[Paris] - Because it's fashion week ! -PV

‘Grâce’ à sa chute de poids récente, Keira entrait de nouveau dans la course des défilés. La rouquine avait pu regagner quelques contrats des plus intéressants, et heureusement, elle s’était ‘reprise’ juste à temps pour la fashion week ! Les voyages allaient bon train. Elle ne voyait plus Kaïn pour toute la durée des évènements. D’un, elle avait trop de travail, de deux, elle était incapable de transplaner sans perdre une partie de son corps en route (et ça fait rudement mal, elle peut l’affirmer !) et de trois… Elle était trop éreintée. Sa rapide chute de poids s’accompagnait des habituels inconvénients : fatigue, étourdissements, nausée… Et étant donné qu’elle refusait (et sans équivoque de retomber dans les substances illicites, forcément… Tenir le choc était bien plus compliqué !

Heureusement, elle n’était pas seule. Qui dit Fashion week dit : collection de mannequin (en plus des vêtements, forcément, faut bien les porter, ces vêtements…), de stylistes, maquilleurs, coiffeurs, techniciens et… photographes ! Si Keira avait quelques amis dans les rangs des mannequins, ses liens s’étaient fragilisés avec ses coupures avec le milieu… mais parmi les photographes, il restait le si délicieux Abell avec qui elle s’entendait si bien. Ils avaient été amis, puis plus intimes, et étaient, à présent des amis tout court… Keira dorait Abell (bon de toute façon elle aime à peu près tout le monde –en temps normal-). Elle parlait volontiers de tout et de rien avec lui. Et là, il était sur Paris en même temps qu’elle, alors elle e profitait un maximum.

La rouquine avait défilé pour Chanel aujourd’hui, puis elle avait enchaîné avec Lanvin… le lendemain, elle allait passer du temps pour Vivienne Westwood qui adorait la jeune mannequin. Elle avait toute l’originalité de ses collections… Et portait le tout avec tant de naturel qu’elle avait fini par se faire un véritable nom et une réputation avec cette maison de haute couture… mais ce soir, elle sortait. Comme tout mannequin (ou styliste, ou photographe, bref, comme tout participant de la fashion week qui se respecte !). Paris était envahi. Les mannequins étaient partout. Des accents, des rires hystériques, des flashs… Le monde étincelait, et elle était une de ces étincelles…

La rouquine était habillée en Vivienne Westwood (justement) ce soir là. De la tête au pied. Elle était l’une des images les plus marquantes de la marque, et elle avait le chèque en conséquent. Elle étincelait, ses cheveux étaient si soyeux qu’ils semblaient être de véritables flammèches à eux tous seuls. Keira était charismatique. Elle était trop maigre pour être belle, trop grande pour être mignonne mais elle avait un charme incontestable et incontesté. Elle dégageait quelque chose de puissant. Pas de la grâce, non… mais elle avait ce don d’attirer les regards admiratifs (ou jaloux, voire les deux… :p). Ce charisme éclipsait aisément sa maigreur, ses jambes squelettiques, son absence totale de formes qui pourtant auraient pu la rendre peu désirable. Tout cela n’était rien, quand on croisait son regard, sûr, fier et si vivant.

La jeune femme marchait dans les rues de paris, perchée sur des talons de 10 cm (respectable pour un mannequin…). Elle avait de l’allure, c’était incontestable. Elle avait cette assurance et cette volonté qui effaçaient tout sur son passage. Elle avisa le photographe non loin et l’interpella avec un sourire rayonant, de sa voix cristalline :

« Abell !!!! Youhouuuu !!! »

En quelques longues enjambées, elle était dans les bras du photographe, le serrant doucement contre son corps osseux. Elle lui fit trois bises, puis s’exclama dans un anglais aussi parfait que l’étaient son français, son allemand ou son espagnol (oui ça sert d’avoir une famille dans le show biz depuis toujours…) :

« La forme ??? On sort où ce soir ? »

De sûr, ils restaient à paris, mais après, le nombre de possibilités était juste à tomber… Ils allaient sûrement enchaîner les bars puis les boîtes de toute façon (comme tout le monde, comme toujours…)

Riant au commentaire de son ami sur ses talons (et surtout sa taille), elle lui fit un clin d’œil complice, le tout accompagné d’un sourire moqueur :

« Tu n’as qu’à mettre des talons toi aussi si tu es complexé ! Tu serais trop mignonne, mon chou ! »

Elle lui ébouriffa les cheveux avec affection (et peu importe s’il ne supporte pas qu’on touche à ses cheveux, avec Keira, fallait s’attendre à du contact !). la rouquine était une jeune fille extrêmement tactile. Elle avait besoin de toucher les personnes avec lesquelles elle parlait. Le bras, le visage, le corps… c’était plus fort qu’elle, elle était comme ça et puis c’est tout. Puis observant son ami d’un œil amusé, elle ajouté :

« Et puis tu sais ce que l’on di sur ce qui est petit ? »

Elle lui tira la langue, dans un geste parfaitement immature, et donc on ne peut plus caractéristique. La rouquine était comme ça. Et pas qu’avec ses amis ! Avec tout le monde. Elle était quelqu’un qui était très difficilement mal à l’aise (bien qu’avec le sexe masculin, depuis qu’elle avait failli mourir à force d’être battue par son ex petit ami, elle se méfiait un peu plus qu’auparavant. Mais Abell était son ami et elle savait qu’il ne lèverait pas la main sur elle. Donc elle se laissait aller avec lui. Il était, d’ailleurs, son garde du corps, lorsqu’ils allaient en boîte ensemble. Avec lui, elle n’avait pas peur d’avoir des problèmes avec des mecs trop insistants. Quand il mentionna sa situation ‘en couple’, attention, ça ne rigole plus ! La rouquine lui adressa un sourire complice :

« Je te l’avais di !!!! J’vais pas dire que j’ai toujours raison, mais quand même ! De ce côté-là, je suis super bien placée pour parler, quoi ! »

Puisque Kaïn avait été un coureur avant d’être avec elle et qu’elle-même avait eu une phase ‘très volage’ dans son histoire… Et en bonus quand Abell lui avait demandé des conseils, Keira se serait presque cru face à Kaïn quand il avait voulu sortir avec elle, finalement ! Parce qu’en soit, sa relation avec son amour avait très mal débuté… Il l’avait insultée dès le début, il l’avait regardé de haut, l’avait méprisé… Et forcément, la rouquine avait rapidement décidé qu’elle ne l’aimait pas (pourtant elle n’est pas du genre à détester facilement !). Et au final, ils étaient ensemble et étaient vraiment très heureux (non c’pas cliché du tout !). Adressant ensuite un large sourire à son ami, elle répondit :

« Moi c’est la grande forme ! je suis enfin de retour, je suis contente ! Parce que quand ils ont annulé mon contrat au final pour en prendre une autre, je te dis pas comme je l’ai eu mauvaise ! Pourtant tu me connais, j’ai jamais été mauvaise perdante, mais bon, m*rde quoi… j’avais fait tout le déplacement et tout, j’ai perdu mes quelques jours possibles avec Kaïn pour que dalle au final, c’était trop abusé. Mais je suis de retour sur la piste et le prochain qui compte annuler avec moi n’est pas encore né, si tu veux tout savoir ! »

Elle avait un régime draconien, et elle comptait bien le tenir, cette fois. Pas question qu’on lui marche sur les pieds. Esquissant un petit sourire amusé par les idées de son ami, elle ajouta :

« Tu es bien un serpentard pour penser ça, toi ! Je la joue réglo, moi ! Je vais toutes les étaler et sans tricher, tu verras ! »

Puis quand il commença à critiquer son poids, elle soupira et leva les yeux au ciel :

« N’importe quoi ! J’ai toujours été mince, déjà et puis qu’est ce que Kaïn vient faire là ? Je sais qu’il n’est pas forcément super bon cuisinier, encore qu’il me bat à plate couture, mais ça, ça ne doit pas trop t’étonner… Puis, tout se passe super bien avec lui ! C’est juste trop chiant qu’on voyage autant tous les deux. Quand c’est pas lui c’est moi, du coup on se voit quasi jamais, et ça me déprime trop… »

Elle ajouta, dans un jet de cheveux amusée :

« Et tu ne me l’abîmes pas hein, sois sage. Mon homme je l’aime en un seul morceau, déjà que son agent lui a fait massacré ses cheveux ! J’avais plus mes petites bouclettes à câliner, c’était trop triste ! Heureusement il a les cheveux qui repoussent vite ! »

Puis la rousse enchaîna, posant un regard rieur sur son ami :

« Et toi alors ??? Raconte moi un peu, ça se passe comment ‘la relation de couple’ ??? Brrr, ça me fait TROP bizarre de dire ça !!!! Qui l’eut cru, qu’un jour, le grand Abell, tombeur de ces dames se trouverait vraiment une copine ! »

Bon ok, on pouvait en dire autant de Kaïn, mais c’était pas pareil, parce qu’à l’époque où il courrait les filles, ben Keira n’était pas amie avec lui –plutôt l’inverse même-. Quand Abell lui proposa un restaurant, la rouquine fit la grimace. Il se fichait d’elle ou quoi ??? Elle surveillait sa ligne, elle !

« Tu abuses ! Moi je n’ai pas faim… »

A la limite elle pouvait l’accompagner, mais elle se contenterait de grignoter des feuilles de salade (sans sauce évidemment).

« Tu pouvais pas manger avant ? »

Un soupire, et un sourire (ben oui quand même) :

« Mais je peux te regarder manger si ça te fait plaisir. »

Ben oui, quoi, elle n’est pas si chiante que ça, faut pas croire !