PV l On ne se dispute qu'avec les gens qu'on aime

Les autres on les ignore ou on leur fait la guerre.

Emeric Larsen

Nicolas n’était pas de très bonne humeur aujourd’hui. On était samedi, et les sélections pour l’équipe de Quidditch de Serpentard avaient lieu aujourd’hui. Nicolas n’était pas stressé, non, loin de là, il savait que sa place de poursuiveur était sauvée par son statut de Capitaine, et qu’il avait marqué pas mal de points l’an passé, malgré les défaites de son équipe, mais bon... C’était autre chose qui lui trottait dans la tête. Il ne savait pas s’il gardait Emeric, ou s’il lui disait de suite que ce n’était pas la peine de se présenter. Cependant, Emeric avait le droit de défendre sa place d’Attrapeur, Nicolas n’était pas un capitaine despotique, non loin de là. Mais tout de même, il aurait deux mots à dire à son ami avant que tous les autres n’arrivent. Avalant difficilement son petit déjeuner, Nicolas quitta la table des Serpentard de mauvaise humeur et pas très bien nourrit. Il alla se changer dans son dortoir, et lorsqu’il fut prêt, il prit le chemin du stade de Quidditch. Il l’avait réservé dès le début de l’année, pour être sûr de ne pas se faire avoir par un autre capitaine. Du coup, quand il arriva sur le terrain, il n’y avait personne. Il entra dans la remise, où il alla chercher la malle de balles, ainsi que les vifs en plastique, que s’enverraient plusieurs poursuiveurs pour tester les différents attrapeurs, les battes pour les batteurs et les balais, pour pouvoir voler -ce qui était tout de même primordial, pour un match de Qudditch.

Quand Il eut finit d’installer tout ce dont il aurait besoin, Emeric arriva sur le terrain. Nicolas n’avait pas encore penser à la façon dont il dirait ce qu’il avait sur le coeur à son meilleur ami, mais maintenant qu’il était là, il n’avait plus vraiment le temps de réfléchir.

«Emeric, j’ai un truc à te dire avant que les autres n’arrivent...»

Autant en parler avant que le terrain et les gradins soient remplis de Serpentard venus tenter leur chance ou encourager leurs amis. Nicolas ne voulait pas foutre la honte à Emeric, non, loin de là, mais il devait lui dire ce qu’il pensait, parce que vraiment, cela en allait du bien de l’équipe ! Du coup, il prit à part, et l’emmena un peu plus loin, juste au cas où d’autres élèves arriveraient alors qu’ils discutaient.

«Je crois que tu devrais laisser ton poste à un autre... Tu n’as pas été très brillant l’an dernier, et si quelqu’un est meilleur que toi, ce n’est pas parce que tu es mon meilleur ami que je te ferais passer en priorité. Ni même parce que tu as déjà joué à ce poste...»

Emeric était son meilleur ami, oui, et il avait toujours joué au Quidditch en sa compagnie. Alors bien sûr, dans un sens, Emeric avait de l’expérience, suite aux nombreux matchs joués, mais l’an passé, il avait loupé tout ses vifs d’Or (ou presque), et avait donc plus ou moins offert la victoire aux Serdaigle. Ce qui n’avait pas vraiment plu à Nicolas, tout juste promu capitaine, et qui devait à chaque fois essuyer une défaite parce que son Attrapeur n’avait pas réussi là où il avait pourtant une fois excellé. Bien évidement, dire cela à Emeric ne plaisait pas des masses au jeune prince, il savait que cela allait être très compliqué, et qu’Emeric n’allait sûrement pas bien le prendre... Fier comme un pan qu’il était, forcément, si on l’attaquait sur un de ses points faibles...

«J’ai besoin d’une équipe qui gagne, on s’est trop fait avoir l’an dernier...»

Battus par Gryffondor et par Serdaigle, Nicolas n’avait pas vraiment apprécier ces défaites. Si le premier match contre Poufsouffle avait été gagné, ce n’était pas le cas des autres matchs et Nicolas ne voulait pas que cette année ne soit un copier-coller de l’an passé !

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Samedi, les élections de Quiddith étaient pour aujourd'hui, c'est aujourd'hui que Emeric allait se présenter devant Nicolas pour tenter de garder sa place d'attrapeur. Les années précédentes il n'avait pas vraiment eut à défendre sa place, ses bons résultats les années passées avaient parlé d'eux même, cependant au vue de la tension qu'il régnait un peu entre les deux amis de Serpentard, il se doutait que rien n'allait se passer aussi bien que les années passées. Il comprenait clairement qu'on puisse hésiter à le garder, après tout il avait tout de même raté deux vifs d'or de trop l'année dernière empêchant Serpentard de rafler en plus de la coupe des quatre maisons, la coupe de quidditch. Lors de ses premières années, si Emeric était devenu Attrapeur, c'était pour que sa côte de popularité soit au top. Ses nombreuses réussites on fait que ce fut un plan à succès, et du coup il a vite fait parti des plus populaires. Bien heureusement d'ailleurs puisque ses échecs n'ont dès lors eu que peu d'influence dans la balance de sa popularité. Il avait tout de même su se faire quelques ennemis ne serait-ce que dans sa propre maison, mais ça, ça avait plus avoir avec ses histoires amoureuses que ses échecs au Quidditch bien que ses détracteurs ont sans aucun doute profité de ses échecs au Quidditch pour baver derrière son dos sur sa réputation.

Il ne croisa pas le chemin de Nicolas en ce début de matinée. Il aurait bien voulu d'ailleurs, peut être que le capitaine de l'équipe avait quelque chose à lui dire et si ça touchait le quidditch mieux valait que ça se fasse avant que Emeric n'ait à s'habiller. Cependant ne l'ayant pas croisé, Emeric n'eut d'autre choix que de mettre des vêtements de joueur de Serpentard et balai en même il traversa le château pour se rendre dans le parc de Poudlard. Il eut le droit à quelques " bon courage " de la part de camarade de sa maison qui l'encourageait à de meilleurs résultats que l'année précédente. C'était sympa de leur part puisqu'il ne les connaissait pas forcément beaucoup, ça faisait toujours plaisir. Il espérait dès lors que Nicolas serait sur la même longueur d'onde qu'eux. Bon sur le chemin il fut ramené un peu à la réalité par d'autres élèves moins sympathiques du coup mais qu'il se contenta d'ignorer.

Aucun encouragement de Lana ce jour ci, il faut dire qu'ils ne se parlaient plus. Emeric comme à son habitude n'hésitait pas à aller voir d'autres filles, sur ça Lana aurait du finir par être habituée, mais il semblerait que non et elle a malheureusement pour lui, fait sa Caroline ce qui a valu une petite scène que le garçon n'a pas apprécié. Il n'était pas sorti avec Lana pour recommencer la même histoire qu'avec Caroline, ça c'était hors de question, du coup plutôt que de donner une seconde chance à leur couple il avait préféré rompre rapidement comme ça c'était fait. Un mauvais moyen de commencer sa rentrée c'était sur, en espérant que les sélections ne prolongent pas ce mauvais moment.

Il arriva finalement sur le terrain de Quidditch après avoir traversé tout le parc de Poudlard. Il devança quelques membres de sa maison qui comptaient eux aussi participé aux sélection, mais étant en avance, qui s'étaient arrêtés pour discuter avec d'autres. Lui voulait être sur d'être à l'heure et de toute façon il n'avait aucune raison de trainer, mais bien une d'arriver en avance. Si Nicolas se trouvait déjà là bas, il espérait qu'ils pourraient discuter. Ca ne manqua pas. Le préfet arriva sur le terrain où il se trouvait seul et le capitaine de Quidditch accosta Emeric accusant la nécessité de lui parler avant que d'autres n'arrivent. Ca commençait clairement mal s'il voulait faire ça en privé, mais soit Emeric l'écouterait.

Amené un peu plus loin par le capitaine de l'équipe de Serpentard, Emeric commençait déjà à s'attendre au pire et une nouvelle fois ça ne manqua pas. Pour Nicolas il était temps que Emeric laisse sa place. Le visage d'Emeric n'exprimait rien, mais clairement il était vexé. Vexé parce que bien qu'il commençait à s'attendre au pire il aurait espéré que ça ne soit qu'un faux sentiment, que finalement Nicolas allait lui souhaiter simplement bon courage, même si bien sur il pouvait se permettre de lui dire qu'il resterait impartial, ça c'était normal. Mais là il voulait surtout qu'il laisse sa place : " Hum ça va pas être possible. " répondit sèchement le préfet. Il serra son balai pour ne pas s'énerver par ce que Nicolas dit ensuite : " Non sérieusement tu penses clairement que je m'attends à des faveurs, je ne suis pas prince, des faveurs, du piston, j'en ai pas besoin moi. " dit-il. Il se mordit doucement la langue, ce n'était pas gentil ce qu'il venait de dire à Nicolas, mais le prince l'avait clairement cherché, Emeric n'avait pas apprécié. Il s'éloigna un peu comme blessé de son meilleur ami et ce même s'il ne le montrait pas : " Je sais que j'ai pas été bon l'année dernière, mais les mauvaises passes ça arrive, en tant que capitaine t'as l'air du mal à concevoir le travail d'un attrapeur on dirait. " dit-il. C'était-il mit une seule fois à la place d'Emeric ? En attrapant le vif d'or il ne marquait pas que dix points dans un match, non, son jeu à lui était déterminant dans les résultats du match : " Mais si tu trouves mieux que moi vas y te gênes pas. Ce qui me fait chier c'est pas ça, c'est que tu penses que pour réussir j'ai besoin de piston, ça me tue ça. " Il ponctua sa phrase d'un dernier rictus, non sérieusement il était culotté Nicolas.

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Nicolas ne savait pas comment aborder la chose. Quand il avait vu Emeric arrivé, il avait cependant du réfléchir encore plus vite que d’habitude. Il savait que le brun allait mal prendre la chose, parce qu’il était comme ça. Au final, il était un Serpentard, avec sa fierté et son ego surdimensionné, comme Nicolas. Mais au fond, Emeric était pire que Nicolas. Depuis qu’il était devenu préfet, sa tête et ses chevilles gonflaient de jour en jour, et il était tellement idiot qu’il avait réussit à se faire larguer par chacune de ses copines. Et à chaque fois pour la même chose. Oh, Nicolas savait bien qu’il n’était plus avec Lana, donc son humeur allait être d’autant plus massacrante, mais au fond, il l’avait cherché ! Comme si une fois, avec Caroline, ça ne lui avait pas suffit… Enfin bref. Comme il s’y attendait, Emeric prit extrêmement mal ses paroles. Du piston ? Oui, peut-être, c’était un peu ce que c’était, ce à quoi on s’attendait, quand on était si proche du capitaine de l’équipe. Et oui, Nicolas avait pensé qu’Emeric aurait éventuellement pensé que, comme le capitaine était son meilleur ami, il comprendrait et essuierait l’ardoise.

« Je crois que tu ne comprends pas. Une mauvaise passe, ça peut arriver, pour un match. Mais pas pour deux matchs. Je sais ce que c’est d’être Attrapeur, mais là n’est pas la question. »

Comme si Nicolas était un abruti ! Il était un sorcier de Sang-Pur, de très haut rang, et avait eut le loisir d’assister à de nombreux matchs de Quidditch, officiels ou non. Et bien évidement, il savait en quoi consistait le rôle d’Attrapeur, même s’il n’y avait jamais joué en tant que Serpentard. Ce n’était pas là un argument valable. Et si Emeric pensait qu’attaquer Nicolas sur le fait qu’il était un prince allait le déstabiliser, il se trompait. Nicolas savait qu’il était privilégié, et il en jouait de temps à autre… Mais là, ce n’était pas pareil. Lui, il n’avait pas foiré deux matchs, juste pour « une mauvaise passe. » Franchement, Emeric ferait mieux de se taire, parfois, au lieu de dire des âneries trois fois plus grosses que lui –et encore, Nicolas était gentil !

« Ne dis pas que ne tu viens pas ici en pensant avoir ta place d’office, ça serait mentir. Tu es comme ça, sûr de toi, sûr d’avoir tout ce qu’il te faut pour ta petite célébrité. »

Nicolas devenait plus sec, il le voyait bien. Mais en même temps, Emeric n’allait pas l’embobiner comme ça. Bien sûr qu’il était arrivé ici confiant, sûr de lui, pensant récupérer sa place comme si elle lui était due. Parce qu’il avait de l’expérience, parce qu’il était préfet, qu’il était connu comme étant l’Attrapeur des Serpentard. Et peut-être qu’il s’était douté que Nicolas voudrait lui parler, mais peut-être qu’il ne s’attendait pas à ça. Peut-être qu’il pensait que le blond allait lui dire qu’il devrait se déchirer deux fois plus, qu’il allait devoir lui prouver qu’il en voulait… Oui, Emeric, aux yeux de Nicolas, ne devait pas se douter de ce que venait de lui dire le jeune prince. Au bout de quatre ans, Nicolas et Emeric avaient appris à se connaitre… Donc forcément, Nicolas savait de quoi Emeric avait besoin pour survivre dans sa petite bulle de confort et de popularité !

« Dois-je te rappeler qui se pavanait comme un paon au premier match ? Attraper le vif d’or, c’est une partie importante du match, dénigrer ses coéquipiers, c’est une faute. Et c’est ce comportement qui m’énerve, Emeric. T’es toujours là, à te vanter sur du vent. La preuve, t’as attrapé un Vif, t’en pouvais plus, et du coup, tu t’es reposé sur tes lauriers. Et l’équipe la plus nulle, qui n’a pas gagné depuis longtemps s’est retrouvée avec la coupe… Les Serpentard sont fiers, je le sais, mais sûrement pas de leur attrapeur. »

Et ça, Nicolas ne pouvait qu’en être sûr. Jensen Samuelson, qui était de temps à autre au poste de poursuiveur, lui avait clairement dit qu’il trouvait qu’Emeric avait fait n’importe quoi. Dans la même optique, Cameron McQueen, récemment nommé préfet ne s’était pas fait prier pour dire ce qu’il avait sur le cœur, concernant son camarde préfet et attrapeur. Et des réflexions, comme celles de Jenson ou de Cameron, il en avait eut pas mal, que ça soit à la fin de l’année dernière, après le dernier match, qu’en ce début d’année, quand on avait apprit qu’il était toujours capitaine, et qu’il organisait les sélections. Et ça, ce n’était pas vraiment pour le réjouir. Parce qu’Emeric était son ami, et qu’il savait qu’il était capable de bien jouer. Mais si c’était pour faire exactement la même chose que l’an passé, c’était clair que ça ne servait à rien de l’avoir dans l’équipe. Quand il était devenu attrapeur, Emeric avait chopé la grosse tête, se croyant au dessus des autres parce qu’en attrapant le vif, il scellait le match, et bien souvent, la victoire de son équipe. Cependant, ce n’était pas lui qui se prenait tous les cognards des batteurs de l’équipe adverse, mais bien les Poursuiveurs. Donc marquer cent cinquante points par un seul geste, en esquivant la bagarre, c’était facile… Le vrai deal, c’était d’être poursuiveur !

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Il savait ce que c'était qu'être attrapeur ? On ne dirait pas puisqu'il persistait à dire que au final Emeric était devenu mauvais. Oui c'était carrément ce qu'il insinuait en disant que deux échecs pouvaient définir le fait que Emeric n'était pas un bon joueur. Faux, ce n'était pas vraiment, pour le préfet tout était possible et malheureusement pour lui il n'avait récemment pas eu de chance. Finalement il n'avait pas de mal avec le fait que Nicolas puisse penser qu'il était mauvais pour l'équipe, mais par la suite qu'il puisse penser qu'Emeric était venu en étant intérieurement assuré que Nicolas lui donnerait la place pour leur amitié, ça c'était désagréable, il allait mettre les choses aux clairs. Il ne répondit pas aux histoires de mauvaises passes, Nicolas s'étant fixé en tête que deux échecs étaient égaux à un joueur mauvais, Emeric ne préférait même pas répondre à ça, c'était juste stupide. Il cramponnait en revanche son balai le plus fort qu'il pouvait (en espérant ne pas le briser c'est que c'était cher ces trucs là) afin de lâcher sa colère sur le manche et de ne pas sauter sur son capitaine, ça ruinerait encore plus ses chances de redevenir attrapeur.

" Oh non je ne vais pas mentir. " commença-t-il. Clairement il pensait qu'il allait venir ici et être de nouveau attrapeur, mais certainement pas pour les raisons que Nicolas évoquait, oh non : " Mais contrairement à ce que tu prétends je ne m'attends certainement pas à ce que j'ai ma place d'office, d'ailleurs je n'ai jamais rien attendu de toi. " ajouta-t-il. En colère, il était en colère, mais il avait encore des choses à dire. Les sélections pour être attrapeur n'avaient aucune ambiguïté. Parmi ceux qui voudraient s'y tenter lors des sélections, seul celui qui attraperait le vif d'or serait sélectionné, c'est bien lui qui avait réussi les années précédentes et c'est comme ça qu'il comptait réussir encore cette année, pas en pensant que Nicolas lui ferait une fleur en le favorisant non : " Je suis venu dans l'esprit d'avoir ma place d'office parce que je sais que je serai meilleur que les autres c'est tout. " répondit-il.

Là il sentait venir bien sur les critiques que Nicolas pouvait faire sur le fait peut être qu'il s'y croyait un peu trop en prétendant être meilleur que les autres et alors ? La confiance en soit était la première étape à la réussite, si t'as pas confiance en soit, tu peux plutôt t'inscrire sur la liste des échecs. Nicolas en rajouta une couche sur la façon de se comporter de Emeric. Ça y est c'était reparti. C'était limite prévisible. Ce que le préfet pensait à l'instant, c'était simplement de la pure jalousie de Nicolas. Allons donc, qu'est-ce qu'il n'appréciait pas ? Si on reprenait ses mots c'était sans aucun doute que Emeric n'était pas assez modeste, mais d'autres points de vue, dont celui de Emeric, c'est que généralement la victoire d'une équipe se faisait sur la capture du Vif d'or et on oubliait rapidement les Poursuiveurs dont Nicolas. C'était surtout ça qu'il ne devait pas apprécier, être relégué au second plan. " Mais excuse moi d'être fier de ce que j'ai fait. En aucun cas je dénigre le reste de l'équipe excepté quand je plaisante avec toi. " dit-il. Oui, l'amitié de Nicolas et Emeric était particulière puisque généralement il se cherchait des poux en se rabaissant l'un l'autre mais sur le ton de la plaisanterie et Emeric avait bien du plaisanté une ou deux fois sur le fait que sans lui lors de leur victoire, Serpentard n'était rien.

Il ajouta : " Sauf que je ne vais certainement pas rester tranquille pour le bien être de notre cher prince qui ne supporte pas de ne pas voir son poste de Poursuiveur avoir aussi d'importance que celui d'Attrapeur. Si t'es pas content Nicolas t'as qu'à faire en sorte qu'avant que le vif d'or ne soit attrapé, il y ait cent cinquante points d'avance entre les deux équipes. Parce qu'en attendant ma capture du vif d'or elle fait tout et je pense être en droit de m'en vanter si je réussis. " lança-t-il en élevant un peu la voix. Mais au final ce n'était pas le vrai débat ici, le vrai débat était aussi le fait que Emeric n'était pas assez bon aux yeux du capitaine et à ça le préfet répondit simplement : " Maintenant si tu ne me juges pas assez bon tant pis pour toi, t'as beau être capitaine ça ne m'empêchera pas de concourir pour le poste comme tout le monde et si tu ne me sens pas capable de réussir c'est ton problème parce que c'est ce qu'il va se passer. " ajouta-t-il. Il voulait partir, mais voulait savoir avant cela la réaction de Nicolas. Quoiqu'il en soit il lui avait répondu de la manière la plus juste qu'il pensait qu'elle puisse être et quoique finisse par en dire le Prince, il irait participer aux sélections et ferait en sorte de redevenir attrapeur afin de lui clouer le bec. Quant à leur amitié, ça c'était autre chose maintenant.

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TOUT COMPTÉ
PORRIDGE

Nicolas et Emeric étaient des habitués des chamailleries, ils ne passaient jamais une semaine sans se chamailler ou se taquiner, mais là, c’était totalement différent. Ils se disputaient oui, pour de vrai, et mettaient donc leur amitié en danger. Car si Nicolas n’était pas du genre à se laisser faire, Emeric non plus et leurs deux forts caractères, maintenant qu’ils entraient en conflits mettaient en danger tout ce qu’ils avaient bien pu construire depuis leur première année de scolarité. Mais bon, on ne pouvait pas non plus laisser tout passer, tout le temps. Des fois, les limites étaient dépassées, et il fallait hausser le ton. Nicolas se prenait certes pour un roi parce qu’il était un prince, mais Emeric était mille fois pire que lui. Il se prenait pour le roi de l’école, juste parce qu’il avait réussit à attraper un Vif d’or. Honnêtement, d’autres le faisait aussi. D’autres étaient également prince, mais ici, Nicolas était le seul vrai prince, donc les chevilles trop grosses, ça pouvait se comprendre... Enfin bref. Il n’apprécia pas les remarques d’Emeric, qui lui faisait comprendre que pour lui, être Poursuiveur était un poste bien moins important que celui d’Attrapeur.

« Mon poste de Poursuiveur est peut-être moins important à tes yeux, mais c’est parce que tu n’es pas celui qui se prend tous les cognards. Les attrapeurs sont tranquilles de ce côté là, nous, Poursuiveurs, on se prend tout dans la figure !»

Certes, mettre un but ne rapportait que dix points, mais dix points, c’était toujours ça de pris. Et même si Nicolas avait réussit de très bons scores parfois, il fallait bien avouer qu’être un Poursuiveur n’était pas de tout repos. Ils étaient les cibles préférées des batteurs de l’équipe adverse, puisque si les Poursuiveurs étaient mis à mal ou même complètement anéanti et hors jeu, les autres pouvaient marquer des points sans trop de soucis, puisque personne ne chercherait à leur reprendre le souaffle. Après les Poursuiveurs, c’était les Gardiens qui étaient visés, puis les autres Batteurs et seulement à la fin, c’était les Attrapeurs qui étaient visés. De ce fait, Emeric pouvait faire son jeu sans aucun soucis tout du long, puisque personne ne le visait.

« Oui, tu peux te vanter quand tu réussis, mais il faut aussi savoir se taire et faire profil bas quand on est complètement à côté de la plaque, ce que tu étais l’an dernier. Je ne pense qu’au bien de l’équipe, Emeric.»

L’an passé, Emeric avait loupé deux vifs d’or. Et sur une saison, deux vifs d’or, c’était beaucoup, c’était même de trop. En tout cas, Nicolas ne comptait absolument pas se laisser faire par ce crétin à l’ego surdimmensionné. Oh, bien évidement, il n’allait pas lui interdire de concourir pour la place d’Attrapeur, parce que de toute façon, cela était interdit, sauf si un certificat médical de la part de Madame Pomfresh lui avait été donné -et Merlin savait que Madame Pomfresh, les veilles de sélection, faisait le tour des Capitaines et leur donnait une liste d’élèves qui étaient interdits de Quidditch pour raisons médicales-, ce qui n’était de toute façon pas dans l’optique du blond. Et Emeric n’allait pas tarder à le savoir, puisqu’il faisait le malin, visiblement énervé par ce que Nicolas lui disait. Le Prince lui, ne comptait pas s’énerver. Il l’était, bien sûr, mais il allait être plus malin que son camarade et ne pas le montrer.

«Je ne compte pas t’interdire de passer ton essai, et si tu réussis, je te prendrais. Mais sache une chose Emeric. Si tu me déçois, je n’hésiterais pas à te faire remplacer. Tu es prévenu.»

Si Emeric réussissait le test, Nicolas le prendrait, bien évidement. Il serait stupide de ne pas le prendre s’il avait le meilleur score. Cependant, Si Emeric recommençait comme l’an passé, il n’allait pas se gêner pour le virer de l’équipe, que ça soit temporairement ou définitivement. Bien évidement, il devrait, pour cela, trouver un autre Attrapeur capable de faire aussi bien qu’Emeric.. Enfin, il n’était pas encore donné comme meilleur Attrapeur, mais il fallait l’avouer, il n’était pas mauvais... Nicolas s’éloigna d’Emeric, clôturant ainsi la discussion avec son meilleur ami -ou ex-meilleur ami ? Les essais allaient maintenant commencer, et Nicolas devait remettre un peu d’ordre dans tout cela. Les postulants faisaient plus de bruit qu’un groupe de gamins de trois ans, et Nicolas n’allait pas tarder à péter un plomb si on ne l’écoutait pas.

«Les essais commencent ! Poursuiveurs et gardiens s’il vous plait, en place ! Pour les Poursuiveurs, il vous faudra marquer cinq buts, on va commencer avec vous. Ensuite, ce sera au tour des Gardiens, qui devront arrêter cinq buts.»

Nicolas s’était éloignés d’Emeric, avait amplifié sa voix grâce à un sort et donnait ses instructions. Il vit plusieurs jeunes Serpentard se saisirent d’un balais, grimper dessus avec plus ou moins de facilité et s’élever dans les airs. Puis ce fut au tour des gardiens. Deux s’élevèrent au niveau des buts et les autres restèrent en bas, attendant leur tour. Les tirs et les arrêts se succédèrent et Nicolas marqua à chaque fois les résultats sur une feuille de parchemin, pour ne pas perdre le fils. Une fois tous les Poursuiveurs et les Gardiens passés, ce fut au tour des Batteurs, qui devaient viser une cible qui bougeait dans le terrain, et qui n’allait sûrement pas attendre qu’on la vise. A nouveau, Nicolas reporta les résultats sur sa feuille, et le tour des Attrapeurs arriva, celui d’Emeric également donc.

« Attrapeurs, montez sur vos balais ! Les Poursuiveurs postulants se lanceront de petites balles en plastique. Vous devrez en attraper au moins cinq. Dix en tout seront lancées, celui qui attrapera les dix obtiendra le poste. Si il a des ex-aequo, une manche supplémentaire les départagera.»

Les postulants allaient passer un à un, l’un après l’autre, et Nicolas n’allait pas laisser quiconque se moquer de lui. Il ne comprenait pas trop ce qu’il restait, puisqu’il espérait qu’Emeric réussirait, parce qu’il était son meilleur ami, et d’un autre côté, il espérait qu’il se planterait, puisqu’il lui avait tout de même fait l’affront de mettre son avis et ses opinions en doute. Mais bon, les résultats semblaient être contre lui.

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Clairement leur dispute n'avait rien à voir avec ce qu'il faisait d'habitude et qu'on pourrait plus qualifier comme étant des taquineries (mais dit comme ça, ça fait moins viril). Là c'était plutôt une dispute qui n'amènerait finalement qu'à de l'ignorance entre l'un et l'autre puisqu'on se doutait qu'à la fin aucun des deux ne chercherait à laisser tomber ses positions, tous les deux pensant avoir raison. Emeric était loin de se sentir en tort dans tout ça, pour lui il était la victime même si endosser le rôle de victime c'était être amené à paraitre faible ce qu'il n'appréciait pas, face à Nicolas cependant il n'avait aucune honte parce qu'à côté de ça le rôle de victime était le plus simple. Il n'avait qu'à se défendre des absurdités qu'il pouvait entendre de la bouche de son camarade de classe. Et cela, en commençant par celles qu'il venait de débiter.

" Oh pauv' chou. Dans ce cas là change de poste, tu t'en rendra tellement moins si tu juges toi après l'importance d'un poste au nombre de cognard qu'on peut se prendre. " lança Emeric. Une réplique qui avait certainement peu d'impact tellement il la jugerait débile après coup, c'est que là il n'avait pas su quoi dire d'autre surtout que, eh bien, il n'y avait rien à dire, mais ne pas y répondre l'aurait fait paraitre faible et ça il ne voulait pas. " Je sais pas dans quel monde tu vis, mais je n'ai jamais fait le fier quand je perdais. " répondit Emeric. Accusation complètement ahurissante, parce que personne ne se vantait jamais de perdre sauf peut être si c'était fait exprès ce qui n'avait jamais été le cas de Emeric.

" Encore heureux. " lança Emeric d'un air le plus naturellement hautain possible ( c'est à dire sans exagération non plus ) au fait que Nicolas lui disait qu'il le laisserait passer ses essais. Il ne fit pas attention aux derniers avertissements de son capitaine et s'avança quelques minutes après lui en direction des postulants pour les postes de Quidditch à pourvoir. Ce furent les essais de Poursuiveurs et de Gardiens qui commencèrent puis ensuite ceux de Batteurs, enfin celui d'Emeric et des autres attrapeurs postulants qu'il regarda d'un oeil mauvais. Jamais ô grand jamais il ne laisserait une de ces personnes réussir les sélections et c'est pour ça qu'il se concentra au maximum pour réussir le test qui leur était demandé, à savoir attraper de petites balles en plastique lancées entre poursuiveurs.

[ Terminé pour Emeric ]