Keira Williams avait à peu près trouver une vie stable depuis qu’elle était avec Kaïn. Elle était fidèle, elle ne faisait pas de bêtises, elle travaillait correctement sans plus entrer dans les excès. Cela faisait un an et demi déjà qu’elle était avec le skateur et elle ne pouvait pas imaginer qu’un jour leur histoire puisse prendre l’eau. Ils étaient pourtant très différents, c’était certain. Mais malgré tout, ils fonctionnaient vraiment très bien ensemble.
Aujourd’hui, la sorcière était en ville. Elle avait récemment fait une campagne publicitaire et on voyait quelques affiches avec son visage et (surtout) ses incroyables cheveux roux –qui étaient sans conteste SON signe distinctif dans le milieu de la mode- un peu partout en ville. Keira continuait à suivre un régime draconien pour être plus maigre que maigre (ce que lui demandaient les stylistes et créateurs, sans parler de ses agents). Si elle avait quelques coups de barre à cause de ce manque d’apports énergétiques, elle ne s’en sortait pas trop mal malgré tout. Elle continuait aussi à travailler avec Carnal Spark. Le groupe avait fait une bonne tournée et il restait au niveau en continuant à bosser autant que possible sur un prochain album. Keira adorait chaque instant passé avec Roze, Luc et Raphaël. Ca la changeait vraiment de la mode où tout le monde était trop stressé pour rire avec elle.
La rouquine venait à l’instant de passer pas loin de son ancien appartement et elle prit soin, comme toujours, d’éviter cette ruelle… Celle où elle avait failli mourir. Rien que d’y repenser, elle en avait des frissons… Ce jour là, Louis qui était son petit ami de l’époque l’avait frappé bien plus violemment que les fois précédentes. Et il était clair qu’il avait voulu qu’elle en meurt… Mais Kaïn l’avait sauvé… Et elle avait fini par tomber folle amoureuse de lui.
Frissonnant, elle accéléra le pas, pour s’éloigner le plus vite possible de cet horrible endroit. Elle finit par arriver au chemin de traverse. Elle passa le passage de brique et chercha les boutiques qui l’intéressaient. Déjà il lui fallait trouver des idées de cadeau pour le mariage d’Erwan. Même si elle ne pouvait pas supporter la sale petite garce de Luca, elle n’était pas du genre à souhaiter du malheur à son meilleur ami. Elle chercha des idées, sans grand succès cependant… Finalement ce serait peut-être mieux dans des boutiques moldus ? Ou de voir ça avec Kaïn ? Puisqu’il avait des goûts plus classique que la rouquine, il était sans doute une valeur plus sûre…
La rousse consultait son agenda, histoire de ne pas oublier quelque chose dans sa journée (comme un rendez-vous avec un styliste ou encore un casting…), le nez perdu dans son emploi du temps (des plus anarchiques, comme tout ce que gère la sorcière), elle ne vit pas la personne qui sortait de la boutique en cet instant précis et lui rentra dedans. Elle releva le nez, tout en s’excusant :
« Oh pard… »
Elle n’acheva pas sa phrase, car ses pupilles rencontrèrent celles de l’inconnu… Qui n’était pas si inconnu que ça… Elle en lâcha son agenda tant elle se mit à trembler d’un coup, tandis que les larmes glissaient sur ses joues sans même qu’elle n’en n’ai eu conscience… Louis…
Louis avait changé d'appartement. Il étouffait dans le précédent, cette sensation que le corps de Sara était toujours là, alors qu'il avait lui même fait disparaître ce corps avec de l'acide.. Il n'en pouvait plus, s'il voulait vraiment recommencer sa vie, s'il voulait vraiment aller mieux, il devait avancer, il devait arrêter. Il n'en pouvait juste plus alors oui, il n'avait qu'une seule et unique envie, et c'était de prendre le large, de quitter l'Angleterre. Mais depuis déjà deux mois, il avait trouvé un emploi au Ministère où chaque individu était en mesure de dire qu'il était une personne sérieuse en qui on pouvait avoir une totale confiance et en qui on pouvait croire à tout moment, oui, ça allait de soit. Enfin bon, en clair, il se montrait tel qu'il avait été à l'époque où il était à Poudlard. Il était doux, franc et sincère. Intelligent et tendre aussi. Une personne parfaitement adorable, en réalité. C'était ce qu'il y avait de plus important, il n'y avait pas grand chose de plus à en dire. Et c'était sans doute ainsi qu'il fallait à tout prix voir les choses. Point barre. C'était ça le plus important, de toute évidence. Un soupir s'échappa de ses lèvres, sans qu'il ne puisse s'en empêcher.
Il souffrait, encore et toujours. Et il n'en pouvait plus, il n'en pouvait plus du tout, d'ailleurs, si on voulait vraiment tout savoir. Il étouffait, il étouffait genre vraiment. Toutes ces peines, ces douleurs.. Tous ces souvenirs du temps où il s'était retrouvé devant quelqu'un, en larme et en train de mourir. Chaque nuit, il revivait un de ces instants où il avait tué quelqu'un. C'était horrible, vraiment horrible. Mais il n'y avait pas grand chose d'autre à y faire, au final. Il avait tué des gens et s'il souffrait, on ne pouvait pas vraiment dire que ça allait vraiment pouvoir y changer grand chose, c'était même parfaitement compliqué, si on voulait vraiment tout dire. Oui, d'une certaine manière. Il n'y avait aucun doute à avoir sur la question et ça allait sans doute rendre les choses plus simple, sans doute même. La solitude peut être, mais il était difficile de s'en remettre, lorsque l'on était seul, au final. Sansa était partie, elle avait trouvé ridicule qu'il puisse abandonner tout ça, qu'il puisse partir et ne pas revenir ou tout ça, oui voilà, mais à côté de ça, elle ne lui en avait pas tant voulu que ça. Elle était partie. Elle était quelque part en Angleterre et il savait très bien qu'elle continuait l'Organisation. Mais pour le reste, il était hors de question pour elle de trop s'y attarder, point barre. Il en était absolument hors de question et l'idéal serait sans doute de ne pas se prendre la tête avec ça. Oui, les choses n'en seraient que plus simples et plus agréables également.
Marchant d'un pas nonchalant dans la rue principale du Chemin de Traverse, son regard se posa doucement sur un poster, un concert qui allait être donné pas loin. La chanteuse était d'un roux flamboyant, et le jeune homme ne put s'empêcher de la trouver vraiment magnifique. Mais cela s'arrêta là, bien sûr, il n'y avait pas grand chose de plus à dire, de toute manière. Après tout, il fallait quand même bien avoué que ce n'était qu'une affiche, ce n'était pas comme s'il avait cette fille devant le visage. Enfin bref. Il oublia bien vite cette affiche, en fin de compte, et se mit à penser à ce qu'il allait bien pouvoir faire de sa soirée. Il pénétra d'ailleurs chez Fleury et Bott pour y prendre un livre. Un livre peu compliqué mais qui parviendrait à le détendre parfaitement. Et une fois qu'il eut trouvé son bonheur, il sortit de la boutique.
Mais c'est là qu'il entra en collision avec quelqu'un. Une rousse. Qui lui disait quelque chose. Ah bah oui, la fille de l'affiche ! Il n'aurait pas pu raté des cheveux comme les siens. « Oh arrêtez, c'est moi qui m'excuse. Je suis tout aussi responsable. Et puisque je suis sorti probablement un peu trop brusquement de ce magasin, Je pense être davantage le responsable ». Elle tremblait, avait-elle donc eu si peur que ça ? Un air inquiet se dessina donc sur le visage du jeune homme. Il ne la connaissait pas mais quand même il ne fallait pas lui faire si peur que ça hein. « Quelque chose ne va pas ? ».
Bon, si elle était si mal à l'aise, il fallait détendre l'atmosphère, tenter d'aider un peu. Et s'il faisait une blague par rapport à l'affiche ? Oui bon, une blague.. Il n'était pas non plus si douée que ça avec ce genre de chose hein. Mais bon ! « Eh ! Je t'ai déjà vu quelque part ! ». Bah oui ! Vu qu'elle avait un groupe et qu'elle semblait être célèbre. Normal que l'on puisse se dire que ça allait être plutôt cool de lui faire la remarque ! Peut être que parler de son groupe de musique pourrait détendre l'atmosphère ? Oh allez quoi, il n'était pas si doué que ça avec ce genre de chose hein, on n'allait pas lui en vouloir quand même non ? Il essayait, ce qui était déjà un bon début !
Alors qu’elle se tenait juste là, face à lui, une seule et unique idée n’avait de cesse de résonner dans son crâne, encore et toujours plus fort, tremblant de plus en plus, elle le dévisageait avec un effrois qui ne faisait aucun doute. Il allait la tuer ! C’était obligé ! Il allait la tuer ! Elle n’arrivait pas à s’arrêter de pleurer. Elle n’arrivait même plus à penser (oui il paraît qu’en temps normal elle « pense »…). Alors qu’il lui demandait si quelque chose n’allait pas, elle ne pouvait pas répondre. Elle le trouvait bizarre. En admettant que quelqu’un puisse plus bizarre encore que lorsqu’il sort avec vous, vous tabasse pour un oui ou un non et se retrouve avec des tonnes de fringues couvertes de sang qui en disent long sur ses activités… Oui oui, ce mec là était plus bizarre encore que l’ex décrit à l’instant… Keira avait peur. Vraiment très très peur.
Alors qu’elle allait tenté de lui répondre un truc genre ‘si si ça va je dois partir, pardon’. Histoire de sauver sa peau (enfin essayer en tout cas), elle fut interrompue par la pire des choses que Louis Sanders pouvait lui annoncer à l’heure actuelle. Il la reconnaissait… le sortilège d’Oubliettes de Raphaël avait mal fonctionné ??? Ou il était si grave que même la magie normale ne fonctionnait pas sur sa tête de malade fou à lier ? De livide elle devint carrément transparente. Ses yeux étaient allumés par la terreur et elle couina, tout en reculant avec force contre le mur derrière elle :
« Je t’en prie… »
Ne pouvait-il pas enfin la laisser ??? Il allait la poursuivre toute sa vie c’était ça le truc ? Il comptait la poursuivre, la frapper, la laisser pour morte, mais pas suffisamment pour qu’elle meure et tout recommencer, dès qu’elle commençait à aller mieux ? C’était ça, son nouveau jeu ? Il entrait dans le monde merveilleux de la torture (physique et psychologique, on fait des deux tant qu’à faire !). Elle pleurait encore et encore, toujours tétanisée par cette vision. Elle restait persuadée que sa mort était proche… parce que si il la laissait encore à moitié morte, elle allait finir folle. Et ce serait pareil que de mourir. Parce qu’elle perdrait Kaïn, et tout le monde… Et elle ne voulait plus jamais vivre ça… Plus jamais ! Elle tremblait encore, et murmura faiblement :
« Pitié… j’ai rien di… Je te le jure… Je t’en prie, je ne dirais jamais rien… »
Elle voulait juste qu’il la laisse ! Elle n’avait rien di qui trahisse son identité ! Même pas à Kaïn… Elle n’avait rien di !
Louis ne put s'empêcher d'être totalement surpris par ce qu'elle était en train de dire à propos de lui. C'était genre.. Vraiment trop bizarre, en fin de compte et i ln'y comprenait rien, il ne parvenait pas à comprendre pourquoi est-ce qu'il lui faisait si peur que ça. L'illusion qu'elle l'ait un jour surpris en train de tuer quelqu'un le traversa mais il ne put y croire une seule seconde, l ne le pouvait pas, c'était juste parfaitement impossible, d'ailleurs, si l'on voulait vraiment tout savoir. Il n'avait jamais été vu, on ne l'avait jamais accusé. Et cette fille, il ne l'avait jamais vu, en dehors de l'affiche, quelques secondes plus tôt. Donc non, il ne comprenait pas pourquoi est-ce qu'il lui faisait si peur que ça, il n'y arrivait pas. Et sa panique attirait bien trop de regard, bien trop d'attention, c'était carrément flippant en faite, et insupportable aussi, si l'on voulait tout savoir. Il ne savait absolument pas comment est-ce qu'il pouvait être contraint de réagir, il ne savait pas ce qu'il devait faire non plus, il était parfaitement perdu, complètement à côté de ses pompes aussi, si l'on voulait vraiment tout savoir. Et il savait qu'il ne pouvait pas l'aider, en plus de ça, parce que cette situation lui échappait. Elle semblait avoir vu le diable, elle se comportait comme s'il était le mal incarné, comme si il allait la tuer ou un truc du genre. Il ne pouvait pas croire qu'elle sache quelque chose, tout ça lui échappait. « Je ne comprends pas.. Pourquoi avez-vous si peur de moi hein ? ».
Il ne parvenait pas à trouver la moindre solution, il ne savait absolument pas ce qu'il pouvait bien devoir faire d'une telle situation, il était parfaitement perdu même, si on voulait vraiment tout savoir. Enfin ça, on avait bien vite fini par le comprendre, en fin de compte. Donc bon. On n'allait quand même pas se mettre à lui reprocher son comportement non ? Okay oui, il pouvait facilement se montrer insupportable et détestable, ou une connerie de ce genre, mais ça ne voulait pas dire pour autant que ça allait être plus facile à vivre, loin de là, me^me, si l'on voulait tout savoir. Il voulut poser une main sur son épaule mais s'en abstint, cela aurait eu pour but de la paniquer encore plus. Et en faite, sur le visage de Louis, on pouvait également voir la panique, il y avait trop d'attention tourné vers eux. Il aurait voulu l'amener dans une situation plus discrète mais elle n'y arrivait pas, il n'y arrivait pas du tout et il savait que cela aurait déclenché encore plus de cri. « Je suis désolée.. Je voulais faire un peu d'humour.. Je vous ai sur une affiche pour un concert.. Je.. C'est tout ». Il s'était mis à la vouvoyer, allez donc savoir pourquoi. Sa peur l'y avait poussé, pour une raison inconnue. Il ne connaissait pas cette fille, mais elle semblait le connaître, et il n'y comprenait rien.
Celui qu'il avait été aurait été parfaitement en mesure de s'emballer, il l'aurait peut être tué, là tout de suite, même. Mais il n'en avait pas le droit, et il devait vraiment se ressaisir, même si c'était loin d'être facile, très loin même, si on voulait tout savoir, en fin de compte. Ce n'était jamais facile. Mais il n'était plus lui, et cette fille, s'il l'avait un jour croisé, il s'en rappellerait probablement. Mais ce n'était pas le cas, il en était convaincue. Elle ne se trouvait pas dans ses souvenirs, point barre.
Keira était une très bonne actrice. Menteuse hors paire, elle était capable de jouer n’importe quel jeu : la passion, la haine, l’amour, le désir, le mépris… Elle était, en cela, la digne fille de son si célébrissime père, acteur moldu qui faisait ainsi fantasmer toutes les femmes de la planète (et sûrement beaucoup d’hommes aussi)… Oui, la rouquine, en cela, tenait aussi (hélas) de sa mère : elle était une très bonne manipulatrice. Elle s’en était beaucoup servie lors de sa ‘mauvaise’ période, d’ailleurs. Elle avait était mesquine, elle avait écrasé, elle avait poussé, elle s’était imposée. Elle avait été la pire des garces. Mais là, devant lui, son jeu d’actrice ne valait rien.
Keira était sortie plus que traumatisée de son histoire avec cet homme. Elle avait failli mourir. Et si elle aurait aimé ne jamais le revoir, elle s’était, avant tout, arrangée pour qu’il ne la reconnaisse pas. Elle avait demandé à Raphaël de lui effacer la mémoire. De sorte qu’il ne restait (normalement) plus le moindre souvenir d’elle dans la tête du tueur qui avait été son petit ami. Si ‘grâce’ à sa presque mise à mort, elle s’était soudain rapprochée de Kaïn Haner, son grand ennemi de toujours, devenu soudain un super héros à ses yeux (et un super héros dont elle était, par ailleurs, tombée follement amoureuse), elle n’avait jamais pu digérer cette histoire… Elle aurait aimé tout oublier aussi. Parce que la peur la rongeait. Elle vivait terrifiée, angoissée… Tout l’effrayait… Mais quand elle en avait parlé à Kaïn (qui était son petit ami depuis un an et demi à présent) il lui avait avoué qu’il avait peur de la voir se faire effacer la mémoire. Il croyait que cela pourrait changer ses sentiments (à elle) à son égard. Bien qu’elle soit persuadée qu’elle serait toujours folle amoureuse de lui (avec ou sans mémoire), elle avait accepté de ne pas le faire… Pour lui. Mais là, elle était folle de peur.
Les larmes coulaient sans discontinuer sur ses joues devenues extrêmement pales, tandis que son ex était juste sous ses yeux. Chacun de ses mots n’était qu’un coup de poignard de plus. En plein cœur. Elle tremblait et se sentait terriblement mal, là, devant lui… Peu importe ce qu’il dirait, prétendrait ou autre… Il était celui qui l’avait le plus fait souffrir de sa vie. Et elle n’oublierait jamais son regard ce jour là. Jamais.
Elle aurait dû jouer la comédie, faire comme si tout cela n’était rien… Elle aurait dû… faire comme si cette étonnante rencontre ne lui faisait aucun mal. Comme si tout allait pour le mieux. Mais elle en était incapable. Elle était morte de peur, même s’il n’avait apparemment pas envie de la tuer, là, maintenant, elle était terrifiée, incapable de répondre, réduite au silence par son horreur. Elle se retrouva muette, face à lui. Pourquoi n’y avait-il personne pour l’aider ?
Bon et bien là, il était complètement perturbé, en fin de compte, et il ne savait pas vraiment ce qu'il pouvait bien devoir faire, en fin de compte, il n'avait pas vraiment le choix. La fille qui se trouvait là, juste devant son nez, était perturbée mentalement, en faite il ne parvenait pas à trouver d'autres solutions. Il ne la connaissait pas, il ne l'avait jamais vu. Et quand il tuait des gens, il faisait parfaitement attention alors non, il n'était absolument pas possible que les choses soient différentes. S'il ne l'avait jamais vu, ça voulait dire qu'elle, elle ne l'avait jamais vu non plus et de ça, elle en était pleinement consciente, en fin de compte. Et c'était bien souvent là que pouvait se trouver la complication et la difficulté, en faite. Et oui voilà, ça pouvait vite devenir un gros problème, un méga problème même si on voulait tout savoir, en fin de compte. Et voilà qu'elle se glissait dans le mutisme. Et lui alors, il était censé dire quoi, en fin de compte ? Devait-il vraiment se taire et tracer sa route ?
Au final et bien oui, peut être que c'était la meilleure chose à faire puisque là, à force de rester là, bloquée devant cette fille, il se rendait totalement compte qu'elle flippait de plus en plus, elle ne parvenait même plus à trouver les mots pour parler et tout ça. Il avait limite envie de disparaître et de filer. Tout ça était trop déplacé, trop dérangeant, en faite, et ça commençait vraiment à lui taper sur les nerfs, en faite. Ce qu'il n'y avait pas vraiment de si étonnant que ça, en fin de compte. « Mais arrêtez donc de pleurer ! Je ne veux absolument rien vous faire ! ». En tout cas, non, il n'y comprenait rien mais la seule chose qu'il savait, c'était qu'il commençait à attirer un peu trop l'attention. Certes oui, il ne faisait rien de mal, mais bon, il savait malgré tout qu'il n'était pas vraiment tant d'attirer l'attention, en fin de compte, et l'idéal était surtout de ne pas trop y songer. « Désolé ? Je ne sais pas ce que j'ai bien pu vous faire mais je suppose que je dois juste filer. Je ne veux pas vous effrayer plus longtemps.. ». Oui voilà, c'était surtout sur ça qu'il fallait qu'elle se concentre, au final. Et c'était sans doute ça le plus important, au final. Elle ne le savait que trop bien, d'ailleurs.
Un soupir s'échappa doucement des lèvres du jeune homme alors qu'il n'avait absolument rien compris à ce qu'il venait de se passer. Sa simple présence avait réussi à mettre cette fille en panique. Alors qu'il ne la connaissait pas. Ou alors.. ? Okay bon, il avait déjà eu l'occasion d'entendre parler du fait qu'on pouait faire oublier des choses à des gens. Mais non, il ne pouvait pas le croire une seule seconde. C'était stupide. Il leva les yeux au ciel devant une telle idée et il finit par continuer sa route, après s'être passé une main dans les cheveux. Au final, l'idéal était surtout de ne pas penser à tout ça, c'était ridicule et ça commençait surtout à grandement lui taper sur les nerfs, en faite. Oui voilà. Et l'idéal était surtout de se concentrer sur le fait que ce n'était qu'un détail. Un tout petit détail même, du moins, à ses yeux quoi. Autant ne plus y penser, il était persuadé que cette fille était juste complètement taré, il n'avait rien de plus à en dire, en fin de compte. Oui voilà, et c'était sans doute mieux comme ça, de toute façon, le meilleur moyen de ne pas se casser d'avantage la tête, oui voilà. Et ce, même si ce n'était pas si simple que ça pour autant, bien sûr. Rien n'était jamais simple, de toute façon, et ça, il avait appris à faire avec, de toute façon.
Elle n’arrivait pas à parler. Vraiment pas. Elle avait bien trop peur de lui. Il pouvait dire ce que bon lui semblait, elle savait qui il était. Elle savait de quoi il était capable. Elle savait, et c’était ce qui la rendait si fragile. Keira n’avait jamais été une jeune femme très forte… Non, elle avait toujours eu de nombreuses failles, elle avait été fragile, facile à briser… malgré son apparente assurance, elle brûlait de douleur, seule dans son coin. Et revoir cet homme, c’était bien plus que ce qu’elle était apte à supporter… Le cœur battant à tout rompre contre sa poitrine, elle l’observait avec crainte.
Il s’excusait, mais elle ne pouvait pas. Elle n’arrivait pas à passer sur sa peur folle. Il était la pie chose qu’elle puisse voir. La pire de toutes les choses qui avaient pu lui arriver dans sa misérable existence. Pourtant, Merlin savait à quel point elle avait pu fiche sa vie en l’air. Mais Louis Sanders avait sans nul doute était le pire épisode de son existence !! Il finit par partir, tandis qu’elle n’arrivait ni à taire ses larmes ni à répondre quoique ce soit. Tétanisée, elle avait du mal à respirer, et se sentait affreusement perdue, soudainement. Elle finit par appeler Kaïn, le suppliant de venir la chercher. Elle ne pouvait pas bouger d’ici, elle avait bien trop peur.
Son petit ami ne tarda pas à venir la rejoindre, elle tomba dans ses bras, haletant, pleurant encore plus fort, à la fois terrifiée e profondément rassurée de le savoir là, juste là, avec elle, à ses côtés… Serrant le cou de Kaïn avec faiblesse, dans ses bras, elle hoquetait encore et toujours, parvenant à peine à s’exprimer. Il finit par la ramener chez eux, où elle se laissa tomber, sans force, sur le lit, sanglotant, tremblant. Il lui fallut plus d’une heure pour parvenir à sécher ses larmes… Quant à sortir, l’idée ne la tentait pas le moins du monde, elle avait tellement peur de le croiser de nouveau !!!! Elle pria Kaïn de rester avec elle, trop terrifiée pour être seule, compris chez eux. Il ne put être ‘en paix’ que lorsqu’elle se fut finalement endormie, la tête contre le buste du jeune homme, les yeux gonflés par les nombreuses larmes versées.
La jeune femme n’était pas prête d’oublier cette rencontre inattendue dans les rues de Londres… Pourquoi, lorsqu’o s’imaginait que notre vie entrait un peu dans l’ordre des choses, tout se trouvait d’un sel coup brutalement bouleversé ???