PV . A n'y rien comprendre ( THEME )

Un thé et des sablés ? Et bien oui, pourquoi pas. Ainsi, ils pourraient être au mieux, dans le parc. Et puis bon, on pouvait toujours compter sur les elfes pour faire ce qu'on leurs demandait et ce, peu importait le moment de la journée et ça, c'était vraiment magique. Et puis bon, les moments avec Zane étaient toujours aussi magiques, en fin de compte, et c'était ça le plus important. Oui, elle n'en doutait pas une seule seconde, de toute évidence. C'était aussi simple que ça, en fin de compte.  « Je trouve que c'est une excellente idée. Dirigeons nous donc à la cuisine alors ! ». Un sourire sur les lèvres de la jeune fille, elle se rendait compte que la compagnie de Zane lui avait manqué et qu'elle avait besoin d'un ami comme lui, qu'il était. Enfin bon, elle n'allait pas non plus se mettre à le lui dire en face, elle ne voulait pas non plus se permettre de le mettre mal à l'aise quoi. Parce que là, bon, c'était sans doute la seule chose qui aurait bien pu se produire hein. Non mais c'était vrai quoi. On ne pouvait pas vraiment dire que les choses allaient vraiment pouvoir aller comme on le voulait et tou tça. Oui, c'était parfaitement impossible même, si on voulait tout savoir. Mais bon, bah ouais, ce garçon lui plaisait vraiment très fort, pour autant, et c'était ça le plus important, dans le fond. Du moins, de son propre point de vue, en tout cas.

Caroline Fayr n'était pas vraiment le genre de personne qui soit vraiment en mesure de s'habituer aux confidences. Elle n'aimait pas ça, elle refusait, en règle général de se plaindre, lorsque quelque chose n'allait pas pour elle et ça finissait par lui taper sur les nerfs, en fin de compte. Mais avec le temps, et avec sa nouvelle situation actuelle, la jeune fille avait fini par réaliser que facile ou non, les confidences ne s'en trouvaient pas pour autant moins importantes. Elle en avait besoin, elle en avait vraiment besoin. C'était vraiment super important, à ses yeux. Et que cela nous plaise ou non, il fallait juste apprendre à faire avec, d'une certaine manière, du moins. Mais oui, la confidence ne pouvait que faire du bien. Avec le temps, la jeune fille avait réalisé qu'elle avait besoin de parler, qu'elle avait besoin de dire quelque chose, besoin d'éprouver un quelconque sentiment, oui voilà, et c'était sans doute ce qui se trouvait être le plus important, d'une certaine manière,d u moins. Mais bon, que cela soit simple ou non, il fallait juste apprendre à faire avec, apprendre à faire en sorte que les choses aillent comme on le voudrait quoi. Mais ce n'était jamais facile, et ça ne le serait certainement jamais, de toute façon, elle en était parfaitement convaincue, de toute façon et ça rendait les choses bien plus simple, de toute évidence. Il fallait vraiment qu'il se concentre sur ça, dans le fond. Oui, voilà. Et ce, que cela lui plaise ou non, d'ailleurs. Mais du coup, se retrouver devant la confidence, là, ça la prenait de cours, elle ne savait pas du tout comment se sentir. Et ça lui faisait vraiment peur.

Mais maintenant, elle savait néanmoins qu'elle ne pouvait absolument pas reculer, qu'elle ne pouvait pas aller en arrière, ou bien croire un seul instant qu'elle allait pouvoir aller en arrière. Mais c'était impossible, d'une certaine manière. Elle n'en était absolument pas capable non, si on voulait vraiment tout savoir. Enfin.. Bon, pour le reste, il lui était absolument hors de question de se prendre la tête avec tout ça. Que cela lui plaise ou non, elle savait juste qu'elle devait faire avec, oui voilà. Elle devait faire avec, elle n'avait pas d'autre choix et en fin de compte, elle ne le savait que trop bien hein. Donc bon, tant qu'à faire hein..  « Je ne sais pas si j'ai déjà eu l'occasion de te le dire. Mais j'ai.. De très gros problèmes avec mes parents, tu as sûrement dû entendre parler des problèmes de Vincent, de toute manière. Et à cause de ça.. L'été dernier, j'ai fini par partir de chez eux. J'ai loué une chambre sur le Chemin de Traverse, et j'y ai passé tout l'été. Je.. Je ne te dis pas ça pour que tu ais pitié. Je dis uniquement ça pour en parler. Je crois que j'ai surtout besoin de ça. Et je t'avoue que ça fait du bien.. ». Le pouvoir de la confession était vraiment particulier, c'était vraiment trop bizarre. Mais bon, ce n'était pas non plus comme si on pouvait y faire quelque chose, d'une certaine façon, du moins. Mais ça lui allait, ça lui allait très bien, d'une certaine façon, oui.. Voilà.

799

Les deux jeunes gens avaient donc décidé d'aller déguster quelques douceurs. Zane avait une habitude bien ancrée chez lui de prendre du thé avec des gâteaux, une habitude qu'il tenait de sa « petite maîtresse » comprenez par là Roze. Il faut dire que la demoiselle ne faisant que 1m43, elle était forcément très petite à côté de Zane qui ne cessait de grandir. Il était même maintenant parmi les plus grands de sa promotion. Mais ce n'était pas forcément le plus étonnant, car il était toujours été en longueur, ce qui frappait le plus lorsqu'on le comparait avec le Zane qui était entré à l'école quelques années auparavant, c'était qu'il avait aussi pris beaucoup en largeur, en muscle quoi. On ne pouvait pas prétendre que le quidditch et Sterne ne lui avaient pas fait du bien (même si pour le quidditch, il faisait ça en en dilettante). Maintenant, on le regardait avec d'autres yeux, des regards différents... mais à l'intérieur, Zane était toujours le gentil garçon bonne pâte qu'il avait toujours été. C'était un vrai Poufsouffle, tolérant, compréhensif, fidèle. Et en ceci, il se comportait donc comme un véritable ami pour Caroline.

« Oh... Caroline... » Dit-il d'un air compatissant. Il n'éprouvait pas de la pitié, qui était teintée d'un air supérieur, mais bel et bien de la compassion. Ce qu'on ressent lorsqu'on aimerait aider la personne, parce qu'on l'aime beaucoup, mais qu'on s'en sait incapable. Contrairement à Fred' qui avait pu aider Vincent parce qu'elle était riche et puissante, Zane n'était qu'un petit serviteur... et pour la première fois de sa vie, il regretta de n'être que ça. Parce que c'est tellement dur de proposer de l'aide, quand on a quatorze ans, et qu'on est juste un garçon normal. A la place, il entoura donc de ses bras la jeune fille. Tant pis, les gâteaux, ce serait pour plus tard.... Il la pressa contre lui avec tendresse. Lui qui avait deux parents aimants n'arriverait jamais à comprendre des gens comme les Fayr. En fait, malgré tous leurs défauts, il ne connaissait personne de son clan qui puisse comprendre des personnes pareilles. Faire des erreurs, ça arrivait, abandonner ses enfants en revanche... voilà le vrai crime.

« Je suis tellement désolé pour vous, cela a dû être tellement difficile de passer votre été seule dans une auberge. » Si Vincent n'était pas si buté, il aurait pu hébergé sa sœur ! Mais peut-être qu'il ne le faisait pas parce que l'appartement était, de toute manière, à Fredericke ? Il avait toujours fait preuve de fierté mal placé que Zane ne pouvait pas comprendre, mais il avait peut-être une raison pour agir comme il le faisait. Bref, ce n'était pas le problème de toute façon, ce qui était fait était fait, ils n'allaient pas réécrire l'histoire non plus !

Et comme il n'y avait pas grand chose de plus à dire (encore que la question de savoir, aussi, ce que fichait Nicolas pendant ce temps là lui brûlait les lèvres), il se contenta de garder son amie dans ses bras, sans rien ajouter d'autre.

En lui avouant tout ce qui lui était arrivé ou du moins, sa fuite en tout cas, Caroline n'avait absolument pas voulu qu'il pense qu'elle voulait de la pitié, qu'elle voulait juste se plaindre ou ce genre de chose. Si vraiment, cela avait été son genre, elle n'en aurait pas parlé avec Zane, mais plutôt avec Nicolas bien sûr. Mais elle n'était pas comme ça, et ne l'avait jamais été. Du coup, au départ, elle avait sincèrement pensé qu'elle n'aurait pas la nécessité d'en parler à quelqu'un. Mais si elle avait réussi à tenir jusque là, elle avait, maintenant, ce grand besoin de parler. Elle avait eu besoin d'une épaule, quelqu'un sur qui s'appuyer. Elle aurait sans doute dû en parler à son petit ami mais aux vues de ses moyens, elle s'était surtout dit qu'il allait tout faire pour l'héberger et tout ça, et il s'agissait bien d'une chose dont elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas dépendre de quelqu'un, il en était absolument hors de question même, si on voulait vraiment tout savoir. Elle n'aurait jamais pu faire une chose pareille. Quoi de plus logique, de toute manière.. Mais oui, peut être qu'en ne lui disant rien et en le laissant la voir dans un tel état, elle n'avait pas du tout pris la bonne décision. Mais elle n'avait pas pu s'en empêcher donc non, elle ne voyait pas en quoi est-ce que l'on pouvait bien lui en vouloir. Cela allait plutôt bien de soit. Enfin bref. De toute manière, maintenant, c'était fait. Elle ne savait pas pourquoi mais oui, parler à Zane lui avait vraiment fait du bien. Le plus grand bien qui soit d'ailleurs. Non pas que tout soit oublier et que tout aille mieux ou une connerie de ce genre hein. Ce n'était pas en en parler que les problèmes allaient s'envoler. Mais elle allait un peu mieux, sa peine s'était un peu atténuée. Le pouvoir de la confession peut être, allez savoir. En tout cas, on sentait vraiment qu'il était désolé, et c'était ça qui comptait vraiment, aux yeux de la jeune brune.  « Merci beaucoup d'être là, de te montrer présent, de m'écouter et de ne pas avoir pitié de moi.. Je crois que c'est pour ça que je n'osais pas en parler. J'avais peur que la pitié prenne la place à la relation que l'on avait.. Tu es la première personne à qui j'en parle.. ». Il baissa alors le regard, gêné, ne sachant plus trop où se mettre.

Elle se sentit touchée, par son contact, par le fait qu'il la prenne dans ses bras, qu'il la tienne tout contre lui. Cela lui faisait du bien, et elle se sentait bien. Zane était une personne fantastique et qui, avec le temps, avait bien vite fini par se frayer un chemin vers son cœur où il avait pris une place plutôt importante. Et là, vraiment, au creux de ses bras, elle se sentait bien. Elle avait eu besoin de ça, de cette chaleur, de ce contact, ça lui montrait que malgré tous les problèmes qu'elle pourrait bien avoir, quoi qu'il puisse bien se passer, elle aurait toujours des amis, elle aurait toujours des gens sur qui elle pourrait compter. Mais il lui avait quand même fallu du temps pour s'en apercevoir bien sûr.

Pour ce qu'il en était de Vincent, pour l'heure, il ne pouvait rien faire, puisqu'il n'était au courant de rien. Avec le temps, il avait pris toutes les précautions possibles pour ne plus avoir rien à savoir de cette famille, de ces gens. Il avait tracé un trait sur sa propre famille et il avait tout fait pour que personne ne sache rien. Enfin bon, donc oui, peut être qu'il aurait fait quelque chose pour l'aider. D'ailleurs, si on y réfléchissait deux secondes, Caroline savait qu'il reviendrait vers elle quand elle aurait tourné le dos à ses parents. C'était, d'ailleurs, ce qu'il avait lui-même dit, il y avait déjà plusieurs années. Quelque chose qu'elle n'avait jamais oublié bien sûr, mais qui lui avait quand même demandé un peu de temps bien sûr. Encore maintenant, elle en venait à se demander si elle n'aurait pas mieux fait d'attendre encore un peu. Mais il était trop tard et elle ne se sentait pas si mal que ça. C'était juste compliqué après tout, mais après.. De là à dire qu'elle regrettait, il y avait tout un monde. Elle ne pourrait jamais regretter d'être partie d'un foyer où on ne voulait pas d'elle. Oui, voilà.  « Tu n'as pas à t'excuser Zane, tu n'y es absolument pour rien. Justement, je te remercie vraiment d'être là pour moi. Et puis... Passer l'été seule.. Disons que je n'ai pas eu le choix. Oh, j'ai eu l'occasion de croiser des gens quand même ! Mais cela s'arrête là, c'est vrai. Enfin.. Ne t'inquiètes pas ». Un sourire triste se dessina doucement sur les lèvres de la jeune fille. De toute façon, il n'était pas temps de s'en plaindre, les choses s'étaient passées comme ça, oui, point barre. Il n'y avait rien d'autre à en dire, rien à ajouter non plus. C'était comme ça, point barre. Que cela nous plaise ou non, d'ailleurs. Mais c'était comme ça, il n'y avait rien de plus à y faire.

Prise d'un élan inconnu, d'une envie bizarre, la jeune brune, sans qu'elle ne puisse s'en empêcher, posa alors doucement ses lèvres sur celles de Zane. Le temps d'un instant, d'un très court instant bien sûr, avant qu'elle ne s'écarte d'un geste, vif. Désemparée, elle ne savait pas du tout comment est-ce qu'elle pouvait bien être censée réagir, ce qu'elle pouvait bien être censée faire aussi, elle savait juste qu'elle avait fait une erreur, qu'elle n'aurait sûrement pas dû.  « Je.. Je suis tellement désolée, je ne voulais pas faire ça je.. Désolée Zane, vraiment ». Et sans demander son reste, sans attendre une seule seconde, elle prit la fuite, partant en courant.

Qu'avait-elle fait... ?

Terminé pour Caroline.