Helena rentrait enfin du bureau. Bon, okay, on ne pouvait pas vraiment dire qu'elle avait eu une journée très difficile. Même si le nombre dossiers qu'elle avait eu à gérer avait vraiment été compliqué, en fin de compte. C'était même assez prise de tête, si on voulait tout savoir. Une grosse prise de tête. Quoique l'on puisse en dire, en fin de compte, il fallait juste apprendre à faire avec. Point barre. Que cela nous plaise ou non, il n'y avait pas grand chose que l'on puisse vraiment y faire. Il fallait faire avec, point barre. Il n'y avait rien d'autre à en dire. Le soleil commençait déjà à se coucher. Non mais ça se voyait plutôt bien là en fin de compte non ? C'était assez flagrant de constater que oui, elle bossait toute la journée et le soir, quand elle rentrait, elle en avait plein les pieds. Mais elle savait une chose, à côté de ça, elle savait parfaitement qu'à côté de tout ça, elle allait avoir la chance de retrouver Tomas. Et ça, c'était bien ce qui comptait le plus. Elle en était persuadée. Rentrer chez elle était toujours un parfait plaisir, le parfait bonheur, si on voulait vraiment savoir. Elle en était convaincue. Quoi de plus normal, de toute évidence. Du coup, elle sortit d'un pas rapide du Ministère, enfila une veste sur ses épaules et passa par la rue avec, dans l'idée, d'acheter de quoi manger au passage. Bah oui tiens, tant qu'à faire !
Elle fila donc, traversant la rue de façon relativement distraite, un sourire sur les lèvres à l'idée de retrouver son chéri. Problème, elle ne regarda pas des deux côtés de la route et au moment où elle put enfin voir la voiture. Il fut malheureusement trop tard. Elle fut percutée de plein fouet, sans même qu'elle ne puisse comprendre toute cette situation. C'était vraiment du gros délire.. Elle sombra dans l'inconscience presque aussitôt. Ce fut le trou noir. Le réel trou noir, la fin du monde ou presque pour elle. En clair, ce fut réellement horrible, si on voulait tout savoir, en fin de compte.
Elle fut parfaitement incapable de comprendre ce qui lui était arrivé au moment où elle ouvrit les yeux. La clarté de la pièce mis en mal ses yeux pendant de très longues minutes. Elle ne comprenait rien à ce qui avait bien pu lui arriver. Tout lui était insaisissable. Lorsque ses yeux se firent enfin à la lumière, elle réalisa qu'elle se trouvait dans un hôpital et il lui fallu encore quelques minutes pour se rappeler d'où elle était. Tout ce qu'elle savait, c'était la douleur qui la tiraillait. Tout son corps était douloureux. « Miss Smith, vous avez trois côtes cassés ainsi qu'un bras, quelques éraflures... Mais vous êtes hors de danger. Ne vous inquiétez pas. Et reposez vous. ». Elle voulut lui demander d'appeler Tomas mais rien ne sortit de ses lèvres et elle perdit conscience à nouveau. Trop d'effort peut être. Elle se réveilla deux jours plus tard.
La douleur était toujours présente bien sûr. Et sa chambre d'hôpital lui paraissait tellement grande et tellement vide. Où était Tomas ? Où étaient ses proches ? Elle se sentait tellement faible, tellement perdue. Et cet hôpital qui doucement lui minait le moral.. Un hôpital moldu, sans aucun doute. Son sac était là, à côté d'elle, elle y trouva facilement sa baguette. Heureusement d'ailleurs. Enfin.. Elle n'avait plus qu'à attendre. Elle se sentait tellement faible..
Tomas avait deux semaines de libre devant lui. Comprendre qu'il n'avait aucun rallye dans l'immédiat, ce qui ne l'empêchait pas de devoir s'entraîner. Mais ça, il pouvait le faire depuis l'Angleterre, pas besoin de voyager et d'être absent pour une durée indéterminée. Ce qui signifiait qu'il pouvait passer du temps avec Helena. Du moins, lorsqu'elle ne travaillait pas. En l'occurrence, elle était au Ministère pour la journée, tandis que l'Allemand n'avait pas grand chose de crucial à faire, pour sa part. Il avait dû rencontrer quelques amis de son père durant la matinée, histoire de se tenir au courant 'des affaires', et si ça avait été grandement rébarbatif de son point de vue, il était au moins tranquille de de côté là pour un moment à présent. Il devrait probablement assister à une de leurs soirées mondaine un soir ou un autre, mais préférait ne pas y songer pour l'instant. Il n'avait pourtant qu'à hocher la tête et serrer des mains, mais se sentait déjà mourir d'ennui rien qu'à y penser.
Après avoir globalement paressé durant le reste de l'après-midi, le brun constata que techniquement, sa petite amie devait avoir terminé son travail au Ministère et ne devrait donc plus tarder à rentrer. L'idée d'épousseter rapidement le canapé sur lequel il était affalé lui traversa brièvement l'esprit mais un état des lieux dudit meuble lui permit de s'assurer qu'il n'y avait aucun dommage majeur à rapporter. Et il n'avait pas mis de désordre particulier dans l'appartement, en dehors des coussins à retaper, optionnellement. Certes, il avait grandi dans une demeure où des elfes de maison se chargeaient de... Pratiquement tout, mais il savait quand même se tenir, merci bien. Plus ou moins. Cependant, les minutes se mirent à défiler et Helena n'apparaissait toujours pas, et même si les temps se faisaient plus calmes, il existait toujours cette petite lueur d'inquiétude au fond de chacun, ce petit "Et si... ?" qui l'amenait à se demander où elle pouvait bien être passée. La blonde n'était peut-être pas la plus ponctuelle des personnes, mais là il était tard, et il sentait au fond de lui que quelque chose clochait.
Cinq minutes plus tard, le téléphone se mit à sonner. Téléphone qu'il n'était pas encore franchement habitué à utiliser, mais il se débrouilla quand même pour décrocher correctement. C'était une voix féminine qui lui était absolument inconnue qui s'adressa à lui. « M. Tomas Habsbourg ? » « C'est bien lui... Qui est à l'appareil ? » articula-t-il calmement (et sans beugler, parce qu'apparemment ce n'était pas nécessaire ?), espérant sincèrement que son intuition était fausse et qu'il avait simplement affaire à une bonne femme voulant lui vendre un nouvel aspirateur. « Il y a eu un accident... » Il ne comprit pas vraiment ce qu'elle lui dit ensuite.
Il transplana directement à l'adresse qu'on lui avait donné. Il avait été à deux doigts de se désartibuler, ce qui n'avait rien d'étonnant lorsqu'on voyait à quel point ses mains tremblaient. Il s'était déjà rendu dans ce quartier, l'hôpital était assez près du Ministère, ce qui en soi était une 'chance', songea-t-il avec amertume, autrement il ne savait pas vraiment où il aurait atterri. Il n'avait pas franchement réfléchi avant de transplaner, il était juste sorti et avait marché mécaniquement jusqu'à la ruelle où ils se rendaient habituellement pour ne pas être à la vue des passants, et avait fermé les yeux. Ses parents avaient sans douté été contactés, ils étaient sur la liste des personnes à appeler en cas d'urgence eux aussi, mais il était littéralement impossible d'arriver plus rapidement qu'en transplanant.
Son pronostic vital n'était pas engagé, comprendre qu'elle était hors de danger. Et non, il ne comprenait rien au jargon des médecins, alors s'ils pouvaient s'exprimer un peu plus clairement ça ne le dérangerait pas. Et oui, peut-être qu'il avait un peu eu envie de frapper le type qui lui avait dit qu'il n'y avait pas de souci à se faire, ça allait bien. Il se sentait franchement nauséeux. Des tubes partout, et des bips à tout va, et Helena allongée dans un lit d'hôpital, le visage plus pâle que jamais et les yeux fermés. Ils disaient que ça aurait pu être bien pire, qu'elle aurait pu finir dans un fauteuil, ou ne pas se réveiller du tout (ce qu'elle avait fait, brièvement). Lui, tout ce qu'il voyait, c'est qu'elle était minuscule dans son lit d'hôpital, et que bon sang, elle avait failli mourir.« H-Helena ? » Sa voix rauque résonna dans la pièce pratiquement silencieuse en dehors des 'bips' des machines et du bruit de ses pas. Il se sentait tellement inutile.
Elle ne se réveillait pas. Aussi simple que ça. Elle avait un instant ouvert les yeux et l'infirmière avait pu s'adresser à elle, et depuis, plus rien. Il commençait à se demander si l'emmener à Sainte Mangouste n'aurait pas été préférable. Non, ce n'était pas une blessure magique, mais peut-être que les médecins moldus étaient juste incompétents. Et il avait plus d'influence dans le monde magique que dans celui des moldus. Ici il ne servait à rien. Ses parents étaient passés, plusieurs infirmières avaient défilé, le médecin à nouveau, et toujours rien. Il avait essayé de lui parler. Vraiment, il avait essayé. Mais il n'avait jamais été le bavard, dans leur couple. Il préférait l'écouter. Et là, il n'y avait plus rien à écouter. Il commençait à devenir dingue dans cette chambre d'hôpital. Le médecin garantissait qu'elle allait se réveiller, mais toujours rien. Il avait envie de vomir, ou de pleurer.
Tomas était sorti parler à une infirmière. C'était déjà son troisième jour à l'hôpital, il avait passé les deux nuits précédents à veiller Helena, en guettant désespérément son réveil, et il voulait s'assurer que les médecins n'attendaient pas juste qu'un miracle se produise, qu'ils faisaient quelque chose, faute de pouvoir agir par lui-même. Il revînt dans la chambre d'Helena après qu'on lui ait assuré qu'on s'occupait d'elle et qu'il ne fallait pas s'inquiéter, que le corps avait besoin de temps pour se remettre du choc... Comme ce qu'on lui rabâchait depuis trois jours quoi. Sauf qu'en entrant dans la pièce et en posant le regard sur sa petite amie, il se rendit compte qu'elle avait les yeux ouverts. Il se précipita aussitôt vers elle, le cœur battant à tout rompre. « Helena ! Helena tu m'entends ? C'est moi, je suis là... S'il te plait dis-moi que tu m'entends, ne te rendors pas... » Ils avaient dit que l'accident avait pu laisser des séquelles autres que physiques. Il voulait juste entendre sa voix. Il voulait juste savoir qu'elle était toujours elle, parce qu'il ne pourrait jamais accepter de la perdre.
La douleur était abominable. Et elle ne savait même pas ce qu'il s'était vraiment passé. Enfin si, bien sûr, elle se souvenait, elle se souvenait de tout et elle savait ce qui avait bien pu se passer, mais à côté de ça, elle devait bien avouer que c'était assez perturbant. Et effrayant. Parce que oui, la jeune fille était effrayée, flippée. Elle était dans ce lit d'hôpital et elle ne savait absolument pas comment est-ce qu'elle pouvait bien être censée se comporter. Elle n'en savait rien, elle n'en savait absolument rien du tout. Et c'était assez flippant, super flippant même, si on voulait tout savoir. Ses paupières étaient lourdes, plus lourdes qu'elles ne l'avaient jamais été. Et elle ignorait parfaitement quel en était la raison. Elel ne savait pas combien de temps elle avait dormi et elle ne savait pas non plus ce qu'elle pouvait bien être censée dire avec tout ça. C'était trop flippant. Genre super méga flippant même, si on voulait vraiment tout savoir. Mais c'était aussi un méga ras le bol en fin de compte. Du coup, elle flippait, elle flippait vraiment très fort même, si on voulait vraiment tout savoir. La mort l'avait frôlé, lui avait doucement touché le bras et pendant un instant, elle s'était même mise à penser que ça y était, c'était le moment. Mais non, elle était encore là et la douleur qu'elle pouvait bien ressentir lui faisait comprendre qu'elle n'allait pas partir de si tôt. Elle était vivante. Point barre.
Elle avait enfin réussi à ouvrir les yeux lorsque la porte de sa chambre fit du bruit. Quelqu'un entrait. Sa vue était trouble, encore légèrement perturbée par la lumière qu'il pouvait y avoir dans cette chambre d'hôpital mais elle finit bien vite par retrouver ses yeux, et par voir que la personne qui venait d'entrer ici était Tomas. Une larme ruissela doucement sur sa joue alors qu'elle aurait voulu se lever mais qu'elle en était incapable. Elle devait sans doute encore se reposer mais pour l'heure, voir le visage de son petit ami lui faisait vraiment un bien fou. Elle l'écouta, elle l'écouta lui demander de parler, et la supplier de ne pas se rendormir. Il était adorable, genre vraiment. Une personne en or, et fantastique. Qui avait certainement veillé sur elle pendant tout ce temps. Et si elle ne se trompait pas, c'était réellement comme ça que cela c'était passé. Il lui avait même semblé entendre sa voix dans son sommeil, mais elle ne pouvait pas le jurer, bien sûr. « Je ne suis pas aveugle.. Je sais bien que tu es là.. Tomas.. Je t'aime tu sais.. ». Un sourire se dessina sur ses traits, bousculé par de légères grimaces de douleur. Chaque membre, chaque muscle lui semblait douloureux.. « J'ai mal partout j'ai l'impression.. D'être entièrement brisée..». Et c'était vraiment insupportable hein, une réelle prise de tête, l'enfer même, si on voulait vraiment tout savoir, en faite.
Elle tendit sa main valide vers la sienne pour la serrer avec son peu de force. Elle était dans un sale état mais à côté de ça, elle savait qu'elle était vivante et c'était réellement cette partie de la chose qui était la plus importante, elle en était flagrante, cela allait de soit. Il n'y avait rien de plus à en dire, en fin de compte. Il n'y avait que ça qui comptait vraiment, c'était tout. Oui voilà. Point barre, il n'y avait rien de plus à en dire, en fin de compte, et c'était vraiment l'idéal, là, comme ça, il n'y avait rien d'autre à en dire. Aussi douloureuse puisse bien être ses blessures, elle se sentait bien, elle se sentait vraiment bien, parce qu'elle était en vie et qu'elle savait que c'était ça le plus important. Ca et rien d'autre. « Hm.. J'ai la dalle. ». Pas le moment ? Peut être. Mais ouais, elle avait faim. Et cela montrait qu'elle était toujours elle-même, malgré les douleurs. « Et dire que c'est pour de la bouffe que je suis dans ce lit.. ». Bah oui, elle avait traversé la rue pour acheter à manger hein, mais bon, c'était surtout elle la responsable dans le fond. C'étiat surtout sa faute. A elle et à elle seule parce que si on y réfléchissait vraiment, on pouvait facilement se rendre compte que c'était elle, qui n'avait pas regarder autour d'elle. Elle et personne d'autre. Donc bon.
Tomas avait rarement eu aussi peur de toute sa vie. D'autres accidents et passages à l'infirmerie de Poudlard venaient à l'esprit, mais jamais il ne s'était retrouvé dans une telle situation. Jamais ça n'avait été aussi grave. Dès sa première rencontre avec Helena, elle lui avait paru fragile et si facile à blesser, mais après qu'ils aient commencé à sortir ensemble, il s'était dit qu'il serait capable de la protéger. Et d'accord, il l'avait parfois blessée au cours de leur relation, mais il avait toujours pensé qu'au moins physiquement, il pourrait toujours être là. Et vraisemblablement, ça aussi, c'était un échec. Rien qu'imaginer la scène le rendait malade. Et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de le faire, malgré tout, parce qu'honnêtement, que pouvait-il faire d'autre ? Attendre. Et imaginer. Et simplement espérer encore et encore qu'elle allait finir par ouvrir les yeux. Il n'avait jamais été croyant, mais en l'occurrence il aurait donné cher pour avoir un dieu auquel se vouer.
Et aussi brusquement que tout ça avait commencé, Helena s'était réveillée. L'Allemand n'était pas patient par nature. Il commençait sérieusement à perdre son sang-froid devant l'assurance et les mots censés être apaisants des médecins. Il était franchement à deux doigts de contacter Sainte Mangouste quand il entra dans la chambre et qu'il vit ses yeux ouverts. Tout ce qu'il restait à savoir, c'était dans quel état elle se trouvait. Et c'est pourquoi même s'il avait l'impression que son coeur avait bondi hors de sa poitrine il y a maintenant quelques minutes, il ne pouvait s'empêcher de craindre encore. Et si elle ne se souvenait plus de lui ? Et si elle n'arrivait pas à parler ? Il se sentait encore étourdi à l'idée de toutes ces possibilités plus déplorables les unes que les autres, jusqu'à ce qu'Helena prenne la parole. Il savait très bien dans quelle situation ils se trouvaient, et il savait que tout était loin d'être réglé, mais juste pendant quelques secondes, il avait envie de sourire. Et pourtant il n'avait pas souri depuis que l’hôpital l'avait appelé, deux jours plus tôt (ça lui semblait plutôt être une éternité m'enfin). « Je t'aime aussi. » Il se pencha, l'embrassant doucement sur le front. « Je vais appeler une infirmière si tu veux, je pense qu'ils t'ont déjà donné la dose d'antidouleurs, mais elle pourra peut-être faire quelque chose. Il faut qu'un médecin te voit de toute façon, maintenant que tu es réveillée... » Il déglutit difficilement, frustré de la voir souffrir ainsi sans rien pouvoir faire (ça devenait une habitude).
Le brun sortit brièvement de la chambre, à la recherche d'une infirmière (c'était juste lui, où elles l'évitaient ? Tss !) à qui il signala le réveil de sa petite amie, avant de la rejoindre à nouveau. « Ils envoient quelqu'un. » signala-t-il en revenant à ses côtés, attrapant sa main pour la serrer dans la sienne. « Si tu savais ce que tu m'as fait peur... J'ai vraiment cru... Enfin bref, t'es réveillée maintenant. Ça va aller... » murmura-t-il d'une voix encore un peu rauque à force de ne pas avoir parlé. « Et désolé pour mon apparence hein, j'ai pas vraiment eu le temps de me raser et tout ça en trois jours. » Il lui sourit, décidé à lui détourner un peu les idées de l'accident. Et oui, il était un peu négligé mais sa petite amie ayant été hospitalisée, on ne pouvait pas franchement dire que c'était de sa faute ! Il avait même un peu de barbe, ce qui était assez rare pour lui.
Si Tomas fut d'abord amusé de l'entendre dire qu'elle avait faim, il n'était pas franchement ravi d'apprendre que c'était pour cette raison qu'elle avait fini à l'hôpital. Il consulta brièvement sa montre. « Ils ne devraient pas tarder à amener le dîner je pense, tu t'es réveillée au bon moment. Par contre je ne garantis pas que ce sera franchement bon ! » Il marqua une pause, fronçant un peu les sourcils. « T'aurais dû transplaner directement à l'appart', j'étais là, je me serais occupé du dîner... » Oui parce que pour le coup, même s'il était furieux contre le gars qui l'avait renversée en voiture, il était bien conscient que c'était elle qui s'était jetée sous le véhicule, en premier lieu.
Le corps de la jeune femme était douloureux, presque dans toutes les plus petites parties mais malgré tout, elle s'en trouvait chanceuse. Même si elle se trouvait actuellement dans un lit d'hôpital, elle avait survécu à un accident de voiture. Son petit corps tout menu avait affronté une voiture et elle n'était pas restée sur la touche. Elle n'allait pas trop mal, et elle le vivait très bien, elle n'avait pas la moindre autre chose à dire. Elle se sentait bien, elle se sentait très bien et c'était le plus important. Elle en était convaincue. Même si, là tout de suite, elle ne se trouvait pas si chanceuse que ça non plus hein. Oui parce qu'il ne fallait quand même pas oublier le fait qu'elle avait mal partout. Du genre, de façon horrible quoi. C'était vraiment douloureux. Mais c'était une douleur qui lui montrait qu'elle était en vie. Et ce n'était pas si horrible que ça non plus hein. Ca ne se passait pas trop mal non. Ca allait, plutôt bien, dans l'ensemble, du moins.
Oui bon, peut être que si quelqu'un venait lui donner un médicament, ça l'aiderait un peu à aller mieux. Non pas qu'elle aille si mal que ça hein, il ne fallait pas rêver, mais disons que ouais, elle aurait bien aimé aller un peu mieux que ça quoi. Même si ce n'était probablement pas la grosse joie, malgré tout. Enfin bon, elle était heureuse de voir Tomas, et pour le moment, c'était le principal. Lorsqu'il se leva pour aller appeler une infirmière, la jeune blonde se demanda un instant à quoi est-ce qu'elle pouvait bien ressembler. Non mais c'était vrai quoi, lorsque l'on y repensait, on pouvait se dire que les infirmières ne devaient pas porter de réelles importances à quelqu'un qui dormait depuis deux jours. Du coup.. Elle devait être horrible. Mais le physique n'était pas tout, là, c'était sa bonne santé qui primait, elle en était parfaitement convaincu, en fin de compte. Et les choses étaient sans doute mieux ainsi, d'une certaine manière du moins, mais les choses n'étaient pas si évidentes qu'on aurait pu le vouloir, pas du tout même, si on voulait vraiment tout savoir. Du coup, c'était loin d'être simple, très loin même/ Mais il fallait malgré tout apprendre à faire avec, apprendre à faire ce que l'on pouvait, même si ce n'était pas facile, ça ne l'était jamais, en fin de compte. Et on faisait de son mieux, d'une certaine manière. Elle attendit sagement qu'il revienne ( de toute façon, ce n'était pas vraiment comme si elle avait le choix hein ). « D'accord, merci Tomas ». Sa voix était rauque, légèrement éteinte, sans me^me qu'elle ne puisse y faire grand chose. Mais bon, ce n'était pas elle qui allait en faire toute une histoire, de toute façon, cela n'aurait pas servi à grand chose, et elle ne le savait que trop bien, en plus de ça. Il lui faudrait sans doute encore un peu de repos mais elle n'en voulait pas maintenant, elle voulait profiter de Tomas, pendant un moment. Elle devrait pouvoir y arriver, elle en était convaincue.
C'était dans de tel moment que l'on pouvait voir que quelqu'un tenait à nous, elle en était convaincue, et là, à l'heure actuelle, Helena pouvait parfaitement voir que Tomas était là pour elle et qu'il avait veillé sur elle, tout ce temps. Il était vraiment une personne très importante à ses yeux, il n'y avait aucun doute à avoir sur la question, vraiment aucun, en fin de compte. Quand il lui dit qu'il avait eu la peur de sa vie, elle se sentit honteuse, c'était sa faute à elle, et elle avait été suffisamment débile, en plus, pour risquer sa vie, elle était débile, plus que débile même, elle était minable. Et elle n'osait rien dire parce qu'elle savait qu'il avait du éprouver beaucoup de peur, beaucoup d'inquiétude à cause de sa bêtise. « Je suis tellement désolée.. ». Oui, il n'y avait rien d'autre à dire. Mais un léger rire s'échappa de ses lèvres sans qu'elle ne puisse le retenir. « Oui ne t'inquiètes pas, j'avais bien senti ! ». Elle voulait le taquiner bien sûr, rien de bien méchant avec ça, c'était juste pour s'amuser, pour jouer aussi, un peu. Juste pour le taquiner quoi, rien de bien méchant. Oui voilà. Une boutade pour lui montrer que malgré tout ça, elle allait bien.
Réveiller au bon moment peut être, mais elle, elle n'était pas vraiment sûre d'apprécier la nourriture des hôpitaux, d'après ce qu'elle avait pu entendre, d'ailleurs, c'était assez dégueu ! Alors elle n'était pas vraiment rassurée hein ! « Oui mais j'ai faim ! Et en faite, je rêve d'une pizza entière que pour moi ! Mais faudra que j'attende d'être sortie pour ça je crois ! J'espère sortir bientôt.. ». Elle n'avait pas envie de rester ici trop longtemps, de toute façon. Elle n'avait qu'une hâte et c'était de sortir d'ici. Au plus vite, même s'il faudrait quand même attendre un peu bien sûr, mais ça elle le savait. « Je ne voulais pas justement, que tu ais à faire à manger.. Je suis désolée, je suis une idiote.. ». Elle était incapable de prendre soin d'elle..
Tomas n'avait jamais été un habitué des hôpitaux sorciers, et encore moins moldus. Il avait toujours été bien portant, hormis quelques blessures stupides qu'il s'était fait en pratiquant certains sports, et qui n'étaient pas bien difficiles à soigner pour des sorciers. Ses parents étaient tous deux également en bonne santé, et par conséquent, il ne s'était rendu à Sainte-Mangouste qu'en de très rares occasion, et ça n'était pas pour le déranger. La seule grosse crise de ce genre qu'il avait dû traverser, avait été l'accident de Cristal il y a de cela plusieurs années. La guerre avait aussi été une période bien sombre à vivre, mais sa famille s'en était globalement sortie indemne, et depuis, au niveau des histoires de santé, il s'était cru tranquille. Il n'aurait jamais imaginé qu'une chose pareille aurait pu se produire. C'était peut-être naïf, mais c'était vrai.
Il sourit à Helena lorsqu'elle s'excusa. Pour l'instant elle était encore hospitalisée et pas franchement en état, donc ce n'était pas le moment de l'engueuler pour ne pas avoir fait attention en traversant. Elle s'était mise en danger toute seule, certes, mais l'automobiliste n'avait pas aidé non plus. Il continuait à penser qu'il y aurait toujours eu moyen de la contourner, ou de freiner plus tôt... « C'est pas grave... Tu vas mieux, c'est tout ce qui compte pour l'instant. » répondit-il doucement, serrant toujours sa main dans la sienne. Elle n'avait pas intérêt à recommencer, en revanche, parce qu'il n'était pas sûr de pouvoir s'en remettre une nouvelle fois. Il leva les yeux au plafond lorsqu'elle se moqua de lui, content de voir qu'au moins elle revenait vraiment à elle, qu'il ne l'avait pas perdue dans l'accident. « Je te retourne le compliment ma vieille ! » répliqua-t-il d'un air éloquent. Si elle le taquinait, il pouvait bien en faire de même, non ? De toute façon, c'était trop tard maintenant, puisque c'était déjà fait !
Il fut ensuite question de nourriture, et l'Allemand lui-même devait reconnaître qu'il n'avait pas avalé grand chose pendant ces quelques jours. Il ne se privait pas sur la nourriture habituellement, mais dans les circonstances actuelles il avait rapidement perdu l'appétit. « Ouais, je t'aurais bien proposé d'aller t'en acheter une, mais je ne suis pas certain que les médecins seraient ravis. Ils t'ont prévu un régime alimentaire personnalisé rien que pour toi, t'as de la chance ! » Ou pas, mais s'il partait du principe que ça allait être immonde et qu'il le lui faisait savoir, Helena aurait des a priori, et elle ne mangerait rien du tout. Or, maintenant qu'elle était réveillée, il faudrait bien qu'elle recommence à se nourrir -plus ou moins- normalement. Il fronça ensuite les sourcils suite aux propos de la blonde. « Tu n'es pas une idiote. Mais t'avais pas besoin de faire ça. Quand je suis à la maison, c'est normal que ça soit à moi de m'en occuper. C'est logique c'est tout... » Optionnellement, histoire d'éviter qu'elle passe à nouveau sous une voiture en partant les ravitailler. Il était un grand garçon, il était capable de s'occuper du dîner, et même s'il avait eu la flemme de préparer quelque chose, il aurait acheté un elfe quelque chose. Bref, il se serait débrouillé quoi !
Lorsque l'on était un sorcier, lorsque l'on était à Poudlard, on finissait toujours par avoir cette stupide illusion que rien ne pourrait jamais nous arriver. Comme si les choses pouvaient vraiment être aussi simples que ça tiens. C'était parfaitement impossible, si on voulait tout savoir. L'école entière était là pour nous protéger. Du coup, on finissait presque par se sentir invincible. Du coup, à notre première véritable blessure, on finissait par tomber de haut. Et là, en une telle circonstance, on pouvait aisément se rendre compte que la chute avait été bien plus importante encore. Elle était vraiment tombée de très haut. Ca avait été l'enfer, d'ailleurs. Mais elle n'y était pas restée et justement, pour cette raison, elle n'avait absolument pas la moindre raison de s'en plaindre, ou de se prendre la tête à ce propos. Il fallait surtout qu'elle se ressaisisse, même si ce n'était pas simple. En fin de compte, si on y songeait un peu plus attentivement, on pouvait surtout s'apercevoir que les choses n'étaient jamais simples, en faite. Mais il fallait apprendre à se satisfaire des choses, même si elles n'étaient pas toujours vraiment simple. Mais bon, là dessus, il n'y avait pas vraiment grand chose à faire. Helena allait sans doute rester coincée dans ce lit pour un bon moment, d'ailleurs, donc elle n'avait pas la moindre raison de s'en offusquer hein, même si ce n'était jamais facile, elle en était pleinement convaincue. Mais elle savait au moins, maintenant, qu'il lui serait fortement judicieux de vraiment faire très attention. Même si ce n'était pas aussi évident qu'on pouvait bien le vouloir. Et non, le fait qu'elle aille bien n'était pas la seule chose qui puisse vraiment compter. Il fallait surtout prendre en condition le fait que ce ne serait jamais aussi simple que ça. Comment est-ce que cela aurait bien pu l'être, de toute manière hein ? « Je sais bien. Je vais bien mais il ne faut pas s'arrêter à ça... Je sais que.. Que j'ai eu beaucoup de chance. Je ferais attention et je t'en fais vraiment la promesse ». Non, elle n'était absolument pas en train de faire une telle promesse dans le vent, ce n'était, de toute façon, absolument pas son genre alors elle ne se le serait pas permis.
Bon okay, là tout de suite, elle ne devait pas vraiment être ravissante. Et vu la douleur qu'elle pouvait ressentir au niveau de son visage, elle avait probablement quelques plaies sur le visage aussi, et c'était un peu.. Insupportable, en fin de compte. C'était super détestable oui, et ça avait sincèrement le don de lui taper un peu sur les nerfs, en faite. Elle se sentait tellement ridicule que de savoir en plus, qu'elle était probablement immonde, ça n'aidait pas. Okay elle n'était pas une personne superficielle, mais elle ne pouvait pas non plus oublier qu'elle était une fille et que devant Tomas elle faisait toujours tout ce qu'elle pouvait pour ressembler à quelque chose ! Que cela soit facile ou non, d'ailleurs. « Oh ça va hein ! Je me doute bien que je dois être hideuse ! Je suis bien contente de ne pas avoir de miroir devant mon nez, je serais sans doute tombée dans les pommes là ! ». Elle leva doucement les yeux au ciel et elle se mit à se dire que tout ça était vraiment insupportable, c'était vraiment du gros n'importe quoi, de toute façon. Enfin bref.
Un régime.. Hors de question ! Elle aurait bien pris la fuite mais elle était parfaitement incapable de se lever. Du coup, elle n'avait pas d'autres choix. Mais là oui, elle avait vraiment cette illusion qu'elle n'avait pas survivre bien longtemps. Tout ça était vraiment insupportable, horrible, chiant et plus encore. Mais bon, ce n'était pas non plus comme si on allait vraiment pouvoir faire grand chose face à ça hein. Quoi de plus normal, de toute manière. Cela n'avait pas grand chose de vraiment étonnant. Elle ne le savait que trop bien, de toute manière. Donc autant qu'elle s'arrête sur ce sujet, oui, tout serait bien plus intéressant de cette manière, de toute façon. « C'est bon, je vais mourir. Bordel je veux une pizza moi ! S'ils me ramènent des épinards, je meurs, je déteste ça !! Achève moi tout de suite Tomas, je ne survivrais pas à des repas équilibrés ! ». Oui parce que cela ne se voyait pas sur son tour de taille, mais à côté de ça, elle aimait la.. MALBOUFFE !! Et rien d'autre ! Enfin.. Si quand même un peu, mais à côté de ça, elle devait bien avouer que c'était son truc quoi, de manger des frites, des hamburgers, des pizzas.. Tout ça quoi ! Et on n'avait absolument pas le moindre droit de lui en vouloir, même si c'était ce que les gens semblaient faire le mieux. En fin de compte. Et il s'agissait d'un point qu'il connaissait parfaitement, donc comment est-ce que les choses auraient bien pu être étonnantes hein ? Oui voilà. C'était souvent aussi simple que ça, en faite.
Helena se moquait de savoir à qui était le tour de faire à manger. Justement, le but de son geste avait été d'aller acheter un truc vite fait pour qu'ils n'aient pas à faire à manger, pour qu'ils puissent passer une soirée tranquille, à regarder quelque chose tout en mangeant ou un autre truc hein, aucune idée, mais bon, à côté de ça, ce n'était pas vraiment comme si elle avait pu faire autrement. « Je sais, c'était maladroit ». En même temps, elle avait toujours été quelqu'un de très maladroit, de très peu doué. Et on ne pouvait quand même pas lui en vouloir pour si peu non ? D'une certaine manière, du moins. Disons juste que par moment, il lui arrivait de prendre les plus mauvaises décisions du monde..
Tomas n'était pas sûr que la promesse d'Helena lui suffisait vraiment. Ce n'était pas comme si, avant, il était prévu qu'elle se jette sous la première voiture venue sans hésiter, et que maintenant, d'un seul coup, il était question d'arrêter ça. Il aurait préféré qu'elle fasse toujours attention, pas qu'elle attende qu'un truc pareil se produise pour le décider. Maintenant il était réellement inquiet à l'idée de la laisser toute seule, ce qui allait poser problème étant donné qu'un, il doutait qu'elle soit d'accord pour qu'il la surveille vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et de deux, ça n'était même pas possible. Il devait régulièrement voyager pour les rallyes, et ne faisait de toute façon pas partie de la CIA, ça avait un côté bien flippant, d'avoir quelqu'un qui vérifie vos moindres faits et gestes à toute heure. Mais du coup, il ne savait pas quoi faire, parce que l'idée qu'une chose pareille se reproduise le hantait, et il souhaitait à tout prix l'éviter. Il ne lui restait sans doute qu'à espérer qu'Helena tiendrait effectivement sa promesse, cette fois. « J'espère bien. » répondit-il, les sourcils encore froncés. Maintenant qu'il savait qu'elle allait bien, rester à s'assurer qu'elle le reste.
Il n'avait en aucun cas voulu impliquer qu'il la trouvait hideuse, il s'était simplement contenté de répondre à sa plaisanterie. Certes, elle l'était loin d'apparaître sous son meilleur jour même si les cicatrices ça fait warrior, mais ils étaient à des lieues du bal de Poudlard ou d'un quelconque évènement mondain, en l'occurrence. Elle avait failli mourir, donc son apparence, là, il s'en contrefichait. Qui plus est, si son visage était un peu abîmé, c'était par l'accident, ça allait finir par disparaître et en attendant elle était toujours elle, elle ne serait jamais horrible à ses yeux. « Dis pas n'importe quoi, tu n'es pas hideuse et vu les circonstances, on s'en fout un peu que tu ne sois pas totalement à ton avantage. » commenta-t-il d'un air éloquent. Et puis honnêtement, à part les infirmières et les médecins, il n'y avait pas tout le Royaume-Uni qui l'avait vue, et le personnel médical avait d'autres chats à fouetter que de discuter de l'apparence de leur patiente (du moins il l'espérait, parce qu'autrement il y avait de quoi s'inquiéter pour l'avenir de la médecine moldue !).
Il la regarda avec amusement s'énerver lorsqu'il fut question de son nouveau régime alimentaire. La jeune homme était plus que rassuré de voir qu'elle avait de l'appétit (ce qui était synonyme de santé), et que qui plus est, ses goûts douteux étaient bien au rendez-vous. Malheureusement pour elle, Tomas ne comptait pas faire infraction au règlement pour lui apporter ce qui n'était pas au programme de son dîner. Pas question de prendre le moindre risque. « Personnellement je parierais plutôt sur du poisson - haricots verts, c'est ce qu'ils étaient en train de servir lorsque je suis sorti ! » Il marqua une pause, le temps de voir sa réaction à cette annonce. « Et oh que si, tu vas survivre, t'as pas été renversée par une voiture pour mourir d'un repas équilibré ! Qui sait, ça pourrait même te faire du bien, imagine ! » lui fit-il remarquer, toujours aussi amusé. Décidément, elle était incurable ! Et pour sa part, il avait l'habitude de manger équilibré lorsqu'il habitait encore chez ses parents, et c'était globalement la même chose à Poudlard, étant donné les repas que les elfes leur servaient. Donc la malbouffe, il s'en passait assez bien ! Il acquiesça sombrement d'un hochement de tête en ce qui concernait la décision qui l'avait menée à l'hôpital. Plus jamais ça.
Bon okay, elle n'était pas non plus si hideuse que ça. Elle n'allait pas jusqu'à dire qu'elle était si belle que ça non plus hein, mais elle s'en sortait pas trop mal. Et surtout elle était en vie. C'était surtout ça qui se trouvait être vraiment important. Ca et rien d'autre, rien du tout, en fin de compte. Elle aurait pu y rester. Et plus elle y songeait, plus elle avait envie de s'arracher la tête, de s'excuser, encore et encore. Elle avait failli quitter ce monde alors qu'elle avait encore tant de choses à vivre ici, alors qu'elle devait rester, qu'elle devait rester auprès de Tomas. Bordel.. Elle allait clairement faire attention à elle à partir de maintenant, il était absolument hors de question pour elle de laisser une chose pareille arriver une nouvelle fois. Il en était absolument hors de question. Parfaitement hors de question même, si on voulait vraiment tout savoir. Ca n'arriverait plus jamais. Non, jamais. « Oui c'est vrai. On va dire que ça aurait pu être pire... ». Mais dans un sens, cet aspect de la situation, elle préférait carrément ne pas avoir à y penser. Les choses étaient clairement mieux, elle en était pleinement convaincue, de toute évidence. Et ça allait plutôt bien de soit, en fin de compte. Oui voilà. C'était carrément évident, en fin de compte. Genre vraiment quoi. Mais bon, pour le reste, bah oui, elle aimait se montrer à son avantage devant lui. Mais elle savait très bien que c'était stupide, malgré tout, elle en était pleinement conscience, en fin de compte. Oui voilà.
Mais là, tout de suite, il était plutôt évident que Tomas était une très méchante personne et qu'il lui en voulait carrément là hein ! Non mais c'était vrai quoi ! Elle avait peut être survécu à cet accident de voiture, mais là, impossible pour elle de survivre plus longtemps au reste quoi ! Dans le sens où elle allait vraiment finir par y rester, elle allait mourir de faim ici, si elle était obligée de rester ici ! Non mais genre, vraiment en faite hein ! C'était carrément horrible, en fin de compte. Genre, vraiment en fin de compte. Non mais c'était vrai quoi ! Elle était censée faire comment pour survivre là? Et non, ça ne pouvait clairement pas lui faire du bien hein. C'était même parfaitement impossible, si on voulait vraiment avoir son avis. Totalement impossible et même, impensable, en fin de compte. Et c'était sans doute mieux comme ça, de toute façon. Du moins, de son point de vu. Manger équilibré risquait de la tuer ouais ! « Bientôt, tu vas me dire que tu me trouves grosse peut être ? Parce que allez quoi. Je suis svelte ! J'ai le droit de manger gras ! Donne moi du gras ! Tomas, donne moi du gras ! Je veux un McDo, une pizza, un kebab.. Tout ce que tu veux, mais donne moi un truc gras ! Ou je te renie ! ». Bon, okay, il ne fallait pas abuser non plus. C'était évident. Mais bon, elle avait tendance à empirer les choses parfois. Elle ne le niait pas. Mais c'était tellement plus marrant comme ça en fin de compte que.. Bah que ouais, voilà quoi.
Puisque l'accident n'avait pas vraiment été très grave, oui, elle gardait son sens de l'humour et elle restait telle qu'elle était. Ce qui n'était pas plus mal puisque si l'accident lui avait changé son caractère, les choses auraient sans doute étaient bien différentes, en fin de compte. Bon, après, elle n'avait pas non plus envie de dire qu'elle ne faisait que mal manger hein. Mais oui, de temps en temps, elle ne pouvait carrément pas s'en empêcher, en faite. Mais qu'on ne rêve pas trop, oui, à l'appartement, la nourriture continuait à être équilibrée hein. Du moins, la plupart du temps en tout cas. Quand ils commandaient, ils ne prenaient pas toujours de trucs trop gras. Ca n'allait pas trop mal parfois. Et là, en fin d compte, elle se moquait de ce qu'elle allait manger. Elle avait surtout envie de sortir de là..
Dire que ça aurait pu être pire était un euphémisme. Ils avaient frôlé le pur et simple drame là. Et il avait beau ne pas vouloir imaginer ce qui aurait pu advenir, des pensées plus que désagréables ne cessaient de tournoyer dans son esprit. Ce qui n'était rien comparé à ce qu'il avait failli devenir pendant qu'elle était dans le coma. C'est-à-dire dingue. Incapable de faire quoi que ce soit, à part attendre encore et toujours, il s'était refusé à ne serait-ce qu'envisager qu'elle ne se réveille pas, mais maintenant que c'était le cas, des scénario hypothétiques, des "Et si", divers et variés se bousculaient au portillon, et il se surprenait à craindre l'idée de se séparer d'Helena ne serait-ce qu'un instant. « Largement pire. » acquiesça-t-il d'un air tendu, se sentant à nouveau nauséeux. Il craignait de ne pas toujours être aussi 'chanceux', si tenté qu'on put réellement qualifier cette situation de chance. C'était passé juste, c'est tout.
L'atmosphère se fit nettement plus légère lorsque sa petite-amie se mit à le harceler pour ne pas avoir à goûter à la nourriture de l'hôpital. Malheureusement pour elle, Tomas savait également se montrer têtu, et il était bien trop soucieux concernant son état de santé pour se permettre d'interférer dans les affaires des médecins. S'ils lui avaient assigné un régime particulier, c'était qu'ils avaient une bonne raison, et pas question pour lui de se mettre à céder aux caprices d'Helena. Caprices, car eh oui, la blonde s'entêtait à vouloir manger du fast-food alors qu'elle venait à peine de sortir d'un accident grave et de se réveiller il y avait quoi, vingt minutes ? D'un côté, il était plus que soulagé de voir qu'elle allait suffisamment bien pour pouvoir se soucier de choses pareilles, mais de l'autre, il n'était pas près de reculer. Et d'accord, peut-être que cette situation l'amusait un peu, et alors ? C'était la première fois qu'il pouvait se permettre de rire depuis qu'il avait reçu ce maudit coup de téléphone. « Je ne te trouve pas grosse. Et je peux savoir de quoi tu comptes me renier exactement ? En plus, je n'y peux franchement rien si les médecins trouvent que tu manges mal, t'es sous surveillance ma petite ! » se moqua-t-il, pas plus inquiet que ça concernant ce prétendu reniement. Eh, il valait quand même plus qu'une malheureuse pizza, non ?
Le brun s'écarta lorsqu'une aide-soignante entra dans la pièce, amenant le repas de la demoiselle, et leur indiquant que le médecin avait du retard mais ne tarderait plus à passer. Pas pressé apparemment ! En même temps, maintenant qu'Helena était réveillée, l'Allemand se sentait un minimum moins sur les nerfs. Il pouvait se permettre d'attendre un peu. Un peu seulement, parce que de son point de vue, elle était loin d'être complètement hors de danger et ils avaient intérêt à se bouger pour venir vérifier que tout allait effectivement bien. Ils avaient frôlé le pire, mais c'était terminé. Cette semaine avait vraiment été la plus surnaturelle qu'il ait vécu. Tout s'était passé tellement vite, de manière tellement inattendue, qu'il se surprenait à certains moments à se demander si c'était vraiment réel. Mais, quoi que ça ait été, le cauchemar était enfin fini.