, longtemps regrettée dans le monde de la magie. Minerva ne connaissait pas personnellement l’ancienne magistrate, mais elle savait qu’elle était d’une grande renommée pour sa droiture et sa rigueur – tout ce qui ne pouvait que plaire à la vieille femme. Bref, après ce petit point de vue historique, nous pouvons en revenir aux faits présent, c'est-à-dire à l’arrivée de Bones dans la discussion des deux professeurs, l’ancienne Poufsouffle désirant visiblement l’aide de sa collègue afin d’effacer une petite tache de thé. Voilà qui était du propre ! Intérieurement, mais elle fit tout pour ne pas le montrer, Minerva souriait. Oui, souriait seulement, il ne faut rien exagérer.

Plus rapide (ou plutôt, la narratrice est la première à poster – mais chut !) Minerva sortit sa baguette et sans prononcer un mot, ou plutôt sans arrêter sa discussion avec Jane Higginson, elle effaça la tache qui embêtait Bones en espérant que celle-ci disparaîtrait vite. Bones, pas la tache. Comme je l’ai dit, Minerva appréciait quelque peu sa jeune collègue, mais elle débarquait dans une discussion et pas de la meilleure des manières. Sa part la plus Gryffondor, quant à elle, espérait avoir un peu impressionné la jeune femme par ce sortilège informulé même si, normalement, elle aurait dû être capable d’en faire autant. Certes, sans baguette, c’était un peu plus difficile.

Une autre arrivée, cependant, irrita un peu plus Minerva : celle du nouveau professeur d’études des moldus, Julien Montgomery, frère du précédent, Edward, qui avait déjà exercé cette fonction. Bref, tout ça pour dire que le voir ainsi vêtu, malgré sa fonction, ne fit pas plaisir à la vieille directrice qui, si elle avait pu être un peu compréhensive avec l’accoutrement de ses collègues qui avaient choisi de ne pas entrer dans la norme de l’école (et de montrer un pauvre exemple aux élèves, mais tout de même, Minerva savait aussi arrondir les angles lorsque c’était nécessaire), ne descendaient pas si bas. Elle jugea toutefois que le moment n’était pas à l’esclandre mais aux retrouvailles. Elle aurait peut-être un mot plus tard avec le jeune professeur et en attendant, reporta son attention sur sa collègue d’Histoire de la magie. Après tout, peut-être qu’elle vieillissait trop et ne savait pas s’adapter. Il n’empêche que ça la gênait.

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